Chat alors...

Chapitre 6 : Douloureux passé

5114 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/04/2021 11:33

Salutations cher(ère) lecteurs(rices) je vous reviens avec le chapitre six ! Munissez-vous d'une boisson chaude, d'un plaid et d'un chat si vous en avez et partez à la découverte du passé de Minu. Bonne lecture !



L'équipage était réuni dans la cuisine autour d'une tasse de thé ou de café. Chopper terminait de raconter ce qui venait de se passer. Le silence était lourd, personne ne se décidant à prendre la parole.

- Qu'est-ce que ça veut dire Chopper ? Demanda alors Luffy.

Le renne s'assit et croisa les bras devant lui.

- D'après vous, comment sont effectuées les recherches scientifiques concernant les fruits du démon ?

L'équipage l'écoutait attentivement.

- Pour étudier quelque chose il faut avoir ce quelque chose sous la main. Les détenteurs de fruit du démon sont rares, et n'acceptent pas de se soumettre aux tests. Minu a mangé son fruit du démon toute jeune il me semble. Elle a dû tomber entre les mains de chercheurs. Je m’étais un peu renseigné sur le sujet à une époque. Trouver un individu qui peut être soumis à la recherche est extrêmement compliqué. Le granit marin annulant les pouvoirs des possesseurs il faut donc les étudier sans. Autant vous dire qu'aucune étude n'a pu être menée sur les Logias, on ne sait pratiquement rien les concernant. Pour les Parametia cela dépend du pouvoir. Quant aux Zoans... ce sont les plus touchés par la recherche, leur corps est toujours physique et ils n'ont pas, pour la plupart, de capacités autres que celle de se transformer. Minu était un individu de recherche idéal. Une enfant qui se transforme en une créature de petite taille, une aubaine... quelle bande d'enfoirés... Les traces dans son dos sont des cicatrices dûes à des ponctions lombaires, sûrement effectuées dans le but de découvrir des choses dans son liquide Céphalo-rachidien et de mener des expériences. Cette intervention est extrêmement douloureuse. Je n'ose même pas imaginer tout ce qu'elle a pu endurer.

Le silence retomba.

- Si c'est vrai tous ses cauchemars s'expliquent, dit Nami horrifiée.

- Elle ne dort pratiquement jamais sous sa forme humaine, fit remarquer Robin.

- Elle se transforme pour oublier, lâcha finalement Chopper, souvenez-vous : "c'est comme ça qu'elle gère ses émotions". Je comprends comment elle a pu désirer être capable de se fondre à la perfection dans la peau de sa forme animale si elle a vraiment vécu dans un labo comme je le soupçonne. Elle s'oublie quand elle se transforme, Katrina nous l'a dit.

- Elle vit complètement dans le présent et répond à des besoins immédiats, dit Zoro repensant à la conversation qu'ils avaient eue à la vigie il y a des semaines de ça.

- Oui c'est ce que font les animaux, répondit Chopper.

- Qui aurait pu imaginer ça, elle a toujours l'air si joyeuse et lumineuse, déclara Sanji.

Zoro se retira en lui-même.

"Trouve ta joie, sinon tu te perdras dans le noir. Trouve une lumière dans l'obscurité, quelque chose qui saura toujours te ramener dans la joie."

Il serra les dents, quel courage fallait-il pour se relever et être heureux après ça !

- Qu'est-ce qu'on peut faire pour l'aider ? Demanda Franky.

- Rien de plus que ce que nous faisons déjà, être là pour elle et l'écouter si un jour elle se décide à nous parler de son passé. Mais une chose est sûre cependant, elle n'oubliera jamais.

Luffy était si bouillant de rage qu'il dût sortir pour hurler un bon coup. Il alla ensuite rendre visite à Minu. Il s'assit près d'elle, serrant sa main dans les siennes la mâchoire crispée par la colère.

- Minu... reviens-nous, nous on te protègera toujours on ne laissera plus jamais qui que ce soit te faire du mal !


L'ambiance sur le bateau resta maussade le jour suivant. Même le capitaine ne parvenait pas à faire sourire ses compagnons.

Minu se réveilla un matin, son corps lui faisait mal, vraiment mal mais c'était supportable. Elle déglutit avec difficulté et tourna la tête, Zoro était là, assoupi. Elle baissa les yeux, il lui tenait la main. Elle serra les doigts, il eut un sursaut en sentant la pression.

