Amalya

Chapitre 22 : Chapitre 22: Hîleton Island

3748 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:15

Cela faisait déjà deux semaines que l'équipage avait quitté Myconos. Les pirates, se remettant doucement de leur convalescence, faisaient route vers une île balnéaire,  où le capitaine avait décidé d'y faire halte quelques jours pour les gratifier de leur bravoure au combat en leur accordant un peu de bon temps.En attendant, chacun d'entre eux tentait de s'occuper pour passer le temps, trop impatient d'arriver à destination. Yasopp suggéra l'idée d'un concours de pêche où le gagnant recevrait un prix. Shanks promit alors que celui ci serait récompensé en dormant dans la plus belle chambre du futur hôtel où ils logeraient. Ainsi, tout l'équipage participa au jeu avec entrain sauf Amalya qui ne souhaitait pas gagner une faveur qu'elle pensait ne pas mériter.

Le concours débuta le lendemain au levée du jour. Tous les participants s'installèrent le long du garde-corps tout autour du bateau avec une canne à pêche à la main et un récipient derrière eux, plus ou moins gros selon leur orgueil ou leur chance.

- Trois, deux, un, GO ! Cria Yasopp enthousiaste.

Les pirates beuglèrent à l'unisson, très motivé à l'idée de dormir sur un lit douillet dans une suite de luxe tandis que Lucky salivait en pensant à la quantité de poissons frais qu'il pourrait manger. La clameur générale finit par s'estompre lorsqu'au bout de deux heures, aucuns poissons ne vinrent mordre aux hameçons.Les hommes, mécontents, reprirent leur raillerie de plus belle en gueulant qu'ils méritaient ce fichu lit moelleux et scintillant de propreté pendant que d'autres crachaient de gros molards dans l'eau en espérant attirer quelques poissons affamés.

Amusée, Amalya descendit furtivement avec Makahala dans l'eau. L'animal avait légèrement grossi depuis sa mue. Ses écailles avaient été remplacé par de nouvelles plus robustes et étrangement tansparentes. De couleurs noirs virant au pourpres puisque l'on pouvait voir les vaisseaux sanguins circulaient sous la surface. Ils nagèrent tous les deux vers les profondeurs lorsqu'ils aperçurent un banc de jeunes thons. D'un puissant coup de pied, Amalya se propulsa vers les futurs sushis et en attrapa quelques uns avant de remonter lentement vers la surface pour les accrocher aux hameçons.

- OH ! J'en tiens un !! Cria Roar fier de lui. C'est qui le meilleur ?!

Petit à petit, les récipients se remplirent et chaque pirate se vantait d'en avoir plus que les autres quand Shanks jeta un oeil à son voisin.

- Eh bien mon ami, tu attends d'en pêcher un gros pour nous mettre une raclée ? Rigola le capitaine hilare.

Ben, qui n'en avait pas attrapé un seul, ne répondit pas à sa boutade et bouda en silence. Espiègle, Amalya prit beaucoup de plaisir à participer à ce petit jeu, à sa manière, en prenant bien soin de n'accrocher aucun poisson à la canne de Ben. Au bout de deux heures, elle ressortit de l'eau et retourna sur le bateau en catimini lorsque Shanks l'aperçut. Cette dernière s'arrêta aussitôt, fixa le capitaine et posa son index sur ses lèvres lui intimant de ne rien dire. Surpris, Shanks comprit son manège et retint un rire avant de lui faire un clin d'oeil doubler d'un grand sourire. Il mit ainsi fin au concours qui n'avait plus lieu d'être.

Au souper, l'équipage fêta la victoire du doc qui avait rempli deux fois plus de récipients que les autres. Celui-ci rejoignit Amalya près de la fenêtre et leva son verre:

- J'espère que cette journée t'a plu princesse même si tu n'y as pas participé !

- Ne t'en fais pas pour moi, j'y ai participé avec le coeur ! Répondit-elle gaiement en cognant son verre au sien.

- Permet moi de t'offrir le prix princesse... Je veux te remercier pour être resté parmi nous...

- Doc... Ta seule présence est un cadeau, garde le, tu en feras meilleur usage... Merci mon ami, murmura-t-elle en l'embrassant sur la joue.

