De l'autre côté du miroir (Partie 1)
Jeudi 4 janvier 2007, 8h, quartier général du NCIS
A son réveil, Gibbs alla, comme à son habitude, chercher un café mais aussi un chocolat chaud pour Nora. Quand il revint, il vit Nora assise sur sa chaise et tout le monde qui travaillait excepté Tony qui dormait toujours. Il se dirigea vers elle, lui murmura quelque chose à l’oreille, lui tendit une bouteille d’eau et elle alla la vider sur…la tête de Tony ! Celui-ci se leva d’un bond ce qui fit rire tout le monde excepté Tony bien sûr. Nora essaya alors de s’expliquer :
« - C’est pas moi qui ai eu l’idée, j’ai fait qu’obéir aux ordres.
- Oui mais c’est quand même toi qui l’as fait, grommela ironiquement Tony.
- Peut-être mais on m’a dit que si je le faisais j’aurais un chocolat chaud alors je ne pouvais pas refuser.
- Et c’est qui ce ‘on’? »
Elle ne répondit pas mais regarda Gibbs qui s’était approché d’elle en lui tendant on chocolat.
«- Bon boulot ! Fais attention c’est chaud.
- Merci. »
Tony regarda alors Gibbs s’éloigner vers le bureau de la directrice en souriant ce qui rendit fou de rage Tony.
«- Gibbs, j’arrive pas à croire que tu m’aies fait ça. J’ai l’air de quoi moi maintenant ?
- Surveille-le bien Nora. Il faut qu’il travaille et pas qu’il s’amuse, lança Gibbs.
- Ok », répondit-elle.
Après avoir avalé les marches deux par deux, Gibbs arriva dans le bureau de la directrice et, comme à son habitude, il ouvrit la porte pour la claquer ensuite, un dossier à la main.
« - Une petite signature ? demanda Gibbs en tendant le dossier qu’il tenait à Jenny.
- Pour ?
- Nora WATSON, je la remets au service de l’enfance.
- Et pourquoi pas chez elle, ses parents rentreront un jour ou l’autre.
- Impossible, elle a besoin de soins médicaux et ses parents n’ont donné aucun signe de vie à qui que ce soit depuis qu’elle a été enlevée. »
Jenny ne répondit rien mais resta bouche bée.
«- Un problème ? demanda Gibbs.
- Non, je suis juste surprise que tu n’essayes pas de me convaincre de la laisser rester avec l’un d’entre nous. Pourquoi ?
- Nous ne sommes pas des baby-sitters.
- Donc, tu l’envoies à la protection de l‘enfance.
- Non, c’est toi. Aussitôt que tu auras signé, dit-il en lui tendant un stylo.
- Tu sais qu’on est le 4 janvier et qu’ils sont fermés jusqu’à lundi, comme tous les ans, tu ne trouveras personne aux services sociaux.
- Est-ce que tu as une meilleure idée ?
- Elle peut rester avec moi.
- Tu y tiens ?
- Non, mais vu ce que tu proposes c’est la décision que je prends.
- D’accord, bonne chance avec ton invitée.
- J’espère que ça ira mieux qu’avec le dernier », dit-elle ironiquement.
Ils se dirigèrent alors tous deux vers la porte et avant de redonner le dossier à Gibbs, Jenny y jeta un coup d’œil.
« - Jethro, c’est un rapport d’enquête. Pas une autorisation de placement.
- J’ai du me tromper de dossier, c’est tout.
- C’est ça oui », rétorqua-elle convaincue du contraire.
Pendant ce temps :
« - Timothy, on ne me l’a pas demandé mais je crois que je m’en souviens.
- De quoi ? demanda Mc Gee
- De la plaque du gars qui m’a enlevée. Il me suivait depuis un moment quand je sortais du lycée, je crois que c’était BHR 392 en Virginie, il me semble.
- Ca c’est super », répliqua Tony en levant sa main pour qu’elle tape dedans, ce qu’elle fit.
Durant ce temps, Jenny et Gibbs étaient sortis du bureau de Jenny et s’étaient mis à observer Nora qui défiait Tony au lancé de boulettes de papier dans la poubelle de Mc Gee, ce qu’elle n’arrivait pas à cause de son bras blessé et donc Ziva s’était mise à côté d’elle pour lui donner quelques astuces, qui fonctionnaient très bien et tout ça ne plaisait évidemment pas à Tony qui ne voulait pas perdre devant une fille de 15 ans blessée qui venait de vivre l’enfer. « Elle est vraiment très jolie », finit par dire Jenny. Gibbs ne répondit pas et se contenta de sourire discrètement du coin des lèvres.
« - Dans tous les cas, elle a l’air de bien prendre les choses, remarqua-t-elle.
- Pour une enfant de 15 ans qui a été torturée dans des égouts pendant plus d’un mois, on peut dire ça comme ça, directeur ! rétorqua Gibbs.
- Un mois !? s’exclama Jenny ahurie.
- Ouais, elle a été enlevée le 28 novembre. »
Gibbs fit signe à Jenny de rester là, il descendit voir Nora et lui expliqua quelque chose. Elle monta alors les escaliers, accompagnée de Gibbs, pour arriver à l’endroit où se trouvait la directrice du NCIS. Gibbs présenta la directrice du NCIS et Nora répondit, un peu intimidée par la position hiérarchique de Jenny :
« - Bonjour Madame.
- Ne sois aussi timide tu peux m’appeler Jenny et tu as même le droit de me dire ‘tu’ si tu veux », la rassura Jenny en souriant.
