De l'autre côté du miroir (Partie 1)
Vendredi 12 janvier 2007, 12h, maison de Jenny SHEPARD
Pendant ce temps, Jenny et Nora étaient chez Jenny. Celle-ci avait emmené Nora chercher des vêtements propres chez Gibbs. Elles étaient maintenant douchées et se sentaient beaucoup mieux. Nora portait le jean et les bottes de la veille mais son long pull multicolore avait été remplacé par une robe tunique à carreaux couleur framboise portée sur un t-shirt tunisien écru. Les deux petites nattes de la veille avaient été remplacées par une queue de cheval haute. Jenny l’observait et trouvait que ce look un peu cow-boy lui allait très bien. Elles étaient maintenant dans le bureau et faisaient une partie de poker. Elles ne misaient pas vraiment puisqu’elles utilisaient des jetons et non de l’argent mais elles s’amusaient bien. Nora ne connaissait pas mais elle apprenait vite. Elle avait vite compris comment bluffer et elle y arrivait assez bien. Seulement, Jenny était une adversaire tout aussi redoutable. Elles étaient en pleine partie quand la porte sonna.
« - Attends moi là, je vais voir qui c’est. Tu ne triches pas ! plaisanta Jenny.
- Promis, je ne regarde pas ton jeu. »
Elle alla ouvrir la porte d’entrée. Nora attendait dans le bureau et trouva bizarre de n’entendre aucune conversation. Elle se leva pour rejoindre Jenny. Quand elle sortit du bureau, elle vit Jenny face à un homme. Aucun des deux ne bougeaient ni ne parlaient mais elle sentait que quelque chose ne tournait pas rond.
« - Jenny, ça va ? demanda-t-elle sans oser trop avancer.
- N’approche pas Nora ! Sauve-toi ! » s’écria Jenny qui regrettait d’avoir laisser son arme sur son bureau.
Même si elle avait deviné qui était avec elle, elle voulait en être sûre. Elle avança de quelques pas et c’est là qu’elle le reconnut. C’était bien Kyle BOON. Elle recula mais ne savait pas vraiment quoi faire. Elle avait peur et voulait partir loin d’ici mais elle ne voulait pas laisser Jenny avec ce cinglé. Elle continua de reculer lentement, elle voulait attraper son téléphone situé dans sa poche et appeler Gibbs.
« - Je ne ferais pas ça à ta place, dit l’homme.
- Et pourquoi ? répliqua-t-elle en s’arrêtant près d’un des meubles de l’entrée.
- Ca me ferait de la peine de devoir abattre ton amie. »
Nora sentit son cœur s’emballer. Et ça recommence, pourquoi est-ce qu’on menace toujours les personnes à qui elle tient ? Non, pas Jenny. Elle ne pouvait pas prendre ce risque.
« - Vous voulez que je fasse quoi alors ? dit-elle en sculptant quelque chose dans le bois tendre du meuble avec un de ses ongles, chose que BOON ne vit pas puisque sa main était dans son dos.
- Tu vas poser ton téléphone par terre, le faire glisser sous le meuble et venir gentiment vers moi, comme une grande fille, sans rien dire.
- Nora, ne fais pas ça ! Sauve-toi, c’est un ordre !
- Vous, vous la boucler sinon je vous colle toutes les deux une balle en pleine tête.
- Qu’est-ce qui me prouve que vous n’allez pas la tuer une fois que je vous aurai rejoint ?
- J’aurais pu la tuer quand elle a ouvert la porte, cela aurait été plus facile de t’enlever. »
Nora posa son téléphone par terre, le fit glisser et avança lentement, son cœur battait la chamade, il battait si fort qu’elle l’entendait battre dans sa tête. Elle arriva au niveau de Jenny, en face de BOON.
« - C’est très bien, on progresse, dit l’homme d’un ton narquois.
- J’ai fait ce que vous vouliez maintenant laissez-la partir. C’est moi que vous voulez, pas Jenny. Laissez-la partir.
- Non, j’ai d’autres projets pour elle.
- Vous allez la tuer c’est ça ?
- Non, je ne vais pas la tuer. Elle va me permettre d’assurer mes vieux jours. Je ne la tuerais que si ses agents refusent de payer la rançon. Par contre, toi, je vais te tuer. »
Jenny était impressionnée du courage de Nora. Même un adulte n’aurait pas forcément eu autant de courage. Elles se connaissaient à peine et Nora risquait sa propre vie pour la sienne. C’était vraiment la fille à son père ! Mais Nora gardait une expression neutre, elle ne montrait rien, elle restait entièrement de glace.
