L'inconnue de Trafalgar Law.
Chapitre 14 : La blonde, l'okama et le couteau.
4070 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a presque 4 ans
Bonjour tout le monde, d'une part je tenais à m'excuser pour ma longue absence suite a mon retour de vacance je n'ai pas réussi a me remettre a écrire tout de suite MAIS, je m'y suis remise et voici le chapitre 14, j'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture !
Law
Je pousse un profond soupir, ça fait des semaines que je ne fais qu'étudier et enquêter.
Le réseau de kidnapping est extrêmement vaste et aucune des personnes que j'ai interrogées ne sai où se trouve le centre névralgique de toute cette affaire. Liv-ya a arrêté de s'occuper de ça il semblerait. J'en suis presque déçu. J'aurais aimé... trouver çà et là des traces de son passage, elle me manque tellement. Bepo nous a subtilement emmenés sur plusieurs îles de la liste en pensant que je m'en rendrai pas compte. Y avait rien, pas une trace d'elle ou du cuirassé de la Marine. Mon seul lien avec elle aujourd'hui se sont les magazines que l'équipage récolte durant nos escales. J'ai cru devenir fou plusieurs fois en la voyant au bras d'autres hommes sur le papier glacé. Rien que d'y penser je sens la rage qui me monte au nez. Je n'avais jamais ressenti ça de ma vie, une colère si intense et personne sur qui la faire passer à part les pauvres diables qui se trouvent dans mon entourage. Bepo est le seul à comprendre ce que je ressens dans ces moments-là. Je finis systématiquement en larmes sous mes couvertures. Cette souffrance-là, je l'avais jamais connue et je la souhaite vraiment à personne.
Je relève la tête et regarde autour de moi. Ils ont encore réussi à me tirer dans un bouiboui très limite. Je suis vraiment triste, je reste assis au bar et je commande à boire, je suis complètement déchiré. Je sais même plus combien de verres j'ai bu. Tout me parait flou et cotonneux, c'est presque agréable. Les gars essaient de venir me parler pour que je me remue avec eux mais il n'y a qu'avec elle que je veux danser, je me souviens de toutes ces fois où nous avons dansé ensemble, au bar, à la fête foraine, dans nos chambres d'hôtel alors que je la déshabillais avant de lui faire l'amour.
De longues minutes passent, la musique me remplit les oreilles. Il y a une fille aux cheveux blonds qui danse devant moi, ça me fait sourire, elle est sexy, de dos, elle bouge d'une façon très agréable à regarder. Je la fixe longtemps. Elle se retourne, les bras en l'air et ondule en fermant les yeux. Finalement la musique s'arrête. Elle se dirige vers le bar et se penche sur le comptoir pour commander un verre juste à côté de moi. Je mate sans-gêne son opulente poitrine, je suis complètement aux fraises. Je me demande ce que ça me ferait de mettre mon visage entre ces deux-là. J'ai pas baisé depuis... putain... J'arrive même plus à me branler, dès que je me touche, je la revois en train de pleurer en dessous de moi et j'entends les ressorts qui grincent, ça me donne à chaque fois envie de vomir ou de chialer. Je suis redevenu un ado qui souffre de pollution nocturne. C'est tellement la honte... Quand je rêve d'elle... Je rêve qu'on se retrouve, que je la touche... c'est si bon que...
La blonde tourne la tête vers moi. Ses yeux sont bleus, pas aussi bleus que ceux de Liv-ya mais mon corps semble réagir quand même. Elle me sourit un instant. Je crois qu'elle me parle mais je comprends rien. Elle se penche à mon oreille, son odeur chatouille mes narines. Elle s'approche un peu plus entre mes jambes et commence à me caresser les épaules. Pourquoi je la laisse faire ? Et pourquoi mon corps s'excite-t-il ainsi ? Elle ne lui ressemble même pas. Elle m’embrasse. Je réponds sans réellement en avoir envie comme on lècherait l'opercule d'un yaourt. Elle se penche une nouvelle fois à mon oreille et me dit.
- Ça te dit qu'on aille ailleurs tous les deux ?
Je lui réponds pas, sa voix est d'un banal... Je veux entendre celle de Liv-ya. La jolie blonde me prend la main et je commence à la suivre comme un zombie. Elle a dû interpréter mon silence comme une approbation. Je titube, j'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds, ça va vraiment pas du tout. On se retrouve dans un petit coin à l'écart où elle se presse à mon corps. Elle m'embrasse dans le cou.
Une nouvelle musique commence et c'est sa voix merveilleuse qui se répercute dans ma tête. Cette voix que j'adore. J'ai envie de pleurer et de sourire en même temps. C'est une chanson que je ne connais pas.
