Cœur d'Émeraude
Chapitre 23 ! Chapitre 23 !!
On va retrouver du jargon médical et technique, axé cette fois sur la psychiatrie et un trouble bien connu mais aussi très sous-estimé :-)
J'espère que ça vous plaît, d'ici-là, bonne lecture à tous :-)
"Mais qu'est-ce qu'il c'est passé ?! Demande aussitôt Hinata, visiblement hors d'elle.
-Je... je... je ne sais pas... je... elle... ne trouve qu'à bégayer Fubuki, comme si relater la scène s'avérait être indicible.
-Ok, ok, ça va, calmez-vous, je suis désolée, je n'aurais pas dû crier comme ça, dit calmement Hinata en prenant Fubuki par les épaules, cette dernière étant vraisemblablement sous le choc et incapable de quoi que ce soit de raisonner.
-Asseyez-vous, calmez-vous et respirez, je reviens d'ici quelques minutes, d'accord ? Ordonne doucement Hinata en dirigeant Fubuki vers une chaise. La Classe B se laisse assidûment faire, son attention rivée sur Tatsumaki, la regardant comme si elle craignait qu'elle n'explose ou ne se volatilise. Hinata s'assure que la cadette reste calme, puis elle quitte la chambre et revient, comme promis, quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes dans les mains. Fubuki n'a quasiment pas bouger, elle continue de fixer sa sœur, une lueur angoissée, voir terrorisée dans les yeux.
-Mademoiselle Fubuki ? L'appelle le plus doucement possible Müller, consciente du choc. Mais l'intéressée sursaute tout de même, comme si elle était en danger et en alerte constante.
-Tenez, c'est une infusion à base de tilleul, de mélisse et de camomille, ça va vous aider à vous apaisez, explique l'anesthésiste en tendant la tasse. Fubuki la prend les mains tremblantes et la sert contre elle comme si elle cherchait à se rassurer et se réchauffer, mais son regard demeure absent.
-Je suis désolée, j'ai manqué de professionnalisme en m'emportant, se repentit le médecin visiblement bouleversée. Fubuki reste apathique, tournée vers Hinata, assise en face d'elle, mais visiblement piégée dans le souvenir de Tatsumaki prise de panique.
-C'était... tellement effrayant... déclare-t-elle d'une toute petite voix.
-Je ne l'ai jamais vu comme ça... ses yeux... son regard... des larmes coulent silencieusement tandis que Fubuki revit le moment.
-C'est arrivé si vite... si soudainement... je n'ai pas... compris je...
-Les syndromes de stress post-traumatique peuvent parfois provoquer ce genre de crise de panique, comme je vous l'ai dit, certains événements, lorsqu'ils sont liés, peuvent déclencher des réactions... violentes et soudaines, explique Hinata.
-Des cocktails explosifs... répète machinalement Fubuki, se rappelant de la métaphore d'Hinata.
-Exactement. Et souvent l'entourage se retrouve impuissant devant la violence et la soudaineté de ces réactions, et c'est d'autant plus dur pour lui, finit-elle. Müller laisse un petit moment de flottement qu'elle comble en soufflant sur sa tasse et en y trempant ses lèvres, aussitôt imitée par l'héroïne. Puis la doctoresse regarde Tatsumaki, maintenant apaisée, dormant avec un rythme respiratoire régulier encore en partie dicté par le ventilateur. Un contraste saisissant avec la violente crise de panique dont elle était victime quelques minutes plus tôt.
-Savez-vous ce qui a déclenché cette crise ? Demande enfin Hinata. Fubuki secoue la tête en pleurant.
-Non je... on était tranquille, je lui disais qu'elle me manque et que je comprenais que... que c'était compliqué pour elle de rester patiente, parce-qu'elle n'a jamais été patiente et... soudainement... elle... Fubuki hausse les épaules, manifestant du mieux qu'elle peut son incompréhension et sa perplexité entre deux sanglots.
-D'accord, tout va bien, regardez, elle est apaisée là, en sécurité, il ne peut rien lui arriver, mais j'ai besoin de vous maintenant, pour comprendre et identifier le déclencheur de cette crise et ainsi faire en sorte de que ça ne se reproduise pas, tâche de la calmer Hinata. Fubuki essaie tant bien que mal de se calmer en respirant et en se concentrant sur sa boisson.
-Juste avant qu'elle ne panique, qu'est-ce qu'elle faisait ? Avait-elle un air, une expression particulière ? De regarder ou faire quelque chose de précis ? Il y a-t-il eu un son ou un évènement particulier ? Continue d'enquêter Müller. Fubuki prend le temps de réfléchir, de chercher des indices en périphérie de la scène, mais rien ne lui vient, ne lui saute aux yeux.
-Non... je ne vois pas ce qui a pu se passer, répond Fubuki, étouffée par l'impuissance et la culpabilité. Hinata se contente de hocher la tête, un peu agacée bien malgré elle. Pas contre Fubuki, la pauvre jeune femme est dans un état d'épuisement assez préoccupant sans être non plus alarmant, mais suffisamment avancé pour nuire à certaines facultés, l'observation et la lucidité entre autre. Mais elle est agacée pour l'incertitude et le danger qui se glissent, tels deux serpents, dans le processus de guérison de Tatsumaki. La seule bonne nouvelle, s'il on peut dire, est que bientôt Tatsumaki pourra se passer du ventilateur et raconter elle-même ce qui a causé sa crise. Elle aimerait qu'il soit retiré avant son prochain réveil, mais c'est impossible, elle le sait, le protocole est très stricte à ce sujet. Lui reste une dernière option : son confrère Edgar Bouvier, le chef du département de psychologie de l'Hôpital de l'association.
-Je dois aller voir quelqu'un, déclare donc Hinata en se levant et en posant son thé sur un meuble. L'action soudaine couplée à la déclaration surprennent Fubuki qui regarde l'anesthésiste, interdite et prise de court.
-Qui ça ? Finit-elle par demander.
-Un collègue de travail, un psychiatre, qui devrait pouvoir nous aider, je l'espère. Votre sœur ne devrait pas se réveiller avant un moment, je serais de retour d'ici-là, en attendant des infirmiers sont là au besoin, d'accord ? Explique-t-elle d'un air confiant. Fubuki hoche doucement de la tête, et Hinata sort de la chambre et se rend au poste de soin, à quelques pas de la chambre, pour informer ses subordonnés de son absence. Les infirmiers, occupés de diverses façons, se contentent d'acquiescer. Hinata quitte ensuite l'aile VIP et traverse l'hôpital pour se rendre au département de psychologie.