Nouvelles d'Overwatch

Chapitre 23 : Dernières Attaches (2 sur 3)

3326 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/02/2019 17:52

- Et voilà, dit l’homme. On y est !


Tout en parlant, il désigna de sa main une maison devant lui. C’était une petite propriété de la campagne du sud des Etats Unis, situé dans une plaine aride et rocheuse. Le bâtiment était grand, pouvant facilement héberger huit personnes. Mais il portait de nombreuses traces de dégradations : trous et taches au murs, peintures écaillées, rouilles à la tuyauteries…


- C’est ça notre nouvelle maison ? demanda le garçon d’un air triste en se tournant vers ses parents.


Il ne devait pas avoir plus de dix ans. Reaper avait du mal à l’estimer. Il faut dire qu’il n’avait pas fréquenté beaucoup d’enfants.


- Seulement temporairement, fiston ! lui répondit l’homme. D’ici environ un mois, on sera retourné en ville !


- Tu es sûr de ton plan ? murmura la femme à son mari.


- Absolument, lui répondit-il sur le même ton, le tout avec un sourire confiant.


Reaper se retient de ricaner. Pour éviter d’être repéré bien sûr. La clé de la discrétion était le silence.


La femme détourna la tête et regarda la maison. Pendant une poignée de seconde, elle afficha un air de souffrance. Et comme un lointain écho, quelque chose se serra dans la gorge de Gabriel.


Autrefois, avant la fusillade en Suisse, avant qu’il n’y ait plus que la vengeance, cette femme avait été la fille de sa sœur. Dans les tréfonds de sa mémoire, Gabriel se rappelait quelques moments heureux : un déjeuner dans un centre-ville, où les deux femmes riaient à chacune de ses blagues, une soirée où il offrait à sa nièce un petit rouage tiré du cœur d’un omnium, cadeau qu’elle regardait d’un air émerveillé. Une matinée, quelques jours plus tard, où elle lui offrait un « dessin » de lui-même et de « ses amis », avant que Gabriel la remercie en lui ébouriffant les cheveux, se retenant de rire devant les représentations de Torbjörn et Reinhard.


Puis sa sœur était morte.


Un accident de voiture. Trop d’alcool et pas assez de lumière. Gabriel se rappelait avoir pleuré.


Son beau-frère était déjà mort durant la crise omnic. Aussi, on lui avait proposé de prendre la garde de sa nièce. Il avait refusé. Trop de travail à Overwatch. Et puis…il n’était pas fait pour ça.


La petite lui en avait voulu. Elle se montrait en colère lorsqu’il allait lui rendre visite. Alors les visites s’étaient espacées. Puis avaient cessées. Gabriel se rappelait qu’Ana lui avait reproché son comportement. D’avoir abandonné sa famille.


Une belle hypocrisie venant d’une femme ayant déserté juste pour ne pas avoir à assumer ses erreurs. Reaper attendait avec impatience le moment où il pourrait rayer son nom de sa liste.


Sa nièce avait grandi et s’était trouvé un mari. Un parfait crétin selon Gabriel. Non pas qu’il s’en souciait. Ce n’était plus ses affaires. Ça n’avait jamais été ses affaires.


Il ne comprenait même pas pourquoi il allait parfois les observer. Ce n’était qu’une perte de temps, qui le faisait inutilement souffrir.


Retenant un grognement de colère, Reaper tourna les talons et partie. Sombra devait avoir fini sa tâche.


Après le combat en Chine, les autorités avaient annoncé la mort de Reaper. Il y avait eu une belle cérémonie pour rendre hommages aux militaires qu’il avait tué et donner une médaille aux survivants.


Sauf que Reaper avait survécut.


Il ne pouvait pas mourir. Gabriel le savait. Après les événements en Suisse, il avait tenté de se suicider une dizaine de fois. L’horreur qu’il ressentait devant sa transformation, auquel s’ajoutait l’amertume de l’échec et la froideur de la solitude, l’avait totalement dégouté de la vie.


Mais ça n’avait pas marché. Peu importe la puissance de l’explosion, le calibre de l’arme ou la virulence du poison : son corps finissait toujours par se recomposer au bout de quelques temps.


Telle était sa malédiction.


Reaper dû se résoudre à vivre et à trouver un but. Alors, il avait choisi la vengeance.


Au bout d’un moment, ses adversaires comprendraient qu’il était immortel. Peut être même qu’un jour, ils trouveraient un moyen de le tuer définitivement. Qu’importe.


Il fit un voyage sans histoire vers une ancienne maison sûre de Blackwatch, dans laquelle il avait confiné Sombra.

Dès son corps reformé, Reaper avait retrouvé la hackeuse au plus vite avant de lui hurler dessus, la maudissant pour son inconscience, son arrogance et son manque d’efficacité.

