Cicatrices
Chapitre 4 : Chapitre 3: Retrouvailles.
1535 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans
Elle était là. Makino était là. Aussi égoïste que cela puisse paraître, j'avais l'impression que je pouvais m'écrouler sur elle, et qu'elle resterai là.
"- Hey! Je t'ai connue beaucoup moins fragile que ça! murmura -t-elle en rigolant.
Son rire, si singulier, m'avait fait rire à mon tour. Et je nous ai foutu de la morve partout.
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pdv Makino
J'avais été contente quand Shanks m'avait prévenu qu'il avait retouvé Rose, malgré le fait qu'elle ne le reconnaisse pas. Elle avait disparue quand elle avait appris qu'ils allaient l'amener au pilori. Elle avait sûrement tout fait pour le sauver, mais ça n'avait pas du être suffisant. J'avais été secouée d'apprendre sa mort. C'est vrai, ce n'est pas tous les jours que l'on apprend qu'un pirate connu de tous soit condamner à mort, surtout lorsque l'on connait le dit pirate depuis qu'il est enfant.
Je les avait presque élevé, Rose et lui. Ils avaient été ramené de leur île natale, après avoir perdu leurs familles réspectives. Rose avait neuf ans, tandis qu'il était encore un bambin. Garp, -le vice-amiral de la marine chargé de protéger l'île où j'habitais- qui connaissait sa mère, avait rapatrié le gosse en apprenant la mort de celle-ci. Il avait croisé, sur le chemin du retour, une Rose perdue et abandonnée, et ne s'était pas senti assez lâche pour abandonner une gamine.
Quand Rose était arrivée dans le bar que je tenais, il y a quelques années, j'avais été frappée par son calme. Souvent, à neuf ans, un enfant s'amuse, se blesse, est curieux et pose des questions. Rose ne s'amusait pas, ne se blessait jamais et ne parlait pas.
Garp m'avait confié Rose, tandis que Dadan, la chef des brigands du mont Corvo -la "montagne" de notre île- avait, à contrecoeur, du s'occuper du petit. Même si c'était une hors-la-loi, Garp avait une entière confiance en elle, et je ne tardais pas à le rejoindre dans son idée.
Rose resta muette pendant deux ans. Elle n'a pas dit un seul mot pendant deux ans. Je n'avais pas la connaissance de son nom pendant deux ans. Je l'appellais "petite" ou bien "gamine".
Les seules fois où je voyais ses yeux s'animer, c'était quand on allait retrouver Dadan dans sa maison à la montagne, une fois par mois. Elle avait l'air heureuse avec le petit, comme s'il était la dernière chose qui lui restait, comme s'il était sa bouée de sauvetage, son salut.
Ses premiers mots se firent entendre au même instant que le gamin. Il s'était agenouillé devant Rose, avec les yeux grands ouverts et un sourire béat, et avait prononcé:
"-Maman.."
Et elle avait rit. J'avais été tellement sonnée que je n'avais pas compris tout de suite d'où venait cette voix, j'avais donc vérifié si on était bien quatre dans la pièce. Et Rose en me voyant, avait éclaté de rire. Elle avait un joli rire, si joli que j'en ai pleuré, à vrai dire. Elle s'était alors retourné vers le petit, et avait dit:
"- Non, je suis Rose."
Le gosse l'avait regardé avec des yeux ronds, comme si elle lui avait dit un mensonge. Il avait froncé les sourcils et avait marmonné, de mauvaise grâce, du haut de ses deux ans:
"- Tu es Rose."
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retour à Rose
Makino m'avait dit de chercher mes affaires rapidement, après m'avoir passé un mouchoir. Je m'étais donc dépêchée d'aller chercher mes bottes et le peu de biens que j'avais sur le bateau de Shanks. D'ailleurs, je ne l'avait pas réveillé pour lui dire, je lui avais juste laisser un petit mot.
Le bateau de Makino était vraiment, vraiment immense. Je n'avais jamais vu un tel bateau. Il était magnifique et imposant. La proue était splendide, probablement en ébène lustré, le mat principal faisait bien une trentaine de mètres, les autres le suivant de près, et les voiles étaient d'un noir de jais, symbôle pirate. Et surtout, contrairement au bateau de Shanks, celui-ci avait un équipage, et pas n'importe lequel. Makino m'avait dit, en m'amenant à ma chambre, que les célèbres Yassop -un des meilleurs tireurs d'élite du monde- et Lucky Roo -un bon vivant impitoyable sur le terrain- étaient de la partie. J'étais impressionnée, et j'avais vraiment hâte de les rencontrer.
Makino avait ouvert une porte, derrière la cabine du capitaine. Il y avait un long escalier qui donnait sur un genre de porte coulissante. Derrière celle-ci, se trouvait une jolie et plutôt grande chambre. Le lit était grand, voir trop grand pour une seule personne, il y avait une armoire remplie de vêtements que je ne mettrai probablement jamais, un bureau face au mur, à côté d'une autre petite porte, qui se trouvait être l'entrée de la salle de bain.
"-Makino, franchement, c'est beaucoup trop! Je suis toute seule tu sais, un hammac me suffit largement.
- Et puis quoi encore? Comme si j'allais te laisser dormir sur un hammac! Pauvre idiote, tu ne me connais pas très bien à ce que je vois. Quelle hôte je serais si je ne t'offrais pas une chambre décente!" avait-elle retorqué, le regard courroucé.
Devant mon air peu convaincu, elle avait levé les yeux au ciel, puis en sortant de la chambre, elle m'avait lancé un "repose toi, sale mioche". J'avais ri. Ca devait faire au moins dix ans qu'elle ne m'avait pas dit ça. Makino avait toujours été comme ça avec moi, depuis que le vieux Garp m'avait emmené chez elle. Elle m'avait toujours traité comme une "mioche", même quand j'avais vingt ans, ou vingt-cinq ans, mais ça ne l'avait pas empêché de m'apporter tout l'amour dont j'avais besoin, même si à l'époque je ne lui rendait pas forcément.
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J'avais pris un bain et m'étais glissée sous mes couvertures rapidement. En me réveillant, le lendemain matin, j'avais eu un moment de panique en ne reconnaissant pas tout de suite la chambre. Mais les souvenirs revenaient peu à peu, si irréaliste que j'avais des doutes.
Avais-je trop bu la nuit dernière et avais-je fais n'importe quoi? Comme d'habitude..?
Après m'être habillée et lavée sommairement, j'avais monté les escaliers et ouvert la porte, qui était plus lourde qu'elle ne semblait l'être. La sensation du soleil sur ma peau était agréable, tout comme l'odeur de nourriture qui faisait crier mon ventre de faim. Je m'étais donc fiée à mon nez, qui était d'une efficacité remarquable dès qu'il s'agissait de se remplir l'estomac. Après quelques minutes de recherche acharnées, j'avais fini par trouver l'immense table, sur l'immense pont de l'immense bateau. Je m'étais jetée sur une chaise libre, et avais commencé à faire mon assiette, sans prêter attention à la petite centaine de personnes, qui prenaient elles aussi leur petit-déjeuner.
"- Les brioches sont délicieuses, tu devrais essayer.
- Merchi, ch'est gentil!" répondis-je avec enthousiasme à cette voix.
Je m'arrêta soudain de macher, et avala difficilement. Je tourna la tête lentement vers la voix. J'avais la gorge sèche, et j'étais mal à l'aise.
"-Shanks?"