De l'autre côté du miroir (Partie 1)

Chapitre 5 : Un parent un peu cinglé

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:44

Mercredi 10 janvier 2007, 9h, bureaux du NCIS
 
     Mc Gee était allé chercher une boisson chaude pour tout le monde que chacun avait englouti excepté Nora qui buvait son chocolat tranquillement. Elle était assise sur le bureau de Tony qui imitait une voix d’un film ce qui amusait beaucoup la petite rousse. A ce moment-là, un homme d’environ 40 à 45 ans arriva et se positionna dos aux fenêtres, en face des bureaux de l’équipe. Il avait un regard sévère et intimidant. Nora se leva.
« - Oh non, pas lui, souffla-t-elle.
- Tu le connais ? lui demanda Tony
- Oui, mais laisse moi faire. J’ai envie de régler ça toute seule.
- Tu en es sûre ? Parce que ça n’a pas l’air d’être l’amour fou.
- Ne t’inquiète pas, n’interviens que si je me retrouve à terre. »
Tony fut surpris mais il la laissa aller voir l’homme seule tout en la surveillant de près et en ne perdant pas une miette de la conversation. Nora se plaça à environ 1 mètre de l’homme.
« - Qu’est-ce que tu fais ici ? dit-elle visiblement mécontente de sa visite.
- Même pas bonjour ?
- Tu ne le mérites pas. Comment tu m’as retrouvée ?
- …
- Réponds !
- J’ai mes sources.
- Comme toujours.
- Tu ne vas pas pouvoir jouer ton cinéma cette fois, Nora. Ton oncle et ta tante ne sont plus là pour te protéger de moi.
- Espèce de vautour et l’interdiction d’approcher ?
- Elle n’entre plus en vigueur parce que je suis la seule famille qui te reste.
- Parce que tu appelles ça une famille ? » répliqua Nora d’un ton sarcastique.
La réplique ne lui plut pas et il donna une gifle à Nora, assez violente pour la faire tituber. Mais elle reprit ses esprits et fit signe à Tony qui allait se lever de ne pas s’en mêler.
« - Tu n’es même pas venu à l’enterrement, murmura-t-elle.
- Ce n’est pas un crime ma belle », lui murmura-t-il à son tour.
Ces deux phrases, personne ne les entendit. Nora resta muette quelques secondes, comme pour chercher ces mots.
« - Tu n’es qu’un sale type ! s’exclama-t-elle.
- Tu vas me respecter un peu, oui ? s’énerva l’homme en lui donnant un coup de poing dans la mâchoire qui fit tomber la jeune fille.
- Jamais je ne retournerais avec toi, jamais » criait la pauvre fille en se recroquevillant pour se protéger des coups de pied et de poing que lui administrait l’homme.
Tony était resté bouche bée quelques secondes mais finalement se précipita, lui, Ziva et Mc Gee vers l’agresseur. Gibbs était arrivé au moment où Nora était à terre avec son agresseur la bourrant de coups. Il s’était précipité lui aussi en laissant tomber à terre son précieux café. L’homme était incontrôlable, Mc Gee était auprès de Nora pendant que Ziva, Tony et Gibbs essayaient d’immobiliser le gars. Ils réussirent finalement à lui mettre les menottes et Gibbs ordonna à Tony de l’amener en salle d’interrogatoire. Nora n’était pas en très bon état, Gibbs avait aidé Mc Gee à la relever et l’avait conduite chez Ducky malgré ses protestations. Pendant ce temps, Mc Gee avait fait quelques recherches sur ce type. « Notre jolie petite rousse avait des secrets bien gardés, lança Tony en tendant un dossier, une interdiction d’approcher avait été lancée contre cet homme par son oncle et sa tante ». Gibbs avait laissé Nora avec Ducky le temps qu’il s’occupe d’elle mais revint une bonne heure plus tard accompagné de toute l’équipe. Nora était assise sur l’une des tables d’autopsie de Ducky qui se tenait près d’elle. Gibbs l’interrogea du regard. « Je vais bien, j’ai juste quelques hématomes, dit-elle avec une certaine insouciance, mais j’ai l’impression que ce n’est pas pour ça que tu es venu. » Gibbs continuait de la regarder comme pour essayer de lire dans ses pensées.
« - Le nom de Michael HERNANDEZ te rappelle quelque chose ? interrogea Gibbs d’un ton de reproche.
- Ca devrait, renchérit Ziva, il t’a passé plus de 200 coups de téléphone ces 2 derniers mois et le dernier juste avant ce qui c’est passé tout à l’heure.