Ebranlé, le teint écarlate, le docteur accepta enfin ce sentiment qu'il éprouvait depuis un bon moment. L'amour inconditionnel, non pas celui d'un père pour sa fille mais celui d'un homme pour la femme de ses rêves, qui a ses yeux, était parfaite au delà du possible. Il passa le restant de la soirée silencieux, le sourire béat, ce qui n'échappa pas aux yeux de Shanks. Le docteur avait perdu sa femme il y a trente ans, tuée sous les balles d'un officier de la marine, le poussant alors à devenir pirate, par haine pour le gouvernement. Bienveillant et profondément bon, le doc méritait plus que quiconque d'être aimer en retour. Jeter son dévolu sur Amalya était vraiment un mauvais choix mais comme tout le monde le sait, on ne choisit pas la personne dont l'on tombe amoureux. Shanks était content qu'il ressente à nouveau ce sentiment mais il était inquiet, son coeur serait certainement à nouveau brisé.

Trois jours plus tard, le Red Force accosta à Hîleton Island, une île tropicale où culminait un immense et majestueux bâtiment, le Hîleton Hotêl, riche de ses 350 luxueuses chambres, avec vue sur le lagon et l'énorme volcan de l'île inhabitée d'en face. Un comité d'accueil attendit le capitaine au pied de la passerelle.

- Bonjour et bienvenue Capitaine Shanks le Roux, nous vous avons réservé un étage entier et une salle de restauration pour toute la durée de votre séjour, en espérant que celui ci vous sera agréable, fit le directeur légèrement tendu.

- Merci bien Alban, répondit Shanks en lui jetant une grosse bourse de joyaux, j'espère que vous avez prévu suffisamment d'alcool, nous allons avoir très soifs !

- Bien sûr Capitaine... Excusez moi Capitaine... Pouvez vous demander à votre équipage d'avoir un comportement un peu plus adapté à la clientèle , nous avons eu beaucoup de dégâts et de plaintes lors de votre dernier séjour...

- ...

- Pardonnez moi, nous sommes à votre entière disposition et notre hôtel est à présent le vôtre...

- Merci, conclut Shanks en lui jetant une autre bourse pour les futurs dégâts. Et ne vous en faites pas pour le dragon, il est dressé de manière à manger les hommes que sur demande, rajouta Shanks pour le destabiliser davantage.

- Le dragon ? Demanda l'homme encore plus effrayé lorsqu'il vit la créature.

Les pirates se dirigèrent vers l'hôtel quand Amalya fit remarquer à Lucky:

- Ce Alban n'avait pas l'air très serein, vous êtes déjà venu ici ?

- Oui, plusieurs fois. La toute première, l'île était attaqué par de nombreux pirates et nous avons mis un terme à leur razzia. Au delà de la peur qu'il éprouve pour le capitaine, le directeur lui est redevable et Shanks en profite un maximum !

- Pourquoi le paye-t-il alors si le type ne peut rien lui refuser ?

- ... Car le capitaine, avant d'être pirate, est un homme honnête...

Amalya réfléchie et se dit alors qu'elle était loin de l'être, il est clair qu'elle n'aurait pas verser un berry... Les hommes déposèrent leurs affaires dans leurs propres chambres et se rejoignirent au bar. Après de nombreux tonneaux de rhum, de saké et de bière vidés, certains partirent au spa pour se faire masser ou y faire une séance de hammam tandis que les autres feraient un plongeon dans la piscine à vagues.

Particulièrement éméchée, Amalya versa dans l'eau un sac de sel et jeta un homard vivant, le tout récupéré dans la cuisine de l'hôtel.

- Je préfère l'océan que la piscine... Rigola-t-elle avant de se mettre en sous vêtements et sauter dans l'eau, suivit de Mahakala qui chassa le malheureux homard comme un chat s'amusant avec une souris.

- T'as raison ma belle, rien ne vaut la mer ! S'écria Roar qui se jeta à son tour et perdit son calecon au contact de l'eau.

La jeune femme récupéra le vêtement et le fit tourner au dessus de sa tête avant de narguer Roar de venir le récupérer. Ce dernier sourit de toutes ses dents et sortit cul nu de la piscine avant de se taper la poitrine comme un gorille. La clientèle masculine de l'hôtel qui tentait vainement de se reposer sur les transats fut exaspéré par le spectacle alors que leurs femmes en étaient toutes émoustillées.

Insatisfaite par ce petit jeu qui tournait à l'avantage de Roar, Amalya, toujours dans l'eau, enleva sa culotte, la fit à son tour tourner au dessus de la tête et la jeta au centre de la piscine. A la vue de ce petit bout de tissu, le pirate se rejeta dans l'eau pour récupérer le vêtement, victorieux. Il renifla alors la culotte à plein nez avec un air coquin et jeta un oeil malicieux à Amalya qui lui répondit par un sourire joueur. Elle regarda alors tous les hommes de l'assistance et sortit lentement de la piscine par l'échelle.

