Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 32 : Passionnés

9746 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/07/2021 14:32

      - (Pikachu) Riolu !!

L’adolescent rouvrit les yeux, se redressant enfin de son lit de paille duquel il aurait dû s’y lever depuis plusieurs heures déjà.

- (Riolu) … Je me suis trompé de jour ?

- (Pikachu) Non non, c’est bien aujourd’hui que Pijako nous laisse un jour de congé. Mais t’étais supposé commencer à faire ta valise, tu te souviens ?

- (Riolu) Ah…

Il se recoucha sur ces mots.

- (Riolu) Ce n’est que ça…

- (Pikachu) … Ça va aller ?

Son ami, qui de son côté avait presque entièrement terminé de préparer la sienne, se posa un instant à ses côtés. Il avait l’impression d’enfin avoir une ouverture, pour parler à celui qui avait radicalement changé, depuis la disparition d’Arcko.

- (Pikachu) Tu n’as pas envie de venir, je me trompe ?

- (Riolu) Tu vises juste. Je ne fais rien d’intéressant, depuis le début de l’année scolaire.

- (Pikachu) Quels étaient tes projets, avant d’arriver ?

- (Riolu) … Je ne sais plus.

- (Pikachu) Ce n’était pas… pour rencontrer le scientifique de Bourg-Trésor ?

Un léger silence régna, avant que Riolu ne daigne enfin tourner un regard vers son interlocuteur.

- (Riolu) … Chapignon. Tu as raison, c’était pour lui.

Il se redressa à nouveau.

- (Riolu) Ses ouvrages sont passionnants, c’est un ingénieur qui semble tout autant passionné d’histoire, je rêvais tant de le rencontrer !

- (Pikachu) Alors qu’attends-tu !?

- (Riolu) …

- (Pikachu) C’est notre premier et seul jour de congé du trimestre, profites-en ! Pouvoir l’aborder, échanger avec lui, ce serait tellement bénéfique pour quelqu’un qui s’oriente vers la fac Nucléos, l’an prochain !

Riolu jeta un regard vers son carnet, il hésita un instant… avant de finalement soupirer.

- (Riolu) Bien, je vais à sa rencontre.

- (Pikachu) Super ! Tu m’raconteras comment ça s’est passé ! Allez, hop hop hop !!

Le Pokémon électrique était heureux de pouvoir simplement parler à son ami qui lui paraissait si inaccessible, depuis plusieurs mois. Cela lui suffisait à se motiver et, du côté de Riolu, il se surprenait lui-même à apprécier l’aborder. Sa rancune peut être justifiée lui avait malheureusement fait oublier la raison pour laquelle il admirait Pikachu, probablement comme tous les autres membres de son équipe. Mais ce jour-là, une légère flamme de détermination naquit en lui ; une flamme que Pikachu avait créée, une flamme qui à cet instant précis, ne pouvait que grandir.

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 32 : Passionnés

 

Le soleil illuminait les toits et la terre enneigés de Bourg-Trésor, en ce jour de congé si rafraichissant pour les apprentis de la guilde d’exploration. Ramboum aidait à l’agriculture par simple nostalgie, Hélédelle volait au gré du vent pour s’endurcir les ailes avant le voyage, Salamèche construisait des bonhommes de neiges avec les enfants de l’orphelinat, Cradopaud aidait Pikachu à soulever des plateaux entiers de bières entre le bar Spinda et les réserves ; bref, le petit village du continent Sud resplendissait de vie et de bienveillance.

Germignon, couverte d’une grande veste frôlant le sol, se baladait tranquillement autour des différentes boutiques. Elle qui avait déjà fouillée le marché Kecleon de fond en comble, elle savait qu’elle n’y trouverait définitivement pas son bonheur. Alors elle se dirigea plutôt vers l’autre brasserie du coin, une bien moins visitée, une beaucoup plus orientée. Elle en avait entendu parler il y a des mois, déjà à Bourg-Tranquille. Mais étant débordé par l’emploi du temps de la guilde, elle attendit ce jour de congé tel la naissance d’une nouvelle opportunité en or.

Une petite cloche sonna à l’ouverture de la porte, comme au dojo Makuhita. Pour rester dans les ressemblances, il fallait le trouver, ce magasin. Maintenant, il était bien plus délabré que l’infrastructure du maître de son copain, elle le remarqua immédiatement. Peut-être les moisissures dataient-elles d’Octobre, puisque la boutique semblait s’être éteinte depuis cette période. Bref, le vendeur arriva en urgence, l’air paniqué.

- Pardon, excusez-moi du retard… !!

De son ton enfantin, presque zozotant, il semblait à la fois surexcité et épuisé. Bleu d’une peau écailleuse, sa mâchoire était imposante. C’était un jeune Pokémon bipède à l’accoutrement léger, il ne semblait pas beaucoup sortir de sa boutique, qui lui servait également de maison.

- (Germignon) Bonjour, vous êtes le vendeur ?

- Hein… ? Bah oui, enfin… pourquoi cette question ? Ah ah…

Il n’était pas du tout à l’aise, dans ce rôle. Ce fut si flagrant, que lui-même finit par soupirer de honte face à son attitude si peu professionnelle.

- Oui, vous avez raison, je n’ai rien d’un vendeur…

Marmonna-t-il en baissant les yeux.

- (Germignon) Quoi, je n’ai jamais dit ça ! Non, c’est juste que… vous me semblez bien jeune.

- J’ai quinze ans.

Un silence se créa.

- (Germignon) Hum, tu restes plus âgé que moi.

- Là tu m’tutoies, bizarrement !

- (Germignon) Bah toi aussi, tu viens de le faire.

- Parce que tu viens de dire que j’étais plus vieux !

- (Germignon) Tu ne l’aurais pas remarqué sinon. C’est vrai que tu fais bien plus jeune, avec ta voix d’enfant.

- C’est bon, j’ai compris !!

Les deux personnages se mirent à rire mutuellement, l’ambiance fut tout de suite posée. Le jeune vendeur bleu lui tendit une main, d’un grand sourire sincère aux lèvres.

- J’m’appelle Kaiminus, ravi de t’rencontrer !

Elle lui serra la patte avec plaisir.

- (Germignon) Ravie également ! Moi, c’est Germignon.

- (Kaiminus) Germignon ? Jamais vu ta tête auparavant, t’es nouvelle ?

- (Germignon) Apprentie de la guilde, cette année.

- (Kaiminus) Quoi !? Ils acceptent les jeunes, sérieux ?

- (Germignon) C’est une décision décriée, crois-moi. Ça t’intéresse ?

- (Kaiminus) Pfff… et puis quoi, encore ? Vomir ses tripes chaque jour à la guilde pour finalement être payé au lance pierre à chaque mission suicide, j’préfère chômer.

- (Germignon) Hum, ça s’comprend.

- (Kaiminus) Nan, mois c’qui m’intéresse, c’est la batterie ! Je rêverai de rencontrer les plus grands batteurs du monde, apprendre de leurs techniques, former des groupes avec…

Il releva son regard vers l’adolescente, et se mit à rire nerveusement.

- (Kaiminus) Je parle encore trop, c’est ça ?

- (Germignon) Non, c’est intéressant de parler de ses passions !

- (Kaiminus) Ah ah, t’es sympa ! Bref, que puis-je faire pour toi ?

