Je crois être amoureux de ma coéquipière (Neji X Tenten)

Notes de l’auteure :

Salut les gens !! Je tiens à remercier vos messages de soutien, toutes plateformes confondues (fanfictions.fr, ff.net, AO3). Dans mes moments difficiles, vous êtes les gens qui me redonnent confiance en l’écriture. Je tiens donc à vous remercier très, très fort.

Notre Neji décongèle tranquillement, mais cela fait couler beaucoup d’eau (et de la sueur de ma part pour bien le l’écrire…) Vous aurez donc un avant-goût des comportements agressifs observés chez les ours, lorsqu’ils sortent de l’hibernation… Cela va aussi nous confronter à quelques secrets de notre cher Tenten, que je vais laisser volontairement en suspend. (Suspend le aussi à ta mémoire, ce ne sera pas abordé bientôt XD )

Bonne lecture !

N’hésitez pas à me donner vos impressions sur les comportements (nouveaux) de l’équipe Gai !

Chapitre 11 : L’acier et la glace

Neji et Lee aidèrent Tenten à organiser leur victuaille pendant qu’elle les scellait dans ses parchemins. Gai-sensei étant parti chercher la personne qu’ils devaient escorter.

- Lee, tu vas abîmer les tomates. Grogna Neji en voyant Lee enfouir les délicats aliments sous la pile d’oignons.

- Ha… Pardon. Marmonna-t-il, oubliant à chaque fois que A) Les tomates sont plus molles que les oignons et B) Neji était un maniaque de légumes exemptent de détérioration.

Avec l’efficacité de l’habitude et de travailler ensemble, le trio termina la tâche en à peine cinq minutes.

- Lee ! Passons à ton déguisement ! S’exclama malicieusement Tenten avec un sourire tordu.

Sous ses ordres, Lee laissa glisser sa combinaison moulante au niveau du torse et Neji fit de son mieux pour ne pas être pris à observer les prochaines étapes de comment enfiler un mystérieux soutien-gorge. Pas que cela serait utile pour lui, mais toutes informations étaient bonnes à savoir…

Avec une facilité qu’ils mirent sur le compte de son statut de femme, qu’ils oublièrent souvent, Tenten aida Lee à enfiler le vêtement.

- C’est une chance que la taille ne soit pas trop grande. Marmonna-t-elle pour elle-même en regardant les grotesques bonnets vides bredouillants sur la poitrine plate du garçon.

Sortant plusieurs serviettes de ses parchemins, elle s’amusa à remplir l’espace des seins inexistants de Lee. Celui-ci parut perplexe lorsqu’elle termina.

- C’est bizarre, je vois moins mes pieds… Balbutia-t-il, tâtonnant maladroitement le faux renflement.

Neji garda pour lui que, le plus bizarre, était de voir Lee porter un soutien-gorge en dentelles noires. Avec autant de décontraction qui plus est, à la limite de l’engouement...

- Bienvenue dans le monde des femmes. Rit Tenten. Pour certaines femmes, elles ont des seins si gros que c’est un handicap, surtout en tant que shinobi.

Elle l’aida à ré-enfiler sa tenue et rit encore plus lorsque le tissu se tendit au niveau de la poitrine du garçon.

- Maintenant, la touche finale ! Fredonna-t-elle, tout en sortant deux élastiques de ses vêtements.

Lee se laissa coiffer, paraissant tout aussi amusé qu’elle, ou peut-être, s’amusait-il de son engouement ? Après quelques secondes, sous des mains expertes, deux ridicules couettes trônèrent sur la tête du garçon.

- Enchanté de vous rencontrer Lyly-chan ! Sourit vivement Tentent en admirant son travail et la transformation étrangement drôle de Lee.

Un soupir de Neji les informa que son apparence devait être absolument épouvantable et que celui-ci en était exaspéré. Cela fit simplement sourire encore plus largement les deux complices.

Ils avaient un penchant très prononcé, partagé par presque toute l’équipe Gai, pour faire naître des émotions chez leur habituel coéquipier stoïque .

Lorsque Gai-sensei arriva, suivit d’un jeune homme d’environ dix-sept ans, il regarda son protégé avec incrédulité puis, sans préavis, des étoiles apparurent dans ses yeux.

