Je crois être amoureux de ma coéquipière (Neji X Tenten)

Chapitre 21 : La mine de Tanzaku

8056 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/08/2024 00:12

Notes de l’auteur :


Aucune autre erreur de publication ne s’est glissée, alors voici un nouveau chapitre jamais encore publié. Je recommence à avoir la pêche, alors j’espère ne pas parler trop vite en disant que le rythme de publication redeviendra plus régulier ! Youpiiiii

Voici le fameux chapitre dont j’ai eu tant de difficulté à pondre. XD


Bonne lecture !


Chapitre 21 : La mine de Tanzaku


Tenten fut brusquement tirée du sommeil par la voix de Neji, qui s’agitait à côté d’elle.

- N’y allez pas pas… Père, n’y allez pas ! Grogna le jeune homme, qui s’activa à se débattre avec sa couverture.

Le cœur de Tenten se serra et elle s’approcha de son coéquipier endormi. Elle savait que c’était une probabilité, expliqué par la soignante, que Neji délire dans son sommeil. Mais le voir en vrai était tout de même douloureux.

La jeune femme se demanda comment soulager la détresse apparente du jeune homme, qui se lisait sur son visage grimaçant. Elle plaça donc sa main sur son épaule pour l’empêcher de s’agiter trop violemment.

- C’est un rêve, Neji, ce n’est pas réel. Lui murmura celle-ci, à court de mots plus élaborés.

Elle n’avait jamais entendu Neji parler de son père, alors elle ne savait pas trop quoi dire.

Le jeune Hyûga se débattit encore plus fort, comme s’il avait l’impression d’être retenu prisonnier.

- Ils vont vous tuer… Vous allez mourir et me laisser seul avec eux ! Marmonna-t-il, des accents de supplication dans sa voix habituellement posée.

Tenten se mordit violemment la lèvre, prise au dépourvu par la détresse qu’elle sentait chez Neji et par les informations qu’il livrait involontairement. Elle savait aussi que Lee et Gai-sensei allaient se réveiller si elle ne le calmait pas. Une étrange intuition lui murmurait que Neji n’aimerait pas être vue ainsi par eux.

Alors, elle enleva sa main qui serrait son épaule pour la glisser doucement dans ses cheveux sombres, si inhabituellement en désordre. Elle espéra ainsi pouvoir lui apporter un réconfort physique à la place, puisque ses mots ne semblaient pas pouvoir traverser la barrière de sa conscience.

Elle s’émut de la douceur soyeuse de ses mèches, puisqu’elle n’avait jamais osé rendre réelle cette envie qui la traversait parfois d’y glisser ses doigts. Avec une tendresse qu’elle puisa dans ses tripes, elle fit des cercles légers dans son cuir chevelu un peu humide de fièvre. Après quelques secondes, Neji s’arrêta finalement de grogner dans son sommeil et de se battre avec sa couverture. Il se contenta de froncer les sourcils et de laisser des grimaces occasionnelles se glisser sur son visage pâle.

Tenten fut soulagé qu’au moins, Lee et Gai n’allaient pas être tirés du sommeil. Elle s’assit plus confortablement au sol, puisqu’elle savait qu’elle ne pourrait plus dormir avant de s’assurer que son coéquipier soit plus calme. Après un temps indéterminé, où Tenten prit une satisfaction coupable à laisser ses doigts filer dans ses cheveux sombres, Neji se calma tranquillement. Son visage redevint lisse et ses sourcils reprirent un angle plus paisible.

Rassurée, Tenten ne trouva toutefois pas l’envie en elle d’arrêter ses cajoleries silencieuses, se justifiant en pensant que cela pouvait peut-être éloigner encore un peu plus longtemps les cauchemars de son ami.

Finalement, bercée par la respiration rythmée de ses coéquipiers, elle s’endormit malgré elle, ses doigts toujours glissés dans les cheveux du jeune homme. Bien sûr, son esprit fatigué ne lui murmura pas que ce pourrait être problématique au réveil, trop embrumé de fatigue.

Sinon, Tenten aurait pris soin de cacher l’existence de ce moment…


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Lorsque Neji émergea de son sommeil de plomb, ses sens furent assaillis par mille et un stimuli. Sa gorge était le désert de Suna, ses muscles protestaient au simple fait de respirer et une agréable chaleur irradiait au sommet de son crâne, seule sensation plaisante dans le mélange.

Ses oreilles captèrent des chuchotements et il ouvrit les yeux pour situer les voix familières. Il vit donc Lee et Gai s’activer en périphérie de sa vision, dans l’endroit quelconque qu’ils occupaient, essayant apparemment d’être le plus silencieux possible en rangeant leurs fournitures de couchage.

- Gai-sensei, nous devrions peut-être les réveiller maintenant ? Murmura Lee au Jonin, inconscient que Neji était à présent maintenant pleinement éveillé.

Le jeune Hyûga comprit que le « les » l’englobait lui-même et Tenten. Il tourna donc ses yeux nacrés vers le côté, sachant que la jeune femme dormait habituellement entre lui et Lee.

C’était un positionnement tacite entre eux, puisque Neji n’avait pas envie de dormir aux côtés d’un Lee au sommeil agité et aux ronflements sonores. Et puisqu’il était l’incarnation de Gai-sensei dans tout, le Jonin était tout aussi problématique dans sa façon de dormir, selon lui… Seul Tenten lui semblait acceptable et il appréciait qu’elle ait naturellement accepté de servir de barrière physique entre lui et les deux hommes.

Donc, lorsque Neji trouva le sac de couchage de Tenten à sa place habituelle, mais sans la jeune femme dedans, il fronça les sourcils. Avant qu’il ne puisse approfondir cela, il entendit Lee s’exclamer bruyamment sur quelque chose, le faisant grimacer d’inconfort.

