Je crois être amoureux de ma coéquipière (Neji X Tenten)

Chapitre 13 : Un garde du corps troublé

11506 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/12/2023 07:42

Notes de l’auteur :


Salut ! Ce chapitre est putain de long ! C’est un cadeau que j’espère que tu apprécieras, parce que j’y ai mis beaucoup de fantasmes… heu... je veux dire de temps ! XD


C’est saupoudré de fluff et cela met la table pour les bagarres qui approchent. La romance et l’action… c’est une combinaison qui me fait baver et j’espère que c’est votre cas ! Joignez votre flaque de bave à la mienne, nous créerons un océan ! NejiTen ! NejiTen ! Crum, crum… désolé, je m’emporte… je file continuer la suite… c’est le truc le plus constructif que je fais c’est dernier temps ! T.T


Bonne lecture !



Chapitre 13 : Un garde du corps troublé


L’équipe Gai franchit les portes de Konoha vers la fin de l’après-midi, lorsque les ombres commençaient à s’étirer avec la lumière du soleil.


- Mes précieux élèves, allons faire notre rapport à l’Hokage. Ordonna Gai-sensei avec un sourire typique à sa personne.


Mais ceux qui le connaissaient bien pouvaient apercevoir un pli d’inquiétude discret sur son front lorsqu’il relâcha son sourire.


Bien évidemment, ils avaient discuté, la veille, pour compiler et analyser en groupe les informations qu’ils ont glanées de l’attaque des ninjas inconnus. Mais le fait qu’il n’y ait aucuns traits distinctifs marquants chez leur adversaire rendait difficile de remonter à leur employeur.


Ils étaient toutefois arrivés sombrement à la conclusion suivante : cette personne, qui qu’elle soit, était influente. Pour la simple raison que les deux mercenaires shinobi étaient, en termes de niveau, de très bons Chuunin, voire Jonin pour le chef. Et ce n’était pas donnée d’engager tout ce sombres petits monde...


Ce qui n’était pas une bonne nouvelle pour eux.


- Aï Gai-sensei ! Répondit vivement Lee, prenant une grotesque position de garde-à-vous.


Mais Lee étant Lee, c’était à la limite presque normal alors Neji ne trouva aucun commentaire à faire et décida de se diriger vers la tour du Hokage à la place.


- Où vas-tu, mon éternel rival ?! S’empressa de s’exclamer Lee en voyant leur silencieux coéquipier le dépasser.


- Au même endroit que nous Lee, ne t’inquiète pas. Rassura Tenten en tapotant l’épaule de l’adolescent hyperactif.


Puis elle ajouta plus faiblement à l’oreille de celui-ci, volontairement assez fort pour que Neji l’entendre :

- Tu sais qu’il devient grognon lorsque nous terminons une mission.


- Tch. Claqua le jeune Hyûga, jetant un regard noir à la jeune fille, qui lui souriait espièglement.


- Tu vois Lee ? Rigola-t-elle, nullement impressionnée. D’habitude, il aurait simplement ignoré, alors il est juste un peu bougon.


Neji se demanda silencieusement ce qui le dérangeait le plus : le fait qu’elle est raison ou le fait qu’il lui ait involontairement donné raison ?


Mais au moins, cela eut comme effet de calmer Lee et Gai-sensei sur le volume d’exubérance habituelle lors du trajet, par respect pour son humeur sombre. Ils passèrent donc de cinglés confirmés à supposément très bizarres… Ainsi, ils arrivèrent devant la tour du Hokage sans imprévus.


Ils y furent accueillis par un ninja masqué, confirmant ainsi son statut d’Anbu. L’homme les arrêta doucement, sans apparente hostilité. Le fait que Gai-sensei soit incontestablement connu aidant.


- Bien le bonsoir, Riki ! Salua le Jonin avec entrain.


- Oï, Gai, tu crois que je porte un masque pour le plaisir ? Grogna l’Anbu, sa voix donnant l’impression qu’il grimaçait derrière son masque.


- Eh bien, tu m’as dit que tu affectionnais effectivement ton masque, après une soirée particulièrement arrosée et… Commença avec enthousiasme l’homme-spandex.


- Putain. Soupira douloureusement le dénommé Riki. Dis-moi juste ce que tu veux.


- Un entretien avec le Hokage, je ne prévois pas l’importuner longtemps. Répondit plus sérieusement Gai-sensei.


- Attends-moi ici. Répondit l’Anbu en se retournant pour entrer dans la tour.


Puis il s’arrêta dans son mouvement et se tourna légèrement vers eux.


- Ne fous pas la merde pendant mon absence, Gai, la dernière fois, tu as foiré ma fin de service. Prévint-t-il finalement, ses yeux sous son masque se plissant vers l’homme.


- Ne sois pas rancunier Riki, ce n’est pas jeune ! Ria le Jonin. Mais si tu insistes, je vais me contenter de faire des pompes pleines de jeunesse devant la tour pour calmer mon impatience !


L’Anbu fila comme une flèche dans la tour, n’appréciant apparemment pas l’idée ni l’image mentale associée…


- Ne le prenez pas mal, Riki est d’un naturel taciturne. Souffla le Jonin, d’un ton conspirateur, vers ses élèves.


Pendant que Lee et Gai-sensei s’exclamaient bruyamment sur les effets antijeunes d’être morose, Tenten et Neji se jetèrent un regard exaspéré.


Ils pensaient plutôt que c’était Gai-sensei et ses habitudes stupides qui rendaient l’Anbu si… réticent à exprimer sa joie… Mais inutile d’exprimer la théorie à voix haute, c’était plus facile de convaincre un écureuil d’arrêter de manger des noix…


L’Anbu réapparut à peine quelques minutes plus tard et sa posture devint moins crispée lorsqu’il constata que rien ne semblait détruit. Tenten résista à l’envie de claquer sa paume sur son front. Gai-sensei leur faisait si honte parfois et même avec son masque, elle capta le regard de pitié que leur lança l’Anbu.


- Hokage-sama est prêt à vous recevoir. Les informa Riki d’une voix maintenant plus professionnelle.


- Ne sois pas si coincé, Riki ! Souri Gai, tapotant durement l’épaule de l’homme dans son enthousiasme. On se revoit plus tard ! À l’endroit habituel !


Lorsque l’équipe Gai entra dans la tour, seul un sourd aurait pu manquer l’énorme soupir de Riki. Mais Gai-sensei garda un sourire joyeux et marcha à grands pas vers le bureau de l’Hokage, se déplaçant sans hésiter à travers le petit dédale du rez-de-chaussée.


Cela rappela à ses trois élèves son statut de Jonin et l’homme remonta dans l’estime des adolescents. Lee, étant déjà dans un niveau de dévotion stratosphérique, sembla quitter la Terre… Tenten et Neji, se contentèrent d’une lueur de fierté furtive dans leur regard, diminuant ainsi un peu leur trac de faire prochainement face à l’homme le plus influent du village.


Gai s’arrêta devant une massive porte de bois sombre, où deux Anbu en gardaient l’entrée, en posture de repos. Ils reconnurent apparemment le Jonin et s’écartèrent donc légèrement. Avec un signe de tête envers ses camarades shinobi, l’homme entra sans hésiter, suivit par les trois adolescents, moins confiants.


- Bonsoir Gai. Salua calmement Hiruzen Sarutobi, levant des yeux fatigués vers ses nouveaux invités et délaissant son attention d’un volumineux parchemin devant lui.


- Bonsoir, Hokage-sama. Sourit l’homme, inclinant néanmoins la tête en signe de respect, malgré son ton emplit de familiarité.


Les trois adolescents, sagement derrière le Jonin, imitèrent aussitôt leur sensei.


- Il est rare que tu viennes me voir. Je crois aussi que c’est la première fois que je rencontre tes élèves en personne. Sourit le vieil homme, saluant d’un doux hochement de tête les trois Genin.


- Oui, ce sont mes précieux et talentueux élèves ! S’exclama avec fierté Gai, bombant le torse dans le processus. Voici dans l’ordre Lee, Tenten et Neji. Je suis venu vous faire part d’une embûche que nous avons rencontré en mission. Termina l’homme redevenant plus sérieux.


Remarquant le changement de comportement dans son fidèle shinobi, Hiruzen fronça les sourcils et accorda toute son attention au Jonin, lui montrant qu’il écoutait.


