Je crois être amoureux de ma coéquipière (Neji X Tenten)

Chapitre 22 : La missive

7712 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/08/2024 02:39

Note de l’auteur :


J’avais quasi ment oublié ce chapitre ! Je n’étais plus certaine si c’était un fantasme de mon esprit ou si je l’avais vraiment écrit XD. J’ai retrouvé avec plaisir mes trois vieux croûtons, que vous apprendrez aussi à connaître. Écrire sur Shio et Kenzo m’a fait délirer de rire.


Bonne lecture !




Chapitre 22 : La missive



L’équipe Gai bondissait de branche en branche dans un flou synchronisé, tous silencieusement ravis de reprendre la route vers le village de Konoha. Cela faisait maintenant quatre jours qu’ils aidaient la mine de Tanzaku à reprendre du service et ils les avaient quittés après le dîner, il y a de cela quelques heures, lorsque les miniers leur ont assuré qu’ils pourraient gérer le reste.


Bien sûr, l’équipe Gai était désormais habituée à la vie shinobi, qui consistait à dormir plus souvent à la belle étoile et dans un lieu semi-confortable. Mais rien ne valait le sentiment chaleureux de rentrer à la maison. Seul Neji ne semblait pas trop partager leur engouement, mais il s’assurait de suivre assidûment leur rythme plus soutenu sans émettre de quelconques commentaires.


Tenten trouvait cela triste pour son coéquipier. Elle se sentait particulièrement touchée, surtout depuis qu’elle avait plus ou moins compris que son clan n’était pas un endroit qu’il aimait, avec des gens qu’il affectionnait. Son délire fiévreux lui avait ouvert plus clairement cette perspective et elle s’était promis d’essayer de glaner plus d’informations sur le sujet. De manière détournée, évidemment… Neji serait de toute façon aussi volubile qu’une tombe...


Pour sa part, elle avait hâte de revoir le couple de personne âgée sous son appartement, qu’elle aimait particulièrement. Rendre visite à sa famille de l’orphelinat commençait aussi à être un besoin douloureux. Elle filait donc à travers les arbres immenses du pays du feu avec un entrain digne de l’humeur matinale de Lee.


C’est ainsi qu’ils voyagèrent jusqu’aux derniers rayons chauds de l’après-midi. Lorsqu’un léger crépuscule commença à s’installer, Gai-sensei ordonna la pause pour la nuit. Le Jonin n’était pas friand des déplacements nocturnes, par sécurité. Il préférait réserver cette tactique en cas d’urgence, puisque seul Neji, dans leur groupe, ne risquait pas de se blesser en naviguant dans l’épaisse canopée grâce à son Byakugan.


Les trois adolescents, haletants, le rejoignirent sur le sol où il venait d’atterrir. Leur endurance commençait à être de plus en plus impressionnante et cela permettait à l’équipe de faire de longues distances sans trop s’arrêter. Gai leur sourit brillamment et ils s’activèrent ensuite à monter leur campement pour la nuit. Cela se fit avec une efficacité remarquable, traduisant le nombre de répétitions et leur connaissance de plus en plus profonde les uns pour les autres. Tenten s’occupa donc du feu, étant la plus experte du groupe avec l’allumage à froid. Lee alla chercher le bois pour l’approvisionnement, laissant Neji et Gai s’occuper de monter les tentes, puisque la nuit s’annonçait apparemment fraîche.


Il était devenu évident maintenant qu’ils ne pouvaient plus partager la même tente, puisque les adolescents avaient visiblement grandi depuis la première fois où ils pouvaient tous s’y entasser. Désormais, c’était beaucoup plus serré et ils gardèrent donc cette option seulement pour les nuits d’urgence.


C’était aussi parce que Neji était exponentiellement plus irritable le lendemain, ayant dû faire des concessions sur son précieux espace physique pour la nuit… Ils avaient ainsi tous décidé de monter deux tentes pour éviter ce désagrément…


Lorsque le feu fut assez vigoureux au goût de Tenten, elle descella la batterie de cuisine et commença la préparation du repas. Les trois mâles se joignirent à elle, plus maladroitement, mais à divers degrés. Ainsi, la jeune femme avait commencé, très en douceur, à habituer Neji à l’épluchage des légumes. Lee était maintenant capable de faire cuire quelque chose sans qu’elle ait peur pour la comestibilité future de l’aliment. Gai-sensei, pour sa part, commençait à comprendre l’art subtil de l’assaisonnement et s’employait à parfaire ses connaissances, sous l’œil vigilant de Tenten, puisque la modération n’était pas le fort de l’homme.


Après un repas satisfaisant, la jeune femme les délaissa pour un brin de toilette et Neji entreprit le nettoyage de la vaisselle, qui était devenue sa spécialité. Bien sûr, ne trouvant pas cela viril d’avouer qu’il prenait goût à la tâche, il avait donné l’excuse que c’était parce qu’il ne faisait pas confiance en la notion de propreté de Lee et de Gai-sensei. C’était toutefois une raison difficile à contester, de par son fond de vérité… Ainsi, ils laissèrent le jeune Hyûga à son monde et les deux autres mâles s’amusèrent à faire… leur truc... C’était difficilement identifiable pour une personne extérieure avec un cerveau pleinement fonctionnel.


Après avoir assommé Lee de mille et une manières dans l’intimité de son esprit, Neji alla lui aussi se préparer pour la nuit. Il s’assura de prendre une direction opposée à celle qu’avait prise Tenten, par sécurité. Lorsqu’il revint au campement, Gai-sensei était en train de discuter des tours de garde avec Tenten et Lee. C’est ainsi qu’il prit le troisième tour et s’assura personnellement que Lee n’avait pas le dernier.


