Je crois être amoureux de ma coéquipière (Neji X Tenten)

Chapitre 20 : Un trajet éreintant

8495 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/07/2024 04:21

Notes de l’auteur :


Un chapitre plus fluff que les autres, c’est le cas de le dire (de l’écrire, dans mon cas). J’ai quasiment rougi de mon moi-même de l’époque qui a écrit cela… XD

Mais bon, parfois, un peu de mièvrerie, ça passe, non ?


Bonne lecture !


Chapitre 20 : Un trajet éreintant



Lee et Tenten se jetèrent un regard subtil, s’interrogeant mutuellement sur leur prochain mouvement. Il se trouve que le sujet principal de leur dilemme était un Neji très irrité et que leur prochain mouvement pourrait exponentiellement en aggraver l’échelle d’irritabilité.


- Je crois qu’il le prendrait mieux si c’est toi. Lui chuchota l’adolescent, le plus bas possible, pour déjouer l’ouïe très sensible du jeune Hyûga.


Tenten s’abstint de répondre qu’elle en doutait fortement. Elle avait compris depuis longtemps que la fierté masculine n’aimait pas une position de force féminine dans l’équation. Ajoutez l’égo proéminent de Neji comme variable et vous aurez un résultat d’appréciation drastiquement sous le zéro…


- L’un ou l’autre, de toute façon, il n’aimera pas. Je vais le faire. Répondit la jeune femme, qui prit son courage à deux mains.


D’un côté, elle voulait épargner Lee d’être calomnié, puisqu’elle savait son ami particulièrement sensible à la critique de son « éternel rival ». De son côté, Lee ne commenta pas que la jeune femme sous-estimait son importance pour Neji, car c’était un sujet délicat et que le temps commençait à presser pour reprendre la route.


Le jeune garçon se contenta donc de serrer affectueusement l’épaule de Tenten pour lui insuffler un peu de son courage. Elle lui sourit chaleureusement en réponse et ils se dirigèrent ensuite vers leur autre coéquipier.


- Nous sommes prêts à partir. Dit la jeune femme au jeune homme silencieux, qui les regarda s’approcher du coin de l’œil.


Il hocha la tête et il posa sa paume valide au sol pour soutenir son poids dans le but de se lever. Voyant cela, Tenten lui sauta presque dessus, une aura contrariée émanant d’elle.


- N’y pense même pas. Gronda celle-ci, qui glissa énergiquement un bras sous celui de Neji pour l’aider à se relever.


Il lui jeta un regard mécontent qu’elle lui resservit avec tout autant de colère. Une fois Neji debout, celui-ci chancela un peu et Tenten se retint de lui jeter, cette fois, un regard victorieux pour souligner qu’elle avait eu en quelque sorte raison.

Cela rendrait simplement le jeune homme encore plus revêche…


- C’est moi qui vais te porter. Lui annonça la jeune femme avec autant de détachement possible, espérant ainsi rendre l’information plus digeste.


L’étincelle de semi-panique qu’elle lut dans ses orbes opalines la vexa, mais elle ne commenta pas. Elle s’attendait à ce genre de réaction de sa part. Avant que Neji ne puisse protester verbalement, Lee s’approcha, autant pour soutenir Tenten psychologiquement que pour l’aider à installer son récalcitrant coéquipier sur le dos de celle-ci.


Neji lui jeta un regard d’avertissement lorsqu’il remarqua son approche, ce qu’il ignora volontairement avant de s’arrêter très près du jeune homme.


- Tu as le choix, Neji. Rendre cela encore plus difficile ou coopérer. Dit calmement Lee, la détermination inflexible nuançant sa voix.

Voyant qu’il n’avait aucun soutien pour s’échapper de la situation pénible qui s’annonçait, autant au niveau de ses coéquipiers que de son corps nauséeux, Neji ferma les yeux pour se donner contenance. Il hocha finalement la tête sèchement vers Lee, seul effort qu’il pouvait faire pour leur faire comprendre qu’il allait coopérer.


- Bien. Répondit l’adolescent, qui retint un soupir de soulagement.


Assommer Neji n’était pas vraiment l’option qu’il préférait. Cela allait en quelque sorte pourrir l’ambiance des prochains mois entre eux.


L’équipe Gai avait en quelque sorte compris que Neji pouvait être particulièrement rancunier sur tout ce qui blessait son estime personnelle…


Lee glissa donc son bras sous celui du jeune homme, permettant ainsi à Tenten de prendre position devant Neji à la place. Lorsque le jeune Hyûga sut, au niveau logique, ce qui allait suivre, il s’interdit de laisser la gêne qu’il sentait monter teinter ses joues.


- Je vais te soulever, mets tes jambes de chaque côté de Tenten pour qu’elle te soutienne. Lui dit doucement Lee, très conscient que c’était embarrassant pour son fier ami.


Il souleva le corps allégé de Neji et celui-ci, mortifié, glissa ses cuisses de chaque côté de sa coéquipière. Tenten les agrippa aussitôt fermement, voulant ainsi empêcher toute retraite au jeune homme. Celui-ci n’eut d’autre choix que de s’accrocher à ses épaules pour ne pas retomber vers l’arrière.


- Tiens-toi plus fermement, Neji. Souligna Tenten, qui sentait à quel point la prise du garçon était faible sur ses épaules. Nous allons courir et si tu as un malaise, ça serait risqué que tu te blesses davantage. Termina celle-ci, consciente qu’elle devait argumenter en termes logiques avec lui.


Neji se sentit tellement embarrassé qu’il ne savait pas quoi faire de lui-même. Cette situation était tellement indécente pour lui qu’il se dit que, finalement, faire le voyage inconscient était peut-être une bonne option…


Voyant que le jeune homme ne bougeait pas, Lee prit sur lui et, avec sa force acquise au fil des mois, agrippa les avant-bras de Neji pour les enrouler vivement autour du cou de Tenten. Le fait que la prise de Neji soit faible sur la jeune femme lui facilita la tâche et il le fit si rapidement que le jeune Hyûga fut pris de court. Lee comprit que son coéquipier ne devait pas être dans son assiette pour se faire surprendre ainsi…


Le jeune Hyûga jeta à Lee un regard meurtrier, visage blafard à l’appui.


