Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 44 : Hameau nécrosé

9412 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/09/2021 12:38

      Tout était calme. Affreusement calme. Les maisonnettes cubiques à l’architecture rocheuse, les chemins illuminés par ces mêmes dalles, transperçant au grand jour la terre rouge et retournée originelle du territoire… tout cela n’était plus que cendres. Les débris s’étaient éparpillés sur toutes les voies, il fallait escalader pour oser approcher la place de ce village qu’est… qu’était Bourg-Trésor.

Carabaffe se propulsa en premier, crispant les dents d’un profond sentiment d’angoisse. Reptincel voulu le suivre, mais Massko l’en empêcha. Il était encore le chef d’un groupe de survivants, d’une communauté et de condamnés. Ses responsabilités étaient gigantesques, il ne pouvait pas juste laisser l’adrénaline le posséder comme cela. Et il eut raison. Il se ressaisit, soupira tout en tremblant, puis demanda aux autres de l’aider à frayer un chemin pour les Chartor jusqu’à un lieu sûr. Lequel ? Lui-même ne le savait plus, le lieu le plus sûr qu’il pensait leur trouver était complètement ravagé.

En s’enfonçant lentement mais sûrement au milieu de ce massacre, ils approchèrent l’orphelinat. Écroulé sur lui-même. Poursuivant ce vain brin d’espoir, ils traversèrent l’allée marchande, du marché Kecleon jusqu’à la brasserie de Kaiminus. Tous annihilés au profit d’une aveuglante calcination monstrueuse. Atteignant l’entrée des grands escaliers, là où Carabaffe s’était écroulé à genoux, ils n’eurent qu’à lever un regard morfondu pour se rendre compte que la guilde n’avait pas seulement été capable de protéger le village. Elle n’avait pu se protéger non-plus, car toute la fondation était dévastée. Le champ agricole de Tropius fut entièrement recouvert de ses décombres, alors que son plus haut sommet n’était désormais qu’un épais nuage de fumée noir.

- (Reptincel) Non…

Il ferma les poings.

- (Reptincel) NOOOOOOOOOOON !!!

Avant de douloureusement cogner le sol. Carabaffe cachait ses larmes, Riolu détournait un regard impuissant, Massko n’arrivait plus à lever le sien. Le désespoir commença dès lors à s’emparer même des plus déterminés apprentis explorateurs que ce monde connu. Cela signa le début de la fin pour la survie de ce dernier… avant que l’ouverture d’une simple trappe ne vienne tout changer.

Celle du bar Spinda, collant de près l’entrée vers la guilde. Elle s’était brutalement déployée, comme si celui qui avait entendu l’adolescent hurler s’était pressé de venir à sa rencontre. Elle était tout d’abord seule, cette fille verte de peau et à la longue feuille lui servant de chevelure. Carabaffe tourna lentement un regard désespéré vers cette lumière, qui raviva d’un sentiment indescriptible la sienne. Ses yeux s’écarquillèrent, ceux de celle qui ne vit que lui aussi. Oui, il s’agissait bel et bien de Germignon, égratignée, sévèrement blessée aux pattes avant, mais elle était là.

Elle bondit en larme, se jetant de toutes les forces qui lui restait dans les bras de celui qu’elle aimait. L’enlacement fut réciproque, et jamais le type eau ne pleura aussi ouvertement. Les autres les regardèrent bouche bée, avant de se tourner à nouveau vers cette trappe. Elle n’était pas seule.

- (Ramboum) Reptincel… ? Carabaffe… ?

Ramboum, Keunotor, Héliatronc, Écrapince, Cradopaud, Argouste, Ptyranidur, Rocabot, Galifeu, Branette, Pikachu, Eoko et Grodoudou pointèrent le bout de leur nez dans un silence certain… avant que tout le monde ne suive Germignon, les larmes aux yeux. Certains n’arrivaient plus à courir, d’autres carrément à marcher ou tenir debout.

Plus personne ne pouvait cacher sa peine, sa rage, sa peur, ses remords, mais surtout l’immense, que dis-je, l’incommensurable rayonnement qui leur apparut enfin. Ptyranidur s’affalait, comblé de bourrèlements dans les bras d’un Reptincel épuisé, au chagrin irréfragable, mais à la force nécessaire de tendre les bras. Grodoudou se tourna vers la communauté Chartor, comprenant immédiatement ce qui était arrivé. Il voyait l’air hélas grandi de Chart, et lui tendit une main chaleureuse. Cette dernière hésita… avant de céder à chaudes larmes également. Puis, le groupe se tourna vers Riolu. Il leur souriait timidement, montrant avant tout que lui allait bien, qu’il ne fallait pas s’attarder à… trop tard, les apprentis l’enlaçaient déjà.

Personne ne regardait Massko, mais cela l’arrangeait. Il ne pouvait que constater l’horreur des événements survenus à cause de ses choix. Il se doutait sans grande difficulté que le reste du village se reposait à leur rythme de l’autre côté de cette trappe, et imaginait encore plus facilement leur réaction quant à sa venue. Aux yeux de Bourg-Trésor, il était encore un adversaire, si ce n’est l’ennemi principal à abattre. Alors il s’écarta. Il usa de sa redoutable discrétion pour laisser ses amis recevoir le repos qu’ils méritaient.

Tout le monde en avait furieusement besoin.

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 44 : Hameau nécrosé

 

Pijako rouvrit lentement les yeux. Tout venait d’exploser, mais seul un sifflement strident retentissait. Il voyait lentement son sang s’écouler sur le bureau, alors que Ramboum défonça la porte pour l’emporter à toute vitesse.

- (Ramboum) Chef ! Restez avec moi, chef !!

- (Cradopaud) Dépêche, Ramboum !!

Lui exclama le type poison, en dégageant le plus de débris possible de la sortie. Tout le monde s’y dirigeait en vitesse, certains portaient leurs camarades blessés par le brutal impact qui venait d’avoir lieu. En cette fin de journée du 18 Mai 232, la fondation fut sévèrement bombardée de plein fouet.

Quelques minutes plus tard, tout s’effondra sur le champ de Tropius. Bienheureusement, personne n’en succomba. La fermière était chez elle, les apprentis au sommet des grands escaliers. Pijako peinait à rouvrir les yeux, les autres étaient seulement égratignés. Et alors qu’Eoko cherchait à stopper l’hémorragie de son chef, le regard des autres se tournèrent vers l’auteur de cette introduction à un nouveau massacre. Noctunoir se tenait droit, le bras tendu vers eux avec un sourire narquois, terrifiant et qu’ils n’avaient encore jamais vu auparavant. Il était à l’entrée du village, alors que tout était encore intact. Les habitants, eux, paniquaient déjà et à raison. Leurs cris raisonnèrent jusqu’à leurs supposés protecteurs, alors même que le type spectre commença à s’avancer, alors même que Ramboum commença à trembler.

- (Eoko) Pijako ! Il faut contacter le maître !

- (Pijako) Ce… *souffle* n’est pas possible. Notre moyen de communication était… *gémissements* dans mon bureau… !

- (Écrapince) Il l’a fait exprès ! Ce salaud a fait exprès d’attendre que le maître et les elfes se barrent pour avoir le champ libre !