- (Germignon) Euh… eh bien, j’ai entendu parler d’une boutique liée à la musique, à Bourg-Trésor. Je suppose que j’y suis ?

- (Kaiminus) … C’est vexant.

- (Germignon) Je rigole, ah ah ! Non, ça à l’air super !

Exclamait-elle, en regardant les différents articles.

- (Germignon) Vous semblez spécialisés dans les partitions.

- (Kaiminus) Disons que les instruments ne sont pas à vendre. Et de toute façon, même si c’était l’cas, personne à Bourg-Trésor ne s’intéresse à notre domaine de vente.

- (Germignon) Alors pourquoi t’être installé ici ?

- (Kaiminus) Ce n’était pas une boutique, à la base. Mais il faut bien remplir les caisses…

- (Germignon) Je vois… C’est dingue, tu sembles avoir toutes les partitions officielles du guitariste Aligatueur !

- (Kaiminus) C’est normal, c’était mon père.

L’adolescente se tourna, l’air bouche bée, vers son jeune interlocuteur.

- (Germignon) Tu rigoles !?

- (Kaiminus) Ah ah, c’était un guitariste d’exception.

- (Germignon) C’est une légende vivante, oui !

- (Kaiminus) Euh… ouais…

- (Germignon) Je me souviens encore de la fois où le vieil écran cathodique de notre famille avait affichée les images de son concert à Loliloville, c’était la première fois de ma vie que je voyais un concert, la première fois que je voyais un guitariste… ! Est-ce que… il vit ici ?

Kaiminus ferma les yeux en soupirant.

- (Germignon) Quoi ?

- (Kaiminus) Il est mort depuis deux mois, maintenant.

Un plus lourd silence régna. L’expression de Germignon passa de l’excitation… aux regrets. Voilà pourquoi cette brasserie semblait si silencieuse, depuis le mois d’Octobre.

De son côté, Riolu se décida enfin d’emprunter ce chemin de fleurs, menant droit vers l’habitation d’un Pokémon qu’il admirait depuis sa plus tendre enfance. Il hésitait à chaque nouveau pas, se demandant s’il était respectueux de déranger cette personnalité publique depuis chez lui pour ses projets personnels. Pikachu l’avait poussé en avant, mais l’adrénaline s’était éteinte et son manque de confiance reprit lentement le dessus.

- (Riolu) … (Tu devrais laisser tomber, Riolu…)

Il baissa le regard vers son carnet, qu’il peinait à tenir sans trembler.

- (Riolu) … (Qu’espères-tu pouvoir changer, de toute façon ? Tu n’as rien pu faire, ni même voir la première fois, et tu penses sérieusement être capable de le sauver ? Ce n’est plus de la détermination, à ce stade, c’est de la connerie. Alors si il te reste un brin de dignité, tu devrais peut-être songer à ne pas impliquer ton idole dans cette histoire.)

Il soupira, puis se retourna et commença à faire demi-tour. Mais soudainement, la porte de la maison du scientifique s’ouvrit, et une femme en sortit. Elle semblait paniquer et chercher de l’aide. Et en voyant l’adolescent, qu’elle ne reconnaissait absolument pas, elle lui bondit immédiatement dessus.

- Excuses-moi, jeune homme, tu es un apprentis de la guilde !?

En déduit-elle, du fait de ne pas le reconnaître.

- (Riolu) Euh… o… oui ?

Tandis qu’il se retrouva à bégayer, reprenant presque son ton timide et enfantin d’antan. À vrai dire, son interlocutrice resplendissait le regard de quiconque. Sa peau d’une roseur féérique, son nœud papillon et les tiges qui en découlaient telle une robe de mariée, son regard éclairci et sa posture noble la faisait remarquer de tous les autres habitants du village.

- Parfait, j’ai besoin de ton aide en urgence !

Exclama-t-elle en reprenant ses esprits. Sa voix était stricte, mais si douce.

- Mon nom est Nymphali. Je suis mariée à Chapignon, un grand gaillard vert qui porte tout le temps une blouse blanche. Il est scientifique, et voilà : je viens à l’instant de le perdre !

- (Riolu) Q… quoi ? Il a un problème de santé !?

- (Nymphali) Non, par fréquence radio ! C’est compliqué, disons… que c’est un inventeur un peu excessif. Il a inventé le téléphone portable avant l’heure, par impatience de la commercialisation du véritable engin… bref, cela doit complètement te dépasser !

- (Riolu) N… non, au contraire, c’est… vraiment génial !

Exclama-t-il soudainement et sans vraiment le vouloir. L’adrénaline lui était remontée d’un coup pour la première fois depuis très longtemps, comme si la flamme de la passion qu’avait doucement ranimée Pikachu s’était brutalement agrandie. Nymphali le regarda tout d’abord bizarrement, avant de saisir l’occasion.

- (Nymphali) Est-ce que tu le connais ?

- (Riolu) Évidemment, c’est un modèle d’inspiration énorme pour moi, le premier de loin !

- (Nymphali) Quoi… ? Tu es vraiment un apprentis de la guilde ?

- (Riolu) Oui, mais s’il le faut, je deviens son ange gardien !

- (Nymphali) Parfait, voilà qui facilite les choses… je suppose. (Qu’est-ce qu’un scientifique fiche à la guilde ? Peu importe, s’il combine expertise sur le terrain et ingénierie, j’imagine que Chapignon n’aura aucun souci à se faire.) Puis-je te demander un service ? Comme je viens de te le dire, mon mari me parlait par fréquence radio il y a encore une minute, avant que tout ne coupe soudainement. Impossible de reprendre la communication, son appareil a dû subir un choc.

- (Riolu) Où est-il parti ? Si c’est à la Plaine Elek, c’est une théorie fort probable au vu du nombre importants de sauvages du type électrique. La puissance d’un simple petit éclair suffirait à faire dysfonctionner un tel appareil. Si c’est dans une grotte, en revanche…

- (Nymphali) Justement, il est allé à la Grotte Étuve. (Il classe déjà les hypothèses !?)

- (Riolu) Très bien, je m’occupe de vous le ramener !

- (Nymphali) Attends, tu devrais peut-être te renseigner sur… !

- (Riolu) Ne vous en faites pas ! Honnêtement, je ne pense pas qu’il se soit fait attaquer.

Il lui afficha un sourire qu’elle seule vit, depuis qu’il mit les pieds sur le continent Sud. Un sourire déterminé, un sourire animé par cette brûlante flamme de la passion.

- (Riolu) Je peux vous assurer qu’il rentrera avec le sourire !

Et cette détermination fut accompagnée d’un regain puissant de confiance. Car en effet, pour l’espace de cette prise d’adrénaline, Riolu oublia tous ses problèmes. Il en redevint presque un enfant, oubliant ses regrets, faiblesses, hontes, défaites et rancunes plus ou moins justifiées. Nymphali le regarda partir seul, l’air impressionné.

- (Nymphali) … (Mais qui est ce gamin ?)