- Avant d’arriver à la capitale avec l’homme que nous escortions, nous avons subi une attaque de deux ninjas inconnus. Ils ont laissé entendre qu’ils avaient comme mission de capturer Tenten seulement. Nous n’avons pas pu distinguer quelque chose de particulier sur leur personne, mais l’un d’entre eux était probablement de niveau Jonin. Expliqua Gai-sensei, d’un ton professionnel qu’il n’employait pas souvent.


- Je vois. Répondit l’Hokage, en s’adossant plus profondément dans son siège, une expression plus méditative sur son visage parcheminé. Sauf offense, Tenten-san, connais-tu quelqu’un qui pourrait te vouloir quelque chose.


- Non Hokage-sama, pas à ma connaissance. S’empressa de répondre la jeune femme.


- Un membre de ta famille ? Questionna le vieil homme.


Les deux mâles s’agitèrent visiblement, mal à l’aise, et Neji se contenta de froncer imperceptiblement ses fins sourcils.


- Je suis orpheline, je vis à l’orphelinat depuis mes deux ans, Hokage-sama. Je ne pourrais donc pas répondre avec certitude à votre question. Répondit platement Tenten, comme si elle parlait du beau temps.


- Je suis désolé d’avoir soulevé ce sujet, mais je voulais être certain, au cas où. Répondit doucement l’Hokage avec un sourire d’excuse.


- Il n’y a pas de soucis. Assura simplement Tenten, comprenant le raisonnement.


- Mais si vous n’avez pas de liens qui pourraient aider à relier ces mercenaires à leur employeur, ce sera difficile. Avez-vous remarqué autre chose ? Demanda le vieil homme, ramenant son regard perçant sur le Jonin.


- Tenten a pu sceller les deux cadavres dans un parchemin, cela permettra une autopsie, si vous en donnez l’accord. Dit l’homme, une lueur de fierté dans ses yeux sombres.


- Voilà qui est intéressant, Tenten-san. Je vois que tu améliores tes techniques. Sourit l’homme. Bien évidemment, j’autorise l’autopsie, je vais te faire une recommandation, que tu donneras à la morgue. Assura plus sérieusement Hiruzen.


- Je vous remercie Hokage-sama. Sourit le Jonin, reconnaissant.


- C’est normal. Assura l’homme, prenant un parchemin et un stylo sur son bureau encombré. Mais tu es conscient n’est-ce pas, que tant que la personne, qui veut sans aucun doute les connaissances en fûinjutsu de Tenten, sera en liberté, vous serez en danger lors de vos missions ? Si tu as raison, et je te fait confiance Gai, les missions passeront de potentiel rang C au rang B. Qui sont trop élevées pour des Genins, en plus de mettre toute escorte en péril. Souligna calmement l’Hokage.


- J’en suis conscient. Répondit doucement le Jonin. Ainsi, tant que l’affaire ne sera pas réglée, nous nous retirerons, avec votre permission, de toute mission d’escorte et prendrons les missions de livraison à la place. Bien sûr, les missions de rang D ne nous rebutent pas.


- C’est tout en votre honneur, équipe Gai, de protéger ainsi votre coéquipier. Assura l’Hokage. Mais si cela à des ramifications avec un autre village shinobi, la prochaine rencontre peux être votre dernière et c’est un risque que je ne suis pas prêt à encourir.

- Si vous me permettez, Hokage-sama. Demanda soudain Tenten, de sa voix la plus polie, malgré la fougue qui transperçait quand même dans son ton.


- Parle librement Tenten-san. Acquiesça le vieil homme.


- Merci. Je suis d’accord avec vous, il serait imprudent que l’équipe Gai continue ses missions en dehors du village, surtout si l’employeur ne veut que mes connaissances. Je propose donc justement d’utiliser cette seule faiblesse connue en servant d’appât ou quoi que vous jugez bon comme moyen pour débusquer le coupable. Il est hors de question que je mette mon équipe en danger, s’il vous plaît, laissez-moi aider. Supplia Tenten, baissant la tête avec toute la ferveur qu’elle ressentait pour faire passer son message.


- Tenten ! S’écrièrent Lee et Gai, scandalisés et paniqués.


Le Hokage leva une main, silencieuse mais ferme, pour faire taire les deux mâles. Il posa son regard perçant et usé sur la jeune fille, toujours inclinée et au corps tendu devant lui.


- J’entends ta demande Tenten-san et j’en suis agréablement impressionné. Je ne veux pas arriver à ce genre d’extrémité, tu es un shinobi de Konoha et ma mission est de veiller sur toi. Tes compétences en fûinjutsu, actuelles et futures, seront très utiles au village. Il faut donc bien réfléchir avant de prendre une décision. Mais ta détermination a été entendue, je te ferai part, personnellement, si j’ai besoin de ton aide.


Le visage de Gai se crispa d’inquiétude et de désapprobation, car il comprenait le message sous-jacent : Je te préviendrai en dehors de ton équipe. À la posture plus crispée de Neji, il fut clair au Jonin qu’il était lui aussi arrivé à cette conclusion.


- Merci, Hokage-sama. Répondit la jeune fille avec soulagement, ayant aussi compris le message et en fut soulagée.


Il lui était hors de question que ses précieux coéquipiers soient potentiellement en danger pour ses techniques. Aussi mécontents en soient-ils.


Le vieil homme hocha simplement la tête et termina d’écrire sur le parchemin devant lui avant de le remettre à Gai.


- Remets ceci à la morgue. Cela prendra environ deux jours avant d’avoir une réponse, je te tiendrai aux faits lorsque j’en serai plus. Maintenant, va te faire examiner à l’hôpital et reposez-vous, vous n’êtes autorisé qu’aux missions à l’intérieur du village jusqu’à nouvel ordre. Expliqua calmement l’homme.


- Bien, Hokage-sama. Répondit le groupe en cœur, inclinant poliment la tête et quittant le bureau, sachant que cela était leur permission de disposer.


Tenten remarqua avec appréhension la posture rigide et tendue de ses coéquipiers. Elle les connaissait suffisamment pour savoir qu’ils exploseraient bientôt, puisque Lee et Gai-sensei n’étaient pas du genre à garder pour eux ce qu’ils pensaient.


Ils attendraient probablement d’être à l’extérieur et un peu plus éloignés de la tour. Elle se prépara donc mentalement à l’assaut mécontent qui surviendrait bientôt, se demandant anxieusement si Neji allait participer, puisque celui-ci avait un don pour les commentaires tranchants et bien placés.


Il avait certainement pris personnel le fait qu’elle avait fait allusion, devant le Hokage, qu’elle voulait laisser son équipe en dehors du conflit en interprétant cela comme une insulte publique envers ses compétences...


- « Ha, putain... je veux juste aller prendre une douche et dormir. » Soupira intérieurement Tenten, déjà épuisée par la conversation/dispute qui n’avait pas encore eu lieu.


Lorsque Gai-sensei s’arrêta devant un bâtiment en face de la tour du Hokage, la jeune fille remercia le fait que l’endroit soit désert, à part le pauvre Anbu, encore stationné devant la porte. Le Jonin avait été si crispé qu’il avait oublié de le saluer en passant et elle pouvait sentir son regard curieux posé sur eux.


Elle se dit, pour s’encourager, que plus vite cela commencerait, plus vite cela se terminerait. L’attente était en soi plus fatigante et son corps était assez courbaturé comme cela.


- Ma fleur, je suis tout à fait contre cette idée que tu serves d’appât ! Éclata soudainement Gai-sensei, un éclat embué dans ses yeux sombres lorsqu’il fit volte-face vers elle.


- Gai-sensei a raison Tenten, nous sommes une équipe ! Ne nous écarte pas ! S’écria émotivement Lee, les poings serrés de tension.


La jeune fille sentit son cœur palpiter douloureusement devant cette démonstration d’affection. Sans trop pouvoir réfléchir, elle prit l’adolescent dans ses bras, appréciant qu’elle atteigne encore la hauteur de son visage pour le poser sur son épaule. En réaction, Lee accrocha ses bras autour d’elle avec une douceur et une force maladroite qui le caractérisait tant.