- Neji, c’est Tenten, pas une inconnue. Souligna l’adolescent d’une voix calme. Nous sommes une équipe, fais-nous confiance.


Neji se retint de répondre que c’était justement parce que c’était Tenten qu’il se sentait aussi mal. Mais il savait, en même temps, qu’il n’aurait pas vraiment accepté si cela aurait été quelqu’un d’autre.


Cela rendit son dilemme encore plus douloureux.


- Allons récupérer Gai-sensei. Dit Tenten, voulant en quelque sorte diminuer la tension qu’elle sentait naître dans l’air.


Lee acquiesça et ils se dirigèrent vers le Jonin, qui attendait apparemment leur arrivée, puisqu’il observait la scène de loin avec une mine sérieuse, voire un peu inquiète.


- C’est mon tour ? Sourit l’homme, voulant volontairement alléger l’humeur générale, qu’il sentait sombre.


Sans aucune réticence de la part de l’homme plus âgé, Lee l’aida à grimper sur son dos. La vue fit presque rire Tenten, la fusion de Spandex aidant.


- Lee, tu as pris du muscle ! S’enthousiasma l’homme, palpant humoristiquement les épaules de son élève.


- Gai-sensei ! Pleura Lee, ému de bonheur.


- Lee ! Renchérit l’homme, des larmes de fierté brillantes dans ses yeux.


- Allons-y, les gars. Grogna Tenten devant leur pitrerie.


Elle appréciait de sentir son cœur maintenant un peu plus léger, mais elle savait aussi que cela pourrait être interminable... alors elle intervint.


- On prend quel chemin ? Demanda Lee, qui regardait autour de lui et se demanda dans quelle direction la mine était.


- Nord-ouest pour le moment. On devra toutefois courir pour y arriver avant la nuit. Répondit le Jonin, avec une pointe d’inquiétude dans sa voix.


Il savait que ses élèves étaient en quelque sorte fatigués et il n’aimait pas les pousser dans leur dernier retranchement ainsi.

- Alors en route. Rétorqua Tenten, le visage déterminé.


Lee acquiesça, redevenant sérieux. Il prit la tête du groupe, parce que Gai-sensei en serait le guide et parce que c’était généralement leur position de déplacement habituelle. Tenten était toujours l’arrière-garde et il se sentait plus serein ainsi.


Lorsque la jeune femme adopta un rythme plus lent pour s’échauffer, suivant assidûment Lee, qui fit de même, Neji pinça les lèvres pour endiguer la violente nausée qui le submergea violemment.


- Si tu as besoin d’une pause, Neji, dis-le. Lui murmura Tenten, qui avait senti son passager se crisper.


Le jeune homme ne répondit pas, ayant peur de vomir s’il ouvrait la bouche. Il ferma donc les yeux pour éviter de s’étourdir en voyant le décor défiler et se concentra pleinement sur n’importe quoi d’autre que le tourbillon nauséeux dans son ventre.


C’est ainsi que ses narines captèrent l’odeur douce qui émanait de Tenten. Le fait qu’il avait en quelque sorte le nez presque dans ses cheveux à cause de sa position aidait. Bien sûr, il savait que cela diminuerait son malaise, qu’il dépose simplement son front sur son épaule au lieu de lutter contre la gravité, qui poussait sa tête vers l’arrière maintenant que la jeune femme prenait de la vitesse.


Mais c’était un acte d’intimité qu’il s’interdisait de poser. Il éloignait déjà consciemment son torse pour éviter de frôler le dos de Tenten, il n’allait pas nicher sa tête près de son cou !


Alors Neji se concentra, malgré lui, sur l’odeur suave qui chatouillait son odorat et essaya de se distraire de son malaise en devinant ce que cela lui rappelait. Un mélange floral ? Était-ce aussi une subtile note de fruits ? Fraises ?


C’est ainsi que Neji put tenir le coup les deux premières heures du trajet, s’apaisant dans le parfum d’une Tenten inconsciente.


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- Lee. Appela Tenten, qui brisait le silence efficace qui s’était installé.


Ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre et seules les instructions directionnelles de Gai-sensei avaient ponctué, de façon sonore, leur déplacement.


Lee et Gai-sensei tournèrent un regard curieux vers elle, puisqu’ils savaient que cela devait être important pour qu’elle parle. Tenten glissa volontairement un regard de côté sur son silencieux passager avant de répondre, sachant que les deux hommes comprendraient le sous-entendu.


- Pause. Dit-elle simplement.


Lee acquiesça et il ralentit. Lorsqu’il trouva une énorme branche d’arbre assez solide pour les accueillir tous, il s’arrêta. Il entendit le bruit feutré que produisit Tenten lorsqu’elle se réceptionna derrière lui. Doucement, Lee aida Gai-sensei à s’asseoir et tourna ensuite son attention vers la jeune femme, qui l’avait dépassé pour faire de même avec son passager et l’appuyer sur le tronc d’arbre pour plus de confort.


Il remarqua aussitôt les tremblements violents qui secouaient le corps de Neji, clairement encore plus pâle qu’à leur départ. L’inquiétude se glissa dans ses tripes et il s’approcha. Tenten était déjà penchée sur le jeune Hyûga et il lut l’agitation dans sa posture tendue.


- Neji, regarde-moi. Demanda doucement celle-ci, la voix un peu fluctuante à cause de l’angoisse.


Le jeune Hyûga obtempéra difficilement, plantant ses orbes cristallines dans le noisette chaud. Il y lut tant d’émotion qu’il se trouva confus dans leur identification, son cerveau étant aussi ramolli par ce putain de froid polaire qu’il sentait insidieusement se glisser dans ses os.


Sans attendre plus, maintenant qu’il pourrait avoir un visuel sur ce qu’elle faisait et ainsi ne pas être trop surpris, elle glissa une main douce sur son front moite. Sa peau capta la chaleur brûlante qui se dégageait de celle du jeune homme. Ses tripes firent une torsion douloureuse.


- Tu fais beaucoup de fièvre. L’informa la jeune femme, se retenant de laisser glisser son inquiétude dans sa voix.


