L'inconnue de Trafalgar Law.

Chapitre 2 : L'inconnue qui ne l'est en fait pas.

6271 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 4 ans


      


  ~Liv~ 

 

J'ouvre lentement les yeux et la première chose que je vois c'est sa nuque et ses cheveux noirs, il est toujours là, Trafalgar Law, le chirurgien de la mort, prime de soixante-dix millions de berry. Je soupire en m'approchant un peu plus près de lui pour respirer son odeur. Il sent comme un bon thé, un mélange d'herbes médicinales et d'épices chaudes. Je me remémore la soirée de la veille, c'était absolument fabuleux. Je souris en posant mon nez et mes lèvres sur sa peau. Il dort encore bien. Je me demande si je pourrais lui tirer une balle dans la tête, ce serait l'occasion ou jamais. Non... je ne peux pas lui faire ça. Pas après cette nuit. 

 

Je soupire, j'aurais dû être rentrée depuis des heures, Cloé va m'assassiner, mais j'ai des choses croustillantes à lui raconter. Elle finira par me pardonner, et puis elle a l'habitude maintenant. Ça fait des années qu'elle prend ma place régulièrement pour que je puisse faire ma vie tranquillement. Je me demande bien quelle heure il peut être ? 

 

Il bouge et grogne dans son sommeil, collant son dos à mon ventre. C'est tout doux, tout chaud, tout tendre. Je ne peux pas m'empêcher de glisser les doigts le long de ses hanches fines et de lui donner quelques baisers légers dans le cou, il soupire d'aise. Il est en train d'émerger doucement. Je passe ma main sur les muscles de son torse, dieu qu'il est appétissant. Qui aurait pu penser qu'il puisse être si fougueux et sensuel, qu'il serait le genre de type à tripoter une fille inconnue dans le noir d'une boîte de nuit et à la suivre dans un hôtel pour une partie de jambes en l'air.

 

Hier soir j'ai vraiment vécu une, si ce n'est pas la, plus belle expérience sexuelle de ma vie. Tout était parfait, il sait y faire, il a su trouver toutes mes petites zones secrètes et en jouer, et pour couronner le tout c'est un dominant, c'est exactement ce que je recherche. Ça faisait des mois que je n'avais pas relâché la pression comme ça. 

 

Comment je vais pouvoir m'envoyer en l'air avec un autre homme après lui. Je l'embrasse plus franchement et le mordille un peu. Malheureusement je n'ai pas le temps de m'occuper de lui, je suis sûrement déjà très très en retard sur mon planning que je ne connais même pas. Je me redresse et m'étire longuement. 

 

De toute façon c'est mieux que je ne le revoie pas. C'est un pirate après tout, s'il venait à apprendre que je suis chasseuse de prime il me tuerait sur le champ. Ce que ça peut m'exciter quand j'ai peur. Reprends-toi Liv. Je me penche et lui secoue l'épaule.

- Law, il faut qu'on se lève, nous allons devoir rendre la chambre dans peu de temps. 

Il se tourne sous la couverture pour me regarder. Il m'attrape et m'attire contre lui pour m'embrasser goulûment. Et bien il est toujours d'attaque mais on n’a vraiment pas le temps pour ça, enfin moi je ne l'ai pas. Je le repousse doucement alors qu'il commençait à m'embrasser dans le cou. Une expression étrange est apparue sur son visage fin, comme s'il était un peu triste mais résolu.

 

- Ouais, mon équipage doit m'attendre quelque part, il faut que j'aille les retrouver aussi de toute façon. 

- Est-ce que tu sais où vous irez après ? 

- Non pas vraiment.

 

Il ne me dira rien de plus. Il était plus ouvert hier soir. Je me lève et vais récupérer quelques affaires dans mon sac, je dois chercher entre les différents morceaux de mon arme, je suis sniper mon truc c'est de viser de très très très loin sans me mouiller. Ma culotte s'est enroulée autour de la crosse de mon fusil. Je démêle le tout et enfile mes sous-vêtements et d'épais collant noirs. Je récupère ma robe près de la table de la cuisine et je l'enfile en vitesse. Mon Escargot-phone se met à sonner. Je n’ai pas envie de parler à qui que ce soit. Je sais très bien qui est au bout du fil en plus. 

 

- Tu devrais décrocher, c'est peut-être important. Et en plus ça m'agace.