- Lee ! Tu es si jeune ! Découvrir enfin la jeunesse féminine, quelle preuve virile ! S’extasia le Jonin, pleurant et enlaçant son homologue spandex.

Leur employeur regarda l’échange avec appréhension, pensant très probablement qu’ils étaient cinglés. Neji et Tenten soupirèrent en pensant que l’homme était, malheureusement, proche de la vérité…

Voyant que le garçon commençait à regarder frénétiquement autour de lui, comme s’il cherchait une issue où il ne serait pas rattrapé, Tenten s’approcha.

- Bonjour, je suis Tenten, enchanté. Ho, et ne t’inquiète pas, ils sont particuliers mais très gentils et compétents. Expliqua-t-elle, pointant ses coéquipiers avec un pouce nonchalant et un sourire doux.

- Enchanté, je suis Taroda Miro. Se présenta le garçon, reprenant rapidement ses manières et inclina la tête en signe de politesse.

- Alors, Taroda-san, soit assuré que l’équipe Gai te ramènera chez toi en toute sécurité. Assura la jeune femme avec un sourire éblouissant de fierté.

Avec enthousiasme, elle présenta chacun des membres de l’équipe, puisque Lee et Gai-sensei étaient occupés avec leur bêtise habituelle et que Neji était asocial… encore plus, si c’était possible, envers les inconnus...

Sans perdre un instant de son professionnalisme, Tenten demanda à voir la marchandise à sceller et entreprit de tout mettre méticuleusement dans un parchemin. Il y avait beaucoup d’objets de valeur qu’elle ne voulait surtout pas abîmer, n’ayant pas les moyens de les rembourser. Sous le regard admiratif de Taroda Miro, les deux chariots plein de biens se retrouvèrent dans le petit parchemin bleu dans ses mains.

- C’est impressionnant Tenten-san ! Avoua ouvertement le jeune homme, observant la jeune femme avec intérêt.

- Le scellement est une de mes spécialités, mais j’apprécie le compliment. Sourit gentiment Tenten en rangeant le parchemin dans un coin sécurisé de sa pochette, qui servait exclusivement à contenir ceux-ci.

C’est ainsi qu’ils quittèrent le village de Konoha. Neji prenant la tête pour rester le plus éloigné possible, sans compromettre la sécurité, de Lee et de Gai-sensei. Les deux hommes-spandex gardaient l’arrière-garde en fermant la marche et en discutant avec animation. Même s’ils semblaient inconscients, Neji et Tenten savaient, d’après leur posture, qu’ils étaient trompeusement à l’affût de leur environnement. Taroda Miro et Tenten occupaient le centre du groupe.

La jeune femme avait, depuis longtemps, arrêté de s’insurger d’être celle qui interagissait le plus avec leur employeur, verbalement et physiquement, puisqu’elle en était le garde rapproché. Elle avait appris, avec l’expérience, que Neji était plus patient avec Lee qu’avec tout autre civil…

Après que Neji est presque fait pleurer un marchand, qui les avait engagés lors de leur première mission d’escorte, l’équipe Gai avait tacitement décidé que Neji… était plus professionnel en surveillance.

Aussi, la personnalité de Lee et de Gai-sensei rendait visiblement mal à l’aise leurs clients, qui avaient tendance à ne pas recommander leur service ensuite. L’équipe Gai avait donc tacitement décidé que, par soucis de… rentabilité à long terme, Tenten serait la mieux placée pour les affaires humaines.

C’est donc ainsi qu’ils voyagèrent à un rythme soutenu, mais de façon civile, c’est-à-dire en se contentant de rester sur la route principale. L’équipe Gai n’étant pas très ordinaire sur l’aptitude physique et la lenteur de la marche avait tendance à énerver Neji et rendre encore plus hyperactif Lee et Gai-sensei et donc, invariablement, à énerver encore plus Neji… Ils profitèrent donc du fait que leur client semble être en bonne forme physique pour pousser le rythme.

- Alors Tenten-san, cela fait-il longtemps que vous êtes shinobi ? Questionna aimablement Taroda Miro.

- Je suis diplômé depuis environ sept mois. Sourit Tenten.

- Pourtant, votre réputation vous précède même à la capitale ! Surtout dans le milieu des marchands ambulants, où votre équipe est très connue ! Lui confia-t-il, surpris.