Nora et Jenny se dirigèrent vers le bureau du directeur pendant que Gibbs rejoignit Mc Gee qui l’attendait. Ce dernier lui expliqua que Nora s’était rappelée le numéro de la plaque du gars qui l’avait enlevée, la voiture avait été louée sous un faux nom mais il avait envoyé à Abby la photo du type pour qu’elle l’identifie. Au bout de plusieurs heures, Abby avait enfin réussi à identifier notre inconnu, un certain Kyle BOON : 34 ans, célibataire et condamné en avril 1989 pour coups et blessures sur sa petite amie, une certaine Mélissa DORN, une rousse aux yeux bleus. Gibbs et ses 3 agents s’apprêtaient à aller chez lui, quand le téléphone de Gibbs sonna.
« - Agent spécial Gibbs ? dit Gibbs par automatisme.
- Alors ça y est, on a trouvé le propriétaire de la voiture, agent Gibbs ?
- Qui êtes-vous ?
- La petite dont je me suis occupée pendant plus d’un mois le saurait. Il était quand même temps au bout de 5 jours.
- Qu’est-ce que vous voulez, petite ordure ?
- Quelle agressivité ! Je veux m’amuser un peu avec vous comme je l’ai fait avec cette petite Nora, très jolie fille cela dit en passant. Mais rassurez-vous, elle aura le même traitement que les autres, je n’en ais pas fini avec elle. Vous comprenez, je n’ai pas envie de faire de jalouses.
- Essayez seulement de l’approcher.
- Je compte faire plus que ça. Au fait, deux personnes vous attendent dans l’appartement de Nora. »
Sur ce, il raccrocha. Mc Gee n’avait pas pu le localiser, ce qui mettait Gibbs de mauvaise humeur. Mais Gibbs en était resté assis : comment pouvait-on être aussi sadique avec une fille de cet âge ? Il fallait que Nora soit sous protection, il avait confiance en Jenny pour ce qui est de sa capacité à savoir protéger quelqu’un. Donc, il l’appela et lui précisa la situation mais il ne voulait pas que la petite soit au courant pour l’instant. Il partit ensuite chez les WATSON. Ils appelèrent mais personne ne répondit, alors Ziva ouvrit la porte et ils entrèrent tous les quatre dans l’appartement. Ils trouvèrent alors deux corps en décomposition au milieu du salon avec une feuille déposée à côté sur laquelle était marqué ‘Surpris, non ?’. Ducky conclut qu’il s’agissait d’un homme et d’une femme qui avaient été tués d’une balle dans la tête chacun. Seulement, on ne pourrait connaître leur identité que par l’ADN.
Jeudi 4 janvier, 16h30, bureaux du NCIS
Gibbs était assis à son bureau en train de réfléchir avec son café à la main, il ne savait pas comment s’y prendre, pour être sur de l’identité des deux personnes il aurait fallu qu’il ait l’ADN de Nora pour établir un lien de parenté avec eux. Mais il ne voulait pas la traumatiser pour rien s’il se trompait. Tout à coup, il prit son téléphone, appela Abby, lui demanda de monter dans le bureau du directeur où elle prit l’ADN de Nora en lui disant que c’était un truc de routine, ce qu’elle crut. Abby rechercha un lien de parenté, mais il n’y en avait aucun, mais alors vraiment aucun. Seulement, Ziva avait pris des cheveux sur la brosse des WATSON et leurs brosses à dents, l’ADN correspondait, les deux corps étaient bien ceux des WATSON, mais ils n’étaient pas les parents de Nora. Abby en informa Gibbs qui décida d’aller parler à Nora. Il alla donc la chercher et lui dit, après l’avoir assise, qu’ils avaient retrouvé ses parents morts dans leur salon. Nora resta bouche bée, comme si on l’avait assommée. C’était impossible, elle ne pouvait pas y croire, ça ne pouvait pas lui arriver. Elle trouva alors la force de rassembler ses esprits et demanda à Gibbs de les voir en se disant qu’il s’agissait d’une erreur tout en craignant le contraire. Gibbs accepta car il la comprenait mais il le fit quand même à contre cœur. Il l’amena dans la salle d’autopsie.
« - Tu es sûre de ce que tu veux faire, Nora ?
- Oui. »
Ducky souleva alors doucement les draps qui les couvraient et c’est là qu’elle les reconnut. C’était bien eux. C’est alors que tout se brouilla dans sa tête, elle revit tous les moments passés avec eux comme un diaporama qui défilait à toute allure. Elle cria ‘non’ comme si de le crier aurait pu les faire revenir et sortit en courant vers le couloir où elle trébucha et s’étala de tout son long sur le sol où elle resta sans se relever en pleurant amèrement. Gibbs la rejoignit en courant et la vit par terre en train de pleurer. Il se mit alors devant elle et essaya de la relever mais elle commença à se débattre. Seulement, elle n’avait pas assez de force pour résister, elle n’avait plus la force de faire quoi que ce soit, excepté de pleurer. Elle se laissa donc aller et appuya sa tête sur Gibbs qui essayait de la consoler du mieux qu’il pouvait, tout en sachant que très peu de choses peuvent consoler quelqu’un qui vient de perdre un proche. Toutefois, quelque chose le rendait perplexe. Tandis qu’elle était contre lui, il sentait que le rythme cardiaque de Nora était très rapide et qu’il n’arrêtait pas de s‘accélérer. De plus, bien que Gibbs la sentait très triste, il la sentait aussi très craintive et interdite, elle n’osait pas bouger d’un millimètre, comme paralysée.