Neji se demanda intérieurement comment sa température corporelle pouvait être autant détraquée, puisqu’il avait l’impression qu’il ne pourrait jamais s’arrêter de frissonner.


Tenten sentit Lee, désormais à ses côtés, s’agiter et elle sut qu’ils étaient dans le même état inquiet tous les deux. Sans perdre une seconde, elle descella sa couverture la plus chaude de son parchemin personnel et drapa précautionneusement le tissu autour de Neji. Le fait que celui-ci resserre presque inconsciemment les bords autour de sa forme l’informa qu’il avait froid depuis longtemps.


- Il faut que tu restes hydraté. Te sens-tu capable d’ingérer du liquide ?


Neji eut une légère grimace en s’imaginant boire, puisque sa nausée le tuait depuis des heures. Mais il se rappelait les enseignements de Gai-sensei et savait donc qu’à long terme, ce serait aidant.


- D’accord. Dit-il faiblement, se détestant que sa voix lui paraisse si boiteuse, même à lui-même.


Tenten descella une gourde d’eau, qu’elle lui tendit. Elle ne décrocha pas son regard de lui jusqu’à ce qu’il en boive des goulées mesurées et qu’elle fut assurée qu’il ne les vomissait pas aussitôt.


- Il nous reste encore quatre heures, à ce rythme, avant d’arriver à la mine. Dit Gai-sensei, qui ne perdait pas une miette de l’interaction, ses sourcils plissés exprimaient sa propre anxiété pour son élève visiblement mal en point.


- Ce devient de plus en plus grave à mesure que le temps passe. Répondit Tenten, qui glissa un regard inquiet vers le Jonin. Dans quatre heures, avec la fièvre qui grimpe comme ça, il sera délirant et encore plus malade.


Il eut un silence lourd le temps qu’ils digèrent l’information, chacun réfléchissant à un moyen de soulager leur compagnon.


- Allons plus vite. Intervint soudain Tenten, qui ne trouvait rien de mieux à proposer.


- Mais vous êtes déjà à votre limite. Renchérit prudemment le Jonin.

Il voyait bien le corps de Tenten trembler de fatigue. D’après la lueur dans les yeux de Lee et Neji, il n’était pas le seul.


Même Lee sentait l’épuisement le rattraper et il devait faire un effort de volonté pour garder le rythme. Il savait Tenten moins endurante que lui et qu’en plus, son chakra avait été plus utilisé que le sien avant et pendant le combat…


- Plus fort qu’hier, les gars, vous vous rappelez ? Dit la jeune femme, accrochant un sourire féroce sur son visage un peu pâle.


Tous soupirèrent intérieurement, sachant qu’elle venait de titiller leur fierté volontairement.


Et que cela fonctionnait malgré tout...


De toute façon, le sourire sur le visage de Tenten les informèrent qu’elle venait d’entrer dans son « mode buté », comme l’appelaient en secret Gai et Lee. Ils savaient pertinemment que c’était très difficile de la faire changer d’avis lorsque cela arrivait…


- Tenten, tu es si jeune que cela m’inspire ! Cria Lee, qui abandonna la logique et se jeta entièrement dans le feu de passion qu’alimentait en lui la détermination de la jeune femme.


Celle-ci eut un sourire reconnaissant vers son ami, sachant qu’il mettait volontairement son inquiétude en second plan pour la soutenir.


- Mangeons un peu et reprenons la route. Approuva le Jonin, n’ayant pas le cœur de décourager ses élèves.


Il savait qu’il ferait pareil si les rôles étaient inversés. Il laissa donc la fierté et la tendresse réchauffer sa poitrine, puisque cela démontrait à quel point ses élèves devenaient les shinobi splendides qu’il voyait en eux.


Ils passèrent donc les dix prochaines minutes à grignoter pour reprendre des forces pour le reste du trajet, qui s’annonçait épuisant. Neji ne put que boire de l’eau, son estomac trop à l’envers pour quelque chose de solide.


L’inquiétude que Neji ressentait pour sa coéquipière le distrayait toutefois. Il avait senti de premières mains les tremblements de fatigue qui secouaient le corps de celle-ci. L’idée qu’elle repousse ses limites encore plus loin pour son état de santé ne lui plaisait pas particulièrement. Voire pas du tout. Mais il la savait entêtée et spécialement imprudente lorsqu’il s’agissait d’eux. Le fait qu’il soit en quelque sorte l’élément d’urgence le rendait presque plus nauséeux.


Neji se retrouva donc avec un dilemme tortueux : soit faire part de ses pensées et ainsi risquer de révéler une quelconque inquiétude attentionnée, ou simplement se taire, comme à son habitude, et donc de se torturer silencieusement l’esprit dans son coin.


- As-tu encore très froid ? Demanda soudain Tenten, le sortant de ses ruminations internes.


Cela le prit tellement au dépourvu qu’il analysa quelques secondes la question avant de pouvoir y répondre.

- Ça va. Mentit-il.


Il avait encore si froid que c’était désagréablement douloureux de retenir son corps de frisonner convulsivement. Mais leur inquiétude pour lui, qu’il sentait dans leurs coups d’œil fugaces sur lui, l’aidait, en quelque sorte, à se motiver de masquer son malaise.


Tenten sembla très sceptique de sa réponse, mais elle n’insista pas. Elle reporta plutôt ses orbes noisette inquiètes sur sa pêche, presque entièrement consommée. Quelques minutes plus tard, elle et Lee se levèrent, donnant le signal qu’ils reprenaient la route.


Neji, qui n’avait pas eu le courage d’avouer ses pensées, pinça les lèvres. Autant de mécontentements envers lui-même que d’appréhension pour l’indisposition que créerait leurs prochains mouvements.


Lee prit place aux côtés de Neji pour aider/forcer celui-ci à reprendre sa position sur le dos de la jeune femme.


- Assure toi que la couverture le couvre bien, Lee. Insista doucement Tenten, qui se prépara à réceptionner son coéquipier.


