Cœur d'Émeraude
Seizième chapitre ! Les choses vont petit à petit commencer à évoluer, n'ayez crainte :-)
j'espère que ça vous plaît, et d'ici-là, bonne lecture à toutes et à tous :-)
Bang restera trois heures au chevet de Tatsumaki, avant que Fubuki ne revienne. La jeune femme avait un meilleur teint, mais elle demeurait fatiguée. Elle avait apporté avec elle une couverture et un oreiller, signe qu'elle comptait rester auprès de sa sœur aussi longtemps que nécessaire. Bang s'assura que Fubuki n'avait besoin de rien, suite de quoi il s'éclipsa.
Plus grand monde ne vint après ça. Sytch était passé de temps à autre, mais cela ressemblait plus à de la formalité qu'à une véritable inquiétude. Seul Bang était revenu, prenant le temps de discuter, de prendre des nouvelles et de relayer Fubuki qui ne vivait plus qu'à l'hôpital. Et cette routine se poursuivit pendant quatre semaines. Quatre semaines durant lesquelles l'état de Tatsumaki se fit que s'améliorer, les perfusions se retirèrent au fur et à mesure, les bandages s'éclaircirent, les contusions et plaies cicatrisaient. Comme l'avait promis Kioshy, Tatsumaki fut rapidement programmée pour une transplantation rénale en fin de semaine, et l'opération fut un succès et la greffe ne présenta aucun signe de rejet. Kioshy lui-même passait également, il tenait Fubuki au courant des avancées, des résultats d'auscultation et d'analyse et du rétablissement de Tatsumaki. Il était plutôt confiant, assurant que la jeune femme se remettait légèrement plus vite que prévu, ce qui n'empêcha pas le maintient des quatre semaines de coma.
Ce qui inquiétait dorénavant les esprits de l'association, Fubuki compris, c'était les médias. Malgré les dispositions de l'association et la mobilisation rapide et efficace des héros de Classe S, l'absence de Tatsumaki ne passa pas inaperçu, et les gens ont commencés à poser des questions. Évidemment, le lien entre sa défaite et son absence a été fait très rapidement, et l'hôpital de l'association est devenu le centre de toutes les attentions. L'association n'avait plus le choix, elle devait rendre public l'hospitalisation de Tatsumaki si elle voulait garder la face, elle a cependant gardé pour elle certains détails comma la gravité de ses blessures et son hospitalisation en urgence absolue. Mais les médias sentaient qu'on leur cachait des choses, et rapidement des paparazzis ont tentés de violer la sécurité de l'hôpital pour savoir ce que cachaient tous ces hommes souriant en costume. C'est Fubuki qui démasqua le premier d'entre eux, un homme vêtu d'un uniforme d'infirmier et qui exécutait des gestes que la télékinésiste trouvait suspect, pour avoir vu les mêmes et bons gestes être répétés des jours durant ces deux dernières semaines.
"Je vérifie seulement les constantes, avait-il dit sans tourner la tête. Mais Fubuki n'était pas dupe, et en se décalant pour voir ce qu'il tragiquait, elle vit le téléphone portable discrètement sorti pour prendre en gros plan des clichés de la Tornade Tragique alitée. La réaction de Fubuki fut aussi prompte que brutale, d'un geste de la main elle fait décoller l'homme qui s'écrase contre le mur derrière lui, lâchant son appareil au passage.
-Mais qu'est-ce qu'il vous prend ?! S'écrie-t-il, surpris et irrité, avant de se raviser en voyant l'aura bleutée recouvrant la main de Fubuki dirigée contre lui.
-Qui es-tu ? Parle si tu ne veux pas que je t'écharpe, prévient-elle froidement.
-Je suis juste un infirmier, je... je travaille ici, je suis nouveau vous voyez et...
-Pourquoi prends-tu des photos ?!
-Mais voyons je ne... c'est pas pour moi, c'est pour le rapport, c'est tout, alors si vous permettez je... l'homme se redresse et tente de reprendre son téléphone, mais celui-ci lévite jusqu'à la main de Fubuki qui fixe le faux infirmier d'un air dur. C'est à ce moment précis que trois blouses blanches arrivent au pas de course, alertés par les cris et les sons de lutte.
-Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Vous êtes qui vous ? S'écrie le meneur en voyant l'individu adosser contre le mur. Pendant que le charlatan se justifie tant bien que mal en exhibant son badge, Fubuki fouille la galerie du téléphone, les différentes photos qu'elle y trouve confirme ses soupçons. D'un mouvement de la main, elle bloque le faux infirmier dans un anneau d'énergie et le suspend.
-Pour qui travaille-tu ?! Demande-t-elle d'une voix qu'elle contient à grand peine.
-Je... je... aucun... je... je suis un freelance ! Je...
-Expliquez-moi comment un journaliste amateur a réussi à s'introduire ici ?! S'emporte-t-elle ensuite face aux trois soignants, penauds et incrédules.
-Désolé Blizzard Infernal nous...
