Le Poids de nos Erreurs

Chapitre 4

3862 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/05/2017 17:49

Hai plaça une plante verte, près de son ordinateur, la dernière décoration de sa nouvelle chambre. Puis, elle prit quelques secondes pour observer la pièce. Satisfaite de l’état des lieux, elle sortit pour rejoindre la cour de la base.


Cette dernière était un large espace à l’air libre, constitué de petit jardins, terrains de sports et même d’un cinéma en pleine air, actuellement en train de diffuser une chaine d’information.


Il y avait dans la cour toute sorte d’individus. Certains étaient de de simple civil : lanceurs d’alertes, comme elle, anciens informateurs, proches de personnalités importantes…la menace qui pesait sur leurs vies les avaient contraints à se cacher ici.


Mais beaucoup étaient de criminel très dangereux. Ils faisaient peur à Hai. Avec sa petite silhouette, elle était minuscule comparée à eux. Et ses cheveux verts la rendait particulièrement visible.


Lors de ses premiers jours au sein de ses bases secrètes de l’ONU, Hai avait été surprit qu’on loge les simples civils, comme elle, non loin de criminel endurcis. On lui avait expliqué qu’autrefois, ce n’était pas le cas mais que des contraintes budgétaires avaient contraint l’ONU à fermer certaines bases et à regrouper leurs résidents. Les états donnaient beaucoup moins d’argent depuis la chute d’Overwatch.


Heureusement, il y avait aussi plusieurs dizaines de drones gardes, de forme humanoïde, qui surveillaient la cour avec attention. Leur présence rassurait beaucoup Hai.


- Bonjour, vous êtes bien mademoiselle Yin, n’est-ce pas ?


La voix était amicale, confiante. Son anglais comportait un léger accent français, très charmant. Hai se retourna dans sa direction. Et elle écarquilla les yeux.


- C’est…c’est impossible, dit-elle.


- Allons mademoiselle, lui répondit Gérard. Après ce que vous avez vécu en Chine, je pensais que vous seriez plus habitué à l’extraordinaire.


Le français avait une apparence similaire à celle de sa période de gloire. Même le drone garde du corps derrière lui était exactement le même qu’à l’époque.


- Vous avez été déclaré mort il y a sept ans.


- Qui vous dit que je ne suis pas un clone ? Ou une doublure ?


- Eh…ce ne serait pas plus surprenant qu’un gorille parlant ou qu’une femme qui remonte le temps, admit Hai. Mais…est-ce que vous êtes un clone ?


Il lui fit un sourire charmant.


- Si je l’étais, pensez-vous que je le saurais ?


- Oh…et bien…hum…je suppose que non.


- Allons, je vous taquine, mademoiselle, dit-il en riant légèrement.


Gérard marqua une pause avant de demander :


- Vous plairait-il de discuter autour d’un verre ? Je suis très curieux de vos aventures.


Pouvoir parler avec un membre clés d’Overwatch aurait dû enthousiasmer Hai au plus haut point. Mais… il y avait quelque chose qui n’allait pas. Une impression diffuse, qui lui disait que le français était louche. Elle ne pouvait pas dire précisément pourquoi mais son esprit commençait à assembler les morceaux.


- Oui, dit-elle néanmoins.


L’absence d’enthousiasme n’empêchait pas la curiosité. Hai resterai prudente.


Gérard lui fit signe d’avancer vers les logements. Ils passèrent à côté de l’écran en pleine air, entendant au passage quelques paroles de la chaine d’information :


- Les Nations Unis ont désormais remis un mandat au général Pranciškus, autorisant son armée à administrer la Pologne, la République Tchèque et les états baltes, jusque à que la paix y soit ramenée. De nombreuses ONG ont aussitôt réagit en rappelant les nombreuses violations des droits de l’homme dont s’est rendu coupable le général et ses troupes. L’ONU c’est défendu en mettant en avant le rôle stabilisateur de Pranciškus dans la région.


- La realpolitik, là où le cynisme devient un art, commenta Gérard.


Hai ne put que sombrement hocher la tête.


Soudainement, une demi-douzaine d’individu bloqua leur avancé. Ils étaient musclés et habillés de vêtement simple et court, qui laissait voir de nombreux tatouages. Le drone de Gérard s’interposa entre eux et son maitre.


- Vous devriez pas trainer avec ce type dit leur meneur à Hai, en montrant le français du menton.


