L'inconnue de Trafalgar Law.

Chapitre 3 : Une balle un mort

3148 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 4 ans

-Law-

 

Apres le concert nous sommes tous rentrés nous coucher. Enfin moi je me suis couché, les autres sont dans une telle euphorie qu'ils vont sûrement rester debout pendant encore plusieurs heures. Je suis dans ma cabine, allongé sur mon lit et je regarde le plafond.

 

Je ferme lentement les paupières. J'ai les oreilles qui sifflent, c'est très agaçant.

Liv-ya... Je n'arrive pas à ne plus penser à elle. Ça suffit Traff tu as eu une chance incroyable, tu as passé une nuit avec elle, et quelle nuit ! J'aimerais vraiment la revoir, ne serait-ce que pour lui demander ce qu'elle faisait dans cette boîte miteuse la nuit dernière. Je laisse mes pensées vagabonder, je la revois sur scène, je la revois dans notre lit à l'hôtel, je pense à sa peau et à sa bouche toute douce. Je l'imagine qui m'embrasse er qui me caresse la peau, j'arrive presque à la sentir. Je revois ses yeux tout près... tout près. J'ai même l'impression de sentir son odeur. Je pense à elle et mon cœur se serre doucement. Liv-ya... qu'est-ce que tu m'as fait ? Liv...

 

 

-ya...

C'est drôlement silencieux, j'ouvre lentement les yeux. J'ai encore passé la nuit tout habillé. Quelle heure il est ? C'est l'un des inconvénients du sous-marin ça, on ne sait jamais vraiment à quel moment de la journée on est. Je regarde vers mon horloge, 10h du mat'. J'ai fait une sacrée nuit, c'est plutôt rare que je dorme autant et si bien. Je me redresse, mon corps est un peu endolori. J'étais si tendu pendant le concert que j'en ai des courbatures. Je finis par me lever et me dirige vers la salle de bain où je prends une longue douche chaude afin de dénouer les nœuds dans mon dos, ma nuque et mes épaules. Je fais rouler mes muscles dans un soupir d'aise. Je ressors quelques minutes plus tard séché et habillé. Je me sens frais et d'attaque mais d'abord j'ai vraiment la dalle.

C'est fou ce silence quand même... où sont-ils tous passés ? Je me dirige vers la salle commune, c'est là que je trouve mon équipage dans un sale état. Je ris, ils sont tous empilés les uns sur les autres et ronflent à en faire trembler les murs, ils ont fini la soirée en beauté avec quelques boissons on dirait. Je marche sur quelque chose qui me fait glisser et manque de me casser la figure.

- Merde !!

Je ramasse l'objet fautif, c'est un magazine. Sur la couverture, des gros titres aguicheurs, dont un en particulier " Miss valentine et son passé sulfureux dévoilé !" Je suis plutôt curieux même si les infos contenues dans ce torchon ne sont certainement que des affabulations. Je cherche la page et prends le temps de lire l'article. Au début je suis vaguement amusé mais plus je lis plus je me concentre.

 

" Notre superbe Liv Valentine n'est pas une petite fille sage, nous le savons tous, nos reporters sont allés sur les traces de son passé et ont réussi à remonter la piste jusqu'à une sombre époque où la demoiselle faisait commerce de ses charmes. Des photos d'elles ont été retrouvées dans de vieux magazines régionaux, en voici quelques-unes."

 

Je regarde les photos en question. Ce sont clairement des clichés à destination de magazines pour adultes, mais en y regardant bien je ne les trouve pas plus dégradants que les images qu'on peut trouver dans le leur, les femmes sont tout le temps à moitié à poil sur leurs couvertures, y a vraiment deux poids deux mesures. Je me concentre sur son visage, elle a l'air vraiment jeune, dix-huit ou dix-neuf ans peut-être. Elle n'a pas encore son tatouage du masque kabuki. Comment je le vois ? Elle porte une très très petite culotte.

Je lis la suite de l'article.

 

"Notre envoyé a pu interroger des personnes qui l'ont bien connue.

" Ouais... Liv, une vrai bombe atomique cette nana, elle dansait presque tous les soirs au G spot club. Mais le plus impressionnant c'est quand elle chante, au bout d'un certain temps elle avait même plus besoin d'enlever ses fringues pour nous rendre tous et toutes dingos."

Un autre nous dit suite à nos questions.

