God of One : Boite de Pandore

Chapitre 38 : Capitaine abandonné ! Une promesse proche de sa fin.

3647 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/10/2024 06:04

Après l’obtention du don offert par le dieu des océans, Ace trouva une sortie vers l’extérieur du navire. Il escalada une échelle de corde d’où il entendit des rugissements bestiaux ainsi que des cris de détresse :

 

-        Arrière ! Arrière ! Eloignez-les du bateau !

 

Arrivé au sommet, notre héros constata que des marins seulement armés de rames se battaient contre trois têtes de l’hydre dont l’une était particulièrement imposante. Parmi les survivants, il y avait un vieil homme barbu portant autour de son cou une clé. Le « fantôme des mers » comprit qu’il s’agissait du capitaine. Ce dernier, terrifié, demanda :

 

-        Pourquoi ne meurent-elles pas ?!

 

-        C’est l’hydre géante ! Elle guérit les autres ! répondit l’un matelot avant qu’une des têtes mineures n’en fît qu’une bouchée.

 

Ce spectacle fit perdre le peu de courage qui restait au vieil homme qui dit en tremblant :

 

-        Non je… grands dieux ! on ne s’en sortira jamais ! Perdus ! On est perdus ! On va tous mourir !

 

En voyant le capitaine fuir et laisser ses hommes courir à leur perte, Ace bouillit de rage. Au même moment, l’hydre concentra son attention sur le capitaine. Le vieillard, désespéré, se mit à genou en priant :

 

-        Poséidon… sauvez moi !

 

Peine perdue ! La bête avala le capitaine. Ace assista à la scène avec mépris :

 

-        Ceux qui abandonnent leurs hommes ne méritent aucune pitié.

 

Par contre, lorsqu’une autre tête de l’hydre s’apprêta à faire un festin du dernier marin survivant, il agit rapidement en enroulant la chaine d’une de ses lames autour de la taille du matelot pour le tracter hors de portée des mâchoires du monstre :

 

-        Par l’Olympe, merci !

 

-        Allez vite vous cacher !

 

Suivant les instructions de son sauveur, l’homme descendit par l’échelle tandis qu’Ace se prépara pour l’affrontement. Il se doutait bien que s’il voulait combattre la plus grande tête de l’hydre, il devrait éliminer les autres. Il chargea d’abord la tête de gauche :

 

-        Cyclone du chaos !

 

Son assaut fit mouche sans toutefois l’assommer. Il voulut alors enchainer d’autres attaques mais il se sentit tracté par derrière. C’était la tête de droite qui, en inhalant l’air, l’attirait vers elle. Tout homme sain d’esprit aurait tenté de résister mais notre héros choisit plutôt de foncer droit sur elle. Lorsqu’il fut assez proche du monstre, il déclencha son nouveau pouvoir :

 

-        Colère de Poséidon !

 

L’onde de choc électrique frappa de plein fouet la tête de l’hydre, l’assommant sur le coup. Il chargea alors de nouveau celle de gauche :

 

-        Ire d’Hélios !

 

Cette attaque repoussa la bête qui, en se cognant contre des caisses, s’évanouit enfin.  Ace se rendit compte alors de sa bêtise. En effet, il n’aurait sans doute pas le temps de grimper sur le mât principal pour affronter la tête géante de l’hydre avant que les autres ne reprennent leurs esprits :

 

-        Maintenant !

 

Ce cri surpris le « fantôme des mers ». Sur chaque côté du navire trois « spectres de Spartes » sautaient sur des ancres aux extrémités acérées qui tombèrent sur les têtes mineures, les clouant au sol. La stupéfaction d’Ace se dissipa lorsque l’un d’eux lui cria :

 

-        Allez-y, seigneur Ace, nous nous chargeons de les garder hors de votre chemin !

 

Acquiesçant, notre héros escalada l’échelle à corde du mât afin d’affronter la tête principale de l’hydre. Arrivé au sommet, la bête rugit, le faisant reculer de quelques centimètres. Ace dépoussiéra l’une de ses épaules en signe de provocation. Cela eu son effet puisque le monstre tenta de le dévorer. Heureusement, notre héros esquiva l’attaque pour ensuite enchainer les assauts. Légèrement blessée, l’hydre tenta une nouvelle offensive que le « fantôme des mers » anticipa. Il concentra à la fois le pouvoir du dieu des océans et son fluide avant de tout libérer :

 

-        Fureur de Poséidon !