C'est sûrement Cloé, elle va tellement m'engueuler. Je me dirige vers l'entrée. Je récupère mon manteau sur le sol et sors l'animal de ma poche, je décroche. 

- Oui... 

- PUTAIN LIV T'ES OÙ ENCORE !? TU DEVRAIS ÊTRE RENTRÉE DEPUIS DES HEURES !

- Vraiment désolée Cloé... j'ai pas vu le temps passer. 

- C'est toujours pareil avec toi, merde ! T’en fais vraiment qu'à ta tête. Quand est-ce que tu reviens ? Je te couvre encore un peu mais ils vont vraiment finir par se poser des questions. 

 

Je sens qu'il s'approche de moi par derrière. Il dégage les cheveux de ma nuque et l'embrasse sensuellement. 

Je suis emportée par les sensations et ne réponds pas tout de suite. Qu'est-ce qui lui prend tout à coup ? Il avait l'air plutôt fermé il y a une minute. 

- Liv tu m'écoutes ? Réponds, tu rentres quand ? 

J'essaie de me contenir, il se colle dans mon dos et dépose plusieurs baisers dans mon cou en me saisissant la mâchoire. 

- Je fais au plus vite, promis. 

Je suis tellement distraite par les mains de Law sur moi que je soupire de contentement. 

- Qu'est-ce que tu fous ? T'es pas toute seule ? J'entends du bruit. 

 

Il glisse une main sur mon ventre et colle son bassin contre mes fesses. 

 

- N... non, effectivement je ne suis pas seule. Je te promets que je fais au plus vite. À tout à l'heure. 

Je raccroche et me retourne vers lui pour l'embrasser à pleine bouche. Il me rend mon baiser. Il me bloque contre le buffet de l'entrée et vient me susurrer à l'oreille. 

- Dis-moi... tu es une grande fille Liv-ya, non ?

- Oui pourquoi ? 

- Et bien les grandes filles n’ont pas besoin de dire où elle se trouvent d'habitude. 

Il m'embrasse la joue. 

- Malheureusement j'ai quelques obligations qui font qu'il y a toujours quelqu'un qui me cherche. 

- Pareil pour moi... il murmure.

Je ris un peu crispée en comprenant qu'il parle de la marine et des chasseurs de prime dont je fais partie. 

- Tu devrais t'habiller Law.

- Tu devrais te déshabiller Liv-ya... 

- Law...

- Liv-ya... 

Je me mords la lèvre inférieure, j'aime sa façon de dire mon prénom. Je me sens toute chamboulée. Il est si beau même de près comme ça. Ses tatouages sont superbes et lui donnent un petit côté mauvais garçon. J'ai terriblement envie de le toucher, qu'il me prenne sur le buffet mais je ne peux vraiment pas me permettre de rester plus longtemps. Je l’entends qui soupire et sens son souffle chaud sur ma peau. 

- J'ai compris... il me libère de son étreinte à contre-cœur j'ai l'impression. Je passe par la cuisine et ramasse sa chemise et la lui apporte. 

Mon escargot-phone se remet à sonner.

- Bon sang, je lui ai bien dit que je faisais au plus vite !

- Elle s'attendait à ce que tu puisses être là en seulement deux minutes ?

Il me fixe en haussant un sourcil. Je ne sais pas quoi lui répondre, elle pense juste que je vais utiliser mon fruit du démon…

- Elle a sûrement oublié de me dire quelque chose. 

Je me précipite sur mon escargot-phone qui ne cesse de sonner, je décroche violemment. 

- Je t'ai dit que j'arrivais Cloé, pas la peine de me harceler ! 

- C'est pas Cloé... bref, j'ai des clients pour toi.

- Ha ! Bonjour Loyd, je pense pouvoir m'en occuper, mais là tout de suite je n’ai pas trop le temps, je te rappelle pour prendre les infos. 

- D’accord, à tout à l'heure. 

Je raccroche. 

- Décidément ils ont tous décidé de m'emmerder ce matin. 

L’ambiance est vraiment bizarre tout à coup, c'est devenu pesant entre nous. Pourquoi je me sens si gênée ? C'est parce qu'on va devoir se dire au revoir et qu'on ne sait pas comment s'y prendre. Mais pourquoi ? Nous sommes tous les deux habillés, prêts à partir. 

