Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 35 : Mutinerie

9765 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/08/2021 20:02

      La nuit ne fut pas si longue que ça. Alors que Noctunoir était revenu avec Créhelf au bord de la mort dans les bras, alors que tous les apprentis attendaient des réponses sur tout ce qui était arrivé pendant qu’eux avaient été chargé de glander autour d’un territoire assurément sécurisé, Pijako les empêcha d’entrer dans l’infirmerie.

- (Ramboum) … Pardon ?

- (Pijako) Allez vous coucher, nous vous ferons un débrief demain.

- (Argouste) C’est… une blague ?

- (Héliatronc) Chef, qu’est-ce que vous nous faites, exactement ?

- (Pijako) Ne discutez pas mes ordres !

- (Rocabot) Mais… !

- (Pijako) HORS D’ICI !!!

Hurla-t-il de sa stridente voix, malgré l’heure tardive. Ramboum, le plus avancé des apprentis, recula d’un pas l’air bouche bée. Il ne comprenait pas, cette façon d’agir ne coïncidait pas avec tout ce que Pijako et Grodoudou leurs faisaient faire depuis le début de l’année scolaire. Mais un ordre était un ordre, et le chef des apprentis fut contraint de soutenir son propre chef, et de renvoyer ses amis dans leurs chambres.

Il semblerait que Grodoudou et Noctunoir aient une importante conversation à entretenir.

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 35 : Mutinerie

 

Le lendemain, donc, les apprentis attendirent sagement d’apparence à l’heure escomptée et habituelle. Plus personne ne se levait fatiguer depuis un moment maintenant, et après une telle nuit, il est raisonnable de dire que tout le monde s’ouvrait avec impatiente à cette nouvelle journée, ce dernier jour du mois de Janvier.

Pijako arriva seul, quelques dossiers entre les ailes.

- (Pijako) Bien, bonjour à tous, aujourd’hui le programme de surveillance de Bourg-Trésor poursuit son cours. Concernant les activités, voyons voir… Spinda m’a informé avoir eu des problèmes avec l’une de ses machines, il aurait besoin de ressources spécifiques trouvables notamment dans les Bois aux Pommes. Leuphorie aurait comme à son habitude besoin de quelques mains supplémentaires, et Tropius…

- (Ramboum) Chef…

Un léger silence régna, Pijako se surprit à voir tous ses élèves le regarder d’un ton hautin.

- (Pijako) Quoi ?

- (Ramboum) Je crois que vous nous devez quelques explications.

- (Pijako) Le débrief ? Le méritez-vous vraiment, après le fiasco d’hier ?

Écrapince leva un sourcil, Argouste ferma les poings, Keunotor n’essaya même pas d’en rire.

- (Ramboum) Pourquoi nous exclure ? Créhelf, nous l’avons rencontré en même temps que vous. Pourquoi n’aurions-nous pas au moins le droit de savoir comment il va ?

- (Pijako) *soupir* Il est encore inconscient à l’infirmerie.

- (Ramboum) Qui lui a fait ça ?

- (Pijako) On ne sait pas.

- (Ramboum) Ce n’est pas Massko ?

- (Pijako) On ne peut pas en être sûr, Ramboum.

- (Ramboum) Et Noctunoir ? Où est-il ?

- (Pijako) Il n’est plus là.

- (Keunotor) Quoi… ?

- (Ramboum) Et le maître, qu’a-t-il décidé de faire ?

- (Pijako) Ça suffit…

- (Héliatronc) Chef…

- (Pijako) J’AI DIT ÇA SUFFIT !!!

Cria-t-il à nouveau. Les élèves soupirèrent, tandis que leur chef s’apprêtait à quitter la scène d’un air furax.

- (Pijako) Continuez de dépasser les bornes, et vous en pairez les conséquences ! Bon sang, n’êtes-vous pas capable de comprendre que certaines situations puissent vous dépasser !?

Il s’enferma dans son bureau en claquant la porte, laissant le silence régner suite à cela. Les apprentis restèrent immobile un instant, ils n’avaient pas l’intention de lâcher l’affaire.

- (Rocabot) Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?

- (Cradopaud) Ramboum ?

- (Ramboum) … Une journée complète nous attend.

- (Keunotor) Hein !?

- (Branette) Souhaites-tu réellement laisser les choses se dérouler ainsi ?

- (Ramboum) Qui a dit ça ?

Il se tourna vers ses amis, l’air déterminé.

- (Ramboum) Rendez-vous au bar Spinda, après la vadrouille quotidienne.

- (Keunotor) Ouf, tu m’as fait peur ! Je sais que t’es à point sur les règles, mais là faut pas déconner !

- (Germignon) Entendue, on y sera tous.

- (Riolu) Non, vos problèmes d’égo ne me concernent pas. Ce sera sans moi.

L’adolescent scientifique s’en alla sur ses mots.

- (Écrapince) Pfff… tant mieux, nous n’aurons qu’à briser notre promesse pour une personne de confiance.

- (Cradopaud) Oui, ça me va aussi.

- (Germignon) Comment ça ?

Les regards se tournèrent vers la type plante.

- (Salamèche) Nous avons découvert quelque chose, au Lac des Brumes. Je ne vois plus pourquoi tu n’aurais pas le droit d’être au courant, surtout depuis que Créhelf est ici.

- (Germignon) Oh, euh… très bien.

- (Carabaffe) Je lui expliquerai avant le rendez-vous.

- (Ramboum) Bien… allez, en avant, apprentis explorateurs !

Et sur ces mots, la journée commença réellement. Les paroles de Pijako avaient été de trop, les apprentis de la guilde n’avaient pas l’intention d’en rester là. Pour le moment, ils se contentèrent d’exécuter leurs travaux quotidiens, mais dix-neuf heure trente passé, le bar Spinda fut rempli à ras bord. Le gérant de la fondation avait regroupé plusieurs tables pour tous les réunir, les quinze élèves désabusés par une situation qui, selon leurs gérants, les dépassait complètement.

- (Hélédelle) Eoko n’est pas venue… ?

- (Ramboum) Je n’ai pas pensé à l’inviter. C’est une gérante, après tout, elle doit être du côté du maître.

- (Keunotor) Alors, Germignon, t’as été mise au courant ?

- (Germignon) Oui, de bout en bout. Bon sang, je regrette presque de ne pas avoir été là. Ça devait être quelque chose, de découvrir un Pokémon légendaire inconnu du monde entier.

- (Pikachu) Ouais, c’était absolument incroyable ! C’est ce que j’adore, dans l’exploration…

Disait-il de plus en plus doucement, après avoir énormément pensé aux problèmes dont il avait fait part à son meilleur ami.

- (Écrapince) Bref, qu’est-ce qu’on fait ?

- (Ramboum) Résumons tout d’abord la situation. Le chef et le maître n’ont rien voulu dire à Noctunoir au sujet des rouages du temps. Ils nous forcent à ne pas intervenir dans l’affaire en nous faisant surveiller Bourg-Trésor, prétendant rechercher dans leur coin une solution. Je n’en doute pas, mais le fait est que nous n’avons toujours rien au bout de presque deux semaines. Noctunoir a eu le temps d’enquêter dans son coin, et de découvrir que Créhelf avait été attaqué.

- (Argouste) Ça implique beaucoup de choses. Connaissait-il Créhelf ?

- (Branette) C’est peu probable, surtout en sachant que les légendaires sont uniques.

- (Argouste) Il l’aurait découvert simplement en explorant le continent ?