- (Héliatronc) Et alors ? Nous sommes là, nous !

- (Keunotor) Qu… quoi… ? Tu veux vraiment confronter ce monstre… ?

Douta Keunotor, en emportant quelques autres de ses amis dans sa panique.

- (Rocabot) C’est vrai que si il utilise le pouvoir des rouages du temps…

- (Ramboum) Les amis… !

- (Pijako) F… fuyez !

Tout le monde se tourna vers Pijako, Ramboum était choqué.

- (Pijako) Vous ne pourrez rien faire face à lui… ! C’est peine perdu, alors enfuyez-vous !

Personne ne semblait savoir quoi dire, mais le temps pressait. Le chef des apprentis ferma les poings. Il se retourna, et commença à descendre silencieusement des grands escaliers.

- (Pikachu) Ramboum !?

- (Argouste) Qu’est-ce que tu fous ? Attends !

- (Ramboum) Attendre quoi, qu’il abatte ceux que nous devons protéger ?

- (Galifeu) Tu ne… fuis pas ?

- (Ramboum) Fuir… ?

Il crispa les dents de rage, avant d’hurler d’une vive voix perçante.

- (Ramboum) C’EST QUOI CETTE PUTAIN DE VALEUR !? FUIR PARCE QUE L’ADVERSITÉ EST PLUS FORTE !? ÊTES-VOUS VRAIMENT DES EXPLORATEURS !?

Tout le monde sursauta, face à la rage du plus téméraire d’entre eux. Il pointa un doigt vers Noctunoir, fronçant une expression déterminée face à tous ceux qui s’étaient battus à ses côtés, depuis le début de cette aventure.

- (Ramboum) UN VÉRITABLE EXPLORATEUR N’AFFRONTE QUE DES ADVERSAIRES PLUS FORTS QUE SOI, C’EST L’ESSENCE MÊME DU MÉTIER !!! ÉVIDEMMENT QUE NOTRE VIE EST EN JEU, ÉVIDEMMENT QUE TOUT NE SE FINIRA PAS BIEN, ET ALORS !? SE BATTRE POUR AUTRUI… !!!

Pikachu baissa la tête.

- (Ramboum) SE BATTRE PAR VENGEANCE !!!

Ptyranidur et Germignon baissèrent la leur.

- (Ramboum) SE BATTRE POUR SES PROPRES OBJECTIFS !!!

Cradopaud, Écrapince, Héliatronc, Keunotor, Argouste, Rocabot, Galifeu et Branette le firent à leur tour.

- (Ramboum) FAITES LE POUR ÇA, AU MOINS ET AVANT TOUT POUR ÇA !!!

- (Pijako) Ramboum… !

- (Ramboum) *souffle* Reposez-vous, chef.

- (Pijako) N’y allez pas, c’est trop dangereux… !

- (Ramboum) Oui, tout cela nous dépasse. Mais je m’en moque. Multivers ou pas, problème aux enjeux imperceptibles ou pas… je n’ai pas besoin de savoir quoique ce soit pour me battre. Nous ne sommes plus à épargner de ces histoires, chef, plus depuis qu’il s’en est pris aux nôtres.

- (Ptyranidur) Oui…

Le Pokémon fossile s’avança, les griffes fermement serrées.

- (Ptyranidur) Je veux me battre ! Pour Reptincel… !

- (Germignon) Pour Carabaffe… !

La type plante en fit de même.

- (Pikachu) Pour Riolu… !

Le type électrique également.

- (Branette) … Pour Bourg-Trésor !

- (Eoko) Je veux aussi aider !

- (Ramboum) Bien, dans ce cas attends que l’on t’apporte les blessés.

- (Eoko) Non, je n’ai pas le matériel nécessaire.

La gérante de la guilde approcha le reste du groupe, l’air tout aussi assuré.

- (Eoko) J’irai le chercher moi-même !

- (Héliatronc) Bon, très bien… !

Héliatronc sortit une liane, prête à se battre.

- (Héliatronc) Allons-y tous ensemble !

- (Keunotor) Mais… je… !

- (Cradopaud) Ouais, c’est ce qu’aurait fait Hélédelle pour se racheter !

- (Écrapince) J’avais d’autres objectifs que celui de mourir aujourd’hui… tant pis, je préfère me battre une dernière fois aux côtés de Pokémon de confiance ! Au moins, on sait tous de quoi autrui est capable, alors que personne ne se retienne !

- (Argouste) Bien dit ! J’ai grandi dans ce domaine aux côtés d’imbéciles heureux qui prétendaient pouvoir tout accomplir en équipe ! À vrai dire, le simple fait d’y croire, même pour se rassurer… ! Ça me motive carrément, bordel !!

- (Galifeu) Ouais… je n’oublierais jamais l’impossible que nous avons pourtant accomplis, en cherchant à atteindre le Lac des Brumes !

- (Rocabot) Ou directement là-bas, en fait. On a vaincu un légendaire, ce n’est pas un simple mortel qui va nous impressionner !!

- (Keunotor) Mais je n’suis pas comme vous, bon sang !!

Les regards se tournèrent vers Keunotor.

- (Keunotor) Je n’ai rien d’impressionnant, moi, je n’ai jamais rien accompli de concret !

Personne ne semblait savoir quoi répondre, et à vrai dire, le temps manquait.

- (Ramboum) … Dans ce cas, protège Pijako.

Et sur ces mots, presque tous les apprentis de la guilde foncèrent rejoindre Bourg-Trésor, prêts à se battre contre l’inarrêtable Noctunoir. Keunotor les regarda partir bouche bée, tremblant de peur, se sentant terriblement lâche.

 

 

- (Bulbizarre) Monsieur Reptincel !!

Bulbizarre bondit instantanément dans les bras de son interlocuteur, l’attrapant difficilement mais toujours avec ce même sourire inspirant. Les trois autres petits s’approchèrent, alors que Grodoudou terminait de trouver de la place pour les Chartor.

- (Reptincel) Tout va bien, les enfants… ?

- (Vivaldaim) Oui, aucun d’entre nous n’est blessé. La guilde a été très protectrice.

- (Reptincel) *soupir* Tant mieux…

Il se laissa tomber contre un mur, et enlaça avec un peu plus de force le petit type plante.

- (Reptincel) C’est le plus important…

- (Gruikui) Et toi, alors… ? Que s’est-il passé !?

- (Reptincel) Disons que Noctunoir n’était pas l’homme qu’il prétendait être.

- (Gruikui) Noctunoir, c’est le nom du bouffon qui t’a kidnappé ?

- (Tarsal) Ce type… je n’aimais pas son aura…

- (Bulbizarre) Est-ce que… vous avez un plan pour l’arrêter ?

- (Reptincel) …

- (Cradopaud) Reptincel, Eoko veut t’examiner…

Chuchota le type poison, en s’approchant du groupe. Le type feu déposa le petit, se redressa et suivit son ami tout en s’excusant auprès d’eux. Il n’avait pas répondu. Au même moment, Carabaffe aidait Ramboum à éteindre les flammes les plus résistantes des décombres, une tâche qu’il pouvait accomplir très facilement avec ses pouvoirs.