 

Je pose la main sur la poignée et ouvre la porte. Nous sortons, c'est tellement étrange comme sensation. J'ai l'impression que je passe à côté de quelque chose. C'est la première fois que je me sens aussi embarrassée au moment de quitter un amant, un amant que je n'ai absolument pas envie de quitter au passage. Nous montons dans l'ascenseur. Je me remémore la scène de la veille, quand j'étais collée à son corps et à sa bouche, ici même. Aujourd'hui on est chacun à une extrémité, on ne se regarde même pas. Il a l'air serein de son côté, nonchalant et décontracté. Le silence est si dense que je pourrais le toucher du bout des doigts. Les portes s'ouvrent et nous arrivons dans le grand hall. Il y a beaucoup de clients. Nous zigzaguons entre les gens et atteignons la grande porte tournante en verre. Nous nous y engouffrons et d'un seul coup nous voilà dehors dans le froid glacial. Il descend les marches, son nodashi sur l'épaule, il s'apprête à partir sans se retourner, sans un mot, sans un geste. Mon cœur fait un bond dans sa direction. Je ne peux pas le laisser partir comme ça. 

- Law attends ! Je me précipite et lui attrape la main. 

Il se retourne pour me regarder de haut. 

- Je suis contente d'avoir passé ces instants avec toi, Je me mords l'intérieur de la joue, peut-être qu'on se reverra...

Il relève la tête et regarde par-dessus moi. 

- Ouais c'était sympa... et j'en doute. 

 

Sympa ? C'était... sympa ? Mais qu'est-ce qui lui prend ? Hier soir il voulait me connaître et maintenant il joue l'indifférent ! Mais quel connard. Je me renfrogne. 

- Salut. 

- Oui c'est ça, adieu et bon vent ! Je tourne les talons et m'en vais à toutes jambes, furieuse. Je fais le tour du pâté de maison et reviens vers l'hôtel. Je vais me servir d'une porte là-bas pour rejoindre Cloé. Je repasse devant l'accueil, il y a tellement de monde que personne ne me remarque. Je prends mon escargot-phone et je l'appelle. Elle décroche dans la seconde. 

- Tu peux déverrouiller la porte, je vais passer. 

- D'accord. 

 

J'ouvre la porte et effectue le passage. Mon corps me picote c'est toujours comme ça, c'est comme passer dans un petit champ de force. Au début je trouvais ça vraiment désagréable mais maintenant j'ai l'habitude. Je ressors dans un nouveau décor. La chambre est plutôt petite par rapport à celle que je viens de quitter, celle-ci est surchargée et ostentatoire. Des moulures, des dorures, des tableaux et des rideaux de velours sombre aux fenêtres. C'est presque étouffant. 

Je me prends une méga gifle. 

- Franchement Liv, il faut vraiment que ça s'arrête tes vagabondages. 

La vache elle ne m’a pas raté, pourquoi faut toujours qu'elle me tape.

- Tu sais comme moi que c'est pas possible et je ne vagabonde pas, je chasse. 

- Ce que je sais c'est qu'hier soir tu chassais pas. 

- Si... d'une certaine façon... 

- Mouais... tu as trouvé ton bonheur au moins. 

Je lui souris avec éloquence. 

- Il était parfait... 

Je baisse les yeux un peu triste. 

- Malheureusement on n’a pas le temps pour les potins, habille-toi tu as du taf. Tu dois aller prendre ton cours de chant pour les ajustements, ensuite tu as une séance photo avec Helmute Bergstein pour un magazine, une interview dans la foulée, puis on se dirigera tranquillement vers la salle du concert, préparation, répétions, représentation, ovation et dodo. Ça te va ? 

- C'est parfait, il faut que j'appelle Loyd, il a quelqu'un pour moi. Je peux prendre cinq minutes pour ça ?

- Oui vas-y mais traîne pas trop. 

 

Je m'éloigne de quelques pas, je compose le numéro et je laisse sonner, il décroche.

- C'est Liv. 

- Tu as fait vite. 

- Oui, bon accouche, qui as-tu dégoté ? 

- Il y en a plusieurs, déjà on a repéré le Polar Tang près d'une côte, Trafalgar Law et son équipage ne doivent pas être bien loin. 

Je me crispe sur le combiné. Hors de question que je chasse Law, ni lui ni son équipage. 

- Non, je les sens pas eux. 

- Comment ça ? Tu es sûrement la personne la mieux placée pour les avoir. 

- Non, je peux les descendre qu'un par un, une fois que j'aurai tiré une balle ils sauront exactement où je suis. Law aura aucun mal à me trouver et à me tailler en morceau.

