De l'autre côté du miroir (Partie 1)

Chapitre 12 : Boeuf bourguignon

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:43

Vendredi 12 janvier 2007, 14h15, bureaux du NCIS

 

Gibbs était assis à son bureau et bouillait. Ce cinglé était avec sa fille depuis maintenant plusieurs heures et il n’avait aucune de l’endroit où il les avait emmenées. Son téléphone sonna.

« - Bonjour agent GIBBS.

- BOON.

- Même pas bonjour ?

- Où sont-elles ?

- Quelque part avec moi.

- Qu’est-ce que vous voulez ?

- 1 million. Si je les ai je relâcherais votre directrice.

- Et pour Nora ?

- Pas de négociation.

- Je veux parler à la directrice.

- Elle va bien, pour l’instant.

- Il me faut des preuves. »

Il y eut un silence puis Gibbs entendit « pas de bêtise, c’est compris ? »

« - Je vais bien Jethro.

- Et Nora ?

- Elle va bien aussi, elle a très faim mais je pense qu’avec un bon bœuf bourguignon comme elle aime, ça ira mieux. 

- Je veux l’argent avant minuit, sinon vous n’aurez pas qu’un mort. Je vous rappellerais pour la suite, », dit BOON en raccrochant.

Mc Gee avait essayé de tracer l’appel mais il était intraçable.

« - Alors patron ?

- Il veut 1 million avant minuit pour la directrice.

- Et pour Nora ? » demanda Tony.

Gibbs se contenta de lui lancer un regard froid.

« - Elle va bien patron ? commençait à s’inquiéter Tony.

- Oui, elle va bien pour l’instant.

- Il ne veut pas de rançon pour elle. Il veut la tuer et puis c’est tout, dit Ziva.

- Je suis au courant, officier DAVID ! » s’exclama Gibbs.

Ziva se rendit compte que ce qu’elle venait de dire n’était pas très intelligent, elle ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. Elle savait qui était la mère de Nora et donc ce qu’elle représentait pour Gibbs. Elle avait fait un dossier sur lui après tout.

« - Vous avez une idée d’où elles peuvent être patron ? s’aventura Mc Gee.

- Non ! »

Gibbs s’appuya contre le dossier de sa chaise, puis se redressa en se prenant la tête entre les mains. Il ne savait pas quoi faire. C’est alors qu’il réalisa.

« - Elle a parlé de bœuf bourguignon.

- Elles ont faim, dit Tony.

- C’est un plat français, précisa Ziva.

- Ils sont dans un restaurant », supposa Tony.

Gibbs eu un flashback. Il vit Jenny assise dans un train, un bœuf bourguignon sur ses genoux. Un mouvement brusque et le bœuf bourguignon encore fumant s’était renversé sur elle. Il se revoit rire et l’aider à tout nettoyer. C’était en France, en 1999 lorsqu’ils ont dû quitter Marseille par le train pour aller à Paris.

« - Elles sont dans une gare, s’exclama Gibbs.

- Comment tu peux savoir qu’elles sont dans une ga… Evidemment, elles sont dans une gare, renchérit Tony.

- Je recherche les gares les plus proches, dit Mc Gee.

- On n’aura jamais le temps de tous les faire, répliqua Tony en voyant qu’il y en avait plus d’une dizaine.

- Attendez ! Il ne va pas aller dans une grande gare, il y a trop de monde et il a besoin de tranquillité. Donc il est soit dans une toute petite gare, soit dans une vieille gare désaffectée, précisa Ziva.

- Je cherche patron, fit Mc Gee.

- Il y a une vieille gare de maintenance à 600 mètres au nord de Lorton…

- C’est là, coupa Gibbs.

- Mais comment…

- Mon instinct. »

Ils prirent des gilets par balle et partirent en vitesse.

 

Vendredi 12 janvier 2007, 15h, gare de maintenance de Lorton

 

Nora était encore vivante même si les choses risquaient vite de changées. Elles étaient dans un vieux wagon. Boon les avait attachées sur des chaises et bâillonnées avec du scotch. Nora était terrorisée mais essayait de rester calme, elle espérait que Gibbs viendrait la chercher à temps. Jenny, elle, n’était pas inquiète pour elle mais pour Nora. Elle ne pourrait pas se le pardonner de voir mourir la fille de Gibbs devant ses yeux sans rien faire. Boon s’était absenté quelques instants. Mais il revint très vite avec une arme à la ceinture et un poignard de marines à la main en ouvrant brutalement la porte. Il vit Nora sursauter.

« - Tu as peur jolie rousse ? C’est bien, tu as raison. Parce que tu ne vas jamais ressortir d’ici, dit-il en arrachant violemment le scotch que Nora avait sur la bouche.

- Le NCIS va nous retrouver, dit-elle.

- Te retrouver peut-être mais vivante et en entier c’est moins sûr. Tu vois, tes petits amis du NCIS n’ont rien. Ils te retrouveront certainement un jour mais d’ici là, je t’aurais découpée en tous petits morceaux.

- Pourquoi ? questionna-t-elle d’une voix tremblante.

- Pourquoi quoi ? Pourquoi je veux absolument te tuer ?

- Non, pourquoi ici ? demanda-t-elle faiblement.

- C’est ici, dans cette gare aujourd’hui désaffectée, que j’ai rencontré Melissa, une magnifique jeune fille de 16 ans à l’époque, et c’est ici que, depuis plus de 15 ans, j’élimine toutes les rousses aux yeux bleus qui lui ressemblent.

- Comment vous m’avez retrouvée ?