- Neji ! Tu es réveillé ! Comment te sens-tu ? Questionna vivement l’adolescent, qui délaissa prestement de rouler son sac de couchage pour venir aux côtés de son coéquipier.

- Doucement, Lee. Prévint le Jonin, qui rejoignit son élève avec beaucoup plus de calme.

Lee eut un sourire un peu coupable et il hocha doucement la tête. Gai s’assit à côté de Neji, une gourde d’eau à la main.

- Tu dois avoir soif. Se contenta de dire l’homme, tendant le contenant vers Neji. Bois, nous parlerons ensuite.

Neji acquiesça, retenant une grimace lorsqu’aucun mot ne voulait se former dans sa gorge sèche. Il prit donc la gourde avec un petit hochement de tête en remerciement. Lorsqu’il souleva son torse pour s’asseoir, un poids sembla l’empêcher de terminer son geste sans que son cuir chevelu lui soit arraché. Il fronça les sourcils de surprise et il vit Lee s’agiter vigoureusement à ses côtés.

- Attend un peu Neji, ne te fâche pas, d’accord ? Marmonna l’adolescent en se relevant et en s’avançant dans son angle mort.

Curieux de savoir à quel sujet il ne devait pas s’énerver et de ce qu’allait faire Lee, Neji se permit de tourner légèrement la tête, plus précautionneux dans son mouvement maintenant. C’est ainsi qu’il comprit d’où venait la douce chaleur qu’il avait captée à son réveil.

Avec un trouble évident, il remarqua une Tenten endormie, assise dans une position affaissée par le sommeil, une main disparaissant dans ce qu’il savait désormais être sa chevelure. Il sentit son cœur bégayer, autant devant les cernes profondes encerclant ses yeux fermés que de prendre conscience qu’elle avait dû jouer avec ses mèches, d’une quelconque façon, pour une quelconque raison.

Neji savait que Tenten respectait assidûment ses limites physiques et pour qu’elle ait franchi la ligne de contact, elle devait avoir jugé que c’était nécessaire. Il s’inquiéta donc de ce qu’il avait zappé pendant son inconscience et surtout, il ne voulait pas s’attarder à l’étrange sensation de froid qui se glissa en lui lorsque Lee démêla précautionneusement les doigts de Tenten de ses cheveux.

Gai, fin observateur, décela le malaise silencieux chez Neji et s’employa à le distraire.

- Neji, quels sont exactement tes derniers souvenirs ? Questionna-t-il doucement.

Neji glissa ses yeux opalins vers l’homme et fronça les sourcils sous l’effort de réflexion, essayant apparemment de trier le concret des hallucinations dues à la fièvre. Le jeune Hyûga but ensuite goulûment avant de répondre, puisque cela demanderait des mots et non des grognements inintelligibles.

- Je… Croassa-t-il avant de se racler la gorge, mécontent. Je me souviens que nous ayons convenu d’avancer plus vite pour se rendre à la mine. Ensuite, c’est flou. Je crois me rappeler avoir vu plusieurs personnes autour de moi, une lumière verte et c’est tout. Grogna Neji, mécontent de lui-même à la suite décousue de ses souvenirs.

- Je vois. Approuva Gai, qui ne commenta pas et ne sembla pas partager le mécontentement personnel de Neji. Je vais t’éclairer sur ce qu’il s’est produit à notre arrivée ici. Lee, pourrais-tu réveiller Tenten ? Elle doit avoir faim et le repas sera bientôt servi. Termina-t-il en observant la jeune femme inconsciente.

L’adolescent hocha la tête vigoureusement et s’activa à réveiller le plus doucement possible sa coéquipière. Il avait été tellement surpris de voir sa position au réveil qu’il s’était retenu de la réveiller immédiatement après avoir ouvert les yeux.

Il faut dire que Tenten était modérée lorsqu’il s’agissait de contact physique. À part qu’avec lui et certaines personnes de confiance, il était rare qu’elle montre son côté affectueux.

Lee savait aussi que Tenten était très consciente que Neji était du type « ne touchez qu’en dernier recours ou je grognerai »… Il avait donc eu peur que Neji se fâche contre celle-ci, qui avait sûrement outrepassé la limite physique pour une bonne raison.

Gai occupa pour sa part le jeune Hyûga en lui racontant les derniers évènements. Lorsque le Jonin mentionna les délires, induis par le médicament, il remarqua aussitôt une lueur de panique se glissant dans les orbes pâles du jeune homme. Il ressentit donc le besoin de spécifier.

- Tenten était celle qui s’occupait de veiller sur ton sommeil, Lee et moi avons dormi comme des souches. Expliqua l’homme, sachant que le jeune homme comprendrait ainsi qu’ils n’avaient rien entendu de possiblement sensible.

Il avait évidemment remarqué que Neji avait une affinité naissante et profonde envers Tenten, même s’il en semblait plus ou moins conscient. Il supposait donc que le jeune homme serait un peu moins contrarié que seul Tenten soit au courant de ses secrets involontairement livrés.

Neji se garda de grimacer, incertain sur ce qu’il ressentait face à cette découverte. Et surtout, face à ce qu’il avait possiblement dit. Il se rappelait quelques scènes floues, derniers vestiges de ses précédents rêves. Le visage de son père s'est glissé dans l’une d’elles et il espérait ne pas en avoir trop divulgué sur ce sujet sensible pour lui.

Un grognement le sortit de ses pensées et il tourna son regard vers une Tenten ébouriffée, qui n’avait visiblement pas envie que l’on la réveille. Ses yeux brumeux se posèrent sur Lee, qui lui sourit chaleureusement et dériver ensuite sur son environnement. Ils se posèrent donc sur Neji et presque aussitôt, le sommeil sembla se dissiper de ceux-ci et l’inquiétude et le soulagement le remplacèrent.

- Salut les gars, comment allez-vous ? Demanda-t-elle d’une voix pâteuse, évitant visiblement de le nommer en particulier, même s’il devinait que la question le visait presque personnellement.