- (Ramboum) Merci encore pour l’effort, c’est gentil de te donner alors que tu devrais te reposer…

- (Carabaffe) Pfff… comme si j’allais rester les bras croisés encore plus longtemps ! Déjà que je n’ai pas été foutu d’arriver à temps…

- (Ramboum) Ne t’en veux pas, s’il te plaît. Nous avons tous échoués.

- (Carabaffe) Ce n’est pas l’impression que j’ai, quand je vois l’intérieur du bar. Je n’ai pas bien vu si tout le monde était là, mais ce qui est sûr est que vous avez sauvez le plus grand nombre d’une menace inébranlable… bien joué.

- (Ramboum) *soupir* J’aurai aimé être félicité au milieu de Bourg-Trésor, pas de ses cendres.

Un léger silence régna, les deux apprentis finirent leur désastreuse tâche. L’adolescent s’en frotta les mains, l’air perplexe.

- (Carabaffe) … Comment l’avez-vous survécu ?

- (Ramboum) Nous n’avons pas gagné.

- (Carabaffe) C’était la meilleure des victoires, face à lui. Vous êtes tous debout, pourtant tout est détruit. Ça ne colle pas, que s’est-il réellement passé ?

- (Ramboum) … Cette place a lourdement souffert. Ce fut là où le plus gros de la bataille prit place. Ce fut… le pire jour de ma vie.

Il se tint le ventre, couverts d’une lourde couche de vêtements au-dessus de plusieurs épais bandages. Alors qu’il s’apprêtait à dévoiler le récit de la bataille à Carabaffe, de son côté, Reptincel jeta un regard légèrement plus attentif vers les autres apprentis. Germignon avait les pattes égratignées, le seul endroit qui lui permettait, comme par hasard, de créer de la matière via la terre pour se battre. Cradopaud avait les tibias et rotules en mauvais état, comme pour l’empêcher de se battre en bondissant de tous les côtés. Écrapince avait les pinces brisées de manière à ce qu’il ne puisse ni agripper, ni projeter des jets d’eaux ; Argouste n’avait qu’une minerve, comme si la seule chose qu’on l’empêcha de faire était d’user de sa plus puissante attaque, le Hurlement. Héliatronc avait les lianes brûlées, et même si elle pouvait encore attaquer avec, elle ne semblait plus pouvoir créer d’équipement avec sa propre matière. Branette semblait avoir terriblement mal à la tête, comme si ses pouvoirs… l’avaient à nouveau surpassé.

Reptincel fut mis face à ses responsabilités. Il s’en couvrit la bouche d’un air sous le choc, sincèrement horrifié par l’inévitable réalité des choses. Pourquoi ? Car il arrivait à relire chacune des faiblesses qu’il avait annotées dans son rappelle-tout, rien qu’en dévisageant ceux qui avaient terriblement soufferts par sa faute.

 

 

Leur objectif était de mener discrètement les villageois au bar Spinda, un lieu que Noctunoir ne devait probablement pas connaître, selon eux. Ramboum, Argouste, Galifeu et Héliatronc allaient l’affronter sur la place, tandis que le reste des apprentis fonçaient se disperser aux quatre coins de Bourg-Trésor.

Alors qu’un des Kecleon trébucha en tentant de fuir, il se retrouva face au monstre. En admirant sa crise de panique, il lui tendit une main narquoise, prêt à l’éliminer d’un air hautin. Mais les ondes de choc d’une soudaine attaque Hurlement la bouscula, et dévia l’attaque dans la fondation, qui explosa brutalement à l’impact.

En se retournant, seul le type spectre fit face à quatre de ses adversaires.

- (Noctunoir) Bien le bonsoir, apprentis explorateurs !

- (Ramboum) Noctunoir… ! Qu’est-ce qui vous prend, que tentez-vous d’accomplir !?

- (Noctunoir) C’est une longue histoire, et je ne m’attends pas à ce que vous compreniez.

- (Ramboum) Mais… vous… !

- (Galifeu) Oh, ça suffit !

Sur ces mots, l’adolescente lui projeta sa plus puissante boule de feu. Son adversaire la bloqua de son autre main, tandis que l’explosion qui s’en découla sépara un instant les apprentis de son effrayante expression.

- (Galifeu) On ne cherche pas à discuter, ce type a kidnappé nos amis !

- (Argouste) Et volé nos rouages du temps ! RENDEZ-LES NOUS IMMÉDIATEMENT !!!

- (Noctunoir) Oh, à propos… !

La fumée se dissipa, le montrant un carnet à la main.

- (Noctunoir) Je suis ici pour récupérer le dernier d’entre eux. Vous l’avez, n’est-ce pas ? Je suppose que vous n’êtes pas restés les bras croisés pendant tout ce temps, à moins que votre inutilité n’atteigne des sommets !

- (Héliatronc) Non, c’est clair… !

La type plante s’élança en première, une liane dans les deux autres.

- (Héliatronc) NOUS SOMMES TOUS DEVENUS BEAUCOUP PLUS FORTS !!!

Argouste, Galifeu et Ramboum la suivirent de près, tandis que Noctunoir ne fit que leur sourire. Le massacre qui suivit fut abominable. Sans l’aide d’aucun rouage, il s’occupa de leur cas à sa manière. Il esquiva par chance l’arme d’Héliatronc puis la cogna d’une violente droite en plein ventre, avant de l’attraper par une liane et de la projeter à l’écart. Galifeu bondit et tenta de lui assigner un coup de pied, mais il la bloqua avant de simplement reculer. Elle l’enchaîna tandis qu’Argouste le contourna, se préparant pour une attaque en duo.

- (Argouste) MAINTENANT !!!

Galifeu voulu reculer, mais Noctunoir la cogna juste avant pour dévier sa trajectoire et l’aligner devant Héliatronc. Peu importe, pensa-t-elle, elle envoya une nouvelle boule de feu. Argouste projeta en même temps une attaque Hurlement de l’autre côté, et Noctunoir se retrouva normalement encerclé. Mais la solution lui était indiquée sur une simple page usée. Il esquiva les flammes qui ricochèrent dans l’onde de choc et se repropulsèrent sur lui. Le sachant, il l’esquiva à nouveau et surprit tout le monde. Alors par pure improvisation, Galifeu esquiva à son tour sa propre attaque, pensant que ses réflexes venaient de la sauver. Hélas, ses flammes se projetèrent sur celle qui se trouvait derrière elle, c’est-à-dire Héliatronc, qui de son côté bloqua également par réflexe, et donc avec les lianes.

- (Héliatronc) AAAH !!!

- (Galifeu) N… non !! Je suis désolée !!

Héliatronc ne pouvait plus créer d’armes, Noctunoir n’avait plus besoin de « chance ». Ramboum se projeta sur lui, alors qu’Argouste retenta une attaque Hurlement. Mais le monstre ne fit qu’attraper et se servir du maître pour bloquer la capacité de l’élève. Il pointa son ventre en priorité, sachant que c’était un sévère point faible pour un Pokémon usant aussi d’une telle attaque. Car l’écrasant au sol juste après, Ramboum vomit à cause de toute la pression qui fut exercée sur ses intestins.

- (Ramboum) … (Merde… ! La douleur m’empêche d’utiliser Hurlement ! L’a-t-il fait exprès… ? Comment ? Comment peut-il savoir que je maîtrise cette capacité, je ne l’ai pas exploité une seule fois face à lui !!)