« - Tu n’as pas l’air surprise de savoir que je vais te tuer.
- Vu la vidéo, ce n’est pas difficile à comprendre.
- Tu as vu mon cadeau. L’agent Gibbs est bien tombé dans le panneau. Il a envoyé toute son équipe là-bas, te laissant sans agent, dit BOON sur un faux ton de pitié.
- L’usine à papier n’était qu’un piège. Elle servait à faire diversion.
- Tu comprends vite. Bon, maintenant, vous allez vous retourner toutes les deux en mettant les mains derrière le dos sans dire un mot et pas de bêtise sinon, bye bye. »
Elles s’exécutèrent. BOON leur attacha les mains. Il les attrapa ensuite par les poignets et poussa Nora sur la banquette arrière de sa voiture et plaça Jenny à l’avant, du côté passager. Il démarra.
Vendredi 12 janvier 2007, 12h25, usine à papier
Gibbs n’avait rien montré devant ses agents mais il était fou de rage. Il s’était fait piéger comme un bleu ! C’est alors que, comme un éclair, quelque chose lui traversa l’esprit. Jenny et Nora n’étaient pas en sécurité au NCIS, non, elles étaient chez Jenny ! Au NCIS, Nora ne risquait pratiquement rien mais chez Jenny, n’importe qui pouvait entrer ! Il attrapa son téléphone et composa le numéro du téléphone portable de Jenny. « Réponds, réponds », pensait Gibbs furieux. Personne ne répondit. Il rappela une deuxième puis une troisième fois, toujours personne. « Tu as déjà oublié la règle numéro 3, Jen ? » vociférait mentalement Gibbs. Il essayait de se dire qu’elles étaient occupées et n’avaient pas entendu le téléphone sonné mais il craignait autre chose.
« - La directrice ne répond pas patron ? demanda Tony.
- On file chez la directrice et en vitesse ! » s’exclama Gibbs.
Ils récupérèrent leurs affaires et partir en quatrième vitesse. Gibbs conduisait à toute allure, ils avaient parcouru 100 kilomètres en moins de 30 minutes !
Vendredi 12 janvier 2007, 13h, maison de Jenny SHEPARD
Gibbs se gara devant la maison de Jenny SHEPARD. La porte était fermée mais pas à clé. Il appela Jenny mais comme personne ne répondit, ils entrèrent. Les lumières étaient allumées mais le silence absolu régnait, il n’y avait personne. Toutefois, la maison était intacte, aucune trace de lutte, aucun objet déplacé.
« - Elles sont peut-être tout simplement parties manger quelque chose, patron, dit Tony.
- En laissant tout allumé et la porte ouverte ? répliqua Mc Gee.
- Gibbs le fait bien, lui et peut-être qu’elles ne sont parties qu’un instant, réfléchit Tony.
- Ca m’étonnerais Tony, dit Ziva en tenant dans ses mains deux objets qu’elle tendit à Gibbs.
- L’arme de Jenny et le téléphone de Nora, dit Gibbs en voyant les deux objets tendus par Ziva. Vous les avez trouvés où Ziva ?
- L’arme de la directrice était sur son bureau et le portable de Nora était par terre sous un des meubles de l’entrée.
- Jenny ne serait jamais sortie sans son arme. Vous me fouillez tout : l’entrée, le bureau et même le papier peint s’il le faut ! »
Ils fouillèrent tout méticuleusement et avec une rapidité surprenante. Il n’y avait rien. Tony se mit alors à chercher des empreintes sur le meuble sous lequel il y avait le portable de Nora. Il appela Gibbs. « Quelque chose a été sculptée dans le bois. Je ne sais pas trop ce que c’est. Peut-être un 8 et un verre… » Gibbs s’approcha de plus près mais regarda les deux signes dans un autre angle.
« - Ce n’est pas un 8 et un verre, DiNozzo. C’est un K et un B, les initiales de Kyle BOON. »
Gibbs s’arrêta quelques secondes.
« - Ce pourri les a enlevées, Tony.
- Attends, Gibbs…
- Il les a enlevées ! »
Ils finirent leur travail et repartirent au NCIS.