Nouvelles d'Overwatch
Chapitre 35 : Un Homme de Parole (2 sur 6)
3985 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 12/02/2020 22:43
- C’est une légende urbaine, répondit spontanément Jack. Une rumeur que se raconte les soldats pour garder un peu d’espoir. Ou accuser le gouvernement fédéral d’un complot de plus.
Walls eut un petit rire, que Jack trouva particulièrement agaçant.
- Le programme existe, dit le général, tout en levant son verre de whisky.
Il but une gorgée d’alcool, avant de continuer :
- Je le sais, car que c’est moi qui le dirige.
Jack cligna des yeux. Deux fois.
- Je…débuta le capitaine. Et vous me l’avouez comme ça ? se reprit-il, choqué. Cette information doit être d’un haut niveau de confidentialité.
- Huuum…vous êtes bien prompte à croire à l’existence de la « légende urbaine », capitaine, répondit Walls, un sourire aux lèvres. M’est avis que vous savez reconnaître une campagne de désinformation quand vous en voyez une.
Cet homme était doué, devait reconnaitre Jack. Logique, vu le poste qu’on lui avait donné. Mais son style…l’agaçait.
- J’avais de fort soupçon, admit le capitaine. Mais ça ne justifie pas que vous me révéliez une information pour lequel je n’ai pas eu d’accréditions officiel.
Walls sourit encore plus largement, puis se prit une autre rasade d’alcool.
- Et qu’est-ce que vous allez en faire ? demanda-t-il ensuite. Vendre notre secret aux omnics ? Aux russes ? Aux chinois ? A la presse ? Etes-vous un traître, capitaine Morrison ?
- Bien sûr que non !
- Alors où est le problème ?
Jack ne répondit rien, tâchant de se calmer. S’énerver contre cet homme ne servira à rien. Il était plus gradé et, surtout, cela allait probablement juste l’amuser.
- Vous devriez voir votre tête…reprit Walls, tout en faisant lentement tourner son verre. Enfin, si vous y tenez, considérez que je vous donne les accréditions nécessaire. S’il vous faut de la paperasserie en prime, j’arrangerai ça avec mon assistant.
- Merci, répondit Jack, d’un ton qu’il essayait de rendre neutre.
- Mais de rien. Bref, où en étions-nous ? Ah oui, le programme.
Le général posa son verre sur la table.
- Nous avons fini la phase préparatoire, continua-t-il. Ce qui signifie que nous sommes prêts pour l’étape suivante : créer les super soldats.
Il appuya son coude droit sur la table et pointa son index vers Jack.
- Je veux que vous soyez l’un d’entre eux, conclut-il.
- Pourquoi moi ? demanda Jack.
Walls rigola, tout en retirant son coude.
- Vous êtes entré dans l’armée en tant que simple soldat de 2e classe, avait reçu un entraînement qui, sans vouloir insulter mes estimés collègues, est une merde bâclée, et avait combattu durant une des pires périodes de la guerre. Le résultat ? Cinq médailles différentes, dont deux qui sont vraiment rares, et une promotion de capitaine au sein d’une unité d’élite.
Il ajouta, soudainement un peu plus sérieux.
- Vous faites partie du type de recrue que je recherche, capitaine Morrison. Les meilleurs.
- J’ai juste eu de la chance, répondit Jack.
- La chance n’existe pas. Il n’y a que les gènes. Et les vôtres…
Walls eut un regard appréciateur.
- …sont d’une qualité particulièrement élevée. Bigre ! J’aurais aimé avoir votre tête dans certaines situations.
Jack ne voulait pas savoir quelle « situation » le général évoquait. Malheureusement, son esprit avait déjà fait quelques associations.
- Et avec ce programme, nous allons les rendre encore meilleurs, ajouta Walls. Au-delà de l’humain. Que vous et les autres puissiez renvoyer les craztoast en enfer et finir cette guerre une bonne fois pour toute.
L’idée laissait Jack mitigé. Il savait que la science avait joué un rôle important dans la grandeur de sa nation. Que de technologies l’Amérique avait-elle apporté au monde ! Leur armée reposait beaucoup là-dessus.
Mais allez modifier la génétique de ses soldats… Cela semblait un cap dangereux, dont les conséquences seraient très lourdes une fois franchi. Comment s’assurer de l’égalité des hommes, si certain pouvait payer pour que leurs fils deviennent meilleurs que d’autres ?
Mais ce n’est pas comme si Jack avait son mot à dire.