- J’en suis ravie ! S’enthousiasma la jeune femme, le visage lumineux. Nous travaillons vraiment fort et de mieux en mieux ensemble, c’est un plus que j’ai orienté ma spécialité dans le fûinjutsu.

Voyant avec quelle ardeur joyeuse elle parlait de son équipe, le jeune homme eut un sourire attendrit.

- Vous aimez vraiment ce que vous faites, Tenten-san. Ria doucement le jeune marchand.

- Ouais, je m’emporte facilement sur le sujet. S’excusa-t-elle. Et vous Taroda-san, en quoi consiste votre travail ?

- Appelez-moi Miro, nous avons presque le même âge. Répondit-il avec amabilité. En fait, ma famille est marchande depuis de très nombreuses générations. C’est presque plus facile pour moi de parler le jargon que d’avoir une conversation normale.

- Vous vous débrouillez très bien. Rit Tenten, ce qui fit sourire le jeune homme, soulagé. Alors c’est plus une question de devoir que d’intérêt personnel ? Si ce n’est pas trop indiscret, bien sûr !

- Ça va. En fait, c’est vraiment une chance que j’aime ce que je fais, car il est vrai que cela aurait été lourd de reprendre l’entreprise familiale si ce n’était pas le cas. À part quelques méthodes et des valeurs parfois divergentes avec mon père, je suis aussi passionné que vous par mon métier. Expliqua-t-il.

Et ainsi, ils discutèrent avec animation de plusieurs sujets, allant de politique, économique à simplement d’éthique humaine. Tenten trouva cela rafraîchissant et amusant, malgré son peu de connaissance sur certains sujets. Cela lui faisait, d’une façon ou d’une autre, voir le monde autrement et la sortir de sa zone de confort.

C’était autre chose que de simplement être obsédé par un nouveau jutsu, l’entraînement ou les missions. Miro était patient, ouvert, intelligent et c’était donc différent de ses habituelles conversations avec Lee et Gai-sensei, qui ne s’intéressaient à pas grand-chose d’autre que leur amélioration en tant que shinobi. De plus, Miro avait prononcé plus de mots en une heure que Neji en un mois…

Elle n’échangerait ses coéquipiers pour rien au monde, ils la rendaient heureuse d’une façon spéciale. Mais Tenten découvrit qu’en fait, elle se sentait un peu seule et que, parfois, discuter pour simplement échanger était agréable. Comme avec Dalya-baa-chan et Shio-baa-chan, qui l’amenaient sur des territoires inconnus avec leurs discussions si différentes de par leur réalité différente.

Donc, Tenten décida de se détendre et de simplement s’imprégner et découvrir une perception nouvelle sur la vie que seul le contact humain lui apportait.

Pour sa part, Neji était très loin de se détendre. En fait, plus les heures avançaient, plus il était tendu et son humeur chutait vers le bas. Lorsqu’il mit deux et deux ensemble et découvrit la raison de son malaise, le jeune homme devint encore plus grincheux.

Il était en colère contre lui-même, bien sûr, mais encore plus en colère contre ce type, Taroda Miro.

En fait, plus Tenten riait de bon cœur, plus le désir démangeait ses doigts de frapper le jeune homme.

Fort.

De manière à effacer le sourire un peu trop niait et intéressé qu’il avait en posant les yeux sur la jeune fille. De manière, aussi, à éloigner le gars, qui semblait n’avoir aucune notion d’espace personnel acceptable envers Tenten.

Putain, leurs bras se frôlaient presque et elle était si concentrée dans la discussion qu’elle en semblait inconsciente. Mais Neji savait que Taroda Miro en était très conscient. Parce qu’il avait remarqué que celui-ci diminuait très subtilement la distance entre eux deux.

Et putain, il voulait le frapper encore plus fort.

Neji se dit qu’il n’était en aucun cas jaloux, puisqu’un Hyûga ne s’abaisserait pas à un tel sentiment. Non, il trouvait que c’était un manque de respect envers Tenten, qui était trop gentille et naïve pour son bien. Elle était si souvent avec Lee, qui n’hésitait pas à engager le contact, qu’elle semblait s’être désensibilisée au fait que Taroda Miro était un mec, qu’elle était une fille, plutôt jolie…

- « Attends, gratte ça ! » Pensa-t-il avec mortification.

Il ne voulait pas s’engager dans cette direction, en pente glissante...

