Amalya

Chapitre 16 : Chapitre 16 : Intolérable espoir

4726 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:01

La lueur des bougies illuminée les corps nus des deux prostituées allongées sur le lit. L’une d’elle se redressa et caressa le dos de Shanks qui, assit sur le bord, contemplait le sol.

- Ca n’a pas l’air d’aller, je peux peut être te remonter le moral… Susurra la femme  en lui mordillant l’oreille.

- Lâche-moi ! S’énerva Shanks en la repoussant. Réveille ta sœur et dégagez d’ici.

Surprise de le voir soudainement contrarié, elle ne chercha pas à en savoir davantage et réveilla aussitôt sa jumelle. Shanks enfila son bermuda et partit s’asseoir au bord de la fenêtre tandis que les prostituées quittèrent la chambre, énervées à leur tour par son comportement lunatique. La mine sombre, le pirate regarda l’aube se lever lorsque plusieurs détonations au loin brisèrent le silence de la nuit.

- Amalya…

                                                                    ************

30 minutes avant

- Tu ne veux toujours pas me dire ce qu’on fout là ? Demanda Cornaq planqué sur le toit d’une baraque.

- Tu ne veux toujours pas aller voir ailleurs si j’y suis ? Rétorqua Amalya en observant le bar abandonné d’Azzio.

- … On t’a déjà dit que tu étais chiante ?

- Les voilà ! Baisse-toi et tais-toi !

Un grand homme de forte corpulence entra dans le bar suivit de quatre autres. Amalya attendit un instant avant de se décider à y aller.

- Cornaq, tu passes par la porte d’entrée et tu t’occupes des quatre gringalets. Je vais passer par derrière et m’occuper du gros.

- Ok je veux bien mais qui sont ces types au juste ? Amalya ?

La jeune femme avait déjà sauté du toit lorsque Cornaq compris qu’il n’aurait aucune explication. Peu importe qui était ces gens, il n’avait qu’une envie à l’heure actuelle, sortir Beretta et faire un deuxième trou de balle à chacun de ses types. Cornaq n’était pas un homme au cœur tendre. Sans scrupules ni objectifs, il tuait seulement pour le plaisir. Son passé de tueur en série avait été mis au placard lorsqu’il entra dans l’équipage de shanks mais parfois, les portes s’entrouvraient laissant ressurgir quelques un de ces démons. Il sortit son pistolet de sa ceinture et alla se poster devant la porte d’entrée.

- C’est parti pour de nouvelles aventures…. Murmura-t-il à travers un sourire malfaisant.

Il franchit le seuil et se retrouva nez à nez avec ses quatre adversaires. Il leva alors son arme et tira une balle dans chacun des quatre corps qui tombèrent par terre. Amalya, au fond de la salle, avait un pied posé sur le dos du gros qui gisait déjà au sol.

- C’est tout ? Tu parles d’un combat. J’aurais dû rester au bordel !

- Ce n’est pas normal, j’ai à peine touché ce gros lard et il est immédiatement tombé.

La jeune femme scruta de plus près le corps de l’homme et eut un mouvement de recul.

- Ça pue le mort !

Les autres cadavres se levèrent et se jetèrent sur Cornaq qui leur tira dessus à plusieurs reprises en vain.

- Des zombies ! Des saloperies de zombies !

Amalya s’approcha d’eux et en toucha un qui s’effondra brusquement, sous le regard médusé de son compagnon.

- Un fruit du démon… C’est un piège, reste sur tes gardes !

Elle toucha les trois autres lorsqu’une dizaine d’hommes armés rentrèrent par la porte arrière et l’encerclèrent. Cornaq s’apprêtait à la rejoindre quand il sentit une lame tranchante sous son cou.

- Un pas de plus et je coupe… Souffla l’homme derrière lui. Alors voilà cette fameuse femme qui ne craint aucun fruit du démon… Ce n’est donc pas un mythe… Mes pantins n’auront donc aucun effet sur toi. J’ai entendu dire que tu étais assez forte, et à vrai dire, je n’aime pas vraiment me battre. Alors je te propose un deal. Tu viens sagement avec moi rencontrer mon capitaine sur son île ou bien je tranche la tête de ton ami.

Tout était clair à présent. Elle s’était fait manipuler en beauté. Elle fixa Cornaq dans les yeux.

- C’est le moment de me rendre ta dette.

