Pirates des Caraïbes - Le Commencement

Chapitre 14

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:35

 

CHAPITRE XIV :

 

            Comme prévu, le Black Pearl accosta à Tortuga le lendemain. Gibbs et Crystal s'empressèrent d'en descendre. Quelques jours plutôt, la jeune femme aurait donné cher pour ne jamais remettre les pieds dans cette ville, mais depuis il fallait bien avouer, elle était plus qu'heureuse d'y être enfin arrivé. Rien n'avait changé, peut-être le lieu semblait plus calme le jour et seuls les pauvres bougres tenant le mieux l'alcool restaient encore debout. Elle suivit Gibbs vers l'une des nombreuses tavernes et s'assit à la même table que lui.

 

_ Qu'allez-vous faire maintenant Miss Smith ? Quémanda son compagnon.

 

Elle ne l'entendit que d'une oreille, trop occupée à observer des membres de l'équipage de Barbossa dépenser si rapidement l'or si déloyalement volé. Certains commandaient du rhum à foison tandis que d'autres montaient déjà à l'étage joliment accompagnés. Elle détourna le regard dégoutée et croisa celui de Gibbs un verre à la main, il s'étrangla et reposa sa question.

 

_ Pour tout vous dire Gibbs, je n'en ai aucune idée... je pense rester ici, me voyez-vous réintégrer l'équipage de ce monstre ? Ça jamais ! Je l’exècre. Cracha-t-elle.

 

_ Mais si vous restez ici... ne craignez-vous pas d'être repêchée par La Susan ?

 

_ Comment savez-vous...

 

_ Les nouvelles tournent vite par ici et j'ai entendu les gars de Barbossa en parler en mer et puis qui ne connaît pas La Susan. Vous savez, vous avez eu vraiment beaucoup de chance... le Capitaine a du payer une sacrée somme... ce qui m'échappe c'est pourquoi ? Pourquoi a t-il fait ça pour vous ?

 

_ Je n'en sais trop rien moi même... en tout cas j'ai une dette envers lui. Et comme vous venez d'en soulever la question, il est vrai que je ne pourrais rester indéfiniment à Tortuga sans risquer qu'elle me retrouve.

 

La voyant se refermer une fois de plus dans ses réflexions, le marin la poussa vers un autre sujet.

 

_ N'aviez-vous pas hâte de mouiller au port pour vous sustenter ?

 

_ En effet, ria-t-elle, vous avez raison. Elle fit signe à la serveuse et commanda de quoi calmer sa faim.

 

Lorsque l'assiette alléchante arriva, elle fit fi des convenances et en dévora goulument son contenu. Gibbs la regarda faire un sourire aux lèvres.

 

_ Vous me donnez faim moi même. Ironisa t-il. Qu'y a t-il ?

 

Elle venait de relâcher ses couverts et fixé le regard embué de larmes l'assiette entamée. Relevant son visage vers son voisin de table, elle répondit dans un souffle.

 

_ Je n'arrive plus à manger... je... je ne savoure plus rien... oh Gibbs que m'arrive t-il ? Elle se prit la tête dans les mains.

 

Le vieil homme reposa son verre, il en était à son troisième et il lui semblait ne pas en avoir bu une goûte. Depuis quelques temps il s'était étonné de ne plus aimer le goût enivrant de son alcool favori. Perdu, il tendit une main vers la chevelure sombre de son amie, mais il la reposa bien vite. Des bruits leur parvinrent de l'étage et une fille de joie en descendit, elle semblait éreintée. Le pirate qui l'avait tout à l'heure accompagné lui emboité le pas, il hurlait à tord et à travers qu'elle faisait mal son travail, alors qu'elle appelait à l'aide. Crystal releva la tête et observa la scène. La jeune fille n'arrivait pas à satisfaire les besoins primaires de cet homme... Gibbs avait constamment soif, même si cela était toujours le cas chez les pirates... quant-à elle, elle n'arrivait plus à savourer la moindre nourriture. Son sang ne fit qu'un tour... tout ceci était apparu après qu'ils aient pillé ce trésor Aztèque. Ce dernier serait-il maudit ? La jeune femme quitta rapidement sa chaise qu'elle fit tomber dans son empressement et sortit au dehors. Elle courut sur les quais et tendit son visage au vent. Elle avait beau tenter, elle ne ressentait pas la brise et ne sut en sentir les embruns, seuls ses vêtements et ses cheveux attestaient de sa réelle présence. Elle sortit rageusement de sa poche l'une des pièces et la détailla. Hormis ce rayon, qu'elle supposait représenter le disque solaire composait en son centre d'une tête de mort, elle ne découvrit rien lui prouvant la possible présence d'une malédiction. L'envers ne ressemblait à rien de particulier. Elle la replaça donc dans sa poche et sentit l'enveloppe que Bill lui avait donné tantôt, elle se souvint alors de la dernière demande qu'il lui avait fait. C'est donc avec une longue foulée qu'elle se rendit au guichet prévu à cet effet au comptoir de Tortuga. Au moment de donner l'enveloppe, elle sentit quelque chose de circulaire et douta de la présence d'une des pièces du trésor, elle hésita, était-il bon de les disperser ainsi ? Et si c'est pièces étaient frappées par cette malédiction ? Puis, par pur vengeance envers touts ces pirates qu'elle haïssait elle donna la lettre et regagna la taverne. Lorsqu'elle vit Gibbs en pleine contemplation de son verre de rhum, elle s'en voulu. Elle et lui ne méritait pas cette malédiction. Sans le vouloir elle venait de les condamner tout deux.