« Allons, boss » lui avait-elle répondu en haussant les épaules. « On s’en est quand même bien tiré. J’veux dire, on a les données et vous êtes toujours vivant. Enfin, façon de parler. »


Ça avait été la goute d’eau de trop. Après une nouvelle série de hurlement, il avait confisqué l’équipement de Sombra, avant de la confiner dans la maison sûre, jusqu’à ce qu’elle décrypte les données obtenues dans l’entreprises.


La hackeuse aurait probablement pu éviter la punition en s’enfuyant. Elle était très douée pour ça. Mais cela aurait voulut dire déserter Talon. Et Sombra avait besoin de l’organisation. Alors elle avait levé les yeux au ciel, fait une mauvaise blague sur le fait que « Papa Gab me punit en m’enfermant dans ma chambre. » et obtempéré.


En entrant dans la maison sure, une petite propriété d’une banlieue de classe moyenne dans le nord des USA, Reaper constata que Sombra avait déjà imposé son style aux lieux. L’endroit beignait dans une obscurité violacée, tandis que du matériel électronique trainait un peu partout.


- Désolé papa ! dit Sombra au loin. Mais je n’ai pas rangé ma chambre ! 


- Je n’en ai absolument rien à faire, répondit Reaper en s’avançant vers elle.


Il ne lui ordonnera pas d’arrêter de l’appeler « papa ». Cela lui ferait trop plaisir.


- Oh, ne t’inquiète pas, papa. J’ai fini mes « devoir ».


Elle était assise devant une table sur lequel était posé cinq écrans de tailles différentes.


- Cependant, boss, poursuivit Sombra, qui s’était tourné vers lui alors qu’il approchait. Je n’ai pu m’empêcher de remarquer que vous avez profité de notre petite pause pour rendre visite à une certaine famille…


Reaper s’arrêta à deux pas d’elle et croisa les bras. Où cette peste voulait-t-elle en venir ?


- …et que ce n’était pas la première fois, poursuivit Sombra.


Il était décidément impossible de lui cacher quoi que ce soit. Même enfermée, il lui suffisait d’avoir accès à internet pour traquer ses déplacements. Mais après tout, c’était parce qu’elle était capable de ce genre de chose que Reaper faisait l’effort de la supporter.


Sombra resta quelques instants silencieux, attendant visiblement sa réaction. Mais Reaper n’avait rien à dire.


- Boss, je sais que vous êtes du genre grand brun ténébreux, mystérieux et trèèès silencieux. Mais parfois c’est dur d’avoir une conversation avec vous, lâcha-t-elle finalement.


- Où est-ce que tu veux en venir ? répondit Reaper, profondément agacée.


- C’est que, cette famille a eu pas mal d’ennuie financier récemment, dit Sombra. Loyer augmenté, accidents imprévus…


De nouveaux elle marqua une pause, observant sa réaction. Mais Reaper resta de marbre.


- …or vous savez, l’argent ça part et ça vient, reprit Sombra, voyant qu’il ne réagissait pas. Par des héritages, des erreurs bancaires, des décisions judiciaires…


Tss. Sombra voulait voir si elle pouvait marchander avec lui l’envoie d’argent à sa nièce. Ridicule. Comme s’il s’en préoccupait.


- Cesse de me faire perdre mon temps et affiche plutôt les données que tu as décryptée, dit-il d’un ton froid.


- D’accord, d’accord, dit Sombra en prenant un air légèrement exaspéré.

Elle se tourna vers son ordinateur et tapota un peu sur son clavier. Une série de tableur et de documents textuels s’afficha sur les cinq écrans.


- A propos boss, continua Sombra, parlant soudainement sérieusement. En décryptant tout ça, j’ai détecté quelques anomalies. A première vu c’est rien, mais ce serait quand même cool si je pouvais le vérifier.


- Et cela prendra combien de temps ? demanda Reaper.


Sombra haussa les épaules en prenant un air ennuyé.


- Une journée ? Une semaine ? Un mois ? répondit-t-elle. Je sais pas, boss. L’informatique c’est pas une science exacte.


- Alors non. J’ai suffisamment attendu.


- Ok, ok. Qu’est-ce que vous vouliez trouver dans ses fichiers ?


- Le dossier de Liao Ran.


A ces paroles, la hackeuse se figea brusquement.


- Le Liao, boss ? Celui qui a mit fin à la crise omnic avec vous ?


- Oui, confirma Reaper.


De tout les membres de l’escouade originale, Liao était le seul qui n’était pas resté dans l’Overwatch d’après-guerre. L’homme avait déjà un métier avant la crise omnic et il était devenu soldat uniquement par nécessité. Une fois la menace éliminée, son seul désir avait été de retourner à son ancienne occupation. Il s’était engagé dans l’entreprise que Reaper et Sombra avaient cambriolé il y a quelques jours de cela. La dernière fois que Gabriel avait entendu parler de lui, Liao avait pris sa retraite après une paisible carrière.


