Overwatch : Recall

Chapitre 4 : Réunion des anciens

4296 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/03/2020 18:16

Chapitre 3 ; Réunions des anciens 

 

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Précédemment : On suit Jack, entre ses souvenirs du passé et ses actes du présent, du Mexique à l’Egypte. Il y rencontre Ana avec qui il essaye de faire brièvement le point, après qu’elle lui ait sauvé la vie à Gizeh. Il est sur les traces d’Hakim, comme elle, et ils décident de s’allier pour l’attaquer le lendemain soir. L’histoire reprend donc au moment de l’attaque. 

 

11 novembre 2076 


Ana était allongée sur le toit d’une tour de bureau d’affaires, transie par le froid, ses yeux rivés sur le Riad dans lequel Hakim Saleh était rentré il y a maintenant une heure. Il était accompagné d’une cinquantaine d’hommes de mains casqués aux gros fusils mitrailleurs qui slalomaient dans le jardin aux arbres tropicaux, ou se tenaient au balcon en regardant la rue en contrebas. Le riad appartenait apparemment à un riche cheikh. Elle poursuivit son inspection des lieux à travers la lunette de son fusil à précision, allant de l’entrée grillade et surveillée par des chiens qui semblaient génétiquement modifiés tant ils étaient bâtis pour se battre.  

Elle enleva impatiemment une mèche grise rebelle de devant ses yeux, et plaça son masque noir sur son visage. Sa vue avait désormais légèrement différé : Des informations essentielles à une tireuse d’élite affichait la direction du vent, son intensité, et l’incidence sur la trajectoire des balles en fonction du poids du projectile et de la distance qu’elle devait parcourir. Elle pouvait marquer les ennemis d’un simple clignement des yeux, et grâce au mode infrarouge, pouvait même voir derrière les épais murs beiges de la grande masure. Elle put donc retrouver Jack, qui s’était infiltré avec témérité qui la caractérisait, sous l’accoutrement d’un sbire.  


— Tu as vu le gros camion qui est entré dans le garage à l’arrière ? s'enquit Jack. 

— Oui, mais les vitres étaient teintées, je n’ai pas pu voir qui le conduisait.  

— Aucune importance. J’ai recueilli des bribes d’informations. C'est une arme, une très grosse arme et très puissante qu’Hakim protège pour La Griffe !  

— Dans quel but ? 

— Je ne sais pas, mais ce que je sais aussi, c’est qu’Hakim semble vouloir partir d’Égypte. Je vais essayer d’en savoir plus. 

— Tu ne pourrais pas voler le camion ? Je te couvrirai d’ici.  

— Peut-être, on va voir. En tout cas, Ana, fais attention à toi ! s'exclama-t-il alors dans ses oreillettes. Fais attention à toi, j’ai entendu dire qu’ils couvraient les toits des bâtiments adverses. Ils ont vraiment mis en place une sécurité maximale ! 

— Tu as trouvé Hakim ? répliqua-t-elle en hochant la tête, omettant momentanément le fait qu’il ne pouvait pas la voir.  

— Il semblerait qu’il soit à la terrasse du premier étage, mais de l’autre côté du bâtiment. Tu n’auras pas de visu.  

— Je vais bouger.  

— Surtout pas, chuchota-t-il précipitamment. Ça prendrait trop de temps, et puis au moins, tu me feras gagner du temps en faisant une diversion. 

— Et qui va assurer tes arrières ? demanda Ana avec narquois, un petit sourire malicieux. 

— Pas de folies ce soir, sourit Jack en sentant celui de son interlocutrice à travers sa voix. Nous ne sommes que deux. Et fais attention à tes arrières. Faucheur doit encore être dans le coin.  

— Tu as du mal à l’appeler Gabriel, hein ? 

— Ce n’est plus Gabriel, Ana. Gabriel est mort il y a six ans. Je te rappelle.  


Il coupa la communication, laissant Ana seule dans le froid mordant.  


