Pirates des Caraïbes - Le Commencement

CHAPITRE IV :

 

 

Lorsqu'elle émergea des cales les marins la regardèrent d'un mauvais œil, après tout il lui avait été formellement interdit d'y descendre. Elle ne s'arrêta pas pour autant et courut jusqu'à la cabine, elle y frappa deux coups et entra. Le capitaine dormait encore du sommeil du juste, elle s'approcha timidement les mains moites. Au début, elle chuchota son nom, mais n'ayant aucune réaction elle haussa le ton. Aucuns résultats. Excédée, elle vint soulever les couvertures et pris une manche de sa veste pour le secouer. Il se réveilla enfin, ouvrant un œil à la fois, éblouit par la lumière pénétrante du soleil.

 

 

_ Quel splendide réveil, je dois rêver... dit-il avant de refermer les yeux.

 

 

Rougissante Crystal le secoua de plus belle.

 

 

_ Mais non vous ne rêvez pas ! Allons Capitaine réveillez-vous !

 

 

Il réagit alors et se redressa vivement faisant reculer la jeune femme, il l'observa surprit avant de lui demander ce qui n'allait pas.

 

 

_ Etes-vous au courant que vous transporté dans vos cales des esclaves ? C'est indigne ! S'insurgea t-elle.

 

 

_ Écoutez Mademoiselle ! Il se mit debout et avança, forçant Crystal à reculer. Oui je suis au courant de ce que je transporte et malheureusement cela ne dépend pas de moi mais de la Compagnie des Indes, je me suis opposé à ce transport mais cela m'en aurait couté ma place ! De plus, il vous était strictement interdit de descendre dans les cales, n’êtes-vous donc pas capable de suivre des ordres !

 

 

_ Si, mais je me rends compte que j'ai bien fait de les transgresser aujourd'hui ! Je suis vraiment outrée par le comportement de cette maudite Compagnie, plus jamais je ne demanderais à avoir affaire avec elle et surtout pas à ce Lord Becket ! Maintenant si vous le voulez bien je vais apporter de quoi sustenter ces pauvres gens enfermés là-dessous.

 

 

Elle sortit en coup de vent et claqua la porte. Elle resta un instant devant celle-ci pour reprendre ses esprits, cette discussion l'avait éprouvé et la plongé maintenant dans le doute. Se pourrait-il qu'en fin de compte le Capitaine Sparrow approuve ce transfert ? Elle comprit que lorsqu'elle l'avait interrompu en pleine discussion avec Lord Becket s'était de ces esclaves dont ils parlaient. Elle se remémora la scène, le Capitaine avait tenté de s'opposer à ce transport il est vrai mais ce Lord semblait beaucoup trop influent, il lui avait forcé la main, s'il n'avait pas accepté il se serait retrouvé sans travail. Elle se permit malgré tout d'espérer en un changement vis-à-vis du Capitaine. Elle entendit la poignée de la porte derrière elle se tourner, elle s'éclipsa alors ne voulant pas croiser son regard et y lire se qu'elle redouter. Elle gagna la « cuisine », si on pouvait appeler cela ainsi et y demanda les restes du dîner d'hier, hélas au vu de la gloutonnerie des marins il ne restait pas grand chose, elle pris donc des pommes avec les restes. Ne se préoccupant pas du regard surpris du cuisinier, elle emporta le tout et redescendit voir les esclaves.

 

 

Cela faisait un peu plus de trois heures qu'elle s'était réfugiée dans la cale. La compagnie des esclaves la divertissait, ils avaient été heureux de la voir revenir les bras chargeaient. Et ils lui avaient alors raconté leur histoire, décrit leur continent, l'Afrique et leurs coutumes. Elle avait des étoiles plein les yeux et n'avait pas vu le temps passé, buvant leurs paroles. Puis ils lui avaient raconté qu'avec la découverte du nouveau monde et la traite des Noirs, ils s'étaient vu charriés de leur Afrique natale vers l'Europe avant d'être marchandés par la Reine et envoyés aux Caraïbes servir les expatriés anglais.

 

 

Soudain, l'homme qui contait leur histoire se tut et tous se tassèrent dans le fond de leur prison. Surprise, Crystal se retourna et leva les yeux, le Capitaine était là. Ainsi assise à même les planches elle se sentit ridicule et se releva vivement, il ne l'avait pas quitté des yeux et tourna maintenant son regard vers les prisonniers. Ceux-ci n'osaient bouger, ils avaient tellement subis de violences autrefois qu'un rien les effrayés. La jeune femme s'avança vers le Capitaine et posa sa main sur son bras, avant de lancer :

 

 

_ Cessez de les fixer ainsi ! Ils n'ont jamais fait de mal à personne, c'est honteux de leur faire subir ça.

 

 

Il tourna alors son regard sombre comme un ciel sans étoile vers le sien, puis vers sa main poser sur lui. Elle la retira alors rapidement et ne put s'empêcher de rougir, il recula et après avoir jeter un dernier regard aux esclaves, il lui dit :

 

 

_ Il faut vivre avec son temps Mademoiselle Smith, maintenant suivez moi j'ai à vous parler d'une affaire on peu plus urgente.

 

 

Puis il tourna les talons et remonta l'escalier. Elle regarda impuissante les prisonniers les yeux humides, l'ancien lança à ses amis qu'ils devaient prié pour leurs pauvres âmes car ce capitaine ne leur serait d'aucune aide. Les enfants se mirent à pleurer dans le giron de leur mère et les hommes la fusillèrent du regard. Elle murmura qu'elle était désolé et quitta rapidement la cale.