- (Héliatronc) Pourquoi pas. Vu son rôle, il a intérêt à être débrouillard, et en dix jours…

- (Écrapince) Et puis tout ne devait pas être propre, au Lac des Brumes.

- (Argouste) Oui, la scène de bataille a dû être terrible…

- (Ptyranidur) Bon sang, ça voudrait dire que Massko aurait été capable de faire face à une copie de Groudon seul ?

- (Argouste) Faut croire. Massko a volé le rouage du temps, je suppose ?

- (Branette) Ça, en revanche, c’est très probable.

- (Écrapince) Ça confirme nos théories, et on comprend désormais comment un seul Pokémon pourrait détruire le monde par ses propres moyens.

- (Salamèche) Vous pensez que Noctunoir est au courant, pour les rouages ?

- (Héliatronc) Bien sûr que non, là est tout le problème.

- (Salamèche) Vraiment ? Lui qui vient d’un autre monde, il doit forcément en connaître bien plus qu’on ne le pense.

- (Ramboum) … C’est vrai qu’il exprimait en premier l’idée que Massko pourrait « hypothétiquement » chercher à détruire le monde. Ce n’est pas impossible… qu’il voulait nous faire cracher le morceau.

- (Carabaffe) C’est stupide, il aurait directement mentionné les rouages, s’il l’avait voulu. Nan, il doit savoir qu’un tel pouvoir existe dans notre monde, mais certainement pas qu’il était renfermé dans des cailloux gardés sur cinq des coins de c’continent.

- (Galifeu) Et pourquoi ne pas avoir mentionné ça, alors ? Ça nous aurait convaincu plus rapidement aussi.

Les apprentis gardèrent le silence un instant, perdu à essayer de déchiffrer des façons de penser qui les dépassaient tous.

- (Hélédelle) … Je pense que le maître le suspecte d’être le responsable de ce qui est arrivé aux rouages du temps.

Tous les regards se tournèrent vers le type vol, qui comme depuis le jour dernier ne s’était pas à un seul instant exprimé sur les événements sans qu’on ne lui demande.

- (Écrapince) Comment ça ?

- (Hélédelle) Pourquoi ne voulait-il pas que l’on informe Noctunoir au sujet de notre découverte au Lac des Brumes ? Pourquoi lui répondait-il aussi vaguement ? Pourquoi ne veut-il pas nous impliquer dans cette affaire précisément ? Après tout, le hors-la-loi n’est qu’un Massko adolescent. Repensez à cela, jamais un tel Pokémon, surtout aussi jeune et seul depuis aussi longtemps n’aurait pu venir à bout d’une copie de Groudon. Un grand gaillard comme Noctunoir, en revanche…

- (Ramboum) Tu penses… qu’il nous manipule ?

- (Hélédelle) Je pense que le maître est persuadé qu’il nous manipule. Et puis, même à moi, l’idée que ce Massko serait ici depuis quatre mois m’horripile. Vous l’avez fait, n’est-ce pas ? Le rapprochement avec le rouage que le maître s’est fait voler en Septembre ?

- (Rocabot) … Mince, la date coïncide, je n’y avais pas du tout pensé !

- (Pikachu) Je vois ! Tu penses que le maître a pensé que Noctunoir a voulu nous faire croire que Massko était le responsable de la disparition du rouage du temps que Grodoudou était supposé garder, et ce sans nous le dire directement !?

- (Germignon) Ce serait un coup de génie de sa part, puisque le fait de théoriser sur comment Massko compte s’y prendre nous écarte de l’idée que Noctunoir est en réalité directement impliqué dans l’affaire !

- (Keunotor) Et puis t’as raison, un jeune type plante qui démonte un Groudon, j’y crois que dalle. Après tout, la seule personne qu’on a vu avec Créhelf blessé, c’était Noctunoir !

- (Hélédelle) D’après vous, de quel type est-il ?

- (Salamèche) … Je dirai spectre. De tout ce que j’ai pu annoter, en tout cas, j’en déduis qu’il est de type spectre.

- (Hélédelle) Et sur qui le spectre à l’avantage ?

- (Germignon) Le type psy, celui de Créhelf…

- (Héliatronc) Bordel… ! Créhelf avait précisé que le pouvoir des rouages pouvait être maîtrisé par un excellent type psy ou spectre, c’est très mauvais si Noctunoir cherche à s’en emparer !

- (Carabaffe) Si on part du principe que c’est lui qui a défoncé Créhelf, avec ses pouvoirs, il aurait très bien pu être capable de le mettre dans le coma pour un bout de temps, de quoi à ce qu’il ne puisse pas nous être utile sur le reste de l’enquête.

- (Ramboum) Je vois. C’était bien vu, Hélédelle.

- (Galifeu) Oui, félicitation.

- (Salamèche) Heureusement que tu es là !

- (Hélédelle) … Merci.

Marmonna-t-il modérément.

- (Ramboum) Bon, il faut prévenir le maître de notre théorie.

- (Keunotor) Bah il s’en doute déjà, banane !

- (Ramboum) Ah, oui, c’est vrai que l’on cherche à traduire ses pensées, à la base…

- (Écrapince) Justement. Ça ne justifie en rien le fait de ne pas nous impliquer dans cette histoire. Ne pas nous faire approcher Noctunoir ? Nous ne sommes plus des gosses, et puis nous prévenir aurait été beaucoup plus efficace et honnête.

- (Ramboum) … Et si on arrêtait Noctunoir avant eux ?

Tout le monde regarda Ramboum avec surprise.

- (Keunotor) Ah ouais. Quand tu changes, t’y vas pas par quatre chemins !

- (Ramboum) Peut-être est-ce un test du maître ?

- (Héliatronc) Tu crois ?

- (Ramboum) Lui qui n’a pas arrêté pendant l’excursion, il veut vraiment voire où sont nos limites. Peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas qu’essayer serait plus risqué que d’attendre sans rien faire. Il est peut-être en possession de plus de rouages qu’on ne le croit.

- (Carabaffe) Donc on l’traque et lui casse la gueule ? Ça m’va.

- (Rocabot) Bah… Allons-y tous ensemble, au pire, on prendra tous très cher, ah ah !

- (Salamèche) Non, mais l’idée de Ramboum me plaît. Le fait que ce soit un test… ça ne m’étonnerai pas, en fait, ce serait vraiment digne du maître.

- (Écrapince) J’en reviens à ma question d’origine… qu’est-ce qu’on fait ?

- (Ramboum) J’ai un plan… enfin un début de plan.

- (Galifeu) Vas-y, balance ! On est là pour l’étendre et le fixer, ce plan !

Il l’expliqua aux autres, qui lui firent confiance et furent tous prêts à le mettre immédiatement en place. Dès qu’ils sortirent du bar, ils s’y préparèrent.

Et l’heure d’après, Pijako reçut une lettre. Il s’agissait d’une demande urgente de Tropius, la gérante des ressources agricoles du village, de venir pour régler quelques soucis techniques liés à la guilde d’exploration. Ce fut bien entendu complètement faux, en fait, Tropius n’écrivait jamais à personne. Mais l’oiseau fut bien obligé d’aller le vérifier de lui-même, pour en être certain les prochaines fois. Il quitta donc enfin son bureau, que cinq des apprentis approchèrent discrètement dès qu’il décolla des grands escaliers.

Germignon donna une épingle à feuille à Keunotor, qui commença à crocheter la serrure de la porte du bureau du chef.

