L'inconnue de Trafalgar Law.

Chapitre 18 : Mon amoureux.

5022 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 3 ans

Bien me revoilà avec le nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Je vous souhaite une bonne lecture. N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire si le cœur vous en dit. Je serais ravi de vous lire.

A la prochaine !



Liv


Le réseau de mémé est fichtrement efficace... comme elle me l'avait dit, j'ai à peine eu le temps de préparer mes affaires pour partir qu'elle est revenue pour me dire où on avait vu Law pour la dernière fois. 

- Tu es déjà allée sur cette île ? 

- Baboomka, j'ai une porte à disposition sur toutes les îles de North Blue où on peut emprunter des portes. 

- Je me suis toujours demandée comment tu fais pour te souvenir d'autant d'endroits. 

- C'est lié aux pouvoirs de mon fruit je crois, enfin peut-être... je vois très clairement le chemin que je dois emprunter c'est comme si... je sais pas, c'est trop compliqué à expliquer... 


Quand je dois me rendre quelque part en traversant une ou plusieurs portes, comme ça peut arriver parfois, je vois chacune d'elles devant mes yeux. Je sais exactement où elles se trouvent et où elles vont. C'est comme si elles étaient des perles et moi le fil qui les traverse pour rejoindre l'autre côté. C'est instinctif, je sais où je dois aller. 

- Je ne pourrai pas traverser directement d'ici. Je vais devoir effectuer trois passages en tout. 

- Et ça va aller ? 

- Oui sans problème, aujourd'hui j'en réussi une dizaine et je saigne juste un peu du nez. On n’est pas censé en faire autant je crois. 

- Tu en fais trop. 

- J'en fais assez pour connaître mes limites et savoir jusqu'où mon fruit et moi pouvons aller.

- Ton prédécesseur n'était pas aussi consciencieux que toi...

Je ne sais pas quoi lui répondre. Celui qui avait le fruit avant moi était un révolutionnaire du groupe de mémé. Il est mort en ne réussissant pas à quitter à temps un bâtiment bourré d'explosifs de sa fabrication, elle s'en est toujours voulu. Ils pardonnent pas les pétards de Baboomka... 

- Bien, tu as tout ce qu'il te faut, oublie pas, ne te précipite pas. Si tu le trouves et qu'il est dans une posture compliquée, reviens ici pour t'organiser, d’accord ?

- Oui chef ! 

- Fais attention à toi ma fille. 

- Promis.

Je l'embrasse sur le front et effectue un passage par la porte d'entrée. J'arrive donc par les toilettes d'un grand hôtel visité plusieurs années auparavant. Je me demande combien de portes de toilettes j'ai dans la tête... bref. Après plus de trente minutes de marche je trouve finalement celle que je cherche, seulement celle-là n'est pas ouverte. Je touche la poignée ronde et je sonne. J'entends que quelqu'un se déplace à l'intérieur et arrive à la porte, elle s'ouvre. Cette personne ne verra rien sur son perron. 

J'arrive dans une maison abandonnée depuis longtemps et referme derrière moi. Je regarde un peu l'état des murs. Cette baraque ne va pas tarder à s'écrouler. D'ici, il me faut prendre un moyen de transport et voyager plusieurs heures pour me rendre à mon prochain lieu de passage. Il s'agit d'un hangar avec une grande porte coulissante. Je la traverse et me retrouve sur l'île ou Law a été vu pour la dernière fois. Cette île c'est un vrai coupe-gorge et une fille comme moi risque pas de passer inaperçu. Je ne peux pas aller là-dedans désarmée. J'enlève mon manteau et fouille dans mon sac, j'en sors mon holster que je glisse sur mes épaules, ainsi que mes armes. Je les charge avant de les ranger. De les savoir de chaque côté sous mes aisselles je me sens immédiatement beaucoup mieux. Je remets et ferme mon manteau. Je me dirige vers la ville où j'essaie de me renseigner le plus possible. Mais c'est vraiment compliqué, l'endroit n'est peuplé que de truands, ça tire dans tous les coins, ça boit et ça se bastonne. Je sais pas du tout à qui m'adresser. J'étais venu ici avec Loyd une fois pour un type à plus de deux cents millions de berrys, ça valait le coup. Finalement je décide d'aller dans un bistrot et de me poser en laissant mes oreilles traîner. Peut-être que j'arriverai à grappiller quelques infos. 