- Vous avez vu mes relevés ? dit Nora d’une voix faible et montrant qu’elle avait peur.
- Et les lettres qu’il t’a envoyé, rétorqua Tony, c’est bien ce que je pensais c’est pas l’amour fou.
- Euh… on va y aller doucement d’accord, dit Nora qui parlait d ‘une voix de plus en plus faible.
- Tu sais qui c’est apparemment, la questionna Gibbs.
- C’est le gars de tout à l’heure, répondit-elle naïvement.
- Ca on l’avait découvert tout seul, lui lança Tony.
- C’est… enfin c’est, hésitait l’adolescente.
- C’est ? s’impatientait Gibbs.
- C’est mon père, lança-t-elle finalement, même si je ne l’ai jamais considéré comme tel.
- Pourquoi tu ne nous a rien dit sur cet homme ? demanda gentiment Ducky.
- Il n’a jamais accepté l’idée que je sois élevée par mon oncle et ma tante.
- Au point de lui interdire de t’approcher, ajouta Tony.
- C’est vrai qu’il me harcelait…
- Pourquoi tu n’es pas venu me voir, Nora ? la coupa Gibbs en se penchant vers elle.
- Parce que Gibbs, commença-elle le regard larmoyant, je voulais le mettre à l’écart et je voulais pas qu’il soit tabassé avec une batte de baseball. Et puis c’était embarrassant, il avait rien de très reluisant, continua-t-elle pendant que Gibbs s’éloignait d’elle.
- J’ai vu le site web que ce gars t’avait dédié, la coupa Tony.
- www.traîtrederousse.com, continua Ziva.
- Oui, je sais que c’est pas sympa, je lui avait dit de le supprimer mais bon.
- Pas sympa Nora ! C’est terrifiant tu veux dire, rectifia Tony.
- Ok, mais il n’a rien de dangereux, il se résout pas à ce que je ne vivrais jamais avec lui… »
Gibbs fit signe à tout le monde de le laisser seul avec Nora.
« Rien de dangereux !? s’énerva Gibbs. Ce type t’a bourré de coups sans aucune retenue et tu me dis qu’il n’est pas dangereux ! »
Nora ne répondit rien, elle n’avait jamais vu Gibbs comme ça. Elle était terrifiée et avait envie de fondre en larmes. Elle regardait à terre.
« - Tu savais très bien qu’il était dangereux et tu es quand même allée le voir. Tu savais ce qui allait se passer.
- Je voulais enfin je pensais pas qu’il…
- Tu le savais puisque tu as dit à Tony d’intervenir quand tu serais au sol.
- J’espérais que je m’étais trompée », dit-elle les yeux embués de larmes et une larme coulant sur la peau blanche de sa joue. 
Le visage de Gibbs s’apaisa. Il se rendit compte qu’il était allé trop loin, le fait de la voir en train de pleurer de souffrance lui fendit le cœur et il commença à regretter de s’être énervé. Il ne voulait pas la blesser, il voulait simplement lui faire réaliser la gravité de la situation mais il se rendit compte qu’elle la connaissait déjà. Il s’approcha donc d’elle, essuya délicatement la larme qui coulait sur sa joue malgré un léger tremblement de la part de Nora, passa son bras derrière ses épaules et l’amena tendrement contre lui. Nora était toujours dans le même état que la fois où Gibbs avait voulu la consoler après qu’elle ait vu sa famille morte dans la salle d’autopsie. Elle ne pouvait pas empêcher son rythme cardiaque d’atteindre une allure folle. Mais cette fois, bien qu’elle n’arrivait pas à bouger, elle réussi à prononcer quelques mots qui venaient tout droit du cœur.
« - Je ne veux pas aller vivre avec lui, Gibbs.
- Tu n’iras pas avec lui Nora. Je te le promets », dit Gibbs en posant sa main derrière sa tête.     Michael HERNANDEZ était toujours dans la salle d’interrogatoire depuis des heures. Il ne bougeait pas mais laissait paraître quand même une impression de nervosité. Il se tenait debout, adossé contre le mur en face du poste d’observation. Gibbs entra d’un seul coup dans la salle, l’homme sursauta très légèrement et Gibbs referma la porte en la claquant de toutes ses forces.
« - Asseyez-vous ! ordonna Gibbs.
- Je suis pas votre chien, répondit-il avec insolence, sans bouger d’un poil.