- (Argouste) Non… ! Ramboum !!

- (Noctunoir) Oh, mais ne t’en fais pas !

L’adolescent se fit soudainement submerger par l’imposante figure du monstre, qui le plaqua d’une simple main à terre, avant de l’agripper par le cou, le soulever et commencer à l’étrangler.

- (Noctunoir) Je connais une autre méthode pour vous empêcher de produire ces pitoyables ondes de choc !

- (Galifeu) LÂCHE-LE !!!

La type feu s’imposa depuis les airs, arrivant le pied en avant. Mais lui souriant de manière malsaine, son adversaire lui pointa seulement celui qu’elle venait sauver.

- (Noctunoir) Vas-y, brûles lui donc le pelage !

Et crispant les dents de rage, Galifeu se força à dévier son attaque pour ne pas blesser Argouste. Noctunoir en profita pour lui lancer une Ball’Ombre, qu’elle bloqua au dernier moment. Mais l’attaque était trop puissante, elle commença à la repousser, malgré tous les efforts qu’elle faisait pour ne pas bouger.

- (Noctunoir) Regarde-moi ça… si seulement un prince charmant pouvait lui venir en aide. Dommage que tu ne sois qu’une pauvre espèce ayant déjà atteint la plus puissante de ses formes !

Sur cette insulte, il resserra le poing… et un répugnant craquement d’os perça l’oreille de tout le monde. Argouste s’écrasa à terre, inconscient. Constatant cela impuissante, Galifeu hurla de rage.

- (Galifeu) NOOOOOOOON !!!

La Ball’Ombre explosa, alors qu’elle dégagea d’un simple geste la fumée l’entourant. Elle avait les larmes aux yeux.

- (Galifeu) Espèce d’ordure… !

- (Noctunoir) Wow… ! Ça n’était pas prévu, ça…

Il ressortit son carnet un instant, perplexe. Mais la type feu ne lui laissa pas une seconde de répit de plus. Elle se propulsa avec ses puissantes jambes, et le frappa droit au visage. Elle l’enchaîna, coups après coups, le blessant sévèrement, voir mortellement en l’empalant parfois de ses griffes aiguisées. Noctunoir était complètement dominé. Il ne pouvait lire le rappelle-tout, mais se doutait du point fort de son adversaire. Alors dans un dernier élan, il s’écarta pour laisser Galifeu s’approcher.

- (Galifeu) Reviens par-là !!

Et alors qu’elle courut dans sa direction pour à nouveau l’attaquer, un portail s’ouvrit depuis le sol. Deux mains d’un Ténéfix en sortirent et lui attrapèrent la patte, la bloquant quelques secondes, mais un temps suffisant à Noctunoir pour la surprendre, lui cogner le bec pour la faire tomber en arrière et sauvagement… lui éclater la jambe face contre terre. Un autre craquement se fit retentir dans le cœur de tous les apprentis, et alors qu’elle hurla de douleur, lui gagna encore en adrénaline.

Héliatronc, Ramboum, Argouste et maintenant Galifeu, tous furent vaincus par la force brute combinée avec la cruelle ruse du type spectre. Il les envoya tous s’encastrer dans un mur, prenant un plaisir véritable à en oublier sa principale venue.

- (Noctunoir) Et dire que je me suis préparé tout ce temps pour affronter d’aussi faibles vermines…

Il tourna son attention vers l’entrée des grands escaliers, ou plutôt vers le mouvement qui se créait juste à côté. La trappe du bar Spinda était ouverte, Pikachu et Rocabot aidèrent les derniers villageois à y entrer.

- (Noctunoir) Tiens tiens, qu’avons-nous là ?

- (Rocabot) Hein… ? Pikachu, il nous a vu !

- (Pikachu) Quoi !?

Tous deux virent le carnage qui venait d’avoir lieu.

- (Bulbizarre) Monsieur, il se passe quoi !?

Demanda dans la panique le petit Bulbizarre, dernier des villageois à avoir été escorté par le groupe.

- (Pikachu) R… rien, rejoins les autres !

- (Bulbizarre) Mais… !!

- (Gruikui) Ne les gêne pas, imbécile !!

Son grand frère vint et le tira jusqu’aux profondeurs du bar, avant que Rocabot ne referme la trappe d’un air angoissé.

- (Noctunoir) Le bar Spinda, hein ? Vous pensiez vraiment pouvoir leur trouver un lieu sûr ? Ah ah ah… c’est mignon.

Il tendit une main et élança une étrange attaque Ball’Ombre. Les ados auraient pu l’esquiver, mais pour protéger la trappe, ils devaient l’encaisser. Bienheureusement, Branette surgit soudainement d’une ombre et bloqua à leur place. La grande maîtrise de ses pouvoirs lui permit de faire face au monstre sans trop de craintes. Du moins, c’est ce que tout le monde pensait à cet instant précis.

Quelques minutes plus tard, il commença à tituber. Puis… Branette s’effondra tout en se maintenant le crâne de douleur. Alors que les autres se regroupèrent, Noctunoir continuait de sourire. Alors que tous les apprentis s’apprêtaient à combattre ensemble pour l’arrêter, il se mit à rire. Les inscriptions du rappelle-tout furent parfaites :

« Point fort : Son grand cœur en or. Branette cherchera toujours à encaisser les plus grosses charges. Il considère ses grands pouvoirs comme un don à mettre au service du bien, surtout depuis qu’il a vaincu le Spectrix. Je sais qu’il serait prêt à se sacrifier pour nous, il est un vrai héros. Alors pour le surprendre, mieux vaut agir en traitre. Un type psy ou spectre pourrait peut-être trouver un moyen de l’atteindre psychologiquement. Au vu des doutes et craintes qui l’entoure, il doit être facile à faire sombrer dans la folie. Et si il venait à se retourner contre ses alliés… non, on oublie ça. En un contre un, je n’ai pas encore la capacité de le vaincre. À RETRAVAILLER ! »

Ce n’était pas une Ball’Ombre. Elle en avait l’apparence, mais son contenu était tout autre. En la touchant, l’esprit de Noctunoir s’incrusta dans celui de Branette, et lentement, il en prit le contrôle. Il n’avait pas besoin de cela, pour gagner. Hélas, il semblait vouloir s’amuser…

Depuis le sommet des grands escaliers, Keunotor observait le massacre se dérouler. Il en était tétanisé, tremblant dans un mélange de tout un tas de sentiments.

- (Pijako) N… ne t’en veux pas… *souffles*

- (Keunotor) Quoi… ? Chef ?

- (Pijako) Cette crainte… elle vient de moi. J’ai toujours suivi les décisions du maître sans me poser de questions, mais… *gémissements* je regrette. Maintenant, même Ramboum, le plus à droit sur le règlement, me désobéis de front. Ah ah ah… *gémissements* je suis vraiment un très mauvais chef…

- (Keunotor) Ne dites pas ça ! C’est moi, je… *snif* je ne suis qu’un bon à rien !

- (Pijako) Non. Ce n’est pas une question d’espèce, de capacité, d’intellect ou encore de force brute. Personne n’est à la hauteur, pourtant tout le monde y va. Je… crois comprendre d’où vient cette force.

