Tombés du ciel

Chapitre 3 : Bienvenue à bord !

3537 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/05/2017 19:00

Jusqu’à maintenant, tu vivais dans le charmant petit appartement d’une jolie bourgade portuaire dans le monde réel, le seul qui existe ; non, le seul qui puisse exister, mais te voilà à présent dans une chambre pleine de personnes tout à fait surprenantes te fixant comme si c’était toi, l’alien débarquée d’une autre planète. Tu clignes des yeux plusieurs fois, toujours pas convaincue d’être sortie de ton mauvais rêve ou à l’inverse d’être victime d’une nouvelle émission de télé-réalité à la noix. Ce qui, entre nous soit dit, ne serait pas plus rassurant ! Tout cela te semble si… étranger.


           « Tu te trouves à bord de notre navire, le Thousand Sunny ; c’est un SUPER vaisseau de guerre construit par mes soins ! te répond enfin Franky, se targuant d’adopter la position sûrement la moins sexy du monde, les deux bras en l’air, poings serrés et jambes écartées. »


           Encore une fois, tu clignes des yeux à cette vision de l’enfer. Tu ne savais pas que Satan était un adepte des maillots de bain moulants. En regardant de plus près, c’est vrai que l’homme en lui-même a l’air… d’un pédophile, vêtu uniquement d’une chemise manche courtes ouverte et d’un slip rouge. « On dirait Superman sans la superbe… » te dis-tu en esquissant un sourire hébété. Tu distingues discrètement sa crête bleue, ses poings d’acier et ses jambes bioniques. Est-ce qu’il est une sorte de… fruit d’une expérience technologique qui aurait mal tourné ? Est-ce bien du sang qui coule dans ses veines ? D’ailleurs, a-t-il seulement des veines ?! Tant de questions que tu tournes et retournes dans ta tête sans jamais voir l’esquisse d’une réponse. Parallèlement, tu n’oses pas demander de peur de passer pour une ignare. Tu en viens même à te demander si tu n’aurais pas changé d’époque… pour atterrir dans un genre de futur rétro où la piraterie serait revenue au goût du jour ? Non, peu plausible en ton sens. Les trois personnages te dévisagent sans relâche, attendant un commentaire de ta part qui ne vient pas.

           

Le malaise commence à s’installer entre vous lorsqu’ils commencent à comprendre que la situation t’échappe de plus en plus, sentiment qui transpire de tous les pores de ta peau et se traduit par ton regard paniqué. De leur point de vue, tu dois ressembler à un petit écureuil qui vient de se retrouver dans les mailles du filet et cherche une échappatoire. D’un côté, tu te sens rassuré de n’être pas tombée entre les griffes de fous furieux mais d’un autre, tu réalises lentement qu’à présent, tu dois certainement te trouver à des lieues de l’orphelinat. Tant pis pour l’entretien d’embauche. D’une voix tremblante, tu te risques à demander :

« Est-ce que… je suis tombée dans une sorte de trou noir ou quelque chose du genre ? »

Plus aussi sûre de ta santé mentale que ce même matin, tu ajoutes sur un ton plus rationnel, comme pour te convaincre du contraire :

« Enfin, pour peu que les trous noirs existent… ce qui ne m’étonnerait plus tellement, maintenant… haha… »

Les trois se jettent quelques coups d’œil, puis le dénommé Luffy reprend la parole.

« En fait, on pensait que tu pourrais nous le dire !

- Eh bien… je suis désolée mais je ne peux pas éclairer votre ampoule… tout ce dont je me souviens, c’est que j’ai ouvert cette porte bizarre et… me voilà. Je ne sais même pas où nous sommes…

- Nous naviguons actuellement dans les eaux du Nouveau Monde, la plus dangereuse des mers du monde ! »

Deux jeunes femmes font soudainement irruption dans la pièce, te faisant sursauter à leur réponse. Combien vont encore entrer sans frapper ?! L’une est rousse aux yeux d’un savoureux mélange noisette-or et l’autre brune aux yeux bleus, cependant toutes les deux ont en commun leurs corps harmonieux ; « on dirait des mannequins… que font-elles sur un bateau destiné à faire la guerre ? » est ta première pensée à leur vision.

