Le Poids de nos Erreurs

Chapitre 18

3238 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/09/2017 20:05

Fariha baissa la tête. Elle vit une silhouette qui lui faisait des signes de la main. C'était le tireur mystère qui accompagnait Soldat 76. Il avait retiré son masque et baissé sa capuche, laissant apparaître une peau cuivrée et une longue chevelure blanche.


Pas de doute, c'était sa mère.


Fariha atterrit à côté d'elle, faisant apparaître une expression soulagée sur le visage d'Ana.


- Maman, tu… tu étais morte, dit faiblement Pharah.


- Ce n'était pas le cas, répondit Ana. Est-ce que tu as reçu ma lettre ?


Fariha se souvenait de cet étrange message, écrit à la main et signé au nom de sa mère. Il disait qu'Ana s'était faite passer pour morte, terrassée par le poids de sa conscience et des regrets. Mais qu'elle n'avait finalement pas pu se résoudre à déposer les armes. Qu'elle aimait sa fille et qu'un jour, elle espérait que Fariha comprenne ses actes.


Mais Fariha ne comprenait pas.


- Je…je pensais que c'était un canular. Une farce de je ne sais quel esprit tordu. Tu as disparu pendant six ans, maman. Six ans !


Ana baissa la tête, le visage triste.


- Et maintenant, continua Fariha. Tu t'associes avec un criminel international ! Un meurtrier ! Pourquoi, maman ?! Pourquoi ?!


Mais Fariha avait compris. Elle ne voulait juste pas l'admettre.


- Parce que Soldat 76… est Jack Morrison, déclara Ana.


Fariha pleurait. Elle avait l'impression que tous ses rêves d'enfant avaient été souillés et déformés d'une horrible manière.


- Je suis désolée, ajouta Ana. C'est parce que cette vie est aussi violente que je voulais que tu t'en tiennes éloignée…


- Je peux supporter la violence ! hurla Fariha. C'est savoir que ma mère est une hors-la-loi que je ne supporte pas !


- Fariha, parfois… parfois il faut désobéir pour rendre le monde meilleur.


- Non ! Je sais ce qui s'est passé ce jour-là…ce jour où tu as perdu ton œil ! Après l'attaque de Widowmaker, le commandant t'avait ordonné de te replier ! Mais tu voulais venger la mort de tes agents et tu es partie à sa poursuite en solitaire ! Si tu avais obéi, tu…


Elle s'arrêta soudainement. Avant de reprendre plus lentement :


- Voilà pourquoi il ne faut pas désobéir. Voilà pourquoi les ordres…sont les ordres.


Ana jeta son fusil par terre.


- Alors exécute-les, dit-elle. Gérard disait que tu avais reçu l'ordre de… de nous tuer. Je ne l'ai pas cru… jusqu'à ce que je voie ta commandante lui tirer dessus… Sur un civil désarmé, qui se trouvait immobile devant elle.


Le cœur de Fariha se serra. Mais elle ne put s'empêcher de penser que cela aurait été bien plus facile pour elle si Zarya avait fait le sale boulot à sa place.


- Mais tu l'as sauvé… dit Pharah d'une voix faible.


- Non. J'étais trop loin. C'est Jack. Il s'est interposé pour prendre le coup à sa place.


Fariha eut un frisson. Pourquoi avait-elle l'impression d'être le genre de méchante que sa mère affrontait autrefois ?


- Capitaine, dit la voix d'un officier de la BDI, parlant via son communicateur. Les membres d'Overwatch battent en retraite. Devons-nous les poursuivre ?


L'image de Reinhardt, inconscient et enchaîné, s'imposa à Fariha avec une netteté douloureuse. Non… pas lui…


- Négatif, répondit-elle. Sécurisez et nettoyez la zone.


- Quoi ? s'étonna l'officier. Eh… Demande confirmation de l'ordre, capitaine.


- Sécurisez et nettoyez la zone ! cria Fariha.


- 5 sur 5, capitaine, dit l'officier, avant de couper la communication.