Lentement, le chef de la guilde se redressa.

- (Pijako) Merci à vous, ah ah… !

- (Keunotor) Non, vous ne devriez pas vous lever !

Hélas, il s’avança jusqu’à dépasser son élève.

- (Pijako) Ne pas vous impliquer sous prétexte que tout cela vous dépassait fut la dernière de mes erreurs. Qui suis-je, pour empêcher des graines de héros de vouloir simplement… sauver des vies ?

Et sur ces mots, il commença à descendre les grands escaliers, malgré la douleur que chacun de ses pas lui procurait. Il se tenait de ventre et titubait, alors que Keunotor le regarda d’un air horrifié. Bien sûr qu’il avait peur, mais que voulait-il réellement ?

Le carnage faisait rage plus que jamais. Possédé par le monstre, Branette déployait brutalement ses pouvoirs sur ceux qu’il voulait à la base protéger. Cela déstabilisa, comme prévu, tous ses alliés.

- (Pikachu) Branette, reprends-toi !!

Exclama son ami le plus proche, avant qu’il ne se fasse à son tour frapper par l’une de ses gigantesques mains spectrales.

- (Branette) … (Non !! Ça suffit, arrête !!)

- (Noctunoir) … (Oh que non, mon grand ! Laisse-moi partager cette si satisfaisante victoire à tes côtés ! Regarde ça !)

Alors que Germignon tenta de sauver Pikachu, Branette l’attrapa d’une main spectrale et lui brisa sévèrement les pattes avant avec sa deuxième. Elle hurla de douleur, lui de dégoût.

- (Noctunoir) … (Ah ah ah ! Parfait, suis les instructions de ton chef ! Jamais il ne fut aussi sincère que dans ses écrits !)

- (Branette) … (Quoi… !?)

Il ne comprenait pas, son esprit s’embrouillait douloureusement. Noctunoir continuait de le torturer psychologiquement, il faisait abattre chacun des amis de Branette de la pire des manières possible par ce dernier. Qui plus est, étant éloigné de la confrontation, il pouvait tranquillement consulter le rappelle-tout du chef de la Dream Team. Cela le traumatisa sévèrement. Tous les enseignements de Grodoudou, toute la confiance que son équipe, ses amis lui avaient accordée. Tout cela n’avait servi à rien, et Noctunoir ne fit qu’en rire. Il défonça Pikachu, assomma Rocabot, encastra Écrapince, massacra Cradopaud, et brutalisa Germignon. Ptyranidur esquiva les mains et lui sauta dessus, le plaquant à terre tout en tentant désespérément de le raisonner. Mais rien n’y fit, Branette le suppliait juste de fuir.

Tout le monde était à terre, tous dominés par cette figure si imposante, si terrifiante. Branette s’était évanouis par douleur crânienne, tandis que les autres peinaient à se redresser pour faire face à cette menace commune. Ramboum, lui, y parvint.

- (Noctunoir) Encore conscient ? *soupir* Je suppose que c’est à mon avantage.

Il se propulsa à toute vitesse sur lui, le plaquant contre un mur de moins en moins solide.

- (Noctunoir) Où se cache-t-il ?

Ramboum lui cracha du sang au visage, et se fit violemment frapper dans le ventre en guise de réponse.

- (Noctunoir) Dernier avertissement.

- (Ramboum) Même si je le savais… *souffle* je préfèrerai crever que de te l’avouer !

- (Noctunoir) Qu’il en soit ainsi.

- (Écrapince) Arrête… !

Dans un dernier élan de force, le crabe aquatique aspergea sa cible d’un puissant jet d’eau. Cela l’empêcha effectivement d’abattre son ami, mais à quel prix ? Noctunoir le lâcha puis s’avança jusqu’à le retrouver à ses pieds, Écrapince n’avait même plus la force de relever le regard.

- (Noctunoir) Je suppose que tu ne le sais pas non plus ?

- (Écrapince) Attends que notre maître revienne… *souffle* je suis sûr qu’il aurait une superbe réponse pour toi… !

- (Noctunoir) Parce que vous pensez que nous sommes au même niveau !?

- (Écrapince) Nan… *tousse* il est bien plus fort, hé hé hé…

Ennuyé, Noctunoir crispa le regard avant de fermer le poing, le lever, puis cogner excessivement fort la pince solide du crabe. Elle explosa en morceau, alors que l’apprentis ferma douloureusement les yeux.

- (Noctunoir) Que disais-tu !?

Il lui explosa la deuxième.

- (Noctunoir) JE NE T’ENTENDS PLUS, PAUVRE TÂCHE !!!

Écrapince était désormais inconscient.

- (Noctunoir) D’AUTRES VEULENT DIRE QUELQUE CHOSE !?

Personne n’osa répondre.

- (Noctunoir) BIEN !!! Dans ce cas… j’irai demander à vos pauvres protégés !

Exclama-t-il, en commençant à approcher le bar Spinda. Cradopaud crispa les dents, il était hors de question qu’il n’y parvienne, quoiqu’il arrive. Alors dès qu’il passa à côté de lui, il usa de ses dernières forces pour lui agripper le bas de son corps. Mais le monstre en avait assez, il le cogna immédiatement pour l’assommer.

- (Noctunoir) Toi… ! *souffle* T’es sacrément culoté, espèce de sombre déchet !

Se mettant à rire nerveusement, il récupéra le rappelle-tout et le feuilleta jusqu’à la page dédiée à Cradopaud.

- (Noctunoir) Alors, qu’avons-nous là… ? Point fort : articulations des genoux du fait des propulsions qui rendent ses confrontations mouvementées et endurantes ? Donc si je comprends bien…

De sa forte paume, il lui brisa sévèrement les tibias et rotules.

- (Noctunoir) Tu ne sers plus à rien, désormais !

Étant déjà inconscient, il ne ressentit bienheureusement pas cette atroce douleur. Noctunoir poursuivit donc son chemin, arrivant face à la trappe. Plus personne ne semblait pouvoir lui barrer la route… avant qu’un soudain cri de détermination ne se fasse entendre arriver de plus en plus rapidement.

- (Keunotor) YAAAAAAAAAAH !!!

Keunotor bondissait depuis les grands escaliers, lui cognant le visage tout en le lui maintenant. Noctunoir recula, gêné, surpris et enragé d’être à nouveau dérangé par un autre de ces impertinents.

- (Noctunoir) Dégage !!

Il l’envoya valser de l’autre côté. Le minable apprenti rongea le sol sur plusieurs mètres, mais se redressa malgré tout.

- (Keunotor) C’est pas fini, gros naze… !

- (Noctunoir) Pardon ?

Le monstre lui accorda de l’attention, éloignant son regard de la trappe.

- (Keunotor) C’est à toi que j’parle, ouais ! Espèce de pathétique lâche, t’es obligé de t’attaquer à un monde moins avancé technologiquement pour être certain de réussir ton coup, tu m’fais pitié !

- (Noctunoir) Tais-toi…

- (Keunotor) Tu crois que j’ai pas vu c’que t’as fait à Galifeu !? Sans tes pantins de morts, tu t’serais fait défoncer de manière très humiliante ! Et c’est tout c’que tu mérites, misérable tricheur !