- Je ne veux pas que vous pensiez que je ne vous fais pas confiance, c’est tout le contraire. C’est moi qui ne suis pas encore assez forte pour bien surveiller vos arrières. J’en crèverais que vous soyez grièvement blessé par ma faute. Murmura Tenten avec émotion, sa voix vacillante et les yeux picotant.


- Mais si tu pars je ne sais où, je ne pourrai pas m’assurer que tu vas bien et que tu reviendras. Murmura doucement Lee.


L’équipe Gai avait su que la mère de Lee était décédée dans un voyage entre deux villages, assassinée pas des brigands. Lee avait dit au revoir à sa mère avant qu’elle ne parte, après l’avoir supplié de l’amener avec elle. Il avait promis de l’attendre avec impatience, mais la femme n’était jamais rentrée. Ni son corps d’ailleurs.


Elle savait que Lee en était profondément marqué et que le fait de la laisser partir sans pouvoir l’accompagner, avec des gens sûrement tordus à ses trousses, déclenchait en lui une panique aux échos de son enfance.


- Je sais. Chuchota Tenten tout en caressant machinalement ses mèches sombres, son cœur se brisant entre le désir de lui dire qu’elle ne partirait pas sans l’équipe Gai et celui de les savoir en sécurité. Je vais faire en sorte que ce soit la dernière option possible Lee, je vais essayer de trouver un moyen, je promets.

Elle sentit l’étreinte écrasante de Gai-sensei, lorsque l’homme enroula ses bras autour d’eux, et entendit le grognement étouffé de Neji, qui a dû être surpris et capturer par le Jonin dans le processus.


- Nous trouverons un moyen de faire cela en équipe. Gronda sauvagement Gai, ému par la détresse de ses élèves et sentant monter en lui un féroce désir de protection.


- Ne fais pas de conneries, Tenten. Marmonna Neji, le souffle court d’être écrasé entre la large poitrine de son professeur et le dos de la jeune fille.


Il voulait lui dire à quel point, comme Lee, l’idée qu’elle parte avec d’autres shinobi et d’attendre avec incertitude son retour était en soi terrifiant et angoissant.


Mais cela le laisserait vulnérable, car c’était des mots trop effrayants pour lui. Ils signifiaient, sans ambiguïté, la manière dont elle faisait maintenant partie de sa vision de la vie et du quotidien.


Lorsqu’il sentit le dos de Tenten s’enfoncer dans le sien et sa nuque se poser sur son épaule, un trouble indicible lui chatouilla chaleureusement l’estomac.


- D’accord. Dit-elle avec douceur et cette nuance de feu qui caractérisait son être.


- Mes précieux élèves, allons à l’hôpital maintenant. Nous devons nous reposer ensuite pour reprendre notre entraînement plein de jeunesse demain. Dit avec tendresse le Jonin, relâchant les trois adolescents suffocants.


Ils acquiescèrent et l’équipe Gai se dirigea silencieusement vers le bâtiment médical de Konoha. Un examen musculaire pour le Jonin, un soin au poignet brisé de Tenten et les blessures plus mineurs de Neji et de Lee ne prit qu’une heure à être soignées. Ainsi, lorsqu’ils sortirent de l’hôpital, le soleil les éclairait de ses derniers rayons chauds de la journée.


- Bien, je vais aller donner la lettre d’Hokage-sama et le parchemin contenant les dépouilles. Les informa le Jonin.


- As-tu besoin que je t’accompagne, Gai-sensei ? Questionna la jeune femme.


Elle savait que son sensei et Lee rencontraient plus de difficultés avec l’art de retirer des objets de ses sceaux, n’étant pas des ninjas orientés sur le contrôle des chakras, comme elle. Elle-même avait dû beaucoup s’entraîner pour maîtriser la technique à un niveau naturel.


- Ça ira ma précieuse fleur ! Sourit l’homme avec un enthousiasme impressionnant, le pouce levé dans sa posture signature.


Elle lui sourit simplement et se prépara à leur dire au revoir, mais Lee, qui était resté plus silencieux qu’à l’accoutumée, parla finalement.


- Gai-sensei, croyez-vous que Tenten soit en sécurité seule chez elle ? Demanda-t-il, avec un sérieux surprenant qu’il n’employait pas souvent.


Le Jonin sembla se dégonfler un peu et son sourire en perdit de son éclat. Il regarda son mini-sosie avec une pointe de tristesse.

- Je ne peux rien promettre, Lee. Hokage-sama n’a pas jugé le cas assez inquiétant pour placer une garde à Tenten, puisque le village est très bien protégé contre toute attaque de village ennemi. Dit sincèrement le Jonin.


- Mais si l’ennemi vient du pays du feu lui-même, alors rien ne l’empêche d’entrer à Konoha. Termina calmement Neji, complétant à voix haute le sous-entendu de l’homme.


Lee se raidit et fronça ses épais sourcils et Gai-sensei eu un regard absent pendant quelques secondes avant de revenir parmi eux.


- Alors Tenten, je resterai dormir chez toi ! Décida fougueusement Lee, son regard enflammé de cette détermination sans faille dont il faisait preuve dans son entraînement.


- Lee, je vais mettre des pièges et tout, j’irai bien. Répondit la jeune fille. De plus, ton père et toi ne vous voyez pas souvent ces derniers temps et je sais que cela t’affecte de le laisser seul au village.


Lee tressaillit et baissa piteusement les yeux au sol, sachant qu’il ne servait à rien de démentir cette affirmation plus qu’évidente. Son père l’avait toujours farouchement encouragé, mais il savait que l’homme s’inquiétait silencieusement lorsqu’il partait en mission, ce qui arrivait plus que souvent maintenant.


Il ressentait un pincement douloureux de culpabilité à la poitrine lorsqu’il remarquait l’étincelle de soulagement briller dans les yeux de son paternel en franchissait le seuil de leur petit appartement.


- Ne t’en fais pas Lee. Je vais percer un deuxième trou de cul à l’idiot qui entrerait chez moi par effraction ! Dit Tenten, avec plus de fougue qu’elle n’en ressentait réellement.


Elle voulait essuyer l’expression affligée du visage de son coéquipier habituellement si pétillant.


- Tenten, langage ! Grogna Gai-sensei pour la forme, lisant l’intention sous-jacente de la jeune fille.


- J’irai. Interrompit la voix calme et neutre de Neji, surprenant ainsi tout le monde.


Non seulement parce que c’était un contraste frappant envers l’ambiance sentimentale et nerveuse qui régnait, mais aussi parce que c’était troublant que Neji se propose.


Devant les yeux arrondis de surprise de ses trois interlocuteurs bouche bée, le jeune Hyûga soupira. Il décida de rencontrer le regard de Lee, pour que ses mots s’imprègnent dans l’esprit un peu frivole du garçon et pour soulager cette étrange envie de communication envers son coéquipier.


- Je vais surveiller l’appartement de Tenten. Dit-il, hésitant à formuler en mot sa seconde pensée, il ferma les yeux pour se donner une contenance et empêcher toute émotion d’être trahis par ses orbes opale. Alors ne t’inquiète pas. Termina-t-il en essayant de ne pas marmonner la fin.


Lorsque Neji entendit leur souffle se bloquer dans une synchronisation qui aurait été admirable dans une autre situation, il rouvrit avec irritation ses yeux pour les foudroyer d’un regard mécontent.


- Neji. Murmura finalement Lee, les yeux s’embrouillant dangereusement d’humidité alors qu’il dévisageait son éternel rival.

Puis, prenant tout le monde au dépourvu, le garçon s’administra une gifle bien sentie.


- Lee… Balbutia Tenten, inquiète.


- Je te fais confiance, prend soin de notre coéquipière ! S’écria finalement l’adolescent avec fougue, plantant ses yeux sombres et brillants d’une détermination renouvelée et d’une confiance à toute épreuve dans ceux de Neji.


Le fait d’être le sujet de cette confiance aveugle remua quelque chose d’agréable chez le jeune Hyûga. Mais il se contenta d’un hochement de tête calme et mesuré.


- Neji, c’est tellement jeune ! Hurla le Jonin, vrillant les tympans sensibles de Tenten et de Neji, qui grimacèrent d’inconfort.


- Je vois que mon opinion est jetée au feu… Grogna la jeune femme, posant une main nouvellement guérie sur sa hanche, tic qu’elle avait lorsqu’elle était irritée.


