Pirates des Caraïbes - Le Commencement

Chapitre 13

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:27

CHAPITRE XIII :

 

            Le lendemain, elle se réveilla le corps douloureux dans une cabine silencieuse et vide. Sautant à bas du lit elle ramassa sa robe, mais avisant qu'elle était déchirée, elle fouilla dans l'armoire et en ressortit une chemise et des pantalons pratiquement à sa taille qu'elle s'empressa d'enfiler avant l'arrivée d'un quelconque intrus. Même si depuis longtemps maintenant son corps ne lui appartenait plus, elle ne souhaitait pas s'afficher nue devant quiconque.

 

Lorsqu'elle sortit au dehors, le soleil était déjà haut dans le ciel et le vaisseau s'était arrêté. Pensant être arrivé à l'île au trésor, elle courut s’appuyer au bastingage. Hélas, il n'y avait rien à perte de vue, si ce n'est un petit îlot. Pensant à Jack enfermé  sous le pont, elle entreprit de le rejoindre, mais dans la cale inférieure un marin l'empêcha de passer. Elle ne put qu'entrevoir le pirate, allongé sur le sol. Allait-il bien ? Lui avait-on permis de se nourrir ?

 

Alors qu'elle remontait, le soleil à son zénith lui troubla la vue, un groupe de matelots lui passa à coté et descendit aux cales. Lorsqu'ils remontèrent, Jack toujours ligoté, les suivait la mine défaite. La jeune femme se jeta sur lui pour lui implorer son aide, mais Barbossa plus prompt l’eut rejoint et l'attrapa par la taille. Un sourire sadique au coin des lèvres, il écrasa violemment sa bouche sur la sienne, Crystal se cabra et le repoussa en y mettant toute la force dont elle était capable.

 

_ Allons calmez-vous chérie, ria t-il avant de lancer, Jack mon ami !

 

_ Hector, répliqua l'interpellé.

 

_ Vois-tu cette île au loin ? Et bien je t'en fais gouverneur ! N'as-tu jamais rêvé être promu à ce rang ? C'est chose faite. Pirates ! Buvons au nouveau gouverneur de cet îlot lointain. Et tout l'équipage rit de bon cœur à la plaisanterie.

 

Après que le rhum eut coulé à flot sans qu'une goute ne soit offerte à Jack, Barbossa ordonna qu'on sorte la planche et y fit avancer l'ex-Capitaine du Black Pearl. Le traite lui avait laissé son épée et un pistolet avec une seule cartouche, dans l'intention finale qu'il mette fin à ses jours. Il voulait qu'il souffre seul et sans le rhum bénéfique dont il était dépendant, l'alcool ambré lui avait permis de tenir bon malgré tout les malheurs qui l'avaient traqué durant ces dernières années. Et maintenant son ancien ami souhaitait lui faire endurer la pire des solitudes... la jeune femme regarda impuissante, à travers ses larmes, son sauveur plongé dans les eaux turquoises des Caraïbes. Comme dans un cauchemar elle se vit avancer au ralentit vers la planche, elle ne voulait pas le laisser seul, un pied dans le vide, elle s'apprêta à le rejoindre. Malheureusement, Barbossa la rattrapa une fois de plus et la projeta violemment contre les planches humides du pont. À sa grande surprise, Bill, à qui elle n'avait pas vraiment accordé sa confiance vint l'aider à se relever. Il se posta entre elle et le nouveau Capitaine et le toisa durement.

 

_ Vous n'aviez pas à faire çà ! Protesta t-il.

 

_ Seriez-vous en train de désapprouver mes actes Le Bottier ? Souhaitez-vous vous aussi faire le grand plongeon ? Ria celui-ci avant de prendre la barre.

 

D'un regard Crystal le remercia. Puis, ils regardèrent avec Gibbs une dernière fois leur Capitaine de cœur disparaître à l'horizon.

