Les Tueurs de mes rêves
1
Oliver
Le sol poisseux de la chaufferie sous mes pieds nus me donnait la nausée. Je sentais presque les pores de ma peau se dilater douloureusement sous l'effet de l'atroce chaleur des lieux. Une répugnante odeur de sang séché et de viande pourrie se lovait dans mes narines, puis descendait jusqu'à mes poumons, me faisant tousser de temps en temps. Le bruit des immenses machines qui m'encerclaient faisait trembler mes tympans. J'eus même droit à quelques acouphènes au moment où j'approchai l'énorme turbine près de laquelle, un jour, j'avais croisé une petite fille au visage à moitié arraché. Elle était venue vers moi et m'avait chuchoté : "Tu ne devrais pas rester là", avant de s'évaporer sous mes yeux, telle une âme s'envolant pour le Paradis - du moins, c'est ce que j'espérais pour elle.
Je suis de retour, salopard.
Bon sang, pourquoi j'ai pas emporté une arme ?
Je balayai cette question absurde d'un affreux rire, la gorge tremblante, et eus un frisson. Si je faisais du bruit, il saurait que j'étais là.
Non, tu n'as pas à t'en inquiéter. Il le sait déjà, imbécile.
Le tout était de maîtriser le plus gros de la peur, de garder pour moi une partie de l'énergie dont Krueger se nourrissait et alimentait son monde chimérique. La plupart du temps, je n'y arrivais pas, mais si je ne conservais pas le plus petit espoir, je deviendrais dingue. Si je ne l'étais pas déjà, évidemment.
J'avançais dans le dédale de tuyaux rouillés, le souffle court, m'attendant à croiser une face brûlée, quatre griffes d'acier et un pull-over troué à chaque intersection entre deux couloirs, et évitant à tout prix de me retourner : il me semblait que surprendre ses victimes par derrière était un de ses jeux préférés.
Je marchais, je marchais, entouré de toutes ces machines sifflantes. Je marchais, la peur me tordant les tripes et la gorge, priant pour me réveiller, réveillez-moi, putain de merde, sortez-moi de ce cauchemar, réveillez-moi, Seigneur, faites que je me réveille, par pitié, réveillez-moi...
Le plan des lieux me revenait en tête. Lui au moins ne subissait jamais la moindre modification. Il était presque rassurant de pouvoir se raccrocher à quelque chose d'immuable, au milieu de toute cette folie. J'ignorais s'il s'agissait d'une volonté de Freddy comme une autre, ou bien si c'était une chose qu'il ne pouvait changer. Je penchais plutôt pour la première hypothèse : après tout, c'était lui, le maître des lieux.
Tiens, pourquoi ne varie-t-il pas les plaisirs, là aussi ? Intéressant, non ?
Non, protestai-je contre moi-même, ça ne l'est pas.
DZING !
Je ne pus réprimer un sursaut. Ce bruit... je ne le connaissais que trop bien. Il provenait certes de loin, mais cela ne changeait rien à l'affaire. La griffe qui avait glissé sur ce foutu tuyau serait bientôt sur moi, caressant ma jugulaire. Cette seule pensée suffit presque à me faire vomir.
C'est le moment que choisit un souvenir atroce pour s'imposer à moi : Krueger, enserrant le cou de ma femme entre ses doigts griffus, laissant les lames déguster sa chair, telle sa langue rouge glissant sur ses tétons dénudés. Mon dernier repas se précipita dans mon oesophage si violemment que la douleur me jeta à terre. Et, enfin, je le régurgitai.
Il était rouge sang lorsqu'il se répandit sur le sol, quelques vers blancs se tortillant entre les débris non digérés de mon steak de ce soir... Ah non, ce n'étaient que mes spaghettis. Je tâchai d'en être convaincu avant de me redresser. Sinon, j'étais bon pour que ma bile y passe aussi.
Il serait intéressant de savoir ce que tu peux y trouver, non ?
Non.