- Suffit de le tuer en premier... 

- J'ai dit non, en plus sa prime est de soixante-dix millions de berry, j'aimerais attendre encore un peu qu'elle augmente jusque cent millions. Tu as quelqu'un d'autre ? 

- Ouais, un certain Edmond l'Idiot vient d'arriver en ville avec son équipage, cinquante millions de berry. Il devrait rester là deux ou trois jours, tu auras tout ton temps pour t'en occuper. À moins que celui-là aussi tu veuilles le laisser devenir plus fort... 

Ce qu'il peut m'agacer. 

- Alors je sais bien que Trafalgar Law ferait joli sur ton CV Loydounet mais c'est pas encore le moment pour lui. C'est pas la première fois que j'attends pour descendre un gus, tu t'en es jamais plaint et puis si ça ne te convient pas tu peux toujours t'en occuper toi-même et te faire trucider. Je te rappelle que sans moi tu ne serais pas là ou tu en es aujourd'hui. J'ai toujours pris les bonnes décisions. 

- C'est bon j'ai compris. 

- Bref je m'occupe de cet Idiot d'ici après-demain. Tu sais où il séjourne ?

- À l'hôtel Passionata. 

- Quel mauvais goût. 

- On n’est pas tous comme toi Liv. Tu y es déjà allée ?

- Oui, tu devrais le savoir... on a déjà récupéré plusieurs primes dans cet hôtel la dernière fois qu'on est venus sur cette île. 

- Ok bon je te laisse gérer ça, appelle-moi quand je dois me rendre sur place. 

- Pas de problème on fait comme d'habitude. 

Je raccroche, ça fait longtemps qu'on a cette petite combine avec Loyd, je descends les types, il les récupère, les livre à la Marine, prend la prime puis me la donne. Il est entré dans la marine il y a des années, mais ce n’est pas un courageux, lui ce qu'il veut c'est monter en grade et vivre sans trop se mouiller. Il fait de la gonflette pour en imposer mais ça s'arrête là. Celle qui prend les risques c'est moi, et j'adore ça. Grâce à ce petit tour de passe-passe je peux être chasseuse de prime et gérer ma carrière d'idole, pour couronner le tout mon fruit du démon me permet de gagner un temps considérable et surtout de ne jamais être soupçonnée de rien. Loyd n'est pas au courant pour le fruit d'ailleurs. 

 

- Tu lui as menti ! La voix de Cloé m'arrache à mes pensées. 

- Tu as fait ta tête de quand tu mens ! Pourquoi tu veux pas descendre Trafalgar Law, le chirurgien de la mort, c'est un challenge à ta hauteur, ça devrait exciter la junkie de l'adrénaline que tu es.

Elle a raison, s'il m'avait appelé hier j'aurais accepté sans la moindre hésitation. Mais aujourd'hui je ne peux plus envisager l'idée de le tuer. 

- Hors de question que je prive le monde d'un gars aussi doué de sa langue et de ses doigts. Ce serait un crime contre la féminité. 

Je la fixe avec un petit regard entendu. 

Son visage s'illumine. 

- C'était lui ta conquête de la nuit dernière. Liv ! Tu as couché avec Trafalgar Law !? 

- On s'est quitté il y a dix minutes. 

- Olalala, s'il avait découvert qui tu es ?! T'es complètement folle ma pauvre fille. Il faut toujours que tu te mettes en danger. 

- C'est plus fort que moi. 

- Mais il ne t’a pas reconnue non plus ? 

- Je ne pense pas qu'il soit le genre d'homme à écouter ma musique ou à lire les magazines people...

- Non, tu as raison. Allez, bouge ton beau derrière de starlette tu as un cours de chant à prendre. 

 

La journée se déroule sans accroc, je chante, je pose, je réponds à des questions. Arrive le moment de rejoindre la salle de concert. Je mets une casquette, un long manteau et des lunettes noires puis je sors de l'hôtel entourée de mes quatre malabars préférés. Jean, Eddy, Chris et Bob. Ils sont frères et un peu bêtes mais tellement gentils. 

- On y va Liv. Eddy pose une de ses immenses mains dans mon dos, nous avançons vers le véhicule, il y a beaucoup de monde. Les flashs d'escargot-photo me crépitent dans les yeux, les gens crient. 

- LIV !!! LIV-SAMA !! 

- UN AUTOGRAPHE LIV SAMA ! 