— Tu te trompes, Jack. Il est toujours là. 

 

***** 

 

Jack était en train de monter les escaliers du Riad sous l’uniforme de La Griffe. Il avait été seulement à moitié surpris de voir des hommes de La Griffe dans le jardin : Après tout, l’organisation était en lien avec tout le business sale qui se passait dans le monde. Il en avait attiré un à l’écart avec qui il partageait une corpulence à peu près similaire, l’avait assommé et porté son armure avec casque. Il arriva au premier étage et déambula dans le corridor vers le bureau d'Hakim. 

 

***** 

 

— Boss, un de nos soldat souhaites vous voir.  

— Je sais, répliqua Hakim avec un rictus.  


Hakim finit de siroter sa bouteille de Jack Daniel’s, en regardant la ville en contrebas, une main sur la rambarde de sa terrasse, avant de rentrer dans son bureau. Hakim était un ex des forces spéciales égyptienne, un homme grand athlétique aux muscles bandés, comme toujours prêt à servir. Il avait une démarche, une stature droite et caricaturale, qui lui donnait l’air d’un Terminator, un torse comprimé dans une chemise noir et un gilet pare-balle, avec un pantalon beige. Avec sa montre et son collier en or, le tout lui donnait l’allure d’un dandy en zone de guerre. Son crâne chauve et tatoué brillait sous la lumière blanche de son bureau et contrastait avec son look de gentil garçon, comme son regard, sombre et froid. L’un de ses bras était bionique et enfoncé profondément dans sa poche.  

Il s’assit à son bureau, une table sur lequel reposait un ordinateur seulement, contrairement à toutes les autres tables bourrées de piles de papiers remplies de tableaux et de chiffres. Sur l’écran de son ordinateur, on pouvait voir quatre vidéos qui venaient de caméras de vidéos surveillance, trois vers l’extérieur, et une dans le patio. Il avait vu Jack tabasser l’un de ses hommes et prendre sa tenue pour s’intégrer dans son domaine. Et le piège était sur le point de se renfermer sur lui... ! 


— J’ai un mail à envoyer, fit-il finalement en arabe avant de se retrousser ses manches. Mais s’il veut entrer, laissez-le.  

— Excusez-moi, mais pourquoi donc ? 

— Ce soldat, le matricule 321, est un infiltré ennemi, leur révéla-t-il. Faites passer l’info par talkie à tous vos collègues. Je vais m’en occuper seul, et je vous appellerai si j’ai besoin d’aide pour le neutraliser. 

— Pourquoi ne pas le tuer directement ? 

— Parce que j’ai besoin qu’il me serve d’appâts pour le reste de son groupe. Il ne sera certainement pas venu tout seul.  

— Entendu, répondit le soldat d’un ton incertain.  


Il pivota sur ses talons et sortit, fusil à la main.  

A l’instant où il finit sa phrase, on entendit toquer trois fois à la porte. Hakim lui dit d’entrer et la porte s’entrouvrit sur un soldat de La Griffe.  


— Bonjour, boss, s’exclama-t-il J'aimerai vous parler en tête à tête si possible.  


Le dealer d’armes fit semblant de se montrer surpris un instant, puis fit sortir les deux autres d'un signe de tête.  


— Hakim Akhrif. Tu es en état d’arrestation pour import et export d’armes obtenus et écoulés illégalement. Tu es aussi suspecté de plusieurs meurtres et rackets. Donc lève tes mains ou je peux les voir et montre-moi ta jolie petite face de rat... ! 

— Un instant, si tu permets ! rétorqua Hakim d’un ton poli et respectueux avec un léger accent, tout en levant un doigt pour lui signifier d’attendre.  


Sa réaction rendit le soldat nerveux. Il regarda momentanément derrière lui, de peur d’avoir été suivi par un de ses hommes de mains qui l’aurait ensuite prévenu de son arrivée. C’était la seule manière possible qu’il sache que quelqu’un arrivait, ce qui expliquerait son absence de surprise... Ou bien était-il particulièrement froid ? Jack redoubla d’attention sur sa cible et ses mains se serrèrent encore plus sur son arme, tandis qu’Hakim tapait frénétiquement sur son clavier.  