- Minu ?

Elle hocha la tête en essayant de sourire.

- Coucou toi, dit-elle la voix cassée.

Il se leva brusquement manquant de renverser sa chaise, se pencha au-dessus d'elle attrapant son visage dans ses grandes mains et planta son regard dans le sien. Il voulait la toucher pour être sûr qu'elle était bien là.

La demoiselle se crispa, elle n'avait pas l'habitude qu'il soit si franc dans son attitude.

Zoro la lâcha, surpris par son propre élan. Il se retourna et lui servit un verre d'eau le temps de reprendre contenance.

- Tiens, lui dit-il lui caressant doucement le derrière d'une oreille. C'était plus fort que lui, il fallait qu'il la touche, qu'il sente la chaleur sous sa peau, qu'il sente la vie s'écouler en elle.

- J'ai vraiment eu la trouille.

Elle le regarda un moment dans l'œil, ils se perdirent un instant. Zoro retira sa main et détourna le regard.

- Je vais dire à Chopper que tu es réveillée. Il sortit.

Quelques minutes plus tard le médecin et lui étaient de nouveau près d'elle.

- Minu comment tu te sens ? Lui demanda le renne.

- J'ai vraiment mal. Lui répondit-elle.

- Oui je me doute. Mais te voir déjà réveillée c'est prodigieux.

- Les chats guérissent vite, sinon ils meurent. Répondit-elle pensive.

- Minu, tu vas devoir prendre sur toi, il va falloir que je te fasse encore plusieurs piqûres.

La demoiselle ouvrit des yeux horrifiés, se plaquant contre le mur au fond de son lit.

- C'est important, tu ne pourras pas guérir si je ne le fais pas. Elle tremblait de tout son corps, haletante.

- Minu, dit Zoro, sois pas pétocharde c'est juste une piqûre.

- Parle pour toi tu veux ! Je sais bien, c'est plus fort que moi. Rétorqua-t-elle.

- Allez viens par-là, lui dit-il l'attrapant par la taille et la faisant glisser sur le lit pour la coller tout près de lui. Il pouvait faire le tour de son corps avec un seul de ses bras, elle était tellement légère.

- Non ! Dit-elle saisissant les draps pour échapper à sa prise. Il ne céda pas se contentant de s'aider avec son autre main. La demoiselle se laissa couler comme de l'eau, rendant son corps lourd ; un vrai poids mort.

- Mais comment tu fais ça !? Ragea Zoro qui avait du mal à la soulever. Il ne trouvait pas de prise, le corps semblant lui couler entre les bras.

- Allez Minu fais un effort ! Il la prit à bras le corps la collant contre lui, puis s'assit à côté d'elle passant un bras autour de ses épaules. Minu avait l'impression qu'un étau venait de se resserrer autour d'elle. Elle fixa le bretteur, admirative, son cœur se mit à battre comme un fou.

- Allez Chopper, dit-il. Cette simple phrase lui ramena la tête sur les épaules, sa peau se couvrit instantanément d'une pellicule de sueur glacée.

Minu se crispa quand elle vit le renne sortir la seringue et la remplir. Elle croisa les jambes alors qu'une irrésistible envie d'uriner la prenait.

- Je vais me faire pipi dessus, dit-elle alors qu'elle tremblait comme une feuille. Elle voulait fuir mais le bretteur la tenait fermement, très calme.

- Ça va aller, il m'a fait des centaines de piqûres et je suis toujours là. Il rit en lui caressant machinalement l'épaule sans s'en apercevoir.

Elle tendit son bras à Chopper les larmes aux yeux, la bouche sèche et pâteuse. Il piqua. Sa respiration se bloqua d'un coup. Une fois l'injection terminée Chopper déclara :

- Voila ma petite demoiselle c'est tout...

Elle se tourna vers Zoro.

- J'ai eu peur ! Elle se jeta contre lui, frémissante. Il la laissa faire un moment avant de l'écarter doucement. Il était de moins en moins ébranlé par les étreintes intempestives de la demoiselle. C'était acté pour lui maintenant, qu'elle et lui pouvaient avoir des gestes tendres l'un envers l'autre.

