De l'autre côté du miroir (Partie 1)

Chapitre 7 : Disputes

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:03

Jeudi 11 janvier 2007, piscine d’Alexandria

 

« - Non, je n’en ai pas besoin, finit par dire James après quelques secondes en tendant l’arme à Nora qui la posa à terre.

- On le fait ensemble ? » demanda Nora.

Nora et James donnèrent alors tous deux un coup de pied dans le pistolet qui glissa jusqu’à Gibbs qui le ramassa. Gibbs poussa un soupir de soulagement et Tony rangea son arme. Nora se leva et attrapa James par le bras pour qu’il se lève, ce qu’il fit. Ils s’approchèrent alors des deux agents où Nora évita soigneusement le regard de son père.

« - Je pense qu’il faudrait rentrer maintenant, James, dit Nora en lui montrant de la tête la sortie.

- Je le pense aussi », répondit l’homme d’un ton un peu triste.

Il commença à se diriger vers la sortie mais se retourna et regarda Nora comme pour l’appeler.

« - Nora, merci, fit James.

- Je devais bien ça à votre frère », répondit Nora.

L’homme disparut alors et Nora tournait toujours le dos aux deux agents. Tony voulut essayer de détendre cette atmosphère électrique.

« - Ca, c’est... du bon boulot. On ne croirait pas qu’un petit truc comme ça soit aussi doué. On devrait l’engager Gibbs, s’exclama Tony avec humour.

- Quand elle aura appris à obéir aux ordres on y songera, répliqua Gibbs en fusillant Nora d’un regard accusateur.

- Je sais mais je ne pouvais pas rester sans rien faire.

- Tu devais rester derrière, tu as pris trop de risques !

- Il fallait que je l’aide ! Son frère est mort par ma faute, c’est moi qui devrait être dans un sac mortuaire, pas lui ! Il a empêché ce cinglé de me coller une balle dans la tête et il y a laissé la vie ! » commençait à s’énerver Nora.

Un grand silence se fit. Ils repartirent tous les trois sans dire un mot vers le NCIS. Arrivés là-bas,  Tony et Gibbs allèrent chacun à leur bureau et Nora se retrouva seule au milieu. Elle s’assit alors  par terre entre le bureau de Gibbs et de Ziva en regardant dans le vide. Elle réfléchit ainsi sans bouger pendant plusieurs heures. Mais elle n’était pas la seule à réfléchir, il y avait Gibbs aussi. Il était furieux qu’elle n’ait pas obéi mais il ne pouvait pas lui en vouloir parce qu’en réalité, elle avait fait exactement ce qu’il aurait fait : suivre son instinct. C’est ce qu’elle avait fait, elle avait suivi son instinct quitte à en payer le prix. Il savait d’où elle tenait ça, elle avait hérité de ce trait de caractère, le sien, qui a toujours eu tendance à énerver tout le monde parce qu’il prenait des risques en le suivant. Tout d’un coup, Nora finit par se lever d’un bond et se dirigea vers l’ascenseur où elle s’adossa contre. Elle se mit à fixer Gibbs pour lui faire comprendre qu’elle voulait lui parler. Au bout de plusieurs minutes, Gibbs se leva pour rejoindre Nora. Elle appuya sur le bouton et rentra à l’intérieur une fois que Gibbs fut arrivé à sa hauteur. C’est à ce moment-là qu’elle fit arrêter l’ascenseur. Gibbs sourit intérieurement, décidément elle lui a piqué toutes ses manies !

« - Gibbs, à propos de tout à l’heure, je voulais que tu saches que je regrettes ce qu’il s’est passé, je ne voulais pas m’énerver comme ça. Je sais que j’énerve les gens souvent parce que je n’en fais qu’à ma tête et que je prends des risques un peu pour tout et n’importe quoi. Ils ne comprennent pas pourquoi et je pense que tu n’as pas compris non plus pourquoi je n’ai pas obéi et que j’ai pris des risques pour une personne inconnue.

 - Si, je sais pourquoi tu l’as fait.

- C’est vrai ? Tu me comprends ? demanda Nora les yeux brillants.

- Oui je te comprends, ça m’est arrivé.

- Tu n’es plus fâché contre moi alors ?

- Mais non, je n’ai jamais été vraiment fâché contre toi Nora, répondit Gibbs avec un léger sourire.

- Gibbs, je suis quand même désolée d’avoir pris des risques et de m’être énervée. Je m’excuse.

- Ne t’excuses pas Nora, c’est un signe de faiblesse.