Un autre petit plaisir de ce salaud : l'écoeurant. Jouer avec les phobies de tout un chacun et, parfois, réussir à vous faire peur avec quelque chose qui ne vous aurait jamais effrayé ou dégoûté auparavant. C'était un virtuose dans l'art de la terreur, et dans celui de la torture mentale, il était encore plus doué.
Je pénétrai bientôt dans le coeur de la chaufferie. Une épaisse brume rouge orangé s'y était installée, semblant attendre patiemment les visiteurs avant de les engloutir de son étreinte sanglante. Tant pis. Désirant en finir au plus vite, je me faufilai au travers.
DZING ! DZIIIIIIIIIIIIIII...
J'écrasai mes oreilles de mes paumes, sentant le bruit résonner jusque dans mes dents. La torture recommençait.
"TRES BIEN ! hurlai-je, soudain hors de moi. Viens me chercher, sale ordure ! Je t'attends ! Viens ! VIENS !"
Le crissement sembla durer une ou deux minutes. J'avais fermé les yeux, sans trop savoir ce que j'espérais exactement. Je les rouvris dès que le bruit eut cessé, avec le stupide espoir que Freddy se fût lassé de ce foutu jeu, sauf que son regard jaunâtre fut la première chose que mes yeux purent rencontrer.
"Mais je suis là, Olly. C'était sympa à toi de m'attendre, je suis... très heureux de te revoir, moi aussi."
Et, sans me laisser le temps de réagir, il m'attrapa à la gorge de sa main gauche - dépourvue de griffes - et me plaqua contre la paroi de la première chaudière qu'il rencontra.
"Aaaïïe !" laissai-je échapper, incapable de me taire sous la brûlure qui se répandait sur mon dos.
Mon rythme cardiaque s'était tellement accéléré que j'en étais paralysé des pieds à la tête. Je croyais avoir pratiquement oublié son visage détruit, sa voix caverneuse, son odeur de chair brûlée et son haleine viciée, mais en réalité, c'était comme si nous nous étions quittés la veille. Freddy Krueger faisait partie de ces choses atrocement inoubliables.
"Tu m'as manqué, chuchota-t-il contre mon oreille. Alors, à quoi on joue ?"
Je serrai les poings pour cesser de trembler. Peine perdue. Toute pensée cohérente avait déserté mon cerveau ravagé. C'était comme si je ne savais plus à quoi penser en premier. A me libérer ? A ma famille ? A la façon dont je m'étais retrouvé dans cette situation ?
Ses doigts me serrèrent plus fort, tandis que ses griffes dansaient sur mon ventre et déchiquetaient mon pyjama.
"Quand j'ai déshabillé ta salope, elle hurlait tellement fort que j'ai dû lui arracher la moitié de la gorge. Tu t'en souviens, hein ? Fallait bien que je la fasse taire..."
Son sourire, garni de dents plus pourries les unes que les autres, m'arracha un haut-le-coeur. Kanra, pensai-je aussitôt.
Kanra.
Le sourire de la créature s'effaça.
"Eh, à quoi tu penses ?"
Il pointa son index griffu sur mon coeur, les yeux emplis d'une haine que je ne lui avais encore jamais vue - ça, j'en étais certain.
"Tu ne la regrettes donc pas ? Ta... Mary, c'est ça ? (Le rictus malsain réapparut.) Oh que si. Je le sais.
- Ta gueule, Krueger, parvins-je à cracher. Ferme ta sale gueule moisie.
- Dis-moi à quoi tu pensais, et on pourra s'amuser un peu."
A nouveau, cet air menaçant. Toute l'espièglerie perverse que je lui connaissais depuis toujours semblait l'avoir déserté pour le moment. J'ignorais si c'était une bonne ou une mauvaise chose.
La chaudière ne me brûle plus, constatai-je sans y penser.
Ses yeux perçaient profondément mon regard, comme pour me voler mes pensées. Je savais ce qu'il cherchait, et cela ne m'étonnait même pas.
"Je pensais à Gallagher", répondis-je avec un calme qui me surprit moi-même.