« Je m’appelle Nami, je suis la navigatrice à bord de ce bateau ! C’est moi qui fais en sorte que nous survivions aux intempéries de cette mer ! Et voici Robin, un autre membre de notre équipage, m’annonce gentiment la rouquine.

- Ah ! Parfait, alors vous allez pouvoir me dire comment rentrer chez moi, n’est-ce pas ? questionnes-tu, soudain pleine d’espoir.

- D’où viens-tu ? Es-tu née dans le Nouveau Monde ?

- Le… Nouveau Monde ? Non, je viens du monde normal, de la planète Terre, pas loin de Mars, vous savez… »

À leurs mines déconfites, tu devines qu’ils ne savent pas. La susnommée Robin prend alors la parole :

« Serais-tu en train de dire qu’il existe d’autres systèmes solaires ? Comment as-tu fait pour voyager jusqu’ici ?

- Je ne sais pas ! Ce serait plutôt à vous de répondre ! Chez moi par exemple, on n’a pas de… d’androïdes, ni de rennes qui parlent ! »

Tes mots sont tranchants. Tous se taisent et tu réalises que tu y es peut-être allée un peu fort, mais ils doivent comprendre que c’est dur à avaler, alors tu reprends, plus calmement :

« Vous m’avez dit que… vous êtes des pirates, c’est bien ça ?

- Ouaip’ ! lance Luffy.

- Bon, d’accord… eh bien chez moi, à mon époque, il n’y a plus aucun pirate depuis bien longtemps et, bien que nous soyons en avance au niveau technologique, on n’a pas encore de cyborgs, du moins pas aussi humanoïdes…

- Eh ! Je suis un humain avant tout, réplique Franky, je me suis fabriqué moi-même !

- Oh… eh bien, chez nous, c’est plutôt inusuel si je puis me permettre… et les animaux ne parlent pas, non plus. Et nous n’avons aucune région nommée ‘Nouveau Monde’. C'est juste... le monde, quoi. »

Tu baisses les yeux ; cette fois c’est bien vrai, tu es vraiment, vraiment très loin de chez toi. Bien que le comment et le pourquoi t’échappent encore, tu en es maintenant persuadée, tu ne retrouveras pas ton lit de sitôt. Et bien que tu n’aies pas vraiment d’amis proches ni de famille ni même un chat qui t’attende chez toi non plus, quelque part, ça t’affecte. Toi qui pensais retrouver ton frère et enfin avoir une vie normale loin de la souffrance et de l’ignorance…

La stupeur des premiers instants a cédé sa place à la peine et l’incompréhension. Après avoir rassemblé tes esprits tu te rappelles l’orphelinat à l’abandon, les murs décrépits et cette porte avec cette inscription… tu sais que tu n’as pas rêvé. C’est dans tes tripes. Tu tentes de ravaler la boule dans ta gorge mais le désarroi est trop grand cette fois, alors une larme roule sur ta joue pendant qu’ils te questionnent du regard. Dans un sens, eux aussi doivent cogiter, nous venons tous ensemble de découvrir l’existence d’une autre… dimension. Ils en ont l’air aussi sûrs que toi tu l’es de n’être plus sûre de rien. Tout est brouillé mais s’il subsiste une chose, c’est que ces gens viennent sans aucun doute de te sauver la vie.

Tu sens sur toi les regards désolés de toutes les personnes présentes dans la pièce et, lorsque tu sens que tu vas réellement exploser, une main amicale se pose sur ton épaule.

