Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 46 : La Guerre des Rouages du Temps - Première partie

7628 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/10/2021 19:33

      La lumière du portail aveugla tout le territoire pour l’espace de quelques secondes. Deux figures en sortirent : celle d’un vieil oiseau épuisé, et celle de celui qui l’avait fait souffrir pour servir ses propres intérêts. Au centre de la Zone de Victoire, entre lacs, immeubles et montagnes synthétisés pour l’entraînement des apprentis, apparut pour la première fois depuis leur dernier échec celui qui les avait éduqués au cours de cette fastidieuse année à la guilde d’exploration.

Il écarquilla les yeux de terreur, en voyant ceux face à qui son agresseur allait se confronter en ce jour si important du 2 Juin 232. Tous étaient là, tous étaient prêts à se battre pour lui. Grodoudou se tenait en première ligne, le dernier rouage du temps que Noctunoir n’avait pas, leur dernier brin d’espoir entre les mains. Lui n’attendait qu’une chose : qu’il l’ajoute à sa collection. Il devait compléter sa quête de puissance, il devait démarrer son ultime plan, celui qu’il ne pourrait commencer qu’une fois en possession de tous les artéfacts divins de ce monde.

Son regard le fixait, son expression faciale trahissait son enthousiasme caché.

- (Noctunoir) Enfin… il est enfin à moi… !

- (Grodoudou) Quoi donc, ça ?

Le maître de la guilde lui tendit l’objet.

- (Grodoudou) À vrai dire, il n’est pas encore dans vos mains.

- (Noctunoir) Ne jouez pas aux imbéciles, vous savez que vous n’avez aucune chance.

- (Grodoudou) Alors donnez-nous Pijako. Donnez-le nous, et je vous offre le rouage.

- (Noctunoir) … Non.

Répondit-il sèchement, après un léger temps d’hésitation.

- (Grodoudou) Quoi, vous avez peur ? Encore… ?

- (Noctunoir) Je… *soupir* Il suffit !

D’un brusque mouvement, il plaqua son otage à terre et le menaça d’une droite en plein crâne. Les apprentis se mirent en garde.

- (Noctunoir) Vous n’êtes pas en position de discuter ! Donnez-moi le rouage, ou votre cher futur tas de cendres perdra sa tête avant vous !

- (Pijako) N… non… !

Marmonna d’une voix brisée le pauvre oiseau crasseux.

- (Carabaffe) Relâche-le, sale ordure !!

- (Grodoudou) Oh, ne t’en fais pas, il va le lâcher.

- (Noctunoir) Vous pensez ? Avec le pouvoir de quatre rouages du temps, je suis déjà pratiquement invincible ! Ceux qui m’ont vu à l’action ne vous l’ont pas dit ? J’AI DÉJÀ GAGN… !!

Soudainement, une redoutable impulsion bouscula le monstre. Il se rattrapa avant de tomber, se redressa et regarda les alentours, sous le choc. Que s’était-il passé ? Ce qui est sûr est que Grodoudou s’était avancé. Il se tenait au même niveau que son ami blessé, le poing en avant. Son regard n’était plus enfantin, non, il nageait dans un sentiment de vengeance inébranlable.

- (Grodoudou) Ôtez vos misérables pattes de Pijako… !

- (Noctunoir) Quoi… ? Quand !? Quand vous êtes-vous déplacé, comment ai-je pu ne pas l’apercevoir !?

Il ferma les poings, passant de l’angoisse à la rage.

- (Noctunoir) Vous me cachiez votre vrai pouvoir depuis tout ce temps… ? Espèce de sombre merde, vous pensez pouvoir surpasser un dieu !?

Son pouvoir explosa puissamment. Une aura violette l’entoura, alors que les quatre rouages du temps qu’il avait volé se mirent à tourner tout autour de lui. Le sol explosa aux alentours, l’atmosphère s’intensifia d’une force inimaginable, et tous les mortels se protégèrent des rafales d’ondes de choc qui s’éparpillaient dans toute la zone.

- (Noctunoir) C’EST-CE QUE JE SUIS DEVENU, ALORS INCLINEZ-VOUS !!!

- (Grodoudou) Nan, on ne s’est pas levé c’matin pour ça !

Il se cogna les poings de détermination.

- (Grodoudou) Vous voulez le dernier rouage ? Alors venez le chercher !!

- (Noctunoir) Ne me le demandez pas deux fois !

Il leva une main au ciel. Un puissant éclair violet s’en dégagea, entoura la guilde et créa tout un tas de portails à leur hauteur. Vingt-trois, précisément.

- (Noctunoir) ÉLIMINEZ-LES JUSQU’AU DERNIER !!!

- (Ténéfix) Attention, les Ténéfix vont… !

Ses enfants lui coupèrent la parole en se jetant hors des portails tel d’incontrôlables sauvages aussi puissants que dangereux. Tous se jetèrent sur un adversaire, certains s’abattirent à plusieurs sur certains apprentis. Surpris, tout le monde se fit emmener dans un portail, que Noctunoir redirigea un peu partout dans la Zone de Victoire. Lui ne voulait qu’une peau : celle de Grodoudou.

Pijako était tétanisé, il n’osait ni regarder son assaillant, ni son sauveur. Son ami lui tapota le dos, le rassurant avant de se mettre à son tour en garde face à son adversaire le plus redoutable. Il lui sourit.

- (Grodoudou) Finissons-en, Noctunoir !

Sur ces mots démarra l’ultime confrontation.