Je suis assise à une table avec un verre de rhum et une cigarette. J'essaie de me faire la plus discrète possible. Même avec mes compétences je ne viendrai pas à bout d'autant de types s’ils décident de s'en prendre à moi. J'écoute donc les conversations autour de moi. Law a été vu il y a plus d'une semaine maintenant. 

- Oui... j'ai trouvé un truc dingue dans une des criques de l'île. 

- Le cadavre du Kraken ? Pfff tu me l'as déjà faite, laisse tomber gamin. 

Je me tourne pour voir le visage d'un enfant qui tient la manche d'un homme en train de se cuiter. 

- Je te jure capitaine ! Ce truc est énorme. Je suis sûr que tu pourras le revendre super super cher !

- Tu m'emmerdes, dégage de là et va raconter tes conneries à quelqu'un que ça va intéresser. 

- Mais... 

- Laisse-moi boire ! Allez les filles, venez un peu par ici...

Le gamin abandonne et s'en va plein de tristesse. Je finis mon verre d'une traite, écrase ma cigarette dans le cendrier et me lève pour le suivre, moi elle m'intéresse son histoire ! Quand soudain deux gros bras me coupent la route. 

- Bah alors... elle va où la demoiselle ?

- Elle va là où vous ne pouvez pas aller pour elle. 

J'ai des doutes sur le fait qu'il y ait des toilettes pour femmes ici mais tant pis. 

- Elle a besoin de compagnie ? 

Ils se rapprochent de moi, ils sentent la vinasse et le cigare, ça me dégoûte. 

- Absolument pas... 

- Mais si allez viens, on va bien s'amuser tous les trois. 

Il me prend par les épaules, une odeur âcre de transpiration me parvient. J'en ai le cœur qui se soulève. 

- Écoutez, je suis pas là pour ça. Il y a tout un tas de gonzesses ici qui seraient ravies de s'amuser avec vous mais moi, ça m'intéresse pas. 

J'essaie de me dégager discrètement mais il y a beaucoup trop de monde, si je déclenche une bagarre il y a peu de chance que j'en ressorte indemne, et je veux pas créer la panique ou attirer l'attention sur moi en tirant sur tout ce qui bouge. S'il s'agit d'un équipage ils ne se battront certainement pas entre eux. 

- Oui mais les autres il faudrait les payer alors que toi... ce serait gratuit chérie. 

- Et je peux savoir ce qui te fait croire ça ?

- Pas à moi blondinette regarde-toi, t'es toute jolie, toute pimpante, t'as même pas un chicot en moins. Tu sens bon, t'as pas les nichons à l'air qui se baladent en tremblotant. T'es pas une pute.

Il a attrapé une mèche de mes cheveux blonds et la fait glisser entre ses doigts. 

- Effectivement et du coup qu'est-ce qui te fait penser que je vais accepter de faire quoi que ce soit avec vous. 

- Parce que si tu refuses on te casse en deux et se sera certainement moins agréable. 

Non mais quel connard ! Ce genre de type me mettent hors de moi. Mais là tout de suite je peux pas y faire grand-chose. 

- Pas la peine d'en arriver là, je vous suis, il y a des chambres ici ? Je feins la frayeur, je me tasse pour les regarder par en-dessous avec des yeux larmoyants. 

- Laisse tomber la chambre on t'emmène sur notre bateau, ce sera plus confort et tranquille.

- D'a... D'accord.

Ok ça craint. Mais il y a une chance pour qu'on se retrouve seuls quelque part à un moment donné et que je puisse m'en tirer. 