- (Ramboum) Minute, c’est toi qui t’occupes du crochetage… ? Depuis quand tu as une quelconque compétence dans ce domaine ?

- (Keunotor) J’suis le p’tit dernier d’une très grande famille, andouille ! Fouiller dans les affaires des autres, c’est ma spécialité !

Et sur ces mots, la porte s’ouvrit.

- (Keunotor) Alors, qu’est-ce qu’on dit au curieux ?

- (Carabaffe) Qu’il n’est bon qu’à mettre son museau là où il ne devrait pas.

Marmonna le type eau, en entrant avec Germignon et Cradopaud dans la pièce nouvellement accessible. Ramboum regarda Keunotor d’un air taquin.

- (Keunotor) Oh, ça va…

- (Ramboum) Ce n’est pas moi qui l’ai dit.

Il se tourna ensuite vers Pikachu, se tenant aux pieds de l’échelle menant au premier sous-sol.

- (Ramboum) Comment ça se passe ?

- (Pikachu) Rocabot ?

L’adolescent leva la tête vers l’étage du dessus, gardé par celui qu’il venait d’appeler. Ce dernier leva à son tour la tête vers l’entrée de la fondation.

- (Rocabot) Ptyra ?

De son côté, Ptyranidur se tenait juste devant le grillage. Il demanda à celui qui se trouvait au bord des grands escaliers.

- (Ptyranidur) Argouste ?

Qui se tourna à son tour vers celui qui était au milieu de ces derniers.

- (Argouste) Écrapince ?

Écrapince visa du regard celui qui gardait l’entrée des grands escaliers.

- (Écrapince) Héliatronc ?

- (Héliatronc) Minute, ça arrive !

Exclamait-elle, en voyant un papier tomber du ciel. Elle l’attrapa avec une liane et y lut l’inscription : « FROID ».

- (Héliatronc) R.A.S !!

Et le message se répéta jusqu’à Ramboum. Il fut envoyé par Hélédelle, qui depuis les airs observait les mouvements de Pijako. En se dirigeant vers le terrain agricole, il fut interrompu par Salamèche qui lui demanda s’il devait aussi surveiller les zones sauvages proches des terrains vides du fermier, lors des phases dédiées à la protection de Bourg-Trésor. Il connaissait déjà la réponse, mais jouait les ignorants pour gagner du temps.

Puis, en arrivant jusqu’à Tropius, Branette le devança avec un gros sac rempli de radis et interpela le personnage juste avant. Il s’excusa en comprenant qu’il avait coupé la route et presque la parole de son chef, mais garda la fermière quelques secondes de plus pour lui, tout de même, histoire de s’assurer de mettre les bonnes ressources aux bons endroits.

Bon, à cet instant, Pijako commença à se douter que quelque chose n’allait pas. En interrogeant Tropius, il comprit enfin que la lettre n’était pas d’elle, et s’en énerva. Il pensa à une mauvaise blague d’un de ses élèves, et se repropulsa vers Salamèche d’un air furax. Ce dernier semblait désolé, peut-être que Pikachu et Rocabot voulaient s’excuser à leur manière ? L’oiseau fonça donc à pied à la fondation, et Hélédelle en informa les autres.

Ce fut au tour de Galifeu, qui arriva avec un gros tonneau de bière tout droit sortie des réserves du bar Spinda. Elle le renversa « accidentellement » vers son chef, qui l’esquiva de peu mais fut tout de même retenu un peu plus longtemps que prévu. Un temps nécessaire pour que l’information remonte, un temps suffisant pour que Keunotor referme la porte et s’en aille, lui et les quatre autres apprentis qui l’accompagnaient.

L’heure suivante, tout le monde se regroupa à nouveau au bar Spinda. Rocabot et Pikachu avaient mal au crâne.

- (Rocabot) Punaise, ça vous arrange d’avoir deux humouristes sous le coude, en fait…

- (Salamèche) Désolé, j’ai dû improviser une excuse crédible.

- (Pikachu) Pas d’soucis, c’était pour une bonne cause… ! (Ouille…)

- (Écrapince) Alors ? Ramboum, Keunotor, Carabaffe, Germignon, Cradopaud ; qu’avez-vous découvert ?

- (Germignon) Comme prévu, nous n’avons rien volé. Pijako s’en serait rendu compte bien trop facilement, alors merci beaucoup de l’avoir retenu autant de temps.

- (Cradopaud) Ouais, on a pu annoter pleins de choses intéressantes.

- (Héliatronc) On vous écoute !

- (Germignon) Tout d’abord, ils ne nient pas l’existence de Massko. Je ne sais pas s’ils essaient de rentrer dans le jeu de Noctunoir, mais ils ont vraiment fait beaucoup de recherches au sujet d’un potentiel Pokémon plante à l’agilité hors-norme.

- (Cradopaud) Cela semble être son plus gros point fort, selon eux. La seule chose qui peut les laisser penser qu’un tel Pokémon aurait pu vaincre une copie de Groudon.

- (Ptyranidur) Pourquoi s’obstinent-ils à le croire ?

- (Galifeu) Peut-être avons-nous tort ? Peut-être que ni Pijako, ni Grodoudou ne se doutent que Noctunoir les manipule ?

- (Germignon) Non, c’est une hypothèse qu’ils ont très clairement marqué comme probable. Ils ont réuni les mêmes preuves que nous, enfin… Pijako a marqué « ce que le maître sait » en argument supplémentaire.

- (Argouste) Il cache même des choses à Pijako ? Super…

- (Carabaffe) Pourquoi on ne va pas directement à l’essentiel ? On s’en branle de ce qu’ils pensent, on a trouvé un moyen de choper Noctunoir.

- (Rocabot) Ah ouais !?

- (Germignon) J’allais y venir. Ils n’ont effectivement pas chômé, ces derniers jours. J’ai essayé de reproduire à l’identique le graphique, j’espère que je n’ai rien oublié.

Commença-t-elle, en montrant aux autres la feuille la plus annotée de toutes. Un graphique, même un camembert étudiaient tous les territoires sauvages du continent Sud et les classaient, en fonction de beaucoup de critères étudiés sur place, les probabilité que « Massko » s’y trouve actuellement.

- (Germignon) Ils partaient du principe que Massko était ce hors-la-loi spécialisé dans la fuite et la discrétion que Noctunoir nous décrivait. Donc le chercher directement en territoire sauvage ne servait à rien, il fallait les explorer et en déduire, selon les traces, vagues d’humidités et trouvailles de résidus de lianes ou troncs endommagés par sa vitesse et méthode de déplacement, où il se trouvait et où il comptait aller ensuite.

- (Carabaffe) Ils sont partis du principe que clairement, Massko ne savait pas où chercher si ce n’est sur le continent Sud. Donc il explore les zones une à une très astucieusement, quitte à y rester pendant une semaine.

- (Salamèche) Et donc jusqu’aux prochains jours, il se trouverait actuellement soit à la Caverne Cristal, soit au Désert du Nord, soit la Jungle Mystère ?

Demanda-t-il, en observant les courbes et parties du camembert les plus élevées ou épaisses.

- (Ramboum) C’est ça, il va falloir qu’on se sépare.

- (Branette) Déjà ? Les choses vont bien vite.

- (Ramboum) On ne peut pas se permettre d’attendre plus longtemps, qui sait combien de rouages du temps il a en sa possession ? D’ailleurs, que l’on se mette tous d’accord, ce détecteur à « Massko », pour nous, c’est un détecteur à Noctunoir.