Le jeune homme n’avait aucune notion de silence le matin…


Ensuite, ils filèrent se coucher après les habituelles salutations nocturnes bruyantes de Lee et de Gai-sensei et celles, plus normales, de Tenten. Lui et Tenten se glissèrent ensuite dans une tente et les deux autres mâles occuperont la seconde, étant les dormeurs intenses qu’ils étaient. Il semblait que seuls eux-mêmes n’étaient pas incommodés l’un par l’autre…


Ce fut une nuit paisible, où aucune attaque nocturne ne vint perturber leur sommeil.


****************************************************************************


Les murs entourant le village de Konoha apparurent à l’horizon et l’équipe Gai accéléra. Ils firent cependant un effort pour ne pas déraper devant l’une des portes principales, ne voulant pas inquiéter les gardes, postés devant son sein, avec une arrivée en boulet de canon. Ils ralentirent donc quelques mètres avant d’entrer par les lourdes portes, saluant du même coup les deux shinobi en poste, qui leur rendirent un hochement de tête.


- Allons faire notre rapport au Hokage. S’enthousiasma Gai-sensei, qui reprit sa course vers la tour.


Les trois adolescents hochèrent la tête, puisque parler ne servait à rien, l’homme étant déjà plus loin. C’est ainsi qu’ils se rendirent devant la tour centrale du village. L’Anbu en poste vint prendre leur message pour une entrevue et fila vers le bureau du chef du village pour les annoncer.


- Montez, il vous attend. Dit l’Anbu, qui revint rapidement vers eux.


- Merci, Rondo. Répondit amicalement Gai, qui fila vers l’entrée de la tour.


Tenten s’était souvent étonné que son sensei connaisse presque chaque shinobi de Konoha, masqués ou non. Elle-même ne connaissait que ses camarades de promotions, qu’elle n’avait jamais croisés depuis son diplôme. Mais elle nota sa question pour une autre fois et suivit son équipe. Le rythme de Gai-sensei lui avait appris qu’elle pouvait se faire distancer en un rien de temps et elle ne voulait pas que cela arrive dans un lieu aussi important, puisqu’elle ne savait pas encore comment se retrouver dans ce dédale.


Le Jonin toqua à la porte du bureau, qu’elle reconnaissait maintenant comme étant celui de l’Hokage. Les deux Anbu au garde-à-vous de chaque côté aidant aussi…


- Entrer ! Répondit une voix forte et profonde, de l’autre côté des épaisses portes en bois sombre.


Gai entra sans tarder, ayant silencieusement hâte d’être informé de ce qui avait été découvert sur le shinobi capturé. Les adolescents le suivirent comme des ombres.


- Ravis de vous voir en forme, équipe Gai. Leur sourit l’Hokage, son visage parcheminé affichant un sourire sincère.


- C’est un plaisir de vous voir aussi, Hokage-sama ! Répondit vigoureusement le Jonin, qui aimait cet homme comme une sorte de grand-père.


Depuis sa jeunesse, Haruzen Sarutobi avait été une constante, en terme diplomatique, dans le village de Konoha. Les shinobi aimaient les constantes stables dans une vie où l’incertitude était monnaie courante.


- J’imagine que vous avez hâte de connaître les nouvelles sur le shinobi que les deux Anbu ont ramené. Assura calmement le vieil homme. Mais j’aimerais votre rapport sur la mine avant de vous en faire part.


- Bien sûr. Déclara doucement Gai, sachant que l’homme s’inquiétait probablement pour les civils. Les blessés dus aux effondrements sont maintenant stables. L’apport des fournitures médicales s’est fait juste à temps et a stabilisé les états critiques. Quelques morts sont toutefois à déplorer et le service soignant vous fera part de tous les noms lorsqu’ils auront repris la situation en main. À notre départ hier, ils commençaient à reprendre le contrôle des opérations. Du côté de l’activité de la mine, nous avons aidé au désencombrement. Grâce aux sceaux de Tenten, nous avons pu terminer beaucoup plus rapidement et facilement la remise en fonction des points cruciaux. Les miniers croient reprendre du service dans la semaine. Termina le Jonin, repassant dans son esprit les informations glanées.


- Bon travail. Approuva l’Hokage, satisfait des nouvelles que lui ramenait le shinobi. De notre côté, l’homme capturé a été remis au soin de l’Unité d’interrogatoire. Nous avons donc appris qu’il était à la tête d’une vaste organisation criminelle spécialisée dans les assassinats et les enlèvements. Cette organisation est tellement ramifiée que nous enquêtons encore, mais nous avons pu remonter jusqu’au commanditaire de l’enlèvement de Tenten et le neutraliser.


- Avons-nous pu identifier ce qu’il voulait exactement de Tenten ? Demanda le Jonin, qui parla au nom de son équipe, sachant que tous se posaient silencieusement la question.


- C’était un influant marchand du pays du feu, comme le spéculait Tenten, qui était lésé par ses compétences en fûinjutsu. Il avait, entre autres, l’intention de la vendre au village caché de Kiri pour ses connaissances et ainsi rentabiliser ses dépenses. Répondit doucement le vieil homme, sachant que ce seraient des informations désagréables à entendre pour les gens devant lui.


Comme il l’avait déduit, un silence glacial se cristallisa dans la pièce et les visages de l’équipe Gai se froissèrent de mécontentement.


- Veuillez pardonner mon intrusion, Hokage-sama. Dit soudain Neji, surprenant les occupants de la pièce avec sa voix posée caractéristique. Mais vous avez dit « entre autres » tout à l’heure. Y a-t-il une autre raison que ce marchand avait ?


