Nouvelles d'Overwatch

Chapitre 22 : Dernières Attaches (1 sur 3)

2826 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/02/2019 17:51

- On attend quoi, boss ?


- Le bon moment, répondit Reaper d’une voix agacée.


- Ça me parait être un bon moment, là, dit Sombra.


Reaper se retient de soupirer. Sombra avait pris une voix impertinente, qui l’agaçait particulièrement. Et elle le savait. L’énerver faisait partie de ces jeux favoris.

Travailler avec la hackeuse était infernale. En plus de son insolence, Sombra était arrogante, indisciplinée et d’une fiabilité douteuse. Mais c’était la meilleure dans son domaine et parfois, il était impossible de se passer d’elle.


- Et bien tu as tort. Alors continu d’attendre.


Sombra soupira et se cala un peu mieux contre le mur auquel elle était adossée. Les deux se trouvaient en Chine, dans un quartier de bureaux pour riches entreprises. L’endroit était d’une propreté immaculée, avec des immeubles de verres, de métal ou de bétons blanc. Le genre de lieu qui faisait trop propre pour être honnête. Même dans son ancienne vie, Gabriel ne s’y serait pas sentis à l’aise. Maintenant, c’était encore pire.


Leur cible était le siège local d’une multinational, très riche et puissante. L’endroit n’était pas gardé. Mais il disposait d’un réseau de caméra et d’alarme parmi les plus sophistiqués disponible. Et la moindre alerte déclencherait immédiatement la venue d’une équipe d’élite de la police locale.


Rien que Reaper ne puisse gérer. En fait, il aurait même préféré qu’il en soit ainsi. Laisser la rage du combat lui faire oublier pendant quelques instant la douleur qui ravageait son corps. Sentir cette sensation de puissance, si agréable.

En tant que mercenaire, Reaper acceptait uniquement les contrats où il aurait l’occasion de combattre. Et ils les privilégiaient toujours lorsqu’il s’agissait des missions de Talon.

Mais cette fois, ils ne devaient pas être repérés. Il ne devait même pas y avoir le moindre mort car ceux tués par Reaper arborait des blessures bien trop distinctives. Bref, personne ne devait savoir que Sombra et lui avait pénétré dans cet immeuble. C’était indispensable, vu la proie qu’il traquait.


Sombra passa une dizaine de minutes à tapoter sur son clavier virtuel, avant de se redresser et de se masser les épaules, le tout avec une petite grimace de désagrément. Elle devait avoir quelques douleurs après être resté immobiles aussi longtemps. Cette pensée le ricaner intérieurement. Lui n’avait aucun problème de ce genre. Un des rares avantages de son état.


- On y va maintenant ? demanda la hackeuse.


- Non.


- Mais il n’y a plus personne dans ce fichu bâtiment !


Reaper eut un reniflement méprisant. Quel amateurisme…


- Il y a un ingénieur dans le laboratoire C qui fait des heures supplémentaires. Une sous-directrice qui fait de même dans le bureau A52. Et un couple d’employés en train de faire l’amour trois étage en dessous.


- Bref, aucun dans le locale informatique.


- Ils pourraient avoir besoin de s’y rendre pendant que tu fais ton petit piratage. Ou entendre du bruit. Ou juste avoir envie de marcher. Or, nous ne devons prendre aucun risque.


Nouveau soupir de Sombra. Il y avait décidément beaucoup de travail avant d’en faire une agente potable.

McCree aurait patienté lui.


Reaper chassa de son esprit le souvenir de ce sale ingrat et se força à penser à la tache en cours. Bientôt, très bientôt, il aurait ce qu’il voulait.


Sombra marcha en cercle pendant une minute. Puis elle s’arrêta brusquement.


- Rooo ! Et puis j'en ai marre ! dit-elle. J’y vais.


- Sombra, non ! réagit Reaper.


Mais c’était trop tard. La hackeuse avait déjà activé son camouflage avant de se mettre à courir vers le bâtiment. Reaper n’eut d’autre choix que de la suivre.