- Sauf votre respect, général, commençai-t-il. Pourquoi me racontez-vous tout ça ? Je suis sûr qu’un homme tel que vous pourrait ordonner mon transfert dans son programme en moins d’une journée.
Et n’aurait pas besoin de mon approbation pour le faire, ajouta Jack, uniquement en pensée.
- En effet, confirma Walls. C’est juste qu’il y eut un petit problème…
Jack haussa un sourcil, tandis que Walls finissait son whisky.
- J’ai étudié votre dossier, reprit le général, et eut la surprise de découvrir que vous n’étiez pas un militaire de carrière mais un conscrit. Et plus important, que votre service prenait fin dans un mois.
Jack arbora une expression pensive. Un mois seulement… Il pensait qu’il lui restait davantage de temps. L’idée le laissa avec un sentiment de tristesse.
- Vous comprenez que je ne peux pas inclure dans un programme top-secret une personne qui redeviendra un civil d’ici un mois, poursuivit Walls. Donc, j’ai besoin que vous vous engagiez à temps plein. Je suis sûr que vous comptiez déjà le faire à la fin de votre service. Cela fera…
- Je ne compte pas m’engager, l’interrompit Jack.
Walls eut une expression de surprise. Une partie de Jack en ressentie un petit plaisir coupable. Cet homme, qui paraissait si confiant, si sûr de lui et de ses prédictions…ça il ne l’avait pas vu venir. Mais Jack se retient de sourire. Il était trop triste. Et ça n’aurait pas été respectueux.
- Et bien ça… dit finalement Walls. Je ne m’y attendais pas.
Il regardait Jack avec un œil neuf, ce qui troublait encore plus l’intéressé.
- Est-ce que cela veut dire que tous vos discours, vos postures, votre droiture…est-ce que vous faisiez semblant, capitaine ?
Il poursuivit, d’une voix plus lente, plus dramatique, et qui ressemblait un peu à celle de Jack :
- « Alors nous ne devons pas nous arrêter avant de les vaincre… », « …si on nous dit qu’on a besoin de nous au combat, alors nous devons combattre… » …du flan tout ça ? conclut-il, son ton habituel revenu.
Il fallut un gros effort à Jack pour cacher sa colère et garder une expression neutre.
Les paroles que citait Walls venaient d’un discours de Morrison. Il se souvenait très bien de se jours. Il n’était alors qu’un simple deuxième classe. Son peloton sortait d’une nuit effroyable, passée à combattre des vagues et des vagues d’omnics.
Et le lendemain, un capitaine des forces spéciales, un type nommé…Rodrigo Gustavo ? Ou l’inverse. Enfin, un truc proche (Jack avait beaucoup de mal à retenir les noms mexicains), voulait les renvoyer au combat, pour l’aider dans une mission très importante. Certains camarades de Jack avaient protesté. Alors il avait fait ce discours, pour les encourager.
Ce jour-là, Jack avait accompli sa mission et mit sa vie en danger pour secourir un autre soldat, alors même que ses camarades étaient prêts à l’abandonner. Non pas que Jack en tire une excessive fierté ou désire recevoir des louanges pour cela. C’était son devoir.
Mais qu’on ne le traite pas d’hypocrite après qu’il l’ait remplis.
- Je vois que vous vous êtes très bien renseigné, général, répondit Jack.
Sa voix était encore à peu près maîtrisée. A peu près.
- Oui. Une des membres de votre peloton a été tellement inspirée par votre discours qu’elle s’en souvenait au mot près. Elle l’a écrite sur son blog. Je me demande ce qu’elle penserait en connaissant votre réponse.
- Ce n’était pas dû, je vous cite, « flan », général, répondit Jack. Je croyais en chaque parole que je prononçais.
Il regarda Walls droit dans les yeux en disant ça. Son expression, son ton, tout dans son corps défiait le général de le traiter de menteur.
- Alors pourquoi ne pas vous réengagez, capitaine ? demanda Walls. Les omnics ne sont pas encore vaincu, loin de là et qu’importe ce que notre victoire d’aujourd’hui laisse penser. J’ai besoin de vous pour les envoyer à la décharge. Votre pays a besoin de vous. Merde, l’humanité a besoin de vous.
Jack fut tenté de lui dire pourquoi. De s’expliquer. De partager sa tristesse.
Mais ce sentiment disparu vite. Cet homme, avec ses accusations, ses manipulations, son mépris du protocole, le dégoutait. Jack ne lui devait rien, et surement pas de lui expliquer sa vie privée.
- Est-ce un ordre, général ? demanda-t-il à la place.