— Tu as un fusil braqué sur la tête et je ne suis pas venu seul pour t’appréhender. La fête est finie.  

— Non, Jack Morrison... Elle ne fait que commencer !  


Cette fois, le sang de Jack se glaça, suffisamment longtemps pour qu’Hakim ferme son ordinateur et le pose à même la terre à côté de lui. Un rictus moqueur barrait ses lèvres.  


— Et toi... tu es mon invité d’honneur !  

— Comment... ?! 


Hakim leva alors son bras bionique vers lui, et l’arme s’échappa des gants de Jack vers sa paume ouverte, comme magnétisé. Il l’attrapa par le canon, avec un sourire carnassier, mais l’ex soldat, rapidement remis de son incrédulité, fondit sur sa proie avec la vitesse que lui conférait encore les restes de sérum de supersoldat qu’on lui avait inséré plusieurs décennies auparavant. Ce fut autour du dealer d’être surpris, mais là aussi, pas longtemps. D’un coup de pied, il renversa son bureau vers Jack qui le pulvérisa d’un revers de la main. Cela laissa une ouverture à Hakim qui écrasa la crosse de son arme sur sa joue. Cela fut seulement l’effet d’une claque mollassonne à Jack qui enchaîna avec un uppercut dans l’estomac de son adversaire. Ce dernier en eut le souffle coupé, mais au contraire de la centaine d’autres à qui il avait fait subir cela, Hakim n’avait pas fait de vol plané de dix mètres avec plusieurs côtés cassés. Ils étaient chacun beaucoup plus résistant que l’autre ne l’aurait deviné. 


— Où sont donc passés les fameux coups de poings du soldat américain Jack Morrison, hein ? cracha l’égyptien, la voix remplie de mépris. Regarde ce qu’est un vrai coup de poing.  


Il arma son bras métallique et l’envoya en plein dans son estomac à une vitesse qui laissait entrevoir des années de pratique de la boxe au plus haut niveau. Jack en eut momentanément le haut-de-cœur et recula de quelque pas ; les yeux écarquillés de stupeur.  


— Alors supersoldat, on a vieilli ? 


Il sortit du fourreau accroché à la ceinture de son jean un gros couteau de quarante centimètres, bien tranchant. 


— Approche ! cria Hakim. 

— Tu viens de faire une grossière erreur, l’ami ! marmonna-t-il en s’exécutant. 

— Qu’est-ce qu’il se passe dedans, Jack ? éclata Ana dans ses oreilles. J’ai vu des soldats rentrer précipitamment dans le Riad... et  


Entre ses mains gantées de cuir, il attrapa la pointe du métal entre ses mains., et les retourna pour le désarmer. Au lieu de réessayer le ventre, il tenta de lui casser la mâchoire, mais celle d’Hakim était solide aussi, et il ne dépâtissait pas de son petit sourire narquois. Jack esquiva un coup de poing métallique et renvoya un uppercut dans son menton qui fit claquer ses dents. D’un coup de pied rageur, il poussa de toute ses forces la masse qu’était Hakim vers la baie vitrée qu’il brisa, et finit couchée sur la terrasse.  


— Attire l’attention, répondit enfin Jack, essoufflé, rétablissant la communication avec Ana. Tue ceux qui ont encore dehors ou alors distrait-les, je n’en sais rien. Là, je deale avec Hakim ! 


Et il allait être un gros morceau, ça c’était sûr. Hakim, de son côté, était plus confiant même s’il venait de manger la poussière. Il se redressa avec une rapidité impressionnante pour quelqu’un de sa corpulence et tenta de tirer sur Jack avec sa propre arme, sauf qu’elle était bloquée par digicode. Son adversaire la balaya d’un geste violent du bras, la faisant valdinguer dans le jardin. Hakim para l’autre coup de poing de son autre bras, et ils s’engagèrent dans une rixe agressive. 