Ce « gamin » fonça seul et à toute vitesse. Équipé de ses seuls vêtements, il n’avait aucune crainte. Il se souvenait parfaitement d’où se trouvait la grotte, l’ayant déjà parcouru de fond en comble avec Héliatronc et Keunotor. Il y arriva après un bon quart d’heure, et sauta dans la pénombre à l’entente des bruits les plus raisonnants. Les Pokémon sauvages dormaient, tandis que les plus agressifs vivaient dans leur coin. L’adolescent se contenta de ses esquiver un à un, s’infiltrant calmement et avec certitude. Il ne craignait pas d’avancer, de s’enfoncer, d’être encerclé par le danger. Dans tous les cas, il s’approchait d’une source de bruit et de lumière qui ne pouvait qu’être civilisée.

Et effectivement, le scientifique vert à blouse blanche se releva, l’air intrigué. Il tenait une loupe et un carnet entre les griffes, tandis que sa tête en forme de champignon lui servait de chapeau qu’il utilisait notamment pour y ranger des stylos. Ses grands yeux entièrement noirs le rendaient ingénu, et quelle erreur cela fut de le considérer comme tel. Néanmoins, les deux Pokémon sauvages affamés qui s’apprêtaient à l’attaquer dans le dos n’en avaient que faire. Ils s’exécutèrent, persuadés qu’il était aussi faible que stupide. Mais à l’instant où ils s’approchèrent, un mécanisme s’enclencha et une lourde pierre s’explosa brutalement sur la tête de l’un d’entre eux.

- (Chapignon) Hum… ? Oh, bien le bonjour !

Exprima-t-il comme s’il saluait son voisin. Le blessé était déjà inconscient, et le second s’en énerva. Dans toute cette pénombre, il ne pouvait voir les autres pièges. Mais tentant le tout pour le tout, il sauta tout de même, les crocs en avant, vers le civilisé si appétissant. Ce dernier ne semblait pas s’en inquiéter, mais avant même que son adversaire ne puisse retoucher le sol, une ceinture l’entoura tel un fouet. C’était Riolu, qui l’attira brutalement vers lui avant de lui infliger un coup de coude pragmatique en plein crâne.

- (Riolu) Stop !

Exclama-t-il, si sûr de lui. Cela ne ressemblait définitivement plus au jeune enfant incapable de se battre. Ce premier trimestre à la guilde l’avait grandement fait évoluer. Chapignon le dévisagea de bas en haut, avant de simplement se recentrer sur ce dont il faisait l’étude. L’adolescent, essoufflé, ne comprit pas tout de suite sa réaction.

- (Riolu) Monsieur Chapignon ?

- (Chapignon) Hum, salutation, apprentis de la guilde d’exploration.

Marmonna-t-il simplement.

- (Riolu) Comment savez-vous que je suis de la guilde ?

- (Chapignon) Je sais être observateur, c’est la base de mon métier.

Disait-il d’un ton presque condescendant. Riolu leva un sourcil.

- (Riolu) … (Veut-il me tester ? En tout cas, c’est bien lui. Je me revois à huit ans, en train d’ouvrir mon premier « Petit Génie ». Il est tout autant, non… il est bien plus impressionnant en vrai, c’est dingue !)

- (Chapignon) N’avez-vous pas une mission, futur explorateur ?

- (Riolu) Si, en effet.

- (Chapignon) Alors qu’attendez-vous pour passer votre chemin ?

L’adolescent regarda tout autour de lui, l’air concentré.

- (Riolu) … Disons que vous avez placé vos moyens de défense de manière à ce qu’on cherche astucieusement à vous atteindre. Mais je saurai aller au-delà de celui-là, digne de ceux que vous proposiez dans votre ouvrage sur les expéditions scientifiques !

Sur ces mots, Riolu commença à bondir. Il fit attention à ratterrir aux bons endroits, car il n’y voyait rien. De son côté, Chapignon le regarda arriver étape après étape, les surpassant toutes jusqu’au bout.

- (Chapignon) … !?

- (Riolu) Voilà… je suis à un dernier piège de vous, et je risquerai de vous en faire déclencher un si j’atteins votre plateforme.

- (Chapignon) Tu n’es pas vraiment un apprentis, c’est ça ?

- (Riolu) … Je dirai plutôt que je ne suis pas vraiment un futur explorateur. Ceci-dit, la guilde me permet de combiner capaciter d’exploration et compréhension d’un mécanisme de votre niveau.

Il lui tendit alors une main.

- (Riolu) Veuillez désactiver vos pièges, monsieur Chapignon, votre femme vous attend.

- (Chapignon) … Je vois.

Résigné à reconnaître sa surprise, il appuya sur un interrupteur qui déclencha tous les leviers. Toutes les pierres s’écrasèrent en même temps dans la pièce, tandis que les deux Pokémon se trouvaient dans deux des cinq espaces épargnés.

- (Riolu) … C’est dingue, où trouvez-vous le temps de perfectionner une telle installation ?

- (Chapignon) Je n’ai pas besoin de la perfectionner, voilà tout.

Se vanta-t-il, en terminant d’annoter ce qui l’intéressait sur son étude du jour. Il rangea ensuite son carnet, son stylo, puis il se retroussa les manches et soupira d’ennuis.

- (Chapignon) Je ne peux jamais m’amuser bien longtemps. Cela est si dommage, sur un continent aussi riche que celui-ci, surtout quand on sait ce qu’il deviendra d’ici quelques années.

- (Riolu) C’est-à-dire ?

- (Chapignon) Un ramassis de destruction. Normal, étant donné qu’il est le terrain de jeu d’une guilde d’imbéciles heureux.

- (Riolu) Heureux, il faut le dire bien vite. Ne traînons pas, madame Nymphali s’inquiète sincèrement.

Chapignon le regarda de haut, mais dès qu’il se tourna, il l’entendit lâcher un très léger rire. Riolu sourit à son tour, comprenant qu’il était parvenu à attirer son attention.

Sur le chemin du retour, les deux personnages parlèrent science. L’adulte testa son interlocuteur, qui lui répondit à chaque fois juste. Il en était bluffé.

- (Chapignon) Un apprentis de la guilde qui connait la composition exacte de ma dernière invention rendue public n’est pas supposé être normal, surtout si ce Pokémon n’a que quatorze ans.

- (Riolu) Il faut bien que je prenne de l’avance, sur mon année de retard.

- (Chapignon) Donc être ici est bel et bien le fruit d’une erreur ?

Un léger silence régna, l’adolescent doutait.

- (Riolu) … Je ne sais pas.

- (Chapignon) À moins que les programmes aient changés, ça ne doit pas beaucoup parler science, là-haut.

- (Riolu) Non, c’est clair, mais ça ne me dérange pas. Je le savais parfaitement en acceptant d’y participer. C’est l’obtention du diplôme, qui m’intéresse.

- (Chapignon) Pourquoi ?

- (Riolu) Parce que, ça… euh…

Il hésita un instant.

- (Riolu) Ça me permettrait d’avoir le droit de faire changer les choses.

- (Chapignon) Mensonge.

- (Riolu) Quoi… ?

- (Chapignon) Tu n’as pas idée du nombre de déterminés qui ont croisé ma route.

- (Riolu) Ah… euh… oui, c’est un mensonge. Ça, c’est la raison d’une amie, mais la mienne… il semblait que je l’ai perdue il y a un moment maintenant.

- (Chapignon) Tu semblais pourtant bien motivé, lors de mon sauvetage.

- (Riolu) Et je l’aurais probablement encore plus été, si j’avais su que vous n’aviez pas besoin de moi. Je vous admire tant que le simple fait de voir votre génie en action me comble d’adrénaline.