L’adolescent hocha la tête et souleva le corps allégé de Neji, le sceau l’aidant à quasiment le faire d’une seule main. Comme la première fois, le jeune Hyûga se sentit très gêné d’enrouler ses jambes autour de Tenten, qui les enserra solidement. Cette fois, il enroula lui-même ses avant-bras autour de son cou mince, sentant le regard de Lee se froncer silencieusement d’avertissement s’il n’obtempérait pas.


Une agréable chaleur se faufila dans son ventre lorsque l’odeur corporelle de la jeune femme embauma ses sens et Neji fut reconnaissant que, lorsqu’il ferma les yeux pour se donner contenance, cela pouvait être mis sur le dos de la nausée.


- Neji, comme nous allons aller plus vite, ce sera sûrement encore plus désagréable pour toi. Si tu n’en peux plus, dis-le, d’accord ? Insista Tenten, qui essaya de masquer son inquiétude avec un ton plus ferme.


Le fait qu’elle sente le corps frissonnant de Neji contre son dos lui pinça la poitrine. Le jeune homme semblait inconscient d’être plus étroitement collé contre elle que la première part du trajet et cela faisait en sorte qu’elle puisse directement ressentir chaque tressaillement de sa part.


- Hn. Grogna celui-ci, concentré à ne pas se blottir dans la chaleur qu’il sentait irradier du dos de la jeune femme.


Merde, il avait tellement froid.


Lee s’occupa ensuite de Gai-sensei et ils reprirent leur course à travers l’épaisse canopée, l’homme accroché à l’adolescent comme un singe. Comme précédemment convenu, Lee augmenta progressivement sa vitesse, jusqu’à ce que le décor ne soit qu’un flou de nuances de vert. Il se cala ensuite sur ce rythme de son mieux, sentant déjà son corps fatigué commencer à protester. Ses oreilles captèrent la respiration plus soutenue de Tenten et il sut que la jeune femme le talonnait.


- Je vais la surveiller. Lui murmura subtilement Gai à l’oreille.


Il se contenta de hocher faiblement la tête pour le remercier, sachant que l’homme avait un meilleur angle de vue que lui pour cela. Il devait lui-même se concentrer sur les obstacles naturels sur sa route, puisqu’avec sa vitesse actuelle, prendre un arbre de plein fouet serait très douloureux. Savoir que le Jonin, en qui il avait une confiance absolue, s’occupait de surveiller sa précieuse amie lui enleva une couche d’inquiétude bienvenue.


Neji, pour sa part, résistait de son mieux pour ne pas vomir toute l’eau qu’il avait si difficilement ingérée. Il avait l’impression de la sentir éclabousser chaque paroi de son estomac dans l’espoir de pouvoir se faufiler hors de sa gorge. Ajouter à cela la vitesse de croisière presque doublée, ce qui signifiait plus de contrecoups à combattre pour son cou endolori et il sentait sa maîtrise exceptionnelle lentement glisser dans le caniveau.


Seule sa fierté l’empêchait de vomir, puisque cela éclabousserait directement Tenten. Il préférait avouer qu’il ne savait pas cuisiner, à la limite, dire que Lee était une sorte de coéquipier respectable, que d’enduire de vomir les cheveux et le dos de la jeune femme… Mais cela lui demandait chaque fibre de détermination enfouie dans son corps et il savait qu’il ne pourrait pas supporter deux heures de trajet dans ces conditions. Alors, il prit en quelque sorte la décision la plus logique qu’il avait à sa disposition pour augmenter le facteur résistance…


Il se laissa aller à déposer sa tête palpitante sur l’épaule de la jeune femme.


Il en fut aussitôt mortifié et gêné, parce qu’il la sentit immédiatement sursauter au contact soudain. Mais, à son grand soulagement, elle ne fit aucun commentaire mécontent et poursuivit sa course déchaînée comme si de rien était. Son cerveau enregistra de lui-même le contact, un mélange délicieusement ferme et doux à la fois. Neji essaya de chasser cette hyper-conscience ou, du moins, de la reléguer en deuxième plan mental…


Il se concentra donc sur les battements de cœur erratiques qu’il sentait pulser à travers son front, et cela l’apaisa. Il mesura ensuite ses respirations, pour qu’elles deviennent plus profondes et moins rapides. Le fait que cela apporte le doux parfum de la jeune femme dans ses narines était un plus bienvenu, puisqu’il se surprit à trouver cela relaxant et très agréable.


Tenten, pour sa part, était autant heureuse de cette proximité qu’anxieuse. En fait, elle trouvait très grisant de sentir Neji si près d’elle, de manière physique, ce qu’elle gardait farouchement secret dans l’intimité de son esprit. Mais son corps n’était pas aussi discret… Elle avait aussitôt senti son cœur dérailler lorsque son corps avait enregistré le contact supplémentaire. Seul son rythme endiablé a permis de couvrir son engouement, avoué explicitement en réponse cardio-vasculaire. La possibilité, très plausible, que son passager observateur ne le remarque n’avait fait qu’empirer les battements, déjà rapides.


Cela avait cependant eu comme mérite de doubler son niveau de motivation pour maintenir sa course. Parce qu’elle savait que Neji ne ferait jamais volontairement un geste aussi… intime, si ce n’était qu’en dernier recours. Cela parlait donc encore plus fort que des mots pour elle.


Elle serra donc les dents et pria son corps de lui permettre de tenir encore un peu et d’ainsi amener son coéquipier à recevoir les soins dont il avait tant besoin.


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- Nous arrivons. Dit Gai-sensei d’une voix encourageante.

Un soulagement collectif accueillit cette annonce, puisqu’ils étaient tous dans divers degrés d’épuisement avancé. Cela faisait maintenant deux heures que Lee et Tenten poussaient leur corps dans leurs derniers retranchements et il était évident pour tous que les deux allaient s’effondrer bientôt.

Lee avait du mal à garder le cap sur les directions que lui disait patiemment le Jonin, qui entretenait une patience compatissante pour l’adolescent, même s’il répétait plus souvent ses consignes depuis une heure. Tenten était un désordre tremblant et essoufflé et elle n’évitait les obstacles naturels que par instinct que par réelle anticipation. Neji était immobile et silencieux comme une statue de pierre dans le dos de sa coéquipière. Même lorsque la jeune femme avait presque percuté un arbre, il n’avait ni bougé ni parlé. Gai se demanda avec inquiétude si son jeune élève était toujours conscient.

