Red Memories / Tome 1 : Tainted Love
Daniel, Gibbs et Mac avaient quitté l'aéroport dans la voiture de ce dernier, ils roulaient direction Manhattan dans une circulation dense, caractéristique de New York. Le temps était assez sombre, comme si un orage se préparait. Daniel était à l'avant, aux côtés de Mac, ses lunettes fixés sur le nez. Alors qu'un feu passa au rouge, la voiture s'immobilisa et le Lieutenant Taylor adressa un regard à la jeune femme :
- Tu gardes tes lunettes ?
- Je préfère.
- Il n'y a pas beaucoup de lumière pourtant.
Daniel baissa la tête et enleva ses lunettes, révélant ses yeux noirs encore rougis par l'arsenic. Mac eut un mouvement de surprise, puis il ôta des mèches de cheveux qui cachaient le visage de Jones et lui caressa la joue :
- On t'a empoisonné ? demanda-t-il.
- Il y a presque un mois.
Mac afficha une expression entre la peine et la compassion. le feu devint vert, et la chevrolet continua son chemin à travers les rues bondées de Manhattan. Daniel remit ses lunettes et regarda à travers la vitre, les gratte-ciels qui semblaient se perdre dans les nuages, les gens qui couraient on ne sait où... Washington DC lui semblait bien calme comparée à ça. Mais ce qu'elle vit dans la vitre, fut son reflet. Son visage blanchi, fatigué, ses cheveux en cachant une partie mais eux-aussi étaient abimés. Elle repensa à ce pourquoi elle était là, la tête de Kurt Hauff se dessina parfaitement dans son esprit, elle le revoyait encore presser la détente, Richard s'effondrer sur le sol, le sang, son cri... Comment avait-elle put le laisser s'enfuir ?... Nash lui avait répété cent fois qu'elle était arrivée trop tard, que ce n'était pas sa faute, mais comment ne pas culpabiliser dans cette situation... Rien que de repenser à cet homme qui avait brisé sa vie, son poing s'était refermé sur sa cuisse et elle sentait une profonde rage bouillonnait au plus profond d'elle-même, comme une bombe à retardement.
- Tout va bien ? s'inquiéta Gibbs.
- Hein ? Oui, lui répondit-elle. Mac, tu as reçu ce que je t'ai scanné ?
- Bien sûr, j'ai même étudié ce cas de très près. Pourtant, il n'a jamais fait parler de lui ici.
- Il se fait oublier, il doit savoir que je le cherche...
- Il a changé de nom, désormais c'est Christopher Clark, il habite un peu plus loin qu'ici, il travaille en tant qu'homme de ménage, parfois livreur de journaux. J'ai mis Don en surveillance en face de son immeuble.
- Qui est Don ? questionna Gibbs.
- Don Flack, inspecteur de police, je travaille avec lui depuis plus de cinq ans.
- Tu peux nous laisser y aller seuls, continua Daniel, et retourner à ton travail.
- Pas question, ce quartier n'est pas sûr. Et puis, ils peuvent se passer de moi, ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve.
Daniel lu isourit, elle se sentait bien avec lui. La voiture tourna dans plusieurs petites rues avant d'arriver devant un immeuble presque délabré devant lequel un homme, grand et sec, les attendait. Le moteur se coupa, et ils descendirent tous les trois du véhicule pour le rejoindre.
- Agent Jones, lança-t-il, ça fait longtemps.
- En effet, je vous présente mon patron, Leroy Jethro Gibbs.
Les deux hommes se serrèrent la main.
- Alors, commença Mac, qu'est-ce qu'on a ?
- Rien depuis que je suis arrivé. Un témoin dit l'avoir vu sortir ce matin, et il n'est pas rentré depuis.
- Allons l'attendre à son appartement.
Ils entrèrent dans le hall d'entrée et se fièrent aux numéros des étages inscrits sur les boîtes aux lettres, "Clark deuxième étage". Ils montèrent les escaliers en trottinant, Mac en tête, Flack fermant la marche. Arrivés à l'étage, celui-ci sortit de quoi ouvrir la porte, en manque de clé. Ils entrèrent dans un appartement propre, rangé, trop rangé selon Mac. Ils commencèrent à fouiller l'appartement.
- Ça manque de miroir, remarqua Flack.
- Il est schizophrène, répondit Daniel, c'est logique... il ne supporte pas de voir son image. Je reste dans le salon.
Elle alla à une petite fenêtre qui donnait sur la rue où ils avaient garer leur voiture. Elle resta là, en poste d'observation, ses instincts de sniper commençaient à ressurgir... Elle traquait une cible depuis des années... La cible était enfin à sa portée... Daniel se serait volontier postée à cet endroit avec un fusil, et elle l'aurait attendu... Pendant des heures entières s'il le fallait, du moment qu'elle le tuait... Mais la voix de Gibbs venant de la chambre la fit sortir de son imagination :
- Venez voir ce qu'il y a ici...
Pendant ce temps à Washington DC...
Patrick et McGee roulaient dans le centre-ville dans une voiture noire. Contrairement à New York, le temps était plutôt enssoileillé. Patrick observait la ville avec des yeux d'enfant, comme à son habitude. McGee, quant à lui, conduisait avec une expression assez perplexe sur la situation :
- Euh, Patrick...
- Oui ?
- Pourquoi moi ?
- Vous m'êtes sympathique.
- Et c'est pour ça que je dois vous accompagner chercher vos alliances pour votre mariage avec Daniel ?
- Ce n'est pas une raison suffisante ?
McGee maugréa quelque chose, il sentait que Patrick préparait un coup, il n'était pas très à l'aise.
- Bon aller, continua-t-il, à quoi vous jouez ? Kristina Frye était très proche de vous, elle vient de vous avouez qu'elle était John le Rouge, elle va bientôt mourir et vous, vous m'emmenez chercher des alliances ?
- D'accord, j'avoue. Je voulais être seul avec vous.
- Hein ?! Mais pourquoi ?
- Parce que j'ai besoin de vous. Je sais que Kristina n'est pas John le Rouge, malgré tout ce qu'elle dit, elle ne commande que les meurtres ou alors, elle n'a commandé que celui de ma femme et mon enfant. Mais ce n'est pas elle qui tue. Je sais que vous êtes un brillant informaticien... J'aimerais que vous m'aidiez à retrouver le John le Rouge manquant.