- Tu es perspicace, jeune homme. Gronda l’Hokage, loin d’être vexé, mais plutôt satisfait de la vivacité d’esprit qu’il entrevoyait chez l’adolescent. Il se trouve que nous avons eu connaissance, par les aveux du shinobi capturé, que des recherches avaient été faites sur Tenten. Le fait que celle-ci n’appartienne à aucun clan a en quelque sorte donné l’idée au marchand de la vendre au plus offrant. Cela lui a cependant été salutaire, puisque l’objectif initial était la simple élimination.


Une expression indéchiffrable se dessina sur le visage pâle de Neji et il se contenta de hocher poliment la tête en guise de remerciement.


- Fais-moi l’habituel rapport, Gai. Dit le vieil homme en tournant son regard vif sur le Jonin. Je vous accorde deux jours de congé, prenez ce temps pour vous requinquer, car j’ai des demandes de missions qui s’accumulent pour vous et des clients qui vous réclament. Termina-t-il avec un sourire rusé, sachant que cela pourrait apaiser la lourde atmosphère qui planait dans son bureau.


Cela fonctionna, puisque des petits sourires fleurirent sur les visages de Lee, Tenten et Gai.


- Merci Hokage-sama. Je vous envoie mon rapport dans ce délai. Approuva le Jonin, qui salua l’homme d’un signe de la tête courtois.


Après de brèves salutations, l’équipe Gai quitta le bureau de l’Hokage et sortie ensuite de la tour.


- Allez vous reposer, mes précieux élèves ! S’écria Gai, qui leur sourit brillamment. Nous nous reverrons demain pour un entraînement plein de jeunesse !


- Alors à demain, les gars ! Sourit aussi Tenten, qui prévoyait d’aller rendre visite aux personnes âgées sous son appartement.


Cela faisait des lustres qu’elle ne leur avait pas rendu visite et elle savait qu’ils s’inquiétaient pour elle.


Après des salutations chaleureuses, typiques de 75% de l’équipe Gai et celles, plus réservées, du 25% restant, alias Neji, ils se quittèrent pour se rendre dans leur demeure respective.


****************************************************************************


Après une nuit calme mais, étrangement silencieuse, Neji se prépara pour la nouvelle journée qui s’annonçait. Comme un fantôme, il quitta le complexe Hyûga, ravi de ne croiser personne entre ses quartiers et la sortie du bâtiment. C’était une loi, que seuls les membres de la branche principale puissent utiliser leur Byakugan à l’intérieur de l’enceinte. Question de préserver un semblant d’intimité pour ses occupants et de creuser davantage l’écart entre eux et la Bunke.


Neji se réjouit donc de ne croiser aucun membre de la Soke sur son chemin, n’étant pas particulièrement d’humeur à se plier en courbettes respectueuses. En fait, il ne l’était jamais, mais il se sentait particulièrement irritable ce matin, pour une raison qui lui échappait.


Il se questionnerait pendant sa méditation matinale, loin d’ici.


Le jeune homme prit donc le chemin habituel qui le mènerait au terrain d’entraînement de l’équipe Gai. Il se demanda intérieurement à quel accueil il aurait droit ce matin. Explosive ou calme ? Il avait noté que Tenten n’avait pas travaillé sur un jutsu particulier depuis leur départ pour la mine, il était donc probable qu’elle soit démangée par l’envie de potentiellement faire une expérience… Il opta donc pour l’option explosive.


Lorsqu’il s’approcha de la clairière qu’ils utilisaient, une odeur âcre l’informa que son intuition était bonne. Il soupira donc et accéléra le pas, curieux et exaspéré à la fois. Il trouva une Tenten un peu ébouriffée devant un parchemin intacte.


La jeune femme salua sa présence avec un sourire lumineux et retourna ensuite à son occupation, une fois qu’elle eut analysé ce qu’elle seule savait quoi sur sa personne. Neji s’approcha doucement et glissa souplement son poids sur le sol, s’assoyant à une distance respectueuse de celle-ci.


La notion de « distance respectueuse » pour Neji était simplement plus grande que la moyenne des gens et Tenten ne s’en offusquait plus depuis longtemps. C’était déjà une amélioration drastique qu’il daigne s’asseoir près d’elle pour montrer qu’il reconnaissait sa présence…


- Quel est le sujet du jour ? Questionna-t-il finalement de sa voix calme.


- J’essaie un nouveau symbole paralysant pour le graver sur mes armes. Expliqua celle-ci, concentrée à tracer des symboles complexes sur son parchemin.


Neji s’en trouva très curieux. Il se rappelait qu’elle avait effectivement utilisé cette étrange technique pour re-balancer le cours des affrontements précédents.


- Il me semble que tu y arrivais relativement bien. Répondit-il finalement.


- Je ne réussis qu’à engourdir et seulement si je touche un tenketsu, cela neutralise véritablement l’endroit visé. Justifia-t-elle, un froncement de sourcil mécontent se glissant sur son visage en repensant à quel point cela aurait été plus utile que sa technique soit au point pour les derniers affrontements.


- C’est donc trop aléatoire, puisque tu ne les vois pas. Approuva Neji, qui savait que seul le Byakugan permettait ce genre de précision.


Elle lui fit un sourire amusé.


- Il semble qu’il faut être un Hyûga pour cela. Et je ne suis pas assez arrogante, de toute façon. Souffla-t-elle, consciente que Neji serait piqué.


Son expression se renfrogna et elle ne put retenir un gloussement de franchir ses lèvres, pourtant pincées de concentration.


- Et donc, tu comptes en faire quoi ? Grogna le jeune homme, qui résista à l’envie d’aller bougonner sous son arbre de prédilection pour méditer.


Les Hyûga ne boudaient pas…


- Je bloque sur le symbole à employer. Cela demande que je verse mon chakra dans le sceau pour l’activer, il faut donc que ce soit quelque chose de rapide à employer pour compenser cette faiblesse. Marmonna pensivement la jeune femme, oubliant son amusement pour s’obnubiler à régler son impasse.