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 46 : La Guerre des Rouages du Temps – Première partie

 

Reptincel s’écrasa dans la zone du lac. Il avait fait une bien belle chute, avant de s’enfoncer dans les profondeurs aquatiques du territoire. Un Ténéfix s’était accroché à sa jambe, il était déterminé à le couler. Hélas, le type feu s’était beaucoup trop entraîné dans ce milieu pour se faire avoir ainsi : il enroula sa queue autour de sa tête et tourna sur lui-même en se propulsant d’une puissante explosion enflammée, faisant virevolter sa cible malgré la pression de l’eau. Il le lâcha, et son assaillant l’acheva d’une droite en pleine mâchoire.

Il remonta rapidement à la surface et reprit un souffle prononcé, fonçant le plus rapidement possible à la plateforme la plus proche. La bataille ne venait qu’à peine de commencer, que des dizaines d’explosions retentirent partout sur le champ de bataille. Lui était épargné, seul au centre d’un milieu presque inutilisé.

- (Reptincel) *souffle* … (Ma jambe gauche, il a essayé de la lacérer ? Pourquoi elle, savait-il que c’était mon point pivot le plus important ? Est-ce que Noctunoir aurait… ?)

C’est alors qu’un assourdissant cri fit trembler la forêt, celle qui entourait le lac. C’était celui de Ramboum ; un Pokémon qui, selon l’auteur du rappelle-tout, était désavantagé en forêt, au même titre qu’un type feu dans un lac. Il comprit, Reptincel avait parfaitement comprit pourquoi le monstre comptait tant sur ses sbires, pour s’occuper à eux seuls des apprentis.

Au même moment, le fils de fermier s’écrasa douloureusement à terre, essoufflé par la rage adverse. Le Ténéfix qui s’occupait de lui bondissait d’arbre en arbre, il était agile comme pas deux. Cela désavantageait l’apprenti imposant, qui tenta de frapper d’une puissante attaque Hurlement. Hélas, dans ce territoire, non seulement ses ondes de chocs furent facilement esquivées, mais par-dessus tout, la vie synthétique des lieux s’écroulait sous le poids de sa voix. Les arbres, les feuilles auparavant accrochées qui ici virevoltèrent dans tous les sens à lui boucher la vue, les hautes herbes couvrants l’horizon, rien n’aidait ce créateur de mouvement à repérer sa cible qui, elle, profitait de ces mouvementassions. Il le contourna et lui planta une griffe dans le dos. La douleur le fit perdre pression, Ramboum tomba et son adversaire prit l’avantage. Il le bouscula d’un coup de pied qui le retourna sur le dos, et s’apprêta à lui trancher la gorge.

- (Reptincel) Ramboum !!

Exclama l’adolescent, en bondissant protéger son ami. Il bloqua l’attaque avec sa main gauche, les griffes du Ténéfix s’y empalèrent sauvagement.

- (Ramboum) N… non !

L’adulte reprit tout de suite ses esprits et tacla brutalement les chevilles du type spectre. Il bouscula son ami pour l’éloigner de la confrontation et, alors que le sbire ne commençait qu’à peine à se relever, il lui infligea son plus puissant uppercut. L’impact fut intense, la victime s’envola dans les airs pour s’écraser quelques mètres plus loin, dans le même lac sur lequel flottait l’un des siens déjà inconscient. Puis, le silence régna quelques instants. Ramboum soupira, puis approcha le jeune blessé. Il s’abaissa, analysa rapidement sa blessure et déchira un morceau de sa chemise pour enrouler l’hémorragie.

- (Reptincel) Merci…

- (Ramboum) Comment as-tu anticipé son mouvement ?

- (Reptincel) Ta gorge est ton plus gros point faible. C’est… le cas de tout le monde, mais plus encore pour les maîtres de l’attaque Hurlement. Au mieux il t’achevait, au pire il t’empêchait de créer à nouveau des ondes de choc.

- (Ramboum) Et je suppose que c’est une info que tu as annoté dans ton rappelle-tout ?

Le type feu hocha tristement la tête.

- (Ramboum) Ça veut dire que Noctunoir a inculqué toutes ses… enfin toutes tes connaissances à ses sbires également.

Il se releva, l’air ennuyé mais certainement pas apeuré.

- (Ramboum) Tant pis, on fera avec. Je vais chercher les autres, toi, vas te mettre en sécurité.

- (Reptincel) Pardon ? Non, c’est absolument hors de question ! Il faut que j’aille réparer mes erreurs ! Tout le monde se bat contre des adversaires qui connaissent parfaitement leurs points faibles, et qu’importe à quel point ils se sont entraînés pour y remédier, ça reste ma faute !

- (Ramboum) Nous t’avons pardonné, Reptincel.

- (Reptincel) Ça ne me suffit pas, Ramboum.

Rétorqua-t-il sévèrement, animé par une bruyante once de détermination. Ils s’échangèrent un regard significatif, Ramboum se revoyait plus jeune, guidé par la seule volonté de réparer ses torts. Alors il soupira simplement.

- (Ramboum) Bon sang… *soupir* dans ce cas, nous irons ensemble. Restons groupés et tout ira bien, d’accord ?

Clama finalement le chef des apprentis, tout en lui tendant une main. Son ami l’attrapa sans hésiter, le sourire aux lèvres.

Pendant ce temps, de rudes explosions s’acharnaient au sommet de la montagne enflammée. Héliatronc et Germignon s’associaient d’arrache-pied, pour faire face à deux de leurs adversaires qui abusaient sans remord de la faiblesse du type plante. Par simple volonté, ils pouvaient activer de violentes flammes au bout de leurs griffes.

- (Héliatronc) Baisse-toi !!