- (Héliatronc) Oui, c’est sûr.

- (Argouste) Massko n’existe pas, j’en suis persuadé.

- (Galifeu) C’est évident. Quitte à créer un mensonge crédible, Noctunoir aurait dû choisir un Pokémon plus balèze pour une telle mission.

- (Ramboum) Parfait ! Donc dès demain, on se sépare en trois groupes pour aller explorer ces trois territoires. Hélédelle, encore une fois, tu devras jouer les informateurs en volant entre nous trois.

- (Hélédelle) Bien.

- (Ramboum) Maintenant, pour les équipes…

- (Carabaffe) Laisse la Dream Team s’occuper du Désert du Nord. J’y suis déjà allé plusieurs fois, je connais bien le donjon.

- (Ramboum) C’est noté. De mon côté, j’irai avec l’équipe Renaissance à la Caverne Cristal. Enfin, Keunotor, tu iras avec Cradopaud et l’équipe Pince-Verte à la Jungle Mystère. Vous ne serez que quatre, mais vous êtes les plus compétents dans une zone qui avantage énormément Héliatronc et Cradopaud.

- (Héliatronc) Pas d’problème, ça m’va !

- (Cradopaud) De même.

- (Écrapince) Même si je suis de type eau, les jungles ne me font plus si peur que ça, plus depuis que je suis avec Héliatronc.

- (Keunotor) Wow, tu m’considères comme l’un des plus forts de la guilde !?

- (Ramboum) Euh… je parlais des trois autres.

- (Galifeu) Donc on ira ensemble en Caverne ? Parfait, mes flammes vous éclaireront !

- (Argouste) Et mes Hurlements vous déblayeront le passage.

- (Branette) Et nous, nous prenons le chemin du désert.

- (Salamèche) J’y résisterai facilement.

- (Germignon) Moi beaucoup moins, mais les types sols des environs me craindront.

- (Ramboum) Nous partirons tous en même temps, demain à l’aube. Cela ne plaira pas à Pijako, alors n’espérez pas revenir sans avoir trouvé la moindre trace de Noctunoir, compris ? Demain, on l’arrête et on sauve notre monde d’une menace imprévisible ! Vous êtes prêts, apprentis explorateurs !?

- OUAIS !!!

Exclamèrent tous ses amis, prêts à se battre et à surprendre leurs gérants. Ils étaient persuadés que Noctunoir les piégeaient, et ils étaient certains de se confronter à lui, le jour prochain.

Ce jour prochain arriva bien assez vite. Mais avant cela, la nuit fut longue pour Riolu. Lui et Chapignon travaillaient d’arrache-pied sur l’artéfact futuriste cassé. Ils arrivaient à traduire ses composants avec des ressources existantes sur cette planète, dont l’une d’entre elle qui pouvait se trouver, par exemple, au Désert du Nord.

- (Chapignon) Eh bah, nous avons fait un excellent travail, aujourd’hui !

- (Riolu) On ne va pas assez vite…

Marmonna-t-il, en posant ses outils sur le plan de travail. Il releva ses lunettes de protection, l’air épuisé mais déterminé.

- (Riolu) Demain, j’irai au Désert du Nord. Je nous rapporterai de quoi pouvoir tester les premiers prototypes de recréation.

- (Chapignon) Hé, du calme, ça ne fait que deux semaines que nous travaillons dessus. C’est une technologie inaccessible que nous essayons de reproduire, c’est normal de ne pas l’atteindre du jour au lendemain.

- (Riolu) Et pourtant, on finira bien par voyager dimensionnellement, nous aussi. Ce n’est qu’une question de temps, oui, un temps que je ne peux pas me permettre de faire perdre à Arcko.

Il ne pouvait plus être convaincu de se reposer, à ce stade. Le lendemain, le premier jour du mois de Février, il quitta la maison du scientifique de bonne heure pour se rendre, seul, à ce territoire lointain et dangereux.

Et avant même que Pijako ne sorte de son bureau, tous ses autres élèves s’en étaient déjà allé. Du côté de Salamèche, Carabaffe, Germignon, Pikachu et Branette, ils arrivèrent au Désert du Nord avant midi. Il y faisait chaud, pourtant, les adolescents s’étaient tous équipés de capes pour se couvrir de la tempête de sable qui régnait en maître aux environs. Carabaffe guidait le groupe jusqu’au centre du territoire, pendant que Pikachu riait aux éclats.

- (Pikachu) C’est trop stylé ! Sérieux, ça fait combien de temps que toute la Dream Team n’a pas été réunie pour une mission ?

- (Branette) Nous ne sommes pas au complet, Pikachu.

- (Pikachu) Oui, bon, il manque Riolu. Mais c’était son choix de ne pas être impliqué, il faut le respecter.

- (Germignon) Dites… personne n’a peur, pour Noctunoir ? Maintenant que j’y pense, il doit avoir plus d’un tour dans son sac.

- (Carabaffe) On gagnera.

- (Germignon) Comment peux-tu en être aussi sûr ?

- (Carabaffe) …

- (Salamèche) Parce qu’on est ensemble, Germignon. Tant que l’on reste en équipe, rien ne nous arrivera.

- (Germignon) Oui… tu dois avoir raison.

- (Carabaffe) Ok, on est au centre de la zone.

Ils s’arrêtèrent un instant et consultèrent une carte détaillée des environs.

- (Branette) Sans grande surprise, la zone est… désertique. Je ne vois pas ce que Noctunoir y trouverait.

- (Carabaffe) Justement, ce serait un bon endroit pour y cacher un rouage. Rappelez-vous du Lac des Brumes, la grosse plateforme sur laquelle on s’est battu n’existait pas vraiment. Ça aussi, c’était une illusion du légendaire.

- (Pikachu) Et donc il faudrait chercher l’improbable…

Songea-t-il, en observant les alentours.

- (Pikachu) J’ai vu des sables mouvants, un peu vers l’Est.

- (Salamèche) … ?

- (Germignon) Et alors ? Tu n’espères pas trouver quelque chose en plongeant dedans, j’espère ? Pikachu, ce n’est pas comme ça que la physique fonctionne, tu vas juste t’étouffer dans un bain de sable.

- (Salamèche) Peut-être pas…

Salamèche s’abaissa, ayant lui aussi sentit quelque chose d’étrange venant du sol. Il creusa un peu, jusqu’à tomber sur de l’engrais solide.

- (Salamèche) J’en étais sûr, il y a beaucoup moins de sable qu’on ne pouvait l’imaginer.

- (Germignon) Quoi… ?

La type plante analysa la roche à son tour.

- (Germignon) … Ce n’est pas vraiment un désert. Dites, quelqu’un a pensé à regarder la météo pour une autre date qu’aujourd’hui, pour cette zone ?

- (Branette) Hier soir, pour me renseigner. Il y avait apparemment aussi une tempête de sable.

- (Germignon) Et demain ?

- (Branette) Je ne sais pas.

- (Carabaffe) La tempête ne s’arrête jamais, j’ai l’impression. À chaque fois que je mettais les pieds ici, ça se déchaînait.

- (Salamèche) Tu en déduis quelque chose ?

- (Germignon) Ce dont je suis sûre, c’est que le continent Sud se vendait tel un paradis naturel, avec tout un tas de climat et territoires diversifiés. Mais le désert n’en faisait pas partie.