Elle se retourna et assena un violent coup de poing dans la gorge d’un des hommes puis se servit de lui comme bouclier tout en tirant sur les autres avec son arme. Cornaq sourit et laissa tomber son pistolet à terre.

- A toi de jouer Beretta.

Le pistolet prit vie et tira sur le chef du groupe, le blessant au pied et à la cuisse. Cornaq sentit la lame sous son cou tomber et en profita pour attraper le bras de son adversaire et le jeter contre un mur. Celui-ci retomba maladroitement sur ses pieds et d’un claquement de doigts, ranima ses hommes morts avant de les envoyer se battre contre Cornaq tandis qu’il affronterai la femme.

- Je t’attends… Fit Amalya les deux poings levés, excitée par l’affrontement.

- J’ai appris que tu voulais rencontrer Kaïdo. Je suis son septième commandant, Nagash le nécromancien. Il semblerait que tu ne veuilles pas le rencontrer en tête à tête. Alors je te propose un autre deal. Si je gagne, tu viens avec moi. Si tu gagnes, tu peux l’appeler, dit-il en sortant un escargophone de son manteau.

- Marché conclu !

Les deux pirates se jetèrent l’un sur l’autre et se rouèrent de coups un moment lorsqu’Amalya remarqua les faiblesses de son adversaire. Il était mauvais au corps à corps. C’est pourquoi il utilisait la nécromancie pour se battre. Il avait dû être promu commandant grâce à ce pouvoir. Le tuer serait un jeu d’enfant. Elle ramassa un sabre lorsqu’un zombie lui attrapa les chevilles, la faisant tomber en arrière. Nagash saisit l’opportunité et la frappa sans relâche dans les côtes et le ventre. Les zombies ne pouvaient pas se battre contre elle mais ils pouvaient la toucher une seule fois avant d’être inerte.

- Ta capacité d’annuler les pouvoirs des fruits du démon est incroyable mais j’ai trouvé ton point faible.

Nagash lança une partie de ses pantins sur elle, l’écrasant sous le poids de leurs corps devenus inerte à son contact. A chaque fois qu’elle arrivait à se défaire de ces cadavres ambulants pour attaquer le nécromancien, ceux-ci se réanimaient et lui sautaient dessus.

- Tu commences à me faire sérieusement chier ! Cria-t-elle lorsqu’elle eut une idée.

Elle cala les chevilles des cadavres sous ses bras et avança laborieusement vers Nagash en tirant le troupeau de zombies.

- Allez viens maintenant que je te botte le cul, sale nécro !

- C’est ridicule… Murmura Cornaq qui observait la scène, assis sur un monticule de corps découpés en lamelle. Beretta, va l’aider.

Le chien pistolet courut imperceptiblement derrière Amalya, grimpa sur le amas de mort vivant, sauta sur le dos de la pirate et du haut de son épaule, tira une balle entre les deux yeux du nécromancien qui succomba aussitôt. Amalya, abasourdie, lâcha toutes les chevilles et se tourna vers Cornaq, le visage rouge de honte.

- Je t’interdis de raconter ça à qui que ce soit, cria-t-elle en cachant l’escargophone dans l’écharpe qui soutenait l’œuf.

- Ca marche, par contre je peux dire au boss que tu souhaites rencontrer Kaïdo ?

Il lui fit un clin d’œil lorsqu’il entendit une détonation et sentit son sang dégoulinait le long de sa nuque. Il tomba face contre terre, sans avoir vu l’auteur de sa mort. Sans son maitre pour l’encourager, Beretta courut se cacher dans un meuble, laissant Amalya seule face à Don Vito et ses hommes.

- Mon amour, je ne pensais pas que tu survivrais à ce combat. Tu es vraiment increvable. Je vais devoir m’occuper de toi moi-même. Quelle corvée !

- C’est toi qui as fait appel à Nagash ? Tu ne travailles pour aucun pirate n’est-ce pas ? Tino est dans le coup ?

- Ah ah ah, Tino… Il y a quelques années au cours d’un de mes voyages, j’ai rencontré un des commandants de Kaïdo qui m’a parlé du mythe d’un être doté de la capacité d’annuler les pouvoirs des fruits du démon. Puis il y a peu, lors d’une mission, un de mes gars est tombé sur cet abruti de Tino. Quelques verres et un peu de drogues ont suffi pour lui délier la langue. Il m’a alors raconté ton don et ton désir de voir l’empereur Kaïdo. J’ai donc arrangé cette rencontre.