Sombra pouvait désactiver les alarmes d’intrusions. Mais pas les détecteurs internes. Ces derniers enverraient une alarme vers le commissariat locale au moindre coup de feu ou si un humain venait à être blessé. Ou mourir.


Un flash violet informa Reaper que sa « co-équipière » venait de se téléporter. Puis une fenêtre du troisième étage s’ouvrit. Il fallut à peine une seconde à Gabriel pour se transformer et atteindre la même destination. Manipuler son corps pour se téléporter ou perdre sa solidité était devenu un réflexe, aussi naturel que de respirer ou de penser.


Une fois au troisième étage, il n’y avait plus qu’une poignée de pas à faire avant d’atteindre le local informatique. Sombra était déjà sur place. La hackeuse avait retiré son camouflage pour débuter le piratage de l’ordinateur central, leur cible. Elle ne s’interrompit qu’une seconde pour envoyer un regard moqueur à Reaper.

Ce dernier resta silencieux. Il avait envie de hurler sur Sombra mais cela risquait de les faire repérer par les employés encore présents.


Quelques minutes passèrent, pendant lesquels le seul bruit audible fut le léger bruissement produit par les mouvements de la hackeuse, alors qu’elle tapotait sur son clavier virtuel. La protection informatique était de très haute qualité et il lui fallait du temps pour en venir à bout.


Puis, des bruits de pas se firent entendre.


- Stop, murmura Reaper à Sombra. Caches toi.


La hackeuse obéit immédiatement, s’accroupissant derrière un des bureau, tandis que Reaper se plaqua contre un coin de mur. Sa silhouette était bien trop massive pour être caché par un meuble.


Il espérait que la personne qui approchait allez continuer son chemin sans s’arrêter dans cette salle. Mais non, la porte s’ouvrit, laissant voir une cinquantenaire à la mine fatiguée, habillée d’un costume de travail un peu froissé.


- Qu’est-ce qu’ils ont encore foutus ? grommela-t-elle en mandarin. On leur a dit qu’internet devait marcher H24…


Elle alluma la lumière, pressa le bouton de démarrage d’un ordinateur, puis tourna la tête.


Son regard croisa celui de Reaper.


Avant même que la femme eut le temps de crier, Gabriel avait dégainé son arme et tiré. Le corps de la femme fut projeté deux mètres en arrière, avant de s’écraser sur le sol.


Des lueurs rouges s’allumèrent brusquement tandis qu’un puissant bruit d’alarme résonna dans tout le bâtiment.


Reaper maudit sa malchance, avant de se tourner vers Sombra.


- Qu’est-ce que cette femme foutait là ?! hurla-t-il.


- Eh…et bien il est possible que mon piratage ait temporairement coupé internet dans le bâtiment…répondit la hackeuse d’un air gêné.


- Idiote !


Sombra avait surement conscience d’avoir commis une grave erreur, car elle ne répondit pas, fait suffisamment rarissime pour être signalé. Mais Reaper n’eut pas le temps de s’en réjouir. Un bruit d’hélicoptère s’était fait entendre, fonçant vers le bâtiment.


- Finis de récupérer les données ! ordonna-t-il à Sombra. Je me charge de gagner du temps !


Et sans attendre la réponse de cette incapable, Reaper s’avança vers la fenêtre. Il leva la tête vers le toit, se concentra une seconde et quelques instants plus tard, se retrouva au sommet du bâtiment.


Les lieux avaient été aménagé en un joli jardin, avec pelouse, mini-forêt de bambou et quelques pavillons typiquement chinois. Certaines personnes auraient apprécié la beauté ou la fraicheur de l’endroit. Reaper fut juste heureux qu’il y ait de nombreux couverts.


L’hélicoptère était bien de la police chinoise. Reaper tira dans sa direction. A cette distance, il n’y avait aucune chance de faire le moindre dommage. Il s’agissait juste d’attirer son attention.


Une rafale de mitrailleuse informa Reaper qu’il avait atteint son objectif. Il passa en forme spectrale et allât se cacher dans une forêt de bambou.