« ___ ! Ne pleure pas ! Sanji et les autres sont allés chercher plein de trucs à manger pour ce soir ! La nourriture guérit toutes les blessures ! te sourit Luffy. »

C’est ce moment-là que choisit ton estomac pour lâcher le plus gros tremblement jamais enregistré sur l’échelle de Richter, ce qui a pour effet d’arracher un sourire à tout le monde et faire éclater Luffy de rire. C’est vrai que tu tuerais pour pouvoir avaler quelque chose, bien que tu te souviennes avoir mangé cette pizza juste avant que tout ça n’arrive.

« Tu vois ! Tu iras sûrement mieux après un bon repas ! remarque-t-il.

- Ah… c’est vrai que je commence à avoir sacrément faim… ce qui m’amène à une autre question… combien de temps ai-je dormi ? demandes-tu en écrasant les larmes suivantes.

- Tu dors depuis avant-hier matin, quand Sanji t’a repêchée. Nous approchions de l’île de Tea Ater quand tu es tombée du ciel directement dans la mer ! On a eu sacrément peur ! te répond Chopper, les yeux grands ouverts et gesticulant des bras.

- Alors, ça fait deux jours ? Je comprends pourquoi j’ai si faim…

- Je vais t’apporter quelque chose pour te caler jusqu’à ce que les autres reviennent, renchérit le renne, en attendant tout le monde dehors, il faut que ___ se repose encore ! Sa chute a causé des lésions internes graves, c’est un miracle qu’elle soit encore en vie, alors en tant que médecin de bord, je préconise du repos ! Nous reviendrons te voir plus tard, ne t’en fais pas ! »

Trop mignon, penses-tu avant de percuter ses mots… un renne médecin ?!

« Attendez ! Vous avez dit… Docteur ?!

- Oui ! Je sais, un renne médecin c’est peu commun…

- Oh… murmures-tu en te disant que tu l’as peut-être vexé, alors d’accord Docteur Chopper, je vais continuer à me reposer ! ajoutes-tu en faisant un signe de garde à vous qui t’arrache un râle de douleur. »

Le petit renne au nez bleu se trémousse en direction de la porte tout en marmonnant des mots à peine audibles. Il a l’air d’être quelqu’un de facilement impressionnable, très naïf et surtout sensible. Décidément trop chou ! La présence de ce personnage qui te faisait si peur devient de plus en plus rassurante, comme s’il était le doudou d’une enfant en pleurs. Quelle fille saine d’esprit ne voudrait pas d’un petit animal si mignon à qui parler quand tout va mal ?

« Attendez… est-ce que quelqu’un peut rester à mes côtés ? Je me sentirais plus à l’aise si j’avais une présence… »

Et alors que la foule se précipite pour être aux petits soins avec l’inconnue tombée du ciel, la prénommée Nami pousse tout le monde hors de la chambre avec poigne, grommelant quelque chose qui sonne comme :

« Je pense qu’elle voulait dire une présence féminine, alors allez jouer et jacasser ailleurs ! »

Puis elle claque la porte derrière eux, vous laissant entre filles dans un silence appréciable. Tu souffles, apaisée mais anxieuse, réajustes l’édredon dans ton dos et t’installes confortablement. Robin et Nami prennent place sur des chaises près du lit, un sourire bienveillant aux lèvres.

« Alors ___, comment te sens-tu ? demande Robin, soucieuse. »

Avant de lui répondre, tu regardes de plus près ton corps, chose dont tu aurais dû te préoccuper plus tôt ; tes bras d’abord, couverts de bandages. L’espace d’un instant, tu revis ta chute et un vertige te prend. En y regardant de plus près, sous les bandelettes imbibées d’onguents aux parfums inconnus et délicats, tu remarques de mauvais hématomes et, lorsque tu soulèves délicatement celles que tu as autour de l’abdomen, tu commences à sentir que tu as dû échapper à la mort de peu. « Merde, ça craint… » te dis-tu à toi-même en grimaçant.