Neji acquiesça, comprenant en quelque sorte son dilemme. Il savait que le contrôle de chakra n’était pas la spécialité de Tenten. Comme la plupart de l’équipe Gai. Il était le seul de l’équipe à le manier suffisamment bien pour exécuter ses techniques de combat clanique. Mais il avait encore du travail à faire et s’exerçait quotidiennement pour en peaufiner son contrôle.


- J’ai aussi un message de la part de Dalya-baa-chan pour toi. Dit soudain Tenten, qui se consacra à laisser son regard sur son parchemin et non à lever les yeux sur Neji.


Elle sentit son regard sur elle, signe qu’il écoutait. Elle poussa sa gêne le plus loin possible pour avoir le courage de formuler sa phrase sans bégayer.


- Elle invite l’équipe Gai à manger, après notre entraînement, chez Shio-baa-chan. Elle voudrait mettre des visages sur vos noms et apprendre à vous connaître. Je… lui ai dit que tu n’aimais pas les… évènements sociaux. Mais elle tient à ce que je te le propose aussi. Termina-t-elle, ravie que son visage, penché vers son parchemin, puisse en quelque sorte être dissimulé.


Elle sentait le rougissement ramper sur ses joues et elle ne voulait pas que Neji le voit.


Pourtant, le garçon observateur ne manqua pas de le remarquer et il s’en trouva plus troublé que la demande elle-même. Tenten rougissait rarement et c’était toujours surprenamment… agréable à voir… Mais il ne voulait pas que la jeune femme se rende compte qu’il lorgnait, ce qu’elle ferait s’il ne répondait pas bientôt. Il fut reconnaissant que son caractère réticent habituel lui donne une marge de rétroaction plus grande que la moyenne avant que cela ne soit mal interprété…


- Si ce n’est que pour le repas, pas trop longtemps, je consens à faire acte de présence. Répondit-il finalement, du bout des lèvres.


Tenten leva brusquement des yeux brillants de surprise et de joie vers lui et il s’en trouva pris au dépourvu. Autant par la chaleur qui le submergea intérieurement que par le bonheur qu’il lisait en eux. C’était comme si sa présence à cet évènement la rendait sincèrement heureuse. Cela le chatouilla agréablement et il se surprit à comprendre qu’il aurait été incapable de refuser, de toute manière, avec cette expression sur son visage.


Il se demanda depuis quand la défaite lui semblait si douce…


- Je suis contente. Avoua-t-elle timidement. Je voulais qu’ils vous rencontrent et l’équipe Gai n’est pas complète si tu n’y es pas.


Elle se leva brusquement, rouge comme une pivoine, les prenant tous deux au dépourvu par la soudaineté du geste.


- Je vais réfléchir à ce jutsu plus tard, je vais commencer mon échauffement ! Répondit-elle, tournant les talons et se dirigeant n’importe où, qui incluait obligatoirement une distance de plusieurs mètres d’avec Neji.


Ce n’était pas par colère ou par dégoût, bien au contraire… Elle avait cette envie folle d’enlacer fermement le jeune homme tant elle sentait des émotions bouillonnantes vouloir déborder de son cœur. Ce n’était pas une bonne idée de se laisser aller à ce genre de débordements avec son distant coéquipier…


Neji, pour sa part, se dit que la méditation devenait vitale, là, maintenant. Parce qu’il se sentait glisser vers des émotions à l’antonyme du mot « calme »…


*******************************************************************


Lee et Gai-sensei sautillaient vivement dans la rue, s’attirant des regards méfiants du reste de la population de Konoha. Le comportement étrange des deux hommes n’avait cessé d’étonner les locaux…


- Ce sera si jeune, Gai-sensei ! Des gens qui veulent apprendre à nous connaître ! S’extasia pour la centième fois Lee, qui trouva le moyen de paraître encore plus enthousiaste.


- Ils connaissent déjà l’essentiel, c’est pour ça que l’on va dans un endroit plus spacieux… Marmonna Tenten, qui commençait à se demander si ses deux garçons n’allaient pas détruire quelque chose d’important avant même de s’y rendre.


Neji, à sa droite, retint un soupir d’exaspération. Les évènements sociaux n’étaient pas sa tasse de thé, alors ajouter à cela que Lee et Gai-sensei en soient participants et il envisageait de finalement décliner l’invitation… Mais il ne voulait pas affronter le regard, probablement déçut, qu’essaierait de lui cacher Tenten mais qu’il verrait très probablement... Alors, il serra les dents et ravala une remarque cinglante.


C’est ainsi que les quatre shinobi se rendirent dans un quartier familier à Neji, qui se demanda silencieusement ce qu’ils venaient faire dans la partie du village réservée aux clans nobles de Konoha.


- Tenten, es-tu certaine que c’est par ici ? Demanda-t-il finalement à la jeune femme.


Celle-ci fronça les sourcils à son bout de papier, qui contenait un petit itinéraire dessiné par la main de Kenzo-jii-shan, le mari de Dalya-baa-chan.


- Jii-chan m’a dit que c’était par ici, après avoir tourné à droite, dépassé le magasin de dango… Répondit nerveusement Tenten, qui lui montra le plan. Je ne connais pas cette partie du village. Avoua-t-elle, regardant avec un certain malaise les bâtiments plus luxueux qui bordaient la route.


Neji lui tendit la main pour qu’elle lui donne le plan et qu’il puisse y jeter un coup d’œil. Dans sa mémoire, il n’imaginait pas Shio-san comme une noble, alors il était sceptique. Tenten lui glissa la petite carte et Neji entreprit de la déchiffrer. À son grand étonnement, il arriva à la même conclusion que Tenten en comprenant qu’ils étaient, effectivement, au bon endroit.