Lui exclama-t-elle, avant de lui sauter par-dessus pour contrattaquer la charge du premier Ténéfix. Elle l’envoya valser d’un pied en pleine tête, avant que le second ne l’agresse par surprise. Germignon se redressa alors tout en le fixant d’un regard cerné. D’épaisses lianes sortirent du sol et agrippèrent sa cible, qui trébucha et loupa Héliatronc de peu. Cette dernière put reprendre ses distances, mais tout de même essoufflée par la confrontation. Elle avait chaud, très chaud. Germignon aussi, et respirer de l’air lourd n’aidait pas. La chaleur provoquée par les flammes les rendait beaucoup moins endurantes, et les premières erreurs n’allaient pas tarder à arriver.

C’est alors qu’une rafale aquatique, comme une soudaine fontaine qui s’écroulait furieusement se faisait entendre arriver à toute vitesse. C’était Carabaffe, qui en pleine projection aérienne allait puissamment s’abattre sur le champ de bataille.

- (Carabaffe) Hors de ma vue !!

Cria-t-il à ses alliées, avant de foncer en pique entre elles. Les filles bondirent le plus loin possible, mais personne ne put esquiver le brutal torrent qui s’effondra, bouscula et agressa les concernés. Le mystérieux pouvoir des Ténéfix disparut en même temps qu’ils s’évanouirent, tandis qu’elles encaissèrent bien mieux du fait de leur avantage type. Le tremblement se calma, et c’est au milieu de toute la buée créée à cause des défuntes flammes de la montagne, que Carabaffe se montra à genoux, encore plus essoufflé qu’elles.

- (Héliatronc) Balèze… ! Merci, Carabaffe !

- (Germignon) Heureusement que tu étais dans le coin, on…

En s’approchant, sa partenaire redécouvrit ses bras : terriblement ensanglantés.

- (Germignon) Qu’est-ce que… !? Que t’est-il arrivé !?

- (Carabaffe) J’ai eu quelques problèmes, hé hé… *souffles*

Lui marmonna-t-il, en pointant du regard leurs deux nouveaux adversaires : des Ténéfix aux bras longs, verts, fins et coupants telles des lames feuilles. Entre cela et les flammes produites par les deux autres, tout le monde comprit à quel point Noctunoir avait améliorer ses sbires. Peu importe, Germignon et Héliatronc se mirent en garde, prêtes à protéger le type eau.

- (Héliatronc) Ne t’en fais pas, on s’en occupe !

- (Carabaffe) Je sais.

Répondit-il avec assurance, persuadé par avance de leur victoire. Les récents mots de Grodoudou raisonnèrent à nouveau dans son esprit.

 

- (Carabaffe) Vous m’prenez pour qui, sérieux ? Ce n’est pas parce que j’accepte de m’associer avec les autres que j’ai changé d’avis sur mon avenir ! Je deviendrai le meilleur explorateur solo, rien à foutre des équipes !

- (Grodoudou) C’est ça qui me plaît vraiment chez toi, Carabaffe.

Les deux personnages se baladaient seuls entre les décombres du village, fouillant du regard d’éventuelles ressources à récupérer. Ce fut quelques jours avant le début du mois de Juin.

- (Grodoudou) Te souviens-tu de votre premier entraînement de groupe ? La première fois que tu as mis les pieds dans la Zone de Victoire…

- (Carabaffe) Ouais, le jour où j’ai évolué.

- (Grodoudou) Si seulement ce n’était que ça. Ce jour-là, tu cherchais plus que tout à devenir le chef de ton équipe, te souviens-tu pourquoi ?

- (Carabaffe) … Pour avoir le meilleur CV possible.

- (Grodoudou) Cette période semble si lointaine. Pourquoi as-tu sauté dans le portail de Noctunoir ?

- (Carabaffe) … Je n’ai pas réfléchi.

- (Grodoudou) Tu regrettes ?

- (Carabaffe) Nan.

- (Grodoudou) Tu as pourtant dû t’associer avec celui qui avait volé ton rêve.

- (Carabaffe) … J’ai juste appris à faire la part des choses. Je ne suis pas le centre du monde, mon objectif est de le devenir.

- (Grodoudou) Ah ah, marrante vision du monde !

- (Carabaffe) Mais… vous aviez raison, pour le reste. Se renseigner autrement qu’en cherchant seul, simplement… demander aux autres. Ce n’était que le début, mais ça m’a aidé. J’ai compris pourquoi l’on disait qu’il s’agissait du métier des contacts. Et avec toute cette histoire de rouages du temps, j’ai appris à relativiser mes problèmes de privilégié. Ceux qu’on sauvera s’en foutent de mes problèmes, ils ne cherchent même pas à connaitre mon nom et c’est tant mieux comme ça. Subir l’assaut d’un être vraiment maléfique… ça m’a fait comprendre où je devais vraiment aller.

Il ferma les poings de détermination.

- (Carabaffe) Mon ambition ne change pas, je deviendrai le meilleur de tous les putains d’explorateurs qui ont existé, qui existent et qui existeront !! Ensuite… j’irai encore plus loin. C’est nécessaire, je ne veux plus que ce monde se retrouve face à un Noctunoir !

- (Grodoudou) Même si tu dois t’associer pour ? Même si… tu dois laisser ta vie entre les mains d’autrui ?

- (Carabaffe) Ne m’prenez pas pour une merde, ma confiance coûte cher ! Mais cette guilde là… ouais, ça fait déjà un paquet d’monde pour qui je peux me battre sans surveiller mes arrières.

- (Grodoudou) *rires* Des paroles aussi sincères sans le moindre brin de sarcasme, je crois que je n’avais jamais entendu cette voix atteindre un tel niveau de pensée ! Honnêtement… je pense que tu iras loin, très loin, Carabaffe. Alors n’abandonne jamais !

- (Carabaffe) … Merci, mais ce n’est pas prévu.