- Dans quel but ?

- Laisse-moi y venir, tu es toujours aussi impatiente mon amour. Je savais que tu ne reviendrais pas sur cette île sans une bonne raison. Nagash était la carotte qui t’attirerai jusqu’à moi. Connaissant la réputation de l’équipage de Kaïdo et ton tempérament, je pensais que cet affrontement finirait en bain de sang mais comme à ton habitude, tu t’en sors indemne. Tu sais, je n’ai pas vraiment apprécié que tu me quittes sans prévenir. Tu sais à quel point j’ai horreur que l’on se serve de moi. Et c’est l’impression que j’ai eu après ton départ. Quand je pense à tout ce que j’ai fait pour toi… Je t’ai tout donné… Je t’aimais Amalya.

- Ce carnage pour une stupide histoire de cul… Murmura-t-elle en regardant le cadavre de Cornaq. Tu es ridicule Vito !

Elle se rapprocha de lui afin d’en finir une bonne fois pour toute lorsqu’elle s’arrêta brusquement, les yeux écarquillés et la peur au ventre. Don Vito braquait son arme sur la tempe de Fredo qu’il tenait en otage. Cet adolescent était un des enfants qu’Amalya avait élevé à l’époque où elle vivait à Cosa Nostra.

- Je connais ton point faible. Cette étrange fascination que tu as pour les enfants m’a toujours dérouté. Tu peux être si impitoyable avec les adultes et si douce avec les gosses… Je me suis toujours demandé quel en était la raison. Bouge ne serait-ce que d’un centimètre et je lui fais sauter la cervelle. Allez les gars, faites-vous plaisir !

Tous les hommes de Vito encerclèrent Amalya et s’acharnèrent sur elle de toute leur force tandis que leur chef se délectait de cette macabre scène. Malgré son visage boursouflé et ses dents cassés, la jeune femme ne bougeait pas, ne gémissait pas.

- Vous pouvez briser mon corps mais vous ne briserez jamais mon esprit.

Fredo s’effondra en larme mais s’obligea à regarder. Pour certain, cette séance de torture pouvait représenter ce qu’il y a de plus abjecte chez l’Homme mais à ses yeux, elle représentait le courage et la détermination infaillible d’une personne extraordinaire. Il n’oublierait jamais ce jour.

- Tu disais quelque chose ? Demanda Vito en faisant signe à ses hommes d’arrêter.

- … Les enfants sont l’incarnation de l’innocence. Ils sont notre espoir, notre avenir…. Si seulement les adultes ne les formataient pas à devenir comme eux… Je n’ai aucune estime pour ces gens-là. Tu te demandes pourquoi j’ai quitté l’île sans dire un mot ? Vito, tu es le pire de ces hommes. Je te hais, toi et tous les habitants. Je ne supporte pas de voir tous ces mômes devenir aussi infâme que vous tous !

- Alors tu ne dois pas avoir beaucoup d’estime envers toi-même… Tu es comme nous mon amour, si ce n’est pire.

- Je n’ai jamais dit le contraire… Je ne suis que le reflet de vos âmes. Je ne suis que la conséquence de vos actes… Vous avez fait de moi un monstre, une compilation d’émotions plus malsaines les unes que les autres et qui me collent à la peau où que j’aille et quoique je fasse. Je souffre chaque jour, chaque seconde qui s’écoulent… Cette vie m’est intolérable. Mais pourquoi cette petite lueur d’espoir tapit au fond de moi me dit de continuer, de croire que la vie vaut la peine d’être vécue ? Je sens que les choses peuvent être différentes, je le sais, je le vois, souffla-t-elle en regardant Fredo.

- Tu délires… Tu vois encore de l’espoir ? Mmmm, je te crois…

Vito ramassa un sabre, prit le bras de Fredo et lui sectionna à hauteur du coude. L’adolescent hurla de douleur et tomba à genoux, fixant son moignon se vidait de son sang.

- Et maintenant mon amour, tu vois encore de l’espoir ?

Il prit la cheville de l’enfant et l’amputa à nouveau.

- Et là, tu en vois encore ?! Hurla-t-il les yeux exorbités de rage. Flinguez moi cette salope !