- Merci, réagit Ana. Reinhardt et les autres ne méritent pas d'aller en prison.


Fariha prit le temps de souffler. De reprendre son calme. De retrouver ses esprits.

Cela ne fut pas très efficace.


- Mais toi… toi et le comman… toi et Morrison… vous… il a tué des soldats d'Helix… laissé des civils mourir…


- Je sais, Fariha. Il le sait aussi. Crois-moi quand je te dis que cela lui pèse. Je pense que…le moment venu… il se rendra de lui-même. Mais il doit d'abord découvrir la vérité.


- La vérité sur quoi ?


- Sur la chute d'Overwatch. Jack pense qu'il y avait une conspiration. Cette fille en Chine, Hai, avait des preuves. Mais Talon les a volées… Gérard dit pouvoir nous raconter toute la vérité. Et je le crois. S'il-te-plaît Fariha, laisse-nous partir. Si tu nous stoppes, personne d'autre ne fera la lumière sur cette histoire. Je te promets que quand tout sera terminé… nous irons nous rendre, pour répondre de nos crimes.


Fariha commençait à comprendre. « Ils pourraient causer bien trop de dommages s'ils devaient passer dans un procès. » lui avait dit le politicien.


Elle abaissa son arme.


- Vas-y, rejoint les autres.


- Merci, Fariha.


- Je le fais parce que c'est ce qui est juste. Parce que je ne veux pas être l'assassine de quelques corrompus qui tentent d'étouffer leurs crimes. Parce qu'entre voir deux criminels libres et deux criminels exécutés sans procès, je vous préfère libres… Mais en aucune façon, je ne le fais parce que tu es ma mère !


- Je comprends, dit Ana.


Malgré ses paroles, des larmes perlaient sur son visage.


Sans un mot, la vétérane ramassa son fusil. Puis, elle fit quelques pas.


- Quand tout cela sera terminé, dit Ana. J'espère… j'espère que nous pourrons de nouveau être une famille…


Fariha ne répondit pas. Ana attendit une bonne minute. Mais sa fille n'ajouta toujours rien. Alors elle partit.


Fariha poussa un immense soupir de soulagement.


Elle avait eu du mal à se retenir. Se retenir de dire, qu'elle aussi, espérait un jour retrouver sa mère.


***


Genji contemplait les ruines.


Partout où le cyborg posait les yeux, il ne voyait qu'impacts de balles, débris d'explosions, pierres noircis au contact de rayons d'énergies…


Cela avait dû être une sacrée bataille. Le côté aventureux de Genji regrettait de l'avoir manqué. Son autre côté se disait que certains orages valaient mieux être évités.


Son attention se porta sur les traces de pas. Il voyait quantité d'empreintes de bottes militaires, qui ne l'intéressait pas. Il vit aussi les gigantesques traces de Reinhard, celles profondes de Torbjörn, le pas léger, presque imperceptible, de Tracer, quelques rares empreintes d'Angela…


Et des traces de chaussures de ville, d'un luxe certain. Celui qui les portait avait couru tout le long du champ de bataille, avant de s'écarter, portant un militaire sur ses épaules. Ils n'avaient que quelques heures d'avances.


Genji se rapprochait.


***


- …et 49 a été capturé par la BDI, finit Reaper, achevant la liste des pertes.


Il se trouvait dans un transport de Talon, parlant à un communicateur. Avec les forces de la BDI occupées à combattre l'escouade de Reinhardt, il avait été facile aux terroristes de se regrouper et de rejoindre leurs appareils.


- Cela est regrettable, répondit la voix. Mais il y a encore une possibilité de succès. Nos sources à la BDI nous indiquent qu'ils ont perdu la trace de Lacroix et que les agents d'Overwatch ont tous été lourdement blessés. Cela les retire de l'équation.


- Nous continuons la traque alors ?


- Oui. Seulement vous et Widowmaker. Un déploiement de force plus conséquent risquerait d'être repéré par la BDI. Est-ce que 49 vous a donné de quoi parer à l'éventualité d'une trahison de Widowmaker ?


