Amalya

Chapitre 5 : Chapitre 5 : la cité bleue

2412 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:46

Une cage sombre et humide. Plic ploc plic ploc, le bruit des gouttes d’eau qui tombent sur le sol moisi. Quelques rayons de lumière artificielle traversant les barreaux rouillés lui rappellent la douce chaleur du soleil. Des hurlements au loin. Des bruits de chaines. Les siennes. Le sang séché autour de ses poignets et chevilles, la respiration sifflante, elle attend. Elle attend. Le bruit de pas qui se rapprochent. Une ombre derrière les barreaux bloque les rayons mettant fin à son souvenir et la projette douloureusement vers la sinistre réalité.

- Salut fillette, et si on allait jouer toi et moi ?

********

- Noooonnn !!!

Le corps en sueur, la respiration haletante, Amalya se redresse brusquement.

- Calme-toi ! Ce n’était qu’un cauchemar. Comment te sens-tu ? Demanda le doc, assis à ses côtés.

Tout son être lui faisait un mal de chien comme si un géant l’avait serré dans ses mains jusqu’à en faire de la chair à pâté.

- J’ai connu mieux…Qu’est ce qui s’est passé ?

- La plante a tenté de te tuer, nos tirs n’ont eu aucun effet sur elle, une chance que le Capitaine soit arrivé à temps, il a fendu la tige d’un coup de sabre.

- Ou sommes-nous ?

- Sous terre je suppose. Une fois le lierre coupé, il y a eu plusieurs éboulements. Le premier nous a séparé d’une partie de l’équipage au niveau de l’arche et le second nous a encore divisé au bout du tunnel. Nous sommes que tous les trois, toi, moi et Ben qui est parti jeter un œil aux alentours.

- Pourquoi il fait si jour si on est sous terre ?

- Les parois sont recouvertes de champignons fluorescents. Nous devons avancer Amalya, la grotte est trop instable.

Elle se releva et tenta de marcher mais son corps si endolorie avait du mal à se mouvoir.

- Je vais te porter, on est pressé, fit Ben de retour de son expédition.

- Je peux me porter toute seule, répondit- elle vexée.

Il l’attrapa contre son gré et l’a mis brusquement sur son dos. Elle serra les dents sous l’effet de la douleur et garda la bouche fermée pour éviter tout conflit avec cet homme qui semblait à ce moment-là particulièrement tendu.

- Si tu avais écouté Yasopp, on n’en serait pas là. Réfléchis avant d’agir, ça nous éviterai bien des ennuis.

Ben se tourna ensuite vers le médecin afin de lui expliquer ses dernières observations.

- A mon avis, ces grottes ne sont pas naturelles, elles ont été creusé et habité. On peut voir là-bas des traces d’outils rudimentaires. Par contre, je ne trouve aucune sortie.

Alors que le trio marchait vers cette découverte, Amalya finit par parler :

- J’ai envie de pisser.

- Ca ne peut pas attendre ?

- Non

- Le contraire m’aurait étonné.

Ben la laissa descendre. Alors qu’elle s’éloignait pour trouver un coin à l’abri des regards indiscrets, le sol se mit à trembler et s’effondra juste sous ses pieds.

******

- Personne n’est blessée ? Demanda Shanks à ses hommes dispersés dans l’éboulement.

- Non, rien de grave, juste quelques bosses et foulures, on a eu de la chance, répondit Lucky après avoir vérifié l’état des pirates. Par contre, il manque Ben, le doc et Amalya.

Shanks fronça les sourcils, il était inquiet.

- Ca ira Capitaine, si elle est avec eux, elle n’a rien à craindre.

- Si elle est avec eux…

Il tenta de déblayer le tas de rocher qui avait à nouveau divisé son équipage lorsqu’une secousse se fit sentir.

- Et merde ! C’est trop risqué. Quelqu’un a-t-il trouvé une sortie ?

- CAPITAINE, CAPITAINE !!