Tétanisée, Amalya regarda Fredo agonisait et mourir à petit feu. La fureur s’empara d’elle un court instant puis la folie prit le dessus sur sa conscience. Tout détruire. Tout annihiler. Plus rien n’a d’importance. Une aura meurtrière jaillit de son être et terrassa mentalement ses bourreaux qui tombèrent instantanément, complètement apathiques.

Madame, madame

La pirate se redressa très lentement. Ces yeux intensément noirs ne voyaient plus la réalité mais un déferlement de visions chaotiques. Un grognement émana de sa bouche puis ses dents se détachèrent laissant place à une nouvelle dentition. Elle leva doucement ses mains vers le plafond lorsque toutes les canalisations cassèrent à cause de la soudaine pression de l’eau qui giclait de partout.

Madame, madame

Une intense douleur déchira son esprit, la faisant vaciller et tomber devant Fredo qui la toucha fébrilement de son bras valide.

- Madame, ça va aller…

Amalya vit alors le sol inondé puis Fredo qui tentait de la calmer. Elle se releva aussitôt à la recherche d’un moyen pour lui faire un garrot quand elle vit Vito se jeter sur elle et lui planter un couteau dans le ventre.

- Cette vie intolérable va bientôt prendre fin mon amour…

- Pas toute seule… Murmura-t-elle à son oreille avant de lui mordre le cou et lui arracher la veine jugulaire comme le lui avait appris sa première famille.

L’homme recula en titubant les mains sur le cou avant de s’effondrer à côté de l’adolescent. Instinctivement, la jeune femme retira le couteau, accélérant ainsi l’hémorragie et s’assit par terre en attendant la fin. L’eau de la pièce se tinta en rouge, révélant ainsi le véritable bain de sang qui venait d’avoir lieu.

La porte d’entrée vola en éclat et Shanks apparut suivit d’une partie de l’équipage. Le doc examina la situation et fit immédiatement les premiers soins à Fredo tout en jetant des coups d’œil à Amalya qui semblait également dans un état critique. Les autres pirates cherchèrent des survivants tandis que Shanks s’agenouilla devant elle, regrettant amèrement de ne pas avoir été là avant.

Sa présence apaisante et son regard bienveillant réchauffèrent son cœur si froid. Il tenta d’essuyer du bout de ses doigts la larme qui coulait sur sa joue. Elle pencha son visage pour mieux sentir la main de cet homme qui tentait désespérément de la consoler. L’odeur et la douceur de sa peau réconfortèrent son âme meurtrie. Elle ferma les yeux, un léger sourire étira ses lèvres.

Non. Elle ne devait plus succomber à de tels sentiments. Elle n’avait plus confiance en personne. Tous ceux avec qui elle avait partagé sa vie se retourner tôt ou tard contre elle. Tino, comment as-tu pu me trahir ?

Elle regarda Shanks, écarta violemment sa main d’un revers de la sienne et lui dit :

- Je ne veux pas de ta pitié.

- Amalya…

- Capitaine ? Nous venons de trouver le corps de Cornaq, il est mort… Il y a plusieurs survivants mais impossible de les interroger, ils sont pires que des légumes. Il y en a un autre derrière toi qui essaye de dire quelque chose.

 Amalya vit Vito, encore en vie. Elle n’avait pas mordu assez fort. Shanks attrapa l’homme par les cheveux et lui ordonna d’expliquer ce qu’il s’était passé.

- K…Ka…

Même à moitié mort, il continuait de lui pourrir la vie. Elle appela Beretta qui sortit de sa cachette et courut se jeter dans sa main, se transformant ainsi en simple pistolet. Elle visa la tête de Vito juste à côté de celle de Shanks et tira une seule balle fatale. Elle rampa jusqu’à lui, prit le couteau avec lequel il l’avait éventré et découpa sa tête avant de la poser sur son torse.

- Comme prévu, je te rapporte la tête de leur chef.

Puis elle rampa vers Cornaq, posa Beretta sur son torse qui se retransforma en chien pistolet et qui hurla à la mort, pleurant la perte de son maitre. Elle finit par s’allonger avant de perdre connaissance.

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Shanks était assis dans le couloir en face de l’infirmerie du Red Force. Le doc finit par en sortir après plusieurs heures d’intervention. Il s’assit à côté de son capitaine et s’essuya le front.

