Chapeau de Paille
PREMIERS PAS
Le matin se leva lentement sur Fushia, baigné d'une lumière douce qui venait effleurer les rues silencieuses. Luffy, le regard fatigué après la longue nuit d'émotions partagées avec Garp, s’apprêtait à quitter la maison. Mais avant de partir, un dernier geste l'attendait, un dernier souvenir du passé.
Garp, silencieux, se tenait à l'entrée de la maison. Il avait cette expression de solennité qu’il n’arborait que lors des moments les plus graves. Dans sa main, il tenait un objet, un bijou finement ouvragé : une chevalière dorée, luisant sous les premiers rayons du soleil. Il s’approcha de Luffy, qui le regardait sans comprendre.
« Luffy… » commença Garp, sa voix plus calme qu’à l’accoutumée, comme si chaque mot avait un poids supplémentaire. « C’est un trésor de la famille Monkey D. Un héritage. Je l’ai donné à Ace quand il est parti en mer. Mais il a refusé. Il a dit que toi, tu étais celui qui portait ce nom avec fierté, que tu étais l’héritier de la famille. »
Luffy, un peu perdu, observa la chevalière. Ce n'était pas simplement un bijou, il le ressentait. C'était un symbole. La chevalière était ornée d’un petit sceau familial, un détail qui, à lui seul, racontait une histoire de générations passées. Il baissa les yeux sur son auriculaire, se demandant comment un simple anneau pouvait porter tant de significations. Puis il tendit sa main, et Garp, sans hésiter, lui plaça l'anneau, avec une douceur inattendue. La chevalière s’ajusta parfaitement, comme si elle avait toujours été destinée à ce doigt.
« Ace… il avait raison, hein ? » murmura Luffy, presque pour lui-même.
Garp se contenta de hocher la tête. Ses yeux s’adoucirent, une brume de nostalgie et de regrets s’y installant. Il s’éclaircit la gorge, essayant de cacher une émotion qu’il n’avait jamais su montrer.
« Fais en sorte de faire honneur à ce nom, Luffy. Même si ce n’est pas toujours facile… » Il marqua une pause, puis ajouta d’une voix plus brisée. « J’espère que tu comprendras. »
Luffy regarda l'anneau, son regard brillant d’une détermination nouvelle. Il savait, dans son cœur, que ce geste symbolisait plus que la simple transmission d’un héritage familial. C’était la reconnaissance de tout ce qu’il avait enduré, tout ce qu’il allait affronter.
Un bruit de pas se fit entendre, et bientôt Bogart arriva, sa silhouette imposante se dessinant dans l’ombre de la porte. Il était là, comme toujours, un homme de peu de mots, mais son regard en disait long. Il s’arrêta devant Luffy et posa une main solide sur son épaule.
« Ce n’est pas facile, de dire au revoir à quelqu’un comme toi, Luffy. Mais… tu as ton propre chemin. »
Il baissa les yeux, puis se pencha légèrement en avant, un respect silencieux dans son geste.
« Sois sûr que peu importe où tu vas, la famille te soutiendra. »
Luffy, touché par les mots de Bogart, ne put retenir un léger sourire. « Merci, Bogart. Je ferai en sorte de ne pas vous décevoir. »
Et à cet instant précis, une dernière silhouette s’avança, aussi familière que réconfortante. C’était Makino. Elle était là, silencieuse, mais son regard portait toute la tendresse et la force qu’elle avait toujours eues pour lui. Elle n’était pas venue avec des mots superflus, juste une simple présence qui suffisait à exprimer tout ce qu’ils avaient partagé.
Elle s’approcha de Luffy et, après un instant de silence, lui posa une main sur le bras. Son regard était empli de douceur et de tristesse, mais aussi de fierté.
« Tu as grandi, Luffy. Plus que je n’aurais jamais cru possible. » dit-elle, sa voix tremblante. « Je te souhaite de trouver ce que tu cherches. »
Luffy se tourna vers elle, un peu gêné, mais ému. Il savait qu’elle était une des rares personnes qui avait toujours cru en lui, même dans ses pires moments.
« Je reviendrai, Makino. Peu importe où j'irai, tu ne seras jamais oubliée. »
Elle sourit, les yeux brillants de larmes non versées, et serra doucement son bras. « Sois fort, Luffy. Et rappelle-toi, tu as toujours une maison ici. »
Un dernier silence, puis Luffy se détourna, ses pas résonnant sur le sol. Il regarda une dernière fois Garp, Bogart, et Makino, avant de se tourner vers l’horizon. Le vent de l'aventure soufflait à ses oreilles, et avec la chevalière d’un héritage ancestral sur son auriculaire, il savait que son destin l’appelait. Mais il n’oublierait jamais ces moments. Ces adieux étaient aussi un passage, un dernier acte d'amour silencieux, tout aussi puissant que l'acier dans son cœur.
La mer continuait de se déployer devant moi, telle une toile sans fin. Alors que je ramais en direction de Loguetown, une sensation étrange m’envahit, comme si quelque chose, ou quelqu’un, veillait sur moi. Ce n’était pas une simple intuition ; c'était un sentiment profond, un frémissement d’une présence qui m'accompagnait. Pourtant, je n'avais aucune idée d’où venait cette sensation. Le vent soufflait toujours avec force, mais il semblait guidé, comme si les vagues elles-mêmes se couchaient sous mes bras. Chaque mouvement de ma barque semblait s'inscrire dans une danse naturelle, presque chorégraphiée, que je n'avais pas encore comprise.