 

L’incroyable onde de choc fit trembler tout le vaisseau tandis que des éclairs écarlates zébraient l’air autour d’Ace. L’hydre fut désarçonnée ce qui offrit une opportunité au champion des dieux : il planta ses lames sur sa tête puis l’entrechoqua avec le mât. La bête tenta de résister mais la force de notre héros fut suffisante pour briser le mât en formant une pointe aiguisée. Voulant en finir, Ace planta l’une de ses lames dans l’œil de l’hydre pour enrager la bête qui l’attaqua. Il utilisa alors les lames du chaos comme grappin pour la tracter vers le mât endommagé :

 

-        Aujourd’hui, c’est lézard à volonté !

 

Ace tira de toute ses forces sur les chaines et la bouche de la bête s’empala sur la pointe acérée du mât. Tandis que sa carcasse glissait mollement, les têtes mineures de l’hydre convulsèrent avant d’exploser. Ace rangea ses armes tandis que le bataillon applaudissait son exploit :

 

-        Longue vie à Ace, le pourfendeur de l’hydre ! cria l’un des « spectres »

 

-        Ahou ! Ahou ! Ahou ! scandèrent les autres

 

-        Merci bien, répondit notre héros. Je dois avouer que vous vous défendez bien.

 

-        C’est trop d’honneur. On aurait pu vous donner un coup de main plus tôt contre les têtes mineures de l’hydre mais on se doutait qu’on vous aurait plus gêné qu’autre chose.

 

-        Il n’y a pas de souci. Maintenant, une question me taraude : qui êtes-vous ?

 

Un silence pesant s’installa. Il fut brisé par l’un des jeunes guerriers qui demanda timidement :

 

-        Euh… c’est à dire ?

 

-        Vu votre âge, j’estime que vous êtes de jeunes recrues. Cependant, étant donné vos capacités de combat, je doute fortement que vous ayez été entrainés par la formation spartiate. De plus, cette couleur de peau ressemble étrangement à la mienne. Alors, je vous le redemande, qui êtes-vous ?

 

-        Euh… qu’est-ce qu’on fait ? chuchota l’un des « spectres » à son camarade.

 

-        Aucune idée…

 

-        Alors ? demanda une fois de plus notre héros. Je ne vais pas attendre que…

 

-        VENEZ M’AIDER ! A L’AIDE !

 

Tous cherchaient d’où venait ce cri. Ils tournèrent alors leur regard vers la gueule béante de l’hydre décédée. Une seule personne pouvait être dans cette direction :

 

-        La vache ! cria étonné l’un des « spectres ». Ce gars est vraiment chanceux !

 

-        Ouais, mais pas pour longtemps si tu veux mon avis, constata un autre.

 

-        Humph… si j’y vais, je suppose que vous disparaitrez, supposa Ace.

 

-        Vous avez l’intention de l’aider ?! Pourquoi ?!

 

-        Disons que s’il était mort sur le coup, je ne me sentirais pas coupable. Mais, vue la situation, j’estime que ce serait une cruauté inutile. De plus, lui et moi on a un cas à discuter.

 

-        C’est vous qui choisissez, seigneur.

 

-        Et arrêtez avec ces « seigneurs » ! Ace me suffit largement.

 

-        Très bien, on vous attend au « souffle d’Eole ». Notre chef est là-bas.

 

Alors que la troupe quittait le navire, notre héros s’engouffra dans la gueule du monstre et avança dans l’œsophage. Il vit alors le capitaine qui tentait désespérément de ne pas tomber vers une mort certaine :

 

-        A L’AIDE ! AIDEZ-MOI ! J’IMPLORE LES DIEUX !

 

Alors que le vieillard était sur le point de lâcher prise, Ace l’attrapa in extrémis, le ramenant sur un sol :

 

-        Merci ! Grâce aux dieux, vous êtes revenu pour moi !