 

Voilà à quoi il repensa, pendant qu’Héliatronc et Germignon éliminaient sans grande difficulté ses deux agresseurs. Comprenant qu’ils avaient été préparés à leur style originel de combat, elles reproduisirent l’exploit qu’elles étaient parvenues à réaliser, face à l’auteur du rappelle-tout. Et perdant leur moyen, les Ténéfix se firent massacrer sans ne pouvoir infliger un quelconque dégât de plus.

Plus bas, au niveau des immeubles reconstitués, les fenêtres d’un étage entier explosèrent brutalement. Les deux sbires qui s’y trouvaient frappaient fort, très fort. Des ondes de choc s’élancèrent à chacun de leurs coups, ils étaient de type combat. Cela n’arrangeait pas Keunotor et son type normal, en désavantage total face à leur surpuissance. Il se faisait malmener sans pouvoir répliquer, tout du moins jusqu’à l’intervention d’Écrapince. Il bloqua un coup porté fatal au Pokémon castor, pour le contrer d’une rude gifle de pince. Le second, il l’écarta avec ses jets d’eaux. Cela fonctionnait au début, mais à deux contre un et face à des menaces qui ne ressentaient pas la douleur, le crabe à lui seul ne pouvait vaincre.

- (Keunotor) Je… je suis désolé, je suis vraiment inutile… !

- (Écrapince) Tant pis, mais n’approche surtout pas !

- (Keunotor) Attention !!

L’un de leurs adversaires s’élança, prêt à cogner d’une sévère droite. Mais le type eau l’anticipa, le bloqua et dévia son tir au plafond. Le choc le fit exploser, et alors que tout commença à s’effondrer, Keunotor bondit et frappa d’un coup de boule son ami pour lui faire esquiver les débris. Il se prit tout à sa place, enseveli face à un Ténéfix qui pouvait l’achever tranquillement.

- (Écrapince) Non !!

Cria-t-il, en pointant le plus vite possible son autre pince vers le bourreau. Un jet d’eau aurait suffi à le dégager, encore fallait-il avoir le temps de le lancer. Bienheureusement, une redoutable onde de choc l’envoya sauvagement valser avant qu’il n’achève le pauvre apprenti. Encore une, oui, mais elle venait d’une voix. C’était Ramboum, arrivé au bon moment pour sauver la situation avec une attaque Hurlement. Le second Ténéfix s’enragea et tenta de le lacérer sur le coup, mais une boule de feu se projeta à toute vitesse, lui explosa en direction opposée et l’assomma tout en l’éjectant hors de l’immeuble de plus en plus instable. Reptincel s’approcha, le souffle fumant mais déterminé à sortir Keunotor de là.

- (Reptincel) Venez m’aider !

- (Ramboum) Keunotor !!

- (Écrapince) Vous deux… !?

Grâce à sa grande force physique, Ramboum parvint à dégager les plus gros débris. Le type feu porta la victime sur son dos, le crabe les rejoignit et tous sortirent le plus rapidement possible du bâtiment qui céda finalement. Cela fit un boucan monstre, alors que le groupe se couvrit derrière une autre fondation pour rapidement se soigner.

- (Ramboum) Tout va bien, Keunotor !?

- (Keunotor) Oui, c’est bon, je peux marcher…

- (Écrapince) *souffle* Merci pour le sauvetage, je ne sais pas si j’aurai pu agir à temps.

- (Reptincel) Non, tu n’aurais pas pu…

Un léger silence régna.

- (Reptincel) Désolé…

- (Écrapince) Non, c’est bon à savoir… *soupir* bon sang, j’ai beaucoup de progrès à faire… !

- (Keunotor) Ces bouffons, là… ils étaient de type combat, hein ? Noctunoir les a adaptés à nos faiblesses, pas vrai ?

- (Ramboum) Il faut croire. Le miens se servait de mon pire terrain de prédilection pour prendre un avantage assuré.

- (Keunotor) La forêt ? Laisse-moi deviner, il se déplaçait d’arbre en arbre ?

- (Ramboum) Tu me connais trop bien…

- (Écrapince) Et moi, alors ? Pourquoi j’avais les mêmes adversaires que Keunotor ?

- (Reptincel) Erreur de ma part. Je pensais que tu étais de type eau et ténèbres, mais ce n’est le cas que de ton évolution.

- (Écrapince) Oh…

- (Ramboum) Noctunoir n’a même pas pris le temps de vérifier tes sources…

- (Keunotor) J’vais pas m’en plaindre, c’est une erreur qui m’a sauvé la vie !

- (Reptincel) Oui, mais ça ne sera pas le cas de tout le monde. Je me fais tout particulièrement du soucis pour Grodoudou. Si Noctunoir a pris autant de précaution pour ses sbires, qui sait quel serait son plan pour faire face au maître ? Je n’ai rien annoté de clair sur lui…

- (Keunotor) Dans tous les cas, faut qu’on aille l’aider !

- (Ramboum) Non, allons d’abord retrouver les autres !

- (Keunotor) Quoi, tous ensemble… ? Ça va prendre des heures, on n’peut pas faire attendre Grodoudou !

- (Écrapince) Il a raison ! Si on le perd lui, on perd la bataille !

- (Ramboum) Dans ce cas, séparons-nous ! Reptincel et moi allons chercher les autres, vous, rejoignez Grodoudou !

- (Keunotor) Ça m’va !

- (Écrapince) Pareil !

- (Reptincel) Faites attention à vous.

- (Écrapince) Ne t’en fais pas…

Commença-t-il souriant, en lui montrant l’une de ses pinces réparée.

- (Écrapince) Je me bats en connaissance de mes propres faiblesses !

Ils se séparèrent sur ces mots, alors que le type feu se sentait rassuré de voir son ami surpasser leurs problèmes.

À quelques immeubles d’ici, au milieu d’un lourd tas de débris et nuages de poussière se trouvait Ténéfix. La mère, celle qui n’avait pas d’autres choix que de combattre ses petits. Hélas, elle reculait. Trois d’entre eux l’encerclaient, tous les crocs salivants, tous les griffes en avant.