- Et c’est le trafiquant de drogue qui donne des conseils de fréquentation ? répondit Gérard avec humour.


- Moi je n’ai jamais caché qui j’étais !


Le français eu un léger soupire. Il fit signe à un drone de sécurité.


- Ces messieurs m’importune, dit-il à l’automate.


- S’il vous plaît, dit le drone au trafiquant, veuillez cesser de déranger les autres résidant de ce complexe.


Le groupe se dispersa en grommelant. Hai et Gérard reprirent leur chemin. Cette petite altercation n’avait fait que renforcer la méfiance de la jeune femme.


- Qui étais-ce ? demanda-t-elle.


- Un chef de cartel. Du temps d’Overwatch, j’ai infiltré son organisation moi-même et il m’en veut d’avoir joué les agents doubles. Par malchance, il a eu la bonne idée de livrer ses fournisseurs, ce qui l’a fait tomber ici.


Hai n’était pas entièrement convaincu, mais elle n’ajouta rien.


Ils arrivèrent aux appartements du français. C’était au moins deux fois plus grand que ce à quoi Hai avait droit. Il y avait notamment une très large bibliothèque. La jeune femme vit dedans toute sorte d’ouvrage. Mais il y avait une très large section consacrée à la médecine, et plus particulièrement aux neurosciences.


Hai et Gérard s’installèrent dans un confortable salon, où le drone garde du corps leur servit une bouteille de vin, un bourbon d’après l’étiquette.


- Il me semble que les chinois préfèrent le vin rouge, n’est-ce pas ? demanda Gérard.


- Comment avez-vous fait pour obtenir ce vin ? répondit Hai.


- Le directeur de la base m’aime bien.


- Monsieur veut dire par là qu’il a demandé un traitement de faveur en utilisant un chantage moral, précisa le drone, d’une voix extrêmement polie.


Gérard poussa un petit soupir.


- Le directeur est un omnic, expliqua-t-il. J’ai…donné un petit coup de pouce pour le passage d’une loi favorable aux réfugiés omnic, en France, et il me revaut ça. C’est tout, finit-il en souriant.


Toute cette histoire allât encore alimenter la méfiance de Hai. Elle préféra ne pas toucher à son vin, même après avoir vu le français en boire une gorgée.


- Permettez-moi de vous dire que j’ai le plus grand respect pour vous, poursuivit Gérard. Devenir lanceuse d’alerte n’a rien d’un choix facile.


- Merci, répondit Hai, d’un ton un peu froid.


Elle s’était déjà fait avoir par un beau parleur autrefois. Cela l’avait rendu méfiante.


Son ton ne semblait pas troubler Gérard, qui affichait toujours un air charmant et amicale.


- Est-ce que vous accepteriez de me raconter ce qui vous est arrivé ? J’ai vu les chaines d’informations mais rien ne vaut un témoignage direct.


Pourquoi Gérard ne lui expliquait pas comment il était encore en vie ? C’était évident qu’elle voulait savoir ce qui c’était passé ! Il devait y avoir quelques choses de louche là-dessus. Hai se décida de donner le moins d’information possible.


- C’est plutôt simple. J’ai volé à ma firme des données prouvant ses crimes. Puis j’ai tenté de les diffuser. Ça n’a pas marché et beaucoup de monde s’est mis à me poursuivre. J’ai failli être capturé par Talon, puis par Helix Security. Mais Tracer et Winston m’ont sauvé et remise à l’ONU. J’ai passé quelques mois dans une base similaire, en Asie, puis on m’a transférée ici.


- Intéressant. Mais je crois savoir qu’il y avait un autre parti impliqué, n’est-ce pas ?


- Oui, il y avait le Soldat 76 et son mystérieux co-équipier. Je ne l’ai croisé qu’a deux occasions. Je dois avouer qu’à chaque fois, j’étais terrifiés. Lui aussi a failli me capturer. Je suis contente que ce ne soit pas arrivé.


- Vous savez ce qu’il voulait ? demanda Gérard.


Pourquoi était-il aussi intéressé par Soldat 76 ? Les pièces commençaient à s’imbriquer dans l’esprit de Hai.


- Il a dit à Winston qu’il voulait découvrir la vérité sur la chute d’Overwatch.


- Passionnant. Il y a beaucoup de théorie qui circule sur cet individu. Je m’amuse moi-même à en faire quelques-unes. Ces informations vont me donner du grain à moudre. Enfin, je suppose que grâce à Tracer et Winston, Soldat 76 n’a rien obtenu de vous ?