Au matin, un calme étrange s’était installé. La mer, qui la veille encore semblait vouloir m’engloutir, était devenue d’une tranquillité presque surnaturelle. Les vagues se calaient parfaitement sous le fond de la barque, comme si elles obéissaient à un rythme invisible. Je laissai mes bras se reposer, luttant contre la fatigue, et fermai les yeux un instant, laissant la brise marine caresser mon visage. C’est à ce moment-là que je ressentis une douce chaleur, une chaleur qui venait du ciel, qui n'était ni du soleil, ni de la mer, mais quelque chose au-delà de tout ce que j'avais pu connaître. Un sentiment d'appartenance, de protection.
Je n'avais jamais cru aux dieux ni à ces choses-là. Je n'avais pas la tête à ça. Mais chaque épreuve que j'avais traversée, chaque rencontre étrange, chaque vague qui me portait comme une main invisible m'indiquait que quelque chose était à l’œuvre ici. Et ce n’était pas une simple coïncidence. C’était comme si la mer elle-même m’avait choisi, m’avait guidé, presque précipitée vers ce port lointain.
À ce moment précis, en regardant l’horizon, la silhouette d’un oiseau passa au-dessus de ma tête. Je le suivis des yeux, et il disparut derrière un nuage. Mais en le voyant, je fus frappé par une pensée : il ressemblait à un rapace majestueux, aussi gracieux qu'une déesse ailée, et la forme de ses ailes me rappela quelque chose. Un souvenir, vague mais familier.
Un bruit venant de ma barque me fit sursauter, brisant mon envoûtement. Une plume d’un bleu éclatant, presque surnaturel, flottait doucement à mes pieds. C'était une plume étrange, trop belle pour être juste un simple objet abandonné par un oiseau. Elle semblait irradier d’une lumière douce, presque divine. Je la pris entre mes doigts, sans vraiment comprendre pourquoi. La plume était légère, et pourtant, son poids symbolique me parut immense. Un fardeau, mais aussi un honneur.
Tout en la tenant, je ne pus m’empêcher de penser à la silhouette flottante que j’avais aperçue au cœur de la tempête, à cette voix qui m’avait défié et guidé dans la tourmente. L'ombre m'avait dit que la mer me testerait, mais que j'avais à traverser les épreuves, non pas pour des raisons d’orgueil, mais pour une vérité plus profonde. Et je compris alors que cette vérité n’était pas à Loguetown, mais en moi-même. Peut-être que cette plume était un signe, un clin d’œil de quelque chose de bien plus grand que ce que je pouvais imaginer.
Les heures passèrent, et je me retrouvai enfin à l’orée de Loguetown. La ville se dessinait à l’horizon, avec ses grands murs de pierre et ses voiles blanches qui se gonflaient sous le vent. Mais ce qui me frappa le plus, c'était l'aura de tranquillité qui semblait entourer ce port. Un endroit où l’histoire se croisait avec le destin. J'étais sur le point d'y entrer, d'y rencontrer de nouvelles épreuves et de nouvelles vérités. Mais tout en regardant l’horizon, je ne pouvais m’empêcher de penser à cette sensation persistante, cette idée que j'avais été guidé ici, qu'une force invisible m’avait poussé vers ce port, me portant à travers chaque tempête et chaque épreuve.
Lorsque ma petite barque toucha enfin le quai de Loguetown, je n’étais pas préparé à l’agitation qui y régnait. La ville était en effervescence, une véritable ruche bourdonnante de vies en mouvement. Le port, une étendue de quais battus par les vagues, était bordé de navires aux coques imposantes, chacun d’eux racontant l’histoire d’un voyage lointain, d’un équipage d’hommes et de femmes venus chercher quelque chose, comme moi. Mais ce qui frappait le plus à mon arrivée, c'était l’énergie palpable dans l’air.
Le port, grand et ouvert, s’étendait devant moi comme un tableau vivant. Des étals colorés bordaient le chemin, des marchands vociféraient pour attirer les passants, des bruits de chariots chargés de marchandises se mêlaient aux voix animées des gens. À droite, un grand entrepôt de marchandises faisait face à un petit marché où des fruits exotiques, des tissus aux couleurs éclatantes et des épices embaumaient l'air. Tout cela dansait sous les lumières du matin, l'agitation se reflétant dans chaque recoin de cette ville portuaire.
Mais ce n'était pas juste le marché, ni même la foule. C’était la véritable essence de Loguetown qui frappait mes yeux. Une ville de contrastes, où l'ancien et le moderne s’entrelacent dans un enchevêtrement d'architectures imposantes et de petites bâtisses. Les rues étaient pavées de pierres vieilles et usées, comme si le passé de la ville vivait encore dans chaque fissure. Au loin, je pouvais apercevoir une grande tour, élancée, qui semblait scruter l’horizon, ses murs blancs brillant sous les rayons du soleil. C’était la Tour de la Justice, un symbole de la domination de la Marine, imposant son autorité sur la ville. Mais au même moment, je pouvais voir des enfants courir et jouer dans des ruelles étroites, des rires s’élevant au-dessus des bruits de la ville.
Loguetown semblait presque irréelle, un endroit où la vie et la mort se côtoyaient de manière insoupçonnée. Ici, les souvenirs des grands pirates du passé se mêlaient à la réalité des temps modernes, comme si chaque pierre et chaque ruelle renfermait un secret, une légende oubliée.
Alors que je mettais le pied sur le quai, mes yeux se posèrent sur la foule qui se pressait autour du port. Des groupes de jeunes, tous plus ou moins de mon âge, se tenaient près des quais, eux aussi arrivés pour intégrer l’Institut Gold Roger. Ils semblaient aussi excités et nerveux que moi, leurs regards scrutant les alentours avec la même curiosité. Je pouvais entendre des bribes de conversations, des gens parlant de leurs attentes, de ce qu’ils espéraient trouver là-bas.
