Le Poids de nos Erreurs

Chapitre 14

3372 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/07/2017 04:01

Lorsque Ana se réveilla, son premier réflexe fut de regarder la table holographique : les drones espions suivaient toujours leur appareil, tandis qu'il restait encore la moitié de l'Atlantique à traverser.

Puis, Ana observa ses deux compagnons. Gérard dormait encore, tandis que Jack montait la garde. L'expression amicale qu'il arborait avait disparu, remplacé par l'air habituel de Soldat 76 : une rage ardente, contenu à grande peine. Ana eu un pincement au cœur.


- Je prends la relève, dit-elle simplement.


Jack hocha la tête et partie dormir à son tour. Ana se mit à surveiller le tableau de bord, laissant ses pensées vagabonder. Encore une fois, elle ne put s’empêcher de se demander ce qui se serait passé si elle ne s’était pas fait passer pour morte pendant six ans. Aurait-elle pu empêcher Jack et Gabriel de s’entre-tuer ? Est-ce que son absence avait condamné Overwatch ? Ana ne put s'empêcher de frissonner.


Elle se leva, vérifia que Jack dormait bien, puis s'approcha de Gérard, qu'elle secoua doucement.


- Hum ? demanda-t-il en retirant ses bouchons de cire.


- Je voudrais te parler, chuchota Ana.


- Très bien.


Ils retournèrent au centre de l'appareil et s'assirent face à face.


- De quoi souhaites-tu discuter ? demanda-Gérard.


- De ta femme, répondit Ana.


- Je suppose que c'était inévitable, répondit-il, une expression peinée sur le visage. Sache que je suis désolé pour ce qu'elle a fait à ton œil, ainsi que pour la mort d'Al Farouk et de Bayless.


- Comment sait-tu qu’elle est devenu Widowmaker ? Son visage n'a jamais été révélé au grand public.


Gérard eu un sourire triste.


- C'est mon travail d'être bien renseigné.


- Si tu pouvais m'épargner tes phrases d’accroche pour donner une vraie réponse, je t'en serais reconnaissante.


- Encore une fois, tu ne me croirais pas si je disais la vérité. Cela fait partie des informations que tu découvriras dans mes archives.


- Admettons. Mais il y a toujours une chose que je ne comprends pas, Gérard.


- Quoi donc ?


- Même si le rapport de force dans ton couple était plutôt déséquilibré…


- Je te remercie pour ton tact.


- ...pour ne pas dire que tu étais totalement aux pieds d’Amélie, à faire ses quatre volontés.


- Tss. Cette mesquinerie ne te sied guère, Ana.


- Comment toi, notre meilleur analyste de personnalité, n'a pu remarquer que sa femme avait rallié Talon ?


Il eut un sourire triste.


- Amélie n'a jamais rallié Talon.


Ana haussa un sourcille.


- Comment est-elle devenue Widowmaker alors ?


- Encore une fois…


- Je ne te croirais pas si tu m'expliquais. Est-ce que tu n’utiliserais pas cette excuse pour cacher ta liaison avec Angela ?


Gérard eut un sourire amusé.


- Tu n'es pas sûr de toi et tu tentes de me piéger, répondit-il.


- Il serait plus exact de dire que je n'ai jamais cherché à creuser la question, par respect pour vos vies privées. Mais je me souviens très bien de comment elle te regardait, lors de la mission en Europe Centrale. C'était les yeux d'une femme amoureuse.


- Tu as toujours été très observatrice.


- Et ta femme as toujours été très possessive.


- Hum, tu mises sur un crime passionnel donc ?


- Oui. Et j'aimerais bien avoir une vraie réponse cette fois.


- Vois-tu Ana, il y a certain couple où tromper son conjoint est considéré comme une déclaration de guerre, qui justifie les pires vengeances. Et il y en a d'autres où l'on peut tolérer qu'un des membres est une courte aventure avec quelqu'un d'autre. Tant que cela reste une courte aventure.