- Assis ! vociféra-t-il en l’attrapant par le col de sa chemise pour l’asseoir sur la chaise.
- Faut arrêter la caféine agent Gibbs.
- Vous avez une explication j’espère ?
- Une explication à quoi ?
- Réfléchissez bien ça va vous revenir.
- Désolé j’ ne vois pas.
- Le nom de Nora WATSON vous dit quelque chose ?
- Peut-être. »
Pendant ce temps, au poste d’observation, Tony et Ziva les observent :
« - Gibbs va le bouffer
- Non il sait garder le contrôle.
- Tu paris ?
- 20 $, prépare ta tule.
- Non ta tune, Ziva.
- Ra, c’est pareil. »
Dans la salle d’interrogatoire :
« - Vous vous moquez de moi, là ! cria Gibbs en lui lançant un regard glacial qui intimida quelque peu l’homme.
- OK, c’est ma fille. Mais ça ne vous regarde pas la façon dont je lui apprends les bonnes manières.
- Vu les motifs de l’interdiction d’approcher, oui ça me regarde. Pourquoi êtes-vous venu la voir ?
- Vu que son oncle et sa tante sont morts, je suis la seule personne de sa famille qui lui reste et donc elle va être obligée de venir vivre avec moi.
- Comment avez-vous su qu’elle était ici ?
- Les infos.
- Les médias n’ont pas été prévenus.
- Je l’ai deviné.
- Je répète, comment avez-vous su qu’elle se trouvait au NCIS ? commençait à s’énerver Gibbs.
- Je ne dirais rien sans avocat.
- D’accord, on est sur une affaire de meurtres en série. On soupçonne que le tueur soit un terroriste, on va donc partir du principe que vous êtes son complice. Pas de procès, pas d’avocat, direction Guantanamo, dit Gibbs en se levant et en se dirigeant vers la porte sans le regarder.
- Attendez ! J’ai fait des annonces pour savoir si quelqu’un l’avait vue et un homme m’a contacté. Il m’a dit que son oncle et sa tante étaient décédés et que pour l’instant, elle se trouvait au NCIS avec l’équipe d’un agent du nom de Gibbs, expliqua l’homme qui commençait à avoir la trouille.
- Son nom.
- …
- Son nom ! cria l’agent du NCIS en tapant sur la table.
-  Un certain Kyle BOON.
- Quand ?
- Ce matin vers 7h30.
- Votre téléphone.
- Ah non.
- Tout de suite », cria Gibbs.
Il prit son téléphone, se dirigea vers le labo d’Abby pour qu’elle le localise mais ce n’était pas la peine, c’était une carte prépayée irrepérable. Tony croisa Gibbs. 
« - Qu’est-ce qu’on fait du père cinglé, patron ?
- Je m’en occupe mais ce n’est pas son père, Tony.
- Ah bon ? Mais c’est ce qui est marqué.
- Je sais mais ce n’est pas son père biologique.
- Nora sait ?
- Elle le sait.
- Et c’est qui son père alors ?
- T’as qu’à lui demander. »
Tony quitta Gibbs et se dirigea vers son bureau où Nora jouait à des jeux sur son ordinateur.
« - Eh mais t’as battu mon record, dit-il en mettant ses doigts sur l’écran.
- Arrête, tu vas me faire perdre ! Et voilà, j’ai perdu. J’étais presque à 10 000 points, protesta-t-elle.
- Bon ça te dit un chocolat pour me faire pardonner.
- Ok. »
Ils descendirent tous les deux à la cafétéria, Tony lui prit un chocolat chaud au distributeur et ils s’adossèrent tous deux contre ce dernier.
« - Comment ça va ? commença Tony
- Oh, je commence à avoir l’habitude avec lui.
- Mouais.
- Ca veut dire quoi ça ?
- De quoi ‘ça’ ?
- Ce ‘mouais’.
- Rien du tout.
- Mouais. »
Tony sourit, il la trouvait assez comique pour une fille ayant un père aussi cinglé. Mais il ne savait pas vraiment comment aborder le sujet qu’il voulait aborder. Seulement, c’était plus fort que lui, il était pire qu’un gamin, il avait besoin de savoir.
« - Bon, qu’est-ce qu’il y a ? demanda Nora qui avait remarqué un certain malaise.
- Rien du tout, répondit Tony, pourquoi veux-tu qu’il y ait quelque chose ?
- J’en sais rien mais j’ai l’impression que tu veux me demander un truc mais que tu n’oses pas.
- C’est vrai, dit-il surpris de sa perspicacité.