- Je connais cette statue indiquée ici. Répondit Neji, qui pointa la structure représentée dans le plan. Nous serons fixés après.


Il rendit le petit papier à Tenten, qui hocha la tête, apparemment soulagée de ne pas les avoir fait faire fausse route. Elle savait que Neji était, en quelque sorte, réticent à venir, elle ne voulait pas en plus diminuer drastiquement sa patience…


Après que Gai-sensei est fait une pirouette grotesque, le jeune Hyûga prit sur lui de refroidir les ardeurs des deux mâles, puisque les habitants du coin semblaient très peu enclins aux débordements sonores... voire vestimentaires, puisqu’ils regardaient la paire comme une offense visuelle, une expression dédaigneuse se formant à leur passage.


- Calmez-vous. Vous offensez la réputation de nos hôtes. Claqua Neji, son regard prenant des touches glaciales d’agacement.


Cela eut le mérite de rendre le reste du trajet plus… civil.


L’équipe Gai s’arrêta devant un immense bâtiment, qui respirait le prestige d’une autre époque. Seule son allure légèrement décrépie en diminuait un peu l’aura prestigieuse.


- Tenten, tu es sûre que c’est ici ? Demanda à son tour Lee, qui fronça ses épais sourcils devant l’endroit.


- C’est ce que me décrit la carte. Répondit la jeune femme, qui ne réussissait pas à avoir l’air confiante tant elle était aussi surprise.


Lorsque la pensée qu’elle allait devoir frapper à l’immense porte qui barrait le complexe, pour se présenter, se précipita dans son esprit, une sorte de panique la chatouilla. Qu’elle ne fut donc pas son soulagement lorsqu’elle aperçut la silhouette frêle de Shio-baa-chan se profiler dans une porte dissimulée dans l’immense clôture.


- Vous devriez voir vos visages, c’est hilarant. Ria la vieille femme en clopinant vers eux.


- Shio-baa-chan, tu habites ici ? Demanda Tenten, complètement incrédule.


- C’est effectivement l’endroit qui me prend des centaines d’années à nettoyer. Assura la dame. Entrez, les gens du quartier sont des culs constipés et fouineurs.


Ils la suivirent donc dans la porte dissimulée, qu’elle referma derrière elle.


- Alors, si ce n’est pas Neji-san. Sourit la vieille dame au jeune Hyûga réservé. Le bonhomme, à l’aspect miniature du plus grand, doit être Lee-san et l’original, Gai-san. Termina-t-elle affectueusement en saluant les deux autres mâles.


- C’est un honneur de rencontrer la famille spirituelle de Tenten ! S’exclama joyeusement Gai-sensei. Merci de prendre soin de mon élève. Termina-t-il, plus calmement.


Lee hocha la tête fiévreusement, une expression formelle sur son visage.


- Je vous aime déjà aussi. Rigola Shio. Parlez-moi de gens spontanés, ça va rafraîchir ma maison. Allez, Dalya et Kenzo nous attendent à l’intérieur. Le vieux croûton qui lui sert de mari n’est pas patient.


- Shio-baa-chan, pas de combat avec Kenzo-jii-chan. Gronda Tenten, qui essaya de ne pas sourire devant le comportement enfantin de la vieille femme.


- Il n’a qu’à ne pas être lui-même, je ne trouverais donc rien à redire. Contra vivement celle-ci, un sourire rusé et édenté fleurissant sur son visage.


Cela fit pouffer discrètement l’équipe Gai et Neji permit à un très léger rictus de jouer sur ses lèvres.


- Je pourrai dire que j’ai vu Neji-san sourire avant de mourir. Déclara vivement Shio avec une expression fière.


Ce commentaire fit pouffer, beaucoup plus fort cette fois, l’équipe Gai. Sauf la cible, évidemment, qui tiqua de contrariété.


Ils suivirent leur hôte dans un vaste vestibule, richement décoré, mais qui semblait peu utilisé.


- Shio-baa-chan, je croyais que tu vivais seule ? Demanda doucement Tenten, incertaine de bien lier ses informations avec ce qu’elle voyait.


- C’est le cas. Acquiesça doucement la femme. Je suis en quelque sorte la dernière représentante vivante de mon clan.


- Shio-baa-chan… Murmura la jeune femme, ses yeux s'emplissant de compassion silencieuse.


Elle savait de premières mains ce qu’était de vivre avec des fantômes derrières.


- Tout va bien, Tenten, je n’en ai pas parlé pour la simple raison que c’est plaisant que les gens veulent discuter avec Shio avant tout et non en tant qu’Izumo. Assura tendrement la vieil dame, glissant sa main parcheminée sur l’épaule de la jeune femme.


Tenten hocha la tête et glissa un sourire sur son visage.


- Alors allons voir Kenzo-jii-chan, il doit probablement préparer un coup bas pour toi. Répondit-elle.


Cela augmenta drastiquement l’humeur de la dame, qui se redressa aussitôt.


- Tu as raison, ce bigleux ne peut pas être laissé seul deux minutes. Gronda-t-elle, boitillant plus rapidement dans le long hall.


Elle les conduisit dans une salle spacieuse, qui servait apparemment de cuisine et de salle à manger. Un couple de personnes âgées y patientait. En fait, une femme patientait et un vieil homme rodait suspicieusement près d’une tasse de thé fumante.


- Si tu as encore mis du sel dans mon thé, je te garantis que je vais raconter ton pire souvenir aux jeunes. Menaça Shio au vieil homme, qui sursauta à leur arrivée.


- Ne sois pas parano, vieille bique ratatinée ! Siffla-t-il, masquant de son mieux la salière qu’il tenait.