Ana eu un regard dubitatif.


- Et tu vas vraiment me faire croire que toi et ta femme appartenaient à la deuxième catégorie ?


- Je sais que c'est dur à croire mais pourtant c'est le cas. Amélie n'a jamais été du genre à se laisser enfermer dans des carcans. Et certaines de mes missions nous imposaient de longues séparations.


- Alors elle aussi a eu des « aventures » ?


- Oui. Une avec Adelardo notamment.


Le visage d'Ana fut traversé d'un éclair de compréhension.


- Alors c'était ça tes fameuses « raisons » … Je comprends mieux pourquoi il avait si peur de toi.


Gérard partie sur un léger rire.


- A la vérité, j'avais presque pitié de lui. Comme tu l'a dit, Amélie arrivait déjà à me faire faire ses quatre volontés. Alors Adelardo...je n'ose imaginer. Mais il était trop tentant de le taquiner.


- D'accord...j'aurais une autre question pour toi.


- Hum, c'est un peu à mon tour, tu ne crois pas ?


- Si tu veux.


- Comment peux-tu encore suivre Morrison après ce qu'il a fait ?


La question mit Ana mal à l'aise. Elle resserra instinctivement ses bras et ses jambes.


- C'est mon ami et il a besoin d'aide, dit-elle.


- J'ai été honnête avec toi, Ana, dit Gérard, très calmement. Je mérite la vérité.


La vétérane fit une grimace.


- Je pense que tu la connais déjà.


- En effet.


Il marqua un court silence avant d’ajouter :


- C’est fascinant comme la culpabilité peut être un aussi puissant moteur.


Ana ne répondit pas. Pendant quelques secondes, il n'y eu que le silence.


- Tu sais que c'est une grave erreur de rester avec lui ? reprit Gérard.


- Je ne suis pas du même avis.


- Morrison est consumé par la vengeance. Il va devenir de plus en plus extrême, jusqu’à en mourir. La seule manière pour lui de guérir serait de poser ses armes et de commencer un traitement psychiatrique de longue durée...mais nous savons tous les deux que ça n'arrivera pas.


- Tu sous-estime Jack.


- Et toi tu surestime l'humanité. J'aurais pensé que la trahison de Gabriel t'aurait rendu moins naïve.


- Nous verrons bien.


Gérard eu un sourire triste.


- Toi peut être. Moi...je serais mort avant.


Nouveau silence.


- Tu le pensais capable de me tuer, ajouta Gérard.


- Mais il ne l'a pas fait. C'est aussi pour ça que je lui fais encore confiance.


- Tu ne pourras pas dire que personne ne t’a prévenu. Enfin, à toi de poser ta question.


- Pourquoi t'es-tu marié avec Amélie ?


- Pour son héritage.


- Quoi ?! s’exclama Ana, indignée.


Un léger rire lui répondit.


- Je ne pensais pas qu'il serait aussi facile de te piéger.


Ana soupira lourdement.


- Tu es fatiguant, Gérard.


- Désoler maman, répondit-il avec un clin d’œil.


- Est-ce que tu veux bien répondre, s'il te plaît ?


- Nous nous aimions, tout simplement. Enfin, ses parents ont fait pression pour que notre liaison se concrétise. Mais ni elle ni moi n'aurions jamais accepté si nous ne le voulions pas aussi. Dieu merci, on ne peut plus forcer un mariage en France.


- Mais vos caractères sont tellement opposés. Et elle était si difficile à vivre.


- Te voilà bien critique. Pourtant, tu t'entendais bien avec Amélie, autrefois.


- Ma sympathie envers elle a beaucoup diminué depuis qu'elle a rejoint Talon, t'a assassiné, m'ai tiré dessus et...je t'épargne le reste de la liste.


Une étincelle de colère apparut dans l'œil d'Ana.


- J'ai l'impression qu'elle s'est moquée de moi pendant tout ce temps et que tu es un fou d'avoir aimé une telle femme.