- (Chapignon) Tu savais que je vivais ici ?

L’adolescent hocha la tête.

- (Chapignon) Serait-ce… pour cela ?

- (Riolu) … Non.

Le ton qu’il employa assura Chapignon que ce n’était pas sa raison non plus.

- (Riolu) C’est compliqué.

- (Chapignon) Je l’avais bien compris, mais je n’approfondirais pas si ton cas ne m’intéressait pas. C’est sacrément ironique, quand on sait que j’ai emménagé ici pour la tranquillité qui en découlerait. Les fanatiques de Loliloville me répugnaient. Je n’étais plus un modèle, mais une opportunité.

- (Riolu) Alors c’est tout aussi ironique, de vous entendre vous plaindre de la stupidité des apprentis de Pijako et Grodoudou.

- (Chapignon) Ah ah, bien vu ! Tu es difficilement prévisible, toi. Un coup tu les enfonces, un coup tu les défends. Ton problème ne viendrait-il pas de là ?

- (Riolu) Qui vous dit que j’ai un problème ?

- (Chapignon) Donc il vient de là.

- (Riolu) …

- (Chapignon) Et pourquoi es-tu allé voir ma femme ? Chez nous, je suppose ?

- (Riolu) Je… je ne sais plus…

Il se cacha les yeux de honte.

- (Riolu) Ça n’a plus d’importance…

Le simple fait de repenser à ses problèmes lui fit se dégonfler assez brusquement. La flamme s’était lourdement allégée, elle allait même s’éteindre, lorsque le scientifique posa une main sur son épaule.

- (Chapignon) Que se passe-t-il, mon enfant ?

Sa voix s’aggrava et perdit en vitesse. Il semblait plus attentif, comme s’il avait compris que c’était un sujet aussi grave qu’important.

- (Riolu) Vous ne me devez rien.

- (Chapignon) J’aimerai bien. Mais vois-tu, à force de faire le malin, les choses étaient supposées finir par se retourner contre moi.

- (Riolu) Comment ça ?

- (Chapignon) Les pièges de la salle, n’as-tu pas remarqué ? Celui qui se trouvait entre moi et le sauvage… il dysfonctionnait. Lorsque j’ai désactivé tous les pièges, celui-là n’est pas tombé.

- (Riolu) … !

- (Chapignon) En d’autres termes, tu m’as sauvé la vie. Alors si, je t’en dois une, et si cela peut être autre chose qu’une simple dédicace ou demande de pub, j’accepterai avec grand plaisir de t’apporter mon aide.

- (Riolu) Je… merci. Mais je ne pense pas que vous puissiez y faire quoique ce soit. Je voulais venir vous parler parce que je vous admire, et avoir un contact scientifique au milieu de tous ces efforts fournis pour une cause qui ne m’intéresse pas m’aurait fait un peu de bien. Et je suppose que cela m’en fait…

- (Chapignon) Qu’est-ce qui t’amène sur ce continent ?

- (Riolu) La recherche d’un réconfort perdu à jamais.

- (Chapignon) Une histoire de cœur ?

- (Riolu) Hein… ?

- (Chapignon) Ça irait plus vite si tu en venais aux faits.

Sur ces mots, l’adolescent s’arrêta. Ils étaient sur la plage du continent, presque arrivés à Bourg-Trésor. Mais Riolu ne pouvait pas en parler au village, il n’osait pas, alors il s’était instinctivement arrêté et, à nouveau, Chapignon constata que ce problème avait affecté directement sa psychologie.

- (Chapignon) S’il te plaît, ne te retiens pas.

Il le voyait crisper des dents, presque trembler à l’idée de s’ouvrir à nouveau au sujet. Il fallait se mettre à sa place : cet adolescent, motivé aujourd’hui par la seule flamme de la nostalgie d’une époque où cet homme représentait son avenir, avait à cause d’une seule journée changé du tout au tout. Son idole lui demandait de parler, de ne plus se renfermer seul avec son journal intime. Et pour la première fois, Riolu accepta de le faire.

- (Riolu) … Mon meilleur ami s’est fait kidnapper il y a quatre mois. Encore aujourd’hui, il est porté disparu.

- (Chapignon) …

- (Riolu) Et mes autres amis font comme si de rien n’était…

Sa voix tout d’abord tremblante gagna doucement mais sûrement en intensité.

- (Riolu) Depuis qu’il n’est plus là, tout a changé. Ce n’est pas moi qui deviens fou, ce sont eux qui dégringolent ! Ils étaient des héros, prêts à se sacrifier pour autrui ! Mais Arcko, non, on cherche une journée avant de bêtement laisser tomber, comme ils ne l’avaient jamais, JAMAIS fait jusque-là !!

À chaque nouveau mots, la peine se fit remplacer par la rage.

- (Riolu) Plus personne ne prononce son nom, plus personne ne le mentionne ! Il a disparu de leur mémoire, tout comme il semble avoir disparu de ce monde !! Bon sang, je cherche encore d’arrache-pied aujourd’hui, MAIS IL N’Y A RIEN !!!

Cria-t-il une première fois. Ses yeux s’humidifièrent.

- (Riolu) LE MONDE ENTIER SE FICHE DE LUI !!! C’est un Bourg-Tranquilliois rejeté par même son petit groupe d’amis, évidemment qu’il sera à jamais porté disparu !! Alakazam ne peut pas se téléporter à lui, alors selon le village entier, sa tombe est déjà creusée ! Personne ne fait le moindre effort, ses parents en sont dévastés, ET J’AI L’IMPRESSION D’ÊTRE LE SEUL À ME SENTIR COUPABLE !!! La Dream Team, cette équipe d’hypocrites, n’en parlons même pas !! La guilde leur était si précieuse qu’il n’était même pas envisageable d’y renoncer pour se consacrer uniquement à sa recherche ! C’est pour ça que je les hais, que JE LES HAIS !!!

Ses yeux étaient rouges, son front était comblé de veines, bref, Riolu se dévoila. Il en était essoufflé, et Chapignon le regarda dans un long silence animé seulement par ses souffles.

- (Chapignon) Tu es bien… membre de la Dream Team, je me trompe ? Pourquoi être parti avec eux, au lieu de continuer tes recherches à Bourg-Tranquille ?

- (Riolu) *souffle* Parce que je… *souffle* je voulais vous voir ! Je voulais comprendre…

Il releva la tête vers son modèle, l’air dévasté.

- (Riolu) Ai-je la moindre chance de voir un jour le bout du tunnel !?

Voilà la question qu’il voulait tant lui poser, voilà la véritable raison qui ne fit pas renoncer à Riolu l’idée de participer à la guilde d’exploration, le fait de se retrouver sur le même continent que celui qui l’avait toujours motivé à aller de l’avant. Chapignon le regarda silencieusement, alors que le bruit des vagues animait la scène isolée de toute civilisation. L’adulte s’approcha, et posa finalement une deuxième main sur son épaule, une main bien plus aguerrie que la précédente.

- (Chapignon) Retrouve-moi demain chez moi. À l’heure que tu veux, je serai là pour t’aider.