" Ne croyez surtout pas que c'était une jeune demoiselle perdue et malheureuse. Elle savait très bien ce qu'elle faisait. Elle nous disait souvent que tant qu'il y aurait des crétins pour payer pour la voir se déshabiller, elle ne se gênerait pas pour en profiter."

Nous nous sommes renseignés sur ce club où l'idole se produisait régulièrement. Nous avons une nouvelle fois pu dénicher quelques clichés de cette époque."

 

C'est pas vrai, elle est encore plus jeune que sur les autres photos... son corps est plus fin et elle n'a aucun tatouage, juste ses piercing.

 

"Nous avons pu interroger quelqu'un d'autre et il nous dit :

" Liv... elle vivait avec cinq autres gamins dans une vieille baraque abandonnée un peu hors de la ville. C'est vraiment une gentille fille, personne n'a jamais eu rien à redire sur le mode de vie et le métier qu'elle exerçait à l'époque. Un jour ils ont tous les six disparu. On a pu avoir des nouvelles d'elle que bien plus tard quand elle a commencé à percer dans la musique."

Qui aurait pu croire que de cette vie de débauche découlerait une vie d'artiste si riche. Mais comment en est-elle arrivé là ? Nous vous le dévoilerons dans notre prochain numéro donc ne le manquez pas." 

 

Je cligne des paupières, se pourrait-il que Liv ait été seule et orpheline comme moi ? Qu'elle se soit trouvé des compagnons comme moi ? Je ne sais pas quoi penser. Je regarde par terre, il y a tout un tas de magazine étalés ouverts sur des articles concernant Liv. Son régime alimentaire, son mode d'entraînement, des interviews "croustillantes" et surtout des centaines de photos d'elle dans toutes les tenues possibles et imaginables. Sur un cliché on peut parfaitement voir ses magnifiques yeux bleus profonds comme les abysses, elle a le regard doux. Je sais pas ce qui me prend mais je ramasse le magazine et déchire la page, la plie puis la mets dans ma poche.

Ils ont accroché des posters d'elle aux murs. Il faudra que je leur demande de les enlever, on est des pirates, pas des adolescents. La pièce ressemble à une garçonnière. Je pose les magazines sur la table et tourne les talons.

 

Je me dirige vers la cuisine et y trouve Bepo en train de regarder dans un placard.

- Salut, tu n'as pas fait la fête avec les autres Bepo ?

- Bonjour capitaine, non ils faisaient que déblatérer sur cette Miss Valentine, même si elle est talentueuse j'en pouvais plus, j'ai préféré aller au lit. Il referme le placard.

- Y a plus rien à manger... ils ont tout bouffé pendant la nuit.

Je me tourne vers le frigo. Une image de Liv en bikini me saute au visage.

- Bon sang !!

Il faut que je leur dise de ne pas placarder cette gonzesse partout comme ça. 

Je l'ouvre, il et vide, enfin il reste une branche de céleri et un pot de mayonnaise... je referme la porte et fixe à nouveau le visage souriant de Liv-ya.

Bepo s'approche de moi et regarde lui aussi la photo. Il me dit :

- C'est marrant, quand je la regarde comme ça, j'ai l'impression de l'avoir déjà vue quelque part.

- Évidemment, cette bande de crétins l'ont affichée partout !

Bepo est très sérieux.

- Non, ça remonte à bien plus loin, en fait c'est surtout ses yeux qui me font tilt, mais impossible de savoir où je pense les avoir déjà vus... Enfin bref je meurs de faim qu'est-ce qu'on fait capitaine ?

- On va manger dehors, allez viens on rapportera quelque chose aux autres au passage, et cet après-midi je te les envoie en course à coup de pied au cul.

 

Bepo et moi on quitte le sous-marin et on se dirige vers la ville, c'est fou ce qu'il peut faire froid sur cette île et pourtant j'ai l'habitude, je fourre mes mains dans mes poche dans l'espoir de les réchauffer mais sans grand succès. Une fois qu'on y est on trouve un bistrot et on s'installe à l'intérieur pour nous mettre au chaud, enfin moi, Bepo c'est un ours polaire, le froid il s'en fout complètement. Un serveur vient nous voir et nous demande ce que nous prendrons.

- Je vais prendre un petit-déjeuner complet avec un café bien noir mais sans le pain et ajoutez un second croissant.

- Bien monsieur.