- (Carabaffe) Pourtant, selon les cours de Pijako, le Désert du Nord est aussi ancien que le Lac des Brumes, c’est-à-dire plus encore que Bourg-Trésor.

- (Germignon) Oui, mais il précisait bien qu’on l’appelait « désert » pour son côté vide, plat et aux chaleurs trop extrêmes pour y fonder quoique ce soit.

Elle se releva, l’air sûre d’elle.

- (Germignon) Cette tempête n’est pas naturelle ! Je suis sûr qu’elle s’arrêterait, si aucun être civilisé ne s’y trouvait.

- (Salamèche) Ça impliquerait la présence d’un être surpuissant, comme un légendaire.

- (Pikachu) Les amis, ça impliquerait surtout la présence de Noctunoir ! La tempête se déchaînait déjà, quand on est arrivé !

- (Branette) Donc il est bien ici ?

Soudainement, le bruit de plusieurs roches qui s’effondrèrent se fit entendre à une centaine de mètres. Avec la tempête, personne ne vit ce qu’il s’y passait, mais le son suffisait à Carabaffe pour s’y propulser à toute vitesse.

- (Salamèche) Carabaffe, attends !!

- (Pikachu) Hé, et le travail d’équipe !?

- (Salamèche) Tant pis, on le suit !!

Même s’ils le perdirent immédiatement de vue, ils pouvaient le tracer depuis la lignée de sable mouillée qu’ils poursuivirent à toute allure. Le type eau arriva au même moment face à l’auteur de ce boucan, il s’apprêta à l’attaquer de front.

- (Carabaffe) TROUVÉ, ESPÈCE D’ENFOIRÉ !!!

La tempête n’affichait que la figure d’un Pokémon à genoux et portant également une cape volant d’une manière à laisser penser que son porteur en imposait. Mais au dernier moment, le vent dévia sa direction, et le personnage perdit nettement en corpulence. Le violet de sa peau fit écarquiller les yeux du type eau, qui dévia à son tour sa puissante attaque aquatique pour la jeter dans le sable ; s’étant aperçu à la dernière seconde qu’il s’agissait de Riolu. L’explosion aquatique fit encore plus de boucan, et les deux adolescents s’en trempèrent tout en se recouvrant d’un sable désormais collant.

- (Riolu) C… Carabaffe !?

Exclama le scientifique, l’air choqué mais peu enjoué.

- (Carabaffe) Bordel, qu’est-ce que tu fous là !?

- (Riolu) Comment ça, qu’est-ce que je fous là ? Et toi, pourquoi t’as essayé de m’attaquer !?

- (Carabaffe) Noctunoir est peut-être ici, t’as rien à foutre seul dans une zone aussi dangereuse !

- (Riolu) Je fais ce que je veux, bon sang ! Et qu’est-ce que j’en aurai à faire, de Noctunoir, il n’est pas notre ennemi !

- (Carabaffe) Hein… ?

Alors que Riolu continuait de l’engueuler, il vit derrière lui une autre figure leur foncer droit dessus. Il allait si vite qu’il ne put qu’à peine l’anticiper.

- (Carabaffe) BOUGE !!!

Hurla-t-il, en le poussant de toutes ses forces. Malheureusement, la lame feuille que cet étrange personnage avait lancé à toute allure transperça de plein fouet sa carapace, coupant d’une puissance phénoménalement brusque les côtes droites du type eau. Ce dernier en cracha du sang tout en s’effondrant de douleur, pendant que l’adolescent scientifique le regardait tomber avec horreur.

- (Riolu) Qu’est-ce que… CARABAFFE !!

- (Pikachu) Hein, Riolu !?

Les autres l’avaient entendu de loin.

- (Branette) Que fait-il ici !?

- (Salamèche) Dépêchons-nous !

- (Germignon) Attention !!

Mais au même moment, le sol devant eux explosa brutalement. Un gigantesque Onix sauvage en sortit. Il leur tourna autour et, à cause de la tempête de sable, put en frapper quelques-uns sans qu’ils ne puissent rien y faire. Sa vitesse était anormalement élevée. Il leur barra la route et semblait enragé, recherchant visiblement un responsable à cela.

- (Branette) Mince… ! Pikachu, reste derrière !

- (Germignon) Branette, on s’en occupe tous les deux !

- (Branette) Pikachu !?

Les regards se tournèrent vers là où était supposé être le type électrique, mais il avait disparu.

- (Salamèche) Il a dû être projeté en arrière, je vais le chercher ! Vous, occupez-vous de ce Onix !

- (Branette) Entendu !

Exclama-t-il, en sortant ses puissantes mains spectrales. Voyant que le type feu cherchait à fuir, le sauvage tenta de l’arrêter, mais Branette utilisa ses mains pour lui frayer un passage.

Au même moment, Pikachu rouvrit les yeux. Il avait été bousculé assez brusquement, et s’en était presque évanouis. Il tenta de se relever, mais comprit qu’il fut propulsé dans un des sables mouvants qu’il avait vus plutôt.

- (Pikachu) Oh non, non non non !

Il tenta de se débattre, mais plus il bougeait, plus il s’enfonçait.

- (Pikachu) Au secours !!

- (Salamèche) Pikachu !

Son chef d’équipe arriva.

- (Pikachu) Nan, n’approche pas, tu vas t’enfoncer toi aussi !

- (Salamèche) Alors attrape ma cape !

Lui ordonna-t-il, en l’enlevant, l’enroulant telle une corde et en lui lançant un bout. Pikachu l’attrapa et fut prêt à être tiré. Mais au dernier moment, il écarquilla les yeux de surprise.

- (Pikachu) Hein… ?

- (Salamèche) Prépare-toi, je tire !

- (Pikachu) Non, attends !! Mes jambes… elles sont dans le vide !

- (Salamèche) Quoi !?

Pikachu lâcha la cape sans hésitation, se remuant de toutes ses forces pour se dépêcher de passer de l’autre côté du sable mouvant.

- (Salamèche) Qu’est-ce que tu fais !?

Il ne répondit pas.

- (Salamèche) Pikachu !!

Sur ces mots, il s’enfonça complètement. Salamèche se mit à trembler, il pensait son ami en train de suffoquer et, dans le stress, sauta à son tour pour le rejoindre.

- (Salamèche) … (Ok, dès que je le tiens, je fais exploser mes pouvoirs pour me propulser d’un coup dans les airs ! Ça me cassera le bras, mais l’effet devrait être suffisant pour nous faire tous deux sortir de là !)

Il se préparait à agir, quand il sentit lui-aussi ses jambes dans le vide. Il n’y prêta pas plus attention que cela, jusqu’à ce que son corps entier se fasse submerger. Soudainement, il tomba. Mais étonnamment, se vit atterrir sur une dune qui amortit sa chute.

- (Salamèche) Qu’est-ce que… !?

Il n’en croyait pas ses yeux, qu’il essuya plusieurs fois car du sable les avaient gênés. Mais tout était vrai : le souterrain naturelle et gardé par un plafond de la même roche qu’il vit plutôt, alors même que deux piliers, les mêmes qu’à l’entrée de la guilde, les mêmes qu’au Lac des Brumes les éclairaient eux et un mur de sable plat et stoïque. Pikachu lui tendit une main, le sourire aux lèvres.

- (Pikachu) Ça, c’est ce qui me passionne dans l’exploration, ah ah !

Salamèche accepta son aide sans rien dire, bouche bée par les environs.

- (Pikachu) Ce genre de découverte, on n’en fait pas tous les jours. Tu crois… qu’on est les premiers à la faire ?