Le fait était qu’en tant que civil ordinaire, les pensées de ce gars devaient être loin des trucs pures et amicales.

Donc, en tant que coéquipier lucide et réfléchit comme il était, rien de plus se dit Neji, il se devait de surveiller les arrières de Tenten.

Ce qui incluait, potentiellement, de les séparer tous les deux.

Il réfléchissait donc à une excuse discrète et infaillible pour y arriver. Ce qui rendait si difficile la réflexion, c’est qu’il devait arriver à sembler complètement indifférent, comme s’il ne se souciait pas de la situation en soi. Comme si c’était dans le but logique et impartial de l’accomplissement de la mission.

- Tenten, concentre-toi, tu gênes. Claqua Neji de sa voix la plus froide, voulant ainsi masquer l’étrange sentiment brûlant qui l’habitait.

Même à ses oreilles, il pouvait dire avec assurance que sa propre voix lui paraissait glaciale. Il jeta un coup d’œil appuyé vers la jeune fille, pour soutenir son argument et voir si cela fonctionnerait. C’est ainsi qu’il capta l’éclat de douleur dans ses orbes noisette, lorsqu’elles se posèrent sur lui.

Mais Tenten cligna des yeux et une froide colère la remplaça rapidement, suivit d’un masque vide, comme si toutes ses émotions venaient d’être aspirées et scellées à l’intérieur de quelque chose qu’elle cachait hors de tout regard.

C’était un visage de shinobi.

Presque aussi froid que celui d’un Hyûga et, pour une raison quelconque, c’était douloureux.

Parce que Neji prenait conscience qu’elle venait de lui fermer l’accès à elle-même, ne lui laissant qu’une surface peaufinée pour le tenir loin. Il le savait plus que quiconque, parce qu’il fonctionnait lui-même ainsi.

C’était... étrangement amer.

- Je suis alerte. Ton rôle est d’avertir pour toute présence hostile et je me tiens prête à intervenir au moindre signal. La manière donc j’occupe mon temps n’a rien de gênant pour la mission et ne te regarde pas. Répondit Tenten avec une indifférence froide et seuls ses yeux noisette, enflammés, trahissaient qu’elle bouillait intérieurement.

- Je vote pour que nous prenions une pause. Déclara soudain Gai-sensei, apparaissant au côté de la jeune femme en un instant et mettant sa main lourde sur son épaule. Prenons vingt minutes, nous avons parcouru plus de distance que prévus. Taroda-san, suivez-moi. Tenten, je vais prendre le parchemin de victuaille, va te rafraîchir, il y a une rivière à quelques mètres d’ici, au nord-est. Termina doucement le Jonin, offrant un regard doux au seul membre féminin de l’équipe.

Voyant que son sensei lui offrait un moment pour aller se calmer sans qu’elle n’ait besoin de demander, elle lui sourit. Un sourire douloureusement crispé par son agitation, mais un sourire tout de même.

- Bien Gai-sensei. Répondit-elle en fouillant habillement dans sa pochette de parchemin et en lui tendant le parchemin vert qui contenait leur stock de nourriture.

Elle avait appris aux membres de son équipe à desceller les parchemins importants, apposant une autorisation de sang pour chacun d’eux sur tout ce qui concernait le matériel indispensable à la mission. C’était une précaution qui s’était avérée utile, bien qu’ils ne puissent pas re-sceller ce qu’ils sortaient, les trois mâles avaient maintenant accès au contenu des parchemins vitaux.

Sans un regard vers Neji, elle salua poliment Miro-san, Lee et Gai-sensei et s’éloigna la tête haute vers ladite rivière, plus par excuse que par intérêt. Son passé faisant en sorte qu’il lui était, de toute façon, hors de question qu’elle s’y baigne.

Mais ça, personne ne le savait et cela lui convenait parfaitement.

Lorsqu’elle trouva le cours d’eau, elle scruta les alentours, par sécurité, et satisfaite du résultat, se permit de s’affaler sur la berge herbeuse.

Un soupir las quitta ses lèvres et elle ferma les yeux pour s’enfermer en elle-même. Le problème de connaître mieux Neji et de se lier d’amitié avec lui, c’est que cela donnait aussi l’opportunité au jeune homme de frapper directement à travers ses défenses et de lui faire mal.

Et putain, cela avait fait très mal.