Walls eut un soupir dépité.
- Non, dit-il, un air déçu au visage.
- Puis-je disposer, général ? demanda Jack.
Son interlocuteur prit un air blasé et lui fit un vague signe de la main.
Jack se leva, fit un bref salut militaire et quitta le mess.
Toute cette agitation l’avait énervé, faisant fuir le sommeil. Aussi fit-il un détour par le gymnase. L’espace était trop étroit pour lui permettre de courir et boxer avec autant de colère n’aurait pas été sain. Aussi, Jack alternat-t-il une série de pompe, de traction et de poids. Quand l’épuisement se fit sentir, il partit prendre une douche rapide, avant d’aller dormir.
Le sommeil le trouva facilement et fut sans histoire.
Dès son réveil, Jack allât voir un de ses lieutenants, qui lui remit les derniers rapports. Le capitaine apprit avec plaisir que, pendant qu’il dormait, leurs troupes avaient continué à enchainer les victoires. La totalité des points stratégiques et des axes de communications de Boston se trouvaient sous leur contrôle. Il leur fallait encore fouiller la ville, à la recherche de pièges ou d’omnics survivant, mais cela représentait tout de même un succès.
Avec Boston, l’ennemi perdait son dernier bastion sur la côte-est. Il lui restait encore une présence non négligeable dans celle de l’ouest, où les américains avançaient également, et au sud, où le front se trouvait dans une impasse. Sans compter le reste du monde, où la guerre continuait de faire rage. Mais leur pays avait quitté sa période noire, où son armée ne faisait que reculer, tandis que la mobilisation s’effectuait en catastrophe.
Désormais, le pays disposait d’une armée solide, soutenu par une économie de guerre qui tournait à plein régime. Mais l’inconvénient est que cela transformait le conflit en une guerre d’usure, ce qui inquiétait de nombreux stratèges. Les omnics pouvaient créer de nouveaux soldats en une seule journée, alors qu’il fallait seize ans pour qu’un humain ait l’âge de combattre.
« Nous les arrêterons avant que cela ne joue en leur faveur. » pensa Jack. « Il le faut. »
Alors qu’il lisait ses ordres de missions, Jack eut la surprise de voir sa colonelle, une grande femme un peu plus âgée que lui, s’approcher. Il n’avait pas eu le temps de beaucoup la connaître, son affectation dans cette division était récente et Jack avait concentré son attention sur ses propres soldats.
- M’dam, dit-il tout en faisant un salut militaire.
- Bonjour, capitaine Morrison, commença l’officière. J’aurais souhaité vous parler à propos de l’incident d’hier.
Jack haussa un sourcil. De quel incident parlait-elle ?
- Celui avec les « pilleurs », précisa la femme.
- Ah.
Jack ne comprenait pas pourquoi elle voulait en parler. Pour lui, le cas était clos. Ces individus avaient fauté et était punis pour cela. Fin de l’affaire.
- Je pense, capitaine, débuta la femme d’une voix amicale, que vous avez été trop dur avec ces soldats.
- Leur châtiment est en effet légèrement supérieur aux peines recommandées pour ce genre de cas, commença Jack. Mais c’est parce qu’ils ont tenté de me faire fermer les yeux sur leur faute, ce qui constitue une peine aggravante.
- Capitaine, pour être honnête, je ne pense pas que vous auriez dû les condamner.
Le « pardon ? » de Jack, choqué, tranchait avec la voix conciliante de sa supérieure.
- Essayez de les comprendre un peu, capitaine, poursuivit cette dernière. Ces hommes et ces femmes risquent leur vie tous les jours. Et franchement, l’armée ne les paye quasiment pas. Alors s’ils vont récupérer quelques biens abandonnés de temps en temps, ce n’est pas grave. Et puis, le gouvernement lancera sans doute un programme d’aide aux réfugiés une fois tout ça finit. Alors que leurs biens aient été pillés ou non…
- Etes-vous en train de me demander de désobéir au règlement, colonelle ? demanda Jack.
- Non. Pas de désobéir. Juste…vous pourriez…ne rien voir.
- Je ne fais jamais semblant, m’dam, répondit spontanément Jack.
Son interlocutrice soupira.
- Capitaine, insista-t-elle. Le moral s’en portera mieux si nous laissons un peu de liberté à nos soldats. Et un meilleur moral signifie moins de chance de voir un des nôtres tuer. Cela vaut bien la peine de changer ses habitudes, non ?
- Pas si cela implique de tolérer quelque chose de mal, m’dam, répondit Jack.