L'espace d'une demi-seconde - peut-être un quart de seconde seulement mais peu importe, cela arriva réellement - le visage de Freddy revêtit une expression de surprise totalement invraisemblable chez lui.
Tu l'as déstabilisé. Oh putain, mon vieil Oliver, tu l'as réellement déstabilisé !
Il me lâcha brutalement. Ma tête alla cogner contre la paroi métallique avec bruit. Je me laissai tomber sur les fesses, incapable de me retenir.
"Gallagher, répéta-t-il.
- Tu la connais, pas vrai ?"
Son pied me fracassa deux côtes lorsqu'il heurta mon flanc droit. Je partis à la renverse, serrant les dents de toutes mes forces, emprisonnant mon cri derrière elles. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais l'impression de marquer des points contre mon vieil ennemi ; ce n'était pas le moment de le laisser reprendre l'avantage.
"Tu te fous de moi, hein, Olly ? Tu te fous de ma gueule ?"
Il s'accroupit et me retourna sur le dos, brandissant ses lames comme pour m'éviscérer, et je ne pus me retenir de fermer les yeux, dans l'attente du coup de grâce. Mais ce n'était pas le genre de la maison, et je le savais.
"Te leurre pas, Olly, ça va durer très longtemps, confirma-t-il, son ton trahissant une espèce d'incompréhensible colère sourde.
- T'as... (Je déglutis péniblement.) Vous avez fait copain-copain, Kanra et toi ?"
Sans répondre, Freddy se redressa, posa le pied sur mon épaule droite et l'écrasa. Mes os volèrent en éclats tandis que je hurlais à m'en décrocher les poumons, à la merci de ce monstre et des souffrances qu'il m'infligeait. Laissant son pied sur mon articulation démolie, il se pencha sur mon autre épaule. Je voulus me débattre, mais j'étais incapable de bouger, et cette fois, ce n'était pas à cause de la peur, j'en étais persuadé. C'était juste lui qui le voulait. Lui qui tirait les ficelles, comme il l'avait toujours fait.
Il posa deux griffes sur ma clavicule et me dévisagea, une tache de sadisme salissant ses yeux déjà suppurants.
"Tu sais à quoi on va jouer, Olly ? Je vais te laisser carte blanche. On va laisser ton imagination faire le boulot, ça te dit ? Ton cerveau anticipera mes réactions. Et dès qu'il me soufflera une idée... Eh bien..."
Je refermai les yeux. Quand je vous disais que c'était un génie dans ce domaine-là...
***
2
Stanley
Je secouai la tête en m'apercevant que je marchais à pas feutrés sur le sol de la chaufferie. Inutile d'être discret si je n'étais qu'une caméra cachée. L'instinct était quand même quelque chose de surprenant. La logique ne semblait pas souvent son truc.
Alors je me mis à courir, histoire de me décharger de l'adrénaline superflue. J'avais souvent fait ce genre de footings dans la chaufferie quand j'étais plus jeune, lorsque le stress devenait trop pesant, mais depuis, ayant compris que je n'avais pas grand-chose à craindre, cette activité physique, si c'en était vraiment une, ne faisait plus que rarement partie de mes nuits. En revanche, je m'y étais remis "en vrai", sur de courtes distances pour le moment, sans trop savoir d'où cette envie m'était revenue. Je n'avais plus couru depuis sept ans.
Cette nuit-là, j'étais en proie non seulement au stress, mais aussi à cette excitation malsaine que je n'avais jamais aimée et que j'éprouvais dès que je passais les portes du repaire de Krueger. Cela faisait quelques semaines que je n'y avais plus mis les pieds. Pour me sevrer.
Il n'y a pas d'autre mot pour le décrire.
Si on ne l'a jamais fait, on ne peut pas savoir ce que cela peut coûter à quelqu'un d'avouer une chose pareille. Mais... mais oui. Ces visites à Fred Krueger, je les appréciais.