- (Salamèche) Les premiers idiots à plonger dans un sable mouvant ? Oui.

- (Pikachu) Regarde ça…

Ils s’approchèrent des piliers enflammés.

- (Pikachu) Un rouage du temps se trouve forcément ici.

- (Salamèche) Ça voudrait dire qu’un Pokémon légendaire s’y trouve également… *tousse* Excusez-moi ?

Il s’approcha à son tour, l’air bien moins curieux que son ami.

- (Salamèche) Nous sommes des apprentis de la guilde d’exploration. Nous travaillons sous les ordres de Grodoudou, notre maître, et… sommes venus vous aider à arrêter un hors-la-loi qui cherche à vous voler vos rouages du temps. Nous sommes au courant de toute l’histoire, Créhelf nous l’a déjà raconté.

- (Pikachu) Ah ouais, je n’y avais pas pensé, mais s’il vous plaît, ne nous balancez pas la copie d’un autre Pokémon légendaire. On a déjà bien bouffé, la première fois !

- (Salamèche) Nous partirons dès que l’on aura arrêté ce Noctunoir. C’est le nom de celui qui vous veut du mal.

Un silence régna, comme si les deux adolescents venaient de simplement s’adresser à un mur. Ils savaient que ce n’était pas le cas, mais se fichaient de ne pas entendre de réponse. Tant qu’ils n’étaient pas pris pour des voleurs, la situation les convenait.

Mais soudainement, le mur de sable s’illumina. Il aveugla les apprentis, il aveugla tout le souterrain jusqu’à même blanchir le sable mouvant. Lorsqu’ils purent rouvrirent les yeux, ils la virent, un Pokémon ressemblant énormément à Créhelf, un petit être d’une peau bleu clair et qui flottait dans les airs, un personnage qu’ils n’avaient jamais vu auparavant.

- Vous voilà enfin.

Parlait-elle d’une voix à la fois si douce, et si stricte.

- Mon nom est Créfollet, et je savais que de l’aide me serait apportée.

- (Pikachu) Ah ouais… ?

- (Créfollet) Je suis liée d’esprit avec les autres membres de ma famille. Et j’ai sentis le désespoir de mon frère, je sens qu’actuellement… il souffre. Permettez-moi de vous demander ce qu’il se passe ?

- (Salamèche) C’est… une histoire compliquée.

Au même moment, le Onix sauvage se déchaîna de toutes ses forces. Mais ses adversaires l’avaient anticipé, ils étaient largement capables de le mettre hors-piste à ce niveau. Branette bloqua ses tentatives offensives, le maintenant pendant que Germignon lui assigna une puissante attaque Tranch’Herbe. Ils remportèrent la victoire comme cela, essoufflés mais sans trop d’égratignures.

- (Germignon) *souffle* Fichue tempête de sable, elle le renforçait.

- (Branette) Elle t’aveuglait surtout. En ce qui me concerne, j’ai été habitué à Bourg-Palissade.

- (Germignon) Oui, c’est vrai que j’aurai pu mieux performer…

- (Branette) Ne cherche pas à te décrédibiliser.

Disait-il d’un sourire sincère.

- (Branette) Tu as été formidable !

La type plante lui sourit à son tour, puis les deux personnages hésitèrent à avancer ou reculer. Devaient-ils retourner chercher Salamèche et Pikachu, ou rejoindre Carabaffe et Riolu ? Sur ce choix, ils décidèrent de se séparer : Branette recula et Germignon avança.

De son côté, l’adolescente suivit à nouveau les traces de sable mouillé, même si, à cause de la tempête, elles se faisaient de plus en plus rares. Puis… elle commença à trouver du sang. Cela l’inquiéta, alors elle se mit à courir en direction de ce rouge si facilement distinguable par rapport au reste, jusqu’à y distinguer trois silhouettes. Elle aperçut le bleu de peau de son partenaire, mais quand elle comprit que c’était son sang qui coulait, elle paniqua.

- (Germignon) Carabaffe !?

- (Carabaffe) Nan… *crache du sang* n’approche pas !!

Cria-t-il, en se tenant la partie trouée de son corps. Il tremblait, après tout, beaucoup de son sang avait coulé et notamment à cause de l’extrême faiblesse que sa peau ressentait face à cette lame feuille surpuissante. Mais il tenait encore debout, et ce par pure détermination. Car en effet, celui qui l’avait attaqué se trouvait encore devant lui. Il tenait à nouveau une lame feuille dans les mains, mais la visait cette fois-ci sous le cou de celui qu’il tenait en otage : Riolu.

- (Germignon) Non… !

Germignon comprit tout de suite, et se mit à trembler de peur à son tour.

- Il est encore intact, et il peut le rester.

Commença-t-il, d’une voix volontairement aggravée. Elle leur semblait familière, mais dans ce contexte, personne n’y prêta attention. Il ressemblait effectivement à un adolescent ayant récemment évolué, mais la tempête de sable empêchait quiconque de parfaitement distinguer son visage.

- Dites-moi où se trouve le rouage du temps, et je laisse sa gorge tranquille.

- (Carabaffe) T’en es pas capable, fils de pute… !

- Tu veux vérifier ?

La lame se mit à frôler son cou, Riolu en crispait les dents d’angoisse tandis que le type eau les crispa d’un air humilié. Sa méthode de rentrer dans le tas n’allait pas lui servir, cette fois.

- (Carabaffe) Bordel, c’est quoi ton problème !?

- Je veux seulement le rouage.

- (Carabaffe) On ne l’a pas encore trouvé, du con, t’es intervenu trop tôt !

- Et toi ?

Demanda-t-il, en visant du regard Germignon. Cette dernière recula d’un pas, le souffle coupé par le regard perçant de ce Pokémon qui malgré la tempête, commençait à prendre forme.

- (Germignon) Je… je ne sais pas non plus…

- Tu es sûre ?

- (Carabaffe) Ne l’approche même pas, espèce de… !

La douleur devenait trop intense, et le type eau s’effondra à genoux en crachant à nouveau du sang. Il ne pouvait plus rien faire, et il le savait. Jamais il ne fut mis dans un tel état, mais il se moquait de son image. À l’heure actuelle, seule la vie de ses amis comptait.

- (Carabaffe) Barre-toi… !

- (Germignon) …

- (Carabaffe) Va-t’en, G… !

- Alors, Germignon, es-tu sûre de toi ?

Les adolescents furent sous le choc. Carabaffe ne l’avait qu’à peine prononcé, comment pouvait-il connaître son nom ? Peu importe, un brutale choc sur le sol se fit entendre au loin. C’était Branette, qui avait explosé le sable mouvant avec ses puissantes mains spectrales, pour sortir Salamèche et Pikachu de là où ils étaient inévitablement coincés.

Mais ça, la type plante n’en savait rien. Tout ce qu’elle voulait, à l’heure actuelle, était que cette lame s’écarte de son ami. Alors elle pointa d’une patte la direction du boucan.

- (Germignon) Ce que tu viens d’entendre… mes amis sont en train d’affronter la copie d’un Pokémon légendaire.

Commença-t-elle, en improvisant un scénario crédible.

- (Germignon) Tu sais de quoi je parle, n’est-ce pas ? Tu en as déjà affronté un, toi aussi ? Si tu veux le rouage du temps, alors va le chercher !

- (Carabaffe) …

- (Riolu) …

- … Bien.