Nouveau soupire en face.
- Très bien, capitaine, dit-elle. Suivez donc votre conscience.
Elle fit un salut, auquel répondit Jack, avant de partir.
Quelques mois plus tôt, le jeune capitaine serait immédiatement parti trouver un général pour lui rapporter cette conversation. Pour dénoncer ce manquement aux règles.
Mais depuis, son idéalisme avait été quelque peu tempérer par la réalité. Jack savait qu’il n’avait aucune preuve pour accuser sa supérieure et que beaucoup de généraux serait probablement de son côté. Tout cela pourrait créer un incident très dommageable, alors que Boston n’était pas encore sécurisé.
En bref, cela ne servirait à rien et ferait perdre beaucoup, pas seulement à lui mais aussi à l’armée. Jack n’avait pas peur de se mettre en danger, même avec de faible chance de succès, pour ce qui était juste. Mais quand ses actes pouvaient nuire à des innocents, il faisait attention.
Le jeune capitaine reprit la lecture de son ordre de mission. Sa compagnie devait explorer, sécuriser et déminer un complexe de bâtiment, situé bien plus loin dans la ville. Ça n’allait pas être une partie de plaisir…
Quelques minutes plus tard et ses troupes quittait la base pour se déployer. Leurs transports blindés cahotaient sur les routes de Boston, encore endommagé par les combats.
Normalement, le rôle de l’infanterie mécanisé était d’accompagner les blindés, de sécuriser le terrain récemment conquis, voire de mener eux même l’exploitation d’une percée. Des rôles clés lors d’une bataille, qui justifiait leur statut de troupe d’élite.
Mais parfois, ils étaient juste employés comme n’importe qu’elle autre unité d’infanterie. Maintenant par exemple.
Certains des soldats de Jack en ressentaient de la frustration. Alors il prenait le temps de leur expliquer qu’il fallait l’accepter, que leurs supérieurs faisaient avec les moyens qu’ils avaient et qu’à la fin, accomplir son devoir était ce qui importait.
Cela ne suffisait pas toujours. Surtout dans un moment comme celui-ci. Leur mission était particulièrement ingrate.
Les omnics avaient tendance à miner le terrain qu’ils occupaient et à le laisser occuper par quelques traqueurs. Neutraliser tout cela était une tâche stressante, fatigante et dangereuse.
Les soldats devaient procéder pièce par pièce. Tout d’abord, ils scannaient la salle à « nettoyer », essayant de repérer pièges et omnics. Des statistiques, accessibles seulement aux officiers, montrait que seuls 37% des menaces pouvaient ainsi être identifier. L’ennemi était très doué pour cacher ses pièges.
C’est pour cela qu’ensuite, les soldats envoyaient un drone-démineur. L’engin était une espèce de rectangle chenillé, bourré de capteur et lourdement blindé. En théorie, il pouvait encaisser l’explosion d’une mine et continuer de fonctionner. En pratique…ça ne se passait pas toujours comme ça. Mais cet engin permettait de sauver de nombreuses vies.
Malheureusement, les omnics avaient adoptés des contre-mesures : des mines qui se déclenchaient seulement en détectant des humains, tandis que leurs traqueurs se cachaient du drone.
C’est pour cela qu’une dernière étape était nécessaire. Un soldat parcourait à son tour la pièce, vêtue d’une exo-armure extrêmement lourde. C’était le mieux qu’ils puissent faire pour les protéger. Et ce n’était pas assez. Cette mission restait une des plus dangereuses, avec un taux de perte très élevé. Jack faisait tourner les soldats qui y étaient affecté, toutes les trois heures, où dès qu’un se faisait attaquer. Son impartialité dans l’application de cette mesure l’avait vite rendu populaire parmi sa compagnie.
Aujourd’hui, il accompagnait une dizaine de ses soldats lors de cette mission. Une escouade récemment recomposée, qui comptait beaucoup de nouveau membre, dont Felicity. La jeune femme paraissait bien moins stressée que la veille. Une fois le premier combat passait, les choses s’amélioraient souvent rapidement.
Actuellement, ils sécurisaient le hall principal d’un vaste centre commercial. Leur détecteur avait localisé une mine tandis que le drone en avait neutralisé deux autres. Maintenant, un des soldats se promenait dans le hall, portant la lourde exo-armure. Le bruit de ses bottes ferrés heurtant les dalles de pierres résonnait longuement dans la salle. Il couvrait presque le bruit de la respiration haché de l’homme.