Gérard perdit son air joyeux pour afficher une expression nostalgique.


- Je devais en effet être un peu fou. Amélie avait son caractère.


- Son caractère… C'était une vraie peste, oui. Elle était arrogante, mesquine et dominatrice.


Le français se mit à regarder un peu au loin, l’air rêveur.


- Certes, admis Gérard. Mais s'était aussi une femme pleine d'énergie, généreuse et protectrice. Elle rayonnait de vie. Ce que Talon lui a fait...c'est abominable.


Ana plissa les yeux.


- Qu'est-ce que Talon lui a fait ?


Gérard afficha le regard de celui qui en avait trop dit.


- Tu ne me…


- Arrête avec ça. Que tu ne veuilles pas avoir à répondre sur la chute d'Overwatch est légitime. Mais ta femme est devenue la meilleure assassine de Talon. Elle m'a prise mon œil, a tué mes agents et tant d'autres. Si tu sais quelque chose, tu as le devoir de me le dire.


Gérard hésita quelques secondes.


- Ils lui ont lavé le cerveau, dit-il finalement.


Ana écarquilla les yeux de surprise.


- Comment ça ?


- Je ne connais pas les détails du processus. Mais ses effets, si. Le plus important est de lui donner une loyauté totale envers Talon. Mais s'est aussi le plus fragile et le plus difficile à maintenir. Pour éviter qu'Amélie le détruise, ils ont bloqué ses souvenirs et inhibé ses émotions.


- Je l'ai pourtant déjà vu exprimer de la joie, de la colère ou de la moquerie.


- Inhiber ne veut pas dire supprimer. Ses émotions réapparaissent de temps en temps. Surtout en combat.


- Hum, c'est donc pour cela que tu avais tous ses livres de neuroscience dans tes appartements, à la base de l'ONU ?


- Comme je le disais, tu as toujours été très observatrice.


- Mais si elle combattait contre son grès...pourquoi n'es-tu pas partie l'aider depuis toutes ses années ? Tu aurais pu t'évader quand tu le voulais.


- J'ai déjà échoué à battre Talon alors que j'avais toute les ressources d'Overwatch derrière moi. Qu'est-ce que tu aurais voulu que je fasse seul ?


- C'est pour ça que tu as abandonné ?


Le regard de Gérard se remplit de tristesse.


- Non, dit-il. Il y a autre chose encore. Pire. Bien pire.


Ana se mit à réfléchir.


- Tu m'as dit que Talon avait bloqué ses souvenirs et ses émotions. Pas qu'ils en avaient ajoutés.


- Exactement.


- Mais alors, ça veut dire que sa passion pour le meurtre…


- ...est de naissance, compléta Gérard.


Ana afficha une expression horrifiée.


- Et tu n'étais pas au courant ?


Gérard eu un sourire triste.


- Mais bien sûr que j'étais au courant…


*Il y a dix-neuf ans*


Amélie avançait à grand pas, une expression agacée sur le visage. Gérard marchait juste derrière elle, un sourire tranquille aux lèvres. La rue où ils se trouvaient était sale, avec des murs couverts de tag et mal éclairé. Heureusement, la lune était pleine, donnant une bonne lumière à la scène.


- Ce n'est pas si grave tu sais, dit Gérard. Il faut parfois essayer quelque chose pour se rendre compte que l'on ne l’aime pas.


- Reste que je nous ai gâché la soirée à tous les deux, répondit Amélie.


Ses parents lui avaient toujours interdit d'aller dans ce quartier, à cause du fort taux de criminalité qui y régnait. Évidemment, ça n'avait fait qu'augmenter son envie de s'y rendre, d'autant qu'elle avait entendu toute sorte de rumeurs sur les boîtes de nuit locales.

Amélie avait donc décrété qu'elle et Gérard se rendrait là-bas pour cette soirée. Son compagnon avait marqué un temps d'hésitation, avant de retrouver son sourire confiant et d'hocher la tête.