Bouches bées, le silence s'installa tandis que les spectateurs attendirent impatiemment que ses hanches finissent par sortir de l'eau lorsque le moment enfin venu, une culotte pointa le bout de son nez.

- C'est quoi ce bordel ! Vociféra Roar très déçu.

La pirate, qui portait toujours ses sous vêtements, sortit des billets de la poche de son pantalon gisant à terre et les apporta à une vieille dame qui se tenait dans l'eau au bord de la piscine depuis le début.

- Bande de ploucs ! S'exclama Amalya en faisant claquer sa culotte contre sa peau.

La mamie, plutôt en forme pour son âge, fit un clin d'oeil à Roar et lui envoya un baiser de la main. La clientèle et l'équipage, Shanks le premier, rirent de bon coeur, amusés par le retournement de situation. Roar, quant à lui, fit la moue avant de rendre le maillot à la dame, qui de près, n'était pas si vilaine que ça. Après tout, il n'était pas difficile et une femme de son âge avait certainement de l'expérience.

- Fais chier quand même, j'aurais bien aimé voir... marmonna le coq allongé dans son transat, légèrement rouge.

- Moi, j'ai déjà vu ! Rigola Shanks en levant son verre de rhum, saoûl comme un cochon. Elle est drôlement joueuse cette petite !

Ben regarda son capitaine et leva les yeux au ciel, ne voulant pas en savoir davantage mais se demandant tout de même ce qu'il avait pu se passer entre eux. Alors qu'Amalya se rhabillait et s'apprêtait à retourner dans sa chambre, la venue d'un homme aux abords de la piscine mit un terme à son départ. Son regard se troubla à la vue de cette personne qu'elle n'avait pas vu depuis des années, faisant ainsi remonter à la surface de nombreux souvenirs qu'elle essayait d'occulter.

- Bonjour Amalya, ca fait longtemps. Tu es devenue une très belle femme ! S'étonna le grand homme aux cheveux frisés.

- Kuzan... Murmura la jeune femme ne sachant pas quoi dire de plus.

Tous les pirates se crispèrent et dessaoulèrent aussitôt. En effet, Kuzan n'était pas n'importe quel homme, il était un ancien amiral, le second poste au sommet de la hiérarchie de la marine. Etant parfaitement connu au sein du monde de la piraterie, Shanks fit surpris de le voir dans pareille circonstance et encore plus quand il vit qu'Amalya le connaissait.

- Tiens tiens, l'ex amiral Aokiji passe sa retraite à Hîleton Island... Fit le capitaine sans montrer le moindre signe d'animosité.

- Ex amiral ? S'étonna Amalya qui ne connaissait finallement rien de sa vie.

- Tu connais cet homme et tu ne sais même pas qui il est ? Demanda Shanks de nouveau surpris.

- Amalya, nous devons parler, dit Kuzan sans faire attention au propos de Shanks.

- Kuzan ! Etais-tu de mèche avec William ? Que sais-tu en ce qui me concerne ?!

- ...

- Non ! Oublie, j'ai tiré un trait sur mon passé, je ne veux plus entendre parler de vous !

- Tu dois retourner le voir, il s'inquiète énormément pour toi, il regrette ce qui s'est passé... Fit l'ancien amiral qui habituellement, ne se mêler jamais de la vie des autres.

Amalya serra sa poitrine d'une main et cacha ses yeux de l'autre. Sentant ses larmes monter, elle respira un grand bol d'air et se resaisit. Pour son bien et celui de ses amis, elle avait pris la décision de ne plus regarder en arrière et d'avancer en croquant la vie à pleine dent. Pourtant, la douleur était encore trop présente.

- ... Il m'a profondément blessé, je ne peux pas lui pardonner... S'il te plait Kuzan, tais-toi, laisse moi... Souffla-t-elle tristement.

- Amalya ! Je dois te parler ! Finit par s'énerver l'homme qui perdit patience, oubliant la renommée des pirates qui l'entourait.

- AOKIJI ! S'exclama Shanks qui venait de se lever. Je ne pense que tu sois venu chercher les ennuis, alors laisse la partir ou tu auras affaire à moi.

L'ex amiral se tut et regarda la jeune femme retourner dans l'hôtel avant de porter son regard sur l'Empereur.

- Le Roux, pourquoi est-elle dans ton équipage ?