 

 

Le Capitaine l'attendait sur le pont, à sa vue il lui indiqua sa cabine où ils se rendirent en silence, Crystal tenta de se ressaisir avant d'y entrer. Après ce qu'il venait de se passer elle se doutait qu'aucunes de ses prières ne serait exaucer, une larme perla sur sa joue. Elle fit quelques pas dans la cabine pendant qu'il en refermait la porte, il se déplaça et vint s'asseoir à son bureau.

 

 

_ Asseyez-vous jeune fille et cessez de pleurer. On ne m'amadoue pas aussi facilement. Sourit-il.

 

 

C'est vrai elle se sentait ridicule, mais elle ne permettrait pas qu'il pense que se n'était que simulation.

 

 

_ Je ne tente absolument pas de vous faire changer d'avis. Cria t-elle les poings serrés. Après tout vous êtes sur votre vaisseau et je n'y suis qu'une passagère. Chuchota t-elle le regard baissé.

 

 

Il s'appuya dans le fond de son fauteuil et la fixa de son sombre regard. Le silence gêna la jeune femme, elle releva la tête et le regarda à son tour. Troublée, elle s'empourpra mais garda son calme et ne le quitta pas non plus des yeux. Il rit alors :

 

 

_ Asseyez-vous et écoutez moi, ce que j'ai à vous dire vous rendra certainement le sourire.

 

 

Elle lui obéit et l'encouragea d'un signe à continuer.

 

 

_ Bien, ce navire est à destination de Kingston. Hors je tiens à préciser que cette île est sous la direction de la Reine et qu'elle sert en grande majorité de carrefour aux trafics d'esclaves. Par conséquent...

 

 

_ Pourquoi me dites vous cela ? S'insurgea t-elle.

 

 

_ Par conséquent, reprit-il, il ne faut pas que ce navire s'en approche si vous voulez les libérer. Me comprenez-vous ?

 

 

Crystal faillit s'étouffer, elle n'osait le croire et penser à une hallucination de son esprit dérangé par les remouds que subissait le navire.

 

 

_ Vous êtes toujours avec moi Mademoiselle Smith ? S'enquit-il.

 

 

Elle se ressaisit alors, se redressant sur sa chaise.

 

 

_ Vous... elle s'éclaircit la voix. Vous voulez dire que vous serez d'accord pour les libérer ?

 

 

_ Je dois dire que j'en suis moi même surpris, mais ma foi oui je veux bien accéder à votre requête.

 

 

_ Ne craignez vous pas Lord Becket ?

 

 

_ Écoutez. Il se redressa. Rien ne m'effraie, alors ce petit avorton... Il sourit. En revanche je regretterais amèrement qu'il ne me retire le commandement du Wicked Wench.

 

 

_ Si personne ne le met au courant, alors pourquoi en serait-il ainsi !

 

 

_ Cet équipage n'est pas le mien mais celui formé par la Compagnie et les murs on des oreilles.

 

 

_ Je comprends, c'est donc pour cela que vous étiez retissant... Sachez que ces personnes auront une dette envers vous, ils ne vous laisserons pas dans le besoin et si un malheur vint à vous arriver vous serez toujours le bienvenu chez moi.

 

 

Il sourit.

 

 

_ Chez vous, mais ne venez vous pas de quitter votre chez vous ?

 

 

_ Oh mais je parlais de mon futur chez moi ! Sourit-elle en retour.

 

 

_ Vous en semblez certaine.

 

 

_ Bien sur ! Vous ne pensez pas que je sois capable de fonder ma propre vie là-bas aux Caraïbes ? S'enquit-elle en croisant les mains sur ses genoux.

 

 

_ Ça ne dépend que de vous... Il baissa la tête vers une carte nautique puis ne releva que les yeux. Mais si vous m'avez dit ceci c'était juste une façon détourné de me dire remercier ?

 

 

Elle rougit violemment avant de rapidement détourner le regard.

 

 

_ Je m'en doutais. Reprit-il.

 

 

Lorsqu'elle reposa les yeux sur lui il était absorbé sur sa carte, elle ne put s'empêcher de le détailler. Il ne portait pas son chapeau et elle se demandait à quoi il ressemblerait les cheveux détachés, des cheveux noir de jais, des yeux d'un noir d'encre et le teint halé de celui qui passe sa vie au dehors. Elle avait aussi remarqué qu'il laissait pousser une fine moustache et une légère barbe depuis qu'ils avaient quitté l'Angleterre, comme pour se vieillir. Un sourire vint étirer ses lèvres. Il releva alors la tête et haussa un sourcil, elle continua de lui sourire avant de soudainement se reprendre.

 

 

_ Un problème Mademoiselle Smith ? S'enquit-il.

 

 

Pourquoi Mademoiselle ? C'était tellement impersonnel, elle aurait apprécié qu'il l'appelle Crystal. Et elle alors ? Pourquoi ne l'appellerait-elle pas Jack. Jack. Un frisson lui remonta de l'échine. Cela lui paraissait trop intime. Elle rougit de plus belle et se mordit la lèvre inférieure. Il reporta son regard vers son bureau et lâcha :

 

 

_ J'aimerais être dans votre tête actuellement Mademoiselle...

 

 

_ Oh désolée, vous disiez ? Se reprit-elle.

 

 

_ Je disais... Il la regarda droit dans les yeux. Je disais que vous pouviez vaqué à d'autres occupations, je me charge de tout. Encore merci Mademoiselle Smith.

 

 

_ Bien, je vous laisse dans ce cas. Elle se leva et ouvrit la porte de la cabine, elle fit un pas au dehors et se retourna. Oh aussi, appelez moi Crystal s'il vous plaît. Et elle sortit.

 

 

Le Capitaine garda un instant la tête tournait vers la porte où elle s'était trouvée quelques secondes auparavant.

 

 

_ Très bien Crystal...