- Il faut que tu te reposes maintenant, lui dit-il en lui caressant la joue. Chopper ne savait pas trop où se mettre, jamais il n'avait vu son compagnon faire preuve d'autant de gentillesse et de délicatesse.

- D'accord, dit-elle avec ce regard plein de douceur avec lequel elle le regardait souvent. Le regard qui lui faisait comme un baume apaisant sur l'âme. Un regard qu'il ne parvenait pas encore à soutenir. Il s'en alla, la laissant seule avec Chopper qui ne se remettait pas du regard que Zoro avait posé sur Minu, un regard plein de tendresse. Le silence tomba entre les deux.

- Chopper tu peux venir par-là s'il te plaît. Le renne s'approcha d'elle inquiet.

- Ça ne va pas ? Tu as mal ? Il te faut un médecin ? Ho c'est moi le médecin.

Elle rit doucement.

-Non tout va bien. Elle lui attrapa les sabots les réunissant puis elle les embrassa profondément en fermant les yeux. Chopper était un peu surpris par le geste mais se laissa faire. Portant les sabots à son front elle dit :

- Merci Chopper.


Plusieurs heures plus tard, alors que le renne passait à nouveau voir comment elle allait et lui faisait une nouvelle injection elle lui dit :

- Je n'arrive pas à me transformer.

- C'est normal, ton corps a été mis à rude épreuve, ça reviendra en temps voulu.

- Ça veut dire que je vais devoir dormir sous forme humaine, manquait plus que ça. Elle soupira.

- Je suis désolé... Dis-moi, est-ce que... Est-ce que tu as vécu en laboratoire Minu ? Lui demanda-il soudain. Elle sourit sans joie.

- Oui... répondit-elle dans un murmure puis elle plongea dans une longue réflexion.

- Tu sais quoi ? finit-elle par déclarer, Il est temps que je vous parle de tout ça. Vous devez savoir pour comprendre. Ce n'est pas juste de vous faire assister à tout ça sans vous expliquer ce qui m'arrive.

Elle se débarrassa des draps, attrapant la couverture et se la lançant sur les épaules. Elle marcha douloureusement jusque sur le pont où elle s'assit dans un rayon du soleil couchant, le dos contre le bois tiède du bateau qui la réconforta instantanément. Le ciel bleu était marbré de rose, de mauve et d'orange, les nuages semblant brûler d'un feu surnaturel. Elle laissa l'énergie du soleil se déverser dans son corps par sa peau, lui redonnant force et courage.

- Les amis, dit-elle. Il est temps que vous sachiez vraiment ce qu'il s'est passé dans ma vie.

Tous la rejoignirent pour s'asseoir près d'elle et l'écouter. Sanji lui apporta même un thé.

- Merci Sanji, lui dit-elle en souriant, une main posée sur son bras, elle reprit, je suis née ici dans le nouveau monde, sur une île où on vénère les chats. C'est mon père qui m'a élevée. Ma mère étant décédée quand j'avais deux ans. Mon passe-temps favori quand j'étais petite c'était de me perdre dans la forêt qui entourait notre maison pendant de longues heures avec les chats du village. Lors de l'une de mes escapades, ils m'ont guidée jusqu'à un temple dans lequel était gardé un fruit du démon, je l'ai mangé. C'était pas bon ! Dit-elle, rien que d'y repenser elle avait le cœur au bord des lèvres.

- Il ne s'est rien passé de particulier pendant un moment. Puis j'ai volé des fleurs dans le jardin de notre voisin pour ma maman. Il m'a découverte et m'a poursuivie, j'ai eu si peur que j'ai opéré ma première transformation en chat, elle rit, laissant robe et petite culotte derrière moi.

- Ça c'est devenu une habitude, dit Zoro dans son coin un petit sourire aux lèvres.

- J'ai fui à toutes pattes ! J'ai repris ma forme humaine quelques minutes plus tard derrière un buisson. Au début je voulais garder tout ça pour moi, je savais bien que j'avais fait une grosse bêtise. Mais le pouvoir du fruit se manifestait de façon chaotique, je n'ai pas pu cacher très longtemps ma condition à mon père. J'ai pris le plus gros savon de toute ma vie ce jour-là ! Mon derrière s'en souvient encore... À partir de là les choses ont bien changé pour moi, mon père s'est mis à m'entraîner d'arrache-pied, il ne me lâchait jamais, je devais passer mes journées à parfaire mon éducation. Il était vraiment très strict me répétant sans cesse que je devais devenir forte. Mon instinct de chat me permettait de sentir très clairement ce qu'il ressentait, il avait vraiment peur. Je n'ai compris que bien plus tard qu'il avait peur que je ne meure comme ma maman. Au bout d'un moment, me transformer en chat ou adopter ma forme hybride était devenu aussi naturel pour moi que de respirer. Il a donc décidé que nous irions plus loin et m'as appris les transformations partielles.