 

            Les jours passèrent alors bien lentement, la jeune femme restait claustrée dans un coin de la cale. Bill et Gibbs étant les seuls à l'approchaient, ils veillaient la nuit à se qu'aucun pirates ne dérange son sommeil. Elle n'aurait jamais pu croire en eux autrefois, ils s'étaient avérés être de véritables amis. Ce jour là, l'ancre fut jetée et l'on mit les chaloupes à l'eau. L'île que Crystal espérait atteindre depuis quelques temps lui parut bien petite et repoussante. Aucuns arbres, aucunes plantes n'y poussaient et l'on pouvait croire que ce nuage noir flottait constamment au dessus d'elle, comme pour la cacher aux yeux du monde. Ils accostèrent sur une petite plage de sable sombre et alors que certains attendaient près des chaloupes, les autres précédaient du Capitaine entrèrent dans un dédale de galeries froides et humides. Crystal restait en retrait derrière ces deux amis, elle ne vit donc pas tout de suite que ces galeries convergeaient toutes vers une immense salle. Seul un fin rayon de lumière pénétrait par le haut, il se reflétait à la surface de l'eau bordant plusieurs roches, mais le point de mire de leur attention était le coffre imposant posé simplement sur l'un des plus gros rocher. Barbossa s'empressa d'atteindre le premier le trésor, suivi par l'équipage qui joué des coudes pour s'imposer. Le Capitaine ne prit pas le temps d'observer les innombrables scènes Aztèques tailler dans la pierre du coffre, il repoussa brutalement le couvercle... et là sous les yeux ébahis d'une poignée d'hommes l'antique trésor Aztèque de Cortés révéla son nombre impensable de pièces d'or. Hector en pris une grande poignée et vint les porter à son visage, il expira longuement, les reposa dans le coffre et lança théâtral :

 

_ Mes frères ! Ce trésor nous appartient ! Il fut acclamé comme un roi, l'un des matelots plongea la main dans le coffre mais le Capitaine l'arrêta d'une main. Patience mon ami, emporté moi tout ça à bord !

 

Ils tentèrent de soulever le coffre de granite, mais même une quinzaine de marins n'en vinrent pas à bout. On décida donc d'emporter les pièces une à une. Crystal, assise à côté du coffre comptait chaque pièces qui en était retiré. Il s'avéra qu'elles furent huit cent quatre-vingt deux, en comptant celle qu'elle avait dérobé tout à l'heure, enfin l'on achemina le tout à bord du Black Pearl. Entretemps, la jeune femme avait eu tout le loisir de regarder dans leurs ensembles les petites scénettes représentant, il lui sembla, Cortés recevant le coffre. Mais ce qui lui avait paru étrange, c'est qu'une fois sous un rayon finement dessiné, les personnages devenaient monstrueux. Elle n'eut pas le temps de s'en formalisé, le Pearl devait rapidement repartir. Barbossa et l'équipage avait bien l'intention de dépenser cet or.

 

            À bord, Barbossa offrit gracieusement une petite poignée de pièce à chacun de ses marins. En revanche, Bill, Gibbs et Crystal n'eurent droit qu'à une seule pièce. La jeune femme s'en contenta ainsi que Gibbs, qui comme il l'avait dit tantôt, préféré rester discret. Dans la cale, elle tourna et retourna la pièce entre ses mains, le coté face ressemblait à s'y méprendre au rayon qu'elle avait entrevu sur le coffre. Gibbs à son coté buvait goulument son rhum et Bill à deux pas écrivait une lettre à même le sol.

 

_ Pour qui écrivez-vous ? S'enquit-elle.

 

_ Mon fils, William. Répondit évasivement le pirate.

 

_ Oh Bill, vous avez un fils ? S'écria-t-elle surprise. Mais pourquoi n'êtes-vous pas auprès de lui et de votre femme ?

 

_ Ce serait beaucoup trop long à vous raconter et puis j'ai la piraterie dans le sang alors je ne peux rien y faire. Mais dites-moi Mademoiselle Smith, pourriez-vous me rendre un service ? Quémanda t-il.

 

_ Bien sur, quel est-il ? Lui répondit-elle tout sourire.

 

_ Pourriez-vous envoyer cette lettre la prochaine fois que vous iriez à terre.

 

_ Évidemment, je le ferais avec plaisir. Mais, n'avez-vous pas l'intention de descendre à Tortuga ?

 

_ Je n'en sais trop rien, en revanche, je sais que je peux avoir confiance en vous. Il lui tendit l'enveloppe contenant la lettre et disparu.