- Pose-la ta question !
- C’est à propos de ton père. J’ai appris que ce n’est pas ton père biologique.
- Oui, c’est vrai et c’est tant mieux je crois.
- Mais on m’a dit aussi que tu sais qui est ton vrai père.
- C’est vrai aussi.
- En fait, j’ai demandé à Gibbs qui c’était mais il m’a dit de te demander directement.
- Il a bien fait.
- Et c’est qui ? »
Nora esquissa le même sourire que fait Gibbs dans ce genre de situation et commença à s’en aller.
« - Attends t’en va pas, dis-le moi.
- Je ne sais pas trop en fait, on sait jamais si tu ne supportes pas la nouvelle.
- Ca va je suis adulte, je pourrais la supporter.
- Pas sûre.
- Quoi, le fait que je le supporte ou que je sois adulte, dit Tony en faisant mine de se vexer.
- Un peu des deux, répondit-elle avec humour.
- Très drôle. Mais si j’ai bien compris c’est quelqu’un que je connais.
- Oui, tu le connais. Peut-être pas vraiment intimement mais tu le connais.
- Je le vois où la plupart du temps ?
- Ici.
- Tu veux que dire quelqu’un au NCIS est ton père ?
- Oui.
- Mais qui ça peut bien être ? Mc Gee ?
- Nan, éclata-t-elle de rire, il est trop jeune.
- A ce moment-là c’est pas Ziva non plus, elle t’aurait eue à 9 ans ! Abby ça m’étonnerait, elle ne peut rien cacher, on l’aurait su qu’elle avait une fille… Attends, je crois que j’ai deviné… C’est Jenny SHEPARD ?
- Meuh non, je te rappelle qu’on parle de mon père. Or Jenny est une fille pas un gars.
- Pas faux. Mais vous êtes rousse toutes les deux.
- Et alors ? Tu ne vas pas me dire que toutes les rousses sont de la même famille quand même ?
- Non. Mais c’est qui alors ? Je vois pas.
- Réfléchis bien, dit-elle en s’éloignant à nouveau.
- Mais arrête de t’en aller ! » dit-il en la rattrapant.
Nora s’arrêta, se tourna vers Tony et le fixa droit dans les yeux. Tony réfléchit : et si c’était sa fille à lui ? Avec toutes les copines qu’il a eues ce ne serait pas étonnant… Non c’était impossible, ce se serait passé en 1991 : il était encore à la fac et n’avait que 19 ans. C’était impossible.
Il regarda Nora qui le fixait toujours et la fixa à son tour. Tout à coup, il tressaillit et reconnut ce regard bleu acier glacial qu’avait Nora.
« - Ne me dis pas que c’est…
- Que c’est…
- Gibbs ?
- Peut-être, c’est déjà plus réaliste. »
Tony resta les bras ballants et fit tout par automatisme sans prononcer un mot : il ramena Nora aux bureaux et se dirigea vers le labo d’Abby.
« - Salut Tony ! Qu’est-ce que tu fais ici ?
- J’aurais une question à te poser.
- Bien sûr.
- C’est à propos de Gibbs et Nora. Je suis au courant que Michael HERNANDEZ n’est pas son père biologique, j’ai discuté avec Nora et j’ai une curieuse impression à propos de l’identité de son vrai père. Disons que j’ai l’impression que c’est Gibbs et j’ai vraiment du mal à le croire !
- Euh… C’est vrai, Gibbs est le père biologique de Nora. Les tests ADN ne peuvent pas mentir. »
Tony resta bouche bée. Gibbs a une fille ! Il a été père dans une vie antérieure, ça ok. Mais père aujourd’hui, alors ça !
La nouvelle se répandit très vite au sein de l’équipe : Tony ne pouvait pas s’empêcher de le dire au reste de l’équipe. Toute l’équipe le savait, enfin sauf Jenny SHEPARD.
Pendant tout ce temps, Gibbs hésitait à entrer dans la salle d’interrogatoire, il observait le type : il ne voulait pas le relâcher. Finalement, il se décida.
« - Je sors enfin, dit l’homme.
- Taisez-vous ! s’exclama Gibbs en l’amenant, menotté, dans le couloir.
- Je vais pouvoir dire deux mots à Nora. »
Gibbs se retourna furieux, le plaqua contre le mur, lui mit son avant bras sous la gorge et lui attrapa la main en appuyant sur un point de pression. L’homme resta comme paralysé de douleur.