 

            Après une semaine à moisir dans les rues mal famées et répugnantes de Tortuga, Crystal, Gibbs ainsi que l'équipage du Black Pearl eurent vent d'une rumeur des plus affriolantes. En effet, il fut dit que Jack Sparrow aurait refait surface et qu'il aurait mis à sac le Port de Nassau sans tirer un seul coup de feu. Crystal et Gibbs, rirent gaiement et trinquèrent au retour du Capitaine Sparrow, non sans faire la grimace, le rhum n'avait plus de goût pour leur papilles. En revanche, ce fameux retour n'enchanta pas le principal intéressé. Barbossa avisa donc qu'un départ précipité valait mieux qu'une rencontre impromptu avec le revenant. Il rassembla ses hommes sur le pont du Black Pearl. Gibbs, à qui Crystal avait fait part de ses doutes vis à vis du trésor maudit, lui rendit la pièce qu'il possédait et lui jura de ne jamais remettre les pieds sur ce vaisseau tant que Barbossa en serait le Capitaine, il la laissa donc sur les quais. En pleine hésitation, elle ne savait que faire, rester ici et risquer de retrouver le chemin de la maison close ou partir avec les pirates et risquer de manquer le retour de Jack. En plein désarroi, elle vit qu'on relevé l'ancre du Pearl. Ni une ni deux, elle se hissa sur le navire. Trop tard pour regretter son geste et puis il fallait rester à bord, il fallait les avertir de cette possible malédiction. Elle avait choisit, il était maintenant trop tard, elle regarda encore une fois Tortuga s'éloigner.

 

            A bord du Pearl, elle se fit d'abord discrète, même si elle doutait que des vêtements d'homme la cachaient réellement aux yeux des pirates. Elle se souvint un jour que lors de son tout premier périple à bord du navire, dans la cabine du Capitaine, elle avait longuement observer les ouvrages composant l'un des pans de la cloison. Elle pensa que l'un d'eux pourrait la renseigner sur le trésor Aztèque, malheureusement pour ça il fallait en parler au Capitaine actuel. Prenant son courage à deux mains et profitant du fait qu'il était dans la cabine, elle vint y frapper. On lui répondit de l'autre coté de la porte, elle ouvrit donc et referma derrière elle. Tout d'abord gênée elle n'osa avancer, mais sa peur de la nouvelle qu'elle risquait de découvrir lui fit faire un pas puis deux vers le bureau. Il ne releva la tête que lorsqu'elle fut suffisamment proche.

 

_ Que veux-tu matelot ? Trancha t-il.

 

_ Capitaine Barbossa... me permettez-vous de consulter les livres de cette cabine. Chevrota-t-elle.

 

_ Que... il se releva d'un bond, ainsi donc vous êtes revenue à bord du Pearl. Pourquoi ? Cracha t-il.

 

_ Parce que vous deviez savoir... commença-t-elle.

 

_ Quoi donc ? Je vous serez grès de ne pas vous appesantir sur des banalités de la sortes. Lâcha t-il blasé avant de se rasseoir.

 

_ Comment ! Que croyez-vous ! Cria-t-elle outrée. Je voulais vous parler du trésor Aztèque, ne pensez-vous pas qu'il serait maudit ?

 

Il releva la tête et la dévisagea dédaigneux.

 

_ Et qu'est ce qui vous fait penser cela si je ne suis pas indiscret ?

 

Elle tritura ses mains le visage baissé.

 

_ Et bien, je... je ne prends plus goût à la nourriture, ni même au rhum... êtes-vous dans le même cas ? Ressentez-vous encore le vent sur votre visage et les embruns de l'océan ? Parce que moi non... j'ai donc pensé à une malédiction...

 

Barbossa partit d'un rire tonitruant et la fixa ignominieusement.

 

_ Soit, Mademoiselle Smith si vous pensez que malédiction il y a, alors allez y, cherchez dont. Faite comme chez vous. Et il sortit, son rire continuant de lui marteler les tympans.

 

Elle se mit donc en devoir de découvrir et de mettre à jour cette malédiction, car au fond d'elle même, elle le savait. Elle se connaissait trop bien, il lui était déjà arrivée de manquer de nourriture par le passé, alors pourquoi serait-elle du jour au lendemain écœuré par la simple vu d'un morceau de viande, elle qui en avait tant besoin.

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