J'ai ainsi été rompue à certains arts martiaux, à la musique et à l'écriture comme le voulait la tradition. Elle regarda Zoro qui la fixait avec intérêt.

- Un jour l'île a été attaquée et brûlée par des pirates. Mon père a été tué durant le raid. J'avais douze ans. Je n'ai jamais su ce qu'ils cherchaient, ni comment ils ont réussi à trouver l'île. Elle est inconnue de tous, très peu de personnes l'ont quittée, et encore moins y sont entré, enfin avant ce soir-là. Ils m'ont enlevée, m'étant transformée sous leurs yeux ils ont décidé de m'emmener et de me vendre plutôt que de me tuer. J'ai été jetée dans un sac et assommée, quand j'ai repris conscience j'étais dans les cales d'un bateau, un collier de granit marin autour du cou. Un laboratoire de recherche sur les fruits du démon m'a achetée à Sabaody. La cicatrice sous mon sein, c'est là que j'avais ma puce d'identification avec mon matricule et toutes les données me concernant. Puce que j'ai réussi à me faire enlever par un chirurgien que j'ai croisé lors de ma fuite.

Durant le temps que j'ai passé au labo j'ai subi un nombre incalculable d'examens. Je n'étais plus rien, personne, plus qu'un objet qu'on utilise et qu'on use, qu'on se refile de secteur en secteur.

Pendant plusieurs mois ils ont étudié les effets de l'eau et du granit marin. J'ai passé des heures submergée par l'eau. Pratiquement noyée. Ils ont ensuite étudié le mécanisme de mes transformations, pour ça j'ai eu le droit à des électrochocs, c'était... vraiment douloureux. C'est durant ces recherches-là que mes oreilles, ma queue et certaines autres caractéristiques physiques du chat se sont fixées durablement. Ils arrivaient à provoquer mes transformations via les chocs électriques et selon l'intensité ils pouvaient obtenir des variations. Je ne compte pas les prises de sang, les ponctions lombaires, et tous les prélèvements possibles et imaginables. Ils ont aussi fait des recherches plus poussées sur ma capacité à guérir rapidement. Pour que je guérisse il fallait avant tout me blesser. Je n'ai presque pas de cicatrices, c'est pour vous dire comme je me soigne bien. Ma transformation en chat m'aidait vraiment à tenir le coup et à "m'évader". La première année j'ai commencé à me fondre dans le chat toujours plus loin, toujours plus longtemps, et à rester dans sa peau même quand j'étais inconsciente. Je parvenais à garder ma forme animale pendant plusieurs jours. Évidemment ils ont étudié cela aussi.

Puis j'ai juste disjoncté. J'ai totalement perdu la tête, ils voulaient simplement me faire changer de local et je ne voulais pas. Ça a complètement dégénéré. Je ne me souviens pas de grand-chose. Quand j'ai repris conscience, j'avais tout dévasté et les quelques autres sujets d'étude comme moi avaient tous disparu. Je me suis enfuie aussi vite que j'ai pu, laissant derrière moi un tas de cendre et de gravats. Un avis de recherche à mon encontre fut placardé partout pendant un certain temps, d'une valeur de cinquante millions de berrys.

- Personne ne t'as pourchassée ? Demanda Luffy.

- Si bien entendu, mais allez retrouver un chat dans une grande ville. Je passais tout mon temps transformée pour ne pas me faire avoir. Je ne reprenais ma forme qu'une ou deux fois par semaine durant quelques heures. J'ai embarqué clandestinement sur un bateau. Arrivée sur l'île suivante j'ai pu reprendre ma forme "humaine" sans trop de souci. Je devais juste cacher ma queue et mes oreilles. Par chance la photo sur mon affiche était une image de moi sous ma forme hybride. J'ai passé deux ans à errer un peu partout puis Katrina m'a trouvée et prise avec elle. Voilà, vous savez l'essentiel.