"Tu crois qu’on va vraiment apprendre à devenir plus forts ?" dit un jeune garçon avec un regard déterminé.
"J’espère qu’ils nous apprendront aussi comment survivre en mer !" répondit une jeune fille à ses côtés, une pointe de nervosité dans la voix.
Les voix se mélangeaient, créant une cacophonie presque joyeuse. Mais il y avait aussi de la tension dans l’air. Chacun d’entre nous savait que ce qui nous attendait dans cette ville ne serait pas facile. Les rires et les paroles légères cachaient des rêves, des espoirs, mais aussi des peurs.
Je me frayai un chemin parmi la foule, observant les visages autour de moi. Il y avait des jeunes venus des quatre coins du monde, certains pleins d’espoir, d’autres plus sombres, des regards décidés, des sourires nerveux. Ce n’étaient pas que des jeunes comme moi, il y avait aussi des adultes, des mentors, des instructeurs. Des personnages aux airs sévères, aux vêtements uniformes, portant l'insigne de l'Institut sur leurs épaules. Leur présence imposait un certain respect, presque une crainte, car on savait que ceux-là ne laissaient rien passer.
La brise du matin soufflait fort sur la ville, emportant les voix et les odeurs, comme si elle voulait souffler tout le passé de cette ville dans l’océan. Mais au fur et à mesure que je m'enfonçais dans Loguetown, un autre détail s'imposa à moi : l’odeur. Un mélange complexe de sel marin, de métal, de bois brûlé et de quelque chose d’encore plus ancien. C’était comme si la ville elle-même exhalait des souvenirs, des rumeurs de batailles passées, des rêves non réalisés, des espoirs déchus. Le vent portait tout cela dans mes narines, et je me sentais irrésistiblement attiré par le cœur de cette ville, où l’histoire, la mer et les légendes se rejoignaient.
Le regard des gens dans la rue, pourtant occupés à leurs affaires, semblait se poser sur moi à chaque pas que je faisais. C’était comme si l’air était plus lourd ici, comme si chaque mouvement avait un poids supplémentaire. Peut-être que c’était cette histoire de Gold Roger, peut-être l’idée que Loguetown avait vu la fin d’une ère, et qu’une nouvelle, encore plus incertaine, allait débuter avec nous.
Je marchai plus profondément dans la ville, mes pas me guidant vers un bâtiment imposant, un peu à l'écart de l’agitation du port. C’était là que l’Institut Gold Roger accueillait ses élèves. Des murs en pierre blanche, une grande porte en bois massif, et un espace ouvert devant, où des soldats de la Marine étaient postés, surveillant chaque nouvel arrivant. L’Institut semblait être l’épicentre de Loguetown, où tous les regards convergeaient, et je savais, au fond de moi, que ma propre aventure commençait maintenant.
Loguetown, cette ville où les rêves des jeunes se mêlaient aux ombres du passé, m'accueillait. Une nouvelle page allait être écrite, et je savais qu'elle serait pleine de défis, de rencontres et de découvertes qui allaient bouleverser tout ce que je pensais savoir. Mais au-delà de tout cela, quelque chose de plus grand m'attendait. Et Loguetown, bien que bruyante, vibrante et chaotique, était le début de ce voyage. Un voyage que je n’étais pas prêt à finir. Pas encore.
Au cœur de l’agitation de Loguetown, parmi la foule pressée et les discussions en tous sens, Luffy se fraya un chemin vers l'entrée de l'Institut Gold Roger. Mais avant qu'il ne puisse y parvenir, une voix perça le bruit ambiant, claire et assurée, bien que légèrement décalée dans son ton.
« Eh ! Toi ! Tu veux un peu d’action ou tu veux juste rester là à regarder comme un imbécile ? »
Luffy tourna la tête, intrigué. Un jeune homme se tenait devant lui, légèrement plus grand que lui, avec des cheveux noirs en bataille et une grande bouche, à la fois grande ouverte et expressivement animée. Il portait une sorte de manteau tacheté, à moitié déchiré, un pantalon trop large et des bottes un peu trop grandes pour lui. Sa posture, un peu exagérée, et son regard malicieux trahissaient un caractère bien plus extraverti que ce à quoi Luffy était habitué.
"Quoi ? Qui parle de moi ?" répondit Luffy, intrigué mais déjà souriant, n'ayant aucune idée de qui il pouvait être.
"Eh ben, moi ! Usopp ! C'est qui, le plus grand menteur du coin ? C’est moi ! Et toi, tu n’es pas bien grand, mais on dirait que tu as des bras de forçat ! Alors, ça m'intéresse de voir ce que tu as dans le ventre !" Usopp éclata de rire, ses mains posées sur ses hanches, sans craintes apparentes malgré la taille de Luffy. Il semblait aussi impétueux qu'il l’était grandiosement exagéré dans sa manière de se présenter.
Luffy le regarda de haut en bas, ne sachant pas s’il devait être impressionné ou amusé. Mais il sentait déjà une étrange affinité avec ce type, quelqu’un qui n’avait pas l’air de suivre les règles mais qui dégageait une sorte d’énergie contagieuse. Luffy s’approcha, tout sourire.
"Ah ouais, tu es un menteur ? Et qu’est-ce que tu racontes ?"