Un cœur confus de « ma fleur ! », « Tenten ! » et « exactement » furent entendus et elle sourit un peu malgré elle, sachant exactement qui avait dit quoi.


- Alors je vais amener mon nouveau squatteur et vous souhaitez une bonne nuit, les gars. Répondit Tenten avec un sourire malicieux, qui s’agrandit au sursaut indigné mais discret de Neji et de son nouveau surnom.


Avec un brouillon de salutations pleines de trucs de jeunesse stupides dites par ses deux coéquipiers-spandex, Neji et Tenten prirent la direction de l’appartement de celle-ci. Ils marchèrent dans un silence mi-embarrassé, mi-agréable, ce qui était en soi assez troublant. Finalement, n’y pouvant plus, la jeune femme posa la question qui brûlait ses lèvres.


- Neji, tu es certain que tu n’auras pas de problème, tu sais... avec ton clan ? Demanda-t-elle presque timidement, sachant que le garçon devenait plus tendu et secret lorsqu’il était question, de près ou de loin, à son clan.


Comme sa déduction le confirma, le corps de Neji se crispa imperceptiblement et il sembla que sa démarche gracieuse et fluide perdit un peu d’élan. Tenten resta silencieuse, ne voulant pas pousser son coéquipier et se prépara mentalement à éluder la question en changeant de sujet.


- Ils penseront que je suis encore en mission. Répondit finalement le jeune homme du bout des lèvres tout en fixant obstinément la route devant lui.


- D’accord, si tu dis que ça ira, je le prendrai alors. Approuva doucement Tenten, sachant que sa réelle question resterait sans réponse.


À savoir si un membre de la famille de Neji ne serait pas attristé qu’il ne rentre pas. À savoir si Neji n’avait pas, lui aussi, une personne spéciale dans sa famille comme Lee avait son père.


Ils continuèrent le restant du chemin dans un silence plus agréable, chacun étant visiblement dans ses pensées. Lorsque l’immeuble de Tenten se découpa dans la lumière artificielle des lampadaires, un nouvel élan fit rebondir la démarche de la jeune femme. Celle-ci s’imaginait déjà un bon repas et une douche chaude et cela l’encouragea à presque courir vers son appartement.


Laissant Tenten prendre les devants, d’un parce que c’était chez elle et de deux, parce qu’elle dépassait Neji en vitesse avec son enthousiasme, la jeune fille enjamba les escaliers presque deux par deux. Lorsqu’elle vit Neji se diriger vers un coin de son balcon et non vers la porte d’entrée, elle fronça les sourcils, sa petite clé en suspend au-dessus de la serrure.


- Neji, la porte est ici. Dit prudemment celle-ci, incertaine.


Il lui lança un regard irrité, comme si elle lui avait annoncé l’évidence la plus stupide au monde. Comprenant son intention lorsqu’elle le vit sortir le parchemin, qu’elle leur avait tous personnellement fait pour leurs effets personnels, elle se hérissa.


- Il est hors de question que tu poses ton cul sur ce balcon froid et que tu y dormes ! Tu m’entends ?! Gronda-t-elle dangereusement, ses yeux noisette plissés de défi et de colère sur lui.


Un concours de regard s’ensuivit, l’ivoire lavande offusqué et irrité combattant le marron clair, chaud et très en colère. Comprenant que Neji était tout aussi têtu qu’elle, la jeune fille opta pour la ruse, sachant que l’orgueil Hyûga était le point faible de son ami.


- À moins qu’en fait, tu craignes d’entrer dans la maison d’une fille. Après tout, c’est vrai que le fait d’être ignare sur le trois-quarts du sujet est intimidant. Je ne voudrais pas terroriser le grand Neji. Dit Tenten, un sourire diabolique sur son visage.


Les yeux opale de Neji se plissèrent dangereusement en un regard noir qui l’aurait fait transpirer il y a quelques mois. Mais là maintenant, cela ne lui envoya qu’un frisson d’amusement.


Les humains ont toujours aimé jouer avec le feu, non ? Quitte à se brûler…


Volontairement, elle glissa un air suffisant sur ses traits, espérant digne de son modèle permanent en la matière et détourna très lentement le regard, s’assurant qu’il voyait. Pourquoi ne pas mettre un peu de pression ? Elle savait qu’il pourrait être têtu et qu’ils pourraient se défier ainsi pendant des jours… Et elle voulait prendre son bain ce soir.


Elle glissa donc la clé dans sa serrure et fit exprès de marmonner à voix basse, sachant pertinemment qu’avec son ouïe fine, il entendrait tout de même.


- Lorsque je dirai cela à Lee, il sera hilare.


Un soupir très mécontent retentit et les bruissements subtils qui s’ensuivirent l’informèrent que Neji venait vers elle. Avec un sourire de merde, elle ouvrit la porte et entra, la laissant exprès entrebâillée pour qu’il entre à sa suite. Lorsqu’elle croisa son regard mécontent, elle pinça les lèvres pour retenir un rire bruyant, ne produisant ainsi qu’un son étouffé.


Elle savait qu’il savait qu’elle le provoquait exprès sur ce sujet sensible qu’était son ego car elle obtiendrait assurément une réaction.


Et elle savait pertinemment que c’était, en fait, ce qui le mettait le plus en rogne, au-delà des mots proférés.


- Bienvenue Neji, fait comme chez toi ! Chantonna Tenten, lui laissant de l’espace physique.


Elle savait avoir assez tourmenté son coéquipier, lui qui avait si gentiment offert d’être son garde du corps. Pas qu’elle en avait besoin, mais elle se faisait un point d’honneur de se montrer reconnaissante envers tous gestes gentils qu’offrait l’habituel froid et distant jeune homme.


Il se contenta de hocher la tête, un peu plus raidement que son geste calme de signature. Il n’échappa pas à la jeune fille que son regard parcourait déjà, avec curiosité, son environnement, comme le ninja prévenant qu’il était.


Une petite gêne se glissa dans son esprit lorsqu’elle prit conscience de son peu d’ameublement, comparé à ce qui devait être habituel du moins.


- C’est modeste. Avoua timidement Tenten, un sourire incertain jouant sur ses lèvres. Mais bon, cela n’empêche pas le confort, hein ?


Sans attendre de réponse, n’étant de toute façon pas trop désireuse de faire face à son noble coéquipier, qui émanait de lui une aura aristocratique étrangement bizarre dans son sobre chez-soi, elle se détourna pour se diriger vers la cuisinette. Elle ne vit donc pas le regard confus et presque doux que le garçon posa sur son dos.


- Neji, veux-tu du thé ? Questionna Tenten, sortant déjà une petite théière de ses armoires.


- S’il vous plaît. Répondit celui-ci de sa voix pondérée, entrant dans l’espace partagé du salon et de la cuisine avec une certaine réserve.


- Mets-toi à l’aise, Neji. Lui sourit la jeune fille, remarquant ses gestes mesurés. Je plaisantais tout à l’heure, il était juste hors de question que je dorme au chaud sachant que tu te gelais le cul dehors.


Il hocha la tête une fois de plus, sachant pertinemment qu’elle l’avait provoqué pour le simple fait qu’il soit au chaud à l’intérieur. C’était le genre de Tenten, se foutant des conventions et qu’il pourrait être mal vu qu’un jeune homme et qu’une jeune femme partagent le même espace.


La connaissant, cela n’avait même pas frôlé son esprit et elle rirait probablement de lui qu’il s’en soit même inquiété...


Il choisit de parcourir les titres des livres, rangés dans la bibliothèque près de la fenêtre, pour s’occuper et aussi avec une pointe de curiosité. Sans surprise, la plupart parlaient de fûinjustu et de divers sujets sur les armes, allant de la fabrication à l’entretien. Mais il fut étonné de trouver quelques ouvrages sur les premiers soins et le contrôle des chakras.


Il oubliait parfois que Tenten voulait se perfectionner en ninjutsu médical, puisqu’elle était si préoccupée par leur entraînement et l’amélioration de ses techniques actuelles.


- Le salon est trop petit pour que tu sois à l’aise de t’installer là pour la nuit. Ma chambre est la première porte devant toi. L’autre est celle de la salle de bains. Tu peux installer ton sac de couchage, je m’excuse, je n’ai qu’un seul futon. Expliqua la jeune femme, s’activant dans la cuisinette mais prenant le temps de lui présenter un sourire d’excuse pour son unique futon.