 

-        Ne prenez pas vos rêves pour des réalités. Si je vous ai sauvé, c’est uniquement parce que j’ai deux mots à vous dire. Vu que vous avez abandonné vos hommes et laissé les femmes sans défenses, très franchement, vous auriez bien mérité de tomber dans l’estomac de cette hydre. Maintenant, à moins que vous vouliez que je vous y renvoie directement, vous la fermez et vous venez avec moi !

 

Ne voulant pas subir la colère de notre héros, le capitaine resta silencieux durant tout le trajet. Ils arrivèrent sur le « souffle d’Eole » où tous les survivants les attendaient :

 

-        Il est de retour ! cria joyeusement une femme.

 

-        Et avec le capitaine ! constata un des matelots.

 

-        Je l’ai ramené pour que vous puissiez juger de son cas comme bon vous semble, expliqua Ace.

 

-        De quoi ?! cria outré le vieil homme. Pourquoi devrais-je être traité ainsi ?!

 

-        Comme je vous l’ai déjà dit, votre couardise et votre manque de jugement à l’égard de votre équipage méritent qu’il décide de votre situation.

 

Alors que la foule entourait le capitaine, ce dernier attrapa un glaive et prit une des jeunes femmes en otage :

 

-        Je ne vois pas pourquoi je devrais être puni ! Laissez-moi partir où c’est elle qui payera.

 

Tous restaient immobiles face à cette menace, même notre héros. Toutefois, grâce son fluide de l’observation, il ressentit quelque chose de particulier chez l’otage. A la surprise de tout le monde, celle-ci se mit à rire :

 

-        Pourquoi ris-tu donc ?! C’est le risque de ta mort prochaine qui te fait déjanter ?!

 

-        C’est toi qui risques ta vie.

 

-        De quoi est-ce que tu parles ?!

 

-        Je dis simplement que les armes ne sont pas faites pour menacer.

 

Cette phrase surprit Ace tandis que l’otage désarma aisément le capitaine avant de lui enfoncer la lame dans la gorge :

 

-        Elles sont faites pour tuer.

 

Le corps du vieillard tomba dans la mer. Tous étaient trop stupéfiés pour faire le moindre geste sauf notre héros qui s’approcha de la jeune femme :

 

-        Eh bien, tu n’as pas peur de rejoindre cet homme ? demanda-t-elle

 

-        Si c’était le cas, tu m’aurais tué lors de notre rencontre dans la cabine du capitaine. Je suppose que c’est toi la chef des « spectres de Spartes ».

 

-        Ton intuition est bonne.

 

 En retirant son déguisement, la guerrière révéla sa véritable tenue. Tout comme les autres « spectres », elle portait une armure de spartiate, casque compris. La pluie effaça le maquillage qui masquait la pâleur de sa peau. Elle constata alors le regard interrogateur d’Ace :

 

-        Qu’y a-t-il ? Tu ne vas pas me faire croire que tu es surpris qu’une femme soit le chef de guerriers ? Ou est-ce dû à ma tenue ?

 

-        Ni l’un ni l’autre, c’est juste que j’ai l’intime conviction qu’on se connait.

 

-        Tu n’as pas tort mais je crains que mon identité et celle de mes compagnons doivent encore rester un mystère pour le monde.

 

-        Et pourquoi cela ?

 

-        Ça, c’est à moi de le savoir et à toi de le découvrir, répondit la guerrière alors qu’un sourire se formait derrière son casque.

 

-        Générale ! interpela un « spectre » qui arrivait en courant

 

-        Qu’y a-t-il ?

 

-        Eh bien…

 

Le soldat chuchota quelques mots à l’oreille de sa supérieure qui fut surprise par cette information. Elle se tourna alors vers Ace :

 

-        Navré d’écourter notre discussion mais on doit filer.

 

-        Hein ?! Hé, attendez une minute !

 

 

Mais avant que notre héros ne puisse faire quoi que ce soit, la troupe sauta hors du navire pour rejoindre un autre bateau en bon état qui s’éloigna de l’ancienne zone de combat. Avant de disparaitre complètement de la vue du champion des dieux, la guerrière à la peau pâle l’interpela :

 

-        Nous nous reverrons, Ace ! Après tout, Athènes ne se sauvera pas toute seule !

