Nouvelles d'Overwatch

Chapitre 16 : La Conspiration (4 sur 4)

1986 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/01/2019 17:42

- Vous connaissez cette femme ?! demanda Sombra.


En entendant la détonation, elle était revenue sur ces pas, lui permettant d’entendre le court échange entre les deux.


- Oui, dit Reaper en rangeant ses armes. C’était une de mes agentes à BlackWatch. Une des meilleures. Mais cette garce a refusé de me suivre quand j’ai voulu renverser cet imbécile de Jack. Ce qui lui a valu une place sur ma liste.


- Et...vous savez pour qui elle a travaillé après BlackWatch ?


Sombra espérait que la réponse de Reaper lui donne des pistes pour trouver qui se cachait derrière la Conspiration. Mais elle déchanta vite.


- Elle a été mercenaire freelance pendant quelques temps. Puis CyberShield l’a engagé dans ses forces de sécurité. Ce qui explique qu’elle s’est interposée lorsque tu as tenté de pénétrer dans leur siège.


- Quoi ? Vous plaisantez, boss. Cette femme a été envoyée spécialement pour me tuer, j’en suis sûr !


- Ah. Et quelles sont tes preuves ? demanda narquoisement Reaper.


- Elle était spécialement équipé pour me battre, avec un moyen de percer mon invisibilité et rien du tout à hacker.


- C’était ses lunettes. Elles sont à vision thermique. C’est utile lorsque on fait partie d’une unité d’opération clandestine. Tout comme un équipement léger, donc dépourvu d’informatique.


- Mais…elle a réussi à me poursuivre jusqu’ici !


- Parce que c’est une ancienne de BlackWatch et que nous avions de très bonnes techniques de filatures. Après tout, c’est moi qui les ai mises au point.


Sombra serra les dents. Elle avait du mal à admettre que cette personne qui lui avait causé tant de problème soit juste…une garde, certes d’élite mais qui finalement faisait juste son travail en protégeant l’endroit qu’on la payait pour protéger.


- Tu n’es pas au centre de l’univers, lui dit Reaper, comme s’il lisait ses pensées. Allez, évacuons ta voiture avant que la police ne la retrouve.


- J’ai encore des choses à récupérer à CyberShield.


Sombra ne s’était pas fait tirer dessus et pourchasser pendant des heures pour rien.


- Oh bon sang ! réagit Reaper, exaspéré. Bien allons y.


Maintenant qu’il n’y avait plus d’ancienne agente de BlackWatch gardant les lieux, Sombra et Reaper n’eurent aucun mal à entrer. Ce fut l’occasion pour Sombra de comprendre comment Keeley l’avait aussi facilement repéré après sa première téléportation. C’était en fait très simple : la ruelle où elle avait posé son transducteur était particulièrement visible depuis l’endroit où la militaire l’avait attaqué. Il suffisait à Keeley de tourner la tête pour que ses lunettes thermiques lui permettent de voir la silhouette de Sombra en contrebas. La hackeuse se rendait maintenant compte que poser son transducteur là avait été stupide. Une erreur sans doute dû à la fatigue.


Au moins, Sombra pu obtenir ce qu’elle voulait : le dossier de sa « neutralisation » par CyberShield (en plus de quelques bonus pris au passage, tant qu’à faire…). Une fois le larcin terminé, Sombra retourna à sa planque au Mexique pour étudier son butin, tandis que Reaper retourna terrifier des gens (enfin, essayer du moins) avec sa voix grave et son masque de gothique.


« Neutralisation » voulait en fait dire (pour CyberShield) : « révéler et détruire toutes les identités numériques d’un individu hors la loi ». Encore une expression ambigüe. C’est bizarre, CyberShield n’était pourtant pas une organisation militaire.

Enfin, le principal problème de Sombra était que la liste des commanditaires n’était pas contenue dans ces fichiers. Une preuve supplémentaire de l’implication de la Conspiration !