- Ça ira, nous dormons dans pires conditions. Se contenta de répondre Neji avec un haussement d’épaules doux.


Il se dit intérieurement qu’il n’avait pas à être mal à l’aise de partager une pièce avec Tenten, puisqu’ils avaient déjà partagé une petite tente et tout.


Mais il ne pouvait empêcher le nœud étrange dans son estomac de lui rappeler qu’en fait, il était embarrassé. Même dans tous ces scénarios d’équipiers partageant un toit, il avait été embarrassé…


Le fait qu’il était dans l’endroit que Tenten appelait affectueusement chez elle rendait cela juste encore plus personnel. L’odeur agréable de sa coéquipière flottait littéralement partout dans l’air et Neji se retrouva troublé d’en être pleinement conscient.


Alors, avec toute la retenue qu’il avait travaillée au fil de sa vie, dans un clan où la maîtrise de soi était de mise, Neji garda une position droite et faussement indifférente pour entrer dans la pièce qui servait de chambre à sa coéquipière.


L’endroit embaumait encore plus de l’odeur si particulière et suave de la jeune fille et Neji ferma les yeux pour se donner contenance. C’était logique, étant donné qu’elle dormait ici. Il décida de se changer l’esprit en parcourant l’endroit des yeux, remarquant avec un certain amusement la panoplie d’arme accrochée au mur.


Comptez sur Tenten pour traumatiser un civil s’il entrait ici et qu’il se demande si c’était vraiment la chambre d’une jeune fille.


L’endroit était bien rangé, comme tout ce qu’il avait vu de l’appartement. Tenten était du genre méticuleuse et organisée, ce qu’il appréciait, surtout comparé au brouillon désordonné qu’était Lee et Gai-sensei. Lorsqu’il avait entrevu la chambre de Lee la première fois, il s’était demandé comment quelqu’un pourrait vivre dans un endroit où le plancher était complètement masqué par tout un bric-à-brac…


La chambre de Tenten était sobre, meublée d’une seule commode usée et d’une table de chevet avec quelques souvenirs dessus. L’endroit respirait la simplicité et Neji se trouva s’en sentir plus détendu. Le complexe Hyûga était tellement richement décoré, bien que de façon subtile et épurée, mais tout de même assez pour faire comprendre au garçon qu’une étiquette était de mise partout où il allait. Ici, c’était simplement confortable, rappelant l’honnêteté désarmante de sa coéquipière.


Se rappelant qu’il était peut-être impoli de fouiner, surtout que lui-même aurait probablement été inconfortable s’il surprenait Tenten à faire de même dans l’endroit qui lui servait de chambre, Neji décida d’installer son sac de couchage dans un coin reculé de la pièce. Son oreille fine lui apprit que l’eau bouillait sur la cuisinière et donc que le thé serait bientôt servi.


Une fois tout mis en place, il se dirigea vers la cuisinette, où des bruits discrets s’en échappaient. Il y trouva Tenten qui regardait une tasse de thé avec incertitude. Lorsqu’elle l’entendit s’approcher, bien qu’il soit certain de n’émettre aucun bruit, elle se tourna vers lui.


- Hey Neji, j’avoue que je ne sais pas comment tu bois ton thé. Avoua un peu piteusement celle-ci, une moue mécontente sur ses lèvres pleines qui déconcentra un peu le garçon sur la phrase elle-même.


- Ce n’est rien, je mets habituellement un sucre ou un peu de miel. L’informa-t-il avec sa voix neutre.


Les yeux de la jeune fille pétillèrent et elle sortit d’un parchemin un petit pot de miel.


- Dalya-baa-chan m’a donné du miel spécial d’une de ses amies ! Ce truc est vraiment bon ! S’enthousiasma la jeune femme, l’interrogeant silencieusement du regard s’il acceptait qu’elle en verse dans son thé.


- Tant que tu ne m’empoisonnes pas, ça ira. Répondit-il platoniquement, mais un coin de ses lèvres se souleva d’amusement.


Celle-ci éclata d’un rire ravi, s’étouffant en marmonnant à ce qui semblait être les mots « Neji » et « capable d’ironie amusante ». Il se trouve encore plus amusé par son état enjoué que réellement vexé. Finalement, il alla s’asseoir à la petite table basse et Tenten le rejoint avec leurs deux tasses.


- J’espère qu’il ne sera pas infect, j’ai appris à en préparer il y a quelques mois et Shio-baa-san et Dalya-baa-san sont trop gentilles pour me dire la vérité. Le sens du goût de Kenzo-jii-chan est, à mon avis, peu fiable. Ria la jeune fille, prenant place et glissant une tasse vers lui.


- Kenzo-jii-chan ? Questionna Neji, incertain d’avoir entendu ce prénom de la bouche de la jeune fille.


- Le mari de Dalya-baa-chan, il habite à l’appartement au-dessous. Expliqua celle-ci, un éclat affectueux éclairant ses yeux en pensant au couple, qui lui avait tant appris et aidé dans ses débuts un peu humiliants vers l’autonomie. Il aime bien se moquer de moi. Il fait croire qu’il oublie des trucs juste pour pouvoir radoter sur les histoires qu’il sait que je trouve gênantes. Termina-elle avec un froncement de sourcils bougon.


- Des histoires gênantes ? Questionna-t-il avec une fausse innocence.


Comme prévu elle plissa ses yeux noisette sur lui par-dessus sa tasse de thé, sachant qu’il posait la question seulement à des fins de possibles chantages.


- Je ne te donnerais pas de matériel avec quoi travailler. Renifla dédaigneusement celle-ci.


- Hum. Il me semble avoir été invité par une certaine Shio-san il y a peu. Répondit le jeune homme d’une voix faussement neutre, cachant un sourire narquois dans sa tasse de thé.


- Vautour. Grommela Tenten, ne pouvant contester ce fait et cela amusa Neji de savoir que cela l’irritait grandement.


- Ce thé est comestible. Se contenta de répondre Neji, faisant son visage hautain qu’il savait qu’elle voulait frapper la plupart du temps.


- Neji, moi, je n’ai pas promis à Lee et Gai-sensei qu’il ne t’arrive rien, tu sais. Menaça Tenten, un sourire dangereusement narquois aux lèvres.


- Hn. Se contenta-t-il de répliquer, sachant que cela était volontairement flou et efficacement agaçant.


En effet, Tenten ne put s’empêcher de grincer des dents et il se surprit à découvrir un nouveau passe-temps fort agréable : celui de mettre Tenten hors d’elle avec le moins d’effort apparent possible.


C’était vraiment satisfaisant et il repoussa donc l’idée que c’était hors de son personnage, puisque cela ne s’approchait ni de près ni de loin à tout perfectionnement de sa carrière de shinobi.


Il avait toujours refusé toutes activités inutiles qui pourraient entraver son dévouement à devenir plus fort, mais il se demanda vaguement pourquoi il ne trouvait pas en lui l’envie d’exclure celle-ci.


- Comme tu es un grand sociable, je vais devoir m’excuser de te laisser seul pendant que je me douche. Mais n’hésite pas à parler aux murs pour te sentir écouté. Ria espièglement la jeune fille, ses yeux brillants d’amusement ressemblant à deux topazes scintillants.


Il renifla avec grâce pour montrer qu’il ne mordrait pas, malgré un petit rictus narquois qui chatouilla le coin de sa bouche. Mais bien sûr, elle le remarqua et lorsqu’elle se dirigea vers son sac pour en sortir un parchemin, il pouvait entendre son rire amusé la suivre jusqu’à la salle de bains où elle s’enferma.


Neji prit une autre gorgée de son thé, qu’il appréciait en fait secrètement, et se contenta de simplement laisser son regard opale vagabondé sur ce qui l’entourait. Un sourire plus visible étira ses lèvres lorsqu’il entendit l’eau couler et les fredonnements joyeux lui parvenir.


L’équipe Gai avait découvert que Tenten adorait littéralement prendre des douches et encore plus des bains, qui semblaient être un luxe pour elle, même si elle le cachait.