Nous sortons du bar. Je les observe, ils n'ont pas l'air armés, un couteau peut-être, je vois aussi un révolver à la ceinture de l'un d'entre eux. Je glisse mes mains dans mes poches. Je sais très bien que si je monte sur leur bateau j'en ressortirai pas. Qui pourrait croire qu'un navire pirate est tout confort. À tous les coups ils dorment dans les cales dans des hamacs coupés dans de vieux filets. On marche un peu dans les rues. Il y a des gens qui crient partout, il y a de la musique et plus loin j'entends un grand cri et une fenêtre qui se brise. L'un des deux hommes me glisse une main sur les fesses et me pétrit. L'autre toujours le bras autour de mes épaules commence à me peloter le sein à travers ma veste. 

- On dirait qu'il y a du monde au balcon.

Son murmure à mon oreille et la chaleur de son haleine chargée me donne des frissons de dégoût. Nous ne serons jamais seuls et je ne dois surtout pas mettre un pied sur leurs bateaux à moins que... nous serons peut-être seuls là-bas ? Non c'est trop dangereux. Rien ne me dit qu'il ne sera pas plein à craquer de pirates le zgeg à l'air. Et si je les laissais m'embarquer là-bas, une fois sur place je les étale et je fais sauter leur rafiot. Un léger sourire se dessine sur mon visage. Non, je ne peux pas faire ça, ce serait juste me donner l'occasion de tuer et pour rien, non c'est hors de question. Je dois trouver une autre solution... C'est con je l'aimais vraiment bien ce manteau. 

- Ça vous dérange si je fume une cigarette ? 

- Non vas-y ma belle. 

- Merci. 

Je dézippe ma fermeture éclair, je vais chercher mon paquet et mon briquet. Je tape le fond et attrape le bâton entre mes lèvres. J'allume mon feu et ma clope en tremblant. Je prends une bouffée. Ils doivent penser que je suis terrorisée. 

- Vous en voulez une ? 

- Non c'est des trucs de gonzesses. 

- Pas de problème.

Alors que je repasse ma main dans mon manteau pour les ranger je les lâche directement et attrape mon révolver d'un geste du poignet, je tire sans l'enlever de son étui. Par chance la balle n'est pas trop déviée et traverse ses côtes. En une fraction de seconde alors qu'il tombe en avant je sors mon arme, braque le second et lui en colle une entre les deux yeux. L'autre est encore debout il hurle de douleur et de rage, je glisse ma main à sa ceinture et récupère son arme. C'est pas dans mes habitudes mais je lui explose les parties. Il tombe à genoux. 

- Y a vraiment des gens pas malins... personne ne t'a jamais appris à repérer les personnes dangereuses. Tu t'es pas dit qu'une nana comme moi, seule, dans un endroit comme celui-ci devait avoir des ovaires en acier trempé ? 

Je tire sur ma cigarette et souffle la fumée en m'accroupissant devant lui. Mes mains tremblent toujours, je suis fabuleusement excitée. 

- Ça te dis un truc Trafalgar Law ? 

Il agonise... sa respiration siffle atrocement. Il passera pas la nuit. Je me redresse et l'achève d'une balle derrière la tête. 

Tout le monde s'en fout. Personne ne bouge alors que deux hommes sont morts. Les gens autour de moi ont même plutôt tendance à baisser les yeux. Je m'adosse au mur un peu plus loin pour finir de fumer. Je récupère mon cendrier de poche pour y jeter mon mégot et je repars à la pêche aux infos. En revenant vers le bistrot je croise à nouveau le jeune pirate de tout à l'heure.

- Hé ! Attends ! Il m'entend et s'apprête à rentrer dans le bar.

Je lui attrape le bras.

- Attends, je t'ai entendu tout à l'heure, ça m'intrigue beaucoup. Qu'est-ce que tu as trouvé de si extraordinaire ?

- Lâchez-moi ! 

Il m'arrache son bras de la main. Il est complètement terrifié. 