Lui-même commençait à souffrir d’élancement douloureux dans sa jambe. Autant à cause des crampes, puisqu’il était crispé dans la même position depuis des heures, que parce que sa plaie lui rappelait qu’elle avait besoin d’une attention médicale.

Lorsque des constructions humaines détonèrent au loin de la verdure caractéristique des arbres, un grognement satisfait de Lee se fit entendre. Avec un dernier soubresaut d’énergie, ils accélérèrent vers la mine.

L’adolescent fut le premier à déraper violemment sur le terrain terreux et aplatit par l’utilisation. Les quelques hommes rassemblés autour d’un feu de cuisine sursautèrent brusquement à l’arrivée impromptue. Avant qu’ils ne puissent dire quoi que ce soit, Tenten atterrit d’une manière toute aussi sans grâce aux côtés de son coéquipier et les interpela au moment où ses orteils se stabilisèrent :

- Un médecin ! Croassa sa voix rauque.

Son souffle haché rendant toute phrase construite impossible, elle opta donc pour l’essentiel.

Les hommes se levèrent précipitamment et les entourèrent prudemment, peu désireux d’amener des inconnus voir leur dernier bastion de survie. Ils avaient des compagnons entre la vie et la mort là-bas.

- Qui êtes-vous ? Demanda le plus courageux, qui sentait bien que les quatre personnes dégageaient une certaine aura de danger.

Leur état lamentable et échevelé n’étaient pas non plus gages de confiance.

Gai, qui sentit aussitôt la méfiance émaner du groupe, réagit. Il savait de premières mains ce que la peur pouvait faire de stupide aux gens. Ses sens aiguisés se mirent en alerte, puisque ses élèves n’étaient pas en état d’essuyer une attaque.

- Nous sommes les shinobi de Konoha envoyés pour livrer votre matériel médical et vos fournitures. Expliqua le Jonin d’une voix plus calme que ce qu’il était réellement.


Certain des hommes tiquèrent, autant intéressés qu’encore méfiants. Celui qui avait pris la parole s’avança un peu plus, levant une main rassurante entre ses collègues et lui.


- Ne prenez pas mal que nous nous méfions encore. Une preuve de ce que tu avances serait la bienvenue. Dit-il d’un ton sérieux et ferme.

Ils n’avaient toujours pas découvert qui était responsable des éboulements violents des tunnels de la mine, il lui apparaissait donc primordial de jouer sur la prudence. De plus, son instinct lui murmurait que si l’homme en combinaison verte se sentait acculé, il pourrait répliquer et cela ne serait assurément pas bon pour eux.


- Bien sûr. Assura le Jonin, qui s’assura de garder un visuel sur chacun des dix hommes, assez costauds, qui les encerclaient. Lee, dépose-moi, s'il te plaît, le parchemin est scellé dans mes effets personnels. Termina-t-il avec plus de douceur lorsqu’il s’adressa à son élève.


L’adolescent obtempéra prudemment, s’assurant aussi de garder bien en vue ceux qui les entouraient. Il n’aimait pas la violence envers les civils, mais il n’hésiterait pas à défendre ses coéquipiers blessés. Pendant que Lee terminait de déposer son sensei sur le sol, l’un des hommes chuchota à l’autoproclamé chef.


- Ils doivent mentir, ils n’ont aucun sac sur eux pour transporter le matériel qu’ils disent amener.


Bien sûr, l’ouïe entraînée de l’équipe l’entendit et Gai répondit avant que quelqu’un d’autre ne puisse approuver les soupçons. Le feu prenait vite sur les brindilles asséchées par la méfiance.


- Nous utilisons un justu de scellement, c’est spécifiquement pour cette raison que nous avons pu arriver aussi vite. Expliqua patiemment le Jonin, qui prit, avec des gestes intentionnellement plus lents, le parchemin enfoui dans une de ses poches.


Tout son auditoire se figea lorsque sa main disparue dans sa combinaison. Ils étaient tous au fait que les shinobi avaient la réputation d’être aussi rusés que rapides. Gai en sortit son parchemin jaune, que Tenten lui avait fabriqué pour stocker ses biens, et l’ouvrit.


- Le parchemin qui a le sceau officiel de l’Hokage est à l’intérieur, comme les parchemins qui contiennent le matériel. Dit Gai, autant pour briser la tension lourde dans l’air que pour les informer de ses prochains mouvements.


L’homme qui faisait office de chef hocha prudemment la tête, lui faisant comprendre qu’il allait le laisser opérer. Ainsi, le Jonin descella le parchemin plus richement orné, utilisé pour les missions officielles et diplomatiques. Il l’ouvrit et le tendit vers l’homme attentif, qui n’avait pas bougé malgré le petit nuage de fumée qui avait accompagné le descellement, ce qui avait fait sursauter quelques autres de ses compagnons.


L’homme échangea un regard avec les autres hommes et s’avança ensuite vers le Jonin, prenant prudemment le parchemin que lui tendait celui-ci. Il entreprit de lire à voix haute pour tous les autres.


- Cette missive atteste l’authenticité de l’équipe envoyée à la mine ouest de Tanzaku. Au nom de Konoha, les shinobi sur place représentent mon engagement envers votre demande de matériel médical et d’outils. L’équipe sur le terrain a pour mission de livrer et d’apporter toute aide que vous jugerez nécessaire, dans la mesure de leurs compétences. Avec mes salutations sincères, Sarutobi Hiruzen, troisième Hokage. Lut l’homme, qui sembla se détendre au fur et à mesure de sa lecture.


Lorsqu’il eut terminé, il jeta un coup d’œil d’excuse aux quatre shinobi silencieux.


- Veuillez ne pas nous tenir rigueur de l’accueil brutale. Dit l’homme, qui regarda ses compatriotes avec assurance et donna la missive à l’un d’eux. Vous devez comprendre nos raisons de toute façon. La jeune dame à parler d’un médecin, laissez nous vous conduire à notre tente médicale. Termina-t-il en englobant l’aspect mal en point des trois adolescents.