Ils avaient tous remarqué que son humeur grimpait positivement en flèche et qu’elle pouvait ainsi tenir plus longtemps avant de menacer Lee et Gai-sensei avec ses nombreux objets contondants lorsqu’ils déraillaient… Bien sûr, étant lui-même quelqu’un qui s’obligeait à garder une hygiène irréprochable, il comprenait l’effet relaxant et utile d’une douche.


Mais l’engouement très pétillant de celle-ci, lorsqu’elle dérapait vers la salle de bains, dans les rares fois où l’équipe Gai prenait une chambre dans une auberge, était assez mystérieux pour lui. Sûrement un truc de fille, avait-il pensé.


Mais il ne se risquerait pas à exposer cette théorie, sachant que les senbons particulièrement aiguisée de Tenten étaient douloureux et imprévisibles, presque autant que l’esprit de leur propriétaire…


Avec l’efficacité qui l’avait surpris plusieurs fois, il entendit Tenten terminer sa douche en cinq minutes, puisque le bruit de l’eau s’éteignit. Peut-être était-ce une habitude de l’orphelinat d’où elle venait, puisque le nombre d’enfant impressionnant qui y vivait devait exiger une certaine organisation stratégique autour des douches.


Pendant que Neji se perdait dans ses pensées, la porte de la salle de bains s’ouvrit, laissant un petit nuage de vapeur dans son sillage. C’est une Tenten à l’expression très satisfaite qui apparut dans l’encadrement.


- L’humain qui a inventé les douches est le grand génie de l’humanité. S’émerveilla celle-ci pour elle-même, frottant distraitement une serviette dans sa longue chevelure humide.

Le regard de Neji glissa malgré lui sur les longues mèches, d’un chocolat plus sombre à cause de leur humidité. Il s’émerveillait toujours à qu’elle point elle lui semblait différente avec ses cheveux ainsi lâchés, à quel point elle était… encore plus jolie.


- Neji, tu peux utiliser la salle de bains si tu veux, je vais préparer le repas. Une douche magnifique exige un repas magnifique et je meurs de faim de toute façon. Dit celle-ci, ramenant le jeune homme sur terre.


- Bien, merci. Se contenta-t-il de répondre, faisant de son mieux pour ne pas laisser sa voix trahir sa gorge nouée.


- Alors, monsieur au fin palais, qu’aimeriez-vous manger ? Se moqua Tenten, inconsciente du malaise de son ami tant elle se sentait détendue après son débarbouillage tant attendu.


- Quelque chose qui me permettra de rester avec un palais. Répondit laconiquement Neji, s’assurant de se glisser furtivement dans la chambre pour chercher des vêtements et ainsi être hors de portée d’un potentiel projectile aiguisé.


En entendant Tenten marmonner furieusement des injures qui auraient fait pâlir Gai-sensei, Neji s’obligea à se détendre et à reprendre contenance avant de sortir de la pièce. Ce genre de pensée était inappropriée.


D’un, pour un Hyûga.


De deux, pour quelqu’un d’aussi analytique et terre à terre que lui.


De trois, pour un coéquipier qui partageait plus son quotidien que tout autre humain depuis son père.


Lorsque Neji fut certain que son visage avait repris sa neutralité habituelle, il se glissa hors de la pièce avec des vêtements et ses articles de bain sous le bras.


Il trouva une Tenten hachant très furieusement ce qui était autrefois une carotte et lorsqu’elle le vit, une étincelle flamba dans son regard noisette.


- Ce soir, c’est soba très épicé. Veuillez prendre votre temps dans les commodités pendant que je mitonne avec passion le repas. Répondit Tenten d’une voix très révérencieuse, qui sonnait presque comme certains domestiques du complexe Hyûga.


Seulement, les domestiques du complexe n’avaient pas un sourire sanglant, un couteau très meurtrier à la main comme une extension du corps et une aura de représailles tourbillonnant dans ses orbes marron...


Et Neji se demanda s’il devenait taré de trouver cela très attirant alors il se contenta de s’éclipser vers la salle de bains. Il fit ensuite couler l’eau la plus froide possible sur son corps défaillant et étrangement trop chaud.


Lorsqu’il sentit ses lèvres bleuirent et ses membres frissonner violemment, le jeune homme coupa l’eau de la douche, satisfait de la clarté plus lucide de son esprit. Il enfila une tenue plus confortable mais pas trop, au cas où les craintes de l’équipe Gai soient fondées et que des ninjas attaquent ce soir.

Ensuite, il sécha ses longs cheveux et se demanda s’il devait les attacher, mais décida de les laisser libres tout en enroulant précautionneusement des bandages propres autour de sa marque de malédiction.


Il ne souhaitait pas que Tenten voit l’homme enchaîné qu’il était. Qu’elle voit avec laquelle honte il rencontrait son regard opale dans le miroir. Satisfait de son air présentable, il se glissa silencieusement hors de la salle de bains, son linge sale entre ses mains pour aller le ranger dans son sac. Aussitôt sortit de la pièce, une délicieuse odeur assaillit ses sens et son ventre gronda en réponse, réclamant son attention.


Tenten se retourna, surprise du bruit et lorsqu’elle rencontra son regard opale embarrassé, un sourire lumineusement amusé fleurit sur son visage.


Enfin quelque chose c’est échappé du contrôle parfait de Neji… Le jeune homme détourna le regard, par gêne et par hyperconscience qu’elle avait noué ses longs cheveux dans une coiffure rappelant celle qu’il utilisait au quotidien, ne laissant que des mèches rebelles encadrer doucement son visage.


- Ce sera prêt dans environ quinze minutes. Lui dit Tenten avec un soupçon de tendresse dans sa voix, qu’elle réservait plus souvent à Lee.


Neji se retrouva curieux et satisfait d’en être le sujet actuel.


- Alors je vais mourir dans quinze minutes d’un empoisonnement par épice. Conclu doucement celui-ci.


Tenten ria et lui lança un regard doux qui remua ses entrailles. Il se demanda s’il commençait à avoir des problèmes liés à ses organes internes, puisque cela devenait coutume.


- J’épargne ta vie, je me suis dit que je ne pourrais pas rester saine d’esprit seul avec Lee et Gai-sensei, peu importe à quel point je les adore. Rit la jeune fille, remuant efficacement le contenu fumant dans sa poêle.


- Je comprends, c’est en effet un choix judicieux à long terme. Approuva Neji, se demandant combien de semaine il aurait tenu, à leur début, avec seulement la présence des deux mâles.


Sans la présence rationnelle de Tenten pour lui rappeler un semblant de normalité, autant au niveau sonore qu’intellectuel, il ne chiffrait pas sa résistance en semaine…


- Lee devient tellement absurde avec ses défis. Il m’a demandé de le défier dans un concours de qui serait le plus féminin avec du maquillage ! Imagine Lee ! Maquillé ! S’insurgea passionnément la jeune fille, un frisson parcourant son corps à l’image mentale.


Neji ne put bloquer une très indésirable représentation mentale d’un Lee grossièrement maquillé, comme les étranges acteurs que son père et lui avaient vue dans une pièce de théâtre quand il était plus jeune. Aussitôt, un frisson de malaise se glissa lui aussi sur sa colonne vertébrale.


- Exactement. Répondit Tenten, remarquant le tremblement du jeune homme et sachant que son imagination devait aussi avoir travaillé contre lui. Je viens de lui apprendre ce qu’est un soutien-gorge, ne compte pas sur moi pour lui montrer comment mettre du rouge à lèvres, surtout si je ne le sais pas moi-même. Termina la jeune fille en riant.


Neji prit conscience pour la première fois que, depuis qu’il connaissait Tenten, elle ne s’était effectivement jamais maquillée.


- Je croyais que les filles aimaient le maquillage ? Dit Neji, plus curieux que critique.


- Hm ? Ouais la majorité il semble. Une fois, à l’orphelinat, les filles m’ont appâtée avec des biscuits, vraiment bons pour ma défense, d’accord. Ensuite, elles m’ont attachée et ont pratiqué sur moi leurs techniques. Raconta la jeune femme avec un soupçon de mécontentement et d’amusement.


- Tu n’as pas aimé. Nota Neji, comme si c’était évident.


- Premièrement, elles étaient nulles et mon propre reflet m’a traumatisée pendant des jours. Dit Tenten, tout en riant de façon incontrôlable. Ensuite, on dirait que quelqu’un t’applique de la boue collante sur le visage et tu ne peux ni te gratter, ni le mouiller, donc ni suer. Sinon,tu auras l’air d’un monstre terrifiant. Expliqua Tenten, terminant en même temps les dernières étapes du repas.