- Oui.


- Parfait. Mettez-vous en route alors.

***

- Rappel : hier, un violent combat a opposé la toute nouvelle BDI à d'anciens membres d'Overwatch et aux terroristes de Talon. Après une rude bataille, les forces de la BDI sont restées maîtres du terrain et sont parvenu à neutraliser de nombreux terroriste. La capitaine Fariha Amari s'est particulièrement distinguée, capturant elle-même l'Agent 49, membre clé de Talon.


Ana éteignit la radio. Elle était dans un camion, conduit par Gérard. Le corps inconscient de Jack se trouvait derrière eux.


Après la bataille, Ana avait fait du mieux qu'elle pouvait pour soigner son vieil ami, appliquant ses propres nanites médicales et pansant sa plaie. Mais rien n'y faisait. Jack ne se réveillait pas. Gérard et elle l'avaient porté jusqu'au village le plus proche. Là, l'espion avait négocié avec les habitants et finit par obtenir un camion, ainsi que des vivres.


- J'ai transféré beaucoup d'argent sur leurs comptes bancaires, avait-il expliqué à Ana. Ce camion nous permettra d'amener le commandant à un bon médecin. J'en connais un près de Bordeaux.


Depuis la fin des combats, cela avait été ses seules paroles. Ana elle-même était trop marquée par sa conversation avec Fariha pour communiquer. Et elle était aussi inquiète pour sa fille, craignant que ses supérieurs ne la punissent pour ne pas avoir poursuivi Reinhardt…et l'avoir laissé partir elle.


Mais ce message à la radio l'avait rassurée. Fariha était vue comme une héroïne maintenant. La nouvelle icône de la BDI. Cette image la protégerait.


- Est-ce que ça va, Gérard ? demanda-t-elle finalement.


- Tu sais très bien que non.


- Oui. Mais jusque-là, tu parvenais à rire de tes malheurs et à garder le sourire. Qu'est-ce qui a changé ?


- Et toi, est-ce que tu vas bien ? Ton meilleur ami se tient derrière nous, plongé dans un coma dont nous ne savons pas s'il va en sortir un jour.


- Je suis très inquiète pour lui. Mais je sais que le manifester ne servirait à rien. Nous faisons ce qu'il faut pour l'aider et cela me suffit à rester concentrée.


Gérard resta silencieux pendant quelques secondes.


- Je… je ne méritais pas qu'il fasse ça.


- Ce n'était pas une question de savoir si tu le méritais ou non. C'était une question de faire ce qui était juste. De ne pas laisser mourir un innocent.


- Mais Ana… je ne suis pas innocent…


L'égyptienne laissa passer un court silence. Au fond d'elle-même, elle avait gardé l'espoir que Gérard n'ait effectivement rien à se reprocher. Que tous les mauvais signes qui indiquaient le contraire ne soient rien de plus que des mauvais signes. Mais maintenant qu'il l'avouait lui-même…


- Tu m'as pourtant assuré n'avoir jamais trahi Overwatch, dit-elle. J'ai peine à croire que tu m'aurais menti.


- Et je ne l'ai jamais fait. Mais j'ai commis bien d'autres crimes…


*Il y a onze ans*


- Gérard, as-tu déjà entendu parler de Talon ?


La question avait été posée par Bianca. Elle et l'espion se trouvaient dans une salle de réunion, au quartier général Suisse. Gabriel Reyes était aussi présent dans la salle, observant les deux d'un air amusé.


- C'est une organisation terroriste et mafieuse. Ils se drapent dans une stupide idéologie disant que les conflits rendent plus puissant. Mais à la vérité, ils ne sont motivés que par la violence et l'argent. Ceci dit, ils ont accès à des agents compétents et à des technologies de pointes. Ils représenteraient une sérieuse menace, s'ils n'étaient désorganisés par des luttes internes.


- Vingt sur vingt, dit Bianca. Je vois que ton séjour à l'état-major n'a pas amoindri tes réflexes d'espion.