« Pour tout dire, je me sens comme si j’étais passée sous un rouleau compresseur… mais je suis heureuse de ne pas être tombée entre les mains de fous sadiques… avoues-tu en esquissant un sourire.

- Haha, je crois que tu ne sais pas encore ce que tu dis ! plaisante Nami en riant. Notre équipage n’est composé que de fous !

- Ah… c’est… rassurant ? hasardes-tu, pâlichonne mais certaine que tout se passerait bien.

- Ne t’en fais pas ___, nous ne torturons pas les innocents ! Tu es innocente, n’est-ce pas ? renchérit Robin, ce qui a pour effet de te faire blêmir un peu plus.

- Robin, ne dis pas des choses pareilles, tu vas l’effrayer ! Plus sérieusement, tu n’as vraiment pas à t’inquiéter, tu es en sécurité avec nous tous alors tu peux te détendre et dormir sur tes deux oreilles.

- Merci, les filles… mais en sécurité de qui, de quoi ? Est-ce que cette île où vous avez accosté est… dangereuse ?

- Pour l’instant non, mais qui sait ce qui peut arriver, avec Luffy comme capitaine… commente Robin, pensive.

- Luffy ? C’est lui votre capitaine ?

- Oui ! Et bien qu’il soit très… dissipé, nous lui vouons une entière confiance. C’est le meilleur dans ce qu’il fait ! te rassure Nami avec un clin d’œil.

- Oh… mais au fait, que faites-vous exactement ? Vous disiez être des pirates. Vous abordez des navires et vous les pillez, puis vous tuez tout le monde et brûlez le tout ? »

Les filles échangent un regard puis se mettent à rire aux éclats.

« Quoi ? J’ai dit quelque chose qui ne fallait pas ? Je sais que je ne suis pas très bonne en histoire mais j’ai vu des films là-dessus et on jouait souvent aux pirates… avec mon frère, dis-tu en baissant les yeux.

- Héhé, ce n’est pas tout à fait ça, précise Robin.

- En fait nous sommes à la recherche du One Piece, un trésor caché qui a appartenu à l’ancien Roi des Pirates, le célèbre Gold Roger ! Quiconque s’en emparerait deviendrait le nouveau Roi des Pirates, explique Nami.

- Pourquoi, qu’est-il arrivé à l’ancien ?

- Il s’est fait décapiter, tranche l'autre. »

Tu frémis. Le monde des pirates n’est décidemment pas tendre… tu espères secrètement qu’ils savent tous ce qu’ils font, ou au moins qu’ils sauront quoi faire jusqu’à ce que tu puisses retrouver ta fac et ta maison et ton lit et tout ce qui te manque maintenant que tu te rends compte quelle chance tu avais de vivre dans un monde où ta vie n’est pas menacée en permanence. En pensant à tout ça, tu te souviens soudain que tu avais ton téléphone portable et un sac à bandoulière sur toi lorsque c’est arrivé.

« Au fait, vous n’auriez pas repêché mon portable et mes affaires quand vous m’avez remontée ?

- Tu veux parler de ça ? demande Nami en arborant ton smartphone d’une main. Qu’est-ce que c’est ? Un nouveau genre de Log Pose ?

- Euh… c’est… un… hésites-tu en te demandant comment tu pourrais leur expliquer, c’est un outil technologique pour envoyer des lettres à quelqu’un sans papier et lui parler sans qu’il soit là !

- Ah ! C’est un genre de Den Den Mushi alors ! s’exclame Nami en sortant un gros escargot bariolé de sa sacoche.

- Eww… qu’est-ce que c’est ?!