"Ha ! Tout ! Je raconte tout, des histoires de pirates aux créatures fantastiques, des héros légendaires aux monstres marins ! Tu veux entendre ma dernière aventure ? J'ai affronté des dizaines de voleurs, des bêtes marines géantes, et j'ai même survécu à l’attaque d'un monstre légendaire, j’ai failli y laisser ma peau !" Usopp se pavanait, gesticulant de plus en plus fort, comme si ses bras pouvaient étoffer ses récits.
"Tu racontes ça à qui ? Tu n’as pas l’air si impressionnant…" Luffy, le regardant avec un sourire narquois, eut du mal à ne pas éclater de rire en imaginant ce que pourrait bien être une "bête marine géante". Mais ce sourire s’éteignit aussitôt quand il remarqua la détermination dans les yeux d’Usopp. Ce n'était pas juste un conteur, c'était quelqu'un qui croyait en ce qu'il disait, même si les détails pouvaient parfois sembler un peu... exagérés.
"Mais attends, dis-moi…" continua Luffy, intéressé, "Pourquoi t’es ici, à Loguetown, à raconter des histoires à tout le monde ? Tu as l’air un peu… perdu, non ?"
Usopp haussait les épaules avec un air un peu gêné, presque comme s’il était sur le point de révéler un secret embarrassant. "Bah… je suis là pour m’entraîner. Y a un certain groupe qui recrute des gens pour l'Institut Gold Roger, tu vois ? J’ai entendu dire qu’ils cherchent des types capables de survivre à tout, même à la mer. Alors… pourquoi pas moi ? Je suis pas mal dans mon genre, tu sais."
Luffy le regarda intensément, ses yeux brillants d’intérêt. "Tu veux dire… que toi aussi tu veux être un étudiant de l’Institut ?"
Usopp fit une grimace, se passant la main derrière la tête de manière nerveuse. "Ouais, mais bon, je me demande s’ils vont m’accepter. Je ne suis pas exactement un grand combattant. En revanche, je suis excellent pour m’inventer des stratagèmes et échapper à tous les dangers. J’ai la tête sur les épaules, même si je me laisse parfois un peu emporter, tu vois ce que je veux dire ?"
Luffy éclata de rire, bien que ce ne fût pas moqueur. "Ah, t'es un vrai numéro, toi ! Mais t’inquiète, j’suis sûr qu’ils vont t'accepter. Moi aussi, je suis là pour intégrer l’Institut. Et qui sait, on pourrait peut-être même former une équipe !"
Usopp, un peu surpris par la réponse de Luffy, regarda le jeune homme, ses yeux brillant soudainement d’un espoir qu’il n’avait pas montré jusque-là. "Ah ouais ? T’es là pour ça aussi ? Eh ben, ce serait cool d’avoir un gars comme toi dans le coin. Parce que, faut l’avouer, j’ai besoin d’un peu de renfort pour mes aventures, et peut-être que toi, t'es justement celui qu'il me faut !"
Luffy hocha la tête avec un sourire ravi. "Tu verras, ça va être une aventure géniale ! On va se soutenir, et rien ne pourra nous arrêter. Ensemble, on va aller loin."
Usopp sembla touché par les mots de Luffy. Bien qu'il n'ait pas encore totalement saisi l’étendue du caractère de son futur ami, il sentait quelque chose de sincère dans ses paroles. C’était un peu comme une promesse, quelque chose de solide, d’immuable.
"Eh ben… j’ai peut-être trouvé mon coéquipier après tout…" dit Usopp, un sourire sincère traversant enfin son visage. "Bon, je te laisse, je dois aller préparer quelques trucs pour mes futures explorations. Mais garde ça en tête, Luffy : dans ce monde, les histoires, ça peut sauver des vies. Souviens-toi de ça."
"Je m’en souviendrai !" répondit Luffy en levant le poing, les yeux brillants de détermination.
Alors qu'Usopp s'éloignait à sa manière, Luffy se sentit soudainement plus léger. Il n'était pas seul dans cette aventure. Il venait de rencontrer quelqu'un avec qui il pourrait partager des épreuves, et peut-être même faire éclater de nouvelles légendes ensemble. La mer était vaste, mais à Loguetown, les rencontres et les liens qui se formaient étaient les premières véritables étapes d’une aventure qui allait les mener bien plus loin qu’ils n’auraient jamais imaginé.
L'agitation de Loguetown n’avait cessé de croître depuis l’arrivée des futurs élèves de l’Institut Gold Roger. Le port, les rues et même les marchés semblaient se vider lentement alors que la foule se dirigeait vers la gare. Des groupes de jeunes, accompagnés de quelques mentors, se frayaient un chemin parmi les rues étroites, tous emportant leurs bagages, leurs rêves, et leurs incertitudes. Luffy, qui avait pris un peu de temps pour se remettre de ses premières rencontres, se joignit à l’une de ces petites foules, le cœur battant d’impatience, mais aussi d’excitation. Il n’avait jamais pris de train auparavant, et l’idée d’un voyage à grande vitesse vers un lieu inconnu le fascinait. Il s’était retrouvé un peu en retard, une habitude qu'il n’avait pas pu éviter, mais la foule qui avançait lentement vers la gare lui offrait une belle occasion de profiter du moment.
La gare de Loguetown était un mélange de modernité et de tradition. L'édifice, immense et imposant, avait été construit dans une pierre aux nuances grises, presque argentées, et ses grandes fenêtres semblaient rendre hommage à l'architecture ancienne tout en intégrant des éléments plus modernes. L'énorme plateforme était animée, les allées pleines de gens qui se préparaient à embarquer pour ce voyage qui changerait leur vie. Les trains, longs et puissants, étaient rangés le long des rails, leurs carrosseries luisantes de métal noir et argent, chacun décoré de motifs ornant les portes, témoignant du prestige de l'institut. L'impression de grandeur et de mystère qui émanait du lieu, presque magique, en faisait un espace à part, un lieu d’arrivée et de départ, de rêves et de réalités.