-Je me fiche de vos excuses !! Je veux que ma sœur soit en sécurité !!! Alors faites correctement votre travail ou vous aurez à faire à moi !!! Fubuki éjecte le paparazzi de la chambre en le lançant comme un déchet. Deux des soignants le saisissent pour l'escorter tandis que le troisième, au téléphone, tente de résumer la situation en y exprimant l'urgence de la situation. Toujours bouillonnante de colère, fatiguée et à bout de nerf, Fubuki fait les cent pas dans la chambre jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur Kioshy, visiblement consterné.
-Bonjour Mademoiselle Fubuki, on m'a relaté l'incident dont...
-Vous appelez ça un incident ?! Un homme c'est introduit jusqu'ici ! Si je n'avais pas été là il aurait très bien pu faire du mal à ma sœur !! S'emporte Fubuki, ivre de colère.
-Votre colère est légitime, je ne vais pas la remettre en doute, cependant j'aimerais mettre un peu de contexte, si vous êtes disposée à m'écouter, prévient calmement Kioshy. Fubuki déploie un immense effort pour se calmer. Le docteur Kioshy ne passait pas tous les jours, mais lorsqu'il passait, il prenait le temps de discuter et d'écouter Fubuki ainsi que de veiller à son confort autant que possible. Alors pour lui, elle accepte de se contenir, un peu.
-Cet homme n'était pas vraiment un journaliste, c'est un paparazzi freelance, il a payé un de nos employés de la maintenance pour obtenir un badge et un uniforme d'infirmier, et ainsi s'introduire dans l'aile VIP. En conséquence, je vais demander à l'association de durcir les contrôles d'accès à l'aile VIP, ça ne se reproduira pas, à moins bien-sûr qu'ils fassent preuve de plus d'ingéniosité, mais je doute que ce genre "d'incident" se reproduise. Acceptez mes plus sincères excuses, au nom de l'hôpital Mademoiselle Fubuki, explique puis se repenti le médecin. Fubuki soupire de frustration. Toutes les fibres de son être lui hurlent de suivre ses pulsions et de s'emporter. Cependant, elle a appris à apprécier et respecter le vieux médecin avec le temps. Sa patience, sa bonté, sa générosité l'ont touché, et elle se connait suffisamment pour savoir qu'elle culpabilisera si elle s'en prend à Kioshy.
-Vous avez intérêt, sinon comptez sur moi pour vous le faire payer au centuple ! Prévient-elle avec une hargne contenue en s'approchant tout près de Kioshy qui ne semble pas impressionné le moins du monde. Mais sitôt a-t-elle fini que Fubuki vacille et ne doit son équilibre qu'à l'intervention du directeur qui la maintient debout.
-Hola hola, tout va bien, ça va aller, vous devriez vous asseoir Mademoiselle Fubuki, suggère-t-il en accompagnant l'héroïne sur le divan. Il ausculte aussitôt la jeune femme, prenant son poul en regardant sa montre.
-Depuis combien de temps n'avez-vous pas fait une nuit complète ? Ou mangé un vrai repas ? Demande Kioshy, soucieux.
-Ça va aller, c'est juste... un petit coup de fatigue... rien de bien méchant, répond Fubuki, éludant la question.
-Mmh mmh... cela fait combien de temps ? Quatre jours que Monsieur Croc d'Argent n'est pas venu vous relayé ? Rentrez chez vous Mademoiselle Fubuki, je n'ai vraiment pas envie de devoir hospitaliser les deux sœurs en même temps, dit Kioshy.
-Après ce qu'il vient de se passer ? Hors de question ! Ne comptez pas sur moi ! Je ne bougerais pas d'ici ! Assène la jeune femme d'un ton ferme, mais d'où transparaîssent la fatigue et l'épuisement. Conscient qu'il n'arrivera pas à la faire changer d'avis, le directeur décide de s'en aller, et de faire monter un plateau repas équilibré à la jeune femme. D'autres journalistes et paparazzis tenteront de pénétrer dans l'hôpital, mais Kioshy, fidèle à sa promesse, a durcit les contrôles, imposant diverses vérifications supplémentaires pour tout professionnel, soignant ou pas, voulant accéder à l'aile VIP. Et seuls les visiteurs munis d'un pass fourni par l'association ont la possibilité de passer, mais Tatsumaki n'ayant aucun ami, ses pass n'ont jamais été nécessaires pour elle. Quelques jours plus tard, les photos prisent par le paparazzis se retrouveront dans la presse en première page. Ce scandale provoquera la fureur de la Classe B et le lancement d'une enquête par l'association. Il s'avèrera que ce même paparazzi aura récupéré les photos dans son cloud et les aura vendu au plus offrant à plusieurs grosses chaînes journalistiques qui en feront leur chou gras des jours durant et mettront à l'épreuve les postes de sécurité de l'hôpital. De son côté Fubuki lancera ses sbires à la recherche du photographe, mais celui-ci aura disparu de la circulation. Ce sera le seul incident enregistré durant les quatre semaines de coma de Tatsumaki.