J'aimais sentir l'adrénaline me parcourir quand je m'approchais de lui, tout en sachant que j'étais inaccessible à ses pulsions meurtières. J'aimais l'observer quand nous étions seuls, épier chacun de ses gestes dans un voyeurisme dont j'aurais eu honte si ça n'avait pas été lui, et l'entendre parler tout seul quelquefois. J'étais convaincu que, de toutes les personnes qui avaient connu Freddy, j'étais celle qui en savait le plus sur lui, et encore, je ne pouvais prétendre le connaître comme ma poche.
En revanche, quand une nouvelle victime entrait dans la danse, les choses tournaient à l'abominable. Parce qu'à chaque fois, j'étais là pour voir ce qui se passait, impuissant face à la mort au travail et aux cris du triste élu d'une nuit, et je ne pouvais m'arrêter de regarder le Mal à l'oeuvre. On appelle ça la fascination morbide.
Pire encore : je voulais qu'il s'arrête, je voulais que sa proie s'en sorte, j'en pleurais jusqu'au réveil, j'étais malade de toute l'horreur que des innocents avaient subie, mais... je n'en avais pas envie.
Ma seule envie était de le voir continuer. Chaque coup de griffe, chaque parole cruelle me permettait de mieux connaître ce que personne ne connaissait, de toucher à ce que nul autre n'oserait ni n'avait le pouvoir de toucher. J'étais les archives de Freddy, me disais-je, et c'était furieusement grisant.
Or, le jour où je réalisai que j'étais en train de créer un lien avec l'un des pires monstres de la Création - je ne crois pas exagérer -, je me décidai à cesser cette folie, écoeuré par la personne que j'étais en train de devenir. Il était en train de me modeler à son image, sans même le vouloir. Je m'étais piégé tout seul, et le seul moyen de m'en sortir était de revenir en arrière. De tout arrêter.
Mais ce soir, j'étais de retour. Et ce n'était pas une rechute, j'en étais à peu près certain. Ma présence résultait d'une simple intuition.
Je courais à travers la chaufferie, mes chaussures claquant sans le moindre bruit contre les grilles qui me séparaient des étages du dessous. Je ne savais pas ce que je pouvais bien faire si haut, mais voilà, j'y étais. Une brume rouge brique avait envahi les lieux depuis le centre de la chaufferie, m'empêchant de distinguer le sol, sous mes pieds. En revanche, elle ne me privait nullement de mon ouïe, comme je pus très vite le constater :
"Aaaïïe !" hurla quelqu'un depuis les profondeurs.
Je cessai de courir, attentif. Freddy s'amusait.
Décidant de descendre, je passai par-dessus la rembarde métallique pour atterrir sans encombre au moins cinq ou six mètres plus bas.
Ça aussi, c'était grisant.
Quelques instants aveuglé par le nuage poussiéreux, je laissai mes yeux s'habituer à ce nouvel environnement, tandis que mes oreilles me martelaient de paroles agressives :
"Eh, à quoi tu penses ?... Tu ne la regrettes donc pas ? Ta... Mary, c'est ça ? Oh que si. Je le sais.
- Ta gueule, Krueger. Ferme ta sale gueule moisie."
Je tressaillis, heurté en pleine poitrine par le timbre de cette voix. Yellowspring ?
"Dis-moi à quoi tu penses, et on pourra s'amuser un peu."
Je percevais de nouvelles choses dans la voix de Freddy. De la colère, surtout. Avançant toujours dans la brume, j'écoutai la suite de leur conversation. Mon Dieu, qu'est-ce que Freddy allait faire subir à mon prof de biologie ? Les tripes nouées, j'éprouvai le plus grand mal à déglutir lorsque la réponse de Yellowspring me parvint :
"Je pensais à Gallagher."
Calme. Très calme.
Est-ce que Krueger la connaît ?
J'entendis quelque chose heurter une paroi métallique tandis que le croque-mitaine répétait le nom de cette fille si effrayante, et pressai le pas. Lorsque je pus enfin assister à la scène, la panique me statufia sur place. Il était en train de frapper mon prof en pleines côtes. Celui-ci alla rouler sur peut-être un mètre, le visage crispé en une insupportable expression de souffrance.