- J’apprécie. Assura Gai, qui se permit de relâcher un peu ses épaules.


Il ne sentait plus aucunes intentions hostiles parmi le groupe et c’était le signal pour ses élèves qu’il jugeait la situation sécuritaire. Seul son œil entraîné vit l’éclat métallique du kunai que rangea discrètement Tenten. Sans plus attendre, l’équipe Gai suivit le petit cortège d’hommes, puisque certains décidèrent de les escorter pendant que d’autres restaient surveiller les aliments sur le feu.


- Y a-t-il une raison pour vos blessures qui devrait être connu pour la sécurité de la mine ? Demanda diplomatiquement l’homme à la droite du Jonin, celui qui parlait apparemment pour le groupe.


Gai avait déjà décidé de ne pas révéler que c’était en quelque sorte pour eux que les accidents avaient eu lieu. Il savait d’expérience que ce serait plus problématique que bénéfique de divulguer cette information.


- Il se trouve que des mercenaires nous ont appréhendés près de la mine. Nous en déduisons que ce sont eux qui ont causé les effondrements, puisqu’ils nous attendaient et cherchaient visiblement à s’approprier le matériel transporté. Mentit habilement le Jonin.


Ce n’était pas dans sa nature de mentir, mais sa profession était dangereuse et nécessitait de l’adaptation pour pouvoir rentrer en vie. De plus, l’équipe Gai ne pouvait pas se permettre de se voir refuser l’accès à des soins médicaux…


Le front de son interlocuteur se plissa de colère et ce fut une expression partagée par tous les hommes les entourant.


- Il n’était pas suffisant de tuer nos camarades, ils voulaient en plus le matériel nécessaire pour les sauver… Gronda celui-ci, les poings serrés de colère.


Un pincement de culpabilité assaillit la poitrine des shinobi de Konoha, mais ils s’assurèrent de laisser leur expression aussi lisse que possible. Les adolescents comprenaient les motivations de leur sensei et ils savaient que cela coûtait à l’homme, aussi honnête qu’il aimait l’être.


Dans un silence plus lourd, l’équipe Gai fut conduite vers l’une des plus grandes tentes du lot. Elle était littéralement encerclée par toutes les autres, dispersées pêle-mêle comme un labyrinthe chaotique. Ils virent aussitôt des femmes et une poignée d’hommes s’activer énergiquement autour, entrant et sortant du petit chapiteau comme des fourmis d’une fourmilière.


L’une des femmes tourna son regard vers l’important groupe qui approchait et l’inquiétude pouvait se refléter plus clairement dans son visage à mesure que le cortège approchait.


- D’autres blessés ? Gronda celle-ci lorsqu’ils furent à portée de voix. Je ne les ai jamais vu ici. Termina-t-elle en détaillant particulièrement Tenten.


- Du calme, Anna. C’est parce que ce sont les shinobi envoyés pour livrer le matériel demandé à Konoha. Expliqua l’un des hommes, qui semblait connaître de premières mains le caractère apparemment revêche de la femme.


Cela eut le mérite d’intéresser celle-ci et de faire taire la remarque cinglante qui lui brûlait les lèvres.


- Cela tombe à pic pour le matériel médical. Répondit-elle à la place.


Elle regarda l’état déplorable des quatre shinobi et renifla dédaigneusement.


- Il reste quelques lits de disponibles, conduisez-les à l’intérieur. Claqua celle-ci, avant de tourner les talons.


Quelques hommes soupirèrent lourdement et l’un deux les regarda avec un éclat d’excuse dans ses yeux.


- Elle travaille d’arrache-pied depuis plus de 48 heures et certains des miniers souffrent énormément, puisque qu’on doit contrôler l’apport de médicaments. Expliqua-t-il tristement, voulant en quelque sorte redorer le blason de l’infirmière à l’accueil froid.


- Je comprends tout à fait. Assura le Jonin, qui suivit le groupe à l’intérieur de la tente médicale.


L’intérieur ressembla, pour les adolescents peu habitués à ce genre de spectacle, à une sorte de zone de guerre. Il tourbillonnait du personnel dans tous les recoins et des plaintes sourdes remplissaient lourdement l’endroit. Ajouter à cela l’odeur entêtante de quelque chose et cela laissa Lee et Tenten dans un état de malaise. Neji, lui, était trop dans les vapes pour se soucier de quoi que cela soit.


Gai, pour sa part, était plus au fait de ce genre de scène, ayant grandi dans une période de guerre sanglante. Mais il ne voulait pas que ses élèves s’habituent à ce genre de spectacle douloureux, qui l’avait souvent troublé dans sa jeunesse.


- Un de mes camarades est particulièrement mal en point. Serait-ce possible de commencer par lui ? Demanda calmement le Jonin, glissant un coup d’œil inquiet vers Neji.


- Bien sûr. Acquiesça l’un des hommes, qui les dirigea, avec l’aide d’un infirmier sur place, vers deux lits vacants.


Lorsque leur escorte fut certaine que les invités étaient arrivés à bon port et que, de toute façon, tous furent chassé de l’endroit sans délicatesse par les infirmières pour mieux travailler, ils quittèrent la tente médicale. L’une des soignantes, le teint pâle et des cernes bleuâtres sous les yeux, s’approcha d’eux. Elle regarda d’un œil critique le jeune Hyûga, que Tenten et Lee s’activèrent à étendre doucement sur l’un des lits.


- Que lui est-il arrivé ? Demanda celle-ci en se penchant au-dessus de la forme frissonnante du jeune homme.


- Empoisonnement. Expliqua sombrement Tenten. Mais ce n’est pas mortel et il a pris un antidote pour alléger les symptômes. Sauf qu’il ne va pas mieux. Termina celle-ci en couvrant tendrement son coéquipier avec une couverture.


Les sourcils de la femme se contractèrent pendant qu’elle réfléchissait. Elle savait que les empoisonnements pouvaient être particulièrement vicieux et difficiles à soigner, puisqu’il y avait autant de méthodes pour nuire à l’organisme que de l’aider.


- Donne-moi les symptômes qu’il a eus au cours des 12 dernières heures. Ordonna celle-ci tout en glissant une main lumineuse de chakra au-dessus de Neji.