- Nous avons dormi comme des ours ! Assura joyeusement Gai, qui sourit affectueusement à la jeune femme. Des miniers sont venus nous prévenir que le dîner serait bientôt servi, j’ai donc supposé que tu avais faim. Pour ma part, je suis affamé !

Un gargouillement bruyant émanant du ventre de Lee les informèrent qu’il n’était pas le seul… Ce qui fit rire Tenten et embarrassa légèrement celui-ci.

- J’avoue que j’ai très faim aussi, alors je suis contente. Assura la jeune femme, qui se leva pour ranger ses couvertures, puisqu’il lui était évident que Lee ne pourrait pas patienter encore longtemps.

Du coin de l’œil, Tenten surveilla la progression de Neji, qui fit de même. Celui-ci n’avait évidemment pas commenté son état de santé... Bien sûr, il lui semblait exponentiellement mieux portant qu’hier, mais elle ne voulait pas seulement se fier à son visage neutre. Neji était un maître dans l’art du camouflage émotif…

Le jeune homme, bien sûr, se rendit compte de l’observation discrète. Il mit cela sur le compte de l’instinct et non sur le fait qu’il observait, lui aussi, sa coéquipière… De plus, il avait douloureusement envie de l’interroger sur ce qu’elle avait glané de lui pendant la nuit. Il se demandait seulement comment aborder la conversation sans avoir l’air préoccupé et soucieux de ses réponses.

- Gai-sensei, crois-tu que j’ai le temps d’aller prendre une douche avant le repas ? Osa finalement demander Tenten, qui se sentait nécessiteuse d’un brin de toilette.

Mais elle avouait être gênée d’en faire part à ses coéquipiers masculins, qui semblaient beaucoup moins complexés de leur hygiène corporelle du moment. Elle avait souvent dû menacer Lee, dans leurs premiers mois de mission en tant qu’équipe, que la douche n’était pas un extra superficiel après quelques jours en forêt… Elle avait donc compris que ce n’était pas seulement les garçons de l’orphelinat qui aimaient faire une grève des soins élémentaires… à son grand dam. Toutefois, elle avait toujours peur de paraître superficielle lorsqu’elle prenait un temps, en mission, pour simplement se nettoyer, ne voulant pas que l’on attribue ce genre de penchant à une sorte de faiblesse féminine.

- Je trouve que ce serait effectivement une bonne idée d’aller se doucher avant le repas. Approuva le Jonin, au grand soulagement de son élève.

Il faut dire qu’il s’était endormi avec sa combinaison verte tâchée de sang et que cela commençait à être désagréable une fois séché. Lee et Neji acquiescèrent aussi, conscients que même s’ils auraient voulu manger en priorité, leur apparence avait besoin d’un peu d’attention pour paraître un minimum présentable.

Neji avait aussi l’impression de sentir très mauvais après avoir sué comme un damné avec sa fièvre. Il n’était pas friand d’incommoder ses hôtes et ses coéquipiers avec une odeur corporelle désagréable. Lee était plus tête en l’air sur le sujet, mais lui avait une fierté à préserver…

C’est donc ainsi que l’équipe Gai prit le chemin des commodités indiquées par leur guide de la veille. Lorsque Neji aperçut le petit bâtiment, il souhaita intérieurement que l’endroit soit séparé par des douches individuelles, n’ayant pas vraiment envie de partager son lieu de toilette avec Gai-sensei et Lee.

La première fois qu’il avait dû se déshabiller et partager un coin de rivière avec les hommes, il avait été mortifié. Parce que Lee et Gai n’avaient aucune censure… Surtout sur le sujet, aussi privé qu’il soit pour lui, de l’anatomie. Après avoir presque fui, à moitié nu, d’un de leurs concours très explicites, Neji avait décidé de ne plus revivre ce genre d’expérience.

Il se nettoyait donc habituellement très tôt le matin, lorsque les deux hommes dormaient ou lorsqu’il était certain que rien ne leur permettrait d’entrer en contact avec lui. Les murs étaient généralement une option un peu plus sûre, même s’il savait que cela n’arrêterait pas l’exubérance inhumaine de ses coéquipiers si l’envie leur prenait. Évidemment, il fuyait aussi les moments où Tenten réquisitionnait un coin de rivière, mais pour des motifs différents…

Tenten les quitta pour prendre la direction du coin réservé aux femmes et Neji l’envia silencieusement. Plusieurs fois depuis les derniers mois, il s’était surpris à aimer pouvoir lui aussi planter les deux idiots aussi facilement avec la simple excuse qu’il avait des parties intimes différentes… Mais bon, cela ne durait jamais trop longtemps, car il était conscient que chaque sexe avait ses contraintes. De plus, il ne se voyait pas particulièrement avec des seins, alors il balaya la pensée et serra les dents pour suivre les deux hommes dans la section masculine.

Lorsqu’il ne vit qu’un immense endroit ouvert, parsemé de douches individuelles non fermées par de divins murs, Neji retint un juron. Consciemment, il sélectionna l’endroit le plus reculé et se donna le courage d’enlever ses vêtements. Cela l’avait toujours gêné de montrer sa nudité. Il se disait que ce n’était pas par pudeur, mais par simple acte de bienséance...

Bien sûr, il entendit Gai-sensei et Lee crier et déraper vers les douches, nus en un temps record. Il espéra seulement qu’ils lui laisseraient son espace. Bien certainement, c’était peu connaître les deux hommes…

- Neji, comparons notre jeunesse ! Hurla Lee, inconscient des obscénités qu’il proférait et qui gênerait le trois quarts de l’humanité.

- Sans façon. Claqua froidement Neji, se faufilant rapidement vers sa pomme de douche.

- Mais ce serait si jeune de… Pleura le jeune homme, avant d’être attrapé par l’épaule par Gai-sensei.