Je te pardonne.
Trois mots qui se répètent à l'infini sur une musique qui me fait planer. Les mots me transpercent le cœur car je sais qu'ils me sont adressés.
Je t'aime de tout mon cœur
Tout ça n'a rien changé.
Tu veux bien qu'on se pardonne ?
Pardonne mes non-dit
Je te pardonnerai cette nuit.
Je repousse violemment mon assaillante et m'essuie la bouche. Je veux pas d'elle.
- Ça va pas ?!
Elle me regarde avec colère. L'alcool aidant je ne contrôle plus ce que je dis.
- Je veux pas de toi... t'es trop... pas assez... laisse tomber. De toute façon je suis amoureux d'une autre. C'est elle qui chante. Tu entends sa voix ? Elle est belle non ? Liv-ya est belle... bien plus que toi, même si elle disait le contraire moi je la trouve fabuleuse. En plus elle est drôle, énergique et tellement lumineuse. Je suis fou d’elle.
- T'es un malade Trafalgar...
- Tu voulais pourtant me sauter y a cinq minutes non ? En plus tu as attendu que je sois complètement déchiré pour passer à l'action, cela dit t'as eu raison, sobre t’aurais eu aucune chance.
- Y a cinq minutes je te trouvais attirant.
- Là tu lui ressemble déjà un peu plus... elle aussi a du répondant.
- Qui ça ? Liv Valentine ?
- Ouaip.
- Tu veux me faire croire que tu connais Liv Valentine.
- Je la connais très bien, mieux que bien, même...
- Tu prends tes rêves pour des réalités... tu sais quoi... Laisse tomber je me casse. Tu devrais arrêter de boire ça te réussit pas.
- Je note.
Elle tourne les talons et s'en va plus loin. Je les tourne moi aussi et découvre Shachi et Pinguin les bras ballants qui me regardent.
Je titube à nouveau.
- Vous passez une bonne soirée les gars ? Moi c'est vraiment merdique.
Shachi m'attrape par le sweat et me colle contre le mur.
- Dis-moi que c'est une blague !
Je ris.
- Même pas.
Il me lâche et me fixe avec incrédulité.
- T'es sérieux Law, c'est elle la fille qui te rend triste depuis des semaines ?
- Bouarf c'est pas elle qui me rend triste, c'est plutôt ce que je lui ai fait, la situation quoi… elle y peut rien tu sais.
- Bon sang, j'y crois pas.
Shachi fait un tour sur lui-même.
- Qu'on soit bien d'accord, ta copine c'était Liv Valentine ?
- Bah ouais mais je l'appelais Olivia... d'ailleurs c'est une histoire très drôle, on était en train de faire l'amour et...
- Ta gueule capitaine ! Qu'est-ce que t'as foutu ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
Bepo se dresse dans mon dos.
- La ferme Bepo on discute avec Law.
- Désolé.
Il y a un silence.
- Je vous ai dit, tout est de ma faute, j'aurais pas dû faire ce que j'ai fait. Je m'en veux tellement, je pourrais jamais effacer...
- Qu'est-ce que t'as fait ?
Je pince les lèvres comme un gamin.
- Law !?
Mes trois amis me regardent le plus sérieusement du monde. Je sens les émotions me submerger complètement, des larmes me montent aux yeux alors que je manque de m'écrouler. Bepo me soutient et m'emmène dehors pour que je prenne le frais suivi de mes deux autres camarades.
Dans la rue je vomis tripes et boyaux. Je suis vraiment au fond du trou. Je sens la patte de Bepo qui me frotte le dos comme pour me réconforter.
- Tu vas nous dire ce qui s'est passé à la fin... On sent bien que ça te hante.
Je me mets à parler. Adossé au mur, mes compagnons autour de moi. Je leur raconte toute la vérité jusqu'à cette nuit-là. Celle où j'ai fait la plus grosse erreur de ma vie.
- Je pensais pouvoir m'arrêter mais j'ai pas pu... elle me l'a demandé et je l'ai pas fait. Je... je voulais pas que ça s'arrête, je voulais rester près d'elle.
Je prends mon visage dans mes mains. Mes amis ne répondent rien, Bepo finit par poser une patte sur mon épaule.
- C'est terrible...
- Je sais.
Shachi et Pinguin se regardent, ils n'ont pas les mots. Ils viennent d'apprendre en moins d'une demi-heure que je sortais avec leur idole et que je l'ai agressée.
- Depuis je me sens tellement minable.