- Merci. Mais Gabriel et toi n'avaient pas organisé cette petite entrevue uniquement pour me faire dire des choses que vous savez déjà ?


- Non, en effet, répondit l'italienne. Vois-tu, les fameuses luttes internes dont tu parles, et bien elles nous donnent accès à certaines possibilités…


- Vous voulez en profiter pour attaquer Talon et la détruire ?


Gabriel rigola.


- Non, dit-il. Pas du tout.


- Nous voudrions que tu rejoignes Talon, ajouta Bianca.


- Pardon ? s'exclama Gérard.


- Nous voudrions que tu rejoignes Talon, répéta Bianca.


L'espion la regarda avec un air stupéfait.


- Avec les luttes internes qui font rage là-bas, expliqua l'italienne, un type intelligent, comme toi, pourrait facilement atteindre un haut rang dans leur organisation.


- Donc c'est une mission d'infiltration, dit Gérard. Vous voulez que je joue aux agents doubles.


- Pas spécialement, répondit Reyes. Disons plutôt… intermédiaire.


- Comme tu le sais, ajouta Bianca, je suis très friande de technologies de pointes. Et Talon en a des plutôt pas mal que je voudrais acquérir. Quant à notre ami Gabriel, il y a quelques conflits qu'il voudrait provoquer. Et Talon serait l'outil parfait pour ça.


- L'ONU bride trop Jack, expliqua le chef de Blackwatch. Il y a certains ennemis que nous n'avons pas le droit d'attaquer. Alors je veux les forcer à nous attaquer. Je ne pense pas que les membres de Talon seraient contre provoquer quelques combats.


- Je refuse, dit Gérard. Ce que vous proposez, c'est jouer avec le feu. Est-ce que l'on vous a appris l'histoire d'Al-Qaïda ? Chaque fois que des services secrets ont tenté de manipuler des terroristes, cela à mal finit.


- Allons, Gérard, répondit Gabriel. Ne nous force pas à devenir menaçants. Après tout, nous avons vécu tellement de choses ensemble. Cette opération contre les Shimadas. Toutes ces fois où je t'ai prêté des agents pour que tu fasses de petits meurtres clandestins…


- Ana m'avait demandé de te surveiller après ton recrutement, ajouta Bianca. J'ai toute une liste de…trucs, effectué par ton réseau. Jusque-là, je n'ai pas jugé utile de lui la monter. Mais, tu me connais. Ça m'arrive de changer d'avis.


Gérard baissa la tête.


- Pourquoi moi ? demanda-t-il.


- Parce que tu es le seul capable de grimper rapidement les rangs de Talon, dit Gabriel. J'ai quantité de tueurs compétents dans Blackwatch. Mais personne avec l'étoffe d'un chef.


- Bon… ce n'est pas comme si j'avais le choix, n'est-ce pas ?


- Pas vraiment, répondit Bianca. Bon, nous irons voir Morrison tout à l'heure. On lui dira que j'ai de nouveau besoin de toi à la section renseignement et que tu es d'accord pour bouger. Ne le prends pas mal, mais je ne pense pas qu'il sera triste de te voir quitter l'état-major…


*Aujourd'hui*

Ana écoutait attentivement.


Gérard lui avait raconté toutes les fautes qu'il avait commises lors de sa carrière à Overwatch. Les actions illégales lors de l'opération en Europe centrale, les manipulations qui avaient causées la mutilation de Genji, quantité d'assassinats illégaux pour faciliter des opérations ou négociations. Et maintenant ça…


- Donc, tu as rejoint les rangs de Talon ?


- Oui. Et comme prévu, j'ai rapidement monté en grades, jusqu'à faire parti de leur petit conseil de dirigeant. Pour en arriver là, j'ai dû commettre quantité de crimes… Blanchir de l'argent, trafiquer des technologies illégales, commanditer des meurtres… C'était une des pires périodes de ma vie.


- Que s'est-t-il passé ensuite ?