Malheureusement je n'ai pas le temps pour ça alors je trace ma route. Eddy m'ouvre la portière et me voilà en tout sécurité. Je soupir. Cloé prend place à côté de moi. 

Cloé c'est ma plus ancienne amie, c'est comme ma sœur, pareil pour les quatre grands machins. On se regarde tous et on rit. 

- Franchement Liv, on savait que ton talent finirait par être reconnu. On est vraiment super fiers de toi ! 

- Merci Chris.

 

 

                 ~Law~ 

 

Désolé Liv, mais j'ai autre chose à faire de ma vie que de badiner avec toi. Même si tu es vraiment... vraiment intéressante.

En plus je sens que tu me caches quelque chose de capital, je ne suis pas stupide. Tu n'as absolument pas l'attitude d‘une personne lambda, tu as le corps de quelqu'un de très entraîné. J'ai trop de choses en tête et il n'y a pas de place pour toi. 

 

Néanmoins je serais vraiment content si le destin me permettait de la revoir. Elle est tout ce que j'aime, une rencontre comme je n'en ferais sûrement plus. Mais tant que je n'aurai pas terminé ce que j'ai entrepris de faire, il n'y aura pas de place pour ça. Je marche dans le froid, mes joues, mes lèvres et mes mains se glacent. J'ai hâte de retourner au sous-marin. J'ai beaucoup de travail et de paperasse à gérer, des infos à analyser.  

C'est fou, je sens encore son parfum sur moi. J'ai des flashs de ses yeux bleus, des crispations dans tout le corps quand je repense à ce que nous avons fait, à ce que j'ai fait, mes mains qui l'agrippent et sa voix. Bon sang sa voix qui me remplit encore les oreilles. Je n'avais jamais rencontré de femme qui gémisse et crie de façon si mélodieuse. Ça me fait rire. Liv, je n'ai pas menti, j'ai vraiment envie de te connaître mais pas maintenant alors que je ne sais pas ce qui m'attend, je serai peut-être mort bientôt. Je joue à un jeu dangereux avec des gens qui le sont plus encore. 

 

Je m'éloigne de la ville et commence à emprunter des chemins de terre au milieu de la végétation. Quelques minutes plus tard je débouche sur une plage. Une partie de mon équipage est là autour d'un feu de camp. Je suis vraiment heureux de les voir. 

- CAPITAINE !! 

- Salut Bepo. 

Évidemment il se jette sur moi et me prend dans ses grandes pattes d'ours polaire. Il frotte son visage contre le mien. 

- Raaaah Bepo lâche-moi !  

Il se recule soudainement, c'est étrange d'habitude j'ai beau protester ça ne sert à rien. Pourquoi il me regarde avec cette tête, on dirait qu'il est constipé. 

- Tu vas bien Bepo ? T'as une sale tronche. 

- Il y a une odeur sur toi, celle de quelqu'un qu'on connaît pas. Tu en es tout barbouillé. 

Maudit odorat !

- J'ai rencontré tout un tas de gens...

- Qu'est-ce que tu foutais ? Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Shachi qui me regarde avec avidité. 

- Il était avec une fille, Shachi. 

S'il te plaît Pinguin ne dis plus rien. 

- Une fille ?!! Elle était jolie ? 

- Ça ne te regarde pas Shachi ! Je proteste.

- Ça veut dire que tu étais bien avec une jolie zouz ! 

- Je disais donc, pour sentir à ce point son odeur tu as dû te rouler dans ses affaires. Ajoute Bepo en me fixant intensément. 

- Il lui a surtout roulé dessus. 

- SHACHI ! 

- Pardon capitaine, mais c'est toujours comme ça avec toi. Tu viens avec nous à contre-cœur et c'est toi qui repars avec une jolie nénette au bras. 

- C'est parce qu'il est irrésistible notre capitaine. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que la demoiselle devait pas être mal non plus pour émouvoir ce jeune homme-là. 

Pinguin me plante le doigt sur le torse au niveau du cœur. 

- Alors tu veux bien nous raconter un peu !? Shachi m'a attrapé les mains et me regarde suppliant. 

- Certainement pas ! Ça vous regarde pas ! 

Je m'énerve et je sens que le rouge me monte au visage. 

- Vu sa tête elle devait être sacrément canon. Pinguin ricane. 

- Vous parlez de la fille avec qui le capitaine est parti hier soir ? 

