Nouvelles d'Overwatch

Une pluie de balle s’écrasa sur la barricade. L’un des terroristes, un jeune individu en civil qui portait un foulard, se releva de son couvert, un lance-rocket en main.

- Crevez, sales bots ! cria-t-il en tirant.

Malheureusement pour lui, “les sales bots” étaient protégé par un mecha, mesurant environ deux mètre cinquante de haut, qui déploya un champ de force pour bloquer la roquette. Cette dernière s’écrasa contre le bouclier, sans causer le moindre dommage. Le mecha tira ensuite avec un obusier, détruisant la barricade.

Les soldats derrière lui, un mélange d’humains et d’omnics portants des armures rouge clair, tirèrent sur leurs adversaires, désormais dépourvus de protection. Les terroristes s’enfuirent, laissant de nombreux morts et blessés derrière eux.

- Pas mal, dit Akande.

Il regardait la scène de combat sur un écran géant, situé dans une salle de contrôle d’une des bases de Talon. À ses côtés, Moira observait la scène d’un air ennuyée.

- L’ingénierie militaire n’est pas ma spécialité, dit-elle. Mais ces mechas n’ont pas l’air si exceptionnels. Les Russes et les Coréens en font de bien meilleur.

- Mais quelle combativité ! Quelle organisation ! Il y a là une armée de vainqueur.

- S’ils peuvent nous débarrasser de ces stupides terroristes anti-omnics… Comment s’appellent-ils déjà ? “Never More” ?

- C’est cela. Des combattants médiocres comme tu as pu le voir.

- Et bien tant mieux. Je n’apprécie pas les ignorants qui cherche à détruire de précieux objets scientifiques, usines d’armements omnics ou non. Quoi qu’il en soit Akande, pourquoi la situation en Atlantique Nord t'intéresse-t-elle tant ?

Atlantique Nord était une gigantesque île-plateforme construite par les omnics durant la Crise des Omniums, dans l’océan du même nom. Elle faisait la taille d’un petit continent et était parsemé de mines, raffineries et usines. Ce qui en faisait un objet de convoitise pour de nombreuses organisations.

- Pour ça, répondit Akande, en appuyant sur un bouton.

La scène de combat à l’écran changea, remplacé par un extrait de l’émission « Atlas Information ».

- La dernière place forte tenus par les terroristes anti-omnic du groupe “Never More” a été prise hier soir par les troupes du Creuset, déclara un présentateur à l’écran. L’ONU a profité de cette occasion pour envoyer son représentant spécial, Érasme, dans le but de créer une paix durable sur cette île-plateforme.

L’image changea, laissant apparaître un omnic civil vêtu d’un très sobre costume de diplomate.

- La destruction causé par “Never More », ainsi que les conflits précédents, commença-t-il d’une voix noble et grave, ont fait comprendre aux habitants de Nouvelle Atlantique que la guerre détruit plus qu’elle ne rapporte. Que la négociation, qui peut être un processus si frustrant, reste la meilleure solution. Et je leur dis : “bravo”. Il faut du courage pour s’engager dans la voix des compromis. Pour admettre qu’on ne pourra pas obtenir tout ce que l’on souhaite et qu’il faut être capable d’en laisser une partie à son voisin. Et que ce dernier à autant de droit de vivre, une vie digne et heureuse, que nous. Cela est bien plus difficile que de prendre une arme et de se mettre à tirer sur l’objet de sa haine. Et c’est grâce à ce courage que nous créerons une vie meilleure.

L’image s’éteignit une fois le discours terminé. Moira rigola doucement.

- Quelle optimisme ! dit-elle d’une voix moqueuse. Atlantique-Nord est en guerre depuis la fin de la Crise des Omnium. Même Overwatch n’a jamais réussi à le pacifier. Et Érasme croit qu’il va réussir tout seul ?

- Nos premiers rapport semblent indiquer qu’il pourrait y arriver, déclara Akande en grinçant des dents.