Ana, qui n’attendait que le feu vert de Jack, avait pressé la gâchette au moment où elle avait pu avoir dans son viseur le cou d’un soldat seulement protégé d’un col roulé noir. Le soldat poussa un cri de douleur qu’elle n’entendit pas d’ici en plaquant sa main directement t à l’endroit de l’impact. Il y arracha une petite seringue désormais vide. Ses collègues se retournèrent vers lui alors qu’ils étaient sur le point de rentrer dans le Riad.  


— Qu’est-ce qu’il... commença-t-il avant de pousser à son tour un cri de douleur.  

— Ça vient d’un des toits ! devina immédiatement l’un d’eux. Vers là. Allez voir !  


Trois soldats activèrent leur vision nocturne et regardèrent directement vers Amari. Ils virent alors une tête vert fluo au-dessus du toit d’un bâtiment, et communiquèrent sa position aux autres alors qu’ils se dirigeaient à toute vitesse vers l’appartement. Ana prit l’initiative de se reculer au bon moment : à peine était-elle debout et en retrait que les rebords du bâtiment sur lequel elle était penchée cinq secondes avant furent bombardés par les tirs. Les rues étaient désertes, mais toutes les lumières allumées qu’on pouvait voir à travers les vitres des cuisines ou des salons s’éteignirent en même temps que partir les premiers coups, signe d’une population qui commençaient à s’habituer aux affrontements armés au bas de sa porte.  

Ana mit en place son casque et sauta d’un toit à l’autre avec l’agilité d’un félin. A peine atterrissait-elle qu’elle voyait un tir laser déchirer l’atmosphère à moins de deux mètres de sa position. Elle se figea sur place et regarda vers le Riad : Plusieurs tourelles venaient de sortir d’une trappe et semblaient tirer au hasard dans les airs. Elle s’aperçut bien rapidement grâce à sa vue modifiée par le casque que plusieurs drones sillonnaient le ciel, activant le mécanisme de défense aérien. Elle activa un suivi automatique de l’un des appareils et zooma sur ce dernier pour essayer de lire la marque, malgré l’obscurité. La lueur d’un lampadaire passa au bon moment, et son cœur sembla tomber dans un puits sans fond. L’espace d’un instant, elle eut l’impression de perdre l'équilibre, mais se redressa bien vite. Ce n’était pas possible... ! 

La tireuse d’élite sortit de sa rêverie lorsqu’elle vit et entendit plusieurs crochets agripper le bord du bâtiment, avec des voix qui hurlaient rageusement en arabe pour communiquer.  


 — Eh mince... murmura-t-elle en faisant demi-tour.  


Pourquoi s’était-elle imaginée qu’ils allaient toquer à la porte et monter les escaliers comme tout le monde ? Décidément, sa vie d’agent était loin derrière elle. Elle entreprit de se diriger vers la cabine qui permettait d’accéder à l’intérieur du bâtiment, mais alors qu’elle n’était plus qu’à un mètre de la poignée, la porte de fer voltigea sur ses gonds dans un bruit de fracas qui fit la fit se hérisser dans le haut du dos. Elle faillit tirer dans le vide en serrant le poing. La silhouette qui avait défoncé le battant sortit en marchant, avec deux gros et longs fusils à pompes dans ses mains gantées, un casque blanc et macabres de tête de mort sur la tête, et une longue cape noire qui laissait entrevoir au niveau de son torse, une double ceinture de grosses munitions rouge sang. Elle l’avait déjà vu deux jours plus tôt, et s’attendait à le revoir, mais rien n’empêcha sa nervosité de se traduire sous sortes de tremblements.  


— Gabriel... ! 

— Faucheur, répliqua-t-il d’un ton froid comme la mort, sans émotion, si ce n’était une cruauté sous-jacente. Bonsoir, Ana. Je suis venu finir le travail.  