Pourquoi il s'incruste lui ! 

- Quoi ?! Tu l'as vue !?? 

Mes deux amis répondent d'une même voix. Orca m'a vu partir avec Liv !? 

- Ouais j'étais bien bourré mais je l'ai vue et elle était super sexy ! Grande, blonde, des roploplos comme ça et un cul comme ça ! 

 

Il joignait les gestes à la parole, il devait effectivement être vraiment alcoolisé, Liv est loin d'avoir des formes aussi exagérées. Shachi et Pinguin boivent ses paroles, les yeux pleins de paillettes. 

 

- Je les ai vus s'embrasser passionnément, la température a grimpé tout à coup de plusieurs degrés, il avait les mains baladeu... 

- Ça suffit ! Les mots sont sortis tout seuls, arrête ça sinon tu seras mon prochain sujet d'expérience et prépare-toi à repartir avec moins d'organes que quand tu es arrivé... 

Je le vois qui ferme la bouche avec précipitation et s'en va à toutes jambes. 

 

- À nous tu peux bien le dire Law... elle était comment ? C'était bien ? On s'est rien mis sous la dent depuis des mois. 

- Des années tu veux dire !

- Moi j'aime que les ourses. 

Je soupire. 

- À mon goût et oui c'était bien. Ça vous va ?! 

Ils ont l'air complètement déconfits, mais je peux pas leur raconter ce que je lui ai fait... 

- Ce que tu peux être austère. Allez quoi juste une petite info, quelque chose d'un peu croustillant ! 

Je réfléchis à ce que je peux leur dévoiler pour qu'ils me lâchent. 

- Elle a payé un hôtel de luxe et a une voix magnifique. Je souris au souvenir de la grande chambre se remplissant de son timbre.  

- Tu m'étonnes qu'il ne soit pas rentré de la nuit... une chambre de luxe...tu as vraiment le cul bordé de nouilles. 

- Bon assez discuté on met les voiles ! Allez vous tous, on se bouge ! 

Les membres de mon équipage se regardent tous les uns les autres. L'un d'entre eux vient pousser Shachi dans le dos. 

- On a dit que c'était toi qui lui demanderais... 

- Vous avez décidé ça tous seuls... 

- Allez demande-lui. 

- Mais je... 

Je perds patience. 

- Me demander quoi !?

- Est-ce qu'on peut rester encore un peu ? 

- Pour quoi faire ? 

À nouveau ils se regardent tous avec un air étrange sur le visage, pensif et rêveur.

- Il y a un concert de Miss Valentine ici ce soir et nous tous bah... on aimerait vraiment aller la voir... S'il te plaît Law. 

Un concert ? Mais on est qui nous, des ados prépubères !? 

- Vous êtes sérieux les gars ?! 

- Allez Law on a la chance d'être là en même temps qu'elle ! Il sort une affiche de sa poche et me la met sous le nez. Je lis "Miss Valentine vous enchante". Tu m'étonnes vu comment elle est charpentée. 

- C'est pas l'entendre chanter qui vous intéresse... 

- Détrompe-toi ! Elle fait vraiment de la bonne musique et sa voix, il lève les yeux au ciel, transporté, après c'est vrai qu'elle est très belle, ce qui ne gâche rien.  

- Par contre vous avez tous envie d'y aller ? 

- Bah on est tous super fan. Ils avaient tous accroché un badge à leur combinaison. Après tout on peut bien rester encore un peu. Je ne sais pas du tout où aller de toute façon. 

- J'espère que vous passerez une bonne soirée. 

Je les laisse derrière moi dans l'euphorie la plus totale. Ils sautent dans tous les sens comme des gamins. Je ne l'avouerai jamais mais j'aime beaucoup les voir aussi insouciants. Parfois je m'en veux tellement de les entraîner dans mes histoires. J'essaie de faire le plus de choses seul mais parfois ce n'est pas possible.  

 

Je rentre sur le sous-marin et vais directement dans ma cabine, je me déshabille et me douche pour faire disparaître l'odeur de Liv. Sous l'eau chaude je repense à elle et à son corps, à son souffle, à ses soupirs et à sa peau. Je ne m'en remets pas. Je ferme fortement les yeux pour ne plus y voir. Au bout d'un moment je sors, m'habille et me mets à mon bureau où je commence à étudier de la paperasse et à prendre des notes. Je suis tellement concentré que je ne vois pas le temps passer, au bout d'un moment quelqu'un toque à ma porte. 

