NiGHTS : Before the Dreams

Chapitre 9 : Le début du Cauchemar

1380 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/11/2020 00:02

Cassie avait fait sa mauvaise tête pendant tout le reste de la soirée. Sa mère avait essayé de se racheter mais rien à faire, elle était décidée à bouder. La petite était si rancunière qu’elle avait passé une bonne partie de la soirée à ruminer et marmonner. Elle prenait sur elle-même.


Le Soleil avait complètement disparu pour laisser place à sa chère compagne, la Lune. Le visage de Cassie était plaqué contre les carreaux glacés de sa fenêtre. Elle regardait encore et toujours ce beffroi. Elle attendait en silence. Elle espérait que la légende se réalise sous ses yeux. Elle attendait, tandis que les heures défilaient sans qu’elle ne s’en rende compte. Le tintement de la cloche la faisait revenir à la réalité. Chaque carillon lui donnait des frissons et lui faisait tourner la tête vers le ciel étoilé. Cette mélodie si grave résonnait dans sa tête alors qu’elle s’amusait à déchiffrer les constellations qui flottaient dans cette étendue d’encre bleutée. Puis elle soupirait et portait à nouveau son regard sur le sommet du monument surplombant son village.


Mais rien.


Rien ne se passait. Cassie commençait à bailler de plus en plus fréquemment, signe qu’elle devait aller dormir mais aussi qu’il était très tard.


Elle traina des pieds jusqu’à son lit et s’emmitoufla dans sa couette, avec une désagréable sensation qui pesait sur tout son être. Elle jura entendre le son d’une flûte, mais elle ne put s’y attarder car le sommeil l’assomma d’un seul coup.


Cassie se réveilla aux aurores, un peu groggy et légère. La pluie battante frappait sur sa fenêtre. Elle regarda autour d’elle : elle ne voyait pas très bien les contours de sa chambre, mais elle ne s’inquiéta pas, car après tout, elle venait d’émerger. Elle s’habilla en quelques secondes et descendit, sac à dos en main jusqu’au rez-de-chaussée.


Une première chose la perturba. Le calme. Tout était beaucoup trop calme. Pourtant sa mère était toujours la première levée. A cette heure-ci elle prenait toujours soin de préparer le petit déjeuner. Mais cette fois, pas de bouilloire qui sifflait, pas de poêle qui frétillait.


Juste un silence de mort.


« -Maman ? »


Aucune réponse. Elle regarda l’heure : 8h00.


Elle fut prise d’une courte panique.


« -Mais…ça n’était que l’aurore il y a peine cinq minutes !? »


Pas le temps pour réfléchir ! Elle se précipita dehors, oubliant son parapluie, mais elle n’en avait que faire. La pluie ne la dérangeait pas tant que ça, tant qu’il n’y avait pas d’orage.


« -Je vais encore me faire disputer par mademoiselle Jones ! »


La encore, personne dans les rues. Mais elle était trop pressée pour y réfléchir. Néanmoins elle dût s’arrêter, étant trop essoufflée dans sa course folle et surtout parce qu’elle avait manqué de glisser, le sol étant trempé.


Elle regarda autour d’elle. Il faisait un froid glacial et elle n’y voyait pas plus loin que le bout de son nez à y réfléchir. Le brouillard était trop dense. Et là encore, le néant. Pas un seul signe de population ou de circulation.


Soudain, un carillon rauque, très rauque, presque effroyable se fit entendre. Le Beffroi.


Cassie commençait à avoir la tête qui tournait. Elle ne se sentait pas bien.


Elle était…


Effrayée ?


Elle pouvait sentir les vibrations de chaque coup de cloche. Des coups longs et douloureux.


Elle ne pouvait pas rester une minute de plus ici, elle devait filer à l’école. Étrangement, elle arriva à destination plus vite que prévu. Son école était pourtant à quelques rues plus loin… ?


Décidément tout était anormal et étrange aujourd’hui.


Elle se rua dans les couloirs de l’établissement, plus terrifiants que jamais. Son malaise s’intensifiait.