- (Ténéfix) Ne faites pas ça, je vous en conjure !

Ils s’avancèrent.

- (Ténéfix) Je ne dis pas ça pour moi, mais pour vous ! Ce que vous a fait Noctunoir, était-ce réellement ce que vous souhaitiez ?

- Oh que oui… !

Marmonna surprenamment l’un d’entre eux. La vielle femme écarquilla les yeux.

- Je peux t’assurer qu’avoir une conscience est la meilleure chose que l’on m’ait jamais offert !

- (Ténéfix) Non… tu n’es pas réel ! C’est lui qui parle !!

- Non, mère, j’ai une voix. Vous ne pouvez plus rien m’imposer, désormais !

- (Ténéfix) … Jamais je n’ai voulu vous imposer quoi que ce soit ! Si j’avais été capable de procréer la conscience à volonté, croyez-moi, je n’aurai demandé à vos grands frères d’aussi infâmes tâches… !

- Hélas, leurs mémoires raisonnent dans mon esprit ! Tout ce sang, toutes ces douleurs… *rires* ça m’a forgé ! Quand notre dieu m’a rendu conscient, j’ai compris ce que j’avais à faire !

Il la pointa du doigt, l’air narquois.

- Assommez-là ! Enfermons le seul obstacle qui nous menace, et rejoignons la conquête Multiverselle de notre seul et unique dieu ! Vos crocs, je vous promets que vous les défoulerez sur ceux qui ont voulu la protéger, mes frères !

Les deux autres s’apprêtèrent à agir sans donner le moindre signe d’approbation, prouvant qu’ils étaient tout autant manipulés qu’à l’époque où celle qui les guidait n’était pas encore leur ennemie. Hélas, à l’instant où ils s’approchèrent d’un pas de plus, une gigantesque main spectrale vint les bousculer, les plaquer au sol et les écraser de manière monstrueuse. Les regards se tournèrent vers l’apprenti entré en scène, un Branette au regard assassin.

- Comment oses-tu !?

- (Branette) Ta gueule… !

Marmonna-t-il sèchement, avant de l’attraper à son tour. Il l’enchaîna sauvagement, chacun de ses coups n’avaient pas pour but de simplement l’assommer. Eoko bondit d’un débris et profita de l’inintention pour tirer la vieille femme hors d’ici. Cette dernière était bouche bée, face à la mare de sang violet qui couvrait ses deux enfants défunts.

- (Ténéfix) Il… l’a fait. Il les a rendus vivant…

- (Eoko) Restez avec moi, madame ! Je m’occupe tout de suite de vos plaies !

Clamait-elle, en sortant tout un tas de ressources pour les soins de premiers secours.

- (Ténéfix) Noctunoir… pourquoi… ?

- (Eoko) … Il voulait vous achever.

- (Ténéfix) … Pardon ?

- (Eoko) Je pense que c’était son plan. Il ne peut pas vous tuer au risque de perdre son armée, alors il vous a attaqué sur un autre plan. Vous mettre au fond du trou en vous montrant ceux qui se font passer pour vos créations exploser dans des flaques de sang… c’est pire que répugnant… !

- (Ténéfix) …

- (Eoko) S’il vous plaît, rangez-moi ces griffes.

- (Ténéfix) Quoi… ?

De son type psy, Eoko porta tendrement la main tremblante de son interlocutrice pour la poser sur ses genoux.

- (Eoko) Ne vous suicidez pas, inutile même d’y songer. Nous ne vaincrons pas si nous nous abaissons au même niveau.

- (Ténéfix) Mon existence ne cause que plaie à ce monde !

- (Eoko) C’est faux, et il vous le prouve !

- (Ténéfix) … ?

- (Eoko) Quand vous sortiez de prison, des années après notre victoire… ce sera une nouvelle héroïne qui verra le jour. Une héroïne originelle, changée par un homme aux mauvaises intentions, mais revenue dans le droit chemin après lui avoir prouvé que vous valiez mieux, bien mieux que lui ! Quand vous sortiez de prison, tout ce que nous voyons-là…

Déclara-t-elle, en tournant son regard face au carnage qu’était devenue la Zone de Victoire.

- (Eoko) Tout ça sera destiné aux futurs Noctunoir. Qu’ils soient des pervers narcissiques ou des conquérants trop ambitieux, vous serez-là pour les massacrer, vous et vos pouvoirs surpuissants !

- (Ténéfix) Comment pouvez-vous dire ça, après tout ce que j’ai fait !?

- (Eoko) Reptincel m’a tout raconté, et j’me suis juste fait mon propre avis. Moi qui suis habituée à être aux côtés de Pokémon aux grands, très grands pouvoirs… je sais que tout ce qui compte est ce pourquoi on s’en sert.

Ténéfix baissa la tête, pensive, perplexe, impressionnée. Au même moment, l’autre Pokémon de la même espèce bondit en arrière. Il saignait abondamment, il ne souriait plus. Branette, de son côté, avançait sans la moindre égratignure.

- Non… ! Tu n’es pas supposé être fort à ce point ! Je connais toutes tes techniques, tous tes défauts !!

- (Branette) Vraiment ? Je crois que ce qu’on t’a inculqué mentionnait une autre personne.

Il écrasa ses mains spectrales à terre, et de redoutables ondes de choc se mirent à transpercer la roche. Elles foncèrent droit vers sa cible, qui l’esquiva du mieux qu’il le put. Mais son adversaire ne fit qu’en rire. Il l’attrapa par le coup avant qu’il ne retouche le sol.

- Au… au secours… !

- (Branette) À qui parles-tu ?