- Ta... ta forme hybride ?! Luffy avait les yeux pleins d'étoiles, s'imaginant déjà un chat gigantesque avec des lasers dans les yeux.

- JE N'AI PAS DE LASERS DANS LES YEUX !! Elle soupira.

- De toute façon je vous conseille de ne pas trop y penser, je ne prends jamais cette forme devant personne. Elle me rappelle de trop mauvais souvenirs. 

Ce n'était pas l'entière vérité mais elle préféra ne rien dire de plus. Ils devraient se contenter de ces infos pour un moment.

- Je veux voir ta forme hybride ! Ordonna Luffy.

- Je me fiche que tu le veuilles ! Moi j'ai pas envie ! Et celui qui fera faire à un chat un truc qu'il a pas envie est pas encore né !! Sanji j'ai faim !

- C'est parce que tu as dit encornet ? demanda-t-il.

- C'est très bon les encornets...

- Minu tu as assez tiré sur la corde retourne te coucher maintenant, lui dit Chopper avec autorité.

Elle hésita un instant à désobéir mais elle avait besoin de dormir.

- Oui docteur... Dit-elle s'en allant en traînant les pieds.

Quand Minu eut disparu, tous les membres de l'équipage se regardèrent en silence.

- C'est vraiment abominable toute cette histoire, dit Nami.

- Comme je le disais on se traîne tous de sacrées casseroles, répondit Franky.

- Elle a déjà vécu une vie dans sa vie. Lâcha Brook.

Zoro avait écouté toute l'histoire avec attention. Minu devait avoir une force de caractère exceptionnelle pour s'être relevée après tout ça, il ne s'était pas non plus imaginé qu'elle avait subi un entraînement quasi militaire durant sa jeunesse, pourtant en y réfléchissant bien c'était évident elle ne bougeait pas comme quelqu'un de lambda, elle avait la grâce de ceux qui ont conscience de leur corps et qui savent l'utiliser. Il saisissait aussi beaucoup mieux son rapport à la joie et à la douceur. Son besoin de toucher, de caresser, de faire du bien autour d'elle. La plupart des gens aurait répondu à la souffrance par plus de souffrance ou la vengeance mais elle non, elle soulageait sa douleur en répandant autour d'elle une vague d'amour et de joie qui semblait n'avoir aucune limite. C'était un petit être d'exception. Il comprit alors qu'elle avait capturé quelque que chose en lui, qu'il serait condamné à la protéger de tout le mal qui pourrait lui être fait et ça le faisait sourire. Sa poitrine était comme réchauffée, il sentait qu'un sentiment enfoui depuis longtemps remuait au fond de ses tripes. Un sentiment perdu mais pas oublié, jamais on ne pourrait oublier ce sentiment-là. Il ne parvenait pas à l'identifier mais c'était là et il savait que ça ne le quitterait plus.


Après plusieurs jours elle finit par quitter l'infirmerie.

- Minu on a une surprise pour toi lui dit Franky.

- Une surprise pour moi ?

- Oui ! On s'est tous demandé comment on pouvait t'aider à te sentir mieux et en sécurité sur le bateau. On s'est rendu compte que les chats aiment bien pouvoir se cacher en hauteur quand ça ne va pas alors... il pointa du doigt vers l'un des deux mats. Le premier avait la vigie à son sommet le second une simple plateforme dans son souvenir, mais aujourd'hui il y avait une sorte de petite cabane.

- On t'a construit une chambre là-haut. Minu les regarda tous, ses yeux se remplirent de larmes de joie.

- Vous avez fait ça pour moi ?? C'est... c'est vraiment un cadeau fabuleux ! Mais les filles... elle se tourna vers elles un peu gênée.

- Tu sais, c'est pas pour les nuits que tu as passées avec nous, t'es toujours en vadrouille. Lui répondit Nami faussement en colère.

Elle sauta au cou de Franky, la joie lui étreignant le cœur. Elle le serra fort contre elle frottant son visage sur celui du cyborg qui riait en la serrant doucement contre lui. Elle lui embrassa la joue.

- J'étais pas tout seul, tout le monde m'a aidé.