Moira haussa un sourcil de surprise.

- Ah bon ? Intéressant. J’aimerais beaucoup voir ces rapports.

- Il ne seront bientôt plus pertinent. Ce petit technocrate insignifiant n’accomplira pas son objectif. L’Atlantique Nord a forgé plusieurs des meilleurs combattants de ce monde. Des nouvelles tactiques, organisations et armes y ont été développé pour la première fois. Le conflit qui s’y déroule a rendu l’humanité plus forte. Je ne le laisserais pas s’éteindre. Pas alors que nous sommes si proche de la prochaine grande guerre.

Certains auraient pu voir un gaspillage dans cette intervention. Des gens comme Vialli. Cet insignifiant boutiquier se serait contenté de vendre ses armes au plus offrant avant de plier bagage une fois la guerre terminée. Mais pas Akande. Il avait une vision. Et il s’y tenait.

- Je vois, dit Moira. Et je suppose que tu désirs mon soutient dans cette entreprise ? Que je fournisse du matériel de ma conception à une quelconque faction, en plus de celui que tu donneras, pour relancer les combats ?

- Oui. Tu as toujours une dette envers moi depuis la chute d’Overwatch. Je demande son paiement maintenant.

- Très bien. Au passage, essaye de récupérer là-bas de la technologie omnic. Si tu m’en ramène, je te devrais un autre service.

- J’y penserais.

Sur ces paroles, Akande quitta la salle. Il avait une guerre à raviver.

Il marcha jusqu’à un hangar non loin. Là-bas, une quarantaine de soldats de Talon l’attendaient, tandis que des drones étaient en train de charger du matériel dans deux transports.

- Nous serons prêt à partir dans deux minutes, chef, lui dit une légionnaire.

- Bien Carissa, votre efficacité me satisfait.

Carissa dirigeait sa garde personnelle. Akande l’avait sélectionné parmi les troupes de Talon, prenant les soldats les plus talentueux et courageux, avant de leur donner accès à des prothèses ultraperfectionné, puis de les entraîner personnellement. Ils étaient bien plus puissants que les autres combattants de l’organisation.

Deux minutes plus tard et ils étaient partie. C’est une fois à l’intérieur du transport que Doomfist s’équipa de son célèbre gantelet. Il ne doutait pas qu’il aurait à s’en servir. De nombreux ennemis l’attendaient à Atlantique Nord.

- Comment comptez-vous procédez, chef ? demanda Carissa. Nous allons causer un petit incident frontalier entre deux factions ?

- Je préfère convaincre un des parties de reprendre les armes et de continuer jusqu’à la victoire totale.

- Nous allons voir le Creuset alors ? Ce sont eux qui ont la meilleure armée.

- Non. L’influence d’Overwatch est encore trop forte chez eux.

C’était en effet la défunte organisation qui avait créé “Le Creuset”, dans une tentative pour pacifier Atlantique Nord. Morrison avait réussi à construire un état stable et fonctionnel, ayant apporté sécurité et prospérité à de nombreux individus. Un succès qu’il fut incapable de reproduire autre part sur l’île-plateforme.

- Nous irons voir le général Kaleb, reprit Doomfist. Lui sera sensible à notre discours.

- Bien chef.

Quelques heures de voyage plus tard et leur transport se posa dans une des bases de Talon situé à Atlantique Nord. Il faisait nuit noire. Mais cela ne découragea pas Doomfist de se mettre en route immédiatement. Il était resté bien assez inactif durant le voyage.

- Chef, nous captons une communication, indiqua Carissa.

- De qui ? Et que dit-elle ?

- C’est Never More. Ils veulent vous rencontrer.

- Intéressant. Dis-leur que j’accepte.

- Bien chef...et voilà, ils ont indiqué un point de rendez-vous.