- Je peux te payer pour ça tu sais ? 

Il se calme et me regarde un moment. Je fais un pas en arrière. 

- Combien ? 

Il semble s'être adouci et plutôt intéressé. 

- Je sais pas, combien penses-tu que ton info vaut ? 

- Vingt mille trois cents cinquante-six berrys !! 

Il a presque crié, des étoiles plein les yeux. C'est hyper précis comme chiffre... il a sûrement repéré quelque chose dans une boutique, sauf qu'il y a pas tellement de boutiques pour les gosses ici. 

- Hum...

Si son info est bidon je vais perdre un peu d'argent, peu importe. 

- À prendre ou à laisser ! 

Il prend une pose de négociant en me tendant la main comme si l'offre pouvait disparaître à tout moment. 

- D'accord, je te donnerai ça quand tu m'auras dit ce que tu sais. 

- D’accord. 

Il me tend la main, je l'attrape et la serre fort. 

- Petit, il faut toujours demander la thune avant, sinon qu'est-ce qui m'empêche de te tuer une fois que je saurai ce que tu as à dire. Il faut faire attention à ça. 

Il ne me répond pas, il est blanc comme un linge. 

- Voilà comment on s'y prend, je de donne dix mille berrys maintenant puis une fois que tu m'auras dit ou montré le "truc" je te donnerai le reste. 

 Je place les billets dans sa main, il se met à cavaler dans les rues comme un poisson dans l'eau. Je le suis sans trop de difficulté. Au bout d'un certain temps il s'arrête. Nous sommes près de la mer, ça sent fort et j'entends le bruit des vagues. 

- Nous y voilà ! Maintenant il ne nous reste plus qu'à descendre par le sentier le long de la falaise, il y a une plage on trouvera une grotte, c'est à l'intérieur. 

- Tu veux pas me dire ce que c'est ? 

- Si je le savais je te l'aurais dit. 

Je fronce les sourcils. 

- Comment tu as trouvé ça ? 

- J'ai entendu des voix y a deux ou trois jours. Je suis descendu voir et j'ai trouvé ce truc génial ! Tu vas voir ! C'est grand et tout jaune. Mais y a des gens qui le gardent. 

- Tu sais qui ils sont ? 

- Non, ils sont quatre ou cinq et ils surveillent. C'est pour ça que je voulais en parler à un grand. On aurait pu venir les zigouiller et récupérer le truc. 

- Pourquoi est-ce que tu as décidé de venir avec moi du coup ?

- Je t'ai vue... descendre ces deux types. T'as l'air super forte.  

Je lui souris.

- Ça tu l'as dit !

- Je serais bien venu tout seul mais j'ai pas d'arme. Les autres m'en donnent pas et je suis pas très fort. 

Il regarde ses pieds un peu honteux. 

- Tu as déjà tiré avec un révolver ? 

- Oui une fois on m'a appris sur de vieilles bouteilles de rhum. 

- Parfait, voilà ton arme, tu pourras la garder je te la donne. 

Je lui tends le lourd pistolet du type que je viens de tuer. 

- Waouh merci ! 

- Me remercie pas, c'est un bon pistolet mais il est lourd, va falloir te faire les bras pour l'utiliser correctement. 

Peut-être que je devrais pas lui mettre une arme dans les mains ? Peut-être que je devrais lui dire de rester là ? C'est qu'un gamin, il a quoi, entre huit et dix ans. À son âge moi... je préfère ne pas y penser finalement.

- Tu devrais peut-être rester là ? Je voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose en bas. 

- Mais je veux venir ! Je veux mes sous. 

- Tu sais quoi, je te donne le reste de ce que je te dois et tu m'attends là d’accord ?

- Mais... 

- Je reviens te chercher quand la voie sera libre pour qu'on puisse voir ensemble ce que tu as trouvé. 

- Pourquoi tu veux pas que je viennes. 

- Parce que je ne veux pas qu'il t'arrive du mal pour rien. 