- D’accord, boss, dit Sombra, de nouveau sérieuse. Je vous trouve ça tout de suite.


Elle ne demanda pas pourquoi il cherchait cette information. Tous les agents de Talon savait dans quel but Reaper traquait les anciens agents d’Overwatch. Pour les tuer. Par vengeance.

Lorsque Gabriel avait tenté de lancer un coup d’état contre Jack, ces ingrats avaient préféré soutenir l’incompétent au pouvoir ou rester neutre. S’ils l’avaient soutenu, Overwatch aurait pu être sauvé. Leur choix avait condamné l’organisation, forçant Reaper à rejoindre Talon.


Une partie de l’esprit de Gabriel savait qu’il ne pouvait porter les mêmes accusations contre Liao. Pas alors que l’homme avait quitté Overwatch il y a vingt-cinq ans.

Reaper tentait bien de se dire que Liao les avait abandonnés, qu’il était resté inactif alors qu’Overwatch sombrait, qu’il méritait d’être traqué et tué, comme tous les autres.


Mais au fond de lui-même, Gabriel savait que ce n’était que des prétextes. S’il faisait ça, c’était par frustration. Jack lui avait échappé deux fois. Maintenant, il était introuvable, tout comme Ana. Torbjörn et Reinhard étaient difficile à localiser et tous les deux bien protégés. Alors Reaper visait Liao. Il voulait montrer au monde qu’il pouvait atteindre les autres membres de la première escouade. Faire souffrir ses ennemis en tuant quelqu’un qui était un symbole pour eux.


- Voilà…commença Sombra. L’intégralité de son dossier, avec la liste de ses adresses, dont la dernière.


- Nous y allons immédiatement, dit Reaper, qui tournait déjà les talons.


- Eh, et mon équipement, boss ? demanda Sombra. Vous me l’avez confisqué.


- Il est dans le transport, répondit Gabriel, sans même arrêter.


- Parfait, boss ! s’exclama Sombra, en se mettant à le suivre.


Ils embarquèrent dans un appareil aérien de Talon et se mirent en route. Reaper profita du voyage pour se renseigner sur l’adresse de Liao. Il s’agissait d’un petit appartement situé dans un quartier-dortoir d’une grande ville chinoise. L’endroit était peu protégé et surveillé. C’était parfait.


Leur appareil atterrit près du quartier, alors que midi passaient. Sombra et Reaper attendirent le début de la nuit avant de se remettre en route, passant le temps en échauffement ou en vérification de matériel. Puis ils firent le reste du chemin à pied.


Le quartier était vraiment un lieu tranquille, remplis de tour d’habitation séparé les unes des autres par de petits jardins. Il n’y avait personne dehors. C’était logique pensa Reaper, la nuit, les gens circulent peu dans les quartiers-dortoirs. Par contre, pourquoi n’y avait-il aucune lumière allumée ? Était-il vraiment tombé dans un quartier où tout le monde se couchait dès vingt heures ? Possible. Mais improbable.


- Sombra, vérifie l’activité électrique dans les environs.


- Bien, boss.


La hackeuse connecta son ordinateur intégré à un lampadaire du coin. Son visage afficha rapidement une mine étonnée.


- Oh…tout ce qui est lié aux infrastructures fonctionne, mais pour le reste c’est nada !


Cela voulait dire qu’il n’y avait personne dans les bâtiments proches ?  Tandis qu’il se posait cette question, tous les sens de Reaper se mirent en alerte, alors que son cerveau fonctionnait à pleine vitesse.

Puis, il entendit un bruit au loin. C’était quasiment imperceptible. D’autres n’y auraient pas prêté attention. Mais des décennies d’opérations clandestines avaient particulièrement aiguisé l’ouïe de Reaper.


- Caches toi ! ordonna-t-il à Sombra.


La hackeuse devait avoir gagné en discipline. Ou alors, c’est juste qu’elle lui faisait confiance pour ce genre de chose. Quoi qu’il en soit, elle obéit immédiatement.


Et c’était une bonne chose. Car une seconde plus tard, Reaper réentendit le même bruit, plus fort cet fois, accompagné d’une image : un flash bleuté, typique du chrono-accélérateur de Tracer.


Il eut tout juste le temps de passer en mode spectrale que l’ancienne agent d’Overwatch apparaissait sur sa gauche pour lui lancer sa bombe à impulsion. Mais l’explosif passa à travers le corps fantomatique de Reaper et sa détonation abima juste le bitume du trottoir.


- Dam it ! jura Tracer, en filant à couvert. T’as des yeux derrière la tête ou quoi ?!


Reaper se précipita vers elle avant de s’interrompre brusquement, en entendant un bruit de réacteur. Il se jeta sur le côté, au moment même où Winston atterrit à l’emplacement où il se trouvait deux secondes plus tôt.