Bepo commande à son tour. Au bout de quelques minutes la nourriture arrive et nous commençons à manger. Dire qu'au tout début il n'y avait que lui et moi. Bepo et Law. Je me souviens de nos petit dej’ à deux dans la cuisine du vieux Bric à Brac. Ça me fait sourire. J'étais vraiment heureux à cette époque même si je savais que ça ne pourrait pas durer, enfin que je ne pourrais pas mener cette petite vie tranquille indéfiniment. Ça fait déjà deux ans que nous sommes partis. Il me manque Bric à Brac.

 

 

-Liv-

 

J'ai trouvé le spot parfait, je suis allongée sur un toit à cinq cents mètres de ma cible, le soleil me chauffe le dos c'est très agréable. C'est une balade de santé pour moi cette mission. "Une balle, un mort" comme dirait ma grand-mère. Je souris en pensant à cette vieille bique, il faudrait que je lui écrive d'ailleurs, ça fait un moment. Bref, pas le temps de tergiverser. Je prends mon escargot-phone et j'appelle Loyd, il décroche.

- T'es prête ?

- Évidemment.

Je commence à viser en mettant mon œil devant la lunette. Je balaye le restaurant et passe rapidement sur une silhouette qui me dit quelque chose, je reviens en arrière... Law ?! Mais merde on se croise tout le temps. Enfin on se croise, façon de parler vu qu'il ne peut pas me voir. De toute façon qu'il soit là ne change rien, il faut que je me reconcentre sur la cible.

- Tu l'as dans ton viseur ?

- Chuuuuut Loyd, combien de fois faut-il que je te le dise, ferme-la quand je vise.

Il ne me répond pas et tant mieux. Je respire lentement et ajuste ma visée. Çsa y est, il est en plein dans ma ligne de mire. J'attends que le vent tombe. Ma respiration se fait plus lente et plus profonde. Mes muscles se détendent. Maintenant ! Je tire. Le son se répercute partout autour de moi dans un fracas infernal, un écho file dans l'air jusque très loin. Le recul de mon fusil fait craquer les os de mon épaule. Presqu'au même moment la vitrine du restaurant vole en éclat dans un bruit assourdissant puis tout redevient calme. Quelques secondes s'écoulent encore et des hurlements me parviennent. Je regarde dans la lunette. Sans surprise il est touché en plein dans le mille, au milieu de la tempe. La balle est ressortie et a éclaboussé le mur derrière lui. Les gens sortent du bistrot en courant. Comme d'habitude l'adrénaline se déverse en moi et je sens monter une euphorie qui me fait sourire comme une démente. Mon corps se met à trembler d'excitation. Soudain je vois Law se précipiter vers le corps. Il est médecin après tout, je le comprends. Je suis désolée mais tu ne pourras rien faire pour lui.

Loyd fait son apparition, son arme fumante à la main.

- Restez calmes messieurs dames, c'est une intervention de la marine. Nous avons éliminé un dangereux pirate.

Je l'entends par l'escargot-phone. Il s'avance dans les débris de verre, y a pas à dire il en impose, deux mètres pour cent vingt kilos de muscle. Il se dirige vers le cadavre, le ramasse et se le lance sur l'épaule. Puis il repart. Law s'approche du mur du fond, qu'est-ce qu'il fou... MERDE ! Il me cherche !?

Je me redresse vivement et m'assois en tailleur dans la neige, je démonte mon arme, les mains légèrement tremblantes, et je la range dans mon sac. Je ramasse la douille et la fourre dans ma poche.

 

MERDE MERDE MERDE !!

Il faut que je me ressaisisse. Ça va aller... Lui et moi on ne devrait plus se revoir donc j'ai vraiment pas à m'inquiéter.

 

- Tout est ok Loyd, je bouge, on se retrouve tout à l'heure.

- Ouais à toute.

Je raccroche. Une fois mon affaire terminée je me lève et cours vers la porte du toit. Je l'ouvre et effectue un passage vers mon hôtel, je descends les marches qui mènent à mon étage et entre dans ma chambre. Me voilà déjà de retour moins de deux minutes après les évènements, le cœur battant à tout rompre. Il a deviné c'est certain. Ce qu'il peut être observateur, et intelligent avec ça... je me sens toute bizarre...

 

-Law-

 

Qu'est-ce qui se passe... j'ai un mauvais pressentiment tout à coup. J'ai l'impression qu'on m'observe, c'est très désagréable. Tout mon corps me dit que quelque chose ne va pas. Je bois une gorgée de café bien chaud. Ça me fait du bien. Tout à coup une énorme détonation retentit tout autour de nous, dans le même temps la vitre qui nous sépare de l'extérieur explose. Je me protège le visage alors qu'une pluie de morceaux de verre me tombe dessus dans un grand fracas. Le silence revient petit à petit. Il y a du verre partout sur notre table et dans notre nourriture. Je lève les yeux.