S’ensuivit une dispute verbale aux quolibets colorés et la dame qui patientait s’approcha d’eux, un sourire d’excuse sur son visage.


- Cela peut être difficile, mais ignorez-les. Ils sont simplement contents que vous veniez qu’ils défoulent leur trop-plein. Expliqua la femme d’une voix douce.


- Je n’ai pas pensé à les prévenir. Avoua Tenten, qui regardait avec plus de tendresse l’échange enflammé que d’exaspération.


- Ce ne pourrait pas être pire que Lee et Gai-sensei. Déclara platement Neji avec un haussement d’épaule gracieux.


Lesdits coupables se dandinèrent un peu, mi-vexés, mi-repentants… Cela eut le mérite de faire rire franchement la vieille dame.


- Tu dois être Hyûga Neji. Déclara la femme, plus comme une certitude qu’une demande. Je suis Dalya, ravie d’enfin pouvoir te rencontrer.


Neji courba respectueusement la tête, reprenant ses manières « aristocratiques », comme aimait appeler ses coéquipiers. Lee sautilla discrètement, ayant hâte que l’on lui accorde aussi un intérêt autre que celui des reproches.


- Et tu dois être Rock Lee. Ria Dalya, qui ne manqua pas l’agitation physique du jeune homme et sembla trouver cela attachant. Tenten m’a aussi beaucoup parlé de toi.


Avec Lee, elle se permit une accolade chaleureuse, puisqu’elle savait, avec les dires rapportés par Tenten au fil du temps, que le jeune homme aimait et acceptait, lui, les contacts physiques. Sous le regard observateur de Tenten, Lee lui rendit avec joie l’étreinte, mais fit attention à ne pas la serrer trop fort, puisqu’il comprenait le message silencieux de sa coéquipière.


Dalya passa ensuite au Jonin, resté calmement en retrait, mais qui ne manquait rien de l’échange, un grand sourire lumineux aux lèvres.


- Ravis d’enfin vous rencontrer, Gai-san. Sourit chaleureusement la dame.


Elle s’approcha et enlaça aussi le shinobi, qui parut surpris, mais appréciait visiblement le geste. Tenten trouva attendrissante la scène, puisque la petite dame atteignait à peine les épaules de son grand sensei. Ensuite, Dalya prit les grandes mains de l’homme et les serra dans les siennes.


- Merci de prendre soin de Tenten et de faire en sorte qu’elle nous revienne chaque fois. Murmura celle-ci avec émotion.


Les deux adultes échangèrent un regard profond, d’une complicité silencieuse et lourde de mots non-dits.


- Dalya, ne monopolise pas les invités ! Bougonna Kenzo, qui s’approcha du groupe.


- Elle n’aurait pas à le faire si tu savais comment te tenir. Grommela Shio, qui s’employa à mettre en place les derniers préparatifs pour le repas.


Kenzo lui fit une grimace peu gracieuse avant de s’approcher des trois mâles, qu’il ne connaissait aussi que de nom.


- Alors, enfin des bouilles à mettre sur des histoires croustillantes ! Apprécia Kenzo, qui détailla avec intérêt et amusement le trio.


- Tenten parle de nous ? Demanda Lee avec un enthousiasme à peine caché.


- À un tel point que je dois lui rappeler que j’aimerais aussi qu’elle parle d’elle. Rigola le vieil homme, qui ébouriffa tendrement les cheveux de la jeune femme embarrassée.


- Je suis curieux sur le sujet. Approuva Gai, un éclat moqueur dans ses yeux sombres.


- Venez vous asseoir, vous aurez besoin d’être assis lorsque je vous raconterai la première fois qu’elle a cuisiné. Rigola espièglement le vieil homme.


- Jii-chan ! S’écria Tenten, mortifiée.


- C’était, en effet, assez épique. Approuva malicieusement Shio.


- Arrêtez d’être seulement d’accord quand c’est contre moi ! Protesta vivement celle-ci, ses joues rouges de gêne.


Cela fit rire les occupants de la pièce et tous prirent place à la grande table basse. En fait, les quatre shinobi furent poussés vers la table…


- C’est une occasion spéciale, tu restes donc assise aujourd’hui. Gronda Dalya à Tenten, qui protestait pour aider en cuisine.


- Mais…


- Pas de mais qui tiennent. Kenzo fera le service, il faut qu’il serve à quelque chose parfois. Claqua Shio.


Le commentaire fut suivi d’un autre échange animé et Neji arrêta d’écouter lorsqu’il entendit Kenzo se vanter d’être très utile dans la conception d’un enfant… Une rougeur se teinta sur le visage des trois adolescents et Dalya soupira.


- Fermez-la, bande de gamins, vous les gênez. Gronda la vieille dame, qui poussa les deux chamailleurs vers la section cuisine.


C’est ainsi que le repas fut servi, ponctué de remarques colorées et d’anecdotes croustillantes. C’est ainsi que l’équipe Gai découvrit les déboires de l’autonomie qu’a vécue Tenten, qui s’était bien entendu peu vantée… Lorsque Kenzo raconta comment elle avait mélangé le sucre et le sel dans son premier gâteau, cela fit rire l’assemblée et rougir Tenten. Mais lorsque Shio rigola de la fois où celle-ci avait nettoyé son plancher avec du savon à vaisselle très moussant et qu’elle s’était interrogée sur le pourquoi ses pieds semblaient collants, même Neji se permit un discret sourire. Cela aidait aussi que Tenten cherchait apparemment à disparaître dans le plancher…


Ensuite, cela dériva vers la vie de Gai-sensei et Kenzo s’amusa à taquiner l’homme, surtout sur l’apparente absence de celui-ci de toutes relations amoureuses. Neji trouva silencieusement très amusant de voir le fier Jonin rougir d’embarras.