- Non, en effet. Et ça vous arrange n’est-ce pas ?


Hai avait enfin compris.


- Hum, pourquoi cela m’arrangerait-il ? demanda Gérard, avec une expression curieuse.


- Les données que j’ai obtenu disait qu’un agent d’Overwatch avait livré à l’ONU des preuves d’abus commis par son organisation. Que cela avait été décisif dans la décision de fermer Overwatch, et pas seulement BlackWatch. Cet agent, c’était vous n’est-ce pas ? C’est pour ça que vous êtes ici ?


- Voilà une théorie très intéressante, répondit le français avec un grand sourire.


Cette façon d’esquiver ses questions indigna Hai. Il n’essayait même pas de s’expliquer ! Elle pointa un indexe accusateur sur lui.


- Vous vous êtes fait passé pour mort, dans le but de camoufler vos traces, avant de livrer les preuves. Mais Winston est persuadé qu’Overwatch n’avait rien à se reprocher. Que les preuves fournis à l’ONU ne pouvaient être que fausse. Vous avez trahi tous les autres !


- Winston est un scientifique très brillant. Mais, il a tendance à faire preuve d’une grande naïveté sur certains sujets.


Encore une esquive ! Il devait être impliqué, cela était sûr. Sinon il aurait répondu.


- Êtes-vous cet informateur ?! redemanda Hai.


Gérard eu soudain une expression très triste.


- Je suis désolé, mademoiselle Yin. Mais je n’ai pas envie d’en parler.


Cette réponse acheva de mettre Hai en colère. Pour elle, qui avait tout sacrifié pour révéler les crimes de son employeur, il n’y avait rien de plus indigne que de refuser de révéler la vérité.


- Alors je n’ai rien à vous dire !


La jeune femme se leva brusquement et quitta les lieux.


- Monsieur, selon mon analyse, cette conversation ne s’est pas très bien passé, commenta Assistant.


- Merci pour cette information extrêmement pertinente, répondit le français, sombrement ironique.


- De rien monsieur, je suis à votre service.


**

*


Ana observait la base via la lunette de son fusil.


Vu de l’extérieur, le complexe ressemblait à une grosse série d’entrepôt. C’était là toute sa force : passer inaperçu.


- Comment va-t-on procéder, Jack ? demanda-t-elle.


- De manière discrète. Cette base abrite plusieurs criminels très dangereux. Il ne faut pas que notre attaque leur donne une occasion de s’échapper.


Ana sourit. Elle avait l’impression de retrouver l’ancien Jack.


- Nous allons attendre la nuit. Ensuite nous passerons par une entrée de service. Nos codes doivent être périmés depuis longtemps mais nos passes partout pallierons à ça. Ensuite nous nous glissons vers le bureau du directeur, nous trouvons qui est le traitre et nous l’extradons.


Ana donna son accord et ils attendirent. Lorsque la nuit fut complète, ils sortirent de leur cachette, pour avancer vers la base.


Trouver une entré de service leur prit un peu de temps, leurs souvenirs commençaient à dater. Mais ils y arrivèrent. Ouvrir la porte fut aussi facile que prévu. Esquiver les patrouilles de drone gardes le fut tout autant. Ils arrivèrent au bureau du directeur et y entrèrent silencieusement.


- Bonjour commandant Morrison. À vous aussi capitaine Amari.


La voix était calme, professionnel, légèrement désolée. Mais surtout elle portait les modulations caractéristiques d’un être artificiel.


Jack et Ana pointèrent immédiatement leurs armes dans la direction du son. Ils virent un automate de métal, vêtu d’un très sérieux habit de travail. La lueur bleue de ses yeux indiquait qu’il s’agissait d’un omnic.


- Est-ce que vous vous souvenez de moi ? demanda-t-il. Nous nous sommes rencontré lorsque j’ai reçu mon poste.


Voyant le comportement de l’omnic, Ana baissa son arme, contrairement à Jack.


- Comment sait-tu qui nous sommes ? demanda-t-il d’une voix agressive.


- L’homme qui vous a dit d’aller dans cette base m’a averti de votre venu et m’a révélé votre identité.


De léger bruits de réacteur se firent alors entendre.


- Oh non…murmura Ana, qui reconnaissait ses sons.


- Il a aussi prévenu Helix Security, continua le directeur. En revanche, à eux il n’a pas révélé qui vous étiez. Mais il leur a demandé d’intervenir. Ils ont placé un capteur dans mon bureau, qui les a avertis de votre venu.