Dans un geste théâtral, il leva l’une de ses armes, et tira.  

 

****** 

 

— Tu as quand même de beaux restes... admira Hakim, sincèrement impressionné. Je pensais pouvoir te tuer à mains nues.  


Jack aurait aimé lui répondre d’un ton cinglant, mais une quinte de toux enflamma la totalité de sa cage thoracique, au point qu’il sentit le gout du sang dans sa gorge. Il fut obligé de se tordre en avant, l’une de ses mains agrippant son armure comme s’il voulait l’arracher. Il avait chaud, avait l’impression que ses poumons étaient en train de brûler... Puis la sensation s’en alla en même temps que son adversaire en profitait pour lui flanquer un uppercut. Ses bottes ferrées se levèrent légèrement du sol, et sa gorge sembla s’étirer comme celui d’une girafe, mais la colère en lui était plus grande que la surprise. Il enfonça deux doigts dans le cou du dealer, puis enchaîna avec un coup de coude dans le nez pour complètement le désorienter. Le souffle court, il alla puiser dans ses réserves pour continuer avec un coup de pied retourné dans le visage. Hakim recula de plusieurs pas, le nez éclaté et ensanglanté, la lèvre enflé.  


— Tu l’auras voulu, cowboy... ! 


Le visage déformé par la haine, il leva son bras bionique bardé de boutons et cliqua sur l’un d’eux à l’aide de son autre main. Elle fit le bruit d’une grosse unité centrale se mettant en route, et Jack était trop loin pour réagir : Il encaissa une onde de choc de plusieurs G qui lui auraient causé de multiples lésions s’il n’était pas un surhomme. Les murs tremblèrent et la baie vitrée derrière Hakim implosa. Les restes de son bureau volèrent dans la pièce en s’écartant de son bras, épicentre de l’explosion, en même temps que Jack, qui vola à l’autre bout de la pièce pour fissurer le mur derrière lui. Il eut l’impression que ses tympans explosaient, mais il y a eu plusieurs aspects positifs à cette attaque, et le premier était que le voisinage allait être alerté qu’il se passait quelque chose d’étrange par ici. Le deuxième, c’est qu’Hakim semblait avoir foutrement mal à l’épaule qui avait tiré.  


— Ce n’est pas la première fois que j'encaisse une onde de choc, petit... ! sourit Jack, d’un sourire carnassier que prenait le requin avant de fondre sur sa proie.  


Il agrippa un vase à proximité et l’envoya dans la face de son adversaire tellement vite qu’Hakim n’eut même pas le temps de lever les bras. L’objet se brisa et sembla littéralement traverser sa tête pour se finir en morceau sur la terrasse, à côté de la terre dans laquelle la plante verte reposait. Cependant, avant même qu’ils puissent amorcer leur atterrissage, Jack Morrison avait usé de sa super vitesse et fonçait tel un rapace sur son ennemi, avant d’amorcer un bon plaquage en règle qui les emmena tout deux sur la terrasse. Entre temps, des tirs réguliers sur le toit étaient tirés que les deux hommes ne semblaient toujours pas entendre. Son adversaire du soir poussa un hurlement de douleur, et le serra contre lui en l’enserrant à la taille.  


— Rentrez ! hurla-t-il alors qu’il serrait de plus en plus fort.  


Jack se sentait étouffé. Il avait sous-estimé la force de son bras de fer, et manifestement, lancer des ondes de choc n’était pas sa seule capacité. Alors qu’il n’était pas complètement remis de la précédente, il sentit le bras chauffer dangereusement dans son dos : Il allait le griller façon steak haché ! En même temps, ses sens aiguisés n’oublièrent pas de relever que la porte du bureau d’Hakim venait de claquer. Il leva la tête, lâchant un mugissement de douleur derrière ses dents serrées, alors que dans le reflet de la rambarde vitrée, derrière la fumée qui s’élevait de son uniforme, il voyait deux formes indistinctes mais armés se diriger vers eux... ! 