Et sur ces mots, le Pokémon se propulsa à toute vitesse vers la source du bruit. Il avait effectivement enlevé la lame de la gorge de Riolu. En revanche, il le tenait encore.

- (Germignon) N… NON !!!

Voyant qu’il le kidnappait, elle tenta de l’intercepter mais échoua du fait de sa vitesse hors-norme. Noctunoir avait raison, son agilité était son plus grand point fort. Ah, et par la même occasion, elle et les deux autres adolescents comprirent qu’il ne mentait pas, que Noctunoir était vraiment venu demander de l’aide pour arrêter un Pokémon vert de peau, agile et ne cherchant pas la confrontation. Un Pokémon au nom de Massko.

Créfollet s’énerva de l’acte de Branette, elle tenta de l’attaquer mais ce dernier esquiva de peu une de ses puissantes attaques.

- (Pikachu) Wow, arrêtez !! C’est notre ami !

- (Créfollet) Votre ami vient de détruire ma cachette !

- (Salamèche) Il voulait nous aider ! Bon sang, Branette, tu vas bien !?

Son ami ne lui répondit pas.

- (Salamèche) Branette !?

- (Créfollet) J’espère au moins que votre maître est au courant de ce que vous êtes en train de faire !

- (Pikachu) Euh…

- (Salamèche) Si nous n’étions pas là, Noctunoir vous aurait attaqué sans que personne ne puisse rien y faire.

- (Créfollet) Je ne sais pas qui est ce Pokémon dont vous me parlez, mais je doute qu’il aurait été capable de trouver mon repaire !

- Effectivement.

Exprima la même voix grave, à l’endroit où se trouvait Branette. Mais ce n’était pas lui, non, et le fait que Riolu soit tenu en otage entre ses doigts crochus le fit immédiatement comprendre aux autres.

- (Pikachu) Q… quoi ?

Sa figure était noircie par le soleil aveuglant ses adversaire. Il se tenait droit, une lame feuille dans la main gauche, Riolu dans la droite. Son écharpe rouge et déchirée volait au vent, sa veste marron cachait une grande partie de son corps sans pour autant gêner ses mouvements.

- Jamais je n’aurai plongé dans un sable mouvant, merci à la Dream Team.

- (Salamèche) Qui… qui es-tu ? Où est Branette !?

- Mon nom ? Appelez-moi Massko, tiens.

Il descendit à leur hauteur, l’air serein.

- (Massko) Quant à votre ami, il m’a laissé une ouverture.

- (Pikachu) M… Massko… !?

Toute leur théorie tombait à l’eau, et à l’heure actuelle, seule la Dream Team allait en payer les conséquences. Salamèche ne pouvait que trop bien dévisager le visage horrifié de l’otage, cela le fit suffisamment paniquer pour ne pas qu’il pense aux bonnes stratégies à adopter. Son rappelle-tout était dans sa poche arrière, mais il ne songeait même pas à l’ouvrir.

- (Salamèche) … Relâche Riolu immédiatement.

- (Massko) Donnez-moi le rouage du temps, et j’y réfléchirai.

- (Créfollet) Mais oui, bien sûr. La vie d’un mortel ne vaut pas le pouvoir que contient l’artefact que j’ai juré de protéger !

Exclama la légendaire, en se préparant à l’attaquer de plein fouet. Mais Salamèche s’interposa évidemment.

- (Salamèche) Non, arrêtez !!

- (Créfollet) Écarte-toi !

- (Salamèche) Il est hors de question qu’on vous laisse blesser notre ami ! Mortel ou pas, PERSONNE n’est sacrifiable au profit d’un caillou !

- (Créfollet) Alors tu périras avec eux !

Elle s’apprêta à tirer, lorsque son corps se figea soudainement, après un lourd choc électrique. C’était Pikachu, usant d’une grande partie de ses réserves d’un coup. C’est une stratégie qu’il n’aimait pas, mais il devait improviser rapidement pour réduire le plus possible les dégâts d’une situation déjà bien désastreuse.

- (Créfollet) Q… quoi !?

- (Pikachu) Désolé… ! Ça ne durera que quelques minutes, je suis vraiment désolé…

- (Créfollet) Bande de traitres, vous n’avez pas à interférer lors d’un châtiment divin !!

Ils ne l’écoutèrent pas, et fixèrent d’un regard abattu Massko, qui marcha lentement vers l’entrée qui s’était dévoilée entre les deux piliers enflammés, quand Créfollet se dévoila la première fois. En entrant, il le vit, le rouage du temps qu’elle protégeait, entouré par cette même aura divine que les autres. Il la frappa alors de toutes ses forces avec sa lame feuille, et l’aura explosa en même temps que la lumière qu’elle dégageait s’éteignit.

Les flammes des piliers s’éteignirent à leur tour. Il faisait désormais sombre, dans la grotte, et Massko n’en fut que plus avantagé. Alors qu’il s’avança, toujours avec Riolu maintenu d’une main seulement, Salamèche et Pikachu se mirent en garde.

- (Pikachu) Relâche-le !

- (Massko) …

- (Salamèche) Tu as dit que tu le ferais, ALORS RELÂCHE-LE !!

- (Riolu) N… non, ne tentez rien contre lui ! Il a déjà blessé mortellement Carabaffe et Branette !

- (Pikachu) Quoi !? Espèce d’ordure… !!

- (Massko) Vous me faites rire. Concernant l’otage, j’ai dit que j’y réfléchirai. Mais au vu de la pression que cela vous met… je suppose qu’il est tout à mon avantage de le garder plus longtemps que prévu.

- (Salamèche) NON !!

Et sur ces mots, le Pokémon vert de peau bondit puissamment vers la sortie, que ni Pikachu, ni Salamèche n’atteignirent en sautant à leur tour pour tenter de l’intercepter. Le type électrique n’abandonna pas et tira un puissant éclair, désespéré de devoir déjà tenter son dernier coup. Massko le vit, aurait très bien pu se servir de Riolu comme bouclier… mais il se contenta d’esquiver. Puis, il quitta le champ de vision des deux adolescents, qui tombèrent à genoux, désespérés.

- (Pikachu) Non… Riolu… !

Salamèche était paralysé par l’angoisse, il n’arrivait pas à croire que sa médiocrité avait à nouveau affecté ses amis les plus proches. Pikachu, en larme, cogna brutalement les poings sur le sol.

- (Pikachu) RIOLU !!!

Ce jour-là, la Dream Team avait échoué. Pourquoi ? Parce que cela fait bien longtemps qu’elle n’était plus au complet.

En se libérant de sa paralysie, Créfollet fut contrainte d’aider ceux qui l’avaient trahi. Elle les porta jusqu’à l’extérieur, où ils retrouvèrent Branette inconscient, les côtes droites trouées, comme Carabaffe. Mais ça, ils ne le comprirent qu’en le rejoignant, en compagnie d’une Germignon qui pleurait sur son corps inconscient.

- (Créfollet) Vous avez commis une grave erreur, mortels. Cela vous coûtera cher, que l’on soit bien d’accord.

Exprima froidement la divinité, alors que personne ne savait quoi faire pour arranger la situation. La seule chose qui était à leur disposition… était de retourner à la guilde d’exploration.