- Tu sais ma belle, je suis quelqu’un de prudent. Je voulais être sûr que je finirais mon travail alors j’ai pris la précaution de t’injecter dans la cuisse droite une puce GPS, comme ça je pouvais toujours savoir où tu étais.

- Et mon oncle et ma tante. Ils n’avaient rien fait ! s’exclama-t-elle pleine de rage.

- Melissa m’a fait souffrir alors je veux te faire souffrir. Je savais que tu étais attachée à ton oncle et ta tante. Ils n’ont rien senti, avec une balle dans la tête tu ne sens rien, dit-il en posant son doigt au milieu du front de Nora. Je ne suis pas si sadique. Mais pour toi, expliqua-t-il en approchant son visage de celui de Nora, je ne vais pas te faire cette faveur. Je vais te trancher la gorge le plus lentement possible », fit-il en posant son poignard sur la gorge de Nora.

Jenny ne pouvait pas le laisser faire ça. Elle se leva, la chaise attachée dans le dos, et frappa l’homme avec les pieds de sa chaise. L’homme s’écarta de Nora mais le poignard lui avait quand même fait une coupure assez profonde sur la gorge. Elle saignait. L’homme rangea son couteau et sortit son arme qu’il pointa vers Jenny. « J’avais dit pas de bêtise. Rasseyez-vous ! » ordonna-t-il en abaissant le chien. Elle ne broncha pas. « J’ai dit assis ! » cria-t-il en tirant une balle qui effleura le bras de Jenny, ce qui la fit saigner mais sans gravité.

Gibbs et son équipe était là en train de fouiller les wagons. Le coup de feu leur indiqua où elles étaient. « Vous deux vous entrez, dit Gibbs en désignant Tony et Mc Gee. Nous, on lui bloque la sortie. On le prend vivant ! »

Gibbs et Ziva montèrent sur le toit du wagon. Tony et Mc Gee fouillèrent le bout du wagon mais personne. Jenny était tombée assise sur sa chaise à cause de l’impact, elle ne pouvait rien dire parce qu’elle était bâillonnée.

« - On a voulu faire la maligne, jouer l’héroïne qui veut sauver la pauvre petite fille sans défense hein ?  dit-il en s’approchant de Jenny et en braquant son arme sur elle.

- Laissez-la tranquille ! cria Nora de toutes ses forces.

- Tu la fermes ! »

Gibbs et son équipe reconnurent tout de suite à qui appartenait ce cri. Cela leur permit de trouver la cabine où elles étaient. Boon les entendit arriver. Il détacha Nora de sa chaise mais lui laissa les mains liées dans le dos. Il se mit derrière elle, entoura sa gorge qui saignait encore de son bras et pointa son arme sur la tempe de Nora. Il sortit de la cabine en laissant Jenny. Il avançait à reculons car il savait par où arriverait Tony et Mc Gee et il voulait pouvoir les surveiller. Les deux agents arrivèrent à portée de vue. « Un pas de plus et elle est morte ». L’homme continuait de reculer mais n’avait pas que Gibbs était derrière lui. « Un pas de plus et c’est vous qui êtes mort, lui dit Gibbs en pointant son arme sur le haut de sa nuque. Posez votre arme immédiatement. » Il n’obtempéra pas. « Tant pis pour elle », dit-il en abaissant son chien qu’il avait relevé auparavant. Gibbs n’hésita pas, il savait que Nora était plus petite que lui et ne serait pas blessée, il lui tira dans la tête. L’homme s’écroula sur Nora qui tomba à terre. Ils rangèrent leurs armes. Tony écarta l’arme de Boon et Gibbs s’empressa de pousser à coups de pieds le corps de l’homme pour dégager Nora. Elle était à plat ventre et avait du mal à respirer à cause du bras qui entourait sa gorge. Gibbs la dégagea, lui délia les mains qui saignaient tant c’était serré. Il la retourna sur le dos. Beaucoup de sang était sur elle. Gibbs pensa qu’il s’agissait de celui de Boon.

« - Nora, est-ce que ça va ? dit-il en poussant les cheveux qui couvraient son visage.

- Oui, ça va, répondit-elle entre deux souffles. Jenny, elle…

- On s’en occupe, ne t’en fais pour elle. Tony et Ziva sont avec elle et Mc Gee appelle une ambulance. »

C’est là qu’il réalisa que le sang qui coulait venait de sa gorge.

«- Mais tu saignes ! Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

- Il a voulu me trancher la gorge, Jenny l’en a empêché mais le poignard a ripé. Ca va aller ne t’inquiète pas », dit-elle en se levant.

Gibbs l’aida à se relever et la conduisit vers l’extérieur. L’ambulance était déjà là. Des ambulanciers faisaient un pansement à Jenny. La balle l’avait simplement effleurée. Ils s’occupèrent ensuite de Nora, ils soignèrent sa blessure, le poignard l’avait bien coupée mais ce n’était pas bien méchant. Ils soignèrent ses poignets également. Gibbs alla voir Jenny à qui on prenait la tension.

« - Ca va ?

- Oui, ça va. Mais il faut que Nora aille faire un tour à l’hôpital. Boon l’a retrouvée parce qu’il lui avait injectée une puce GPS dans la cuisse droite.

- D’accord, je vais en parler aux ambulanciers », dit-il partant.

Il partit mais il s’arrêta, se retourna et revint vers Jenny. « Jen, merci. » Elle lui sourit et il repartit. Les ambulanciers emmenèrent Nora à l’hôpital pour lui enlever la puce GPS. Cela a été assez rapide, il lui ont fait une radio pour la repérer, lui ont fait une anesthésie locale, l’ont enlevée et ont renvoyé Nora chez elle, enfin si on peut dire.

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