 Heureusement, Jack avait son masque de visée automatique derrière son casque, même si les années d’expérience lui avaient appris à s’en passer, et encore suffisamment de matière grise pour réfléchir. Cependant, c’est le coup de pompe qu’il entendit éclater dans les toits alentours qui le fit marcher à pleins régimes (“Ana !”).  


Au moment où Hakim avait fait voler son fusil vers lui, il avait senti son compagnon de toujours, un petit pistolet solidement accroché depuis des décennies à sa ceinture, être attiré lui aussi, mais résister grâce à son holster. Il avait décidé à la seconde qui suivait de ne surtout pas le sortir n’importe comment. Lorsqu’il reporta de nouveau son regard sur la rambarde vitrée, l’éclat dans ses yeux ne représentait plus la souffrance, mais l’assurance. Son cœur se mit à battre de plus en plus vite, et c’était une sensation agréable qu’il avait à chaque orée d’un massacre. La chaleur se faisait insupportable, et la fumée floutait de plus en plus le visu qu’il avait sur ses adversaires, alors il lui fallait agir maintenant. Avec la vitesse d’un pistolero, il sortit son arme de son holster, brandit son épée de son fourreau, dégaina son âme meurtrière de la bien-pensance militaire qui l’avait longtemps caractérisé, et visa tour à tour les deux hommes qui le tenait en joue en se servant du reflet. La première balle toucha le premier au cœur et le deuxième à l’œil. La troisième balle fut pour la jambe d’Hakim. La balle partit de la cuisse et ressortit par le mollet en frôlant le tibia,  

Il fut libéré de son étreinte, et c’est là que Jack se rendit compte à quel point Hakim lui avait fait des dégâts. Il imaginait déjà la cicatrice mauve qu’il aurait sur tout le bas du dos... ! Comme si ça ne suffisait pas, il fut saisi d’une courte, mais puissante quinte de toux qui le firent vaciller sur ses jambes. Lorsque ses poumons se calmèrent, il entendit des voix arabes dans le couloir, et grimaça en levant le bras pour les accueillir dignement.  


C’est alors qu’il entendit le bruit d’un petit projectile, avant de voir un crochet passer au-dessus de lui et se planter dans le mur. Il entendit alors nettement le bruit d’une tyrolienne, mais tout s’était passé trop vite pour qu’il se retourne et voit qui sait, d’autant plus que son dos lui faisait terriblement mal. Il eut cependant le temps de lever le regard et de voir un petit homme en armure rouge glisser et atterrir devant lui en un roulé boulé approximatif, avec dans la main gauche un pistolet qu’il ne connaissait que trop bien, et rattaché par un gros fil à un réservoir dans son dos. Il appuya sur la détente en hurlant de rage, et déversa une coulée de liquide visqueuse et d’un rouge si incandescent que Jack eut, avant de se cacher les yeux, l’impression qu’il avait le soleil en face de lui. Il ne pouvait désormais qu’entendre le bruit de toute chose brûler sous la lave qu’avait jeté le nain, et les hommes de main hurler de douleur dans le couloir.  

Lorsqu’il abaissa sa main, le nain s’était tourné vers lui, mais la lueur éclatante de la lave faisait un contre-jour sur son visage. Peu importe, tant sa silhouette était reconnaissable, avec sa barbe de père Noël, son armure écarlate qui n’avait que très peu changé en six ans, et l’une de ses mains en formes de pinces.  


— Torby ?!




PS : Désolé pour le retard ;) Je suis sur une autre histoire en même temps. Le prochain chapitre sortira le week-end qui vient. J'espère que vous allez tous bien, par les temps qui courent ! Portez-vous bien, faites attention à vous et aux autres, et profitez du confinement pour être le plus productifs possible ! A bientôt sur le site ;)

PS2 ; Je cherche toujours un prélecteur pour cette histoire, qui connaîtrait bien l'univers de préférence, donc n'hésitez pas à e contacter si intéressé...


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