De l'autre côté du miroir (Partie 1)

Chapitre 8 : Un truc de filles

Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/03/2010 12:22

Jeudi 11 janvier 2007, ascenseur du NCIS

 

Elle en avait besoin, elle n’avait pas demandé à Gibbs d’aller voir Ducky pour rien, elle savait que Ducky et Gibbs étaient amis depuis longtemps et qu’il pourrait donc lui donner des réponses. Elle n’arrivait pas à savoir si Gibbs était vraiment au courant qu’elle était sa fille et elle n’arrivait pas à savoir comment il réagirait s’il savait. Après tout, même s’il avait l’air gentil, peut-être qu’il s’en moque qu’elle soit sa fille. C’est vrai, une ado de 15 ans on a beaucoup moins envie de s’en occuper qu’une fille de 5 ans. Et puis, vu son âge… ce n’est pas qu’il est vieux, il a à peine 50 ans mais à cet âge on a envie de tout sauf de s’occuper d’une ado que l’on ne connaît même pas. Pourtant, il lui avait promis la veille qu‘elle n’irait pas dans un orphelinat et il n’a pas l’air d’être du genre à ne pas tenir ses promesses. Peut-être qu’il savait… elle devait en avoir le cœur net. Elle se leva donc, remit l’ascenseur en marche et alla vers la salle d’autopsie de Ducky. Ducky et Palmer étaient en train de ranger quand Nora arriva. Elle se tenait sur le seuil de la porte et montrait une hésitation à avancer. Ducky la vit et compris que quelque chose la tracassait. Ducky regarda donc Palmer comme pour lui faire comprendre par le regard mais celui-ci ne comprit pas le message et Ducky dut lui dire.

« - Mr Palmer vous voulez bien nous laisser.

- Bien sûr Docteur. »

Palmer sortit et Nora avança lentement vers Ducky tout en se demandant comment elle allait aborder le sujet, peut-être qu’il ne s’avait pas non plus. Mais de toute façon elle trouvait qu’il était la seule personne avec qui elle pourrait aborder le sujet.

« - Tout va bien Nora ?

- Oui ça va. C’est juste que j’ai beaucoup de questions qui me trottent dans la tête et je ne trouve aucune réponse.

- Et tu penses que je peux répondre à ces questions ?

- Je ne sais pas mais ce que je sais, c’est que tu es la seule personne avec qui je peux en parler. Seulement, c’est un sujet délicat à aborder et je ne sais pas trop comment t’en parler.

- Ne reste pas plantée là. Assieds-toi. Dis moi ça te dit un thé ?

- Oui pourquoi pas. Merci Ducky, dit-elle en prenant la tasse que Ducky lui servait.

- Bon alors dis moi, qu’est-ce qui t’ennuies comme ça ?

- Et bien, c’est à propos de Gibbs et du lien que j’ai, par la force des choses, avec lui. Je ne sais pas comment amener ça étant donné que je ne sais pas si tu es au courant.

- Je suis au courant Nora.

- Tu sais tout ?

- Oui.

- Ca, ça me facilite les choses, répondit Nora soulagée.

- Mais dis moi qu’est-ce qui t’embêtes dans tout ça ?

- En fait, c’est déjà le fait que je ne sais pas si Gibbs est au courant ce qui fait que je ne sais pas comment faire et c’est surtout que je ne sais comment il peut voir les choses.

- Pour ta première inquiétude, je peux te dire que Gibbs le sait, c’est lui-même qui m’a mit au courant. Après, ce que je peux te dire c’est qu’il te cherche depuis des années et je pense que tu comprends comment il te voit.

- Il me cherchait ?

- C’est exact. Mais si tu veux en savoir plus demande lui toi-même, ce sera mieux. »

Nora acquiesça d’un signe de tête pour lui dire qu’elle comprenait ce qu’il voulait dire. Un silence se fit, autre chose la travaillait maintenant mais elle n’avait pas envie d’abuser de la gentillesse de Ducky. Ce dernier sentait qu’il y avait encore autre chose.

« - Ducky… Ra, ça m’embête, se coupa-t-elle, je suis en train de t’ennuyer avec mes histoires, tu dois avoir autre chose à faire.