Elle savait qu’elle avait un complexe d’infériorité caché et mal soigné, car tout ce qui avait un lien avec ses capacités en tant que shinobi, en tant que femme et en tant que coéquipière la mettait dans un état d’anxiété et de détresse illogique. Un état qu’elle jugulait de son mieux, surtout en présence de ses coéquipiers et en mission.

Il semblait toutefois que même l’habituel insouciant Gai-sensei l’a remarqué... Soit sa façade était vraiment terrible, soit l’homme passait volontairement pour un idiot.

De plus, Neji réunissait le lot de ses trois craintes en une seule personne. Il était un shinobi de génie, elle avait conscience de ses préjugés sur sa féminité et il était un coéquipier intransigeant.

Neji n’exigeait que le meilleur et sinon, de ne pas lui faire perdre son temps. De plus, pour enfoncer le clou de son cercueil plus profondément, elle avait douloureusement conscience qu’il était bel homme...

Elle admirait Neji, pour sa détermination inflexible, son travail acharné et pour mille et une autres raisons.

Mais en même temps, elle le craignait.

Parce que, pour arriver à cet état d’esprit et d’être, il était prêt à tout pour aller plus loin. Il ne s’embarrasserait donc de rien d’aussi insignifiant que l’amitié pour le retenir.

Tenten avait cette douloureuse impression que, si elle échouait, d’une quelconque minière, Neji la repousserait sans un regard. Avec l’honnêteté glaciale et inflexible auquel il excellait. Ce qui lui faisait le plus peur, c’est qu’elle savait que cela briserait quelque chose en elle et que Neji ne lui parlerait plus que comme un coéquipier chiant, mais nécessaire pour réussir la mission.

Il n’y aurait plus de regards complices, plus de douces taquineries narquoises, plus rien…

Et cela la terrifiait.

Tenten se demanda si elle ne s’était pas rapprochée trop près de lui, pour qu’il ait une telle emprise sur elle...

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Lorsque Tenten les quitta pour se diriger vers la rivière, sans un regard dans sa direction, Neji se dit que cela lui importait peu, même si le nœud dans son estomac lui murmura qu’il se bernait.

Lorsque Gai-sensei lui jeta un regard triste et déçut avant de se tourner vers Taroda Miro, Neji se dit que cela ne l’affectait pas et qu’il n’avait pas besoin de l’approbation des gens.

Mais le pincement dans sa poitrine trahit un peu sa conviction.

- Gai-sensei, puis-je aller rejoindre Tenten ? Demanda Lee, l’inquiétude brûlant dans ses yeux foncés.

- Laissons-lui un moment, Lee. Elle a besoin d’espace. Répondit le Jonin, un sourire mélancolique aux lèvres.

Sans attendre, il guida Taroda Miro, qui paraissait très mal à l’aise, maintenant que Tenten n’était plus entre eux. Neji n’éprouva même pas de satisfaction en constatant cela.

Il y a quelques minutes, il s’en serait réjoui. Mais maintenant, il avait l’impression d’avoir… brisé quelque chose de précieux pour avoir ce résultat. Il ne ressentait donc aucun sentiment d’accomplissement en suivant les trois mâles, qui s’éloignaient du chemin de terre et s’enfonçaient dans la forêt qui le bordait.

Il capta les regards de Lee, lorsqu’ils s’assirent finalement sur un arbre tombé et s’hydratèrent. Mais Neji fit comme si de rien était et concentra son regard de perle sur sa collation. Il se demanda, avec confusion, si c’était vraiment par manque d’intérêt envers Lee ou s’il avait simplement peur d’y lire une quelconque désapprobation.

Il était un peu perdu et c’était inhabituel, pour Hyûga Neji. Lui qui est toujours confiant, dans presque tout ce qu’il entreprenait. Lui qui s’entraînait sans relâche pour le devenir si le domaine le demandait, il était complètement perdu.

Parce que l’aspect humain n’était pas le fort de son clan et, plus que tout, le domaine où il excellait.

Lee, voyant que Neji s’enfermerait dans son mutisme habituel, décida de papoter avec leur employeur, qui regardait Neji et la direction qu’avait pris Tenten avec anxiété et confusion. Lee savait que Taroda se demandait s’il avait fait quelque chose de mal et s’il était honnête, il avouerait qu’il n’avait pas aimé que le gars tourne autour de Tenten comme il l’avait fait.