Luffy observa, bouche bée, alors qu'un énorme train, au design élégant et distinctif, s’ébranlait lentement. Le bruit des roues métalliques s’enclenchant dans les rails résonnait sur la plateforme, une mélodie de départ, un signe de transition.
Il se joignit aux autres élèves, qui attendaient avec plus ou moins d’enthousiasme et de nervosité. Usopp, tout en racontant une histoire grandiose sur la façon dont il avait "détourné" un navire pirate, se retrouva à côté de Luffy, les yeux pétillants de curiosité.
"Tu crois qu’on va être pris en charge dès qu’on monte à bord ?" demanda Usopp, les mains dans les poches, un peu nerveux.
« Je ne sais pas, mais ce train doit nous emmener à destination. Et moi, je veux voir à quoi ça ressemble, ce fameux institut ! » répondit Luffy avec son enthousiasme habituel.
Quelques autres élèves les rejoignirent, parmi lesquels une jeune fille qui semblait déterminée, et un garçon plus réservé qui n'arrêtait pas de jeter des regards furtifs autour de lui. Luffy jeta un coup d’œil à chacun d’eux, avec l'intuition qu'il allait rencontrer des gens intéressants. Il n’était pas du genre à trop réfléchir, mais cette grande aventure qui l’attendait commençait à prendre forme de manière plus concrète.
Un haut-parleur, situé dans un coin de la gare, fit soudainement entendre une voix autoritaire. « À l’attention de tous les candidats et élèves, le train pour l’Institut Gold Roger partira dans dix minutes. Nous vous prions de bien vouloir monter à bord et de vous installer dans les wagons réservés. »
Les élèves se mirent en mouvement, et Luffy suivit le flot jusqu'à un train qui semblait presque magique dans son allure imposante. Le train, décoré d’or et d’argent, semblait fait pour l'occasion. Des wagons en bois luxueux, avec des rideaux de velours rouge, des sièges en cuir et des fenêtres donnant sur le paysage pittoresque qui s’étendait autour de Loguetown, attendaient les passagers. Un décor digne des plus grandes épopées, semblable à celui des anciens navires des pirates légendaires.
Le quai de Loguetown résonnait de rires, d’éclats de voix, de larmes contenues. Les familles disaient au revoir, les sacs s’entrechoquaient, les portiers criaient les dernières consignes. Usopp s’était éloigné, bousculé par une vague de parents. Luffy, seul, se tourna vers un banc vide à l’écart.
Il s’y assit, le regard fixé sur le train immobile, prêt à partir. Un souffle tiède caressait son visage. Puis une silhouette s’installa à côté de lui. Un homme, capuche abaissée, visage mangé par une barbe courte, regard lointain. Il ne dit rien tout de suite.
« Le moment est étrange, n’est-ce pas ? » finit-il par murmurer.
Luffy hocha la tête sans trop y réfléchir.
« Mon fils est dans ce train, dit l’homme. Je crois… Je ne sais pas vraiment pourquoi il part. »
Luffy tourna légèrement la tête, intrigué. L’homme poursuivit :
« Je ne suis pas un bon père. Je suis… resté loin. Trop longtemps. Trop souvent. Il ne sait pas vraiment qui je suis. Et je ne le connais pas non plus. »
Le silence revint entre eux.
« Vous allez lui dire au revoir ? » demanda Luffy, sincèrement.
L’homme secoua la tête. « Il ne me reconnaîtrait pas. Et… ce n’est pas à moi de le retenir. »
Luffy baissa les yeux. « Moi, je suis parti ce matin. J’ai dit au revoir à des gens qui m’aiment. Mais je n’ai pas tout compris. C’est bizarre de se sentir prêt et pas prêt à la fois. »
L’homme sourit doucement.
« Je crois que c’est comme ça qu’on sait qu’un vrai voyage commence. Quand le cœur hésite, mais que les jambes avancent. »
Il sortit de sa poche un petit objet. Un pendentif de métal ancien, fendu, usé. Il le fit tourner entre ses doigts. « Je me demande souvent ce qu’il pensera de moi, plus tard. Peut-être qu’il me haïra. Peut-être qu’il comprendra. J’espère juste qu’un jour… il me pardonnera. »
Luffy le regarda, sincèrement touché. « Je suis sûr qu’il vous pardonnera. S’il est un peu comme moi, il vous pardonnera. »
L’homme leva les yeux vers lui, un éclair d’émotion fugitive dans le regard.
« Peut-être. Merci. »
Un sifflement fendit l’air. Le train allait partir.
« Vous devriez y aller, dit l’homme. Il ne faut pas manquer le début. »
Luffy se leva. Mais avant de partir, il se retourna.
« Comment vous vous appelez ? »
L’homme sourit, presque tristement.
« Ce n’est pas important. Ce qui l’est… c’est que tu trouves ta propre voie. »
Et il tourna la tête vers la mer.
Luffy le contempla une dernière fois, puis courut rejoindre Usopp. L’homme resta là, seul sur le banc, le regard perdu dans l’horizon. Il tenait le pendentif entre ses doigts.