Il allait lui falloir poursuivre son enquête d’une autre façon. Heureusement, elle avait accès à la liste des employés de CyberShield qui l’avait « neutralisé ». Le chef du projet avait depuis quitté la firme pour devenir responsable de la section informatique dans une compagnie d’appel téléphonique (plus ennuyeux tu meurs). Il vivait maintenant dans une banlieue résidentiel américaine. Bon, ça ce n’était pas un lieu « de catégorie 4 », non ?


Cette fois, son infiltration se passa sans problème. Pas d’ancienne agent de BlackWatch surentrainée et équipée spécialement pour la vaincre venu s’interposer. Par contre, l’ordinateur de l’employé ne contenait rien d’intéressant. Pire, il ne relevait pas de vice particulier ou d’informations que Sombra aurait pu exploiter pour faire du chantage.

Heureusement, il y avait d’autres méthode pour faire pression sur quelqu’un. Sombra crypta donc toutes les données de l’ordinateur de l’individu, avant d’y insérer un programme qui lui permettrait d’être informé lorsqu’il était utilisé et d’y envoyer des messages.


- Bonjour ! écrivit-t-elle lorsque l’ancien chef de projet se connecta. Désolé, votre ordinateur est actuellement indisponible car j’ai crypté toute ses données. Veillez me donnez ce que je veux pour faire disparaitre ce problème.


- Et vous voulez quoi ? tapa l’homme. De l’argent ?


- Non. Seulement quelques informations du temps où vous trainailliez chez CyberShield.


- Si vous savez que j’ai travaillé là-bas, alors vous devez être au courant que s’occuper de rançonneur comme vous était une de nos spécialités. Je n’ai qu’à passer un coup de fil à quelques amis et ils pourront déverrouiller mon ordinateur.


- Peut être. Mais alors je pourrais pirater vos comptes bancaires. Ou ceux de vos réseaux sociaux. Puis crypter de nouveau votre ordinateur. Et continuer ainsi jusqu’à que vous me donniez ce que je veux.


- Et j’irais porter plainte à la police pour harcèlement, ce qui vous fera finir en prison.


- Croyez-vous que la police puisse arrêter Sombra ?


Elle prenait un risque en exposant son pseudonyme. Ses ennemis pourraient faire un lien entre les questions qu’elle posait et son identité publique. Mais « Sombra » c’était fait une sacrée réputation dans le milieu informatique. Celle d’un hacker (ou collectif, beaucoup ne savaient même pas qu’elle opérait seul) capable de s’en prendre à des multinationales sans que les forces de l’ordre n’ait jamais pu y faire quelque chose.


- Oh bon sang, c’est pas les grosses compagnies votre cible d’habitude ? écrivit l’ancien chef de projet. Pourquoi vous vous en prenez à un pauvre type comme moi ?


- Parce que vous avez bossé pour une « grosse compagnie ». Mais promis, si vous me donnez ce que je veux, je vous laisserais tranquille. Et ne vous dépréciez pas, je suis sûr que vous n’êtes pas un « pauvre type », écrivit-t-elle, avant d’ajouter un smiley bisous.


- D’accord. Qu’est-ce que vous voulez savoir ?


- Qui a commandité la « neutralisation » d’Olivia Colomar ?


- Eh, qui ça ?


- Olivia Colomar.


- Mais, comment je le saurais ?


- Vous étiez chef de ce projet.


- Oui, sauf que des projets de neutralisation, j’en ai dirigé une cinquantaine et c’était y’a quinze ans. Alors pardonnez-moi si je ne me souviens pas de tout.


- Faites un effort de mémoire.


- Donnez-moi quelques éléments de contexte.


- Je vous envoie le dossier de CyberShield sur cette « neutralisation ».


Et elle fit passer le fichier.


- Ah oui, Colomar, reprit l’homme, après quelques minutes. C’était le gouvernement mexicain. Le commanditaire. Enfin, le secrétariat à la sécurité numérique très exactement.