- Cela pourrait avoir un effet de surprise intéressant sur l’ennemi. Ironisa Neji, ne trouvant rien de mieux pour rendre ce genre de pratique utile.


Tenten sourit largement à son commentaire, apparemment d’accord avec lui.


- Ouais, c’est le seul avantage. Certaines filles pouvaient prendre quarante minutes, chaque jour, pour seulement se maquiller ! Imagine le truc ! S’étonna Tenten, partageant apparemment son incompréhension des habitudes féminines classiques.


- Qu’as-tu répondu à Lee ? Puisqu’il arrive souvent à te convaincre, malgré la stupidité du plan. Souligna narquoisement Neji, bien que cela soit masqué par sa voix presque neutre.


Mais bien sûr, Tenten comprit l’insulte sous-jacente et lui lança un regard noir qui l’amusa silencieusement.


- Je lui ai dit que je n’avais pas envie d’investir dans quelque chose que je n’allais pas utiliser. Dit fièrement la jeune fille.


- Mais il n’a pas abandonné, n’est-ce pas ? Répondit Neji, sachant d’expérience que Lee ne s’arrêterait pas après un non, aussi logique celui-ci soit-il.


Après avoir remarqué que Tenten sembla se dégonfler à l’œil nu, il comprit qu’il avait visé juste.


- Il m’a dit que sa grande jeunesse allait lui faire découvrir l’expérience féminine et blablabla. Finalement, il s’est rappelé que son père avait du maquillage pour le camouflage, du temps qu’il aimait chasser, et que nous allions heu… faire ressortir la femme en nous. Bredouilla Tenten.


Elle planta obstinément son regard sur les chaudrons fumants et non sur lui, sachant qu’elle décèlerait une lueur d’amusement fantomatique dans ses yeux opalins.


- J’espère pouvoir rester voyant après cela. Concéda Neji qui était, effectivement, amusé.


Surtout lorsqu’il imaginait Tenten se maquiller avec de la peinture grossière et verte, couleur qui les marquait plus que quiconque. Effet secondaire notable depuis que leur rétine était agressée de spandex vert plus que régulièrement...


Un reniflement très grossier accueillit son sarcasme et Neji retint un rire. Cela faisait des années qu’il ne s’était pas senti aussi… léger. C’était en soi étrange et agréable.


- Rends tes mains utiles au lieu de ta bouche venimeuse et viens m’aider à servir. Grogna Tenten.


Mais ils savaient tous les deux que c’était faux et qu’elle prenait plaisir à leur échange.


Jamais Neji n’avait autant parlé et plaisanté depuis non seulement les sept mois qu’ils partageaient en tant qu’équipe Gai, mais depuis qu’elle le connaissait à l’Académie ! Elle trouva cela furieusement enivrant, autant que l’odeur subtile de jasmin qui émanait de sa personne et qu’elle sentait plus consciemment, puisqu’elle n’était pas occupée à se battre ou à survivre dans une situation stressante.


- « Merde, même ses cheveux relâchés le rendent encore plus séduisant ! » Pleura intérieurement Tenten, mettant toute sa détermination à ne pas couler un regard sur le jeune homme, qui l’aidait maintenant à remplir les assiettes et mettre la table.


Il était si proche qu’il le remarquerait probablement. Grattez ça, étant Neji, il le remarquerait absolument !


- Tu es distraite. Remarqua le jeune Hyûga après que Tenten eût presque échappé une paire de baguettes.


Les shinobi n’échappent pas les choses, en tout cas, pas de manière volontaire et surtout s’ils sont pleinement en possession de leurs moyens.


- Et Gai-sensei à des sourcils finement épilés… Ironisa la jeune fille, faisant en sorte de paraître confiante pendant qu’elle hurlait presque de dépit dans son esprit.


Elle envoya foutre toute la beauté douloureuse de tous les gars de la Terre et essaya d’imaginer quelque chose qui rendrait plus supportable de rencontrer le beau regard (putain, une chose de plus !) de son coéquipier un peu trop analytique pour son bien.


Neji lui lançait un regard confus, ne comprenant pas trop la métaphore mais n’osant pas l’avouer à voix haute.


- C’est une façon de rire de l’improbabilité de ta remarque. Expliqua Tenten, sautant sur l’occasion pour changer de sujet, puisque l’ironie était un terrain sécuritaire.


- Tu évites le sujet. Contra Neji, aussi calmement que s’il venait de déclarer le fait le plus universellement incontestable et non une bombe atomique dans le cerveau de la jeune fille.


Putain de capacités de Hyûga surnaturelles...


- Tous les Hyûga sont aussi arrogants que toi ? Demanda Tenten, essayant de reprendre la pente facile de l’ironie.

- Il y a une différence importante entre arrogance et observateur basique. Nota Neji, du tact au tact.


- Peu importe Neji, n’y porte pas attention, ce n’est rien. Soupira Tenten, qui n’avait absolument aucune envie de verbaliser ce qui l’avait rendu « distraite ».


Car il était hors de question qu’elle avoue avoir perdu ses moyens devant quelque chose d’aussi trivial que l’apparence de Neji… Surtout qu’il la dominait encore en combat, elle n’allait donc pas creuser d’elle-même un autre écart de supériorité…


À son grand soulagement, le jeune homme hocha la tête, comprenant qu’elle préférait garder la raison pour elle et abandonna le sujet. Ils se glissèrent sur la table basse avec leur repas et mangèrent en silence, ponctué par les grognements affamés de Tenten pour détendre tranquillement l’atmosphère.


- Merde, manger, c’est ce qui rend la vie si magnifique. Soupira la jeune fille après avoir englouti rapidement la moitié de son repas.


Neji laissa un froncement de lèvres lui échapper, secrètement amusé par l’émerveillement naïf qui caractérisait Tenten, pour les choses que la plupart des gens trouvaient banales. Il s’était souvent surpris à se demander que voyaient ses yeux de si spéciale pour briller devant de petites choses simples.


- Neji, ne fait pas la vaisselle d’accord ? Je m’en occuperai demain. L’informa doucement Tenten, joyeusement repus.


Elle avait bien sûr remarqué que le jeune homme avait pris l’habitude sur lui de nettoyer, puisqu’il ne participait pas toujours à la préparation du repas. C’était si prévenant qu’elle sentait son cœur se réchauffer à chaque fois.


Un froncement de sourcil de la part du garçon l’informa qu’il n’était pas d’accord.


- Je suis certaine que tu as sommeil autant que moi et les invités spéciaux sont dispensés de vaisselle. Expliqua malicieusement Tenten, tout en empilant ses couverts vides.


- Je ne suis pas assez fatigué pour être inapte à faire la vaisselle, Tenten. Répondit Neji, sa voix neutre habituelle laissant glisser des notes de réprobation.


- Tu es si têtu. Grommela la jeune femme.


- C’est une qualité. Acquiesça le jeune homme.


- Je ne le disais pas en tant que compliment. Soupira Tenten, mi-amusée, mi-excédée.


- L’interprétation est subjective. Sourit narquoisement Neji, sachant qu’il la poussait à bout.


- Mec, tu me fatigues… C’est bon, fait ce qui te semble juste, je t’ai dit de faire comme chez toi alors je vais camper sur cette déclaration. Marmonna Tenten, roulant des yeux.


- Bien. Approuva le jeune homme, trouvant très grisant de gagner son point contre sa coéquipière tout aussi têtue.


- Puisque tu es un adulte, aussi improbable soit-il après cette discussion (la vengeance était permise, non ?), tu es libre de faire la vaisselle jusqu’au petit matin si le cœur t’en dit. Ajouta Tenten en se levant et en amenant sa vaisselle au comptoir.


Elle n’eut pas besoin de voir Neji pour savoir qu’il était irrité et elle s’en réjouit. Mais comme elle n’était pas vraiment du genre rancunière, elle sortit discrètement tout le matériel de nettoyage pour éviter qu’il ne se sente embarrassé de fouiller. Ensuite, elle se glissa dans la salle de bains pour se brosser les dents.