Elle était l’une des rares soignantes ici qui maîtrisait le ninjustu médical et, en voyant leur état amoché, avait naturellement convergé vers eux. Elle était très au fait des déboires physiques que subissaient les shinobi.


- Nausées, vomissements, chute de chaleur corporelle, fièvre et douleurs musculaires. Énuméra rapidement Tenten, reprenant les informations données par Yamanaka.


La soignante hocha gravement la tête, parcourant l’organisme du garçon avec son chakra. Cela prit quelques minutes avant qu’elle ne réponde, mettant les nerfs de l’équipe Gai à rude épreuve. Mais ils savaient mieux que d’en faire part, étant eux-mêmes peu versés dans les arts médicaux.


- Avec ce que j’ai à disposition comme remède en ce moment, la meilleure chose que je puisse faire est de le soulager avec un antipoison général. C’est très puissant et donc souvent utilisé en dernier recours. Annonça-t-elle finalement.


- Et pourquoi en dernier recours ? S’informa Gai avec inquiétude.


- Parce que cela assomme littéralement le patient pour environ dix heures et c’est assez fort pour le faire délirer pendant cette période. Expliqua-t-elle patiemment, sachant que c'étaient des nouvelles peu alléchantes pour ce groupe épuisé. Mais comme ce jeune homme a une santé de fer, il pourrait mieux supporter le médicament que la plupart des gens. Termina-t-elle plus doucement, jetant un regard compatissant à Tenten, qui avait serré instinctivement la main de Neji lorsqu’il avait grogné inconsciemment dans son inconfort fiévreux.


- Nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter votre offre. Soupira douloureusement Gai, qui se sentait tout aussi impuissant pour soulager son élève.


Il savait que cela faisait partie intégrante de la carrière d’un shinobi, d’être blessé et tout. Mais lorsque cela touchait ses élèves, il devenait un peu illogique et plus concerné.


- Bien. Accepta la femme. Maintenant, assoyez-vous, je vais vérifier votre blessure à la jambe. Dit fermement celle-ci, ayant aussitôt remarqué le pansement sur la cuisse de l’homme, tâché de vermillon sombre.


Le Jonin eut un faible sourire fatigué en remerciement et se conforma en prenant place sur l’autre matelas vacant. Après que la soignante eut refermé au mieux la plaie, ce qui le soulagea grandement de la douleur palpitante qui titillait le Jonin depuis des heures, elle leur conseilla des attentions particulières à porter sur l’entretien de ce qu’il restait à guérir de la plaie. Ensuite, par soucis professionnels autant qu'humain, elle ausculta Lee et Tenten, trop fatigués pour vraiment protester.


L’adrénaline, désormais tarie, puisque leurs coéquipiers étaient en sécurité, laissait l’épuisement laver le corps et la concentration des deux adolescents.


- Tu vas devoir te reposer, jeune homme. Dit la femme à Lee, qui donnait toutes les indications d’un épuisement physique important.


Elle passa ensuite à Tenten et elle fronça les sourcils de désapprobation aux informations que son chakra lui transmit.


- Tu as été imprudente, jeune femme. Maugréa-t-elle finalement. Ton corps est à ses limites et ton chakra est presque épuisé. Je conseille de te modérer pendant quelques jours, où tu seras prise par surprise lorsque tu t’effondreras.


Tenten n’eut pas la force de contester. Elle sentait de premières mains son corps protester et c’était simplement par pur entêtement qu’elle ne s’allongeait pas sur l’un des lits près d’elle. Occupé ou non.


- Merci pour tout, mademoiselle. Répondit le Jonin avec une sincérité chaude. Je vais m’assurer qu’ils prennent le repos nécessaire. Dans cette optique, y a-t-il un endroit où nous pourrions loger pour la nuit ?


- Il y a une tente vacante, qui sert pour les patients plus stables. Acquiesça-t-elle. Je vais préparer le médicament pour le jeune homme et si vous n’êtes pas trop épuisé, je prendrai aussi le matériel médical demandé, puisque nous n’avons plus grand-chose...

Elle lança un regard d’excuse aux shinobi, clairement épuisés. Mais elle avait plus d’une vingtaine de patients souffrants, alors elle trouva le courage d’exprimer sa requête.


- Je m’en occupe. Approuva Gai, qui monopolisa ce qu’il lui restait d’énergie.


Il jeta un regard doux à Lee et Tenten, qui avaient en quelque sorte chancelé vers lui dans le but de l’aider.


- Vous restez ici et veuillez sur Neji. Je reviens bientôt. Ordonna l’homme en caressant les cheveux en désordre de Lee, le plus près de lui.


Sans leur laisser le temps de protester, il suivit la soignante et disparut avec elle dans le tourbillon d’activité qu’était la tente médicale. Ne pouvant plus vraiment résister à la tentation, Tenten s’effondra sur le lit le plus proche, se trouvant être celui de Neji et manquant de peu d’en écraser l'occupant semi-inconscient.


- « Tant pis pour son ego de merde, il m’engueulera demain. » Pensa celle-ci en se retenant de s’allonger, puisqu’elle savait qu’elle s'endormirait aussitôt.


Elle savait Gai-sensei et Lee aussi épuisés qu’elle, alors elle ne voulait pas les encombrer de son corps endormi, car elle savait qu’ils prendraient sur eux de ne pas la réveiller et de la porter.


Lee fit de même avec le lit qu’avait occupé Gai-sensei et ils échangèrent un regard complice et soulagé. Ils étaient tous les deux reconnaissants de poser leur cul douloureux quelque part et de savoir que tout rentrait dans l’ordre, d’une quelconque façon.

Gai-sensei revint quelques minutes plus tard, transportant un petit sachet contenant le médicament de Neji. Un homme le suivait de près, ayant comme ordre de les accompagner à leur prochain lieu de repos. Sans se faire prier, Tenten reprit son coéquipier à la masse corporelle encore allégée et ils suivirent péniblement leur guide.


L’homme les conduisit dans une tente à la grandeur respectable pour leur nombre, puisqu’il était hors de question pour eux de se séparer pour la nuit, surtout dans un endroit inconnu. Il leur indiqua l’emplacement des commodités et l’heure des repas avant de les laisser tranquilles.