- Tu sais que Neji est complexé par ce genre de choses. Allons plutôt comparer l’épanouissement de nos poils pubiens ! Cria le Jonin, entraînant efficacement Lee à l’opposé de l’endroit de Neji, à son grand soulagement.

Mais le jeune homme n’allait pas avouer qu’il était complexé par quoi que cela soit, il n’était seulement pas un exhibitionniste qui aimait comparer la taille de ses parties génitales avec les gens… Cela coulait de source pour lui.

Après une douche particulièrement bienfaisante, s’il faisait abstraction des informations peu ragoûtantes que captèrent ses oreilles du coin où se nettoyaient les deux hommes, Neji quitta l’endroit. Maintenant frais et dispos après sa toilette, il sortit du bâtiment pour attendre la fin du rituel de ses deux autres coéquipiers.

Il trouva donc une Tenten attendant déjà, adossée à une poutre plus loin. Comment elle faisait pour se nettoyer aussi rapidement était un mystère pour lui. La jeune femme était en train de brosser ses longs cheveux et Neji du consciemment porter son regard sur autre chose pour ne pas laisser voir qu’il lorgnait légèrement.

- J’imagine que cela a été une expérience pénible pour toi aussi. Lui dit Tenten lorsqu’il s’approcha.

Elle avait bien sûr remarqué son visage particulièrement plus irrité que son habituelle expression lisse.

- Gai-sensei et Lee ont la capacité de rendre toute expérience pénible. Assura Neji, qui s’adossa lui aussi à une poutre plus loin.

Tenten gloussa d’amusement.

- C’est l’un des immenses avantages d’être la seule fille de l’équipe. Approuva Tenten, qui ne voulait pas imaginer devoir endurer les deux mâles pendant ses précieux moments de nettoyage.

- Pourquoi as-tu dit que cela avait été une expérience pénible pour toi, puisque les deux idiots étaient avec moi ? Questionna Neji, intrigué.

Il lui sembla que Tenten rougissait, mais elle tourna rapidement son visage dans un autre angle.

- Parce que les douches ouvertes ne sont pas très intimes. Je n’aime pas particulièrement devoir voir les gens se laver et qu’ils puissent faire de même. Grogna celle-ci, essayant d’éloigner de son esprit la femme tout en courbe qui s’était dénudée près d’elle sans complexe.

Cela lui avait, en quelque sorte, rappelé qu’elle n’était pas très féminine, même dans sa physionomie…

Au moins, Neji approuva beaucoup plus gravement qu’à son habitude, ce qui traduisait un accord fervent dans son langage taciturne.

Ils restèrent ensuite silencieux, se demandant comment aborder avec l’autre le sujet qui les tracassaient chacun de leur côté. Pour se donner contenance, Tenten s’activa à attacher ses cheveux dans leur coiffure habituelle, inconsciente que cela distrayait son silencieux coéquipier.

Finalement, puisqu’elle savait que l’occasion ne serait plus présente lorsque Lee et Gai-sensei arriveraient, Tenten se lança :

- Neji, comment te sens-tu ce matin ? Osa-t-elle d’une voix timide, se demandant intérieurement si elle devait regarder ailleurs ou examiner l’expression du jeune homme pour avoir un semblant de réponse s’il éludait sa question.

Lorsqu’il eut un moment de silence, plus lourd, elle ne put retenir ses yeux de se tourner vers lui. Son visage, maintenant de profil, lui paraissait indéchiffrable. Elle fronça donc inconsciemment les sourcils pour concentrer son esprit à la complexe tâche de glaner un peu d’information de ses micro-expressions.

Bien sûr, Neji s’en rendit compte et glissa du coin de l’œil un éclat d’opalin vers elle. Tenten retint son souffle, trouvant que l’éclat du soleil donnait toujours une beauté hypnotique à ses yeux fantomatiques. Mais elle était en mission de persuasion, pas en mission de contemplation baveuse…

Neji soupira doucement, devinant à l’expression têtue de Tenten qu’elle ne voulait pas lâcher l’affaire. Évidement, il était lui-même têtu et il en était très fier ! Mais il ne trouvait pas en lui le courage de rabrouer sa curiosité, surtout lorsqu’elle l’exprimait avec tant d’emphase et de sollicitude pour lui…

- Je vais mieux. Avoua-t-il difficilement, du bout des lèvres.

Bien sûr, Lee avait plus de chance de lui faire gober que les chèvres étaient carnivores… Le jeune Hyûga remarqua facilement le scepticisme de sa coéquipière envers sa réponse. Il décida donc d’élaborer avant qu’elle ne lui demande, puisqu’elle se préparait à le faire.

- C’est gérable, ne t’inquiète pas, Tenten. Termina-t-il, plus doucement.

Cela sembla soulager la jeune femme, qui se détendit imperceptiblement. Elle hocha la tête et lui fit un sourire lumineux en remerciement, sachant qu’il venait en quelque sorte de faire un effort difficile. C’était tellement Neji de trouver difficile de faire deux phrases consécutives sur un état interne…

Le jeune homme ne trouva rien de mieux à faire que de détourner timidement les yeux, aveuglé par son sourire, qui rayonna jusque dans sa poitrine. Finalement, il se dit qu’il devrait peut-être profiter de cette ouverture pour glisser le sujet qui l’incommodait aussi. Il sentait qu’il allait devenir dingue s’il ne le faisait pas. Ça, ou encore plus irritable…

- Tenten. Commença-t-il, essayant de faire paraître sa voix plus assurée qu’il ne l’était intérieurement.

La jeune femme changea son expression heureuse par quelque chose de curieux, signe qu’elle lui donnait son attention. C’était aussi un indicateur pour lui de formuler sa pensée.

- Je voulais savoir ce que j’avais dit pendant mon sommeil. Laissa-t-il finalement tomber, plantant ses yeux dans le noisette chaud pour déceler tous signes de dissimulation.