Le bruit du moteur gagna en intensité, indiquant à Gabriel que l’hélicoptère s’apprêtait à atterrir sur le toit. Il se décala pour avoir une ligne de vu sur ses adversaires.


Huit policiers d’élites, avec armure intégrale. Deux fusils à pompes, quatre fusils d’assauts, et deux qui s’occupaient de la mitrailleuse dans l’hélicoptère. Ça allait être un combat difficile.


Sans leur laisser le temps de s’organiser, Reaper s’avança et, tout en prenant soin de rester partiellement à couvert, tira sur le policier le plus proche. Ce dernier fut projeté au sol en hurlant de douleur. Son armure avait amoindri l’impact du tir. Mais pas totalement.


Toutefois, Reaper ne le vit pas car il s’était immédiatement remis à couvert pour se protéger des tirs de ripostes qui avaient jaillit dans sa direction.


Puis, les policiers cessèrent de tirer. Reaper entendis un corps être soulevé, probablement le blessé amené dans l’hélicoptère, tandis que des bruits de pas résonnaient des deux côtés à la fois. Ils étaient en train de le cerner.


Mais le son le plus inquiétant vient du chef d’escouade ennemi.


- Contact avec le terroriste « Reaper », dit-il, probablement dans un communicateur. Demande de renfort immédiat. Je répète, demande de renfort immédiat.


Encore une fois, Reaper maudit le sort qui s’acharnait contre lui. Ni aurait-il pas pu y avoir un officier incapable de le reconnaitre ou trop fier pour demander aussi vite des renforts ? Mais il allait falloir faire avec.


Gabriel se releva et se précipita à droite. Il tomba en face d’une des policiers qui essayait de le cerner. La femme leva son arme mais Reaper fut plus rapide. Son tir atteignit la policière en pleine tête et le casque ne put sauver sa vie.


Mais le reste de son escouade répliqua immédiatement. Et cette fois, ce fut Reaper qui fut trop lent. Plusieurs balles l’atteignirent avant qu’il n’ait pu passer en forme spectacle. Certains rebondirent contre son plastron. D’autres s’enfoncèrent dans ce qui lui tenait lieu de corps, causant une vive douleur.


De nouveau en forme spectrale, Reaper put se replier vers un petit pavillon. La douleur le tenaillait mais il l’ignore sans problème et se concentra sur ce qu’il entendait. Les bruits de pas de ses ennemis indiquaient qu’ils étaient en train de se regrouper en position défensive, sans doute pour attendre leurs renforts.


Reaper prit un risque en sortant du pavillon. Plusieurs rafales l’accueillirent et il sentit de nouveau la morsure des balles tandis qu’il se jetait derrière un couvert. Mais maintenant, il avait une ligne de vue sur un grand arbre, situé juste derrière les policiers.


Une poignée de seconde suffit à Reaper pour s’y téléporter. Alors que ses ennemis criaient de surprise devant sa disparition, Gabriel sauta derrière l’un d’eux. Le policier n’eut même pas le temps de se retourner qu’un tir à la tête causa sa mort. Puis, Reaper agrippa d’une de ses mains le corps encore chaud de l’homme.


L’effet était difficile à voir, de nuit et avec l’armure que portait le défunt. Mais le corps du policier était en train de se dessécher et de se ratatiner. Reaper lui, ressentait une bouffée de puissance, alors même que sa douleur diminuait.


La désorganisation de ses ennemis ne dura qu’une poignée de seconde. Suffisamment de temps pour que Reaper retourne à couvert.


Des bruits de moteur attirèrent son attention. Il leva la tête et aperçu deux hélicoptères en approche du toit, plus un lourd et massif transport aérien de type militaire, utilisé pour convoyer des véhicules.


Cela faisait bien trop pour lui seul.


- Sombra, dit Reaper, contactant la hackeuse via son communicateur. Est-ce que tu as finit ?


- Pas encore, boss ! Il me manque encore quelques minutes !


Reaper jura, maudissant Sombra pour la troisième fois cette soirée.