- (Noctunoir) N’importe quoi, je suis le plus fort… !

- (Keunotor) Nan ! Le plus fort, c’est notre détermination commune !!

- (Ramboum) … (Keunotor… !)

- (Noctunoir) Ça suffit, DISPARAIT !!

Le type spectre tenta de lui faire fermer le museau d’une directe attaque Ball’Ombre, mais l’apprenti l’anticipa et l’esquiva sans trop de soucis. Cette dernière s’explosa dans l’orphelinat, qui s’effondra sur lui-même et commença à s’enflammer. C’était un risque à prendre, en fait, cela était même bon signe. Car Noctunoir recommença, il envoya une, deux, trois puis quatre fois la même capacité dans le but de l’abattre sur le coup, mais à chaque fois, Keunotor esquivait en reculant toujours un peu plus. Il s’écartait de la trappe, il l’éloignait d’eux.

- (Noctunoir) Et toi, tu crois que c’est en fuyant que tu vaincras !?

- (Keunotor) Non… c’est clair !

Il esquiva à nouveau, sacrifiant la brasserie de Kaiminus.

- (Keunotor) J’ai jamais eu la prétention de gagner seul !

Il escalada des débris et bondit sur le toit de la maison de Chapignon, regardant pour la première fois son adversaire de haut.

- (Keunotor) Mais à ce stade… *souffle* le « Je » n’a plus rien à faire dans cette histoire !

- (Noctunoir) C’est uniquement le cas des êtres inférieurs !

Il attaqua à nouveau, éliminant la résidence du scientifique à son tour. L’apprenti bondit avant l’impact, se projetant griffes en avant et prêt à confronter au face à face, qu’importe la différentiation de l’espèce, de niveau, de force brute ou d’intellect. À cet instant précis, seul la volonté comptait.

- (Keunotor) C’est vrai, on est tous inférieurs !

Cria-t-il, en élançant ses pattes griffues. Noctunoir les bloqua, avant de contrattaquer en l’envoyant valser à ses pieds. Il enchaîna d’une puissante droite, que sa cible esquiva d’une roue arrière, en… se mettant simplement en boule.

- (Noctunoir) … (Qu’est-ce que… !?)

Dès que ses pattes retouchèrent le sol, il lui rebondit dessus et le cogna de son plus puissant coup de boule.

- (Keunotor) LE MONDE ENTIER T’EST INFERIEUR, NOCTUNOIR !!!

Sa voix raisonna dans son esprit. Tout en s’écrasant, tout en voyant son propre sang sortir de son crâne, pour l’espace d’un instant, il prit peur. Noctunoir imagina, malgré sa totale domination depuis le début, sa potentielle défaite face à la guilde.

Tout explosa soudainement. Ramboum tenta désespérément de se redresser, lui, le dernier des apprentis encore capable d’hurler. Il entendit l’explosion, il vit sa lumière, il sentit sa dangereuse chaleur. Le rayon s’était élevé jusqu’aux cieux, alors que la figure de Noctunoir atteignit les nuages. Il pointa non plus d’une main, mais d’un simple doigt Bourg-Trésor, et petit à petit, de plus en plus de points violets l’entourèrent. En plissant les yeux, Ramboum comprit qu’il s’agissait de Ball’Ombre, une multitude de sa redoutable attaque qui, pour chacune d’entre elle, semblait avoir gagné en intensité, noirceur et puissance. Et effectivement, dès qu’elles atteignirent le village, tout se ravagea. L’ouïe des mortels siffla brutalement, leur vue s’illumina dangereusement, leur peau brûla douloureusement.

Le carnage dura bien une minute.

Quand Ramboum rouvrit les yeux, quand les sifflement s’arrêtèrent enfin, Noctunoir était redescendu face à eux. Une aura dévastatrice l’entourait, alors que quatre petites roches lévitaient à différents niveaux. C’étaient les rouages du temps, ceux qu’il avait déjà volé. Il avait effectivement fini par utiliser le pouvoir qu’ils lui offraient. Pourtant, cela ne semblait pas lui suffire. Voyant que le chef des apprentis était le dernier à encore ouvrir les yeux et même s’il ne savait pas comment cela était possible, il s’approcha et le souleva sans même le toucher. Ramboum plissa une nouvelle fois les yeux, cette fois car la brillante lumière encerclant son adversaire lui brûlait la rétine. Sa voix, par ailleurs…

- (Noctunoir) Où. Est. Le. Rouage ?

Transperça son esprit. Mais se rendant compte qu’il n’avait plus la force de parler, il le relâcha en soupirant d’ennui.

- (Noctunoir) À quoi êtes-vous bons, exactement ? Tant pis, je suis prêt à vous faire une petite démonstration de mes vrais pouvoirs.

- (Pijako) Non, ça suffit… !

Descendant finalement en dernier des grands escaliers, Pijako confronta, blessé et titubant un Noctunoir en possession de capacités divines. Ce dernier le regarda hautainement, il comprenait que ses paroles allaient être sincères.

- (Pijako) Nous l’avons longuement cherché… désespérément, même. Mais rien n’y fait, il n’est pas à notre portée.

- (Noctunoir) Impossible. Votre monde aurait déjà été pétrifié, si il n’était pas fermement gardé quelque part sur cette misérable planète. Je… peux même le sentir. Depuis qu’ils sont avec moi… oui… je sais qu’il est ici. Il… oui, il me le faut plus que tout !

L’oiseau écarquilla nerveusement les yeux, se rendant compte de l’effet qu’infligeaient de tels artéfacts réunis autour d’un simple mortel.

- (Noctunoir) Vous savez que votre heure est venue, pourquoi bêtement résister ?

- (Pijako) N’avez-vous pas été explorateur ? Qu’importe le nom que cela prenait sur votre terre, après tout ce que j’ai vu et entendu de vous, ne me dites pas que ces valeurs vous échappent… ?

- (Noctunoir) Quoi ? Espérer naïvement ? Je ne connais pas ce sentiment, parce que je n’échoue jamais.

- (Pijako) Protéger… ! Protéger autrui, ses proches ou de parfaits inconnus ! C’est… l’objectif même du métier !!

- (Noctunoir) Non. L’objectif de tout explorateur est de devenir plus fort. Je l’ai compris il y a bien longtemps et j’en ai profité. Regardez ou tout cela m’a mené, ah ah ah…

- (Pijako) Oui… Seul.

Noctunoir arrêta soudainement de rire. Le silence régna quelques instants, avant qu’il ne s’approche du chef de la guilde.

- (Noctunoir) Je ne rendrais pas cette intervention inutile.

Il l’attrapa alors par le cou et le souleva à sa hauteur.

- (Noctunoir) Si vous ne l’avez pas, ce n’est pas mon problème. Que votre prétendu maître le trouve avant les soixante-douze prochaines heures, ou ce vieux piaf périra avant le reste de votre médiocre tas de boue.

Il tourna son regard vers Ramboum.

- (Noctunoir) Est-ce bien entendu, le défectueux ? Si, lors de ma prochaine venue, je vois un inconnu de plus que ce gros tas de Grodoudou, alors je… *rires* non, mieux vaut vous garder la surprise. Sachez simplement que je n’ai pas besoin de tous les rouages pour vous faire disparaitre.