Tenten tressaillit visiblement et le cœur de Neji rata un battement, puisque cela venait effectivement confirmer ses craintes. Il avait dit des choses et elle les avaient entendues.

- Je n’ai pas cherché à écouter. Avoua finalement Tenten, qui sentait Neji s’agiter discrètement.

Elle savait que cela devait le tracasser, mais elle avait choisi de le laisser décider d’aborder le sujet ou non. C’était toujours délicat d’aborder un sujet personnel avec Neji. Encore plus si cela le concernait directement.

- Je me suis réveillé parce que tu t’agitais. Tu as parlé, mais c’était tellement inintelligible que je n’ai pas compris grand-chose. Mentit-elle doucement.

Elle ne voulait pas lui dire qu’elle pensait avoir découvert la pointe d’un iceberg en ce qui concerne la situation familiale de celui-ci. Elle savait que le jeune homme en serait profondément mécontent. Elle brûlait d’envie, toutefois, d’en savoir plus et elle devait donc consciemment s’empêcher de laisser les questions quitter ses lèvres.

Neji se détendit si visiblement que cela atténua un peu le malaise créé par le fait de lui avoir menti.

- Bien. Approuva-t-il finalement, se remettant de la vague de soulagement qui l’avait assailli.

- Fais-moi toutefois une faveur. Lui répondit soudain Tenten, qui porta son regard sur un point lointain dans le paysage.

Neji lui donna une expression intriguée, lui faisant comprendre qu’il ne comprenait pas.

- Ne refais plus jamais un truc aussi fou que de prendre une dague empoisonnée qui m’est destinée. J’ai bien cru que j’allais mourir d’inquiétude. Avoua-t-elle finalement aussi, du bout des lèvres et s’employant très consciemment à ne pas le regarder.

Elle ne vit donc pas l’éclat troublé qui miroita dans ses yeux de perle.

- En tant qu’équipier, c’est une promesse que je ne peux te faire. Répondit-il distraitement, regardant lui aussi un point au-delà de l’horizon.

Il ne voulait pas mentionner qu’il avait agi par pur instinct, que son corps avait bougé de lui-même lorsqu’il avait vu l’adversaire se jeter sur elle. C’était déjà assez gênant pour lui d’avoir perdu le contrôle sur quelque chose, alors son propre corps en plus…

Il sentit plus qu’il ne vit le regard de Tenten se poser sur lui. Il ne se sentait pas le courage d’y faire face et il espéra qu’elle n’allait pas lui faire un discours sur ses capacités de shinobi. Il savait qu’elle était capable, seulement…

- C’est la première fois que tu te désignes en tant que coéquipier. Murmura-t-elle avec émotion, le surprenant.

Autant par sa réponse, à laquelle il ne s’attendait pas, qu’à la chaleur brûlante de sa voix.

Il tourna la tête vers elle et il aperçut donc le sourire ému, épanouit sur ses lèvres et ses yeux humides, pétillants de douceur. Il sentit ses tripes s’incendier et il déglutit difficilement, sa bouche oubliant comment formuler.

- Je ferai en sorte que ce ne soit pas la dernière. Termina-t-elle avec une détermination fervente.

Neji remercia, pour la première fois de sa vie, l’arrivée de Gai-sensei et de Lee. Il ne savait pas comment répondre à cette phrase, à cette émotion affolante en lui et à l’envie torturante qu’elle créait de toucher Tenten.

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L’équipe Gai suivit le cortège de miniers, qui les guida à travers un petit dédale de tunnels aux parois de roches abruptement ciselées. Ils venaient de terminer un repas copieux, où chaque membre avait fait honneur à leur bol de nourriture… Gai-sensei avait ensuite interrogé les miniers pour connaître les tâches sur lesquelles lui et ses élèves pourraient être utiles.

Ils avaient donc appris que les effondrements avaient compromis leur entrepôt principal d’équipement et que celui-ci devait être désencombré des gravats pour que la mine reprenne vraiment ses activités.

L’équipe Gai s’était donc prestement proposée pour aider, puisqu’il était clair qu’ils seraient beaucoup moins utiles dans la tente médicale, qui manquait aussi d’effectif... Gai avait donc pris la tête, accompagné de Lee, qui bavardait gaiement avec quelques-uns des hommes. Neji et Tenten se trouvaient derrière les deux hommes-spandex, plus calmes et silencieux.

Neji, pour sa part, avait un extérieur calme et silencieux, mais à l’intérieur, c’était un peu tout autre. En fait, il remarquait que certains des miniers jetaient des regards étranges à Tenten et que celle-ci faisait volontairement comme si de rien n’était. Mais il savait que cela la gênait, puisqu’elle se retenait visiblement de porter sa main à sa sacoche d’arme, geste qu’elle faisait lorsqu’elle était nerveuse ou irritée. Lui-même se retenait de commenter, mais jetait des regards froids aux hommes qu’il surprenait, ce qui avait le mérite d’amenuiser la fréquence…

- Y a-t-il quelque chose qui cloche avec Tenten ? Demanda soudain Gai-sensei, prenant tout le monde au dépourvu.

Même Neji se retrouva surpris par sa voix, dangereusement calme, qui laissait pourtant filtrer des nuances sinistres. Même après plusieurs mois, le Jonin ne cessait de l’étonner.

Plusieurs miniers tressaillirent brusquement, à la grande satisfaction du jeune Hyûga. Lui-même s’était retenu de remarques cinglantes, puisqu’ils étaient en mission plus ou moins diplomatiques. Mais l’envie avait mordillé vicieusement sa maîtrise légendaire…

- Et bien, les femmes ne nous accompagnent généralement pas, puisque c’est un travail très physique. Osa finalement répondre l’un des plus courageux, qui n’avait pourtant pas manqué l’aura sombre qui semblait émaner du Jonin.