Et lentement, l’ancien membre de la Dream Team déforma son visage. Lentement, il laissa paraître le mélange de tout un tas d’émotions fortes. Lentement, un sourire terrifiant et jamais inégalé transperça le regard de sa victime.

- (Branette) Les héros n’existent pas !

*CRAC*

Le corps éteint du Ténéfix s’écrasa.

- (Germignon) Branette !!

Voyant trois de ses alliés approcher, il soupira et rangea ses pouvoirs. Tout le sang qui recouvrait ses mains spectrales tâchèrent son corps, alors il prit soin de le cacher avec sa longue cape noir.

- (Germignon) Branette, est-ce que tout va bien ?

- (Branette) Oui, j’ai éradiqué les menaces.

- (Carabaffe) Wow, bien joué… !

Commença le type eau, en tournant brièvement son regard vers les différents cadavres qui occupaient la scène.

- (Carabaffe) Je… je crois… ?

- (Héliatronc) Est-ce que tu as vu quelqu’un d’autre ?

- (Eoko) Oui, nous sommes ici !

La gérante sortit de sa cachette, aux côté de la vieille femme toujours incertaine. Les autres comprirent tout de suite qu’il s’agissait d’elle du fait de son expression. Qui plus est, les précieux soins d’Eoko recouvraient ses bras.

- (Héliatronc) Eoko, tu es là ! *soupir* J’ai eu si peur pour toi… !

- (Eoko) Branette m’a trouvé tout de suite, j’ai eu de la chance !

- (Carabaffe) Il faut qu’on vous mette en sécurité, toutes les deux !

- (Eoko) Fuir sans avoir soigné mes amis ? Jamais ! D’ailleurs, je m’occupe de toi tout de suite, Carabaffe !

- (Carabaffe) Quoi… ?

- (Germignon) Il ne fallait pas la provoquer…

- (Carabaffe) Bon, alors dépêche-toi ! Il faut vite qu’on aille aider les autres… !

- (Héliatronc) Avec Branette à nos côtés, on pourrait rapidement dégager tous les Ténéfix ! Plus on arrivera devant Noctunoir rapidement, plus nos chances de victoires grandiront !

- (Ténéfix) Vous voulez dire que vous allez laisser votre maître l’affronter seul… ?

- (Carabaffe) C’était l’plan, faut lui faire conf… aïe… !

- (Eoko) Désolée, ça va piquer un peu… !

- (Ténéfix) Très bien… *souffle* faisons vite, dans ce cas.

- (Germignon) Tu es d’accord, Branette ?

Un silence régna. Tous les regards se divaguèrent autour d’eux : Branette avait disparu.

- (Carabaffe) C’est quoi, son problème ?

- (Germignon) Je… ne comprends pas non plus. Peu importe, je suis certaine qu’il est allé aider les autres de toute urgence !

- (Héliatronc) Alors hâtons-nous également !

Si seulement…

Les choses s’accélérèrent franchement, à partir de là. Une fois remis sur pied, le groupe constitué de Carabaffe, Germignon, Héliatronc, Eoko et Ténéfix foncèrent retrouver la trace de leurs alliés. L’équipe Renaissance, elle, se battait ardument sur la montagne rocheuse. Un violent éboulement faisait rage, et alors que Rocabot et Argouste s’occupaient de dévier les roches, l’un avec sa résistance, l’autre avec sa voix ; Ptyranidur et Galifeu faisaient face à cinq Ténéfix. Oui, cinq. Les garçons étaient supposés en avoir un, la type feu deux car jugée plus menaçante. Mais devant également protéger leurs arrières, la confrontation tourna vite au vinaigre pour les apprentis.

- (Galifeu) Bordel, on va perdre par épuisement… !

Grogna-t-elle, en cognant d’un brutal coup de pied le crâne de l’un de ses adversaires. Ptyranidur en mordit un autre, mais se prit une charge adverse et commença à rouler sur la pente de la montagne.

- (Ptyranidur) N… non !

- (Galifeu) Ptyra !!

- (Reptincel) J’ai !!

Cria depuis les cieux leur ami venu de nulle part.

- (Galifeu) Reptincel !?

Ce dernier glissa une fois sur la roche pour à la fois esquiver un Ténéfix, et ensuite prendre suffisamment de vitesse pour, une fois au rebord, planter ses griffes d’une main et attraper son partenaire de l’autre. Ptyranidur s’accrocha fermement, inquiet, surpris mais désormais rassuré.

- (Reptincel) Tiens bon !

- (Ptyranidur) Je te fais confiance !

- (Reptincel) Je sais !

Deux Ténéfix tentèrent de l’empêcher de remonter, mais Galifeu intervint et les dégagea d’une mandale de foraine. Les deux ados regagnèrent donc la montagne, essoufflés mais le sourire aux lèvres.

- (Ptyranidur) *souffle* Toujours là quand il le faut, hein… ? *souffle*

- (Reptincel) Tu peux remercier Ramboum… *souffle* C’est lui qui m’a propulsé jusqu’à vous !

- (Ptyranidur) Je n’ai envie de remercier qu’une personne, Reptincel !

Exclama-t-il, en lui sautant dans les bras. Les deux tourtereaux s’embrassèrent en plein milieu du champ de bataille, alors que la combattante envoya valser pour une énième fois l’un de ces cinq adversaires.

- (Galifeu) Hé !! Ça va, j’vous dérange pas !?

- (Reptincel) Ah ah, allez, du nerf !