Mais les rumeurs s'étaient avérées aussi fausse que les lieux étaient décevants. Amélie regrettait amèrement sa décision.


- Une soirée passé avec toi n'est jamais un gâchis, dit Gérard en lui prenant délicatement la main, avant d'embrasser cette dernière.


Ce geste arracha un sourire à Amélie. Elle avait vraiment beaucoup de chance d'avoir rencontré Gérard. Il réussissait à rester calme et agréable en dépit des sautes d'humeurs de sa compagne, ce qui ne faisait que renforcer son charme.


- Ooooo, comme vous êtes mignons.


Une poignée de silhouettes venaient d’apparaître d'une ruelle proche. C'étaient des adolescents et jeunes adultes, habillés d'un mélange disparate d'habits sales et de mauvaises qualités.


- Alors, on s'est perdu ? dit leur meneur d'un ton ironique.


A ces paroles, Amélie ne put s'empêcher de sentir naitre une boule dans sa gorge. Et de s'en vouloir aussitôt pour cette marque de faiblesse.


- Oui, en effet, dit Gérard avec un sourire charmant. Pourriez-vous nous indiquer le métro le plus proche, s'il vous plaît ?


Le meneur rigola.


- Ok. Si vous nous donnez votre fric.


Comme Amélie avait fait le mur, il n'y avait aucun garde du corps pour la protéger. La boule qu'elle avait dans la gorge atteignit son estomac. Qu’elle avait été stupide de les faire venir ici !


- Écoutez, dit Gérard, je suis sûr que vous pensez avoir touché le gros lot en tombant sur le jeune couple naïf venu s’encanailler. Mais ce n’est pas le cas. Je suis membre des forces de sécurités nationales et de ce fait apte au combat. Vous n’obtiendrez rien de nous.


Ces paroles ne rassurèrent pas Amélie. Elle savait que Gérard était membre des services secret. Mais il avait lui-même admis qu’il travaillait derrière un bureau, en lui précisant bien que les espions n’avaient rien à voir avec l’image qu’en donnait James Bond. C’étaient des grattes papiers plus que des combattants.


- Connerie ! répondit le meneur.


- Est-ce que j’ai l’air d’avoir peur de vous ? dit Gérard.


Le chef hésita quelques secondes, troublé par la tranquille confiance de l’espion.


- Je vais te montrer un truc qui fiche la trouille ! dit-il soudainement, en plongeant sa main droite dans sa poche.


Il en sortie un pistolet, un petit modèle de faible qualité, le pointa sur Gérard et…se prit le pied de ce dernier, en plein sur sa main droite. Le choc lui fit lâcher son arme, qui tomba au sol, juste à côté de l’espion. Amélie sentie la boule dans son ventre disparaître.


- Vous devriez partir, dit Gérard.


Mais le meneur n’en fit rien, lui fonçant dessus à la place. Amélie vit son compagnon se mettre en garde avant de se saisir du criminel et de le détourner vers un autre membre de la bande. Puis, elle sentie deux mains l’agripper aux bras.


- Lâchez moi ! cria-t-elle, une pointe de peur dans la voix.


Une autre membre de la bande l’avait agrippé. Amélie ne savait pas comment réagir. Le seul sport de combat que ses parents lui avaient autorisé de pratiquer était l’escrime, qu’Amélie avait rapidement abandonné pour se concentrer sur la danse. Aussi resta-elle totalement tétanisée. Comme elle détestait cette sensation ! Cette perte de contrôle.


Profitant de son inaction, la criminelle attaqua, d’un coup de pied au ventre. La douleur sortie Amélie de sa torpeur. Elle se mit à répliquer frénétiquement, frappant de ses mains et de ses pieds. Si elle ne savait pas se battre, sa pratique intensive de plusieurs sports lui avait donné un excellent physique. La criminelle, bien plus faible, fut prise de court et forcé de la lâcher.