- Tenten est très capable, j’apprécierais donc que vous cessiez ce manège agaçant de regards. C’est une shinobi, en mission qui plus est, alors laissez-nous faire notre travail. Répondit Gai, sa voix inflexible n’accueillant aucune protestation.

La jeune femme donna à son sensei un regard discret de reconnaissance. Elle était habituée à devoir prouver à leurs employeurs, qui demandaient leur service, qu’elle était aussi compétente que ses coéquipiers masculins. Mais l’entendre dire de la bouche de Gai-sensei était un baume pour sa fierté toujours blessée.

Elle sentit Neji, qui lui avait paru crispé depuis leur entrée dans la mine, se détendre imperceptiblement. À sa grande satisfaction, les miniers hochèrent la tête et cessèrent de la regarder du coin de l’œil. Elle put donc se détendre un peu elle aussi.

Dans un silence un peu mal à l’aise toutefois, ils arrivèrent devant une sorte de caverne, beaucoup plus spacieuse que les tunnels étroits qu’ils avaient jusqu’à maintenant empruntés. Le chemin s’arrêtait clairement ici, puisque d’immenses rochers en barraient la continuité.

- Nous estimons que le tunnel est affaissé sur au moins vingt mètres. Expliqua l’un des hommes. Cela fait des jours que nous travaillons et nous avons à peine pu en déblayer cinq mètres…

Une expression découragée se glissa sur le visage de la plupart des hommes. Tenten comprenait pourquoi, puisque les imposants rochers devaient être brisés pour pouvoir les déplacer, étant sinon trop lourd et volumineux pour être transporté. C’était sans parler de la distance entre ici et l’entrée de la mine…

- Je comprends. Acquiesça le Jonin, analysant lui aussi la situation. Montrez-nous comment vous procédez habituellement, nous aiderons de notre mieux.

Ainsi, les miniers leur expliquèrent comment fractionner les rochers, la méthode de transport pour apporter les débris à l’extérieur, qui se faisait à l’aide de lourd et imposants chariots. Lorsque l’un des hommes glissa dans sa main une immense pioche, Tenten s’empêcha de grimacer. De un, parce que la pioche pesait une tonne et de deux, parce qu’elle savait que cela leur prendrait des jours, à ce rythme-là, pour dégager l’entrepôt.

- Gai-sensei. Dit-elle, captant ainsi le regard du Jonin, qui prenait aussi possession de son outil.

- Oui, ma fleur ? Questionna-t-il doucement, clairement curieux.

Tenten s’approcha de lui et se souleva sur la pointe des pieds pour avoir accès à son oreille.

- Et si j’utilisais des sceaux pour alléger le poids des rochers ? Murmura-t-elle dans le creux de son oreille, ne voulant pas que les miniers s’excitent, surtout si le Jonin n’approuvait pas l’idée.

Gai lui donna un regard inquiet, fouillant son visage pour une raison qu’elle ne comprenait pas. Bien sûr, elle ne s’était pas attardée sur son reflet dans le miroir des douches, la jeune femme était donc inconsciente des vilaines cernes autour de ses yeux.

- Je ne sais pas si c’est la meilleure option pour ton chakra. Soupira-t-il finalement, conscient que Tenten n’avait aucune idée de son apparence, qui traduisait son épuisement physique. Mais je sais aussi que l’effort physique que nous sauverions avec l’aide des sceaux pourrait être salutaire pour notre état à tous.

Il jeta un regard vers Neji en disant la fin. Le jeune Hyûga, bien que droit et calme, lui semblait encore particulièrement pâle. Il était certain que le jeune homme se sentait moins en forme qu’il ne le laissait paraître. Tenten suivit les yeux sombre de son sensei vers son coéquipier et ils partagèrent la même pensée.

Neji, qui s’intrigua de leurs conversations silencieuses, s’était tout de même abstenue de commenter. Mais lorsqu’il vit leur regard sur lui, il haussa un sourcil inquisiteur en réponse.

- Faisons cela, Tenten. Approuva finalement Gai, qui ne prit pas la peine de répondre à Neji, qui s’en trouva silencieusement irrité. Comment veux-tu procéder ?

Tenten réfléchit un peu et expliqua finalement son idée, qui attira un Lee curieux et un Neji plus satisfait, qui comprenait maintenant, partiellement du moins, le sujet de l’échange silencieux entre elle et le Jonin.

- Je pourrais appliquer des suppressions de poids, environ cent livres pour chaque sceau. Nous pourrions donc soulever les rocher sans avoir besoin de les briser complètement. L’important est qu’ils puissent simplement passer dans le tunnel. Commenta Tenten, qui les regarda ensuite pour entendre leur avis.

- Il est vrai que cela rendrait beaucoup moins fastidieux le processus. Souligna Neji, qui aimait particulièrement l’idée de ne pas s’acharner sur des rochers en maniant une pioche odieusement lourde avec ses muscles grinçants. Toutefois, cela demandera une bonne quantité de sceaux et donc, beaucoup de chakra. Termina-t-il, donnant un regard indéchiffrable à Tenten.

Celle-ci se demanda intérieurement si elle avait mal nettoyé son visage ce matin pour que tout le monde semble avoir une fixette sur celui-ci. Avait-elle un détail disgracieux que c’était si gênant de souligner qu’ils ne voulaient pas lui en faire part ?!

- Mais en termes d’économie d’énergie, cela compenserait la fatigue due à l’épuisement de son chakra. Contra calmement Lee, s’attirant un regard silencieusement surpris de Neji.

Il faut dire que les propos généraux de Lee n’étaient pas reconnus pour leur logique, habituellement…

- Lee a raison. Approuva fièrement le Jonin, gratifiant son élève d’un sourire lumineux. Nous allons faire comme Tenten a dit. Cependant, Tenten, je veux que tu me fasses part de tout épuisement important. Termina-t-il plus sérieusement en jetant à la jeune femme un regard appuyé et sans équivoque.