- C'est l'heure de manger Capitaine. 

- Est-ce que tu peux m'apporter quelque chose ici s'il te plaît Bepo, je voudrais terminer ça rapidement. 

- D’accord. 

Il revient quelques minutes plus tard avec un plateau sur lequel se trouve une assiette avec une salade de pâtes et un grand verre d'eau. Mais aussi un CD.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? 

- Un single de Miss Valentine, c'est Pinguin qui m'a dit de te le donner pour que tu puisses écouter un peu. 

 

Il s'en va me laissant seul. Je mange tout en continuant mon travail. Mon regard se perd sur le petit carton contenant le CD. Comment se fait-il alors qu'ils sont si fans de cette nana que je n'en ai jamais entendu parler ? C'est vrai que je sors rarement la tête du guidon. Je prends le CD, me lève et entreprends de le mettre dans le lecteur. J'appuie sur play et la musique commence. C'est remuant et pas désagréable, je me surprends à taper du pied. La voix de la chanteuse retentit, effectivement elle n'a pas que son physique avantageux pour elle. En écoutant attentivement je me dis qu'en fait je l'ai déjà entendue quelque part. En même temps si mes camarades l’adorent tant ce ne serait pas étonnant. Elle chante une chanson qui parle de deux personnes qui s'aiment mais doivent se séparer pour réaliser leurs rêves. J'aime bien. La musique s'arrête. Je retourne à mes papiers. Plusieurs heures plus tard Shachi passe la tête par ma porte. Je suis affalé sur mon bureau, j'ai l'impression que mon cerveau va me couler par les oreilles. 

- Capitaine on va partir pour le concert... 

Il me dit ça mais pourtant il reste là. 

- Tu voulais autre chose Shachi ?

- En fait on se demandait si tu voulais venir avec nous. 

Il voulait me faire sortir encore ! Je regarde mes papiers et ressens une immense lassitude. Après tout, j'ai bien aimé la chanson que j'ai entendue donc pourquoi ne pas aller y voir d'un peu plus près. 

- J'arrive dans cinq minutes, je range ça et on bouge. 

Comme promis cinq minutes plus tard on est tous en route. Ils se sont tous mis sur leur trente-et-un. Je regarde à nouveau l'affiche que Pinguin m'a donné. 

 

- Ce qu'elle peut être maquillée, on dirait un bateau volé... Par contre elle a de sacrés yeux... encore une fois j'ai l'impression de les avoir déjà vus, ce bleu profond comme les abysses. J'ai un flash du regard de Liv sous moi la nuit dernière. Mon corps se contracte. 

- Oui c'est un peu sa marque de fabrique. Elle a toujours des maquillages complètement fous sur ses pochettes et ses affiches. Mais en concert tu verras c'est beaucoup plus soft. Elle a expliqué dans une interview qu'elle ne supportait pas être trop maquillée sur scène parce que comme elle sue beaucoup ça lui dégoulinait partout. En même temps faut dire qu'elle se dépense vraiment. Et oui, elle a des yeux splendides. 

Au bout d'un moment on arrive devant un grand bâtiment. Il y a déjà pas mal de monde devant la porte. 

- J'espère qu'on aura de bonnes places ! 

 

~LIV~ 

 

Je prends une grande inspiration, d'ici trente minutes je serai sur scène. C'est une petite salle mais elle sera complètement pleine. Cloé me dit que c'est déjà noir de monde. J'ai enfilé ma tenue de scène, une combinaison en velours bleu nuit moulante et des cuissardes de la même matière et de la même couleur. J'ajoute par-dessus une jupe en voile transparent qui se ferme avec un ruban. Mon maquillage est nickel, yeux de chat à l'eye-liner et bouche rouge parfaite. Mes cheveux blonds sont tressés sur le côté. Je commence à échauffer ma voix. 

- Liiiiiiiiiv maaaaa chééééériiiiie ! 

Je me retourne et reconnais intensément la voix de mon manager Dominique Démoniaque, l'Okama. Il fait vraiment froid dans le dos parfois. Il a soixante-neuf ans, selon lui c'est l'âge idéal. Il m'attrape par les épaules, me soulève et me fait tournoyer. 

- Tu es tellement sublime ! La quintessence de la jeunesse ! J'espère que tu es en forme parce qu'il y a vachement de monde. 

Je gesticule en lui demandant de me poser par terre.