- Arrête de gueuler, t’es juste à côté imbécile ! Lâcha-t-il agacé.

- Capitaine, il y a une gravure dans le mur, murmura le pirate.

Il s’approcha de la stèle et lit à voix haute :

« Ils sont près l’un de l’autre mais ne se voit pas ».

- On dirait une énigme. Peut-être se passera-t-il quelque chose si on trouve la réponse.

Tandis qu’il réfléchissait à cette étrange phrase, une partie des pirates proposèrent des hypothèses.

- Des aveugles ! Ils peuvent être cote à cote mais ne pas se voir ! S’exclama l’un d’eux, fier de sa trouvaille.

Plusieurs pirates répétèrent la solution comme un mot magique en espérant faire apparaitre une porte ou une quelconque sortie. En vain. Plusieurs d’entre eux se mirent soudainement à brailler comme quoi il n’y avait plus de lumière.

- Oooooh, quelqu’un a du feu ? On n’y voit plus rien !

- Qu’est-ce que tu racontes mon gars, on y voit comme en plein jour !

Les pirates devenus aveugle, paniquèrent et braillèrent davantage.

- Fermez-la ! Hurla le Capitaine. On s’entend plus penser. Votre cécité doit avoir un rapport avec l’énigme. Vous avez perdu la vue lorsque vous avez trouvé « des aveugles » comme solution. Je ne sais pas comment ça a pu arriver mais j’en déduis que ce n’est pas la bonne réponse. Ne prenons pas cette énigme à la légère ou nous allons tous y passer. Réfléchissons et donnons des solutions un par un pour éviter les pertes.

De longues minutes s’écoulèrent et personne n’osa ouvrir la bouche. Shanks, adossé à la paroi, finit par avancer vers la gravure et dit :

- Les yeux. Ils sont près l’un de l’autre mais ne se voit pas.

L’énigme s’effaça et une partie du mur s’écroula faisant apparaitre une nouvelle pièce derrière.

- Allons-y les gars ! Dit-il en souriant.

******

- J’espère que ça va aller pour Amalya. Le Capitaine va être fou quand il apprendra qu’elle est toute seule, pensa à voix haute le doc.

- Ne t’en fais pas. Elle est juste tombée dans une autre pièce. Tu as entendu comme moi l’écho de sa voix qui nous disait de continuer non ?

- C’est quand même bizarre cet effondrement juste sous ses pieds. On aurait dû déblayer et la rejoindre.

- Non, trop risqué. On finira par la retrouver. En tout cas, nous ne sommes pas seuls. Toutes ces énigmes que nous avons résolues confirment que quelqu’un vit ici et protège quelque chose. Et il a certainement mangé un fruit du démon. Peut-être a-t-il le pouvoir de faire effondrer ce qu’il souhaite. Une chose est sûre, ce petit jeu nous mène quelque part, peut-être dans un piège.

- Ca a l’air de t’amuser, je me trompe ?

- Ces énigmes sont simples, j’espère qu’il y en aura des plus difficiles, répondit-il en faisant un clin d’œil.

- …Retrouvons Amalya avant de croiser Shanks ou on va se faire passer un savon.

******

Cela faisait une bonne demi-heure que la jeune femme était coincée dans un étroit tunnel aussi gros qu’elle. Elle avait fait une chute de plusieurs secondes avant de se retrouver ici.

- Putain ! Pas une seconde de répit. Et personne qui viendra me chercher. Quelqu’un veut ma peau. Ben et le doc vont sûrement continuer d’avancer après avoir entendu cette voix qui se faisait passer pour moi. Il faut que je me tire de là ! Souffla-t-elle en tentant de se hisser vers l’avant.

Elle ressentit un effleurement au niveau de son pied puis quelque chose de visqueux lui chatouiller les orteils. Ses chaussures s’étaient désagrégées alors qu’elle tentait de freiner sa chute. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit une taupe géante lui lécher les pieds. Tandis qu’elle lui mettait des coups pour la faire fuir, l’animal, pas du tout impressionné, ouvrit sa gueule.