Soudain je reçois un coup de poing en plein dans la gueule. Je comprends pas ce qui m'arrive, je suis complètement sonné mais ça désaoule. Pinguin secoue sa main en me fixant avec colère.
- Tu peux... j'en reviens pas qu'elle te pardonne ça... la chanson qui est passée tout à l'heure c'est pour toi c'est évident. Elle doit être sacrément gentille.
- Oui... Elle est gentille... ou très bête.
Pinguin amorce un second coup de poing mais Shachi le retient.
- Tu l'aimes toujours ?
- D'après toi ?
- Alors il faut que tu la retrouves.
- Non j'ai pas le temps pour ça.
Bepo reprend la parole, il leur raconte ce que je lui ai expliqué plusieurs semaines plus tôt à propos de Bric à Brac.
- J'arrête pas de lui dire qu'ils sont faits l'un pour l'autre ! C'est le destin je vous dis !
- Mais c'est une histoire de fou ! Shachi est surexcité.
Pinguin lui, ne dit rien, il me fixe toujours songeur, il est déçu. Je me doutais que ce serait lui qui le serait le plus. Bepo et Shachi ont une discussion animée sur comment retrouver Liv-ya.
- Purée Law tu as tellement chié dans la colle.
- Je sais bien, j'ai jamais fait une bourde aussi grosse.
- T'es parti du principe que votre relation ne pouvait pas se poursuivre malgré le fait qu'elle soit chasseuse de prime, tu t'es barré sans lui donner la moindre chance de s'expliquer. Tu as jamais eu un comportement aussi lâche. Il va me falloir un moment pour te reprendre au sérieux.
- Elle m'a démoli tu te souviens...
- Si tu veux mon avis elle aurait dû te réduire en bouillie.
- On est d’accord... Qu'est-ce que je peux faire ?
- Elle t'a pardonné... tu pourrais peut-être lui écrire ? Les albatros trouvent toujours leur destinataire. Avec ça tu es sûr qu'elle recevra ton message.
Lui écrire ? Genre une lettre ? C'est pas bête.
Nous marchons tous les quatre pour retourner au sous-marin. Pinguin et moi discutons. Je suis soulagé d'avoir partagé mon fardeau avec eux. Je suis honteux mais soulagé.
- Il faudra que tu lui demande pardon ! Que tu lui déclare ta flamme pour de bon. Va pas falloir lésiner sur les moyens !
- Tu sais Pinguin, je n'ai pas l'intention de te montrer la lettre que je vais écrire... personne ne la verra à part Liv. Mais là tout de suite j'ai surtout besoin de boire des litres d'eau, de prendre une douche et de cuver. Je veux pas écrire alors que je suis cuit.
- Tu aurais peut-être plus d'inspiration.
- Ou bien trop...
Nous rions ensemble, ça faisait si longtemps que je n'avais pas ri. Savoir que Liv-ya m'a pardonné c'est un cadeau tellement immense. Je me sens plus léger et plus sûr de moi. Nous entrons dans le sous-marin et nous séparons. Je retourne à ma cabine d'un pas un peu titubant. Je me force à boire et à prendre une douche, je brosse mes dents, me déshabille et m'écroule sur mon lit.
Liv
Je referme le journal, aujourd'hui encore il n'y a aucune information sur Law. Je soupire devant mon bol de thé vert sans sucre et mon fromage blanc nature. Quelle misère... je ne sais pas trop ce qui s'est passé mais suite à mes soucis avec Law la tournée a été suspendue puis a repris avec un tout nouvel itinéraire. Je mange seule comme d'habitude. Il m'arrive de temps en temps, quand j'arrive à me faufiler, d'aller manger au réfectoire avec les marines. C'est très rare mais je mange autre chose que... ça. Je laisse tomber ma cuillère dans le yaourt sans goût, dégoûtée.
- Arrête de faire cette tête ! Tu as perdu ta lumière et tes paillettes trésor, qu'est-ce qui t'arrive ?
Do se penche sur la table, il a les yeux magnifiquement maquillés et une perruque gigantesque qui manque de tomber à chaque mouvement. Des poils grisonnant sortent de son corsage et ses bras sont aussi musclés que ceux d'un forgeron.
- Je suis triste...
- Tu es triste.
- Oui.
- Parce que tu ne peux plus voir ton petit copain.
Je lève la tête, comment est-ce qu'il peut savoir ça !
- Liv, je te connais depuis longtemps et je sais tout ce que tu trafiques. Tu crois quand même pas que je ne me suis jamais aperçue que tu faisais le mur et que tu sortais pour t'empiffrer...
- En même temps ma bouffe est dégueulasse.
- J'en conviens, quoi qu'il en soit je ne sais pas ce qui s'est passé avec ton Jules mais...