- Gabriel et Bianca ont utilisé mon poste pour atteindre leurs propres objectifs. Mais avec le temps, les conflits au sein de Talon ont cessé. Ils sont devenus une menace de premier plan pour Overwatch. Ma position n'était plus tenable. Alors… j'ai doublé tout le monde.


- Comment ça ?


- Tu te souviens de cette ancienne employée d'Omnica Corporation ? Celle qui m'a fabriqué Assistant ?


- Oui.


- Et bien je lui ai demandé me réaliser un virus. Un virus IA.


Ana fronça les sourcilles. La création d'intelligence artificielle était strictement encadrée depuis la crise des omniums. L'égyptienne ne savait que trop bien les dégâts que pouvait causer une IA défaillante.


- Sa fonction était simple, expliqua Gérard. Me permettre d'accéder aux renseignements de Talon, même après que je les eus quittés. Cela fut un succès total. Grâce à ce virus, j'avais accès à l'ensemble de leurs données, en temps réel.


- Mais… ils n'ont pas détruit le virus ?


- Ils ont essayé. Mais comme c'était une IA, le virus réussissait toujours à survivre et à s'adapter. La seule solution pour eux aurait été de reconstruire toutes leurs infrastructures informatiques de zéro. Ce qui était impossible bien sûr. Le mieux qu'ils ont pu faire a été de crypter leurs données. Mais ça ne faisait que me ralentir : avec suffisamment de temps, mon réseau était capable de déchiffrer leur code.


- Je comprends mieux pourquoi tu étais aussi efficace contre Talon.


- Oui. J'avais l'outil parfait pour les détruire. Il ne me restait plus qu'à faire jouer mes soutiens politiques, enfin ceux d'Amélie, pour réintégrer l'état-major et obtenir la gestion de ce dossier. Évidemment, Gabriel était furieux. Mais il n'y avait plus rien qu'il puisse faire. Moi aussi je m'étais mis à collecter des preuves de ses actions illégales.


- Et Bianca ?


- Elle s'est rendue compte que je pouvais accéder au grade de commandant et que cela lui serait très avantageux. Alors elle m'a soutenu. De toute manière, je lui avais déjà donné les technologies qu'elle voulait.


- Comment une telle affaire a-t-elle pu rester cachée aussi longtemps ? Je veux dire… tout le linge sale de Gabriel a été exposé au monde. Mais toi tu as été membre de Talon et personne n'en a jamais entendu parler ?


- Parce que lorsque j'ai infiltré Talon, j'ai tout fait pour cacher mon identité. Seule les autres dirigeants finirent par savoir qui j'étais. Et ils ont tout fait pour étouffer l'affaire. Ils n'avaient pas envie que le monde sache à quel point je les avais bernés… ni que leur organisation avait une telle faille.


- Car le virus est toujours actif ?


- Oui. Il était vraiment bien conçu. J'ai reçu un lot de données cryptées dès que je suis sorti de cette base de l'ONU.


- Pourtant, j'ai entendu dire que Talon avait recruté la meilleure hackeuse au monde.


- Tu dois parler de Sombra. J'ai moi aussi pensé qu'elle serait capable de détruire ce virus. Mais apparemment, c'est au-dessus de ses talents. En y réfléchissant, ce n'est pas si surprenant que ça : ce virus a été conçu par une des personnes qui a créé les omnics.


- Et donc, toi seul peut le désactiver ?


- Oui. C'est pour ça que Talon me veut absolument vivant.


Ana ne répondit pas. Pendant de longues minutes, le seul bruit audible fut celui du camion.


- Quand j'ai su ce que Gabriel a fait, commença l'égyptienne, cela m'a fendu le cœur. Savoir que Bianca et toi avez aussi commis le même genre d'abus…


Elle ne finit pas sa phrase. Elle n'en avait pas le courage.


- Le commandant aurait dû me laisser mourir, dit tristement Gérard.


- Non, dit Ana d'un ton déterminé. Jack a fait ce qui était juste.


L'espion ne répondit pas, se contentant de contempler le volant avec un air coupable.


- À toi de te montrer digne de son acte, conclut l'égyptienne.

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