Riolu le regarda les larmes aux yeux. Il pensait être pris pour un fou, et peut-être était-ce le cas. Mais Chapignon n’avait, en absolument aucun cas, l’intention de le laisser seul. Il semblait avoir compris que c’était très exactement ce qui rendait ce jeune prometteur si instable. Et il voulait l’aider, il voulait faire de lui quelqu’un de plus écouté, de plus important.

Le soir même, alors que Riolu rentrait après avoir séché ses larmes, il croisa Germignon en train de parler avec Pijako. Ce dernier semblait navré.

- (Pijako) Oui, nous lui avons rendu hommage comme il se devait, avec le maître. Aligatueur était un grand homme.

- (Germignon) Vous auriez dû nous en parler à nous aussi, ce guitariste fait partie du patrimoine culturel de Bourg-Trésor. Et… j’aurai aimé ne pas l’apprendre de cette manière.

- (Pijako) Son pauvre petit doit grandir seul, maintenant. Nous lui donnons de quoi vivre chaque mois, mais la guilde n’est pas blindée pour autant. Dès qu’il sera majeur, il devra se débrouiller par ses propres moyens.

- (Germignon) … C’est répugnant, que les lois n’obligent pas les orphelinats à prendre en charge les mineurs.

- (Pijako) Ne blâme pas madame Leuphorie, elle l’aide aussi beaucoup depuis l’événement. Mais il refuse d’intégrer l’orphelinat. Il souhaite rester seul, il en a le droit et je le comprends.

- (Germignon) Ce n’est pas ce qui m’a semblé, en le rencontrant aujourd’hui. Dans tous les cas, nous nous revoyons demain.

- (Pijako) Germignon… dans tous les cas, tu le quitteras à la fin de l’année scolaire. Fais attention, s’il te plaît, il pourrait ne pas être capable se remettre d’un énième aurevoir.

- (Germignon) Et alors ? J’ai justement la chance de pouvoir lui apporter directement mon aide, et je ne compte pas me priver. Surtout que… il est compétant. Si seulement je pouvais trouver un moyen de ne pas gâcher ce potentiel…

Riolu entendit cette phrase, et repensa directement à Chapignon. Germignon voulait donner de sa personne pour autrui à ce point ? Elle qui semblait avoir oublié l’existence d’Arcko ? Cela le dépassait.

Le lendemain, la routine reprit son cours. Les apprentis avaient donc beaucoup moins de temps à accorder à leurs activités personnelles, et Germignon ne put attendre que son premier temps libre pour retrouver Kaiminus, sa guitare sur le dos.

- (Kaiminus) Wow, t’as vraiment pris un truc aussi gros avec toi !?

- (Germignon) Je n’ai encore jamais pris le temps d’y jouer, et avec ta batterie, ce serait l’occasion d’y mettre une sacrée pêche supplémentaire !

- (Kaiminus) Comment ça ?

Elle lui afficha un regard enjoué, alors même qu’elle dézippait l’étui de sa guitare.

- (Germignon) Ça te dirait, que je dédie mes temps libres à notre passion commune ?

L’orphelin était bouche bée, n’arrivant pas à croire que quelqu’un lui accordait à ce point autant de temps, autant d’attention. Ses yeux devirent humides, il se revoyait déjà retourner derrière sa batterie. Il s’apprêtait à accepter de tout cœur, lorsque l’adolescente ouvra l’étui…

Les deux restèrent le regard fixé sur l’instrument de la Bourg-Tranquilloise, qui n’avait malheureusement pas survécu au trajet jusqu’au continent Sud. La guitare était brisée en deux, le bois encore humidifié par l’océan salé du monde Pokémon.

- (Germignon) … Quoi… ?

Les larmes lui montèrent à son tour.

- (Germignon) Non… pas toi… ! Pas après tout ce qu’on a traversé ensemble… !

Kaiminus la regarda s’effondrer à côté de son instrument, d’une grande partie de sa vie.

- (Germignon) *snif* Non !! Pourquoi il a fallu que le voyage dégringole !? Pourquoi il a fallu que je sois incapable de te sauver !?

- (Kaiminus) Germignon…

Son nouvel ami voulait lui apporter du soutien, mais il n’avait pas les mots. Il se tourna vers l’ancienne chambre de son père, l’air indécis… avant de finalement faire le premier pas. Lorsque Germignon rouvrit les yeux, elle vit une autre guitare, une qu’elle connaissait sans pour autant avoir un jour posé les pattes dessus. Il s’agissait de l’instrument de prédilection d’Aligatueur.

- (Kaiminus) Essaie-là.

- (Germignon) Kaiminus, c’est une relique !

- (Kaiminus) C’est surtout à moi, maintenant. Mon père me l’avait bien précisé, je n’avais pas à encadrer quoique ce soit de ce qu’il me léguait. Il savait que j’allais nager dans la soupe, après son départ, et il devait se douter que ses affaires me permettraient de survivre.

- (Germignon) Oui, tu devrais les vendre !

- (Kaiminus) Non, je veux en faire un meilleur usage.

Il lui tendit une main.

- (Kaiminus) Jouons ensemble, Germignon. Dédions nos temps libres à notre passion commune !

Elle en était bouche bée, se remémorant les paroles de Pijako, le soir dernier. Kaiminus semblait par-dessus tout avoir besoin d’une compagnie que seule Germignon pouvait lui apporter, celle de quelqu’un qui partageait sa passion, celle de quelqu’un qui lui permettrait de s’échapper de toute cette pression, de tout ce qu’avait engendré la disparition de son père.

Au même moment, Chapignon ouvrit à Riolu. Il s’était attendu à le recevoir plus tard que prévu, sachant que l’emploi du temps de la guilde reprenait à rude épreuve. Il l’invita à boire un café dans leur salon, mais l’adolescent se contenta d’un simple verre d’eau. Il avait réfléchi toute la nuit à la situation, et même s’il était venu avec son carnet, il gardait ses distances.

- (Riolu) Je ne sais pas si c’est une bonne idée, monsieur.

- (Chapignon) Pourquoi donc ? Ton histoire est vraiment passionnante !

- (Riolu) Passionnante ?

- (Chapignon) Bien sûr ! Pour avoir bossé toute la nuit sur le sujet, je suis persuadé que nous arriverons à quelque chose ensemble !

Sur ces mots, il sortit un immense dossier. Riolu était choqué.

- (Riolu) Vous… !?

- (Chapignon) Il n’y a pas de demi-mesures, avec moi.

- (Riolu) Mais pourquoi !? Vous ne me connaissez pas, pourquoi prendre autant de votre temps, autant de risques !?

- (Chapignon) Parce que je m’ennuis. La retraite n’est pas faite pour moi.

- (Riolu) … !?

- (Chapignon) Ah, et accessoirement parce que j’aurai peut-être une proposition à te faire, mais je dois d’abord en apprendre un peu plus sur ta détermination. Veux-tu bien me montrer tout le travail que tu as accompli sur cette affaire ?

Doucement, il sortit son carnet. Comme celui de son chef d’équipe, il était vieux et usé, notamment depuis leur arrivé sur le continent Sud, et le naufrage qu’ils subirent. Il tremblait à l’idée de le donner à son idole, une grande partie de sa vie privée actuelle régnait entre ces pages, mais le scientifique le lui arracha presque des mains.

- (Chapignon) Bon sang, tu m’as l’air d’avoir un sacré manque de confiance en toi, mon garçon !