Le gamin semble réfléchir. 

- Dis... qu'est-ce que tu cherches toi ?

Je le fixe un moment. 

- Je cherche mon ami... 

- Ton amoureux ? 

- Comment tu as deviné ? 

- Les filles qui viennent ici elles cherchent toujours leur amoureux  

Je ris en lui ébouriffant les cheveux. 

Il me regarde encore un peu, plus sérieux. 

- Tu me promets de revenir ? 

Il ne doit pas avoir l'habitude qu'on s'occupe de lui, qu'on l'écoute et qu'on tienne nos engagements vis à vis de lui. 

Je m'accroupis à sa hauteur.

- Promis juré, croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer. Au fait, comment tu t'appelles ? 

- Wilhelm. 

- C'est un très beau prénom. 

Je prends le temps de vraiment le regarder. Il a les cheveux châtains comme éclaircis par la mer et le soleil, un visage rond et des yeux noisette pleins de détermination. Il a un joli nez d'enfant et comme moi des tâches de rousseur qui le parsèment. Il est pas bien gros et ses vêtements sont tout abîmés. 

- Dis-moi, tu es vraiment pirate ? 

Il rosit. 

- Non... en fait, c'était pour me faire accepter sur le bateau que je voulais donner mon info. 

- Tu veux prendre la mer et partir à l'aventure ? 

- Je veux surtout partir d'ici... les sous que je gagne je les garde bien précieusement dans ma tirelire...

Il ne me regarde plus dans les yeux, il se frotte nerveusement les bras comme s'il gardait un secret. 

- Ok bonhomme, je vais y aller, je reviens tout de suite. Si jamais tu as un souci, crie très fort et si je ne viens pas lève ton arme et tire. 

- D'accord ! 

- Moi c'est Liv au passage.

Je lui souris et commence à descendre le long du sentier. 

Il ne s'est pas fichu de moi, il y a effectivement des voix à l'intérieur. J'ai utilisé deux balles sur toutes celles à ma disposition, je n'ai pas de chargeur supplémentaire. Faudra pas se foirer. 

J'ai une grande décision à prendre, rien ne me dit que les gens à l'intérieur seront hostiles. Déjà on pourrait douter de leur intelligence pour n'avoir posté personne à l'entrée. Je peux pas entrer la dedans et tirer dans le tas. Je commence par écouter ce qui se dit. 

- Vous avez pas autre chose à foutre que de fouiller là-dedans ? 

- Tu sais bien qu'on sait pas le piloter ce truc. On attend quelqu'un qui saura, pis en plus on a enfin pu forcer la porte qui était fermée et devine quoi, c'est la cabine du grand manitou. 

- C'est quand même dingue de se dire que ce machin coule pas à pic. Jamais je monterais là-dedans. 

Est-ce que je pourrais me faire passer pour la personne envoyée pour piloter le "truc". Non c'est pas une bonne idée... je ne sais pas en combien de temps cette personne est censée se pointer et je ne sais pas non plus ce que c'est donc ce serait risqué. 

- Bon et du coup il y a de trucs intéressants dans la chambre du capitaine ? 

- Tu vas pas me croire mais ce petit veinard a une gonzesse. Y a des photos d'elle. On les a trouvées dans une boîte avec des lettres... 

- T'es sérieux ?! Je veux voir ça ! Il faut être une nana tordue pour s'intéresser à ce type. 

- Chut il va lire !

- Je cite, ouvrez les guillemets : " Mon très cher Law" 

J'écarquille les yeux et mon souffle se coupe. C'est le Polar Tang le "truc". Et ils ont lu mes lettres. 

- Banalités... blablabla.... ah ! "Tu me manques terriblement, j'ai si hâte de retrouver la douceur de tes bras. Je me sens bien seule la nuit sans toi, je rêve de retrouver ton odeur, de pouvoir à nouveau toucher ta peau et m'enivrer de toi." 

- Elle a chaud au cul la demoiselle. 