Les véhicules qu’ils utilisaient, des transports blindés de classe militaire, bifurquèrent pour se rendre à une usine à moitié en ruine. La terre artificielle crissait sous les chenilles à mesure qu’ils avançaient. Pour un profane, une île-plateforme était vraiment en tout point semblable aux terres créées par la nature, les immenses usines omnics en moins. Mais pour quelqu’un d’aussi observateur qu’Akande, il y avait de subtiles différences. La composition de la terre était plus uniforme. Le sol plus droit et ordonné. On sentait la patte d’un constructeur.

Une fois arrivé à destination, Doomfist et sa garde descendirent de leurs transports. Le comité d'accueil était déjà là. Une quinzaine de personnes, dépenaillés, mal armés, blessés pour la plupart… Ils avaient l’expression des vaincus.

- Bonsoir, dit une grande femme musclée, originaire d’Asie. Je me nomme Xiulan, commandante de Never More.

- Vous connaissez mon nom, répondit Doomfist.

- Oui. Je n’irais pas par quatre chemins : nous voulons conclure une alliance avec Talon. Que vous nous fournissiez des armes et du matériel pour que nous puissions reprendre notre guerre.

- Et que pourriez-vous donc bien nous apporter en échange ?

- Nommer n’importe quelle cible sur cette île et nous la détruirons. Particulièrement s’il s’agit de ce sale omnic de l’ONU.

- J’ai déjà une pleine armée de soldats et d’agents prêt à faire ça, plus compétent que vous.

- Bon sang ! Votre but n’est-il pas de propager le conflit ?! Armez-nous, et je vous jure que vous en verrez des combats.

- Non. Vous avez eu votre chance. Et vous avez perdu. Si vous n’avez à m’offrir que des suppliques et des promesses, alors vous ne m'intéressez pas.

Xiulan le fixa des yeux, un mélange de colère et de désespoir dans son regard.

- L’histoire est déjà en train de vous oublier, dit Doomfist en lui tournant le dos. Et bientôt, ce sera aussi mon cas.

Il remonta tranquillement dans le transport, rapidement suivit de sa garde.

- J’ai crue qu’elle allait vous attaquer, chef, lui dit Carissa.

- Elle aurait gagné un peu de mon respect si elle l’avait fait. Mais il faut croire qu’elle est trop lâche. J’espère que le seigneur Kaleb sera d’une autre trempe.

Les transports se remirent en route et le son de leur chenille contre la pierre ne tarda pas à se faire entendre.

- Multiples contacts en approche ! s’écria soudaine Carissa, après une nouvelle heure de route.

- Qui contrôle ce territoire ?

- Le Creuset chef.

- Mettez les véhicules en position de combat. Tout le monde descend.

Leur convoi était sur une plaine caillouteuse situé entre deux usines. Il n’y avait aucun couvert. Aussi, les transports se positionnèrent de telle sorte à offrir un abri aux soldats de Talon.

Doomfist aperçut bientôt les “contacts” qui approchaient. C’étaient des soldats en armures rougeâtres, de la même couleur que le sol et les bâtiments locaux, secondé par des mecha, des machines humanoïdes d’un peu plus de deux mètres de haut. Leurs jambes étaient petites et robustes, tandis que c’était le torse qui servait de cockpit et que chaque bras portait une arme ou un autre équipement.

Un mecha s’avança dans leur direction. Le modèle était équipé d’une mitrailleuse à énergie sur le poing droit et d’un dispositif non-identifié au gauche. Il paraissait de meilleure qualité que les autres, avec une source d’énergie plus puissante, des alliages plus solides et, probablement, un meilleur pilote.

- Doomfist ! cria ce dernier. Vous êtes totalement cernés ! Au nom de l’ONU et de l’état souverain du Creuset, je vous ordonne de vous rendre immédiatement !

Le ton robotisé de la voix identifiait clairement le pilote comme un omnic.

Akande quitta la ligne du couvert des véhicules et s'avança vers le pilote.