 

Quelques heures plus tard, alors que ni elle ni Gibbs n'avaient bougé d'un pouce, ils entendirent du remue-ménage sur le pont. Elle rangea sa pièce et l'enveloppe dans sa poche contenant déjà l'autre pièce dérobée et monta rapidement les volées de marches.

 

Bill était en grande discussion avec le Capitaine. Il critiquait ouvertement ses méthodes et protestait pour que le navire fasse demi-tour et aille rechercher Jack. Barbossa devint cramoisi et ses yeux jaunis lancèrent des éclairs.

 

_ Si vous ne savez pas naviguer sous mon commandement Bill, alors pourquoi nous encombrer de votre personne. Cracha-t-il.

 

_ C'est ce que je me suis souvent demandé ces derniers jours, lui au moins a tenu ses promesses et vous a indiqué l'emplacement du trésor. Mais vous, que nous avez vous offert ? Rien à ce que je sache. Vous vous êtes contenté de piller le trésor d'un ami qui avait confiance en vous...

 

_ Nous sommes des pirates après tout ! Dans ce cas je ne vois pas en quoi mes actes seraient en contradiction avec cet état de fait. Alors maintenant soit vous vous pliez, comme tout le monde, aux ordres du Capitaine... c'est à dire Moi, soit vous quittez le navire.

 

_ Je quitterais le navire du Capitaine Jack Sparrow lorsque nous aurons mouillé au prochain port. Trancha sèchement Bill.

 

_ Ah c'est ce que vous pensez ! Ria Barbossa, mais lorsque je parlais de quitter le navire, je voulais dire sur le champ. Maître Twigg ! Hurla t-il.

 

_ Capitaine !

 

_ Qu'on arrime cet idiot à un canon.

 

_ Capitaine ?

 

_ Oui, vous avez bien entendu, Le Bottier va nous faire son dernier grand plongeon et cela m'étonnerais qu'il en réchappe cette fois. Exulta t-il.

 

Personne n'osa rire avec le Capitaine, tout le monde trouvé cette sentence beaucoup trop atroce et immorale. Néanmoins, on attacha Bill à un canon, préalablement détaché du navire. Il tenta par plusieurs fois de s'échapper, mais une fois sa jambe reliée au canon il ne protesta plus.

 

_ Envoyez le part le fond à présent ! Ordonna une dernière fois le Capitaine avant de s'enfermer dans sa cabine.

 

Une larme roula le long de la joue de la jeune femme, lorsqu'elle vit Bill disparaître dans les eaux sombres, impuissante une fois encore. Gibbs lui tapota l'épaule, avant de rapidement reprendre son poste. Cela ne cesserait-il dont jamais. Elle voyait chaque jour des êtres chers à son cœur disparaître brutalement. Pour s'interdire de souffrir, elle se promit de ne plus s'attacher à quiconque, elle n'aurait alors plus à subir de douloureuses séparations. C'est le vague à l'âme et sous le regard médusé des marins qu'elle regagna sa cache.

 

            A la nuit tombée, après avoir mangé leur ration quotidienne, Crystal et Gibbs regagnèrent la cale. Les autres s'installaient dans leur hamac et sombraient rapidement dans le sommeil. Tournant la tête vers son compagnon d'infortune, elle le vit une fois de plus boire à sa gourde de rhum :

 

_ Je trouve que vous buvez de plus en plus Gibbs ! Tonna-t-elle.

 

Il s'étrangla, reboucha rapidement sa fiole et lui répondit :

 

_ Je le sais bien Mademoiselle Smith, mais j'ai constamment soif, pas vous ?

 

_ Euh non...

 

_ Et puis vous n'êtes pas la mieux placée pour me faire des remontrances, avisant de son air surpris il continua, vous ne mangez quasiment plus rien.

 

_ C'est à cause de l'état de la nourriture à bord de ce navire, je n'ai plus d'appétit.

 

_ Je vous comprends, c'est pareil pour moi, j'ai l'impression de manger... de manger de la...

 

_ Cendre... finirent-il en cœur.

 

_ En effet, vous aussi ? Je suis surprise, pourtant autrefois les repas restaient mangeables mais à présent je me force à en avaler une cuillerée.

 

_ Bon, vous tracassez pas pour ça, demain nous serons à Tortuga. Rétorqua gaiement son compagnon.

 

_ Vous avez entièrement raison Gibbs ! Ria-t-elle.

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