Bien entendu, le type normal ne pouvait lui répondre. Mais il l’avait bien entendu, c’est la seule chose qu’il pouvait encore faire pour sauver son chef. Et sur cette dernière menace, Noctunoir ouvrit un portail. Il le traversa sans se retourner, emportant un Pijako blessé, tétanisé, mais en même temps monstrueusement rassuré de se savoir être la seule véritable victime de ce massacre.

C’est ainsi que prit fin l’assiègement de Bourg-Trésor, qui n’était désormais plus qu’un tas de cendres. À son départ, Eoko se dépêcha de sortir de sa cachette, des dizaines de trousses de soins en lévitation derrière elle. Elle sauva la vie d’une dizaine de héros, en cette fin de journée-ci.

 

 

La lune se levait lentement, alors que Reptincel apprenait ce même récit autour d’un feu de camp. La plupart des villageois dormaient déjà, tandis que les apprentis s’étaient promis de les protéger coûte que coûte jusqu’à leur départ, quitte à faire des nuits blanches pour veiller sur le territoire désormais hostile. Il en était horrifié, ne voyant qu’à nouveau les points faibles alliés enroulés autour de plusieurs couches de bandages. Il savait ce que tout cela signifiait, et il n’arrivait à mettre le mot dessus.

- (Rocabot) Tout va bien… ?

- (Héliatronc) Laisse-lui le temps d’encaisser l’information.

- (Argouste) Ouais, enfin si c’est pour nous redire que tout est sa faute…

- (Reptincel) Tout est ma faute…

- (Argouste) Ah…

- (Ramboum) Ne dis pas une bêtise pareille…

- (Reptincel) Noctunoir avait un carnet, n’est-ce pas ?

Un léger silence régna.

- (Reptincel) Un carnet rouge usé, n’en sortait-il pas un pour ensuite vous surprendre ?

- (Galifeu) Euh… si. Si si, je me souviens bien. Pourquoi ?

- (Écrapince) Non…

Les regards se tournèrent vers le crabe aquatique. Son expression passa de la peine au doute.

- (Écrapince) C’était… le tiens ? C’était ton… rappelle-tout ?

- (Ramboum) Quoi… ?

- (Cradopaud) Ne me dis pas que…

Face à cela, l’adolescent ne pouvait que baisser honteusement la tête. Un autre silence suivit, avant que Cradopaud ne bondisse de rage.

- (Cradopaud) C’est une putain d’blague !?

Il s’écroula juste après de douleur, ne pouvant toujours pas se relever à cause de ses blessures aux jambes.

- (Pikachu) Du calme, Cradopaud… !

- (Cradopaud) Noctunoir nous a vaincu uniquement parce que tu lui as servi nos points faibles sur un plateau d’argent !?

- (Keunotor) C’est pour ça qu’il t’a kidnappé… ? Pour choper ton rappelle-tout ?

- (Pikachu) O… oui, donc ce n’est pas vraiment sa faute !

- (Keunotor) Bien sûr que si !

Keunotor se leva à son tour, l’air rancunier.

- (Keunotor) Il faut être complètement dérangé, pour annoter de telles choses sur ses « amis » !

- (Héliatronc) C’est vrai que…

Gênée, Héliatronc afficha douloureusement ses laines brulées.

- (Héliatronc) Tu ne semblais pas avoir de limites. Suis-je seulement un adversaire, à tes yeux ?

- (Écrapince) Et moi… ?

Le crabe montra, à son tour, ses pinces brisées.

- (Écrapince) À quoi pensais-tu, en écrivant mes lignes ? « Le priver de ses pinces, c’est le priver de ses jets d’eaux ? »

- (Cradopaud) « Point fort : articulations des genoux du fait des propulsions qui rendent ses confrontations mouvementées et endurantes », pourquoi j’ai cette putain de phrase en tête ? Est-ce que ça aurait un rapport avec… je ne sais pas, le fait QUE JE NE SOIS PLUS CAPABLE DE MARCHER, PAR EXEMPLE !?

- (Branette) Reptincel… par pitié… dis-moi que ce n’était qu’une idée de Noctunoir… !

Le type feu crispa les dents.

- (Branette) Manipuler mon esprit avec des pouvoirs spectraux encore plus puissants que les miens, pour faire à nouveau dysfonctionner la maîtrise que j’ai tant durement acquise de mes capacités. En sachant que je m’en voulais déjà, en sachant que si cela venait à m’arriver à nouveau, je perdrai probablement toute confiance en moi… *snif* Pitié, dis-moi que cette idée ne vient pas de toi !!

Mais en guise de réponse, Reptincel couvrit simplement ses yeux d’une main tremblante, alors que ses larmes coulèrent autour de sa bouche fermement resserrée. Il avait honte, terriblement honte. Mais cela ne suffisait pas aux apprentis. D’un geste prématuré, Argouste se leva et lui infligea un redoutable coup de boule. Pikachu et Ptyranidur s’exclamèrent et l’empêchèrent d’en faire plus, ils étaient bien les seuls. En relevant la tête, il les vit tous le regarder de haut, le juger à sa juste valeur, le juger pour l’impardonnable erreur qu’il n’avait pu résoudre à temps.

- (Reptincel) Je suis… tellement désolé… !

- (Argouste) T’es désolé, ouais, c’est vrai que c’est suffisant ! Galifeu a les jambes dans le plâtre ! Germignon aurait pu se faire amputer les pattes ! Il a failli me… me BRISER la nuque !! BORDEL DE MERDE, MAIS QU’EST-CE QUE T’AVAIS DERRIÈRE LA TÊTE, EN CRÉANT CETTE MERDE !?

Paralysé par l’angoisse, Reptincel tenta désespérément de jeter un regard à Ptyranidur. Mais même lui… hésitait.

- (Reptincel) Je… je n’ai jamais voulu en faire une arme…

- (Cradopaud) C’est raté, espèce de sociopathe ! Maintenant, Noctunoir nous connait sur le bout des doigts !

- (Héliatronc) Déjà qu’il paraissait invincible. Nous ne pourrons rien faire, qu’importe à quel point nous nous préparons.

- (Ramboum) Ai-je même envie de l’affronter à nouveau… ?

Ramboum se retint le ventre sur cette pensée.

- (Ramboum) Tu as le mérite d’avoir vu juste jusqu’au bout, Reptincel. Tes annotations… son vraiment parfaites… ! *snif*

Il s’écarta du groupe sur ces mots, traumatisé par les récents événements. Beaucoup l’étaient, en réalité, voilà pourquoi ils se défoulaient tant sur l’adolescent. Les larmes vinrent, et à nouveau, tout le monde remit son titre de futur explorateur en jeu. Personne ne voulait revivre ce cauchemar, plus personne ne voulait se prétendre au titre de héros.

Au même moment, Carabaffe et Germignon marchaient sur le long de la plage. Ils n’étaient pas au courant de ce qui venait d’arriver, et décompressaient juste en couple, rien qu’à deux, rien qu’avec leurs propres traumatismes.

- (Germignon) J’ai l’impression… que ça fait une éternité, que nous n’avons pas parcouru ces minuscules dunes ensemble.