- Do... je gère très bien. J'assure comme d'habitude.
- Oui tu assures en public, aussi pétillante qu’une limonade fraichement ouverte mais dès que tu es toute seule c'est une autre histoire... ta dernière chanson m'a beaucoup surprise.
- Ce que je fais quand je suis seule c’est moi que ça regarde… Je voulais juste qu'il sache.
Je l'entends qui soupire.
- Ma belette, l'amour ça va ça vient...
Il pouffe.
- Bah bravo très délicat.
- Hoo ça va... tu m'as comprise. Tu en auras d'autre.
- Je n’en veux pas d'autre Do. C'est lui, je le sais dans mes tripes...
- Alors pourquoi on te voit toutes les deux semaines avec un nouveau trophée musculeux à ton bras hein ? Tu veux pas en laisser aux copines.
- Tu pourrais être leur mère...
- On a bien le droit de rêver non. Ça ne répond pas à ma question.
- Je sais que ça va le faire enrager.
- C'est une vengeance ?
- Non sinon j'aurais couché avec ces gars c'est plutôt... de la provocation. C'est puéril mais de cette façon il ne peut pas m'oublier, à chaque fois qu'il me verra au bras d'un autre il sera en colère et il sentira qu'il me veut toujours pour lui seul.
- Vous avez une relation un peu particulière non ?
- Un peu oui. Il est très possessif, c'est en partie ce qui me plaît chez lui, même si c'est pas très reluisant. Mais on contrôle pas ce qui nous plaît pas vrai ?
- Je vais pas te juger pour ça, regarde-moi.
Il rit à gorge déployée.
Je soupire... il baisse les yeux sur le journal.
- Tu ne lisais jamais le journal avant...
- Que veux-tu, je deviens adulte, je commence à me sentir concernée par ce qui se passe dehors.
- Non, tu cherches des infos sur ton mec.
Merde ! Ce que cette vieille bique peut être perspicace et observatrice, une vraie mère poule en bas résille. Il passe un doigt sur ses lèvres rouge sang, il réfléchit. Do est une tête mais il se garde bien de le montrer, il passe son temps à jouer la folle pour amuser la galerie mais ça carbure sous sa tignasse c’est moi qui vous le dit. On n’en arrive pas là où il est avec du gruau à la place du cerveau.
- C'est un pirate c'est ça ?
Je suis choquée, et je ne réponds pas. Une nouvelle fois il se met à réfléchir. Je vois dans ses yeux qu'il commence à saisir.
- Par tous les travelos ! C'est Trafalgar Law !
Encore une fois je ne réponds pas mais mon regard doit sûrement lui donner toutes les confirmations dont il a besoin. Je suis impuissante devant son regard et son attitude de maman courroucée.
- On l'appelle "le chirurgien de la mort" et toi tu écris une chanson sur un médecin... " "Law of attraction"... et surtout, il se penche et descend mon col, Law must be respected... je vois très bien quel genre de relation vous aviez tous les deux. J'étais sûre que ce petit rouky était du genre à aimer donner la fessée... haaa je suis trop jalouse !
- Do s'il te plaît ne dis rien ! Si jamais la Marine apprend que j'ai fréquenté Law on peut dire adieu à tout ça.
- Je suis trop fleur bleue et j'aime trop l'argent pour ouvrir ma bouche à ce sujet. Maintenant écoute-moi bien.
Il me saisit la main et la serre avec force.
- Tu vas arrêter de penser à ce garçon et tu vas faire ton travail. Je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous mais c'est terminé. Tu n'as pas besoin d'un mec, tu as besoin de faire ton taff et de le faire bien. Tu m'entends ?
- Oui Do...
- On s'est comprises alors... tiens, du sucre pour ton fromage blanc.
- Merci...
Je le regarde qui s'en va en faisant claquer ses talons hauts.
À partir de ce moment-là je n'ai plus lu le journal et j'ai dit à Cloé de ne plus évoquer Law.
Les journées passent. Je m'entraîne, j'écris, j'enregistre. Je participe à des shootings photo et des interviews. Quand on me demande si j'ai un petit copain je réponds :
- Non bien sûr que non, je n'ai absolument pas le temps pour ça.