Alors que Luffy pénétrait dans l’un des wagons, il sentit une étrange excitation l'envahir. Ce n'était pas juste le début d'un voyage physique. C’était le début d’une aventure qui allait le mener au-delà des mers, des horizons qu’il n’avait même pas encore imaginés. Il se laissa guider vers un siège, observant les autres élèves prendre place autour de lui. Certains étaient déjà plongés dans des discussions animées, d’autres, plus timides, se contentaient de regarder par les fenêtres, perdus dans leurs pensées.
Lorsque tout le monde fut installé, un dernier coup de sifflet retentit, et le train se mit en mouvement. Un léger frisson parcourut Luffy alors que le train quittait la gare, emportant avec lui tous ceux qui, comme lui, se dirigeaient vers leur destinée. Les rails rugissaient sous le poids du train, et les bâtiments de Loguetown disparurent lentement à l’horizon, laissant place à la mer et à un paysage sauvage. Luffy, les yeux brillants d’excitation, s’adossa au siège et laissa son esprit vagabonder.
Peut-être que ce train n’était pas seulement un moyen de transport. Peut-être que, tout comme les voyageurs qui y prenaient place, il était une sorte de passage. Un passage d’une vie à une autre. Un passage vers l’inconnu.
« Eh, Usopp, tu crois qu’on va avoir des épreuves tout de suite ? »
« Tu parles de tests ? Non, non, ça va être tranquille pendant un moment. Mais on verra, peut-être qu’ils nous préparent un truc bien costaud à notre arrivée. Faut pas oublier qu’on va être testés sur tout, pas juste la force physique. »
À travers les grandes fenêtres du train, les passagers pouvaient observer un paysage en perpétuelle transformation. Le voyage vers l’Institut Gold Roger avait débuté dans l’agitation vibrante de Loguetown, mais rapidement, l’atmosphère se calma et l’extérieur se transforma. Loin des rues bondées et de la foule bruyante, le monde sauvage s’offrait à eux dans toute sa splendeur.
Le train filait à grande vitesse le long des voies, et chaque secousse du véhicule semblait entraîner les passagers dans une exploration profonde des terres inconnues. D'abord, la vue s'ouvrit sur des plaines vastes, parsemées de champs verdoyants, où de petits animaux sauvages gambadaient sans crainte. Des montagnes lointaines se dessinaient à l’horizon, leurs cimes couronnées de neige, bien que la chaleur de l’été ne s’atténuât pas dans la vallée. La lumière du soleil perçait à travers les nuages, dessinant des ombres douces sur le sol, tandis que la mer, à peine visible, scintillait sur le côté.
Au fur et à mesure que le train avançait, les passagers pouvaient apercevoir des forêts luxuriantes se déployer sur les flancs des collines. Des arbres gigantesques aux troncs massifs se dressaient, comme des sentinelles silencieuses, leurs branches épaisses formant des voûtes naturelles. Par moments, des éclats de lumière traversaient l’épais feuillage, illuminant brièvement des clairières où la végétation semblait plus dense, presque mystique. On pouvait y voir des créatures curieuses – des oiseaux aux plumes chatoyantes qui volaient au-dessus des arbres, et des animaux sauvages qui s'aventuraient à la lisière de la forêt, leur silhouette furtive contrastant avec la verdure luxuriante.
Plus loin, les paysages se faisaient plus escarpés. Le train serpentait à travers des ravins profonds, leurs parois rocheuses impressionnantes, couvertes de mousse et de lianes. Luffy, les yeux fixés sur les montagnes, sentit l’air frais entrer par les fenêtres ouvertes, et il se laissa emporter par la beauté brute et indomptée du paysage. Parfois, une cascade imposante apparaissait soudainement à l’horizon, dévalant les pentes à une vitesse effrayante, un déluge de lumière scintillant sous l'effet des rayons du soleil. L'eau s’écrasait contre les rochers en contrebas, créant une brume légère qui enveloppait l’air d’un parfum de nature sauvage.
Au fil des heures, le train s’enfonça plus profondément dans des terres encore plus mystérieuses. La mer, qui avait été visible en arrière-plan, se rapprochait peu à peu, et le train longeait désormais des côtes escarpées, où les vagues venaient se briser avec fracas contre des falaises abruptes. De gigantesques falaises blanches bordaient le chemin, leurs arêtes acérées semblant presque défier les voyageurs. Parfois, des oiseaux de mer glissaient au-dessus de l’eau, leurs ailes immenses étendues, comme s’ils cherchaient eux aussi un chemin à travers l’immensité.
Luffy, qui n’avait pas l’habitude de prendre le train, était fasciné par ce qu’il voyait. Il avait l’impression que le monde qui s’étendait devant lui était un terrain d’aventure infini, un endroit où tout pouvait se produire. Il se tourna vers Usopp, qui était plongé dans ses pensées, la tête contre la fenêtre, admirant le paysage sans un mot.
« Tu vois ça, Usopp ? « dit Luffy avec un sourire sincère. « C’est magnifique, hein ? Comme un terrain de jeu géant. »
Usopp hocha la tête, les yeux brillants. « Ouais, c’est comme dans mes histoires, tu sais. Ces paysages… c’est comme si on était dans un conte. »
Le train roulait toujours à grande vitesse, traversant des paysages de plus en plus sauvages, où la nature semblait plus grande que la vie elle-même. L’air marin se faisait plus fort, et l’odeur salée de l’océan se mêlait à celle de la terre humide. Luffy, les mains posées sur le rebord de la fenêtre, sentit son excitation monter. Ce n’était pas seulement un voyage physique, c’était une immersion dans un monde où chaque virage du train promettait une nouvelle aventure. Le passage à travers ces paysages époustouflants était bien plus qu'un simple trajet ; c'était une préparation à l’inconnu, à tout ce qui les attendait à l’Institut Gold Roger, et à tout ce que la mer avait à leur offrir.