A ce moment, il aurait encore pu annuler la mission. Battre en retraite et ordonner à Sombra de faire de même. Ce n’était pas la poignée de policier survivant qui auraient pu le bloquer.

Mais cela aurait voulut dire renoncer à ce pour quoi il était venu ici. Et pour longtemps. Ce bâtiment allait être étroitement surveillé après avoir été témoin d’une telle fusillade.

Or Gabriel n’était pas du genre à renoncer.


Il repartie à l’attaque. L’escouade qu’il affrontait avait resserré ses positions et ses membres se couvraient mutuellement. Mais les balles ne firent que passer à travers la forme spectrale de Reaper. Il ne reprit consistance qu’une fois au corps à corps, alors que sa cible avait vidé son chargeur. Le policier frappa avec son arme, mais Reaper bloqua le coup du bras droit tout en tirant avec sa main gauche, touchant son adversaire au ventre. Le coup n’était pas mortel mais il mit le policier hors de combat.


La retraite fut moins facile. Reaper devait laisser passer un peu de temps entre chaque usage de sa forme spectrale. Et il dût donc s’enfuir avec un corps solide, qui ressentis nettement l’impact des balles qu’on lui tirait dessus.


Pire encore, les autres hélicoptères étaient assez proches pour débarquer leur renfort. Deux escouades de plus vinrent se joindre au combat. Cette fois, c’étaient des militaires, aussi d’une unité d’élite, équipé d’un armement plus perfectionné : fusils à énergie et lance-rocket.

Quand au transport, il avait déchargé un mécha lécher. C’était un modèle russe, du même type que celui que Reaper avait affronté à la Fonderie Volskaïa et que les chinois avaient sans doute acheté là-bas.


Sa forme spectrale étant revenu, Reaper put lancer une nouvelle attaque. Il se téléporta près d’une des escouades qui venaient de débarquer, utilisant une fontaine comme couvert. Puis, il passa directement par la fontaine pour approcher de ses ennemis. Après tout, froid et humidité n’étaient plus des problèmes pour lui.


Cela s’avéra payant car ces adversaires ne le remarquèrent que quand il tira. Reaper ne prit même pas le temps de vérifier où il avait touché. Il passa de nouveau en forme spectrale et se précipita à l’intérieur d’un pavillon.


Puis une rocket explosa dans ledit pavillon.


Pour une fois dans cette soirée, Reaper eut de la chance. Sa forme spectrale avait pris fin après l’explosion de la rocket. Mais le pavillon était en miette et il n’avait plus aucun couvert, alors même que des flammes éclairaient désormais sa position.


Cette fois s’en était finit pour la subtilité. Reaper fonça vers l’escouade de soldat la plus proche, déterminé à en emporter le maximum avec lui.


Le mecha s’interposa et bloqua ses tirs de son bouclier. En même temps, les autres soldats l’avaient totalement cerné et plusieurs décharges d’énergies atteignirent Gabriel dans le dos.


La rage s’empara totalement de Reaper. Il se mit à tirer et avancer en même temps, visant mecha et l’escouade juste derrière. Son corps n’avait plus forme humaine mais était désormais un amalgame de fumée noirâtre où on pouvait apercevoir plusieurs silhouettes, chacune tirant dans une direction différente.


Le mecha vit son bouclier brisé et fut réduit en miette tandis qu’un tiers de l’escouade étaient balayé. La masse informe qu’était devenu Reaper passa à côté des cadavres, qui se mirent alors à dessécher. A la douleur des tirs qui l’atteignaient de tout côté s’ajoutait la bouffée de puissance venu des corps, qui permettait à Reaper de continuer de combattre.


La moitié de l’escouade était désormais morte et, pendant un instant, il sembla que la puissance de Reaper allait lui permettre de survivre malgré le déluge de tirs qui pleuvaient sur lui.


Puis une rocket s’abattit sur lui.


En un instant, le mélange de puissance et de douleur que Reaper ressentait laissa place à une gigantesque souffrance. Gabriel hurla tandis qu’il sentit son corps être mis en pièce.


Puis, ce fut le néant.

Laisser un commentaire ?