 

Cette dernière phrase troubla notre héros. Ainsi, ses doutes au sujet des dangers encourus par la cité étaient fondés. Après avoir dégagé le « souffle d’Eole » des récifs et permettre ainsi aux survivants de quitter ce lieu infernal, il reprit sa barque pour retourner à son navire. Le voyage pour Athènes était assez long. Même s’il avait pu obtenir des mets exquis, des boissons succulentes ou de splendides femmes, rien n’aurait pu apaiser son esprit. Même si le fait d’avoir revu son frère avait soulagé son âme, les dix années passées au service des dieux sans parvenir à assouvir sa vengeance lui semblaient bien longues. De plus, les mêmes cauchemars continuaient à hanter ses nuits. Lors d’un énième réveil, il hurla un nom :

 

-        ATHENA !

 

A ce cri, une statue de la déesse située sur le pont du navire s’anima. Le « fantôme des mers » sortit sur le pont avec amertume et marcha vers la figure divine :

 

-        Dix ans Athéna ! J’ai servi loyalement pendant dix années sans jamais me plaindre ! Mais maintenant, ma patience est à bout ! Qu’est-ce qui faut de plus pour que vous m’accordiez enfin ce que je souhaite ?!

 

-        Je sais que vous vous êtes battu en notre nom avec excellence. Nous vous demandons juste une ultime tâche.

 

-        Vraiment ?! demanda Ace avec méfiance.

 

-        Je comprends vos doutes car Arès vous a déjà trahi. Mais cette fois, je vous assure qu’il n’y aura aucun piège ni aucune conséquence sur ceux qui vous sont chers.

 

Même s’il restait méfiant, Ace estima qu’Athéna était une divinité en qui il pouvait mettre un peu de confiance :

 

-        Entendu. Je devine que ma quête concerne Athènes ?

 

-        Exactement et elle sera la plus périlleuse d’entre toutes.

 

-        Qu’en est-il ?

 

-        A l’heure où nous parlons, le dieu de la guerre assiège ma cité avec ses forces.

 

-        Un instant ! Je pensais que les Olympiens ne devaient en aucun cas agir eux-mêmes sur la vie des mortels ?!

 

-        Dois-je vous rappeler de quel dieu nous parlons ?

 

-        Ouais, non, laissez tomber… et je me doute que l’Olympe ne peut pas l’empêcher de faire cela.

 

-        C’est hélas le cas. Comme vous vous en souvenez, Zeus a interdit aux dieux de se faire la guerre entre eux.

 

-        D’accord, mais en quoi je devrais…

 

Ace s’interrompit pour réfléchir. Lorsqu’il remit en place toutes les pièces du puzzle, il regarda la statue de la déesse avec une pointe d’espoir :

 

-        Attendez, vous voulez…

 

-        Oui. Bien que les dieux ne puissent se battre directement entre eux, ils peuvent envoyer un mortel entrainé par leurs soins afin de vaincre l’un des leurs. C’est votre mission : arrêter Arès à n’importe quel prix.

 

Cette révélation provoqua un sourire carnassier chez notre héros. Enfin ! Il pourrait enfin faire payer le dieu qui lui avait causé tant de souffrances :

 

-        Ainsi, si je tue Arès, vous remplirez votre part du marché ?

 

-        Accomplissez cette tâche et le passé sera pardonné. N’ayez aucune crainte Ace, les dieux n’oublient jamais ceux qui leur viennent en aide.

 

Alors que la statue se figeait à nouveau, Ace se sentit pousser des ailes :

 

-        Allez tout le monde ! Nous devons nous hâter de rejoindre Athènes !

 

L’équipage travailla d’arrachepied pour augmenter la vitesse du navire tandis que le champion des dieux regardait l’horizon avec la satisfaction d’obtenir enfin sa vengeance.

 

Dans le prochain chapitre :

 

Narrateur : Arrivé au Pirée, le port d’Athènes, Ace devra se frayer un chemin face aux serviteurs du dieu de la guerre. Il retrouvera de vieilles connaissances et obtiendra un nouveau don de l’Olympe.

 

Ace : Prochainement dans God of One « Athènes en feu ! L’apparition d’un démon du passé » j’aurai ma vengeance. 

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