Comprenant que l’homme serait buté sur ce point, elle soupira et acquiesça de la tête. Cela parut aussi soulager Lee et peut-être même Neji, mais elle se dit qu’elle devait s’imaginer des choses.

Ils expliquèrent donc leur plan aux miniers, qui avaient assisté de loin à leur échange, par respect et un peu par crainte du Jonin. Mais il était clair qu’ils étaient curieux. Lorsque Tenten leur expliqua en quoi consistait ses sceaux de suppression de poids, des étoiles apparurent dans leurs yeux. Elle n’eut pas besoin de leur faire un dessin sur les avantages d’une telle méthode, puisque leurs dos douloureux en étaient très au fait…

C’est ainsi qu’ils s’activèrent ensuite à l’élaboration, laissant à Tenten l’espace pour produire les sceaux requis. Lorsque les miniers purent déplacer un rocher de presque une tonne avec l’aide de trois bouts de papier, un sentiment de respect naquit dans leur cœur face à cette petite dame…

Ainsi, en trois heures, ils eurent fait l’équivalent de quatre jours de travail avec vingt fois moins d’effort. L’espoir et l’enthousiasme se lisaient clairement sur le visage des miniers et Tenten s’en trouva très heureuse. Cela la motiva et même Lee et Gai-sensei travaillèrent avec plus de vigueur. Neji étant Neji, il se contenta d’abattre le travail avec l’efficacité et le silence habituels…

La jeune femme commença pourtant à fatiguer, malgré toute sa bonne volonté. Manier la pioche pour diminuer la taille de certains rochers était éreintant pour ses muscles, peu habitués à cette tâche. Elle savait que sans l’entraînement intensif de Gai-sensei, qui se faisait toujours un point d’honneur d’y ajouter de la musculation, elle se serait écroulée après à peine une heure.

Néanmoins, c’était le facteur de diminution de chakra qui l’affectait le plus. Elle savait qu'une seule nuit n’avait pas pu remplir son réservoir convenablement, puisqu’elle l’avait épuisé presque à sec avec les évènements de la veille. Son corps commençait à grandement en subir le contrecoup et elle avait de plus en plus de difficulté pour en masquer les signes.

Finalement, lorsqu’elle vacilla dangereusement après avoir apposé un autre sceau sur un immense rocher, le reste de l’équipe Gai comprit que c’était le temps de s’arrêter.

- Nous nous retirons pour la journée. Déclara Gai aux miniers, posant en même temps une main ferme sur l’épaule de Tenten.

C’était autant pour s’assurer de son équilibre que pour qu’elle sache que toutes protestations seraient vaines. Tenten ne trouva pas l’énergie nécessaire pour contester cela, de toute façon.

- Nous ferons de même. Dit l’un des hommes, après une concertation silencieuse avec ses collègues. Grâce à vous, le travail a avancé de manière exponentielle. Allons manger. Proposa-t-il enfin, un regard beaucoup plus doux vers la jeune femme épuisée.

Mais cela n’empêcha pas Lee et Neji de se regrouper autour de leur coéquipière, autant pour s’assurer qu’elle ne s’effondre pas que pour garder tous les entreprenants à distance. Ils n’avaient pas manqué de remarquer la lueur différente dans certains regards des miniers, qui avaient changé par rapport au début. Ils n’étaient pas friands d’en découvrir les raisons...

Ainsi, tous quittèrent la mine et furent éblouis par l’ardeur du soleil qui les accueillit lorsqu’ils en franchirent la sortie. C’étaient les chauds rayons donnés pour la fin de l’après-midi. Une alléchante odeur flotta jusqu’à leur narine, activant le signal de faim dans le ventre de ceux-ci. De façon sonore, surtout pour l’équipe Gai…

- Le repas devrait être prêt, c’est généralement l’heure à laquelle nous prenons une pause. Expliqua l’un d’eux pendant que les autres rirent de l’embarras flagrant des shinobi affamés.

Avec plus d’entrain, ils se rendirent à l’endroit où ils avaient mangé plus tôt. Cela semblait visiblement être la « cafétéria » du campement. Une foule de personnes s’activait autour de feux de cuisson et de chaudrons fumants, faisant saliver les nouveaux arrivants de par les odeurs, plus vives maintenant qu’ils étaient plus prèt. L’un des cuisiniers vit le groupe et les interpella :

- Dans cinq minutes, ce sera prêt. Wendo, va prévenir les soignants, ils sont sûrement affamés. Dit-il à l’un des cuisiniers plus jeune, qui acquiesça et disparu ensuite vers le labyrinthe de tentes.

Pour contenir leur patience, l’équipe Gai descella leur gourde d’eau pour s’hydrater et prirent place vers un endroit indiqué par l’un des miniers. Tenten s’assit avec un bonheur à peine contenu. Lee lui jeta un regard inquiet et s’assit plus près d’elle que nécessaire, voulant s’assurer qu’elle n’allait pas s’évanouir ou quelque chose du genre. Les poches sombres sous ses yeux étaient accentuées par sa peau plus pâle que d’habitude. Même Neji se demanda silencieusement ce qu’il devrait faire si sa coéquipière s’effondrait. Gai-sensei les regarda à la dérobée avec tendresse.

- Je croyais avoir spécifié de faire part de ta fatigue, Tenten. Gronda tout de même celui-ci, sachant qu’il devait en quelque sorte montrer un peu de discipline à ses élèves, plus têtues les uns que les autres.

La jeune femme eu la décence de paraître embarrassé par la remontrance, même si la lueur déterminée dans ses yeux noisette prouvait qu’elle ne l’était que légèrement et n’hésiterait pas à récidiver en cas de nécessité.

- Ce n’était pas si grave. Grogna-t-elle finalement, ce qui lui valut un reniflement agacé de Neji.