Lorsque l’homme fut parti, Gai-sensei s’assura de glisser quelques pièges à l’entrée de la tente, puisqu’ils seraient tous inconscients de sommeil pour une longue période. Bien sûr, il s’assura de rendre les pièges bruyants et non létaux, sachant qu’une possible âme charitable pourrait vouloir vérifier leur état. Ensuite, le Jonin s’approcha de Neji, que Tenten avait allongé sur le sac de couchage personnel de celui-ci.


- Y a-t-il des choses que nous devrions savoir pour aider Neji ? Demanda Tenten avec inquiétude, qui s’occupait à déplier son propre lit improvisé près du jeune Hyûga et de Lee.


- De s’assurer que Neji reste au chaud et qu’il s’hydrate bien à son réveil. Expliqua le Jonin, qui s’employa à verser la quantité de poudre prescrite par la soignante dans un contenant préalablement emplit d’eau. Bien sûr, il est très possible que Neji hallucine pendant son sommeil, mais il sera en quelque sorte impossible de le réveiller. Il faut simplement veiller à ce qu'il ne se fasse aucun mal durant ce moment. Termina plus gravement l’homme, qui brassa ensuite consciencieusement la mixture.


Un silence lourd s’installa parmi les trois, puisque tous étaient inquiets par la forme que prendraient les hallucinations de leur habituel coéquipier stoïque. Ils savaient aussi que Neji serait mécontent qu’ils apprennent quelque chose de lui-même de cette manière, puisqu’il était très secret sur ses pensées et sa vie personnelle.


Par respect pour lui, ils se sentaient intrusifs et fautifs d’une façon étrange.


- Tu seras la plus près, Tenten, et tu as tout autant besoin de repos. Dit soudain le Jonin en terminant d’agiter le liquide convenablement mélangé. Je peux prendre ta place pour m’assurer que Neji va bien pendant que tu dors.


Ils échangèrent tous deux un regard appuyé et furent émus d’y lire une affection silencieuse l’un pour l’autre.


- Ça va, Gai-sensei, je vais surveiller Neji. Mais si je vois que je n’y arrive pas bien, je vais demander ton aide. Approuva doucement celle-ci, un sourire tendre sur ses lèvres roses dirigé vers l’homme.


Elle sentait son sensei prendre la place, dans son esprit, de ce qu’elle se représentait comme figure paternelle. Elle trouvait cela aussi agréable que gênant.


L’homme hocha doucement la tête en réponse et s’approcha de Neji, qu’il empoigna précautionneusement par les épaules. Tenten avait désactivé le sceau de poids, autant par épuisement du chakra que parce qu’il était maintenant inutile. Le jeune homme réagit faiblement, par réflexe, au contact en s’agitant mollement.


- C’est Gai, Neji. Le rassura calmement l’homme. J’ai un médicament que tu dois prendre. Un dernier effort et tu pourras te reposer ensuite.


Avec une tendresse qu’il n’avait jamais pu montrer avec le distant Hyûga, il l’aida à boire la décoction épaisse. Le jeune homme grimaça de dégoût, mais sembla assez conscient, même dans sa crise de fièvre, qu’il valait mieux la boire que de la recracher. Il s’employa donc à le faire difficilement et Gai l’aida patiemment à tout ingérer.


- C’est bien, Neji, c’est bien. Assura doucement l’homme, qui paraissait en quelque sorte oublier son environnement, pleinement concentré à aider son précieux élève.


Il ne vit donc pas le sourire ému qu’échangèrent Lee et Tenten devant son attitude attentionnée.


Lorsque Neji eut terminé de tout boire, il frissonna et Gai le rallongea sur son sac de couchage. Il s’assura que le jeune homme était bien enroulé dans le chaud tissu avant de quitter son chevet et de se diriger vers son propre lit, que Lee avait gentiment préparé pour lui. Il sourit aux deux adolescents et ils lui rendirent bien. C’était éclatant, malgré la fatigue apparente.


- Bonne nuit, mes jeunes élèves. Requinquons notre jeunesse ! Déclara-t-il avec ce qui lui restait de vigueur.


- Gai-sensei ! Pleura Lee, qui trouva le moyen de s’enflammer malgré l’épuisement.


- D’où tirez-vous votre énergie, les gars ? Gloussa Tenten. Bonne nuit Gai-sensei, Lee.


Elle entendit leurs réponses, toujours bruyantes, et sourit en posant avec bonheur sa tête sur son oreiller de fortune. Elle jeta un dernier coup d’œil à Neji, question de s’assurer qu’il allait bien. Lorsque ses oreilles captèrent sa douce respiration endormie, elle se permit de se laisser enfin glisser dans le sommeil tant désiré.


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Anecdote de la semaine :


M. Cappuccino glacé tout près comme support moral, je vous ponds se chapitre en espérant qu’il vous ait plu. Nous y découvrons l’avancement de la relation entre Neji et Tenten, mais aussi entre les autres membres. C’est important pour moi de ne pas les oublier XD. Je suis tout ouïe de comment vous trouvez l’avancement en termes de dynamique !


Comme je n’arrivais pas à trouver le sommeil, j’ai décidé de traîner ma carcasse dans mon resto préféré, où mon cul ne s’était pas posé depuis longtemps. Merde, aussitôt mon popotin posé, l’inspiration m’a titillé XD (pas le derrière, hein. Je ne suis pas assez intime avec elle XD). Je me suis demandé si c'était magique ici ? Ou la chaise l’est-elle ? Ou c’est à cause de l’heure absurde, sachant que je travaille demain ? XD Bref, je suis contente de voir que la garce potentiellement volatile, communément appelée « inspiration », ne m’a pas abandonnée ! Alors, j’espère un prochain chapitre proprement vérifié bientôt !


Prenez soin de vous !



PS : Ce chapitre a été republié le plus rapidement possible pour Ineedsleephelpme sur Ao3, qui m’a envoyé un magnifique commentaire. Pour répondre à sa gentille question, je vous apprends que Yamanaka et Fuma seront de retour dans les prochains chapitres. Encore un énorme merci !!





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