- Kenzo, sans la patience d’ange de Dalya, tu serais le célibataire le plus désespéré de Konoha. Roucoula Shio, prenant la défense de Gai.


- Peut-être le deuxième, puisque la première, c’est toi. Argumenta l’homme.


Un bruit de grattement interrompit l’échange, qui s’annonçait venimeux. Shio tourna une expression de surprise vers la fenêtre, d’où un imposant oiseau s’était perché et picorait de son bec le vieux carrelage.


- Un oiseau messager ? Dit la vieille femme, incrédule.


Elle clopina jusqu’à la fenêtre et en ouvrit les volets. L’oiseau s’y engouffra et vint se poser doucement sur le bras de la vieille femme, qui l’avait tendu, par réflexe dû à l’habitude. Elle jeta un coup d’œil à celui-ci avant de détacher le petit parchemin enroulé à sa patte. Aussitôt que la missive fut entre ses mains, l’oiseau disparut en un pouf de fumée, faisant haleter la plupart de son auditoire.


- Shio-baa-chan, que se passe-t-il ? Questionna Tenten, qui se précipita aux côtés de la vieille dame.


- C’est une missive. J’ai déjà vu la crête rouge de l’oiseau, mais à quel clan déjà ? Marmonna celle-ci, utilisant le bras que lui tendait Tenten pour la ramener s’asseoir.


Shio entreprit de regarder le parchemin lorsque Tenten l’eut aidé à reprendre place à table. Elle fronça les sourcils, une expression troublée se glissa sur son visage ridé.


- C’est une mauvaise nouvelle ? Osa demander Dalya, prenant l’initiative de poser la question qui brûlait les lèvres.


- Ce n’est pas à moi de vous le dire. Soupira la dame, qui posa ensuite son regard sur Tenten. C’est pour toi.


- Hein ? Demanda celle-ci clairement prise au dépourvu.


Elle n’était pas la seule, puisque tous affichaient des expressions confuses.


- Tu débloques vraiment Shio. Se contenta de dire Kenzo, un regard inquiet vers son amie.


- Lorsque je serai sénile, tu seras mort depuis longtemps. Argumenta doucement la dame, qui tendit le parchemin à Tenten. C’est un oiseau spécial, il repère le destinataire du message avec le chakra. Cela veut en quelque sorte dire que tu as déjà rencontré la personne qui t’envoie cette missive. Mais je n’arrive pas à situer à quel clan appartient l’oiseau, qui est une invocation.


Neji hocha la tête en affirmative, sachant que c’était effectivement une méthode courante dans le clan Hyûga. Par méthode courante, il voulait surtout dire que c’était plutôt utilisé par les hauts-dirigeants d'un clan… Il avait souvent vu ce genre d’oiseau voleter autour de l’enceinte. Mais cette information ne le rassura pas, puisque Tenten n’appartenait à aucun clan. C’était même plus inquiétant qu’autre chose.


- Ouvre-le, Tenten. Assura doucement Gai-sensei, qui se leva pour se tenir près de son élève.


Autant pour être plus près en cas de besoin que pour se rassurer l’un l’autre…


La jeune fille se mordit la lèvre mais hocha fermement la tête. Elle brisa ensuite le sceau du parchemin, où d’élégantes lettres qui formaient son nom étaient écrites sur le dessus.


Ses yeux en parcoururent aussitôt le contenu, soulagés que rien n’explose à son ouverture.


- Lis à voix haute, Tenten. Demanda Kazuo, dévoré de curiosité.


- C’est peut-être classé, mon chéri. Gronda Dalya.


- Je suis un vieil homme qui oublie facilement. Répondit l’homme, qui éluda ainsi la remontrance.


- Je peux vous le lire. Dit soudain Tenten, qui avait parcouru les deux premières lignes et semblait visiblement se détendre.


- Alors arrête ce suspens. Gémit l’homme. Ce n’est pas bon pour mon cœur.


Tenten se racla donc la gorge pour mieux lire à voix haute le contenu de la missive :


- Cher Tenten, j’espère que tu auras reçu ce message sans encombre. J’ai en quelque sorte utilisé le chakra présent dans le sceau du shinobi. Je ne détaillerai pas plus, par souci de confidentialité, dans une missive personnelle. Nous avons discuté d’armes lors de notre précédente mission et je suis très intéressé à poursuivre la discussion, tes connaissances et ta passion pour le domaine m’ayant agréablement surpris. Bien sûr, je suis conscient que cela puisse te paraître étrange de rencontrer quelqu’un que tu as connu dans des circonstances plus dramatiques. Je ne serai donc aucunement vexé si tu déclines ma proposition. Si tu veux bien me faire part de ta décision, le parchemin sert à invoquer l’oiseau pour m’envoyer ta réponse. Avec mes salutations sincères, Fuma Tatsuo.


- FUMA ! Hurla Shio, faisant sursauter tout l’auditoire. C’est le clan Fuma !


- Ne crie pas comme ça, vieille folle ! J’ai failli mourir ! Hurla à son tour Kenzo.


- Ne te gêne pas pour clamser, vieux débris ! S’écria la dame, des veines sortant de ses yeux.


- Je crois que le point essentiel ici est : qui est ce fameux Fuma. Dit Dalya, jetant un regard d’avertissement aux deux vieillards turbulents.


Parce qu’elle n’avait pas manqué de remarquer que Neji semblait très irrité. Lee et Gai lui paraissaient plus perdus qu’autre chose...


- C’est un shinobi qui nous a aidé à notre dernière mission. Expliqua Gai, faisant exprès de rester le plus vague possible sur le sujet. Il m’est apparu évident qu’il s’entendait bien avec Tenten… mais pas de cette façon… Termina-t-il, plus sombrement.