Elle décida d’envoyer au diable sa tignasse, trop fatigué pour nouer une tresse et d’empêcher ainsi de ressembler à l’enfer demain. Elle s’en occuperait au moment venu.


Lorsque Tenten sortit de la salle de bains pour se diriger vers sa chambre, Neji lavait silencieusement la vaisselle, une expression plus calme sur son visage d’albâtre. Elle se demanda distraitement si c’était en fait pour cela qu’il se portait volontaire pour la tâche, puisque cela semblait l’apaiser. Sentant son regard sur lui, il leva des yeux interrogateurs vers elle.


- Je voulais te souhaiter bonne nuit, Neji. Sourit la jeune femme avec chaleur.


Sachant que Neji était plus discret sur ce genre de démonstration verbale, elle se glissa vers sa chambre, lui faisant comprendre qu’elle ne disait pas cela pour avoir un retour. Toutefois, dans l’encadrement de la porte, entre la cuisine-salon et sa chambre, elle s’arrêta. Tenten sentit son regard sur elle donc elle ne se retourna pas, voulant ainsi éviter de voir ses orbes opales et d’en être intimidé.


- Je voulais te remercier d’être resté, je… me suis bien amusé. C’est agréable d’être simplement en ta compagnie, en tant qu’autre chose que des shinobi en mission. Déclara honnêtement Tenten, heureuse que le rougissement qu’elle sentait monter sur ses joues ne lui soit masqué par son dos.


Sans attendre plus longtemps, elle se précipita vers sa chambre, résistant à l’envie de fermer la porte derrière elle, puisqu’elle savait que Neji serait confus à savoir s’il avait le droit ou non d’entrer dans la pièce pour la nuit.


Avec une concentration et une méticulosité absurdes pour seulement déplier un futon, Tenten finit par calmer ses nerfs et se glisser entre les couettes moelleuses. Elle avait fait en sorte de se décaler de l’endroit habituel où elle installait son lit pour laisser à Neji le plus d’espace physique possible entre leurs deux lieux de sommeil.


Malgré son cœur qui battait comme si elle venait de courir dix tours de village, elle se trouva satisfaite d’avoir eu le courage de dire à son coéquipier qu’elle avait aimé rire avec lui.


Le jeune homme paraissait parfois si seul que, peut-être, cela l’avait un peu rassuré sur sa capacité à ce que sa présence puisse être agréable pour autrui. Cela avait changé de l’étrange silence qui emplissait son appartement, pendant ses soirées solitaires. Elle qui avait toujours été entourée de bruits et de gens, elle avait trouvé ironique que le silence puisse être assourdissant les premiers jours, dans son petit chez soi.


La jeune femme trouva son esprit à écouter les doux clapotements que faisaient l’eau et les bruissements discrets qui ponctuaient le nettoyage de la vaisselle. Finalement, sans trop d’effort, elle glissa dans un sommeil paisible, éprouvant une sécurité étrange à savoir que son coéquipier était chez elle.


Neji, pour sa part, était un peu moins calme.


Les mots de Tenten résonnaient inlassablement dans son esprit, s’imposant à sa conscience comme s’ils étaient dotés d’une volonté propre. Lorsque Tenten lui avait souhaité bonne nuit avec un sourire chaleureux, cela avait chatouillé agréablement sa poitrine et il s’était surpris à vouloir formuler une réponse. Mais lorsqu’elle avait avoué ouvertement avoir apprécié sa présence, avec cette honnêteté si crue dont elle avait le secret, une brutale joie mêlée de soulagement avait déferlé en lui, le surprenant par son intensité et coupant son élan.


Il se savait d’un naturel plutôt calme et seuls un combat ou un entraînement particulièrement intense déversaient en lui des émotions aussi fortes que ce qu’il ressentait présentement et, même malgré cela, il restait toujours en contrôle de lui-même. L’autre exception d’émotivité intense était lorsqu’il pensait à son clan et à ce qu’il avait fait à son père et à son destin d’outil humain.


Mais là, maintenant, c’était chaud et pétillant dans sa poitrine et cela amenait son calme légendaire en second plan. Neji ne savait pas quoi en penser et la seule chose qui l’ancrait dans la réalité était ses mains, qui s’activaient agilement sur sa tâche ménagère.


- « Je suis sûrement très fatigué, finalement… » Se dit intérieurement le jeune homme en fronçant les sourcils sur la tasse entre ses doigts.


Il savait que ce n’était qu’un faible raisonnement d’excuse, mais plonger dans les raisons plus profondes était terrifiant et il avait peur de s’y perdre. Peur de perdre pied et de perdre cette routine de vie, qui devenait de plus en plus apaisante et familière.


Hyûga Neji n’accordait pas beaucoup d’importance à ce qu’il voulait, mais plus à ce qu’il devait. Alors il enferma de son mieux, dans un recoin de son être, les implications et les vagues de douceur qui l’inondaient et essaya de rétablir le calme plat dans son esprit. Une fois certain qu’il avait repris le contrôle de lui-même et des battements erratiques de son cœur, s’aidant des respirations profondes qu’il avait maîtrisé avec la méditation, Neji retira le bouchon du drain de lavabo et alla faire sa toilette pour la nuit.


Il assembla une expression neutre et entra finalement dans la chambre de Tenten, d’où émanait une calme respiration endormie. Cela le soulagea qu’elle dorme, il avait assez eu d’émotion ce soir pour quelques jours et Tenten était devenu maître, à son grand dam, à lui en faire ressentir.


Consciemment ou non...


Neji se glissa comme une ombre vers son propre sac de couchage et s’y installa silencieusement, ne voulant pas réveiller la jeune femme, puisque tout ninja qui se respecte avait le sommeil léger. Selon lui.


Le jeune homme fixa le plafond quelques instants, mais c’est finalement avec une certaine rapidité qu’il sentit ses paupières s’alourdir, bercés par le rythme agréable du souffle de Tenten et de cette odeur particulièrement plaisante qui l’accompagnait, embaumant la pièce et ses sens.


Neji s’endormit finalement, aussi calme que s’il venait de méditer particulièrement longtemps.


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Anecdote humoristique de la semaine :


Pour vous mettre en contexte, cela fait presque deux semaines que je suis bloqué sur un chapitre plus émotionnel et que je n’avance pas. J’ai beau utiliser tous mes trucs, j’y arrivais pas. Mais mon esprit créer plus vite que mes doigts et avait besoin de se défouler, alors il m’a pondu une blague improvisée, que j’ai foutu sur un forum (ils m’ont donné un sujet où je peux y déverser ma débilité, il faut juste que je reste dans le thème du Québec…). Comme j’ai pas grand trucs drôles à dire ces derniers temps, voici ce que cela a donné cette semaine :


C’est l’histoire d’une famille québécoise très banale. Un jour la femme voit son mari avec le chalumeau le plus absurde qu’elle ait jamais vu.


La mère: Chéri, où tu vas avec un chalumeau ?

Le père: Dans le jardin.

La mère: Mais chéri, le jardin est gelé depuis 4 mois, tu y feras quoi, en plein hiver ?

Le père: J’ai un compte à régler avec un squatteur.


La mère, étant un peu inquiète, puisqu’elle ne voyait pas de quel squatteur parlait son mari, décide de suivre celui-ci dans le jardin ensevelit d’un épais manteau de neige. Elle le vit s’approcher d’un pas déterminé vers un bonhomme de neige.


Le père : Quatre mois que je me claque ta tronche par la fenêtre tout les matins ! Ça finit aujourd’hui !


(C’est fréquent au Québec, éprouvé un peu de compassion...)


Sans plus tarder, il prend le chalumeau et brûle le bonhomme de neige. À sa grande surprise, il découvre quelque chose de solide dans la flaque d’eau.


Le père : C’est quoi ça ?

La mère : Je voulais t’en parler, mais je n’ai pas eu le courage.


Le père prend le corps d’un poisson rouge dans ses mains tremblantes.


La mère : George à rendu l’âme et je ne savais pas comment t’en parler, je l’ai mis ici pour le conserver le temps d’y arriver.

Le père : Mais qui est dans l’aquarium en ce moment ?

La mère : George 199, ne t’inquiète pas, George 1 repose en paix maintenant, il n’est plus seul.


Ouais… je sais, je retourne à l’écriture de mon chapitre…


Bonne semaine et prenez soin de vous !


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