Le train ralentit doucement, ses roues crissant légèrement contre les rails alors qu'il entrait dans la gare de l’Institut Gold Roger. Luffy, les yeux écarquillés, se pencha en avant pour regarder à travers la fenêtre. À mesure qu’il apercevait l’immense portail en fer forgé qui se profilait à l'horizon, un frisson d'excitation parcourut tout son corps. L'institut, plus grand et plus imposant que tout ce qu'il avait imaginé, se dressait devant lui, presque comme une forteresse, mais d'une beauté majestueuse.
La gare, semblable à une ancienne station de trains, était encadrée de statues imposantes représentant des héros de l’histoire des mers, de grandes figures mythiques, mais aussi des personnages célèbres de l’ancien monde. Le sol était pavé de pierres lisses et sombres, contrastant avec les hautes colonnes qui s’élevaient pour soutenir un toit en verre teinté. Les passagers se pressaient pour sortir du train, leurs regards se perdant dans la grandeur de l’endroit.
Luffy et les autres élèves descendirent du train, la lumière dorée du soir filtrant à travers les vitres, donnant à la scène une touche presque magique. Le bâtiment principal de l’institut, visible derrière la gare, semblait être un mélange parfait de styles architecturaux anciens et modernes, avec des murs en pierre ornés de mosaïques délicates, des fenêtres massives en arc, et des portes gigantesques gravées de symboles marins. Il y avait quelque chose d’intemporel dans la structure, comme si cet endroit existait depuis des siècles et continuait à exister au-delà du temps. Des jardins luxuriants s’étendaient de part et d'autre, des fontaines jaillissantes et créant des jeux d’eau rafraîchissants sous les rayons du soleil couchant.
Les élèves, nerveux et excités, commencèrent à s’agglutiner près des quais. Une silhouette imposante se tenait à l’entrée de l'institut, un homme en uniforme aux galons dorés, un air de dignité et de commandement émanant de lui. Il attendait, les bras croisés, observant les nouveaux arrivants avec un regard pénétrant, comme un gardien veillant sur l’entrée de ce monde légendaire.
Luffy, complètement ébloui, se faufila parmi les autres étudiants, ses yeux fixés sur le gigantesque portail qui se dressait devant lui. Une légère brise soufflait, et il pouvait sentir une aura de mystère et d'anticipation flotter dans l'air. Tout autour de lui, des étudiants parlaient, murmuraient, se posant mille questions sur ce qui les attendait à l’intérieur, mais Luffy ne pouvait s’empêcher de sourire largement. Il sentait que ce serait le début de quelque chose de grand, de spectaculaire.
Le portail s’ouvrit lentement, dévoilant une large cour pavée, dominée par une immense bâtisse de style ancien, entourée de tours élancées. L’aspect global de l’institut ressemblait à un château majestueux, mais avec des éléments plus modernes qui témoignaient du savoir et de l’innovation qui s’y exerçaient. Au-dessus des portes d’entrée, un emblème gravé dans le marbre luisait doucement : une représentation stylisée du "Gold Roger", le célèbre pirate légendaire, tenant un compas et une épée, symbole de la quête incessante et de la liberté des mers. Ce symbole était omniprésent à l'intérieur et à l'extérieur, un rappel constant de la philosophie de l'institut.
À l’intérieur, l’atmosphère était à la fois imposante et accueillante. Le hall principal semblait infiniment vaste, avec des plafonds voûtés décorés de fresques marines, représentant des vagues tumultueuses, des créatures fantastiques, des navires mythiques, et des scènes de batailles maritimes. Les murs étaient tapissés de grandes bibliothèques anciennes, contenant des livres reliés de cuir, des artefacts de l’histoire des pirates, des mappemondes anciennes, et des parchemins mystérieux, où les secrets du monde étaient conservés.
Des chandeliers en fer forgé suspendus au plafond diffusaient une lumière tamisée et chaleureuse, éclairant les marches d'escalier sculptées en marbre blanc qui se déployaient en spirale vers les étages supérieurs. Au fond du hall, un escalier monumental montait vers des portes en bois massif, décorées de symboles marins et de motifs d’anciens trésors. De chaque côté de l’entrée, des bustes en marbre de figures légendaires du monde des pirates et des marins, comme le Roi des Pirates lui-même, semblaient surveiller les nouveaux arrivants avec des regards pénétrants, comme s’ils attendaient de voir qui, parmi eux, laisserait sa propre marque dans l’histoire.
Les élèves commencèrent à se rassembler dans la grande salle d’accueil, qui se remplissait peu à peu de jeunes visages, tous aussi impressionnés que Luffy. Là, un grand écran s'alluma, projetant une carte de l’Institut et ses différents quartiers : les salles de classes, les terrains de sport, les jardins suspendus, les laboratoires de recherche, et bien sûr, les espaces marins où les élèves s’entraînaient à la navigation et aux techniques de combat. Tout semblait conçu pour former des pirates, des marins, des aventuriers, dans un environnement où tradition et innovation se rencontraient parfaitement.
Luffy regarda autour de lui, un sourire curieux sur le visage. Il savait que son aventure venait de commencer, et que chaque pierre, chaque couloir, chaque recoin de cet endroit recelait des secrets et des défis qu’il allait découvrir au fil du temps. Ce n’était pas seulement un institut, mais un lieu de passage, un terrain d'épreuves, où il allait tester ses convictions, ses capacités et ses rêves. Et il était plus que prêt.