- Tu ne m’ennuies pas du tout Nora. Au contraire, je suis content de pouvoir t’aider.

- En fait, je suis rassurée de ce que tu m’a dit mais l’ennui c’est que… bon, je ne sais pas mais vu ce que tu m’a dis, Gibbs m’a déjà accepté comme sa fille. Seulement, moi… enfin, c’est pas si facile et j’ai encore besoin de temps pour avaler beaucoup de choses qui ont un peu bousculé ma vie ces derniers temps. Gibbs a l’air super mais j’ai peur qu’il m’en veuille un peu de ne pas lui dire que je sais que je suis sa fille et que je fasse comme si rien n’était. Mais pour moi, c’est pas le fait que j’ai un peu ‘changé’ de père on va dire, c’est plus le fait qu’il s’est passé beaucoup trop de choses dans ma vie et que je suis un peu perdue pour l’instant ce qui fait que je suis un peu méfiante et du coup je ne me sens pas encore assez prête à l’assumer. Et je ne le connais pas vraiment donc, j’ai peur qu’il veuille accélérer les choses et vu que moi, de mon côté, je les ralentis, je crains qu’il m’en veuille.

- Ca me fait plaisir que tu m’en parles. Mais tu sais, je suis sûr que Gibbs comprendra. Il sait que ces choses là demandent du temps et que ça ne se fait pas d’un coup de baguette magique. Il ne t’en voudras absolument pas, je le connais depuis plus de 10 ans maintenant et même si des fois il paraît un peu froid et distant ou même avoir un mauvais caractère, il serais incapable d’en vouloir à une enfant encore moins à sa propre fille. Ne t’en fais surtout pas pour ça, prends ton temps et je suis sûr que tout se passera bien. 

- Tu en es vraiment sûr ?

- Comme je te le disais je travaille avec lui depuis de nombreuses années et donc, oui, j’en suis vraiment sûr.

- Je savais que je ne m’étais pas trompée en pensant que c’était avec toi que je devais parler de tout ça, dit-elle en souriant doucement.

- Tu es donc plus rassurée ?

- Oui, ça va mieux maintenant.

- Et si un jour tu as encore besoin de parler, tu sais où me trouver, je serais toujours disponible.

- C’est gentil à toi. Bon, je pense que je vais devoir y aller maintenant. »

Elle se leva et se pencha vers Ducky qui était toujours assis pour lui faire une bise sur la joue.

« - Merci beaucoup Ducky.

- Au plaisir jolie demoiselle. »

Nora sourit du fait que Ducky soit aussi gentleman. Elle se dirigea vers la sortie quand elle s’arrêta et se retourna en regardant Ducky.

« - Au fait, ton thé est absolument délicieux Ducky. Ca me rappelle lorsque j’étais petite.

- Merci beaucoup Nora ! »

Nora remonta aux bureaux du NCIS. Ziva et Mc Gee travaillaient tandis que Tony ne faisait pas grand chose puisqu’il était plongé dans la lecture d’un de ses magazines. Gibbs, quant à lui n’était plus là. Ce qui arrangeait Nora car elle savait qu’il aurait voulu savoir pourquoi elle était allée voir Ducky et elle n’aurait pas su quoi lui dire. Personne ne la remarqua vraiment. Tout le monde était plongé dans ses occupations. Elle alla s’asseoir sur la chaise de Gibbs pendant quelques instants mais ne supportant pas de ne rien faire, elle se leva et tourna la tête vers Mc Gee.

« - Timothy, le distributeur de Caf-Pow, c’est où ?

- Au niveau de la cafétéria, en dessous, dit-il sans lever les yeux.

- Ok, merci. Si Gibbs me cherche, je suis allée voir Abby.

- Mmh, d’accord », dirent Tony, Mc Gee et Ziva sans y prêter plus attention.