C’était sa sœur et il tenait à elle. Il n’accepterait donc pas n’importe quel type lambda papillonne autour de celle-ci. Il savait aussi que c’était ce qu’avait voulu exprimer Neji, qu’il avait voulu frapper le jeune marchand pour des raisons similaires aux siennes.

Lee n’était pas aussi stupide que les gens le disaient, surtout lorsque cela touchait son équipe, ceux qu’il considérait aussi précieux que son père. Il avait rapidement remarqué l’affinité naissante entre Neji et Tenten. La complicité échangée, qui devenait plus forte que la simple solidarité envers leur situation, lorsque lui et Gai-sensei s’emportaient.

Lee savait aussi ce que cela signifiait pour Tenten et à quel point elle chérissait ce lien. À quel point elle travaillait fort pour penser qu’elle en était digne.

Mais Neji réagissait différemment.

Lee avait conscience que le jeune Hyûga appréciait lui aussi cette camaraderie, plus qu’il ne l’avouerait jamais. Mais Neji était aussi fier qu’inadapté en matière de communication. Il attaquait plutôt que d’avouer qu’il se sentait en position de faiblesse. Cela faisait des ravages chez l’incertaine Tenten, qui cachait sa sensibilité sous des couches d’acier, littéralement.

Lee se demanda comment réconcilier ses amis, qui souffraient l’un comme l’autre de cette dispute.

Tenten lui offrait l’espace qu’elle jugeait sécuritaire de montrer et Neji était une forteresse de glace difficile à franchir.

Il savait donc que ce serait délicat.

Mais Lee ne savait pas abandonner, c’était contre ses principes en tant que shinobi et en tant qu’ami…

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L’équipe Gai et Taroda Miro avaient repris leur marche sur la route commerciale terreuse. Le silence était palpable depuis plus de trente minutes et le jeune marchand en était clairement agité.

Neji prenait la tête du groupe avec Gai-sensei, son dos droit, presque rigide, montrait clairement une certaine tension. Lee et Tenten se tenaient l’un près de l’autre, derrière le jeune marchand, fermant la marche.

La façon dont les deux adolescents marchaient en rythme, surveillant les alentours en laissant l’autre couvrir son angle mort, démontrait une totale confiance et une complicité troublante pour quelqu’un de peu habitué.

- Tu crois qu’il panique ? Murmura doucement Lee, ne laissant son regard frôler le jeune marchand que quelques secondes, suffisamment pour entrevoir son langage non verbal et comprendre que celui-ci était anxieux.

Tenten analysa leur client et soupira de lassitude.

- Non, il est juste mal à l’aise du silence et de l’ambiance. Ce gars aime parler et Neji projette littéralement une aura de glace. Nous, on y est habitué, mais un civil en sera affecté.

Lee hocha la tête et fronça ses épais sourcils. Il était partagé entre la diplomatie qu’exigeait la mission et rester auprès de Tenten comme simple support morale. Autant pour soulager lui-même son anxiété de la savoir troublée.

- Je vais bien Lee. Sourit doucement la jeune fille en lui effleurant son bras, sachant, d’une manière étrange, ce qui l’affligeait.

Tenten avait cette étrange capacité de lire les gens, surtout ceux aussi expressifs que Lee. Mais le jeune garçon ne s’en offusqua pas, sachant qu’elle le faisait surtout parce qu’elle se souciait.

- D’accord, je vais distraire le gars. Accepta le jeune homme, lui offrant un chaleureux sourire comme il en avait le secret.

Sans lui laisser le temps de répondre, il accéléra le pas pour se placer près du jeune marchand. Avec une habileté insouciante, il engagea la conversation et son interlocuteur se détendit instantanément.

Tenten remercia silencieusement son coéquipier et se concentra sur l’observation de son environnement. Elle avait enfoui ses émotions profondément et ne s’y attarderait qu’au moment de dormir. Elle avait décidé qu’elle ne laisserait pas la chance à Neji de sous-estimer son engagement envers la mission en étant distraite et émotive.

- « Ce connard froid ne trouverait rien à redire à mon comportement, aussi exigent soit-il. » Pensa-t-elle furieusement.

Ainsi, ils marchèrent pendant une heure, la route ponctuée par la conversation entre Lee et Miro.