- Le gamin devrait s’en sortir. Il a perdu énormément de sang. Une chance que j’avais suffisamment de poches en réserve. Pour ce qui est d’Amalya… Le doc baissa la tête et fronça les sourcils. Je ne peux pas me prononcer. Elle a de nombreuses hémorragies internes, ces salops l’ont tabassé à mort…

- Elle est forte, elle s’en sortira mon ami, le rassura Shanks.

- Capitaine… Crois-tu au destin ? Ce n’est pas par hasard si l’on a croisé sa route. Cette femme porte un lourd fardeau sur ces petites épaules. Il serait peut-être temps de l’en décharger un peu non ?

Shanks hocha la tête, il y travaillait déjà depuis le début.

- Tu peux aller les voir si tu veux.

- Non. Je préfère veiller d’ici.

- Comme tu voudras. En ce qui concerne Cornaq, je ne peux pas conserver son corps suffisamment longtemps pour l’enterrer sur son île natale. Il va falloir l’incinérer ici et porter ses cendres chez lui plus tard.

- Je m’en doutais. Je vais préparer ces funérailles. Laisse-moi juste un moment.

Le doc retourna dans l’infirmerie afin de le laisser seul lorsqu’il posa une dernière question.

- Capitaine, pourquoi n’utilises tu pas ton pouvoir sur elle ? Elle est inconsciente, elle n’en saura rien. Ça nous permettra enfin de savoir qui elle est.

- J’y ai songé mais je ne le ferai pas contre son gré. Elle se livrera quand elle sera prête. Elle doit comprendre qu’elle peut nous faire confiance.

Shanks se retrouva seul et soupira. Avait-il fait un bon choix en enrôlant Amalya ? Il commençait à en douter. Il venait de perdre un homme sans en connaitre les circonstances. Représentait-elle un danger pour son équipage ? Peut-être bien. Sa colère s’amplifiait de plus en plus à mesure qu’Amalya lui apportait des ennuis. Mais l’intuition qu’elle avait un rôle à jouer était plus forte. Dorénavant, il ne la lâcherai plus d’une semelle.

                                                           **************

Le lendemain soir, tous les pirates se réunirent sur la plage. Chacun d’entre eux raconta une anecdote sur leur compagnon disparu puis Shanks mit le feu au bûcher funéraire et l’équipage contempla les flammes danser au gré du vent jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un tas de cendre.

                                                             **************

Deux jours plus tard, Ben était de garde à la vigie. Il fit le tour du bateau pour se dégourdir les jambes lorsqu’il vit une lueur à travers la fenêtre de la bibliothèque. Il rentra dans la salle et aperçut une bougie allumée à côté de l’urne de Cornaq. Quelqu’un était passé se recueillir. Il éteignit la bougie et fit demi-tour quand il croisa le regard d’Amalya, assise sur une banquette. Le doc avait peu d’espoir qu’elle s’en sorte et la voilà ici, au bout de seulement trois jours…

- Nous nous sommes fait attaquer par Don vito… Je suis désolée, je n’ai jamais voulu ça… J’apprécié Cornaq…

- Epargne-moi tes mensonges. Sa mort ne signifie rien pour toi. Rien ne t’oblige à rester parmi nous, siffla Ben en colère contre elle.

- Toujours aussi agréable à mon égard…

- Certainement parce que je ne t’aime pas.

Ben claqua la porte et retourna faire sa ronde.

Il a raison. Sa mort ne me touche pas. Vito disait vrai. Je suis un monstre comme tous les autres. Alors pourquoi ce monde où règne tant de souffrance m’écœure tant ? Pourquoi me suis-je réveiller en pleine nuit en pensant à Cornaq ? Que fais-je ici à regarder son urne ? Rien n’a de sens. Je suis si fatiguée de vivre. Je n’ai jamais demandé à naitre… Qui m’a imposé un tel fardeau ? Une simple balle bien placée suffirait à me libérer… Alors pourquoi je continue ? Pourquoi je garde malgré tout espoir quand je ne vois que haine, vanité et désolation ?

Amalya sortit de son vêtement l’escargophone qu’elle avait pris à Nagash. Elle regarda un moment l’unique bouton de l’appareil et finit par appuyer dessus.

- Biiip biiip biiip

- Nagash ? Où en es-tu ? Demanda un homme à la voix rauque.

- Nagash est mort.

- … A qui ai-je l’honneur ?

- Je suis la personne que vous recherchez depuis tant d’années.

- …

- Et je souhaite vous rencontrer, Kaïdo aux cents bêtes.

 

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