Nora sourit en voyant qu’ils se moquaient un peu de ce qu’elle était en train de dire. Elle aurait pu leur dire que Ducky s’était transformé en extra-terrestre, c’aurait été la même chose. Sachant qu’ils ne sauraient pas dire à Gibbs où elle était, elle prit un post It et un stylo et écrit un petit mot à Gibbs pour lui dire qu’elle était avec Abby. Elle descendit à la cafétéria chercher un Caf-Pow et alla dans le labo d’Abby. Elle passa la porte de l’ascenseur sans faire de bruit, on entendit juste le « ting » de l’ascenseur et quand elle arriva au niveau du seuil du labo elle dit : «  Du nouveau Abby ? » en imitant du mieux possible la voix grave de Gibbs, ce qu’elle faisait assez bien. Elle arriva alors rapidement derrière Abby et posa sèchement le Caf-Pow sur son bureau. «Et bien non figure-toi, je n’ai absolument rien et je me demande d’ailleurs pourquoi tu es… ». Abby se tourna à ce moment-là vers Nora qu’elle prenait vraiment pour Gibbs et Nora ne put s’empêcher d’éclater de rire en voyant la grimace que faisait Abby.

« - Ah bah ca ! On aurait vraiment dit Gibbs !

- C’est vrai ?

- Bien sûr ! Il y avait tout : mon Caf-Pow, le « du nouveau Abby », l’arrivée sans bruit… Impressionnant ! Comment tu as su qu’il fait ça à chaque fois qu’il vient ici ?

- J’ai observé et je me suis dit que je pourrais en profiter pour te taquiner un peu.

- Mouais, n’empêche que j’aurais du m’en douter, Gibbs ne vient que quand j’ai trouver quelque chose.

- Ah bon ?

- Bien sûr !

- Mais comment il sait ? Tu l’appelles pour lui dire ?

- Non, absolument pas. Lui il te dirait que c’est son instinct mais si ça se trouve…

- Il a peut-être des pouvoirs magiques, commença à blaguer Nora sur un ton moqueur.

- Qui sait ? Si ça se trouve c’est une sorte de super agent qui est branché en permanence à mon labo.

- T’as vérifié ?

- Non, mais c’est un peu un E.T, en fait. Il lit dans les pensées.

- Je dirais plutôt que c’est un mélange de jack Russell, de Droopy, de renard et de E.T.

- Dis donc tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère ! Je ne te dis pas ce que ça doit donner physiquement !

- Je pense que ça serait vraiment comique. Mais pour dessiner ça à la main, ça ne doit pas être facile.

- On est peut-être pas obliger de le dessiner à la main. Viens par là. »

Abby se dirigea vers son deuxième ordinateur qui se trouvait au fond dans la deuxième partie de son labo. Nora lui emboita le pas. Elles s’assirent chacune sur une chaise et Abby ouvrit le logiciel pour faire des portraits robots. Elles commencèrent d’abord par recréer le plus fidèlement possible le visage de Gibbs. Ensuite, elles le copièrent pour que l’original serve de comparaison avec le final. Après, elles modifièrent certaines caractéristiques du visage de Gibbs par rapport au mélange qu’avait proposé Nora. Le résultat était assez comique. Y prenant goût, elles firent la même chose pour chacun des membres de l’équipe, imprimèrent les portraits originaux et modifiés et fabriquèrent une petite boîte dans laquelle elles les mirent pour que personne ne les voit tant c’était comique.

     Pendant ce temps, Gibbs était allé se chercher encore une fois un café et avait ensuite eu une discussion au MTAC. Quand il revint à son bureau, il ne vit pas Nora.

« - DiNozzo ! Où est Nora ?

- Encore avec Ducky, je crois.

- Non, elle est remontée. Elle est restée assise quelques minutes et elle est repartie, rectifia Mc Gee.

- Et où ? s’impatientait Gibbs.

- Elle l’a dit mais je ne me souviens pas vraiment », dit Mc Gee un peu penaud.