- De cette façon ? Demanda Tenten, incertaine de bien comprendre.


- Quel âge a ce gaillard ? Demanda très sérieusement Kenzo, une lueur mécontente dans ses yeux bleu.


- Je ne sais pas, je ne suis pas très doué pour cela et… son visage devait rester anonyme. Répondit Gai, réticent à trop s’étaler sur le sujet.


- Anbu. Gronda Shio, très au fait de tout ce qui concernait les shinobi.


Son clan était l’un des clans shinobi nobles de Konoha. Tous ses membres avaient, en très grande partie, péri en service…


- Anbu ? Dit Dalya perdu. Qu’est-ce que c’est ?


- Vaux mieux ne pas chercher à savoir. Soupira la vieille femme, qui sembla soudainement dix ans plus âgée. Donc, tu ne sais rien de lui, sauf son attrait pour l’armement, Tenten ?


- Pas grand-chose. Avoua celle-ci. Je suis curieuse d’échanger avec lui sur le sujet toutefois. Mais...


- Mais je peux te certifier que si c’est un jeune homme, il a d’autres projets, plus importants, que de discuter. Grogna Kenzo, sa voix bourrue de colère.


Dalya donna une claque bien sentie à son mari, une paire d’yeux menaçants lui faisant comprendre de ne pas s’étaler sur le sujet.


- Kenzo a raison, Dalya. Ce n’est pas la priorité masculine, la discussion. Approuva venimeusement Shio, qui sentait un élan protecteur envers Tenten.


- Je crois que c’est à Tenten de décider. Néanmoins, il est vrai que des mesures appropriées doivent pallier vos rencontres. Question de sécurité, le temps que tu apprennes à le connaître. Dit Gai-sensei à son élève, de sa voix sérieuse qu’il n’employait que rarement.


Mais il était clair pour tous que cela lui coûtait d’être la voix de la raison… Lee, pour sa part, était un mélange incertain d’inquiétude et de mécontentement, ses sourcils se plissant sans cesse à mesure qu’il penchait plus d’un côté émotif que de l’autre. Neji était… silencieux, le visage aussi lisse que jamais.


- Je ne sais pas. Fuma-san ne m’a pas paru méchant, mais je serais plus à l’aise de le rencontrer dans un endroit plus… Balbutia Tenten, incapable de formuler sa pensée sur l’endroit qui serait approprié.


- Neutre. Acheva pour elle Gai.


- Exactement. Approuva la jeune femme, reconnaissante.


- Qu’est-ce qu’un endroit neutre ? Questionna Lee, incertain de bien comprendre.


- Un café, un restaurant… ce genre de lieux publics qui permettent la discussion. Expliqua gentiment Dalya au jeune homme.


- Les seuls endroits publics que je fréquente sont la bibliothèque et les épiceries. Gronda Tenten, qui se voyait mal discuter d’armes au milieu de la rangée dédiée à la boulangerie.


Gai se voyait mal dormir, pour sa part, de savoir que Tenten rencontrait un Anbu dans un café…


- Mais si vous discutez d’armes, pourquoi ne pas faire cela sur un terrain d’entraînement ? Dit finalement Dalya, qui prenait pitié au visage tourmenté du Jonin.


- Ce serait une option. Réfléchit la jeune femme. Mais les terrains d’entraînement sont isolés les uns des autres pour permettre de laisser aller son potentiel de destruction.


- Alors pourquoi ne pas l’inviter à se joindre à nos entraînements ? Dit finalement Lee, se méritant un regard surpris de tout le monde.


- Eh bien… je ne veux pas imposer quelqu’un à notre équipe… Répondit Tenten, mal à l’aise. De plus, cela à toujours été seulement nous…


Neji était tout à fait d’accord avec cela. Imaginer un squatteur sur son terrain d’entraînement le faisait bouillir. Mais imaginer Tenten, quelque part, seul avec Fuma le faisait bouillir aussi…


- Amène-le. Déclara soudain le jeune Hyûga, prenant toute la tablée au dépourvu, puisqu’il avait été obstinément silencieux depuis le début.


Il avait en quelque sorte décidé que s’il tuait Fuma sur le terrain d’entraînement, alors le dilemme était réglé… Il se reprit mentalement en se justifiant qu’au moins, il n’aurait pas à imaginer ce qui pourrait se dérouler, puisqu’il pourra avoir un impact direct sur ce qui se passera réellement.


Ouais, il était vraiment un génie, se dit-il.


Tenten le regarda comme s’il venait de faire quelque chose d’aussi étrange que de rire aux éclats…


- Je… ne sais pas. Dit-elle, hésitante.


- Neji a raison. Contra le Jonin, une fois remis de sa surprise. C’est le compromis idéal entre lieu public et possibilité de vraiment mieux échanger... Sur les armes ! Termina-t-il plus vivement, se valant une tape compatissante de Kenzo sur l’épaule.


Après tout, il pourrait lui-même surveiller le déroulement des choses et botter le cul du gars s’il outrepassait une quelconque limite. Gai se dit que le génie de Kakashi était peu comparé au sien…


Lee se dit qu’il devrait peut-être s’assurer que ses coéquipiers ne se mettent pas Konoha à dos par paranoïa… Bien sûr, si ce fameux Fuma essayait un truc obscène, il l’écrabouillerait aussitôt… Mais il voulait, en quelque sorte, laisser à l’homme la chance de… ne rien faire.


Le restant du repas se passa beaucoup plus calmement, surtout lorsque Tenten composa, de son mieux, sa réponse. Avec l’aide de Shio, elle fit prendre l’envol du majestueux oiseau sombre, portant son message vers Fuma Tatsuo.



Laisser un commentaire ?