- Alors tout le monde aura le droit à un câlin et un bisou. Lâchant Franky et retombant sur ses pieds elle se tourna vers les autres membres de l'équipage, Ussop était le plus près, elle lui attrapa les mains.

- Merci Ussop-sama ! Elle lui fit un clin d'œil avant de lui embrasser la joue et de le serrer contre elle.

Devant Brook elle prit un petit air mutin et lui dit :

- Allez pour cette fois je peux faire une exception. Et elle souleva sa jupe pour lui montrer ses dessous. Nami réagit au quart de tour !

- C'est pas une façon de remercier les gens ça !!

- Écoute je fais avec ce que j'ai, ricana Minu qui lui embrassa la joue, merci Nami. Brook la bouche grande ouverte et le rose aux "joues" semblait être au paradis.

Robin serra la petite femme chat dans ses bras et lui caressa le derrière des oreilles.

- Tu seras bien là-haut.

Minu se tourna vers Sanji et lui sauta au cou, il croisa les bras sous ses cuisses pour la porter, lui souriant de toutes ses dents.

- Merci à toi aussi Sanji, tes bons petits plats m'ont remise sur pied en un rien de temps ! Lui aussi eut le droit à son baiser. Le cuisinier était tout étourdi, au bord de la syncope.

- Ha..ha... de rien Minu-chwan parvint-il à dire. Elle se dégagea de l'étreinte de Sanji et se tourna vers le suivant.

- Pour me remercier tu me montres ta forme hybride, dit Luffy s'imaginant un chat qui tirait un laser par sa bouche.

- Je ne tire pas de laser par ma bouche non plus... mais enfin c'est quoi ton souci avec les lasers... bref... merci Luffy. Elle lui attrapa le visage pour lui embrasser les deux joues avant de le saisir contre elle en ronronnant.

- Haha ! Minu tu vibres ! Ça chatouille !

Elle se tourna vers Zoro, là c'était un poil plus délicat... Elle le sentait déjà tout raide d'appréhension à l'idée qu'elle s'approche de lui en public.

Elle le regarda un moment et lui dit.

- Serre les fesses tu vas recevoir un câlin, ce sera vite terminé. Tu verras j'en ai fait des centaines et je suis toujours là.

Zoro fut surpris qu'elle reprenne ses mots, ça l'amusa, il se détendit et ouvrit même les bras pour l'accueillir. Elle ne se fit pas prier pour enlacer le bretteur, elle profita de cet instant le plus possible, se gorgeant de lui et de son odeur, ne sachant pas quand une nouvelle occasion pourrait se présenter. Essayant de mettre dans ce simple geste toute la tendresse dont elle était capable, lui caressant même le bas du dos avec délicatesse. Il aimait le contact avec elle, depuis qu'il l'avait sortie de l'eau il était beaucoup moins gêné à l'idée de la toucher ou de l'être par elle. Il trouvait même ses caresses de plus en plus agréables. Elle ne pouvait pas l'embrasser, il était trop grand et il ne semblait pas décidé à se pencher pour qu'elle y parvienne.

- Si tu veux ton baiser il va falloir que tu m'aides ! 

Est-ce qu'il voulait un baiser ? Oui il le voulait ! Mais il rougit instantanément levant le visage vers le ciel. Le petit corps frêle de la demoiselle dans ses bras lui donnait l'impression d'avoir contre lui la plus petite chose qui puisse exister et aussi la plus adorable. Elle s'écarta de lui à regret, le regardant chaleureusement. Le sentiment oublié remuait de plus en plus, le poussant à agir, il lui attrapa le bras puis la saisissant par les hanches la souleva pour la mettre à sa hauteur. D'abord surprise elle lui sourit avec tant de chaleur qu'il sentit son cœur fondre comme neige au soleil, ce fut pire quand elle l'enlaça une seconde fois et qu'il se retrouva joue contre joue avec elle. Et quand elle posa ses lèvres sur sa peau il eut l'impression qu'un festival avait pris place dans sa tête. Qu'est-ce que ce devait être de se faire embrasser sur la bouche. Mais à quoi pensait-il tout à coup !? Il la relâcha sous le regard médusé de ses compagnons.

Puis elle se tourna vers Chopper et s'accroupit face à lui.