- C’est la version escargot de ton appareil, regarde ! m’explique-t-elle en composant sur le pavé numérique. »

J’observe le mollusque cligner de ses gros yeux globuleux et agiter ce qui se trouve être ses lèvres, qui produisent alors un son peu commun que l’on pourrait traduire par « puru puru puru… puru puru puru ». Une simple tonalité de téléphone revisitée. Tes yeux s’ouvrent en grand à la vue de cette technologie plus que douteuse : l’escargot fait au moins cinq fois la taille de ceux que tu peux trouver dans un jardin, presque plus gros qu’un poing et similaire aux originaux en tous points : du mucus jusqu’aux aspérités qui parcourent sa peau visqueuse. Les seules différences notables résident dans son regard, très expressif comme celui d’un être humain, sa carapace aux couleurs du chapeau du capitaine mais surtout, dans ce terminal numérique incrusté sur le côté de sa maisonnée et servant, comme sur tout téléphone, à composer le numéro de la personne à joindre. Sacrément dérangeant, de ton point de vue.

Enfin, le « Den Den Mushi » ouvre les mêmes grands yeux que toi et articule « Gatcha ». Tu ne peux t’empêcher de lâcher un petit cri de surprise puis, interloquée, tu demandes :

« Euh… alors, si je résume bien, les rennes parlent, les escargots aussi et… est-ce que tous les animaux parlent, dans votre monde ?!

- Haha, en fait tous les rennes ne parlent pas, il y a seulement Chopper, te répond Robin en riant, et pour les Den Den Mushi, ils ne servent que de relais vocal.

- Chez nous, on appelle ça le téléphone. »

Soudain, une voix résonne dans le haut-parleur.

« Nami-swaan~ !

- Oh ! Il a parlé ! Enfin, euh… qui est-ce ? interroges-tu, choquée mais tentant de conserver ta crédibilité.

- Sanji, où en êtes-vous pour les courses ? demande Nami à l’interlocuteur.

- Nous avons presque fini, il faut encore qu’on retrouve Zoro et… ah ! Le voilà ! À plus tard, Nami-swan~ ! »

Le Den Den Mushi réitère son « Gatcha », ferme les yeux et s’endort comme une pierre. Tu arbores une mine déconfite : comment un truc pareil peut-il s’être produit juste sous tes yeux ?!

« Tu vois ? te sourit Nami. C’était Sanji, notre cuisinier de bord ! C’est le meilleur cuisinier marin du monde, tu verras, ses plats sont divins ! Mais fais attention…

- Il est dangereux, lui aussi ?

- Non, il est accro aux femmes, argumente Robin avec amusement.

- Ah… si ce n’est que ça, c’est encore la chose la moins étrange que j’ai entendue aujourd’hui ! »

Vous souriez. Tu te dis qu’au final, tu n’es pas trop mal tombée et que tu ne risques pas de t’ennuyer, au moins. Puis les filles sont vraiment gentilles, alors ça va. Tu n’as pas souvent eu de vraies copines, mais cette scène de vous trois en train de rigoler te réchauffe un peu le cœur. « Au moins, je ne suis pas toute seule perdue au milieu de nulle part… Swan, où es-tu… ? » penses-tu en t’enfonçant sous la couette.

« Tu dois être fatiguée, nous allons te laisser dormir un peu, nous viendrons te réveiller lorsque le repas sera prêt, d’accord ? te demande Nami en se levant de son siège.

- D’accord, merci… »

Tu les regardes sortir en leur faisant un signe de la main accompagné d’un sourire. Intérieurement, tu les remercies de t’avoir un peu changé les idées, puis tu t’allonges sur le dos, épuisée de la tonne d’informations que tu viens de recevoir. C’est un monde à la fois effrayant et plein de surprises que celui dans lequel tu viens d’atterrir. Grimaçant à cause de la douleur causée par tes blessures, tu te dis que lorsque tu seras plus en forme, tu leur parleras de ton frère. Qui sait, peut-être qu’ils auront une intuition sur ce qui vient de t’arriver et les raisons de ta présence ici.

En te tournant difficilement sur le côté, tu ne tardes pas à t’endormir dans un profond sommeil sans rêves…


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