- Je ne suis pas un grand fan des interrogatoires, mais dans la mesure ou j'aimerais comprendre ce qu'il se passe, je veux bien discuter avec toi Aokiji, c'est donnant donnant évidemment. Alors pour répondre à ta question, nous l'avons rencontré il y a plusieurs mois et après avoir vécu un bon moment ensemble, j'ai décidé de l'enrôler.

- Pour quelles raisons as-tu décidé de l'enrôler ?

- Qui est-elle pour que le gouvernement décide de mettre une prime d'un milliard de berry sur sa tête ?

- ...

- Allez Aokiji, calmons nous et repartons sur de bonnes bases ! Viens boire un coup avec moi et reprenons depuis le début ! Fit Shanks en tentant de poser sa main sur l'épaule de Kuzan.

- Ne me touche pas, pour qui me prends-tu ?! Je connais parfaitement ton pouvoir et je n'ai pas l'intention de me faire triturer le cerveau !

L'ancien amiral, sur la défensive, dégagea une aura dense et sinistre, presque palpable. L'atmosphère, déjà tendue, atteint son paroxysme lorsque Shanks utilisa lui aussi le haki. Les clients déguerpirent rapidement quand sous leurs pieds, le carrelage se transforma en véritable patinoire glacée.

- Te combattre m'amuserai au plus haut point mais je ne souhaite pas provoquer de désordre, restons en là, répliqua Shanks qui se retenait de sortir son sabre.

- Le Roux, le gouvernement ne doit pas mettre la main sur cette femme, sous aucun prétexte. Et méfis toi en particulier d'un homme nommé Space qui tentera par tous les moyens de la retrouver.

- Montre moi son visage, fit le capitaine en tendant sa main.

- Non, je n'ai pas confiance en toi, démerde toi.

Kuzan se détendit et fit demi-tour lorqu'il s'arrêta de nouveau:

- C'est certain, tu n'as pas la moindre idée de qui elle est et tu n'imagines même pas dans quel merdier tu t'es mis. Si j'étais toi, je la tuerai sur le champs.

- Une chance que tu ne sois pas moi, maintenant dégage car je vais bientôt ne plus pouvoir me maîtriser... Siffla Shanks hors de lui.

L'homme repartit comme il était venu, discret et nonchalant. Le capitaine regarda son équipage et ordonna:

- Que quelqu'un me la retrouve, elle ne doit pas rester seule.

- Je m'en charge, fit Roar.

- Non, la dernière fois que tu l'as filé a été un désastre ! Cosa Nostra, ça te dit quelque chose ?!

- J'y vais capitaine, proposa le coq qui partit en direction de l'hôtel. Les emmerdes ne finiront donc jamais !

- Ils ne font que commencer, répliqua Ben toujours allongé dans son transat un cocktail à la main. Pas vrai capitaine ?

Shanks grinca des dents, encore énervé par la dernière réplique de Kuzan. 

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Assise sur une des plages de l'île, Amalya regardait le volcan de l'autre côté du lagon quand elle entendit une conversation entre deux touristes qui bronzaient non loin de là.

- Parait qu'il se passe des trucs bizarres sur l'île d'en face.

- Ah ouais ? Comme quoi ?

- Personne ne veut y vivre car des événements bizarres s'y déroule...

- Accouche bordel !

- Le temps ne s'écoule pas normalement, il ralentit, s'accélère, comme si en te promenant, tu passais d'un jour d'été où il fait chaud à crever, à un jour d'hiver plein de neige et de bourrasques.

- Que racontes-tu ? C'est une île tropicale, il ne peut pas y avoir de neige !

- Je sais, c'est ca qui est dingue ! c'est comme si tu changeais de lieu ou carrément d'époque, peut être que c'était une île hivernale il y a des siècles !

Amalya regarda son compagnon qui se léchait le derrière et se dit que cette petite escapade sur le volcan lui changerai les idées. Elle se leva et plongea dans l'eau, à la nage, elle arriverait très rapidement de l'autre côté.

- Ce doit être marrant d'y vivre quand même...

- Tu rigoles ?! Quelques minutes là bas peut être l'équivalent de plusieurs mois voire années ici ! Et inversement. En tout cas, beaucoup s'y sont aventurés et peu sont revenus. Les rares survivants étaient soit devenus très vieux soit complètement fous ! Certains d'entre eux auraient vu leur double, identique !

- Woaw, quelle histoire ! Faudrait être dingue pour y aller !                                                     

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