- Woaw ! Tes dents compensent tes petits yeux atrophiés !

La bête l’attrapa par la cheville et la traina jusque dans sa tanière. Elle se retrouva nez à nez avec une ribambelle d’avortons aussi gros que des chiens, qui, excité par l’odeur du sang qui coulait de sa cheville, s’apprêtaient à la dévorer vivante. Sous l’effet de la menace, son instinct prit le dessus, ses yeux s’assombrirent, ses cinq sens s’aiguisèrent et un étrange flot de paroles sorti de sa bouche.

- मनुष्य अपने परिसर के भीतर रहते हैं, जो उसे मैं ले

Amalya suivit la femelle dans un des multiples tunnels qui entouraient la tanière et finit sa course dans une immense cavité où fleurissait une superbe forêt bleutée aussi lumineuse que le lichen qui recouvrait les tunnels. Le souffle coupé et l’âme troublée, son esprit mit quelques secondes avant de se rendre compte qu’un homme l’observait du haut de la cascade qui alimentait ce petit paradis souterrain. Ses sens encore en alerte, elle entendit, à travers le ruissellement de l’eau, l’homme murmurait :

- Je t’attendais.

********

« Encore fléau à notre époque, par le loup souvent on l’évoque, on peut hélas en souffrir, parfois au point d’en mourir »

- La faim ! Elle est facile celle-là ! Cria Lucky

- Elle était faite pour toi ! S’exclama Shanks. Allez les gars, on continue. On va finir par trouver ce type aux énigmes, un pouvoir du fruit du démon se cache forcément la dessous.

Après avoir passé des heures à résoudre un tas d’énigmes, l’équipage s’était considérablement affaibli. Beaucoup d’entre eux avaient subi les conséquences de leurs mauvaises réponses. Certains étaient devenus sourds, muets, paralysés, obèses ou encore velu dans les moins pires des cas. Ce nouveau mur franchi, les pirates arrivèrent enfin à destination. Ils entrèrent dans une antique cité creusée dans la roche ou le gris des habitations illuminé par le bleu fluorescent de la végétation donnait un aspect irréel à la ville. Les pirates eurent alors l’impression d’avoir franchi la porte qui séparait le monde réel du rêve. Le plafond, 50 mètres au-dessus d’eux, était tapissé de milliers de gigantesques racines servant d’abri à d’étranges oiseaux translucides.

De curieux petits habitants s’amassèrent autour de l’équipage, les examinant sous toutes les coutures comme s’ils n’avaient jamais rencontrés ce genre d’individu auparavant. Le plus petit d’entre eux, sûrement un enfant, s’approcha doucement de Shanks, toucha son bras et partit en courant vers les siens le doigt en l’air, fier de lui. Ces hommes, trapus et poilus, vêtu de peaux et d’habits rudimentaires, semblaient venir d’une autre époque comme si leur évolution s’était stoppée à la préhistoire. Les pirates se trouvèrent face à des hommes préhistoriques vivant dans une magnifique cité civilisé.

- C’est déroutant…murmura Yasopp. Je ne m’attendais pas à ça.

Le petit groupe se sépara en deux, laissant passer un homme de grande taille, aux longs cheveux blancs et portant des vêtements bien plus raffinés que les autres.

- C’est peut être déroutant pour vous mais ça l’est encore plus pour mes petits compagnons qui viennent de découvrir qu’il existait dans ce monde d’autres personnes que nous.

- Comment ça ?

- Aucun de ces hommes ou de leurs ancêtres ne sont sorti de ces grottes, leur monde se résume à ces souterrains. Et à nous.

- Et qui êtes-vous ? Demanda Shanks.

- Je me nomme Aerus, mon clan et mes amis ici présent vivent en symbiose depuis plusieurs siècles, et j’en suis le leader. Vous vous trouvez dans la cité bleue, Babel la scintillante.

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