Il marqua une courte pause avant d’ajouter :


- Je suis désolé, vous étiez tous les deux des personnes honorables. Mais vos crimes doivent être stoppé.


Jack désactiva la sécurité de son fusil, ce dernier toujours pointé sur l’omnic.


- Dis-moi qui est l’informateur d’Overwatch, maintenant !


- Commandant, vous m’avez-vous-même ordonné de ne trahir sous aucun prétexte l’identité des résidents de cette base. Je ferais mon devoir, quel qu’en soit le prix.


Ana elle, c’était déjà précipité vers le bureau du directeur.


- Son ordinateur est un faux ! dit-elle à Jack. Et il n’y a plus aucun dossier !


Les bruits de moteur se firent plus fort.


- Soldat 76, nous devons partir ! Nous ne trouverons rien ici !


Jack tourna son regard vers une carte de la base, affiché sur l’un des murs.


- Non. Si nous atteignions le centre de donnée, nous pourrons trouver l’identité du traitre.


- C’est à l’autre bout de la base !


- Alors ne perdons pas de temps.


Il défonça la porte d’un coup de pied, avant de se mettre à courir.


- Bon sang, jura Ana, en le suivant.


Quelques drones de sécurités avaient cerné le bureau du directeur, pour les empêcher de s’enfuir. Soldat 76 en fit exploser deux de ses roquettes, ouvrant une brèche dans leur formation. Il en profita pour avancer, élimant un autre drone d’une rafale. Ana vit une des machines pointer son arme vers Jack et le neutralisa d’un tir de son arme. Un autre drone sur le chemin de son co-équipier subit le même sort.


- Soldat 76, tonna quelqu’un. Au nom d’Helix Security et des Nations Unis, rendez-vous maintenant ! Ce sera mon seul avertissement ! D’une façon ou d’une autre, vous ferez face à la justice.


Sa voix était féminie, parlant anglais avec un accent arabe, qui ressemblait beaucoup à celui d’Ana. Cette dernière eu une douleur dans la poitrine en reconnaissant sa fille, Fariha. Et de l’inquiétude en voyant la douzaine de soldat qui l’accompagnaient.


Jack continua de courir. Les forces d’Helix firent feu. Un déluge de balle et de roquettes tomba autour de Soldat 76. En dépit de sa vitesse, il fut pris dans le souffle d’une explosion et encaissa plusieurs impacts de balle. La douleur le força à se mettre à couvert.


Ana pointa son fusil vers un soldat d’Helix, une fléchette soporifique chargée à l’intérieur. Son doigt approcha de la détente…et s’en écarta. Non…ils étaient à plusieurs mètres du sol, une chute pourrait les tuer. Elle n’ajouterait pas un poids de plus à sa conscience.


Jack était en train de se soigner avec un de ses générateur de champs biotique, mais les soldat d’Helix manœuvrait pour le cerner tandis que d’autres drone se rapprochaient.


- Soldat 76, dit-elle via son communicateur. Si cette fusillade se poursuit, cette base va se transformer en champs de ruine. Je vais utiliser mes nano-boost sur toi, profite en pour t’enfuir !


Elle activa le lanceur situé à son poignet, tirant une seringue sur son co-équipier. Ce dernier vit soudainement sa peau surchargée de courant électrique bleuté, qui ne tardèrent pas à gagner son arme.


Jack appuya alors sur un bouton de sa visière, tout en sortant de son couvert. Une interface holographique se matérialisa devant son masque, alors même qu’il pointait son arme vers un drone.


- Jack, non ! cria Ana.


Mais il l’ignora.


C’était un combat à un contre vingt. Mais le nano-boost donnait à Soldat 76 une résistance extraordinaire tout en démultipliant la puissance de son arme. Associé à l’incroyable précision de sa visière, Morrison était quasiment invincible.


En une poignée de secondes, il détruisit la totalité des drones et la moitié des armes des soldats d’Helix. Ces derniers avaient répondu coup sur coup. Mais, surpassés, ils avaient été contraints de se cacher.


Quelques-uns de leurs tirs de ripostes avaient atteint Soldat 76, qui les avaient encaissés sans broncher. Mais la majorité étaient tombé à côté, détruisant allégrement mur et porte.


