Cœur d'Émeraude
Dix-septième chapitre :-)
Tatsumaki va petit à petit revenir sur le devant de la scène, et Fubuki va peu à peu s'effacer :-)
J'espère que ça vous plaît, n'hésitez pas à me le dire dans les commentaires :-)
D'ici-là, bonne lecture à toutes et à tous :-)
Fubuki est endormie sur le divan lorsque quelqu'un toc à la porte. Ne dormant que d'un œil depuis un mois, et connaissant maintenant par cœur le planning des infirmiers et des médecins, Fubuki se réveille en sursaut, une légère angoisse lui tiraillant l'estomac. Elle n'a pas le temps de répondre, la porte s'ouvre sur Kioshy accompagné de plusieurs soignants.
"Qu'est-ce qu'il se passe ? S'alarme la jeune femme.
-Une bonne nouvelle, nous allons entamer le protocole de sevrage pour réveiller votre sœur, répond Kioshy.
-Vraiment ? Mais vous êtes sûr ? Vous...
-Oui, tout va bien, Mademoiselle Tatsumaki a très bien récupérée, toutes ses constantes sont bonnes, et nous ne notons aucune complication, pour l'instant du moins, la rassure le directeur.
-Et... dans combien de temps sera-t-elle réveillée ? Demande Fubuki qui appréhende un peu.
-Et bien, d'ici environ une dizaine de jour votre sœur devrait être pleinement consciente, répond Kioshy.
-Quoi ? Dix jours ? S'exclame la télékinésiste qui ne s'attendait pas à ce que ce soit si long.
-Je comprends votre confusion, comme je vous ai dit, c'est un protocole de sevrage. Couper la ligne de sédatif brusquement entraînerait nombre d'effets secondaires très indésirables, croyez-moi, d'où la nécessité de faire un sevrage. Et plus la période de coma est longue, plus la période de sevrage l'est également, explique calmement Kioshy.
-D'accord heu... et... comment ça va se passer exactement ? Demande Fubuki.
-Et bien nous allons diminuer les doses de manière très progressive, pour commencer toutes les 24h, et si Mademoiselle Tatsumaki réagit bien, nous pourrons passer à un délai de 12h, jusqu'à couper complètement la perfusion, répond Kioshy. Fubuki hoche doucement de la tête, pensive. L'état de santé de Tatsumaki ne va qu'en s'améliorant, les bonnes nouvelles affluent depuis quelques jours et elle en est très contente. Mais elle appréhende la réaction de sa sœur au réveil. Depuis qu'elles ce sont enfuies du complexe de Tsukuyomi, jamais Tatsumaki ne c'est retrouvée en mauvaise posture, jamais elle n'a rencontré d'adversaire capable de l'égaler, de la mettre en danger, de la blesser. Et là, un monstre inconnu et d'une puissance qui défie l'imagination a réussi à la blesser, presque à la tuer. En conséquence, Tatsumaki, l'une des plus puissantes héroïnes de l'association se retrouve d'un statut de quasi-invulnérabilité à une hospitalisation en urgence nécessitant jusqu'à un coma pour ne pas mourir. Et pour une personne comme la Tornade Tragique qui a besoin d'avoir un contrôle absolu sur tout ce qui l'entoure, sans exception, ce genre de situation est le pire cauchemar qu'elle puisse vivre. Quelque soit la réaction de Tatsumaki, Fubuki s'attend à ce qu'elle soit intense.
-C'est bon, j'ai réduit la posologie, prévient le médecin anesthésiste. Kioshy hoche la tête puis entraîne Fubuki à l'écart.
-Le docteur Müller va rester avec vous l'heure qui suit. Je vous demanderais de la laisser travailler, elle est excellente dans son domaine, n'ayez crainte, dit-il. Fubuki hoche calmement de la tête.
-Je retourne à mon bureau. Hinata, tenez-moi au courant, d'accord ? Prévient ensuite Kioshy en prenant la porte
-Bien Kenichi, vous aurez un rapport d'ici une heure environ, répond Hinata Müller concentrée sur les moniteurs. Une fois Kioshy parti, Fubuki observe Hinata manipuler les différentes machines branchées à Tatsumaki.
-Vous faites quoi exactement là ? Demande la télékinésiste.
-Et bien je règle les moniteurs pour que l'on puisse réagir le plus vite possible au moindre signe de sevrage, et je vais régler le ventilateur pour que l'appareil respiratoire de Mademoiselle Tatsumaki reprenne petit à petit en autonomie, explique la soignante. Une fois ses réglages mis au point, la médecin, une blonde métisse, s'assoit sur un fauteuil en regardant sa montre.