- (Riolu) Vous ne l’aviez toujours pas compris… ? J’ai l’impression de vivre un rêve… ou un cauchemar, je ne sais pas. L’idée que vous puissiez carrément m’aider m’avait évidemment traversée l’esprit, mais ça relevait plus d’un fantasme que d’une réelle éventualité. Toute cette histoire, tout ce qui est arrivé à Bourg-Tranquille, c’était tout aussi personnel que restreint, en termes d’acteurs. Il y avait le kidnappé, moi… et les inactifs. Mais là, en vous voyant tourner les pages de ce qu’aura engendré toute ma colère…

- (Chapignon) Je suis seulement le premier à entrer dans cette histoire, crois-moi.

Il lui afficha un regard plus que certain.

- (Chapignon) Toi et ton équipe n’étiez plus de simples secouristes, ce jour-là. Il vous est arrivé un malheur qui se doit de toucher beaucoup plus de monde, pour être résolu.

Riolu baissa la tête, son idole lui confirmait que jamais il n’aurait eu ses chances seul. Ceci-dit, il semblait avoir trouvé l’aide nécessaire.

- (Chapignon) Donc… *rires* je mens un peu, quand je dis que je fais ça uniquement parce que je m’ennuis. On parle d’un enfant kidnappé dans une forêt par des forces imprévisibles et indétectables. Le phénomène naturel premier auquel on pourrait penser serait la téléportation psychique.

- (Riolu) Notre maire est Alakazam, un ancien explorateur de type psy surpuissant. Il nous assurait qu’aucun Pokémon psy capable de produire un tel pouvoir n’était dans les parages à cet instant.

- (Chapignon) Bien, donc on n’abandonne cette hypothèse, en sachant qu’un puissant type psy ressent tous les autres esprits à plus ou moins forte pression en fonction de leurs puissances respectives. De plus, il est vrai que la téléportation, surtout en aller-retour et de manière aussi nette que tu le précises dans tes archives – c’est-à-dire à un point où tu ne l’entends même pas – n’est maîtrisable que par l’élite des Pokémon psychiques, et ils se comptent sur les doigts d’une patte. Une deuxième hypothèse serait… je ne sais pas encore, il faudrait que j’analyse parfaitement tes données.

- (Riolu) Une téléportation mécanique ?

L’adulte leva un sourcil.

- (Chapignon) J’écoute ?

- (Riolu) Vous avez écrit il y a sept ans un livre intitulé « Science et Psychisme », dans lequel vous compariez les progrès techniques, médicaux et scientifiques aux pouvoirs plus ou moins développés des Pokémon de type psy. Il est vrai que nous avons faits des progrès monstre sur beaucoup de points, dépassants dans certains domaines carrément les pouvoirs adverses. Mais concernant la téléportation, nous en étions encore loin. Et selon vos estimations…

- (Chapignon) J’avais prédit les premiers essais concluants d’ici sept à dix ans. Effectivement, maintenant que tu le dis…

Il resta pensif quelques instants, la tête plongée dans les archives de Riolu.

- (Chapignon) Les sociétés travaillants sur la téléportation sont connues du grand public, pourquoi faire de tels essais à risques ?

À cette question, Riolu lui montra une page dans son carnet sur laquelle un article datant de Mai 231 y était collé.

- (Riolu) Un cambriolage a été opéré dans les laboratoires de Loliloville spécialisés dans ce genre d’étude.

- (Chapignon) Tu penses à un cambriolage ?

- (Riolu) Et à une utilisation illégale de ces outils par des hors-la-loi bien stupides. Hélas, je ne peux pas me rendre moi-même à Loliloville, enfin pas encore.

- (Chapignon) J’ai beaucoup de contacts là-bas, je demanderai des renseignements sur ce que ces laboratoires produisaient.

- (Riolu) Merci beaucoup ! C’est dingue, on y travaille depuis cinq minutes, et j’ai l’impression d’en avoir déjà fait plus que durant ces derniers mois.

- (Chapignon) Doucement, nous sommes peut-être sur une fausse piste. La question maintenant serait… pourquoi le jeune Arcko ? Pourquoi un habitant de Bourg-Tranquille ?

- (Riolu) Allez à la première page.

Le scientifique s’exécuta et tomba sur une série d’autres articles, tous découpés et collés pour rentrer sur la première double pages. Tous dataient d’après Mai 231, et tous cernaient un point commun : la disparition de Pokémon de type plante.

- (Riolu) Ils ne se font pas tous kidnapper, certains disparaissent juste d’un jour à l’autre, d’autres s’échappent étrangement de prison, mais ils ont tous ces deux points communs : des types plantes volatilisés et toujours introuvables.

- (Chapignon) Bon sang… je n’avais jamais vu ces articles.

- (Riolu) Moi, seulement en me renseignant. Est-ce que c’est normal, dans les grandes villes, d’occulter à ce point des disparitions ?

- (Chapignon) Honnêtement, vu tout ce qui s’y passe, ce n’est pas ce qui me choque le plus.

- (Riolu) Je vois… Maintenant que j’y pense, enfin… que j’y repense, cela veut dire que vous êtes également en danger.

- (Chapignon) Oui, enfin je semble être tout autant une cible que les autres types plantes. S’ils chassent même les enfants, alors ça ne doit pas être les personnes d’influences ou problématiques, la priorité. Si j’arrive à savoir dans quel contexte étaient vues ces autres victimes avant leur disparition, on pourrait peut-être ajouter le facteur de l’isolement à nos points communs.

- (Riolu) C’est vrai que l’on s’était isolés, avec Arcko. Cela veut dire qu’ils ne me considéraient même pas comme un obstacle…

Marmonna-t-il en baissant la tête et fermant les poings.

- (Chapignon) Mon garçon, arrête de t’en vouloir. Tes théories, ton travail, tout ce que tu as accompli pour ne serait-ce qu’avoir un indice sérieux sur l’état de ton ami est formidable !

- (Riolu) Oui mais… je n’ai rien de concert !

- (Chapignon) C’est pour ça que je suis là ! Je vais m’assurer, grâce à mon influence, de confirmer la véracité ou non de nos… enfin de tes hypothèses ! En attendant, je t’aiderai à avancer. D’ailleurs, j’aimerai que tu consacres ton temps libre à nos séances personnelles, si cela te convient.

- (Riolu) Si ça me permet de me rapprocher d’une piste pour retrouver Arcko, alors c’est une obligation pour moi.

- (Chapignon) Parfait !

Chapignon semblait être le seul à être enjoué.

- (Chapignon) Hé, souris un peu, c’est une nouvelle étape de ta vie qui commence !

- (Riolu) Qui sait ? Cela ne mènera peut-être à rien.

- (Chapignon) Non, dans tous les cas, tu auras appris de ce voyage. Parce que dans tous les cas… tu deviens mon élève !

Riolu releva le regard, l’air surpris.

- (Riolu) Comment ça… ?

- (Chapignon) J’en ai suffisamment vu pour être convaincu. Tant que nous aurons des pistes, nous chercherons d’arrache-pied Arcko. Quand nous n’en aurons plus… nous reprendrons ton apprentissage ! Après tout, tu dois arriver préparer à la fac Nucléos, non, tu dois même aller bien plus loin !