- Nous ne vous laisserons pas assassiner nos collègues ! proclama Winston. Qu’ils soient retraités ou non !


Donc ils savaient pour Liao. Cela expliquait pourquoi le quartier était désert. Tout cela n’était qu’un piège.

Mais comment ? Comment le singe et son imbécile de co-équipière savaient-ils que Reaper et Sombra allaient venir ici ?

Puis Gabriel comprit. Les anomalies que Sombra avaient détectés dans le registre. C’était Winston. Ce maudit primate avait modifié le dossier, sans doute avec la complicité d’un employé de l’entreprise. Après tout, Winston savait depuis longtemps que Reaper cherchait des informations sur les anciens membres d’Overwatch. C’est pour cela que Gabriel avait attaqué Gibraltar il y a quelques temps.

Winston avait donc falsifié les informations sur Liao, indiquant une fausse adresse. Un endroit où il attendrait Reaper s’il apprenait que ce dernier cherchait à retrouver son collègue.

Bon sang ! C’était exactement pour éviter ce genre de problème que Reaper voulait que leur intrusion ne soit détectée ! Maudite soit Sombra pour avoir foncé comme une idiote !


En poussant un cri de rage, Reaper dégaina ses armes et tira sur Winston. Tant pis pour la discrétion, tant pis pour le professionnalisme, ça n’avait plus d’importance ! Il s’agissait juste de faire souffrir ceux qui lui faisait du mal !


Son adversaire vacilla sous ses attaques tandis que Reaper sentit la morsure du canon tesla de Winston.

Plus inquiétant, des lumières étaient apparu tout autour du champ de bataille. Elles venaient d’appareil accroché sur les murs ou posé au sol. Gabriel reconnaissait du matériel d’Overwatch, mais modifié. Sans doute des constructions du singe, destiné à capturer Reaper après sa mort ou à récolter des données sur lui. Mais pas question que cela arrive. Ce n’était pas se macaque qui allait le stopper !


Le singe était d’ailleurs en train de perdre du terrain. Il ne faisait pas le poids face à lui !

Puis, Winston déploya au sol le dispositif qui lui avait permis de vaincre Reaper la dernière fois. Cette fois, il produisît un bouclier sphérique qui immobilisa les tirs de Gabriel. Au même moment, Tracer sortie de son couvert et lui tira une rafale en plein torse. Malgré son armure, Reaper ne put retenir un cri de douleur. Il ne pouvait combattre les deux à la fois !


Sombra rompit alors son invisibilité juste derrière les deux membres d’Overwatch. Son corps luisait d’énergie violette, tandis que le hackeuse arborait un sourire mauvais. Une onde de choc partie de Sombra et traversa le champ de bataille.


A son contact, le bouclier de Winston disparut, les appareils s’éteignirent et le chrono-accélérateur de Tracer perdit brutalement en intensité, crachotant même quelques étincelles de mauvais augures.

Reaper ria sombrement devant se revers de fortune. Il fit feux vers Tracer qui, ne pouvant compter sur sa machine, se jeta au sol pour éviter la mort. Au même moment, Sombra lui tira une rafale et Tracer cria lorsqu’elle fut atteinte au bras.


- Lena ! s’écria Winston.


- Tu as d’autres soucis à te faire, singe ! réagit Reaper.


Et il reprit son attaque contre Winston. Cette fois, il n’y avait pas de stupides gamins trop chanceux ou d’inventions malfonctionnelle pour faire diversion. Rien qu’eux deux et leurs rages. Or Reaper en avait plein à revendre.


Il toucha Winston une douzaine de fois, réduisant l’armure du singe à un amas de métal troué. Le corps de son adversaire n’était pas en meilleur état. Reaper lui-même avait souffert de décharge électrique et de coup de poing. Mais il s’en moquait. Seule la mort de son adversaire comptait.


Malheureusement, l’EPM de Sombra prit fin et les réacteurs de Winston se remirent en fonctionnement. Il les utilisa pour s’enfuir du champ de bataille.

Le silence s’abattit brutalement sur les lieux. Mais il fut bien vite brisé par le bruit de sirènes de polices. Reaper aperçut Sombra, qui avançaient dans sa direction.


- Qu’est-t-il arrivé à Tracer ? lui demanda-t-il.


- Elle s’est barré quand son machin s’est remit à fonctionner. Je n’ai pas réussi à l’avoir avant. Elle est sacrément rapide, même sans son truc !


Reaper grogna de mécontentement. La mort d’un de ses deux idiots aurait fait un beau prix de consolation.


- On dégage, dit-il. Liao n’a jamais été ici.


- Ok, boss.


Et les deux partirent. Ils étaient déjà loin lorsque la police arriva sur les lieux du combat.

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