-Et voilà ! Plus qu'à attendre.
-Attendre quoi ?
-Je vais effectuer une série de tests et de contrôle, toutes les quinze minutes dans l'heure qui suit, et si tout se passe bien, je repasserai dans environ quatre ou six heures, explique-t-elle.
-Quels genres de tests ?
-Réactivité pupillaires et auditifs, réflexes, ce genre de choses, tout ce qui permet d'évaluer la progression du réveil du corps en somme. Fubuki hoche tranquillement de la tête.
-Le docteur Kioshy m'a parlé de sevrage, comme quoi il pourrait y avoir des... réactions indésirables, ce genres de choses... dès que Fubuki a prononcé le mot de "sevrage", Hinata lui fait un signe d'apaisement de la main pour ne pas l'interrompre brusquement.
-Oui, en effet, il peut y en avoir, mais c'est justement pour éviter ça que nous suivons un protocole très stricte, d'accord ? Et si ça peut vous rassurer, ce n'est pas la première fois que je supervise un protocole de sevrage, et je n'ai jamais eu de complications graves, d'accord ? Et puis votre sœur se remet très bien, il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter, je vous assure, explique calmement Hinata avec un sourire rassurant.
-Très bien, dit Fubuki en souriant également, masquant son inquiétude comme elle le peut. Hinata lui rend un sourire confiant et rassurant.
-Ça va aller vous ? Demande ensuite Hinata en se calant dans sa chaise.
-Heu... et bien... oui, oui ça va, répond Fubuki, prise de court.
-Vous êtes très courageuse, je ne sais pas si je garderais un tel aplomb à votre place, répond la soignante avec un sourire admiratif.
-Ah oui ? Pourtant il n'y a pas de quoi... disconvient la télékinésiste dont la mine s'assombrit.
-Pourquoi ? Je ne pense pas que tout le monde peut se vanter d'avoir une sœur qui a veillé sur elle un mois durant, réplique Hinata.
-Si j'avais vraiment été à la hauteur, elle ne serait pas ici en ce moment... cingle froidement Fubuki. La réplique fait mouche, Hinata se retrouve à court d'arguments.
-Mais est-ce que vous auriez pu y faire quelque chose ? Enfin si votre sœur n'a pas pu...
-Merci je sais, je sais que la Tornade Tragique est mille fois plus puissante que moi, Blizzard Infernal, pas la peine de me le rappeler ! S'emporte Fubuki piquée au vif. Hinata ne se démonte pas, elle cherche soigneusement ses mots, sachant pertinemment qu'elle est sur une pente très glissante.
-À votre avis, qu'est-ce qui est le mieux pour elle ? Que vous soyez blessée voire morte en tentant de la protéger ? Ou qu'elle vous voit vous à son réveil ? Demande-t-elle finalement d'une voix douce. Une larme silencieuse coule sur la joue de Fubuki, elle l'efface d'un geste rageur de la main.
-Mais j'aurais dû pouvoir la protéger comme elle, elle me protège...
-Mais est-ce qu'elle aurait veillée sur vous, comme vous veillée sur elle ?
-Je crois... oui... je crois... murmure Fubuki, plus pour elle que pour Müller. Fubuki a conscience que sa sœur n'est pas la personne la plus démonstrative et attentionnée du monde, préférant manifester son amour par des remarques acerbes et une volonté farouche de protéger à tous prix couplée à une surveillance de loin mais assidue tel un aigle en haute altitude.
-Et bien quoi qu'il en soit, maintenant elle pourra être sûr que vous êtes là pour elle, et même si c'est pas contre un monstre, il n'empêche qu'elle saura qu'elle peut compter sur vous dans ces moments-là. Fubuki n'a pas répliqué. Malgré les belles paroles du docteur Müller, la jeune femme n'arrive pas à se faire à l'idée qu'elle peut avoir la même importance à ses yeux qu'elle aux siens. Après ça le silence c'est installé, et Hinata l'a respecté. Puis comme promis, l'anesthésiste procède à différents contrôles qu'elle juge très satisfaisants et encourageants.
-Bien, pour l'instant tout va bien, je repasserai d'ici cinq heures environ, des infirmiers viendront faire des contrôles toutes les heures, décrète Hinata visiblement rassurée. Fubuki hoche silencieusement de la tête.
-Merci docteur Müller, répond-elle d'une voix rauque. Hinata hoche sobrement de la tête, et une nouvelle attente débute, cette fois teintée d'espoir