Mais cela ne suffisait pas à Amélie. Humiliée par cet instant d’impuissance, elle voulait se venger. Cette fois se fut elle qui agrippa son adversaire, avant de la plaquer au sol. Déséquilibré par sa propre attaque, Amélie tomba également.


Mais cela ne fit pas cesser sa colère et elle se remit à frapper frénétiquement. Face à tant de violence, la criminelle ne tarda pas à sombrer dans l’inconscient. Tout à sa rage, Amélie attrapa le pistolet par terre, avant de le pointer sur la jeune femme.


Ce fut alors comme si le temps s’était arrêté. Amélie se rendit compte qu’elle pouvait tuer une autre personne. Un simple geste et une vie prendrait fin. Par son pouvoir. À cette pensée, un frisson de plaisir la parcourut. Lentement, elle commença à presser la détente.


Puis, Gérard lui arracha le pistolet des mains.


- Amélie ! cria-t-il, une expression de pure panique dans la voix.


Entendre son compagnon la tira brusquement de ses pensées. C’était comme émerger d’un rêve. Un rêve que l’on aurait aussitôt oublié.


- Est-ce que ça va ? demanda Gérard, plus doucement.


- Oui…oui je vais bien.


Il lui tendit sa main et l’aida délicatement à se relever. Autour d’eux, il y avait quatre membres de la bande, tous inconscient. Les autres avaient dû s’enfuir.


- Tu te bats bien, dit Amélie.


- Je pratique l’Aïkido depuis les émeutes de la Crise, expliqua Gérard. Mais Amélie, écoute-moi attentivement, il ne faut que pas que tu touches les armes de ce genre de truand, regarde…


Il lui montra une rayure sur le pistolet.


-…c’est là que devrait trouver son numéro de série. C’est une arme illégale. Ce genre de malfrat ne peut se procurer que ça. Le simple fait d’en posséder une est un crime.


Amélie regarda le pistolet avec une étrange fascination, des échos de ce qu’elle avait ressentie lui revenant en mémoire. Gérard rangea brusquement l’objet dans sa poche, une expression inquiète passant fugitivement sur son visage.


- Je le donnerais demain à la police, poursuit-il. J’ai quelques contacts parmi eux. Ils le feront discrètement détruire.


Il fit un clin d’œil avant d’enchainer :


- Mieux vaut que tes parents ne sachent pas que nous étions ici, n’est-ce pas ?


- Oh je ne sais pas, répondit-elle d’une voix taquine. Leur réaction serait amusante. Et j’aimerais beaucoup voire si tu sauras déjouer de nouveau système de sécurité.


Gérard se mit à rire, tandis qu’ils s’éloignaient.


*Aujourd’hui*


Ana était totalement stupéfaite.


- Cela veut dire que depuis tout ce temps, tu savais qu’elle avait…


- Une maladie mentale, compléta Gérard. Tu sais, ce n’était pas si grave. Il y a beaucoup de personnes qui ont des troubles psychologiques qui causeraient problèmes si on leur donnait une arme. C’est pour cela qu’il y a des tests de psychologie avant de rejoindre l’armée.


Il prit une expression très sombre, avant d’ajouter :


- Tant qu’Amélie menait une vie paisible, il n’y avait rien à craindre. Mais en lui donnant une arme, Talon a ouvert la boite de pandore. Désormais, elle est totalement sous l’emprise de cette folie.


- Il doit bien y avoir un moyen de la soigner ?


- Comme pour Morrison. Il faudrait qu’elle pose son arme et accepte de participer à un traitement psychiatrique, qui pourrait durer des mois, voire des années. Tu penses qu’elle accepterait ?


Ana ne répondit pas. Ils connaissaient tous les deux la réponse.


- Voilà aussi pourquoi je n’ai rien fait, dit Gérard. Car même si j’arrivais à retrouver Amélie et à lui retirer ce que Talon a mis dans son cerveau…elle resterait Widowmaker. Jamais plus je ne retrouverais la femme que j’aimais.

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