Soudain, une explosion retentit. Certains soldats sursautèrent.
- Armes braquez et œil attentif ! ordonna Jack. C’est peut-être un traqueur !
Les soldats se ressaisirent de suite et observèrent les environs, tandis que Jack surveillait les signes vitaux du soldat à l’intérieur. Tous au vert. Il poussa un petit soupir de soulagement.
- R.A.S, l’informa le sergent.
- Raaa…c’était une mine, capitaine, l’informa le soldat à l’intérieur. L’explosion résonne encore et le choc m’a fait tomber. Mais l’armure n’a pas été transpercé.
- Revenez vers nous, soldat, ordonna Jack.
L’homme obéit. Par précaution, Jack le fit examiner par leur médic, tandis qu’un ingénieur militaire réparait l’armure. Les bottes étaient endommagées et furent promptement remplacées. Ils disposaient de larges stocks, qu’un soldat en exosquelette débarquait d’un de leurs transports, sa force accrut lui permettant de porter les caisses avec aisance. Ces nouvelles machines étaient très utiles pour transférer le matériel et les munitions.
L’armure fut confiée à une autre militaire, qui se remit à parcourir la salle. Aucune nouvelle menace ne fut détectée et ils passèrent à la pièce suivante.
C’était l’entrée d’un cinéma. Il y avait encore quelques affiches de films qui passaient il y a quelques mois, lorsque la ville avait été attaqué.
Pas de menace ici. Ils entrèrent dans la première salle. Il n’y avait plus aucune lumière, même si l’obscurité laissait deviner la silhouette des confortables sièges rembourrés.
Jack ordonna à la moitié de ses soldats d’éclairer la salle à la lampe torche, tandis que l’autre moitié surveillait la pièce, armes au poing.
Le scan initial détecta un pack d’explosif, caché dans un des sièges. Leur drone démineur le retira, ainsi qu’un autre pack, posé à même le sol.
Puis, se fut le tour de la soldate en armure. Elle parcourut quelques mètres. Le son de ses pas sur la moquette était plus étouffé que dans le hall.
L’explosion, bien plus violente, se fit entendre encore davantage. Un hurlement de douleur, venant de leur camarade, s’ajouta vite à ce bruit.
Preuve du professionnalisme des soldats, ils réussirent, malgré toute ces diversions, à percevoir le bruit d’une détonation, et à voir le traqueur omnic, jusque-là caché derrière un siège, pointer une carabine vers la soldate au sol. Deux des membres de l’escouade ouvrirent le feu et le corps gélatineux du robot explosa en plusieurs morceaux.
Le médic voulut se précipiter vers leur camarade blessé, mais Jack l’arrêta d’un geste de la main.
Puis, le capitaine pointa son arme vers un coin sombre de la salle et activa le mode lance-grenade de son fusil. Il tira et la détonation retentit dans la salle. Puis, un amas de pulpe gélatineuse mélangé à du métal tomba du plafond, non loin de l’endroit où Jack avait tiré.
- Allez-y, dit Jack au médic.
Ce dernier s’élança dans la salle, rejoignant la blessée, dont il commença à s’occuper.
- Comment saviez-vous qu’il y avait un deuxième traqueur ? s’étonna Felicity. Ainsi que sa location ?
- Gardez un deuxième piège après avoir activé le premier, pour attaquer ceux qui viennent porter secours aux blessés, est typique des omnics, répondit Jack. Quant à son emplacement, c’était le seul endroit caché de nous qui disposait d’un bon angle de tir.
- Houa…et vous avez pu voir ça en quelques secondes à peine.
- J’ai de la pratique et de l’entraînement. Quand vous les aurez, vous aussi pourrez faire pareil.
- Je pense que vous êtes juste très douée pour ça, capitaine, déclara Felicity, une pointe d’admiration dans la voix.
- Merci soldat, répondit Jack d’un ton neutre.
Elle n’était pas la première à lui dire. Et chaque fois, il tâchait de ne pas les encourager. Flatteries et vanités n’amenaient rien de bon.
Leur camarade s’en tira avec des blessures légères. Explosions et balles n’avaient pas transpercées l’armure, même si le choc faisait mal. Leur mission reprit peu après et dura le reste de la journée.
Ensuite, il fut temps de retourner à la base. Une fois là-bas, un des gardes aborda Jack.
- Capitaine, dit-il, une fois les salutations échangées, quelqu’un est venu vous rendre visite. Un certain Andrew Morrison.
Jack se retient de grimacer. Il n’avait aucune envie de voir son frère.