- Attendez ça deviens croustillant, " la veille de nos retrouvailles je te conseille de faire une bonne nuit, il y a des chances que tu ne t'en relèves pas." Et c'est signé une certaine Olivia " ta blonde sulfureuse" ils se mettent à ricaner. 

- Il a des photos d'elle dans sa chambre, regardez. 

- Je vois pas trop ce qu'il lui trouve, elle est plutôt banale. 

- Hoooo ils s'embrassent. 

- Purée les mecs, vous avez vu cette peluche géante ! Franchement c'est quoi cet équipage de pédales, des peluches, des lettres d'amour et des posters de Liv Valentine. 

- Elle c'est une bombe atomique ! 

- Ça tu l'as dit ! 

Ils ont trouvé le sous-marin de Law. Normal qu'ils ne sachent pas le faire bouger ! En attendant je suis complètement hors de moi. Mon sang me siffle dans les oreilles, j'ai les mains froides. De l'excitation dans tout le corps. Je vais me les faire. Je dégaine et entre dans la grotte. 

- T'es qu... 


BAM 


C'est un festival de coups de feu, ils ont à peine le temps de réagir que j'en ai déjà dézingué deux. J'ai eu le temps d'en compter cinq en espérant qu'ils soient tous à l'extérieur. Ils n'ont aucune chance. Ils ne sont plus que deux maintenant. Je dois en garder un vivant, je tue celui qui me semble le plus fort et tire dans le genou de l'autre. 

De la fumée s'élève devant mon visage, un dernier cliquetis de douille sur le sol et le silence revient. Enfin le silence, tout est relatif il y a l'autre qui s'égosille en se roulant par terre. Il me hurle :

- T'es qui putain de merde ! 

- Olivia, la blonde sulfureuse. Je suis mieux en vrai qu'en photo, tu trouves pas ? 

Une bonne partie des affaires de Law sont étalées par terre. Certaines de mes lettres ont été déchirées et nos photos piétinées. Ça me serre le cœur. 

- Tu vas me faire le plaisir de me dire où est passé l'équipage de... 

Un grand cri, long et aigu. Le gamin ! Je donne un violent coup de crosse à mon futur informateur et le laisse évanoui, je ressors de la grotte et grimpe le plus vite possible. 


BAM ! 


Je m'arrête une demi-seconde, je prie pour que le petit soit vivant. J'émerge du sentier et vois deux personnes allongées. 

- Non ! Non, non, non, non... 

Je me précipite et tombe à genoux près de Wilhelm. 

- Will ! Will, tu m'entends !? 

Son visage est plein de sang, je prends le temps de regarder l'homme allongé en face de lui. Il ne bouge plus. J'ai pas le temps de m'en préoccuper. Je décolle les cheveux tout poisseux de sang de son visage. Je le soulève dans mes bras et le prends sur mon épaule. Au passage je tire une balle dans la tête de l'homme au sol, au moins je suis sûre qu'il ne bougera plus. Je reviendrai l'examiner plus tard. 

Je redescends le sentier, entre dans la grotte et monte pour la première fois sur le pont du Polar Tang, le bâtiment de l'équipage de Law. La porte est grande ouverte, j'entre à l'intérieur et dépose mon petit sur la première table que je trouve, je ne fais attention à rien. La plupart des portes ont été ouvertes. Je regarde à l'intérieur de chaque pièce pour trouver l'infirmerie. Je finis par la dénicher, je retourne chercher le petit et le couche sur l'un des lits de la pièce. Je me précipite sur les placards pour trouver des compresses et du désinfectant. Il y a l'eau courante, je prends un petit bac en inox, le remplis et me saisis également d'une serviette propre. 