Criait-il de détermination. L’adolescent recula de quelques pas.

- (Riolu) Monsieur, qu’est-ce qui vous prend… ?

Nymphali arriva, heureuse de voir son mari excité par une nouvelle aventure.

- (Nymphali) Il fallait le voir, hier soir. Lui qui s’ennuyait depuis des lustres ici, ton cas semblait être bien plus qu’une bonne surprise. Tu es son billet de voyage vers une nouvelle aventure !

- (Chapignon) Nous partirons ensemble pour Loliloville, à la fin de l’année scolaire !

- (Riolu) Q… quoi !?

- (Chapignon) On me harcèle pour que je reprenne mon poste chaque année, et le pire est que j’y songeais de plus en plus. Mais alors avec un élève à entraîner, à faire surpasser l’élite des élites… ! C’EST UN GRAND OUI !!!

Sa voix raisonnait dans toute sa maison. Riolu semblait finalement plus que bien tomber. Il était paralysé par l’incompréhension, lui qui pensait encore à renoncer à tout il y a dix minutes. Cette rencontre changea littéralement sa vie, tout comme celle que fit Germignon.

Cette dernière venait d’empoigner pour la première fois la guitare du plus grand guitariste, selon elle, du monde entier pour jouer l’un de ses morceaux avec son fils à la batterie. Ce fut un instant intense, fort en émotion autant pour celle qui venait aider, que celui qui se retrouva finalement à aider. Essoufflée, elle déposa très tendrement l’instrument sur le canapé.

- (Germignon) C’était… *souffle* incroyable !

- (Kaiminus) Tu joues superbement bien.

Commença le type eau en s’approchant.

- (Kaiminus) Cette guitare aura un bien meilleur avenir entre tes pattes qu’entre les miennes.

- (Germignon) Ne dis pas n’importe quoi, jamais je ne te volerais une telle relique.

- (Kaiminus) Ce n’est pas un vol, c’est un don.

- (Germignon) … Je m’en rachèterai une, Kaiminus.

- (Kaiminus) Très bien, très bien…

- (Germignon) Bref, il va falloir que j’y aille, l’emploi du temps de la guilde oblige.

- (Kaiminus) Pas de soucis. Tu reviens demain ?

Elle lui afficha un grand sourire.

- (Germignon) Évidemment, on a tout un album à finir !

Et il lui sourit réciproquement.

- (Kaiminus) C’est dommage, je n’ai qu’une seule guitare, ah ah !

- (Germignon) C’est bon, j’ai compris, je l’utiliserai. Après tout, ce n’est pas l’instrument du meilleur guitariste pour rien… elle est vraiment spéciale, je n’avais jamais senti une telle sensation. J’ai l’impression… que je vais pouvoir progresser à une vitesse folle.

- (Kaiminus) En tout cas, tu peux venir quand tu veux.

- (Germignon) Même en pleine nuit, ah ah !

- (Kaiminus) J’ai paumé les clés, donc ouais…

- (Germignon) Ah…

Un dernier silence régna… avant que les deux nouveaux amis n’éclatent tous deux sincèrement de rire. Ils se séparèrent par obligation, mais avaient hâte de se retrouver pour continuer d’alimenter cette flamme de la passion.

La journée s’acheva, et la suivante commença tout aussi tôt. À partir de là, Riolu et Germignon étaient lancés. À chaque nouveaux temps libres, ils fonçaient chacun à leurs activités personnelles. Pendant une semaine, ils n’arrêtaient pas, et ne s’en épuisèrent pas. Même si Riolu travaillait d’arrache-pied, autant sur son enquête que sur ses capacités d’ingénieries, il en restait tout autant passionné, surtout aux côtés de son idole. Germignon aussi progressa à une vitesse pharamineuse, elle et Kaiminus formaient déjà un groupe sans le savoir.

La fin du mois, et donc de l’année approcha. L’excursion de la guilde, débutant le 23 Décembre, arrivait à grand pas. Et se donnant à fond dans leurs projets, les deux adolescents avaient une demande à faire à Pijako…

Salamèche se retrouva entre ses deux amis, assis au milieu du bureau du chef de la guilde. Il semblait ennuyé.

- (Salamèche) … Pourquoi j’ai l’impression d’être convoqué toutes les semaines ?

- (Pijako) Que veux-tu, la Dream Team semble vivre en accélérée.

- (Germignon) Alors voilà, je souhaite annuler ma participation à l’excursion de fin d’année.

- (Riolu) Hum, pareil.

- (Salamèche) … Et alors ?

- (Pijako) C’est à toi de trancher. Personnellement, je trouve leur proposition peu responsable.

- (Salamèche) Pourquoi ? Ils ne souhaitent pas devenir explorateur. Germignon participe à la guilde pour obtenir le droit de faire changer les choses, et Riolu…

Il se tourna vers lui, l’air navré.

- (Salamèche) Se bat déjà chaque jour pour régler un problème qui nous dépasse tous. Il mérite d’obtenir son diplôme, qu’il vienne ou non à ce voyage qui, de toute façon, ne servira qu’aux apprentis les plus ambitieux. Je veux dire, ce n’est qu’une ligne de plus sur un CV.

Riolu était bouche bée, Germignon soupira simplement.

- (Germignon) Merci, Salamèche.

- (Pijako) Je me doutais que tu irais les défendre, mais là, c’est assez impressionnant. Tu les connais sur le bout des doigts, c’est digne d’un excellent chef d’équipe.

- (Salamèche) Nous avons juste vécu les mêmes événements.

- (Riolu) Mais… pourquoi ?

Un silence se créa, tous les regards se tournèrent vers l’adolescent scientifique.

- (Riolu) Tu le savais parfaitement, tu… ne l’as pas oublié ?

Sa voix commença doucement à trembler.

- (Salamèche) …

- (Germignon) … Personne ne l’a oublié, Riolu.

- (Riolu) Alors… pourquoi ? Pourquoi je suis le seul à faire quelque chose, pourquoi tu considères que ça te dépasse !?

- (Salamèche) Parce que j’ai fait de mon mieux.

- (Riolu) Tu as cherché UNE JOURNÉE !!

Cria-t-il soudainement. Pijako recula de quelques pas, puis les analysa silencieusement.

- (Riolu) Dès qu’Alakazam a annoncé sa disparition, tu as totalement abandonné !!

- (Germignon) Justement, Alakazam est la source la plus sûre que nous puissions avoir. S’acharner n’aurait servi à rien, lui-même nous l’a répété.

- (Riolu) C’est vrai qu’écouter les adultes te ressemble bien, Germignon !

- (Germignon) … !!

- (Riolu) La vérité, c’est que le cas d’Arcko t’importait beaucoup moins que celui de Salamèche, quand il était fugitif !

Germignon écarquilla les yeux, choquée de l’entendre être aussi direct. Mais avant qu’elle ne puisse répondre…

- (Salamèche) Je n’ai pas cherché une journée, Riolu.

L’attention se centra sur le type feu.

- (Salamèche) Même sans vous, le soir, avec Pikachu… on sortait explorer les zones les plus secrètes que nous avions découvertes pendant notre voyage. Jusqu’à la rentrée, nous n’avons pas arrêté.

- (Riolu) … C’est vrai ? Pourquoi ne rien nous avoir dit ?