- Deux shinobi s’approchent. Dit soudain Neji, sa voix calme habituelle remplacée par quelque chose de plus grave.

Le cortège se figea aussitôt.

- Combien de temps ? Demanda calmement Gai-sensei.

Une intonation qu’il n’utilisait que lorsqu’il prenait quelque chose de très au sérieux.

- Moins de cinq minutes, ils sont rapides et leur niveau de chakra est haut. Ils sont forts. Termina Neji, une pointe de tension presque imperceptible dans sa voix.

Mais l’équipe Gai ne la manqua pas. Si Neji était inquiet, alors les deux shinobi devaient être pris très au sérieux.

- Tenten, tu prends Taroda-san et soutiens les deux groupes. J’en prends un. Lee et Neji, vous prenez l’autre. Ordonna rapidement le Jonin.

Avec fluidité, chacun prit position et le jeune marchand se retrouva poussé derrière Tenten, les trois autres mâles dans une position d’éventail devant elle. Gai-sensei prit l’avant, pour intercepter en premier l’ennemi.

Ils n’eurent pas longtemps à attendre avant que deux silhouettes se posent devant eux, une distance de sécurité les séparant. À leur posture faussement détendue, leurs muscles crispés imperceptiblement sous leurs justaucorps moulants, Tenten devina qu’ils étaient des vétérans.

- Mec, ce sont eux ? Grogna l’un des deux hommes, coulant un regard dégoûté sur le groupe.

- Tu vois d’autres débiles en spandex, peut-être ? Répondit l’autre dédaigneusement, un sourire vicieux aux lèvres.

- Tch, t’es putain de mauvaise humeur. T’as pourtant baisé avec de partir ! Maugréa l’homme le plus petit des deux, sortant un kunai de ses vêtements.

- Ça fait plus de huit heures, alors je suis en manque. Rigola le plus grand et le plus baraqué des deux, tout en abaissant les genoux dans une posture d’attaque.

- Tu connais l’objectif, la fillette en vie, les autres on s’en fout. Ordonna le plus petit, apparemment le chef.

- Ouais, ouais. Mais tu as promis que tu me laisserais jouer avec elle, alors ne l’amoche pas trop. Déjà qu’elle n’a pas trop de seins, laisse au moins sa belle peau intacte. Gémit le plus grand, une lueur malsaine dans les yeux lorsqu’il dévora Tenten du regard.

La jeune femme retint un frisson de dégoût mêlé de peur sous le regard vorace du ninja baraqué. Mais ce n’était pas le moment d’afficher une quelconque faiblesse, alors elle lissa consciencieusement son expression faciale.

Elle sentit l’aura de Gai-sensei flamber de colère et trouva un peu d’apaisement dans la force du Jonin. Même Lee et Neji semblaient plus raides que d’habitude, signe qu’ils ne laisseraient rien passer. Elle ne les laisserait pas se battre seuls, donnant tout ce qu’elle avait ou mourrait en essayant.

Les deux ennemis voulaient la peau de son équipe ? Alors ils devront littéralement lui briser chaque os avant qu’elle ne plie.

Tout ce passa ensuite en quelques secondes. Gai-sensei intercepta le chef, qui avait filé vers elle et Lee et Neji se sont jetés sur le type musclé d’un seul mouvement synchronisé. S’ensuivit une brutale bataille au corps à corps, où les deux ninjas mercenaires enchaînaient des coups vicieux et rapides.

Gai-sensei grogna l’ouverture de la quatrième Porte Céleste et le combat passa rapidement en mode surréaliste. Le chef et le Jonin n’étaient qu’un flou de mouvement et l’ennemi dut mettre de la distance entre Gai-sensei et lui, ne pouvant rivaliser au corps à corps avec l’expert en Taijutsu. S’enchaîna donc un jeu de chat mortel, où le Jonin asséna des coups critiques et l’autre homme utilisa des jutsu raiton pour attaquer à distance avec des éclairs rapides et fourbes. Cette méthodes d’attaque longue portée était évidemment le contre naturel du taijutsu.

Tenten jeta un regard calculateur vers Lee et Neji, qui affrontaient le baraqué avec fougue. Les deux jeunes hommes s’appuyaient sur un travail d’équipe silencieux et bien pratiqué, née de leurs nombreux duels et entraînements. Mais le ninja, malgré son infériorité numérique, dansait entre leurs attaques combinées et trouvait le moyen de contre-attaquer. Une bataille d’usure les désavantagerait, elle devait donc trouver un moyen de renverser les choses rapidement.