Il a des côtes cassées, devinai-je.
Ça aussi, c'était inhabituel chez Krueger. La force brute l'avait toujours moins intéressé que la torture lente et subtile. J'avais l'impression de débarquer chez lui cinq ans après m'être absenté, et que tout avait changé depuis mon départ. Sauf la chaufferie.
"Tu te fous de ma gueule ?" persifla-t-il à l'attention d'Oliver.
Je tremblais de tous mes membres, horrifié.
Laisse-le, Krueger. Laisse-le.
Loin de lui une telle intention. Il s'apprêtait à l'éventrer lorsque je fis une chose que je n'avais jamais faite auparavant chez Freddy : je hurlai.
"Arrête, Krueger ! Laisse-le tranquille, espèce de salopard !"
Une seule chose me rassurait dans tout ça : je n'éprouvais plus la moindre excitation, cette nuit. Cette créature de cauchemar allait tuer Yellowspring, et je ne pouvais rien faire contre ça. Il allait tuer mon prof, et, comme il le confirma lui-même par ses paroles, ce serait monstrueusement long.
Voilà une autre chose qui avait changé : je connaissais la victime. Je l'avais déjà vue, je lui avais même parlé. Cela expliquait-il ma terreur totale ? En quoi ?
Mon coeur se ratatina sur lui-même lorsque Fred lui brisa l'épaule du pied et reporta son attention sur la clavicule opposée.
"Arrête ! m'égosillai-je. Ça suffit !"
J'accourus vers lui et lui flanquai mon pied dans la cuisse, mais ni lui ni moi ne pûmes sentir quoi que ce soit. Une autre émotion s'empara brutalement de moi : la rage.
"J'ai dit : ça suffit, espèce d'enfoiré !"
Je me jetai sur lui, abandonnant tout contrôle de moi-même, et me mis à frapper dans le vide comme un dément, dans l'espoir fou de l'atteindre, mais il traçait, imperturbable, de longs sillons sanguinolents sur le torse de mon professeur. Oliver serrait les dents, mais la peur avait pris place dans son regard rougi par le manque de sommeil et - j'en étais convaincu - les crises de larmes.
"Réveille-toi !" lui lançai-je de toutes mes forces.
Je reculai, ne sachant que faire d'autre.
C'est alors que Krueger poussa un soupir.
"Ah ben voilà...
- Quoi ? grinça Oliver, manifestement dans l'incapacité de bouger.
- La ferme, Olly !"
Et, sans lui laisser le temps de réagir, il lui planta ses griffes dans le poumon gauche.
Le hurlement étranglé de Yellowspring m'arracha une larme, puis deux, puis trois. Un mince filet de sang coula hors de sa bouche et se perdit dans son cou. Son visage n'exprimait plus rien et, l'espace d'un instant, je crus qu'il était mort.
"Krueger, je t'en supplie, fis-je, laisse-le..."
Il faut que je me réveille. Tout de suite ! Et une fois debout, j'appellerai une ambulance. Putain, je sais même pas où il habite, ce con...
BAM !
Mon sursaut me secoua si fort que mes dents s'entrechoquèrent. Tout alla très vite. Yellowspring asséna un deuxième coup de poing à Krueger, le faisant valser en arrière.
"Putain ! Tu vas me le payer !" s'exclama-t-il, furieux à présent.
Il tenta d'immobiliser Oliver une nouvelle fois, mais celui-ci se volatilisa sous nos yeux avant même que le monstre n'ait pu entamer le moindre mouvement.
Enfin, il s'était réveillé. Enfin !
Je restai figé un moment, les joues trempées de larmes, immensément soulagé. Restait à espérer que mon pauvre prof survive à ses blessures...
Et, sans demander mon reste, je filai au grand galop hors de la chaufferie. J'avais besoin d'air frais.