Elle le foudroya d’un regard fatigué, qu’il lui rendit hautainement, signature personnelle obligeant…

- Je suis d’accord avec Gai-sensei, ce n’est pas jeune de mentir à ses coéquipiers ! S’exclama fiévreusement Lee, bravant l’humeur sombre qui émanait de la jeune femme.

Elle le gratifia d’une grimace mécontente, mais ne trouva pas le courage de le rabrouer. Lee avait cette facilité de lui faire inconsciemment des yeux de chiot. C’était particulièrement redoutable pour son cœur et elle espéra que cela reste inconnu au jeune homme, qui n’hésiterait pas, sinon, à utiliser cette arme immatérielle contre elle.

- J’ai compris les gars. Gronda-t-elle finalement, refusant de s’excuser.

Peut-être que Neji déteignait sur elle au fil du temps…

Cela eut au moins l’effet de clore le sujet. Cela aida que le cuisinier ait annoncé de se mettre en rang pour sa part de nourriture…

- Reste ici, Tenten, je vais chercher ton bol. Décida Lee, la prenant au dépourvu.

- Mais… Balbutia celle-ci, surprise.

Il lui fit un sourire étincelant et plaça une main solide sur son épaule pour bloquer son mouvement et l’empêcher de se lever.

- C’est si jeune, Lee ! Pleura bruyamment Gai, attirant les regards incertains des autres personnes autour.

Neji s’éclipsa rapidement, peu désireux que l’on ne l’identifie à la scène qui s’annonçait. Tenten lui jeta un regard trahis, qu’il ne répondit que par un très discret rictus sournois, avant d’aller prendre place dans la file d’attente.

- Lee, j’ai très faim, alors… Commença la jeune femme, cherchant un moyen pacifique et au volume sonore acceptable pour désamorcer la bombe d’exubérance qui s’annonçait chez les deux mâles.

À son grand bonheur, Lee comprit le message et lui fit un signe de pouce levé en guise d’encouragement. Il s’enfuit ensuite vers la longue file qui se créait devant les cuisiniers, Gai-sensei rebondissant sur ses talons.

Tenten entendit leurs exclamations lointaines et elle sourit en imaginant l’expression exaspérée qui devait occuper le visage de Neji, puisque c’était directement derrière celui-ci que ses deux coéquipiers sautillaient. On ne pouvait pas se débarrasser de l’équipe Gai, même si on essayait. Surtout lorsque l’on en faisait partie…

Lorsque Lee revint plus tard, un bol fumant dans sa main tendue vers elle, Tenten lui sourit avec une reconnaissance lumineuse. Avec appétit, ils dévorèrent leur repas, trop affamés pour tenir une conversation.

Lorsqu’elle eut gratté le fond de son bol, une douce torpeur engourdit son corps, reput et clairement épuisé. Sans trop s’en rendre compte, elle sentit son corps vaciller et heurter quelque chose de solide pour l’empêcher de s’étaler sur le sol. Comme c’était délicieusement chaud, elle ferma les yeux et laissa le sommeil gagner sa conscience. Elle s’excusa intérieurement à ses coéquipiers de leur laisser le soin de s’occuper de son corps endormi.

Tenten ne vit donc pas que sa tête s’était déposée sur un Neji surpris, qui avait en quelque sorte réagi en dernier recours en déplaçant son épaule pour soutenir sa tête et ainsi l’empêcher de se cogner au sol. Mais maintenant, il avait une Tenten visiblement endormie appuyée sur lui et il ne savait pas comment gérer cela.

Lee, qui avait aussi remarqué le mouvement, trouva silencieusement amusant de lire la panique se dessiner dans les yeux de son stoïque coéquipier, pris apparemment au dépourvu. Il s’obligea à intervenir, même si simplement profiter de la vue était tentant...

- Je crois qu’aller dormir serait bien. Dit-il le plus légèrement possible.

- Il est vrai que notre corps a encore besoin de repos. Approuva calmement le Jonin, qui essaya aussi de ne pas hurler à quel point il trouvait la situation jeune…

Neji hocha la tête silencieusement en signe d’accord, reconnaissant qu’ils ne commentent pas. Il ne savait pas s’il serait capable de formuler quelque chose de sarcastique dans son état troublé actuel…

Pourtant, lorsqu’il fut clair qu’ils devaient se lever, un dilemme silencieux se posa : Qui allait porter Tenten ? Il ne voulait pas imaginer Tenten portée par ses soins, c’était trop… étrange. Gai eut pitié de l’incertitude qui se dégageait de Neji par vague et se pencha pour mieux charger son élève féminin dans ses bras, soulageant ainsi le jeune homme de le faire lui-même.

- Allons-y. Dit-il simplement. Je crois que la tente de ce matin sera encore libre.

Docilement, les deux adolescents lui emboîtèrent le pas, sentant, eux aussi, la fatigue se glisser douloureusement dans leur corps. Neji savait que seul le sommeil apaiserait ses courbatures dues au reste de poison dans son organisme. Il n’allait pas se plaindre d’une longue nuit de repos, puisqu’il était aussi émotionnellement épuisé. Il ne voulait pas trop s’attarder sur les étranges sensations qui picotaient encore son corps lorsqu’il avait senti Tenten glisser sa tête sur lui…


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Anecdote de la semaine :


Plus j’avance dans cette histoire, plus la romance prend toute la place dans mon cerveau… Merde, ce n’est pas une histoire à l’eau de rose que j’écris, c’est un truc de shinobi, de combat, de sang, de…. Pourquoi pas un petit coup d’œil doux ici ? Pourquoi pas une expression troublée là ? Merde, je me suis moi-même embobiné ! Je suis coupable, plus que coupable et coupable de ne pas trop me sentir coupable XD. Ne vous inquiétez pas, l’action suivra bientôt, je me défoule juste un peu avant la baston.


Bonne semaine !

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