- Chopper... je n'ai rien qui pourrait te montrer à quel point je te suis reconnaissante. Sans toi je ne serais plus là aujourd'hui. Merci du fond du cœur. Elle le prit tendrement contre elle et lui embrassa le dessus de la tête.

Merci à tous, vous êtes vraiment des amis formidables ! Je vous aime si fort ! Elle pleura encore un peu, tout le monde se rapprochant d'elle pour un câlin collectif.

- Je suis avec vous en pensée, déclara Zoro tentant un repli stratégique, trop d'émotions inconnues le tourmentaient. Le bras de Luffy jaillit, l'attrapa par le col et le força à venir se joindre à l'étreinte.

- Bon je monte voir !! Cria-t-elle. Elle s'apprêtait à grimper à l'échelle. Mais d'abord, jupe dans la poche ! Elle entama son ascension. Arrivée en haut elle découvrit une sorte de petite cabane ronde, tout autour, un balcon pour prendre le soleil à toute heure de la journée. Elle entra dans sa chambre. Des fenêtres tout autour donnaient une vue magnifique sur la mer et sur le ciel. Il y avait de beaux rideaux, un grand lit moelleux, plusieurs commodes et autres malles de rangement. C'était parfait. Il lui manquait juste plein de couvertures et de coussins pour créer et vrai nid douillet. Elle se tourna, il y avait même un arbre à chat.

Franky entra.

- Le mur derrière le lit est constitué de plaques de bois que tu peux faire coulisser devant chaque fenêtre pour faire de l'ombre si tu as besoin.

- Franky c'est vraiment merveilleux...

- Merci mini-minette, c'était important pour nous de faire en sorte que tu te sentes bien chez toi. Il lui caressa doucement la tête d'un doigt.

- Allez profite bien de tes quartiers !

- J'y compte bien !

Elle passa l'heure qui suivit dans la pièce à regarder et à s'imaginer ce qu'elle allait bien pouvoir y mettre. Elle vit Zoro monter à la vigie. Sa chambre était presque à la même hauteur. Elle pourrait le voir pendant qu'il s'entraînerait. Un petit air coquin traversa ses traits, se reprenant rapidement. Elle sortit et sauta de son balcon jusqu'à une fenêtre ouverte de la vigie.

- Baaaah, débarque pas comme ça Minu ! Tu m'as fait flipper. "Bon sang ce qu'elle peut être silencieuse !!" se dit-il.

- Pardon, je suis vraiment désolée. Elle se dirigea vers lui et se pencha en avant avec respect.

- Sans toi non plus je ne serais plus là aujourd'hui Zoro. Tu m'as sauvé la vie en risquant la tienne. Elle se redressa, je ne te ferai pas subir une autre étreinte mais... Elle lui attrapa les mains et les porta à ses lèvres, les embrassant doucement l'une et l'autre, respirant lentement leur odeur en fermant les yeux, puis elle les porta à son front.

- Vraiment Zoro merci. C'était trop pour lui en une seule et même journée, surtout qu'il était extrêmement troublé par les sentiments qu'elle faisait fleurir dans son cœur et au creux de son ventre. Il récupéra vivement ses mains les ramenant contre lui, sentant une brûlure là où elle avait posé sa bouche. Ce n'était pas désagréable mais c'était si inhabituel pour lui. Il se retourna pour ne plus avoir à subir son tendre regard.

- Vraiment y a pas de quoi en faire tout un plat. On aurait tous sauté pour te sauver.

- Peut-être mais c'est toi qui l'as fait. Elle posa une main chaude et douce entre ses omoplates, elle le caressait encore ! Il tressaillit des pieds à la tête. Laissant glisser ses doigts le long de son dos jusqu'à la chute de ses reins. Son cœur battait à tout rompre, le sang pulsait à ses oreilles, et son estomac se souleva délicieusement.

C'était quoi ça ? Ce geste à l'instant et surtout c'était quoi cette réaction ? Son corps tremblait, bouillonnant de... de quoi exactement ? Il comprit d'un coup. Elle venait par cette simple caresse, d'allumer une bonne fois pour toutes le feu du désir en lui.


Fin du chapitre six.


Merci à tous ceux qui lisent régulièrement mon histoire, j'espère de tout cœur qu'elle vous plaît. N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire pour me dire ce que vous en pensez ça me ferait grandement plaisir. En attendant moi je vous dis à la prochaine !!


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