Ils se relevèrent ensemble et rejoignirent leur amie. Les Ténéfix, eux aussi, comprirent qu’ils devaient agir ensemble pour gagner. C’était du trois contre cinq, mais à ce stade, la partie était gagnée d’avance. Galifeu en chopa deux, les deux autres en affrontèrent trois. Ensemble, Reptincel et Ptyranidur se battaient admirablement bien. Ils ne s’étaient pas tant que ça entraînés en duo, mais ils se connaissaient si bien que chacun pouvait anticiper le mouvement de l’autre et surprendre l’adversaire comme cela. Les deux Ténéfix qui crachaient de l’eau et celui aux poings d’acier se firent mettre à terre en quelques secondes seulement. Galifeu, elle, envoya bouler jusqu’en bas de la montagne les deux Ténéfix aux crocs de type dragon. Ils vinrent ensuite aider Argouste et Rocabot à stopper l’éboulement de la montagne, puis la quittèrent en rejoignant Ramboum, qui se son côté avait également fait une trouvaille.

Cradopaud bondissait de roche en roche. La grotte dans laquelle ils se battaient devenait de plus en plus instable, il devait se dépêcher. Traîné de force par deux Ténéfix avec deux grandes ailes, l’un d’entre eux fut déjà mis à terre, enseveli par un rocher que le type poison-combat lui avait fait écraser de plein fouet. Mais le second l’avait surpris, il l’enchaînait de rafales de vents qui lui infligeaient chacune de lourds dégâts. Alors qu’il se fit mettre à terre, son adversaire leva ses ailes, un débris pointu entre des pattes. Il s’apprêtait à l’empaler et allait y parvenir… avant qu’un soudain éclair ne traverse rapidement la grotte. Sa lumière aveugla quelques instants Cradopaud, le seul à l’avoir vu. L’attaque cogna brutalement son adversaire dans le dos, et son type vol lui provoqua une lourde, très lourde douleur. De plus, ses mouvements se ralentirent, il se fit paralyser. L’apprenti en profita, bondit pour se redresser et le cogna de toutes ses forces d’une droite surpuissante. Sa cible s’écrasa, inconsciente et de toute façon immobile.

- (Pikachu) Ah ah… *souffle* bien joué… !

Marmonna l’auteur de l’éclair, sortant en titubant et se tenant contre un mur de l’obscurité. Il était blessé, sévèrement.

- (Cradopaud) Pikachu !?

L’adulte lui porta immédiatement secours. Il le rattrapa dans les bras juste avant qu’il ne tombe, puis vit lentement avancer celui qui lui avait fait tout cela. Un Ténéfix à la peau brillante comme des cristaux, dure comme de la roche.

- (Cradopaud) … Je vois.

- (Ramboum) Il y a quelqu’un, là-dedans !?

Cria surprenamment le chef des apprentis, se tenant à l’extérieur de la grotte mais n’osant pas y mettre les pieds.

- (Cradopaud) Ouais, attrape !!

S’adaptant immédiatement à la situation, Cradopaud envoya valser le blessé vers le peu de lumière qu’il avait pour se repérer, vers l’extérieur de la grotte. Ramboum ne s’y attendait pas, et récupéra Pikachu tout en s’écrasant quelques mètres plus loin. C’est à cet instant que le Ténéfix de roche chargea sa cible, mais cette dernière était prête.

Sa peau le rendait plus lent que les autres, et il le savait. Cradopaud profita donc de son avantage de rapidité pour bondir dans tous les sens. Il infligea un coup de pied par-là, une droite par-ci. Son type combat prit rapidement le dessus, mais l’absence de fatigue chez l’adversaire commençait à servir également. Dès qu’il en eut l’occasion, il profita d’une erreur commise par un essoufflement pour agripper Cradopaud par le cou. Il le plaqua au sol si fort que les roches qui le reçurent explosèrent à son arrivée.

- (Cradopaud) … (M… merde, je n’peux pas perdre maintenant… !)

Il commença à suffoquer, le poing rocheux adverse était trop lourd pour qu’il s’en dégage.

- (Cradopaud) … (Je refuse… de les décevoir ! Pas seulement Hélédelle, tous ceux qui se battent actuellement, eux tous m’ont permis d’avoir cette vie, cet avenir ! ALORS BOUGE-TOI, CRADOPAUD !!!)

Des dernières forces qu’il lui restait, il cracha sa plus grosse flaque de poison. Tout valsa en plein visage adverse, et déstabilisé, le Ténéfix lâcha pression quelques instants. Ce fut un temps suffisant pour lui permettre de se dégager, reprendre rapidement son souffle et sortir à toute vitesse de la grotte.

- (Cradopaud) Vite, hurle là-dedans !!

Cria-t-il à Ramboum, en s’éjectant de toutes ses forces de cette obscurité. Sans réfléchir, son ami s’exécuta et projeta des ondes de choc sur les premières roches qui menaient vers la grotte. Elles s’effondrèrent, et ensevelirent le Pokémon qui s’y trouvait. Cradopaud put reprendre plus tranquillement son souffle, Pikachu également.

Quelques minutes plus tard, donc, le groupe constitué de Reptincel, Ptyranidur, Galifeu, Argouste et Rocabot les rejoignirent et se soignèrent mutuellement avec ce qu’ils avaient. Ils repartirent ensuite rapidement, à la recherche du reste de leurs alliés.

Proche du centre de la zone, et donc proche de l’ultime confrontation entre le maître et le monstre, un autre affrontement faisait rage. Massko trancha en deux un Ténéfix aux pouvoirs psychiques. Il se retourna aussi rapidement qu’il lança sa lame droit dans l’aile d’un deuxième adversaire. Hélas, un troisième sbire parvint à lui sauter dessus. Il le plaqua au sol mais se défendant immédiatement, les deux personnages roulèrent sur plusieurs mètres. Le Ténéfix prit l’avantage en le bloquant une fois sur lui. Ses poings s’enflammèrent alors soudainement, il allait le frapper de plein fouet… avant qu’une robuste explosion lui cogna le crâne. C’était Riolu, qui à distance avait tiré avec sa dernière invention : un réacteur métallique qui élançait rapidement des projectiles explosifs.