Sombra resta un instant choqué. Elle s’était attendue à un gros patron d’une multinational, à un financier nébuleux, à un chef mercenaire sulfureux. Pas…à ça.


- Vous savez pourquoi ? écrivit-elle.


- Colomar piratait les sites du gouvernement mexicain et de certaines compagnies opérantes là-bas. C’était une anarchiste, lié à un gang local, « Los quelque chose ». Donc le secrétariat voulait la neutraliser pour assurer la sécurité du cyberespace mexicain. La routine quoi.


- Est-ce que vous savez précisément quel fonctionnaire a passé la commande ?


- Oui. C’était Maribel Maricela, la directrice de la section appréhension dans le secrétariat. C’est elle qui passe toutes les commandes de ce genre.


Sombra fit une recherche sur internet pour le nom de Maribel Maricela. Elle vit une poignée d’article qui racontait des cas où la directrice était intervenu pour arrêter des cibles aussi variées que des réseaux de pédopornographie, des hackeurs liés à divers tendances politiques extrémiste ou des cyber-rançonneurs.

La panique se mit à envahir Sombra. Ce pouvait-il que ce qu’il lui soit arrivé soit aussi simple que ça ? Elle représentait une menace pour le gouvernement et une fonctionnaire avait engagé une compagnie privée pour la neutraliser. Tout simplement.


Non, c’était impossible !


- Et vous êtes sûr qu’il n’y a rien d’autre ? écrivit-elle.


- Oui.


- Si vous me mentez, je le découvrirais.


- Je ne vous ment pas.


- Colomar découvre des liens troubles entre plusieurs personnages puissants et, comme par hasard, une semaine plus tard votre entreprise lui tombe dessus ? Vous avouerez que c’est un peu gros.


- Quoi ? Vous croyez qu’il y a une espèce de conspiration ou un truc dans le genre ? Que ce sont les Illuminatis ou les Reptiliens qui ont voulu faire tomber Colomar ?


Les reptiliens…mais bon sang, ce type se moquait d’elle !


- Je peux toujours bloquer vos comptes bancaires.


- Non mais sérieusement… Bien sûr que le fait que Colomar attaque des types riche et puissant a dû pousser le gouvernement à agir plus vite contre elle, car ces types riches et puissants sont amis avec les responsables du gouvernement. Mais ça, c’est juste parce que tous les riches et puissant viennent du même milieu social, ont fait les mêmes écoles, fréquentent les mêmes clubs de golf hors de prix… Enfin, vous avez fait un peu de science sociale à l’école, non ?


Mon école c’est la rue ! Aurait voulu écrire Sombra. Mais elle s’était déjà trop dévoilée. L’homme devait soupçonner que Sombra soit en fait Colomar, ou à minimum qu’il y ait un lien entre les deux. Ces émotions l’avaient encore poussé à l’erreur.


- Je décrypte vos données, écrivit-t-elle. Ne parlez de ce qui s’est passé à personne. Je le saurais si ça arrive.


- D’accord.


Sombra allait devoir demander des ressources à Reaper pour surveiller cet homme. Mince, ça allait la rendre un peu plus dépendante de lui.


Mais surtout, ces révélations lui tourmentaient l’esprit. Était-il possible que ce qu’elle avait pris pour une conspiration mondiale soit en réalité juste quelques hommes d’affaires mécontent qui s’était plaint au gouvernement ? Que l’attaque dont elle a été victime n’ait pas été la frappe préventive d’une puissante organisation secrète risquant d’être découverte mais rien qu’une procédure normale menée par un secrétariat gouvernemental ?

Et puis soudainement elle comprit.

Tout cela n’était qu’une vaste mise en scène. La conspiration avait découvert que Sombra était sur ses traces et avait mis en place tous ces « indices » pour lui faire croire qu’elle n’existait pas.

Mais Sombra ne se laisserait pas avoir. Oh que non. Elle allait continuer ses enquêtes, en ignorant toute information qui pourrait faire croire que la Conspiration n’existait pas.

Après tout, elle avait toujours raison.

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