Elle s’arrêta net à la porte de sa classe, haletante et trempée par la pluie. Elle toqua trois petits coups lents, mais qui résonnèrent affreusement à travers le couloir.


Elle entendit un crissement de craie strident. Puis la porte s’ouvrit pour dévoiler une salle de classe sombre.


Elle se hâta à s’asseoir à son pupitre.


« -Cassie Horeira. »


La petite poussa un cri de peur, définitivement apeurée. La voix était tordue et à la fois aigüe et résonnante.


Cassie se questionna sur ce qu’elle était en train de vivre. Était-ce un rêve ? Impossible. Les rêves qu’elle avait fait jusqu’à présent étaient toujours joyeux et colorés. Ce qui n’était pas le cas ici.


« -Mademoiselle Jones je suis désolée mais-

-SILENCE ! »


Elle ne lâcha pas sa table du regard, ses yeux commençant à être embués de larmes. Elle entendait les rires moqueurs de ses camarades. Ils résonnaient dans sa tête.


« -Tu n’es qu’une petite bonne à rien ! Une insupportable petite peste ! »


La fin de la phrase résonnait elle aussi. C’en était insupportable.


Cassie leva la tête et pâlit. Les personnes présentes dans la pièce étaient…défigurées, tordues. Elles étaient terrifiantes, cauchemardesques.


Elle se tint la tête entre ses mains :


« -Arrêtez je vous en supplie, arrêtez ! Que faut-il que je fasse pour que tout cela cesse !? »


Un silence de plomb s’installa et tous la regardèrent droit dans les yeux avec un horrible sourire qui pendait à chaque visage.


Cassie ne bougea pas. Les larmes coulaient sur ses joues. L’air se faisait de plus en plus frais, elle avait fini par croire qu’elle deviendrait un glaçon, tant elle était frigorifiée.


Soudain, elle entendit la voix de sa mère, sortie de nulle part :


« -Cassie, ma Cassie chérie, nous avons besoin de ta précieuse énergie, donne-nous tes Ideyas ! »


Elle écarquilla les yeux, ça n’était pas sa mère pour sûr. Et qu’est-ce qu’elle racontait !?


« -Mes Ideyas ? »


A ce moment, l’environnement changea du tout au tout. Ses camarades se changèrent en monstres de brumes sombres et chargèrent tout droit sur elle.


Cassie prit ses jambes à son cou et fila tout droit. Elle ne s’arrêta pas, ne sachant où aller. Mais elle était trop essoufflée et elle vu vite rattrapée par cet horrible brouillard. Les rires ne cessaient pas, ce cauchemar ne cessait pas.


Elle se recroquevilla, effondrée. Les créatures se jetèrent sur elle et elle ne put rien faire. Mais tout d’un coup, elle senti les ombres disparaître. Elle leva lentement la tête et vit un immense halo de lumière droit vers elle.


A la vue de ce dernier, elle n’hésita pas une seconde et couru vers la source. A mesure qu’elle s’imprégnait de cette lumière, elle se sentait mieux, apaisée. Elle pouvait ressentir la chaleur et la douceur que lui procurait son sauveur lumineux.


Elle fut aveuglée quelques instants, alors elle s’arrêta. La lumière se dissipa petit à petit, pour laisser place à un grand portail de fer.


Cassie regarda autour de ce qui lui faisait face. C’était une sorte de place où l’ambiance semblait calme et détendue. Elle voyait au loin une immense fontaine, suivit de quelques statues, qui lui rappelait celles qu’on pouvait voir dans ses livres d’histoire.


Elle commença à avancer lentement sur le chemin pavé, en prenant soin d’essuyer ses larmes.


Des arbres entouraient la grande place et il faisait nuit noire, un magnifique ciel étoilé. Elle avait l’impression de ne pas rêver, c’était trop réel pour que cela soit vrai…


Elle prit une grande bouffée d’air et poussa la grille de toute ses forces. Un grand grincement se fit entendre, mais au moins c’était ouvert.


A peine avait-elle traversé le portail, qu’elle entendit un hululement plus que joyeux.


« -Hou ! Ca par exemple ! Un Visiteur ! "

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