Ana vit avec inquiétude plusieurs résidents de la base sortirent de leurs appartements pour voir ce qui se passait. Les civils semblaient effrayés par cette fusillade. Mais les criminels profitaient de l’occasion pour se livrer à des pillages, attaquer d’autres prisonniers ou tenter de s’échapper. La fusillade avait créé plus que son lot de trou dans les murs.


- Neutralisez les détenus hostiles ! ordonna Fariha à ses soldats.


Ils obéirent immédiatement et Ana décida de les assister. Elle endormit discrètement un ancien gangster en train de tabasser un civil, avant de soigner ce dernier.


De son côté, Soldat 76 profitait de la diversion pour foncer vers le centre de données. Il atteignit la porte de la salle l’ouvrit… et entendit un sifflement derrière lui. Il se jeta à terre. Une rocket de Fariha passa au-dessus de sa tête et explosa dans la salle, anéantissant les précieux conteneur de données.


- Je ne vous laisserais pas parvenir à vos fin, meurtrier ! cria Fariha.


- Idiote ! répondit Morrison. Tu ne fais qu’aider ceux qui ont détruit Overwatch !


Elle ne répondit pas, se préparant à tirer une nouvelle fois. Mais Soldat 76 se mit à courir vers un des trous dans les murs. Sa vitesse surhumaine et l’obscurité de la nuit lui permirent d’échapper aux combats.


Pendant ce temps, Ana continuait d’aider à rétablir l’ordre dans la base.


- Je reconnais cette fille, dit soudainement une soldate d’Helix. Enki Corporation nous avait chargé de l’arrêter !


- Profitons-en pour nous en charger ! répondit un autre.


- Je suis sous protection de l’ONU ! s’exclama Hai. Vous n’avez pas le droit de vous en prendre à moi !


Ana courut en direction du bruit. Elle vit un Soldat d’Helix en train d’immobiliser Hai, tandis qu’une autre surveillait les environs.


Un tir de l’arme de poing d’Ana endormit la guetteuse et un coup de crosse assomma l’autre soldat. Hai tomba au sol. Elle regarda Ana avec une seconde de frayeur. La vétérane abaissa son arme.


- Allez immédiatement vous cacher, dit-elle.


Remise de sa frayeur, Hai se releva en hochant la tête.


- Vous êtes ce tireur qui accompagne Soldat 76 ? demanda la jeune femme.


- Nous n’avons pas le temps de discuter, répondit Ana. Allez-vous cacher !


- Il y a quelques choses que je dois vous dire avant : Gérard Lacroix est ici.


- Quoi ?! C’est impossible ! Il est mort il y a sept ans !


- Je l’ai vu comme je vous vois. Je suis persuadé qu’il a trahit Overwatch en livrant de fausses informations à l’ONU !


Totalement stupéfaite, Ana ne répondit rien.


- Ses quartiers sont par-là ! lui dit Hai, en montrant une direction.


Puis elle fila se cacher.


Ana observa la situation. Jack avait disparu, les soldats d’Helix étaient occupés à rétablir l’ordre. Il y avait une courte fenêtre d’opportunité.


Elle courut dans la direction indiquée par Hai. Sur le chemin, elle entendit un bruit qui la fit s’arrêter net. C’était le bruit d’une décharge électrique, une décharge produite par une arme bien précise. Le pistolet d’Assistant.


Ana redoubla de vitesse. Elle passa dans deux salles, sans croiser personne de conscient. Puis, Ana aperçut deux silhouettes. Elles étaient devant une porte de la base. L’un était un humain, vêtu d’un élégant costume, qui était en train de trafiquer les commandes de la porte. L’autre, était un automate de métal, vêtu d’un habit de domestique, sous lequel Ana devinait la présence d’un imposant pistolet. Il tenait dans ses mains une imposante caisse.


- Gérard ! cria Ana.


L’homme se retourna. Leurs regards se croisèrent. C’était bien lui. L’expression du français passa de la stupeur à une certaine inquiétude. Il se retourna précipitamment vers les commandes de la porte. Cette dernière ne tarda pas à s’ouvrir et les deux individus quittèrent la base.


Ana se précipita à leurs suites. Mais c’était trop tard, Gérard et Assistant avaient disparu dans la nuit. Tout ce qui vit Ana, c’est une caméra, qui surveillait l’extérieur de la porte. Elle était bien contente de porter un masque.


Elle s’éloigna de la base, en réfléchissant à ce qu’elle allait dire à Jack. Il semblait que les deux vétérans avaient une nouvelle piste.

Laisser un commentaire ?