Je souris aimablement et je fais ma vie sans faire de vagues. Je suis d'une nature joyeuse et je vais toujours de l'avant mais depuis un certain temps j'ai l'impression d'avoir un boulet à la cheville, un boulet qui porte le nom de Law. Certains jours il est plus léger que d'autres et aujourd'hui sur scène je ne l'ai presque pas senti ! Le concert était génial. J'étais libre et heureuse, pour de vrai ! Peut-être que je suis enfin en train de tourner la page. Mon sourire est gigantesque. Dans ma loge Cloé et Do me félicitent pour ma performance. Je rayonne complètement de joie. On prend un verre de mousseux toutes les trois. Je me change pour une tenue décontractée. J'ai très envie de voir mes fans ce soir alors je décide de sortir par la grande porte de devant. La foule est en délire, tout le monde crie mon nom et des flashs crépitent dans tous les sens. Je prends un peu la pose puis je me dirige vers quelques personnes qui brandissent des papiers et des photos. Je signe des autographes, serre des mains et prends des photos individuelles par-dessus les grilles. Je repère une nouvelle personne avec une photo à signer. Je m'approche et me saisis du stylo et du papier je me mets à la signer comme toutes les autres.
-Comment tu t’appelles ? Elle ne me répond pas, elle doit sûrement être trop intimidée, ça arrive.
Soudain quelque chose bouge dans mon champ de vision périphérique. Je ne comprends absolument pas ce qui se passe. Je regarde la femme en face de moi, elle me tient fermement par l'épaule. On me bouscule d'un coup.
- Elle a un couteau !
Un couteau ? Pour quoi faire ? Je me sens hébétée et ma vision se trouble. Je me frotte un instant les yeux. Qu'est-ce qui se passe ? Le monde se met à tourner autour de moi. Les gens hurlent et je ne sais pas pourquoi. Ma robe... mince... je l'ai tachée, j'espère que ça partira. J'essaie de frotter... mes mains... sont toutes rouges. Je m'écroule.
- Liv !
On se penche au-dessus de moi. Tout le monde court et crie. Quelqu'un essaie de me porter, la douleur explose dans mon ventre. Je me suis fait poignarder. Je porte machinalement la main à ma blessure et compresse, le sang s'échappe de ma chair et coule entre mes doigts. J'en reviens pas... je me suis fait planter au moment et à l'endroit où je m'y attendais le moins. Je n'ai même pas eu le temps de réagir ou de comprendre. La douleur est atroce, j'ai envie de mourir. Le monde s'assombrit autour de moi.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Elle a pris un de coup de couteau dans le ventre.
Je suis où ? Y a des lumières qui défilent au-dessus de ma tête. J'ai envie de vomir. J'essaie de parler, mon corps ne bouge pas d'un pouce. J'ai tellement mal au ventre.
- On l'emmène au bloc tout de suite.
- Vous pensez qu'elle va s'en sortir ?
-...
Law
C'est un matin comme les autres sur le polar Tang. Les gars sont en train de tirer au sort qui va choisir le poster de la semaine et moi je bois tranquillement mon café avec le journal du jour, pour une fois ! Je l'ouvre à la recherche d'infos intéressantes, survolant les pages un peu distraitement. Je lâche ma tasse qui se brise sur le sol. Non... ce n'est pas possible. Pas ça... pas elle ! J'essaie de lire l'article mais j'y arrive pas. La peur me tétanise complètement, mon cœur se fracasse dans ma poitrine, ma bouche s’assèche complétement et tout mon corps se glace. Ma gorge se noue, les mots sur le papier semblent se mélanger, tout mon esprit me hurle que Liv-ya est morte. Elle est morte ! Quelqu’un lui a fait du mal et elle est morte. Finalement mes yeux accrochent quelques mots... elle est vivante !? Elle est vivante ! Bordel, j'arrive à me concentrer.
- Bepo... on va changer d'itinéraire.
- Hein ? Pourquoi ça ? On est tout près du but pourtant.
- Liv-ya a besoin de moi.
Je lui lance le journal.
- Ella a été attaquée, elle a besoin qu'on l'opère mais personne dans l'hôpital merdique où elle se trouve n'a les compétences pour le faire. Elle a besoin de moi.
Bepo est en train de lire je lui laisse le temps.
-Law je…
-Ecoute, je peux supporter un monde où elle ne me parle plus, où elle m’a complétement oublié, où elle me détesterait de toute son âme mais je ne pourrais pas vivre dans un monde où elle n’est plus, tu comprends ? Le vide qu’elle laisserait serait trop grand.
- Law vraiment je…
- On n’a pas le temps pour ça, dis-moi en combien de temps on peut y être.
Il se lève brusquement et se jette sur ses cartes. Il en cherche une en particulier.
- Le destin est de votre côté. À pleine puissance on pourrait y être en un ou deux jours.
- Fonce !
Bien, à partir de là je vais reprendre mon rythme de publication habituelle d'un chapitre toutes les deux semaines. On se retrouve donc très vite !