Red Memories / Tome 1 : Tainted Love

- Alors... Tu es trop faible...
Cette voix froide résonna dans le néant. Daniel était pourtant seule dans une immensité noire et froide, vêtue d'une simple robe blanche, ses pieds nus semblaient flotter, pourtant elle avait l'impression d'être sur une structure forte. La voix résonnait de plus en plus fort, parfois ponctuée d'éclats de rire, semblables à ceux d'un film d'horreur. Quelqu'un marcha vers elle, un instant, elle fut rassurée.
- Daniel, lui dit une voix familière. Daniel...
- Qu... Richard... c'est toi ?
- Daniel... Pourquoi...
Elle allait s'élancer vers lui, le sourire aux lèvres, mais bientôt, sa course stoppa, et elle fut comme paralysée.
- Daniel, pourquoi... n'as-tu rien fais ?
La poitrine devint rouge sang, elle était comme envahie par une vague qui s'étendait presque à tout son corps. Ses yeux bleus étaient implorant, il s'effondra devant Daniel :
- Tu m'as... abandonné...
- Mais non ! Jamais j'ai fais ça ! Jamais !
- Oh si, tu l'as fais, lui murmura la voix du début.
Et elle vit apparaître derrière Richard un homme tordu par le rire, tenant un revolver dans sa main droite, cet homme, elle le reconnaissait : les cheveux blonds, dégarnis sur le front, les yeux verts clairs, un air de fou furieux marqué sur son visage... Kurt Hauff... Elle tenta de se relever, ensevelit par le sang, elle hurla, se débatit, elle vit l'homme diriger son arme vers elle puis...

- Daniel !! Ouvre les yeux ! s'énervait Gibbs en la secouant.
Elle prit une profonde inspiration sous le choc du réveil et la première chose qu'elle vit fut le regard bleu ciel de Gibbs, qui ressemblait tant à celui de son cauchemar passé. Elle posa sa main sur la sienne puis s'adossa mieux à son siège.
- Tout va bien ? s'inquiéta-t-il.
- Oui... J'ai fais un cauchemar... On est presque arrivés ?
- C'est l'affaire de quelques minutes.
- Tant mieux...
Elle s'adossa mieux à son siège, bouclant sa ceinture et regardant à travers le hublot de l'avion. Elle apercevait déjà la Statue de la Liberté, elle fut envahie d'un sentiment étrange. Elle se souvint que deux ans plus tôt, elle était à la même place avec McGee, pour les besoins d'une enquête sur un tueur en série. Mais ce qui la troublait le plus était de penser à la raison de ce voyage-ci, avec Gibbs. Elle l'entendit boucler sa ceinture et elle se tourna vers lui.
- Tu es sûre que c'est le bon choix ? demanda-t-il.
- J'espère.
- Si on a rien au bout de trois jours, on rentre, d'accord ?
- Trois jours seront largement suffisant, il me reste quelqu'un ici, il a accepté de m'aider.
- Puis-je savoir qui c'est ?
- Si tu es sage...
Elle lui sourit, puis, le commandant les prévint de l'atterrisage imminent. Daniel se souvint de la suite de son entrevue avec Kristina, qui l'avait mené jusqu'à New York, elle se rappellait ces paroles dans les moindres détails : "Il a changé d'identité, il vit maintenant à New York, près de Central Park. Vous vous demandez sans doute comment je le sais ? J'ai mené ma petite enquête... Si vous en me croyez pas, vérifiez avec l'agent spécial McGee et l'experte Abigail Sciuto. Vous le trouverez à New York. Je pense que ces informations valent bien un accord sur mon avenir proche ?..." . McGee et Abby avaient bien évidemment vérifié et toutes les paroles de Kristina s'étaient avérées justes. Quant à leur accord passé, Daniel avait son idée bien fixée sur le sujet...

Aéroport de New York, État de New York, 15h20.
Gibbs et Daniel récupérèrent leurs bagages puis se dirigèrent dans le hall de l'aéroport. Difficile de retrouver la personne qui vous attend au milieu de cette foule grouillante, surtout quand votre dernière rencontre avec cette personne date d'il y a deux ans. Ses lunettes sombres sur le nez, Daniel scrutait le hall comme un radar, cherchant la personne en question. un instant plus tard, elle sentit une main sur son épaule, elle pensa tout d'abord à Gibbs, mais elle fut étonnée de le voir se déplacer devant elle et en conclut que... quelqu'un d'autre s'approriait son épaule ! Elle se retourna et tomba nez à nez avec un homme d'une quarantaine d'années, de sa taille, les cheveux bruns, aussi courts que Gibbs, et les yeux bleu marine; il portait un costume, veste et pantalon noir, avec une chemise assortie à ses yeux. Elle lui sourti en le voyant et n'enleva pas ses lunettes :
- Alors, comment vas-tu depuis deux ans ? lui demanda-t-elle.
- On va dire que ça va, et toi ?
- Je dirais pareil.
Il y avait quelque chose entre eux, un chose qui faisait dire à Gibbs qu'il était en trop dans le décor, il avait le sentiment de tenir la bougie au milieu de Daniel et cet homme. Mais bientôt, il le reconnut, même s'il ne savait pas si c'était réciproque. Il préféra se taire et continuer à tenir sa bougie. Daniel se tourna vers lui :
- Gibbs, voici le Lieutenant Mac Taylor, il dirige la police scientifique de Manhattan.