- (Salamèche) Tu connais déjà la réponse : parce qu’on n’avait rien trouvé.

- (Riolu) … Tu aurais quand même dû annuler le voyage. Aller à la guilde avec le sourire, après ce qui est arrivé, c’était si hypocrite… !

- (Salamèche) … Je sais.

Il baissa la tête de honte.

- (Salamèche) J’en fais encore des cauchemars. Parfois, je le vois, je vois Arcko seul et isolé. Je tente de l’attraper, mais je me noie toujours dans une vague de fumée épaisse avant de l’atteindre…

Un léger silence régna. Dans ses mots, son intonation, tout le monde pouvait ressentir la détresse qu’il avait d’avoir perdu quelque chose, quelqu’un ce jour-là. Mais Riolu semblait douter des propos de son chef d’équipe.

- (Riolu) Je… ne sais pas si je devrais te croire, Salamèche. J’aimerai bien, mais d’un autre côté… je refuse de ne plus t’en vouloir, pas après tous ces faux sourires.

- (Salamèche) Je comprends.

- (Germignon) Pas moi.

Finalement, l’attention arriva sur Germignon.

- (Germignon) Tu sais quoi ? Ouais. Évidemment, que le sort de Salamèche m’importait plus, bien plus que celui d’Arcko ! Notre chef d’équipe avait le mérite de ne pas être une ordure orgueilleuse qui au mieux méprisait les autres, au pire harcelait le nouveau venu. C’est vrai qu’être amnésique ne suffisait pas !

- (Riolu) Tu dis du mal d’un disparu !?

- (Germignon) Je dis du mal du bouffon qu’il était ! Ce qui est arrivé est atroce et personne ne mérite de vivre un tel événement, mais ça n’excuse en rien ses actes, et encore moins ta colère du fait de ne pas accepter que je privilégie Salamèche… ou n’importe quel autre membre de la Dream Team, d’ailleurs, à lui.

- (Riolu) Et tu espères que je te pardonne en disant ça !?

- (Germignon) Nan, ça me tenait juste à cœur que tu le saches !

- (Salamèche) Les amis…

- (Germignon) Ta crise d’adolescence nous a tous encore plus enfoncé ! Qu’est-ce que tu crois ? Qu’on n’avait aucune peine ? Que t’étais le seul à pleurer notre défaite !?

- (Riolu) Ma crise d’adolescence !? J’ai juste grandi, j’ai juste compris que le monde ne serait pas aussi généreux qu’il l’a été avec Salamèche ! Bordel, ce sont les Pokémon de ton type qui sont menacés, ÇA AURAIT PU ÊTRE TOI !!

- (Salamèche) Je n’ai plus la force de lever la voix, s’il vous plaît…

- (Germignon) ET TU CROIS QU’ARCKO AURAIT ÉTÉ PLUS COMPATISSANT !?

- (Salamèche) … Chef.

- (Pijako) Pas de soucis, je m’en occupe… FERMEZ-LÀ !!!

La voix stridente et rude de Pijako stoppa immédiatement les deux adolescents, et Salamèche, toujours physiquement et mentalement blessé par sa récente querelle avec Mangriff, put enfin avoir la parole.

- (Salamèche) Ce n’est visiblement pas aujourd’hui que vous règlerez vos problèmes. Ce n’est pas grave, on s’arrête-là.

- (Riolu) Laisse-tomber, on ne les règlera jamais !

- (Germignon) Je n’ai même pas envie de chercher à débattre, je n’ai pas à me justifier !

Elle se leva de son siège sur ces mots.

- (Germignon) J’ai eu ce que je voulais, je peux partir ?

Pijako hocha la tête, et la type plante quitta son bureau. Salamèche fixa son regard sur Riolu, qui le prit immédiatement mal.

- (Riolu) Si tu oses me reprocher quoique ce soit…

- (Salamèche) Non, je me demandais juste s’il aurait été déplacé que je te présente mes excuses maintenant.

- (Riolu) Mieux vaut que tu te retiennes, je ne les croirais pas sincères.

Il descendit de sa chaise, puis quitta le bureau à son tour. Salamèche ferma les yeux et soupira simplement.

- (Pijako) Rude activité, n’est-ce pas ?

- (Salamèche) Ouais… *soupir* Merci d’être intervenu, chef.

- (Pijako) Je n’ai rien fait. Ce sont tes mots, qui ont fait avancer les choses.

- (Salamèche) Avancer, c’est un bien grand mot. Je ne suis pas au top pour mon équipe à cause de mes problèmes personnels, je suis vraiment pitoyable…

- (Pijako) Et que comptes-tu faire ?

- (Salamèche) … Rien. Ce serait déplacé de relancer cette guerre sans fin.

- (Pijako) … Bien.

Il l’annota. Malgré tout, les deux adolescents avaient obtenu ce qu’ils avaient demandés : le droit de ne pas venir au voyage scolaire. Ils avaient donc beaucoup de jours devant eux pour se consacrer uniquement à leurs passions, tandis que les autres apprentis se préparèrent pour le voyage scolaire. Germignon et Riolu ne se côtoyaient plus, leur relation s’était complètement dégradée. Mais de son côté, l’adolescent scientifique de la Dream Team avait pris en considération les propos de son chef d’équipe.

Et alors que Pikachu lui demanda, dans l’optique de toujours un peu plus se rapprocher malgré ce qui était arrivé, comment s’était passé ces nouveaux temps libres avec Chapignon, il changea assez brusquement de sujet.

- (Riolu) Pourquoi m’avais-tu relancé ?

- (Pikachu) Comment ça ? Pour Chapignon ?

- (Riolu) C’était pour mon propre épanouissement… ou parce qu’autre chose entrait en jeu… ?

Pikachu hésita avant de répondre.

- (Pikachu) Je… ne sais pas si tu vas bien le prendre.

- (Riolu) C’est en lien avec Arcko ?

Il hocha la tête.

- (Pikachu) Je savais que tu continuais tes recherches dans ton coin, et je me disais que te faire rencontrer Chapignon, qui en plus était dans tes objectifs cette année, te permettrait possiblement de trouver quelques pistes pour ton enquête.

- (Riolu) … Alors c’était pour ça…

- (Pikachu) Au pire, je me suis dit que Chapignon t’aurait fait oublier cette histoire avec le temps, tellement il doit être quelqu’un de passionnant pour toi. Dans tous les cas, cette rencontre était bonne à prendre.

- (Riolu) … Merci beaucoup, Pikachu.

Le type électrique était surpris, il voyait pour la première fois depuis longtemps Riolu sous un autre angle.

- (Riolu) Je sais ce que tu as fait pour essayer de le retrouver, Salamèche me l’a dit. Alors juste… merci beaucoup.

- (Pikachu) Ah… sache que j’ai abandonné parce que j’étais, et suis encore incapable d’être à la hauteur d’une telle mission. Mais toi, tu es différent, tu es bien plus doué. Alors continu, Riolu, parce que tu t’approches peut-être d’un but pas si idéaliste que ça.

- (Riolu) Je ferai de mon mieux.

Ils s’en sortirent en bons termes, comme quoi cette dispute n’engendra pas que du négatif. La Dream Team fut grandement secouée par le mois de Décembre, qui arriva dans son dernier tier.

Et le jour du départ de l’excursion tant attendue arriva enfin…

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