- Qui donc ose me menacez ?! tonna-t-il.

- Je suis le major Žižka, de l’armée du Creuset ! répondit le pilote. Et je ne le répéterais pas une troisième fois : rendez-vous !

Doomfist rigola.

- Que gagne donc votre nation à jouer les hommes de mains pour l’ONU ?

- Le fait d’arrêter un terroriste belliciste qui sème le conflit partout où il passe ! répondit Žižka en pointant la mitrailleuse de son mecha vers Akande.

- Et en quoi est-ce une mauvaise chose ? répondit ce dernier. Regardez-vous. Votre « état-souverain » était autrefois une bande de réfugiés affamés et déracinés, dépendant de la charité d’Overwatch pour ne serait-ce que survivre. Mais grâce à la guerre, vous êtes devenu l’état le plus puissant de cette île-plateforme.

- Nous nous battons, pour que nos enfants n’aient pas à le faire ! Pour leur offrir un monde en paix où ils pourront vivre heureux !

Akande entendit le déclic qui signifiait que la mitrailleuse était armée. Un sourire apparut sur son visage tandis qu’il se mettait en garde.

- Vous ne rendez pas service à vos enfants en cherchant à leur épargner le conflit, dit-il. C’est tout le contraire.

- A l’attaque ! cria Žižka. Pour le Creuset !

Sa mitrailleuse fit feu, tirant une rafale de projectiles d’énergies vers Doomfist. Ce dernier se départie de son sourire pour arborer une expression concentrée. Il se précipita vers Žižka, courant en zigzag pour éviter les tirs.

Mais son ennemi utilisait une arme automatique, qui tiraient des dizaines de projectiles par secondes. Il était impossible d’éviter tous les projectiles, même pour quelqu’un d’aussi rapide que Doomfist. Heureusement, ses prothèses incluaient un générateur de bouclier personnel. Un dispositif aussi miniaturisé coûtait une petite fortune, mais Akande pouvait se le permettre. C’était un équipement digne du guerrier qu’il était.

Tandis que les tirs s’écrasaient contre son bouclier, Doomfist réduisait la distance entre lui et Žižka. Il arriva bientôt à portée de tirs de ses prothèses biotiques, seulement pour se rendre compte que son ennemi était aussi protégé par un bouclier. Il allait devoir régler ça au corps à corps. Tant mieux.

Le bras droit d’Akande se leva, tandis que son gantelet se mit à bourdonner d’énergie. Puis Doomfist, chargea, poing vers l’avant.

Žižka leva son bras gauche pour parer et un champ de force en émergea, protégeant tout le flanc du mecha. Doomfist reconnu un écran à particule de fabrication russe, qui parait aussi les attaques au corps à corps. Lorsque son gantelet s’écrasa dessus, le champ de force vola en éclat. Mais le mecha était intacte.

Plus pour longtemps cependant. Akande se laissa glisser sous le bras de son adversaire et, dans un même mouvement, se releva face à lui pour frapper de sa main gauche. Le coup, d’une force surhumaine grâce à ses prothèses, fit vaciller le mecha tout en faisant plier le blindage.

Mais alors même que Doomfist frappait, le bras droit du mecha se précipita en plein vers sa figure. Tout concentré sur son attaque, Akande ne remarqua le coup que trop tard. Le poing métallique s'abattit sur son visage, le faisant valser plusieurs mètres en arrières.

- Victoire pour le Creuset ! cria Žižka.

Doomfist frappa le sol de son gantelet, créant un ancrage qui stoppa son mouvement. Il en profita pour regarder rapidement autours de lui. Sa garde personnelle était en train de combattre les troupes ennemies. Carissa avait fait déployer deux assauts lourds pour lancer une contre-attaque, créant de violents combats.

Une expression féroce apparut sur le visage d’Akande tandis qu’il se retournait vers Žižka. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de mesurer sa force contre un adversaire à sa mesure. Et c’était toujours aussi agréable.