- (Carabaffe) Ça va aller, tu n’as pas mal aux pieds ?

Elle nia d’un mouvement de tête, se forçant à lui afficher un sourire malgré tout.

- (Germignon) La sensation du sable doux surpasse la douleur, ah ah…

- (Carabaffe) *soupir* Bon sang, c’est bien pire que ce que je pensais. Pijako a été kidnappé, vous tous avez été torturé par ce salopard et… il nous reste moins de deux jours pour trouver le dernier rouage du temps.

- (Germignon) Tu n’as pas l’intention de participer à son jeu malsain, tout de même ?

- (Carabaffe) Certainement pas, ce n’est pas ce que voudrait Pijako. Mais je ne sais plus quoi faire, je… suis complètement perdu. Peut-être que trouver le dernier des rouages pourrait nous aider, peut-être qu’on pourrait trouver quelqu’un capable d’utiliser la force qu’il possède… !

- (Germignon) Pour qu’il devienne aussi fou que Noctunoir ? Il est hors de question de commettre un tel sacrifice.

- (Carabaffe) … Ouais, tu dois avoir raison.

- (Germignon) Grodoudou est encore là, et il ne nous quittera plus jamais. Il faut lui faire confiance, c’est notre réel dernier espoir. Sinon… autant faire nos adieux tout de suite.

Elle s’arrêta, se tournant lentement vers l’horizon lointain qu’affichait la mer aux reflets brillants. Carabaffe en fit de même un peu plus loin, se rendant compte qu’elle était bien moins optimiste qu’elle ne le prétendait.

- (Germignon) Demain arriveront les navires de Loliloville. Les villageois seront embarqués, la communauté Chartor le sera, les deux hors-la-loi que vous nous avez ramené également. Tous partiront incertains. Tous sauront que si ils sont en vie le mois prochain, alors cela signifiera que Noctunoir aura été vaincu. Mais le temps d’y parvenir… tout ne sera que terreur dans leur existence. Peut-être… arriveront-ils à se rassurer suffisamment. Peut-être… trouveront-ils le moyen de profiter une dernière fois de ce merveilleux monde, avant qu’il ne se meure à cause de la soif de pouvoir d’un seul homme.

- (Carabaffe) Où veux-tu en venir ?

- (Germignon) Peut-être que… *snif*

Elle lui afficha son véritable regard, un regard tétanisé par la situation, horrifié par l’adversité, angoissé par les remords, emplis de doutes, de craintes et plus que tout d’un véritable manque de confiance en soi.

- (Germignon) Peut-être qu’on devrait partir également… ?

- (Carabaffe) Quoi… ?

- (Germignon) Je ne sais plus quoi faire non plus, Carabaffe ! Je n’ai jamais voulu ça, je…

Elle s’écrasa dans le sable.

- (Germignon) Je voulais devenir exploratrice pour régler les petites injustices, pour régler les problèmes que personne ne prend JAMAIS le temps de remarquer ! Je voulais envoyer chier tous ceux qui profitent du système en leur collant mon badge au visage, après avoir souligné une bavure professionnelle ! Je voulais faire changer les choses à petite échelle, pas… *snif* être confrontée à la fin du monde… !

Le type eau peina à trouver les mots juste, lui-même ne savait pas de quoi l’avenir était fait. Alors il se contenta d’approcher, et de se mettre à genoux à ses côtés.

- (Germignon) Je voulais partir avec toi à Loliloville ! Je voulais que l’on commence colocataires, que l’on rapporte chacun de notre côté jusqu’à se créer un nom dans le monde entier ! J’ai tant de messages à faire passer au monde, tu as tant d’êtres fait encore d’espoir à sauver… ! Tout cela… *snif* tout cet avenir peut disparaître sous seul prétexte qu’un type est prêt à commettre un génocide mondial pour servir ses propres intérêts ! Bon sang, comment vivre avec cette information !? Certains avaient beaucoup de pouvoirs, je l’ai toujours su. Mais là… comment veux-tu espérer avec de tels Pokémon dans la nature… ?

- (Carabaffe) Ce n’est qu’une question de temps, je suppose.

Lentement, il l’enlaça d’un seul bras.

- (Carabaffe) Relativiser. Il n’existe pas meilleur mot pour glorifier cette terrible expérience. Certes, j’ai été confronté aux pires atrocités de notre Multivers, du moins je l’espère. Mais, d’un autre côté… mon cœur ne bat plus la chamade pour un rien. Et c’est agréable.

- (Germignon) Un rien… ?

- (Carabaffe) Ne pas arriver premier à une compétition, ne pas respecter les horaires établies, ne pas correctement s’intégrer au sein d’un groupe, douter quant à ses propres ambitions… tout ce qui concerne de près ou de loin la pression sociale, en somme. Tout cela… *rires* c’est devenu d’la pauvre pisse de sauvage, à mes yeux.

- (Germignon) Ça ne l’était pas déjà ?

- (Carabaffe) Je le cachais simplement. J’ai toujours fait mine que ça m’passait au-dessus d’la tête, mais je stressais. Je stressais terriblement, parque devenir le meilleur de tous les explorateurs n’est pas donné au premier venu. Il faut exceller tout le temps, partout, constamment et dans tous les domaines. C’est pour ça que… je commençais à m’plaire, ici. J’ai compris autrui, et… ce sont bien plus que des camarades de classe, aujourd’hui. Je craignais que tout se termine, le stress me regagnais de plus en plus. Puis… j’ai vu le lèche-cul se faire kidnapper. Et par reflexe… j’ai foncé.

- (Germignon) Et aujourd’hui… tu es différent.

- (Carabaffe) Je suis simplement… plus calme. Pourquoi s’exciter pour autre chose que la fin du monde ? J’ai été confronté à celui qui nous menace de la réaliser, je sais que tout ce que j’ai connu avant n’était pas à sa hauteur, et que tout ce qui le sera ensuite ne le sera pas non plus.

- (Germignon) C’est clair que… *rires* ça fait relativiser les partielles. Ce n’est pas comme si… tout était à jamais terminé, pas vrai ?

- (Carabaffe) Exactement.

- (Germignon) … Je vois ou tu veux en venir. C’est vrai que partir maintenant… ce serait lâche. Quitte à tout perde, autant que ce soit aux côtés de ceux qui me permettront, dans un éventuel et inespéré brin d’espoir, de relativiser un avenir aux abords « compliqués ».

Elle posa tendrement sa tête sur son épaule.

- (Germignon) … Merci, Carabaffe…

Peut-être que tout n’était effectivement pas perdu. Ce n’est en tout cas pas ce que pensait Grodoudou. Il avait vu Reptincel faire perdre l’esprit de groupe, il avait vu Carabaffe partager le sien. Il voyait Massko, Riolu ainsi que tous les regards qui lui étaient cernés.

Le troisième trimestre entra dans sa dernière ligne droite, tout comme cette inexorable aventure avec les rouages du temps. Comment la guilde allait-elle se relever d’un tel échec ? Comment pouvaient-ils ne serait-ce qu’espérer à nouveau l’emporter sur Noctunoir ?

Ils n’avaient plus beaucoup de temps pour y réfléchir.

Laisser un commentaire ?