Alors que les élèves se regroupaient dans le grand hall de l’Institut, une lourde porte de bois massif s’ouvrit lentement, laissant entrer une brise fraîche et l’écho des pas résonner sur le sol de marbre. Tous les regards se tournèrent alors vers l’entrée, où une silhouette imposante se tenait dans l'ombre, une présence aussi calme qu’intense. C’était un homme d’une stature impressionnante, vêtu d'un manteau long et sombre, avec des cheveux argentés tombant en cascade sur ses épaules, et un regard perçant qui semblait capable de sonder l’âme de chacun. Un léger sourire se dessina sur son visage, un sourire qui semblait à la fois doux et mystérieux, comme celui d’un homme qui avait vécu mille vies.
"Bienvenue à l’Institut Gold Roger", dit-il d'une voix grave et profonde, une voix qui portait dans toute la salle. Chaque mot résonnait comme un écho dans le cœur de tous ceux présents, amplifiant l'importance de ce moment. « Je suis Silvers Rayleigh, et je suis ici pour vous guider dans ce voyage, pas seulement pour vous enseigner des connaissances, mais pour vous préparer à l’épreuve ultime : vous-même. »
Un silence respectueux s’abattit sur la pièce. Les élèves, l'air à la fois intrigué et impressionné, écoutaient attentivement, absorbant les paroles de l'homme qui se tenait devant eux, comme une légende vivante.
Rayleigh s’avança lentement, chaque pas mesuré, comme s’il pesait chaque syllabe qu’il allait prononcer. Ses yeux scrutèrent un par un les visages des jeunes étudiants, leur offrant un regard empli de sagesse, mais aussi de défis.
"Ce lieu", continua-t-il, "n’est pas un simple établissement d’apprentissage. Ce n’est pas ici que vous apprendrez à maîtriser des compétences inutiles ou à répéter des leçons sans âme. Non. Ce que vous apprendrez ici, c’est la vérité. La vérité sur vous-mêmes, sur le monde, et sur ce que signifie véritablement être un aventurier."
Un sourire subtil se dessina sur le visage de Rayleigh, comme s’il savourait la tension palpable dans l’air. "Beaucoup d'entre vous ont sûrement des rêves. Certains veulent devenir de grands pirates, d’autres souhaitent simplement échapper à leur passé ou trouver leur propre voie. Mais je vais vous dire une chose, jeunes élèves, la mer est pleine de surprises et de dangers. Elle ne fait pas de cadeaux. Elle vous mettra à l’épreuve, pas seulement physiquement, mais aussi moralement. Vous devrez choisir entre ce qui est facile et ce qui est juste. Entre la liberté et la responsabilité. Entre l’aventure et le sacrifice."
L’ombre du passé semblait planer autour de lui, une ombre qui parlait de batailles, de pertes, et de choix difficiles. Rayleigh continua, sa voix se faisant plus intense, plus vibrante.
"Les grands hommes et les grandes femmes de l’histoire n’ont pas été façonnés dans des livres ou des salles de classe. Non. Ce sont les épreuves de la vie, les luttes internes et externes, qui les ont forgés. Ici, vous découvrirez non seulement des savoirs ancestraux, mais aussi ce qui se cache au plus profond de vous. Et, croyez-moi, ce n’est pas un chemin facile. Mais il est celui qui vous conduira à la véritable grandeur."
Les élèves, désormais suspendus à ses lèvres, comprenaient qu’ils n’étaient pas simplement là pour apprendre des théories. Ils étaient là pour se forger eux-mêmes, pour repousser leurs limites et découvrir des vérités qu’ils n’avaient même pas imaginées. Luffy, ses bras croisés derrière sa tête, écoutait Rayleigh avec une curiosité dévorante, l’esprit déjà en ébullition à l'idée de ce qui allait suivre.
Rayleigh se tourna alors vers une grande carte murale derrière lui, dévoilant une mappemonde parsemée de zones maritimes inconnues, de régions mystérieuses, et de tracés tortueux. Ses yeux se fixèrent sur cette carte, et son ton devint plus solennel.
"Ce que vous voyez ici", dit-il en désignant la carte, "c’est le monde tel qu’il est aujourd’hui. Un monde vaste, impitoyable, où seuls ceux qui osent défier les lois établies peuvent espérer réaliser de grandes choses. À l’Institut Gold Roger, vous apprendrez à naviguer à travers ces mers, mais plus encore, vous apprendrez à naviguer à travers les tempêtes intérieures que chaque âme humaine porte en elle. Parce qu’au bout du compte, la mer n’est rien d’autre qu’un reflet du cœur humain."
Il se tourna à nouveau vers les élèves, son regard s'intensifiant, capturant l’attention de chacun. "Tout ce que vous allez vivre ici vous préparera à la seule véritable question qui vaille la peine d’être posée : jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour réaliser votre rêve ?"
Le silence, lourd de sens, s’installa à nouveau dans le hall. Chaque élève, sans exception, sentait l’impact de ses paroles. Luffy, les yeux brillants d’excitation, sentait une énergie nouvelle grandir en lui, une flamme prête à embraser son avenir.
"Vous êtes ici", conclut Rayleigh d'une voix basse mais pleine de conviction, « pour devenir plus que des étudiants. Vous êtes ici pour devenir les véritables maîtres de votre destin. »
Et avec ces mots, l’homme légendaire fit un geste, et les portes du hall s'ouvrirent largement, laissant la lumière du jour se déverser dans la pièce, symbolisant la liberté qui attendait les jeunes élèves. Luffy, avec un grand sourire, fit un pas en avant, prêt à embrasser cette nouvelle étape de son voyage.