Cicatrices

Chapitre 5 : Chapitre 4: Mensonge.

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Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans

Il me regardait avec un petit sourire, que je soupçonnais fortement d'être ironique.

"- C'est drôle, comme on se retrouve", me dit-il avec son sourire devenu moqueur.

"- Sans vouloir te vexer, ton mot était nul. "Je m'en vais, merci." Pas de "Merci Shanks de m'avoir sauvé la vie, je t'en serais éternellement reconnaissante etc.." Non, juste un merci. Tu me diras, c'est déjà pas mal un merci sortant de ta bouche, enfin, de ta main, mais je m'attendais à mieux tout de même", reprit-il.

Il allait continuer son monologue, quand Makino arriva, l'air mal réveillée.

"- Shanks, je trouve que tu pourrais faire des efforts et investir dans des volets. T'es le capitaine, tu fais gaffe à ce qu'on soit en pleine forme et opérationel, même le matin", bougonna -t-elle.

Je fus alors prise d'un fou rire monumental. J'en avais vraiment marre de faire les ascenseurs émotionnels d'ailleurs. Mais Shanks, capitaine? Sérieusement? Il n'était déjà pas capable de se gérer lui même -pendant les six jours dans son bateau, il a vraiment eu du mal à se faire un plat correct. Encore, si c'était Ben le capitaine, j'aurais pu comprendre, j'aurais même approuvé, mais Shanks capitaine, c'était comme si un enfant était amiral de la marine. Les deux s'étaient retourné vers moi, l'un avec émerveillement, l'autre avec agacement.

"- Alors comme ça tu sais encore rire?" me demanda le capitaine.

"- Bien sûr que oui qu'elle sait encore rire, abruti, tout le monde sait rire, par contre si je n'ai pas mes volets je vais t'apprendre à pleurer, dit-elle d'un air menaçant, en essayant de capter l'attention du balafré.

J'avais le visage en larme, à force de rire. Je tapais du poing sur la table, ta tête entre les jambes, en essayant de respirer le peu d'air que mon état m'autorisait à absorber. Après quelques minutes de pur bonheur, j'avais réussis à me contrôler, tant bien que mal.

Makino, qui avait finit de passer un savon à Shanks, s'était retournée vers moi, et en voyant mon visage fermé, avait soupirer.

"-J'imagine que tu veux des explications?" me demande -t-elle en s'asseyant lourdement sur une chaise, faisant sursauter le pauvre garçon à côté de celle-ci.

"- Makino, tu te charges d'expliquer, moi je suis une victime dans cette histoire!" me devança Shanks avant que j'ai pu ouvrir la bouche.

"- Comment ça une victime?! Tu pouvais refuser si tu le voulais, ça ne me posait aucun problème! J'aurais très bien pu la retrouver toute seule!" s'écria Makino d'un air indigné.

"- Mais oui, c'est sûr que sans bateau c'est tellement simple de retrouver quelqu'un qui s'est barré en mer, surtout quand on est une grand-mère qui a de l'arthrite.

- Répète un peu pour voir sale morveux?" grogna -t-elle en lui lança un regard d'outre tombe.

J'avais remarqué qu'ils allaient se disputer encore un peu, à mon grand désespoir, donc je faisais mon assiette, de mon côté. La nourriture était délicieuse, je n'avais jamais rien mangé d'aussi bon. Petit à petit, je remarqua que Makino et Shanks nétaient pas les seuls à faire du bruit. Il y avait beaucoups d'hommes et de femmes autour de la table, qui riaient et mangeaient. Sans que je comprenne ce qu'il se passait, une main m'avait agrippé le bras, me forçant à me lever. J'avalai en vitesse ce que j'avais dans la bouche, et grimaça en me cognant sur le coin de la table.

Makino me tirait avec force vers la cabine du capitaine, qui nous suivait en rigolant, comme s'il n'était absolument pas concerné. Elle m'avait lâché en entrant dans la pièce, suivit par un Shanks qui semblait -il, était devenu plus sérieux.

"- Bon, vous m'expliquez ce bordel? demandais-je en m'asseyant sur un canapé.

Ils ne m'amusaient plus du tout. J'avais juste l'impression qu'ils repoussaient l'heure des explications, et dieu seul sait à quel point je méritais des explications.

"- Bon, comme notre brave capitaine ne veut pas s'expliquer sur quoi que ce soit, je dois m'en charger, comme toujours."

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pdv Makino

"- Shanks et moi, on se connait depuis quelques années, bien avant que tu débarques chez moi, mentais-je à Rose. On s'est rencontré le jour où son équipage a accosté à Fuscha*. Il y est resté plus d'un an, en faisant des recherches sur les nombreuses îles aux alentours, sûrement pour des trésors ou des trucs du genre. Il venait toujours prendre son repas à la taverne, avec quelques uns de ces coéquipiers.La veille de son départ, il m'a demandé de me joindre à lui, et j'avais refusé. Puis une vingtaine d'années après, te voilà qui disparait. J'ai directement pensé à Shanks, -même si nous n'avions pas gardé contact depuis- lui qui était pirate, devait forcément pouvoir te retrouver. Il est revenu sur l'île, puis m'a prise avec lui. Je lui ai donné une photo de toi, puis est partit à ta recherche, dans un bateau "emprunté"."

J'avais l'impression de voir une once de reconnaissance sur son visage. J'avais fait attention de ne pas aborder le sujet, je savais qu'elle n'accepterait pas que Shanks le sache. J'ai vu aussi l'incomphréhension dans ses beaux yeux, ainsi que la nostalgie.

"- Et comment il m'a trouvée? me demanda -t-elle, l'air suspicieuse.

"-Alors là, je peux intervenir, de toute façon je suis le seul au courant!" s'exclama Shanks avec un grand sourire. Vu que je n'avais qu'une photo et ton prénom, je ne pouvais pas faire grand chose. A vrai dire j'avais abandonné l'affaire quand je t'ai retrouvée, dans le bar de Sabaody**. Au début je n'étais pas sûr qu'il s'agissait bien de toi, sans vouloir t'offenser, tu avais une tête affreuse. Tu ne sais pas à quel point j'ai été soulagé quand tu m'as dis ton prénom!" continua -t-il.

Il avait compris. Il avait bien fait. 

Le mensonge peut être cruel et mesquin, mais il peut aussi préserver. Le mensonge, d'un certain point de vue, est beau. Certains individus, pour se protéger, sont obligés de se refugier dans le mensonge, qui agit en ami fidèle ,en tendant les bras. Les personnes morales ne peuvent pas approuver le mensonge, et encore moins le cautionner. Mais après tout, on est des pirates immorales.

 Et Dieu seul sait à quel point le mensonge demande du courage, même pour des pirates.

 

 

*Fuscha :île de Makino et Rose

**Sabaody: archipel de mangroves formant une forêt massive au milieu de l'océan, non loin du lieu où il a été exécuté

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