- Excuse-moi je dois faire mes gammes et descendre au sous-sol pour mon entrée.

Je marche dans les couloirs, tout le monde me parle, tout le monde me touche. On m'encourage, me souhaite bonne chance. Je continue à chauffer ma voix. Ça commence à couler comme de l'eau. Je me remémore l'ordre dans lequel les chansons vont arriver. Un technicien me prend le bras et m'aide à monter dans la cabine qui arrivera sur scène. La musique d'introduction résonne au-dessus de ma tête, la cabine monte, je me mets en position. Ça va très lentement histoire de faire languir le public. 

 

~Law~ 

 

La tension dans la salle est complètement survoltée, il y a tellement de gens qui crient que je ne distingue pas ce qu'ils disent. On a réussi à se retrouver tout devant grâce à Bepo, il a fait peur à tout le monde sans le faire exprès, comme souvent. 

- Liiiiiiiiiv-sama !! Quelqu'un crie derrière moi. Soudain je me rends compte que tout le monde est en train de crier " Liv".

Je me penche sur Shachi et lui demande à l'oreille 

- Ta miss Valentine là, son prénom c'est Liv ? 

Il se retourne et hoche la tête. Je suis complètement pétrifié. Ça ne peut pas être une coïncidence. Liv c'est toi ? Une cabine remonte du sol de la scène, de la fumée bleutée en sort puis elle en sort à son tour. Ça ne fait aucun doute c'est bien elle. Liv... tu m'étonnes qu'elle ait le corps de quelqu'un d'entraîné, c'est une idole, une athlète ! Mais qu'est-ce qu'elle faisait dans cette boîte de nuit crasseuse hier soir ? La musique explose dans mes oreilles, elle se met à chanter et sa voix me percute comme un coup de poing dans l'estomac. Je l’entends encore gémir avec cette voix. Je suis complètement abasourdi. Je la fixe sans pouvoir y croire. Elle regarde au loin, elle a une voix puissante, un sacré coffre. Elle marche, danse, saute. La chanson se termine. Elle sourit magnifiquement. 

- BONSOIR À TOUS !! ICI LIV VALENTINE POUR VOUS FAIRE DANSER UNE PARTIE DE LA NUIT !

Le publique réagit au quart de tour et hurle sa joie en réponse. Elle est adulée de toute cette foule en délire. À côté de moi mes compagnons sont déchaînés, ils sautent et dansent. Ils crient son nom. 

- Liv-sama tu es la meilleure !! Elle balaye la foule du regard et tombe sur notre petit groupe de pirate. Elle va me voir, nos regards vont se croiser, qu'est-ce que je dois faire ? Ça y est, elle m'a vu. Une lueur apparaît dans ses yeux bleus et disparaît tout aussi vite, presque imperceptible. Elle se remet à chanter. 

La soirée avance et plus la nuit tombe dehors plus les chansons qu'elle chante sont osées et grivoises. J'en rougis. Elle caresse son corps et gémit dans son micro. Elle parle de se toucher la nuit quand son amant lui manque, de faire l'amour dans des recoins. De s'embrasser partout et de s'aimer à en devenir fou. J'en tremble, ce qu'elle peut me faire de l'effet quand elle bouge son corps comme ça. Depuis le début je ne bouge pas, je n'ai pas ouvert la bouche, j’ai les mains crispées sur mon pantalon, le corps bouillant. De temps en temps elle me jette un regard et ses yeux sont pleins d'étoiles, elle me fait même un clin d'œil qui me fait remonter des frissons du sacrum jusque à la nuque. Le concert prend fin et je suis complètement lessivé d'elle. Son charisme m'a complètement anéanti. Dehors mes compagnons s'inquiètent. 

- Ça va pas Traf t'es tout pâlot ? Je sens la main de Pinguin sur mon épaule. Je suis encore tout tremblant. 

- C'est rien c'est juste le choc thermique entre dedans et dehors qui m'a un peu frappé. 

J'ai fait l'amour avec cette fille, je l'ai traité en soumise ! Elle ?! 

 

" Liv, je savais que tu me cachais quelque chose, maintenant c'est sûr. Les probabilités pour que nous nous revoyons sont proches de zéro. J'aurais voulu te dire que je t'ai adoré le temps d'une nuit" 

 

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Yo, j'espère que ce chapitre 2 vous a plus. Je pense mettre un chapitre ici toute les deux semaines à peu près. Kiss


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