Bien... je nettoie son visage et découvre que son arcade a été explosée. Je finis par comprendre ce qui s'est passé... il s'est pris le révolver dans la tête. Je me suis cassé le nez comme ça quand j'étais petite. Je le tenais mal et le recul m'a fait plier le bras. Je peux pas m'empêcher de sourire. Je nettoie la plaie, je pense pas qu'il faille recoudre, heureusement parce que je sais pas faire. Je continue de fouiller dans les placards et trouve des strips dans un tiroir, nickel ! Je lui en mets quelques-uns, il ne s'est pas raté il aura une belle cicatrice. Une fois tout ça terminé je le laisse dormir. Un hématome se forme déjà sur son œil. Je lui sers un verre d'eau et dépose à coté quelques analgésiques pour quand il se réveillera. 

Je le couvre et le laisse seul. Je cherche des cordes, je finis par trouver de la cordelette de cuisson dans la cuisine. Je ressors et trouve mon jeune ami toujours inconscient. Je l'attache et le bâillonne fermement. Je le laisse seul également et remonte le sentier pour retourner voir le cadavre en haut de la falaise. Il est toujours là... entendu les bras en croix. Je m'approche et l'examine avec plus d'attention. Le petit l'a forcément touché sinon il ne serait pas tombé comme ça. Je m'accroupis. Il est encore chaud... mes yeux se posent sur sa poitrine. Le trou est là en plein milieu, à quelques centimètres du cœur. Il serait mort de toute façon. Je me redresse, dommage qu'il n'y ait pas de volcan ici. Comment je vais pouvoir me débarrasser des six cadavres que j'ai sur les bras ? J'en profite pour le fouiller, il n'a rien sur lui à part un peu d'argent, à côté de lui il y a un sac en papier qui traîne. Je m'en saisis et regarde à l'intérieur. Du pain, des fruits, un fromage et des bouteilles de bière. Je vais pas gaspiller la nourriture, Will aura peut-être faim quand il se réveillera. Quand je pense à ce petit gars... je pousse un profond soupir. Je me demande s'il a visé ou si c'était juste de la chance. Je vais attendre qu'il se réveille pour lui demander. 

En attendant je vais empiler tous ces mecs et les cramer, je vois que ça. Je retourne au sous-marin et farfouille dans la cuisine à la recherche de produit ménagers ou quoi que ce soit qui soit hautement inflammable. 


Le feu crépite, la nuit est en train de tomber et le soleil entre par l'entrée de la grotte, la fumée sort par là également. Il n'y en a plus pour très longtemps. 

- Hmfff hmfff !! 

- Tu as quelque chose à dire peut-être ? 

Je me retourne vers mon prisonnier, je suis très fatiguée mais pour le moment je ne peux pas me reposer. 

Je décide donc de me lever et de m'approcher de lui. Je descends son bâillon. 

- Espèce de salope ! Tu vas cre... 

Mon poing s'abat de toutes mes forces sur sa mâchoire. L'impact est si brutal que j'entends mes phalanges craquer. 

- Je veux entendre rien d'autre que la réponse à cette question. Où est Law ? 

Il pleurniche, son nez et sa lèvre éclatée saignent abondamment. 

- Je suis pas d'humeur à perdre mon temps. Réponds à ma question ou je réduis ton visage en bouillie. 

Il a pas de chance, quand je suis dans cet état je ne suis plus du tout une bonne patte. 

Je m'approche et m'accroupis devant lui. Je pose ma main sur sa jambe blessée et enfonce avec lenteur mes doigts dans le trou laissé par ma balle. 

Il hurle, je grimace et lui colle ma main devant la bouche.

- Tu veux que je te dise un truc ? Law c'est un type bien, il aura beau prétendre le contraire il est pas du genre à tuer à tour de bras. C'est pas mon cas.

Je farfouille un peu plus dans la plaie. 

- Tu vas me dire ce que je veux savoir, les infos que tu détiens valent elles vraiment que tu souffres ou que tu crèves pour elles ? 

Il est toujours en train de crier, j'étouffe le cri avec ma main. Des larmes coulent de ses yeux pleins de souffrance. Finalement il secoue la tête en guise de dénégation. 

- À la bonne heure ! 


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