- Tout va bien Bepo ? Je regarde autour de moi un peu affolé, les gens reprennent leur esprit et certains se mettent à hurler et à courir pour sortir du restaurant. Au centre de la pièce il y a un homme immobile, il a encore la main qui tient l'anse de sa tasse. Je me lève et vais le voir à toute vitesse. Il a un trou horrible dans la tête, je peux rien faire pour lui, il s'est fait tirer dessus. Il y a du sang et de la cervelle un peu partout. C'est vraiment affreux.

Les personnes qui ne sont pas parties sont pétrifiées par la peur. Soudain un homme portant l'uniforme de la Marine débarque avec son arme fumante. Il nous explique qu'ils ont abattu un dangereux pirate et que tout est rentré dans l'ordre. Il s'avance, je me détourne pour qu'il ne me voie pas. Il attrape le corps sans vie et s'en va sans un mot de plus.

C'est impossible... c'est impossible que ce soit l'arme qu'il avait à la main qui ait fracassé la vitre, ni fait autant de bruit. Je marche jusqu'au mur plus loin. Je sais que ça ne me regarde pas mais je suis curieux et surtout inquiet, ça ne me plaît vraiment pas tout ça... il y a un truc qui m'échappe.

- Room.

J'utilise mon fruit du démon pour extraire la balle du béton. Elle est énorme... je regarde autour de moi. On est pas en sécurité. La peur me tenaille l'estomac, mes mains et mes pieds se glacent, il faut qu'on parte, tout de suite ! Je cours vers Bepo.

- Viens on bouge !

J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure. J'aime pas ça, je peux pas déployer ma room en courant, j'ai vraiment les foies. J'ai l'impression qu'à tout moment la détonation va retentir à nouveau et abattre l'un de nous deux. J'ai beau être un excellent épéiste je suis pas encore capable d'arrêter une balle comme celle-là, comment je le pourrais ? Je sais même pas d'où elle arriverait. Alors je cours à en perdre haleine, Bepo est haletant derrière moi.

Une fois que nous sommes assez éloignés de la ville, mon compagnon m'arrête, à bout de souffle.

- Qu'est-ce qui se passe capitaine ?

- Regarde ça !

Je lui montre la balle.

- Je me suis dit que ce gars n'aurait pas pu casser la vitre en tirant dedans avec son ridicule pistolet et qu'il n'aurait jamais fait un bruit aussi assourdissant ! Une balle de cette taille ne peut pas sortir d'un simple fusil de la Marine ! S'il avait tiré avec ça à la distance où il se trouvait, la tête de ce pauvre type aurait explosé, y en aurait eu partout, mais non ! Cette cartouche a traversé plusieurs couches de verre et d'os sans ralentir ! C'est pas lui qui a tiré... c'est un sniper, un tireur d'élite. Ça veut dire qu'il y a dans cette ville quelqu'un capable de nous canarder à distance et qui s'en prend aux pirates. Maintenant il n'est plus question de niaiser, on va bouger de cette île immédiatement ! Nous reprenons notre course dans la neige. Une fois arrivés au sous-marin, je débarque et crie.

- Allez les gars tout le monde debout !! On se casse d'ici !

Soudain Bepo m'attrape le bras.

- Law, on a toujours rien à manger, si on part maintenant on va crever de faim en mer.

Je suis en nage, la sueur dégouline et me glace le dos. Il a raison. Ici on est vraiment loin de tout et le sous-marin est blindé, je me ressaisis et respire profondément.

- Oui tu as raison, je m'affale sur une chaise, que ceux qui n'ont pas de prime sur leur tête aillent faire des courses pour plusieurs semaines, et qu'ils ne traînent pas. On dégage dès qu'ils rentreront.

- Qu'est-ce qui se passe capitaine. Me demande Shachi, inquiet.

- On est pas en sécurité, un pirate vient d'être abattu par un sniper dans le restaurant où Bepo et moi étions en train de petit-déjeuner. Un gars de la marine a voulu nous faire croire que c'était lui le responsable mais je sais que c'est faux, il y a un tireur d'élite dans la ville qui s'en prend aux pirates.

 

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Hello voilà le chapitre trois, je sais qu'il est plus court que les autres mais il clôture la fin de cette partie de l'histoire. J'espère que ça vous a plut. A très bientôt

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