Massko profita donc de la diversion et de l’étourdissement adverse pour le frapper, le dégager et finalement l’assommer. Ils venaient d’en vaincre trois, mais deux encore ne lâchaient pas l’affaire. L’un tenta de lacérer Riolu, mais ce dernier l’esquiva sous la remarque de son ami. Les deux adolescents se mirent dos à dos, l’un surveillant les arrières de l’autre, tous deux confiants vis-à-vis de la finalité de cette confrontation.

- (Massko) Tu es prêt ?

- (Riolu) Je te talonne !

- (Massko) *rires* Je sais !

Cette fois, ce sont eux qui foncèrent à l’attaque. Massko surprit sa cible avec une nouvelle technique, l’agrippa ensuite pour l’envoyer valser sur le second, que Riolu acheva d’un nouveau tire de son arme au métal de plus en plus brûlant. Leur coopération était sans égale, et ils s’en sortirent victorieux grâce à cela.

Après ça, le groupe d’Eoko les retrouva. Cette dernière soigna rapidement leurs blessures, puis tous foncèrent sur les lieux de la grande bataille.

Cradopaud et Keunotor s’y trouvaient déjà. Tout en esquivant les soudaines et excessives explosions adverses, ils emportèrent Créhelf, Créfollet et Créfadet en sécurité. Les trois divinités étaient sévèrement blessées, elles s’en voulaient d’avoir été aussi inefficaces, assurant avoir usé de toutes leurs capacités pour ne serait-ce qu’essayer d’aider Grodoudou. Mais rien n’y faisait, les deux titans s’adonnaient à un duel plus que divin.

L’autre groupe arriva à son tour, toute l’attention était portée aux aveuglantes lumières qui dégageaient de puissantes chaleurs repoussantes. Mais personne ne reculait, plus maintenant.

Les tremblements s’enchaînèrent, avant qu’enfin une figure ne se démarque de l’autre. Grodoudou cogna Noctunoir si fort qu’il l’écrasa tel un insecte jusqu’au sol. L’impact fut immense, tout ce qui se trouvait à une dizaine de mètres se fit désintégrer sur le coup.

Le maître retomba à son niveau, essoufflé. Il saignait et était égratigné de partout. Son accoutrement en avait pris un coup également, mais il souriait. De toute évidence, il avait l’avantage, et ses élèves le comprirent en dévisageant le monstre. Il devait être en aussi mauvais état, mais son expression n’était clairement pas la même. La rage qui le possédait le rendait terrifiant, des éclairs violets l’entourait alors que des morceaux de sa peau s’envolaient petit à petit. Son œil était rouge sang de colère, il en tremblait d’une puissance débordante.

- (Noctunoir) Je refuse de croire que cette puissance est naturelle ! J’use le pouvoir de quatre… QUATRE rouages du temps, comment pouvez-vous résister !?

- (Grodoudou) Si tu savais réellement pourquoi tu te battais, tu gagnerais en nervosité !

- (Noctunoir) Quoi… ?

Lentement, son regard se tourna vers les autres. Tous les apprentis, tous les élèves de Grodoudou, tous étaient là, prêts à accompagner leur maître dans cette victoire commune. Tout cela pour sauver le monde, pour protéger ceux qu’ils aiment. Ça y est, il comprit. Leur meilleure arme était l’amour… mais c’était aussi leur plus grande faiblesse. Si ils se renforçaient en voulant à tout prix protéger autrui, alors ils faibliront en constatant leur échec. Voilà le raisonnement qu’il fit, voilà pourquoi d’un soudain mais redoutable geste inattendu, Noctunoir élança une incommensurable onde de choc. Elle se dirigeait vers aucun de ses adversaires. Non, elle fonçait droit sur Pijako.

L’attaque allait si vite que personne ne put rien n’y faire. Personne… sauf Grodoudou, qui au dernier moment se déplaça à toute allure pour protéger son ami le plus fidèle. Hélas, il ne pouvait juste s’éloigner avec lui, non, il n’avait pas le temps.

*BOUM*

L’audition de tout le monde mit plusieurs longues secondes avant de revenir. L’explosion fut phénoménale, elle effraya même Massko qui jamais ne vit Noctunoir produire une telle puissance de frappe. La fumée était épaisse, noir d’une affreuse et irrespirable épaisseur. Mais lentement, sa figure réapparut. Celle de Grodoudou. Il se tenait un genou à terre, les bras croisés devant une tête repliée, les yeux fermés, le visage crispé de douleur. Ses accoutrements s’étaient presque entièrement désintégrés, sa fourrure brûlait lentement. Pijako était derrière, toujours allongé dans une terreur et fatigue incontrôlable. Ses yeux globuleux fixaient avec angoisse son ami, qui même de dos montrait son ultime signe de faiblesse.

Il plaqua le second genou, puis les deux mains à terre tout en crachant du sang. Noctunoir… venait de remporter cette divine confrontation. N’y croyant pas lui-même, il se mit à rire. Doucement… puis de plus en plus fort.

Il explosa dans un rire aussi bruyant qu’effrayant, seul lui se faisait entendre dans tout le territoire.

La victoire lui souriait au nez, il n’avait plus qu’à récupérer le rouage que tenait le maître, et tout était terminé.

Il commença à avancer, il allait le faire.

La fin du monde sonna une fraction de seconde, dans l’oreille de tous les mortels de ce monde.

Pijako pleura, pensant que tout était sa faute.

Les trois dieux fermèrent une dernière fois les yeux, obligés de reconnaître la toute première supériorité des mortels.

Celebi soupira, pensant le récit déjà terminé.

Hélas…

Une simple liane enroula le bras droit du monstre.

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