- Moi je pense que ça demande de la force. Ce n’est pas si facile de s’excuser quand on a quelque chose à se reprocher. »

Gibbs remit l’ascenseur en marche en souriant, regarda Nora qui sourit à son tour et ils se mirent à rire tous les deux. Ils sortirent de l’ascenseur. Tony se leva d’un bond et dit qu’il allait chercher à manger. Nora alla alors s’asseoir sur la chaise de Tony.

« - Tony, je peux ? demanda-t-elle en faisant allusion aux jeux sur l’ordinateur de Tony.

- A condition que tu ne fasses pas un meilleur score que la dernière fois !

- Tu as peur de ne plus pouvoir avoir LE meilleur score ? » se moqua-t-elle.

Tony ne répondit pas mais se contenta de lui faire une grimace. 30 minutes plus tard, Tony était de retour avec à manger pour toute l’équipe. Gibbs avala son hamburger et partit se chercher un café. Tony avait repris sa place à son bureau.

« - Je ne le crois pas, tu as battu mon record sur le cinéma ! s’écria Tony.

- Tu n’as pas dit que je ne pouvais pas le faire », répliqua la petite rousse.

Tony réfléchit à une manière de prendre sa revanche, quand il trouva en regardant la salade de Nora posée sur son bureau, tout en se demandant comment elle pouvait avaler ce truc qu’il trouvait dégoutant.

« - Tu sais Ziva, il va falloir qu’on fasse vraiment attention parce que surveiller une Nora ça va mais en surveiller plusieurs, c’est plus dur ! »

Ziva ne répondit rien mais lui lança un regard surpris.

« - Bah oui regarde il y a plein de Nora ici, fit-il en prenant les bâtonnets de carotte.

- Je ne vois pas le rapport entre moi et une carotte, intervint Nora.

- Bien sûr que si, vous êtes de la même couleur, n’est-ce pas Carotte ? se moqua Tony en montrant ses cheveux.

- Je ne suis pas une carotte, dit-elle en faisant mine de bouder, c’est pas ma faute, c’est pas moi qui ai choisi mes gènes.

- Bien sûr que ce n’est pas de ta faute, Carotte !

- Arrête de m’appeler Carotte !

- Carotte, Carotte, Carotte, Carotte, Carotte…

- Et toi espèce de Peter Pan !

- Moi, un Peter Pan ?

- Oui tu es resté au stade de collégien, comme Peter Pan. Tu réagis comme lui.

- C’est pas vrai !

- Si c’est vrai !

- Non !

- Si !

- Non, Carotte ! »

Nora se contenta alors de lui tirer la langue et Tony fit de même. Gibbs arriva à se moment-là.

« - Vous avez fini, oui ! s’exclama Gibbs en les voyant se tirer la langue.

- C’est Tony qui a commencé.

- Ne continue pas.

- Il m’a traité de carotte parce que je suis rousse !

- Et elle, elle m’a traité de Peter Pan ! se défendit Tony.

- C’est vrai ça, Nora ? interrogea Gibbs en s’approchant d’elle.

- Euh… il fallait que je me défende, répondit-elle un peu penaude.

- C’est très bien, Nora.

- Mais Gibbs... fit Tony surpris.

- Continue comme ça, tu lui forges le caractère. Il en a bien besoin, s’expliqua Gibbs en s’asseyant à son bureau.

- Mais c’est pas juste.

- Moi je trouve ça tout à fait équitable, le nargua Nora.

- Toi, on t’a rien demandé, Carotte.

- Je ne suis pas une carotte, Peter Pan ! »

Ils se fusillèrent du regard et prirent une mine de dédain avant de se tourner le dos.

« - Je ne te parles plus, lança Nora.

- Moi non plus », renchérit Tony.

Gibbs, Ziva et Mc Gee se mirent à rire en les voyant jouer leur numéro. Ils étaient dos à dos les bras croisés, au milieu de la pièce. Ils étaient comiques tous les deux : on aurait dit un frère et sa sœur qui se taquinaient, se disputaient et finissaient par se faire la tête pour s’amuser. Nora alla vers Gibbs qui était à son bureau.

« - Gibbs, je peux aller voir Ducky ? demanda-t-elle presque à voix basse.

- Bien sûr. »

Nora tourna alors les talons et lança à l’intention de Tony qui était en train de se rassoir à son bureau : « Puisque c’est comme ça, moi je vais voir Ducky. Il ne me traite pas de carotte, lui, contrairement à Peter Pan ». Elle rentra dans l’ascenseur qu’elle arrêta pour la seconde fois de la journée. Elle s’assit par terre pour réfléchir un peu.

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