Gibbs allait s’énerver quand il trouva sur son bureau un petit bout de papier où Nora lui indiquait qu’elle était avec Abby et qu’elle lui avait laissé ce message parce qu’elle était sure qu’ils ne sauraient pas lui dire. Il sourit intérieurement et descendit les voir. Quand il arriva au labo, il les vit assises en tailleur dos à lui à l’autre bout du labo avec les portes vitrées grandes ouvertes et pensa qu’il pourrait s’amuser à les surprendre tant elles paraissaient absorbées par ce qu’elles faisaient. Il s’avança à pas de velours mais juste après avoir dépassé le premier ordinateur d’Abby : « Vous êtes démasqué agent Gibbs ! Game over ! Rejouez encore !» lança Nora sans même se retourner ni jeter un regard vers lui. Gibbs s’arrêta net et  Abby et Nora se tournèrent à ce moment-là vers lui en souriant. Gibbs mima ironiquement la colère et Abby ne put s’empêcher de le taquiner après s’être levée et approchée de Gibbs. « Un agent fédéral  et ancien marine battu par une fille de 15 ans… Ce n’est pas très flatteur ! » ironisa-t-elle en lui tapotant le bras. Gibbs ne répliqua rien mais se contenta de sourire en regardant Nora qui riait, visiblement amusée de la situation.

« - Bon et qu’est-ce qu’il se passe ici sinon ? fit Gibbs en essayant de s’approcher de ce qu’elles faisaient.

- Rien du tout ! s’exclamèrent-elles en même temps en se mettant devant lui pour qu’il ne voit pas.

- Alors vous avez passé l’après-midi à ne rien faire.

- C’est tout à fait ça, répliqua Nora.

- D’ailleurs tu n’es pas venu ici pour ça, dit Abby en attrapant Gibbs par le bras pour l’emmener vers son ordinateur. N’est-ce pas Nora ?

- Absolument ! Il n’est pas venu pour nous espionner…

- Ou alors c’est raté ! renchérit Abby.

- Vous avez fini vous deux ? dit Gibbs sous un ton ironiquement agacé même s’il était très amusé de la situation.

- Presque ! » lancèrent-elles en même temps après s’être brièvement regardées.

Abby expliqua à Gibbs qu’elle n’avait rien de très intéressant pour lui excepté que le spectromètre de masse avait montré la présence de paracétamol dans le sang de BOON récupéré là où Nora était séquestrée, ce qui n’avait pas vraiment d’importance puisqu’on se procure du paracétamol dans n’importe qu’elle pharmacie et le tout anonymement. Donc, en clair cela n’avançait à rein de savoir que BOON prenait du paracétamol.

« - Ok, merci Abby, tu n’as qu’à rentrer chez toi et te reposer un peu. Il commence à se faire tard.

- Tard ? Tu rigoles, il est à peine 20h ! Je rentre beaucoup plus tard d’habitude, enfin si je rentre…

- Abby, tu as bossé sans relâche depuis le début de l’enquête. Il faut que tu ailles te reposer.

- Mais ce cinglé n’est toujours pas derrière les barreaux !

- Je t’appelle si j’ai besoin de toi mais pour l’instant je ne veux plus te voir avant demain matin. C’est clair ?

- Ok d’accord.

- Je remonte aux bureaux alors ? demanda Nora qui apparemment avait prévu autre chose.

- Affirmatif, lui répondit Gibbs. »

Elle se dirigeait vers l’ascenseur quand finalement, elle fit demi-tour, courut vers Abby, lui murmura quelque chose qui l’a fit sourire et Abby lui répondit de ne pas s’inquiéter parce qu’elle l’emmène chez elle et qu’elles continueraient tout ça ensemble le lendemain. Elle rejoignit ensuite Gibbs qui l’attendait. Ils entrèrent dans l’ascenseur.

« - C’est quoi ce truc qu’Abby ramène chez elle et que vous allez terminer demain ? demanda Gibbs curieux.

- Tu es bien curieux…

- Et alors ! J’ai le droit de savoir.

- C’est un truc de fille. Et vu que tu n’en es pas une…

- Je ne saurais pas si j’ai bien compris.

- Affirmatif », lui répondit-elle en imitant exagérément Gibbs quand il lui avait dit la même chose quelques minutes auparavant.

Son imitation exagérée ne put empêcher Gibbs de sourire. Apparemment, elle avait un caractère aussi trempé que le sien ce qui n’arrangerait pas les choses.

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