« - Ecoutez-moi bien, elle ne veut plus vous voir. Alors vous ne l’appelez plus, vous ne lui écrivez plus et vous ne vous approchez plus à moins d’1 kilomètre d’elle. Est-ce que c’est clair ? dit Gibbs en resserrant la pression sur sa main.
- Oui très clair, mais j’ai le droit de voir ma fille si je le veux, fit l’homme qui avait très mal.
- Ce n’est pas votre fille biologique. »
Gibbs l’amenait vers l’ascenseur, quand il croisa Nora qui attendait tout près de celui-ci. Gibbs s’arrêta, lui et l’homme, et fit signe à Nora de s’éloigner. Elle fit non de la tête et ne bougea pas d’un centimètre. Gibbs compris qu’elle voulait lui dire adieu. Il approcha l’homme, toujours menotté, et s’éloigna de quelques mètres.
« - Je viens te dire adieu, commença Nora, et te demander de disparaître de ma vie, je n’irais pas avec toi.
- Pourquoi ?
- Tu le sais.
- Juste une chose, il paraît que tu n’es pas ma fille biologique.
- C’est vrai, les tests ADN le prouvent.
- Qui est ton père ? Je sais que tu sais qui c’est. »
Nora ne dit rien mais tourna la tête vers Gibbs qui attendait. Michael HERNANDEZ comprit le message, l’agent Gibbs est son vrai père.
« - Maintenant, adieu, dit Nora sèchement.
- Adieu, jolie rousse. »
Nora s’éloigna de l’homme et Gibbs fit signe à Tony de l’amener vers la sortie. Gibbs se plaça à côté de Nora.
« - Ca va ? demanda-t-il en lui donnant un léger coup d’épaule.
- Ouais, ça va. Ne t’inquiète pas.
- Tu es une fille vraiment courageuse Nora.»
Elle le regarda en s’efforçant de sourire et il posa sa main sur son épaule en l’amenant contre lui pour montrer sa compassion. Elle ne sursauta pas mais il y avait toujours un malaise de sa part qui n’échappa pas à Gibbs. Gibbs regarda sa montre et se rendit compte qu’il était 20 heures 30 passées et que, vu la journée, Nora devait être fatiguée. Il dit alors à toute l’équipe de rentrer chez eux et conduisit Nora chez lui : il voulait apprendre à la connaître un peu. Il mit des draps propres dans la chambre d’ami pour qu’elle puisse se reposer. Après cela, Gibbs alla dans sa cave suivi de Nora qui ne voulait pas dormir : elle aussi voulait apprendre à connaître son père. Elle descendit l’escalier et regarda avec admiration le bateau en le caressant de sa petite main blanche.
« - C’est un bateau ?
- Oui.
- J’aime bien les bateaux. Mais que ceux à voile pas ceux à moteur. 
- Tu es déjà allée sur un bateau ?
- Non, jamais.
- Tu le construis tout seul ?
- Oui.
- Et comment tu vas le sortir ?
- Je casserais la bouteille.
- Tu pourrais aussi faire une rampe, casser un des murs et le glisser dehors.
- Je pourrais.»
Gibbs sourit et commença à poncer son bateau tout en l’observant discrètement. Nora faisait le tour du bateau en portant un tee-shirt des marines 10 fois trop grand pour elle qui pourrait presque lui servir de robe.
« - Gibbs, je peux te demander quelque chose?
- Vas-y.
- C’est vrai que je vais aller dans une famille d’accueil ou un orphelinat ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Ben, c’est ce qui se passe tout le temps.
- Ce n’est pas obligé que ça se passe comme ça.
- Je ne veux pas y aller Gibbs.
- Tu n’iras pas.
- C ‘est promis ?
- Je te le promets. Tu veux m’aider ?
- Je ne sais pas si je saurais, je ne voudrais pas l’abimer.
- Tu ne vas rien abimer du tout. Regarde tu suis le fil du bois en appuyant dans les deux sens sans jamais forcer», expliqua-t-il en se plaçant derrière elle et en lui posant les mains dessus pour lui montrer comment faire.
Ils travaillèrent ainsi sur le bateau une bonne partie de la nuit. Nora finit par s’endormir, assise par terre avec le plan du bateau dans les mains. Gibbs avait sorti un sac de couchage entreposé dans sa cave, l’avait posé par terre avec un oreiller, avait rangé le plan du bateau et avait doucement installé Nora dans le sac de couchage en prenant soin de ne pas la réveiller. Quant à lui, il s’allongea sur son bateau et s’endormit.

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