Pijako se tenait devant eux, devants tous ceux qui pouvaient encore se tenir debout. Ramboum, Galifeu, Argouste, Rocabot, Ptyranidur n’avaient strictement rien trouvé. Écrapince, Héliatronc, Keunotor et Cradopaud n’avaient strictement rien trouvé. Hélédelle n’avait pas pu atteindre le Désert du Nord à cause de la forte tempête de sable. Carabaffe et Branette étaient inconscients à l’infirmerie. Salamèche, Pikachu et Germignon n’avaient rien pu faire et… Riolu n’était plus là.

Alors Pijako les regardait, il n’avait pas les mots, il en avait tremblé de rage toute la journée, pour finalement voir pire que tout ce qu’il avait pu imaginer. Créfollet lui avait tout raconté, et il semblait en avoir pleuré de désespoir. Grodoudou aussi, était là. Il était simplement attristé.

Le silence régna bien une minute, avant que le chef ne se décida à ouvrir le bec.

- (Pijako) … Un test… ? Vous pensiez… que c’était un test… ? C’est ça, votre excuse pour nous avoir désobéis ? Pour avoir mutiné ? Vous avez… littéralement… offert un rouage du temps à Massko, alors même que nous le traquions astucieusement depuis bientôt deux semaines… *soupir*

Il recommença à trembler, tellement qu’il replia d’une force incommensurable ses griffes sur lui-même pour se calmer.

- (Pijako) Je devrais tous vous virer pour mutinerie, aucun explorateur ne devrait avoir l’intention même d’agir ainsi. Mais si je faisais ça, je punirais également Riolu, le seul à ne pas avoir voulu participer à votre trahison, le seul qui finalement assume les conséquences de VOS actes ! BORDEL, VOTRE ÉGO SURDIMENSIONNÉ VIENT DE LAISSER NOTRE ENNEMI S’APPROCHER ENCORE UN PEU PLUS DE SON OBJECTIF, CELUI DE DÉTRUIRE LE MONDE !!!

Ça y est, il craqua. Le vieil oiseau explosa dans une rage que personne encore n’avait jamais vu, ils avaient l’impression de le voir se décomposer à chaque nouveaux mots.

- (Pijako) VOUS ÊTES À LA FOIS LES ÉLÈVES LES PLUS IMPRESSIONNANTS, ET LES PLUS DÉCEVANT QUE JE N’AI JAMAIS EU DE TOUTE MA CARRIÈRE !!! VOTRE DÉTERMINATION EST SANS ÉGALE, DOMMAGE QU’ELLE SERVE UNE CAUSE AUSSI PEU RATIONNELLE !!! DES IMBÉCILES SURPUISSANTS COMME VOUS, BEAUCOUP, ÉNORMÉMENT ONT ÉTÉ ABATTUS ET INCINÉRÉS POUR MOINS, BIEN MOINS QUE ÇA PAR LE GOUVERNEMENT LUI-MÊME !!! À CE STADE DE CONNERIE, VOTRE PRÉTENDU COURAGE NUIT AU MONDE ENTIER !!!

Il pointa Ramboum d’une aile.

- (Pijako) TU CROIS POUVOIR PROTÉGER LA FERME DE TON PÈRE, AVEC UNE LÂCHETÉ PAREILLE !?

Puis Cradopaud.

- (Pijako) C’EST VRAI QUE TU TE RACHÈTE BIEN, TA MÈRE DOIT ÊTRE SI FIÈRE DE TOI, ESPÈCE D’INGRAT IMPRÉVISIBLE !!!

Puis Écrapince.

- (Pijako) T’AS SURPASSÉ TON PÈRE, FÉLICITATION !!! LUI, AU MOINS, NE GÉNOCIDAIT QUE LES COMMUNAUTÉS !!!

Puis Keunotor.

- (Pijako) TU N’ES BON QU’AU CROCHETAGE, QU’AU VOL !!! POURQUOI ES-TU ICI ; TON CASIER JUDICIAIRE EST PLUS COMPLET QUE TES EXPLOITS DE SECOURISTES !!!

Puis les membres de l’équipe Renaissance.

- (Pijako) QU’AVEZ-VOUS FAIT DE BIEN, DEPUIS QUE VOUS N’ÊTES PLUS DES ESCLAVES !? À PART RENDRE LE MONDE PLUS INCERTAIN, VOUS N’ÊTES BONS, VOUS AUSSI, QU’À SERVIR AU SERVICE DU MAL !!!

Puis Salamèche.

- (Pijako) TOI, VA FALLOIR REDESCENDRE SÉVÈRE !!! TU AS SURVÉCU JUSQUE LÀ PAR UN CONCOURS DE CIRCONSTANCES, N’IMPLIQUE PAS LE RESTE DU MONDE DANS TES MISSIONS SUICIDES !!! NOUS N’AVONS PAS AUTANT DE CHANCE, DREAM TEAM !!!

Il pointa Germignon et Pikachu.

- (Pijako) UN AMI DE DISPARU NE SUFFISAIT PAS !? COMBIEN D’AUTRES SOUFFRIRONT PAR VOTRE PUTAIN DE FAUTE, ENCORE !? BORDEL, C’ÉTAIT TROP DIFFICILE DE COMPRENDRE QUE JE NE VOULAIS PAS VOUS IMPLIQUER JUSTEMENT PARCE QUE C’ÉTAIT UN MASSKO !? JE NE VOULAIS PAS VOUS FAIRE AFFRONTER LA FORME ÉVOLUÉE DE CELUI POUR QUI VOUS VOUS REPROCHIEZ DE NE PAS AVOIR ÉTÉ LÀ, J’AVAIS COMPRIS QUE C’ÉTAIT UN ÉVÉNEMENT À NE PAS FAIRE REMONTER À LA SURFACE, C’ÉTAIT UN CADEAU !!!

Enfin, il revint sur le groupe entier, terminant les larmes aux yeux, l’air essoufflé, la voix cassée.

- (Pijako) ET MAINTENANT… !! Massko… *souffle* est en possession de trois des cinq rouages du temps ! Bande d’incapables, je ne peux même plus vous faire confiance… !

Il tremblait encore, mais cette fois de fatigue. Il pointa une aile vers les dortoirs, n’osant même plus les regarder droit dans les yeux.

- (Pijako) Hors de ma vue… n’espérez plus attendre quoique ce soit ni d’Eoko, ni du maître, ni de moi. Pour vous rattraper, cette fois… il va vous falloir un miracle.

Et sur ces mots, et sur ce silence affreusement long, absolument vide et pourtant terrorisant ; les apprentis quittèrent la pièce, tête baissée, l’air indescriptiblement honteux.

Voilà comment se termina cette première journée du mois de Février. Alors qu’ils pensaient bien faire, alors même que certains étaient persuadés qu’il s’agissait d’un test du maître qui, durant cette conséquence de leurs agissements, ne prononça pas le moindre mot, tout se termina affreusement mal. Pijako hésitait encore à tous les virer, lui et le maître ne leurs faisaient plus confiance et de leur côté, la leur en prit un sacrée coup également. Eux qui étaient persuadés que Massko n’existait pas, eux qui s’apprêtaient à confronter et arrêter Noctunoir pour prouver leur force… ils venaient d’échouer comme jamais auparavant.

Jamais la défaite ne sonna aussi rude pour Salamèche. Des événements traumatisants, des humiliations, il en avait vécu. Il est même persuadé d’avoir déjà confronté plus puissant et plus dangereux que Massko. Pourtant, ce soir-là, il fit une nuit blanche. La terreur d’avoir encore mit un ami en danger, la terreur de ne toujours pas être à la hauteur de les protéger l’envahissait. Pour la première fois, il ne savait plus quoi faire.

 


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