Il y avait cette technique sur laquelle elle travaillait, qui n’était pas encore au point, mais qui ralentirait considérablement la cible… Neji visait souvent un peu en haut du genou pour fermer le tenketsu de la jambe, lors de l’entraînement. Elle viserait et ne manquerait pas, en tant que maîtresse d’armes, manquer sa cible était inacceptable.

Tenten invoqua un minuscule senbon de sa pochette d’arme, son plus fin et aiguisé. Avec un effort conscient, elle y glissa son chakra pour y activer le sceau qu’elle avait gravé dans le métal. Une fois que le senbon picota entre ses doigts, elle surveilla l’ouverture dont elle aurait besoin.

Lee exécuta un coup de pied renversé brutal et le ninja baraqué dû bloquer la cheville, qui aurait percuté sa tempe, tout en bloquant, avec son autre avant-bras, une paume chargée de chakra de la part de Neji, qui visait implacablement son flanc droit.

C’était l’ouverture parfaite pour Tenten, puisque l’homme ne pourrait plus défendre ses jambes, puisque ses deux mains étaient maintenant occupées. Avec une précision mortelle, elle lança.

- Putain, c’est quoi cette merde !? Cria soudain le ninja musclé, se retenant de justesse pour ne pas s’affaisser en mettant tout son poids sur sa jambe gauche, puisque la droite ne semblait plus coopérer.

Un minuscule senbon dépassait de son pantalon cargo et Lee et Neji profitèrent aussitôt de cette nouvelle ouverture, sachant exactement qui en était le propriétaire.

À la grande satisfaction de Tenten, le combat de ses deux coéquipiers penchait maintenant en leur faveur, puisque le ninja baraqué manquait maintenant de mobilité.

Et la mobilité était justement la force et la pierre angulaire de l’équipe Gai.

La jeune femme retourna pleinement son attention sur le combat de Gai-sensei et du chef.

Le Jonin surpassait largement en puissance brute et en vitesse son adversaire et ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’il ne puisse neutraliser celui-ci. Le ninja adverse sembla aussi le comprendre, puisqu’une grimace concentrée déformait son visage balafré.

Puis, sans crier gare, le chef dévia sa trajectoire à la dernière seconde et pivota vers Tenten, fonçant comme un boulet de canon sur elle. Avec la vitesse de l’instinct et d’une pratique assidue, la jeune fille poussa plus loin Taroda Miro d’une main et leva un kunai de l’autre pour rencontrer son assaillant. Le choc fut si violent entre leurs deux armes que les étincelles crépitèrent entre eux, dans l’espace mince emplit de leurs deux souffles lourds.

- Tch. Claqua le chef, tout en pivotant habilement sur son talon pour donner de l’élan à un violent coup de pied dirigé vers le ventre de la jeune femme.

Sentant une douleur lancinante dans le poignet qui avait intercepté l’arme de son ennemi, Tenten opta pour une approche plus ambidextre et dévia le coup de pied avec un geste fluide de sa main gauche.

Tenten comprit que toutes ses séances d’entraînement avec ses coéquipiers seraient mises à contribution ici et maintenant. Elle avait de l’expérience avec les adversaires qui la dépassait en force en y opposant fougueusement toute son agilité. Toutefois, le fait qu’elle devait camper sur sa position entre l’adversaire et Taroda Miro jouait en sa défaveur.

Sachant pertinemment que si Gai-sensei n’avait pas achevé l’adversaire avec du taijutsu pure, elle ne ferait pas le poids et devrait utiliser d’autres tactiques. Avec la vivacité d’un serpent, elle visa avec son kunai le flan exposé de l’homme, encore en pleine rotation. Celui-ci se rétracta instantanément, comme seul un vétéran le pourrait.

Et c’est exactement ce qu’elle voulait.

Profitant de cette distance supplémentaire, elle plongea sa main gauche dans sa pochette de kunai et en tira vivement trois autres, visant des endroits différents. Ceux-ci obligeraient l’homme à soit reculer encore plus ou à les dévier rapidement mais risquer de s’exposer dans le processus.

L’homme fit un rapide pas de côté et dévia un kunai vicieusement lancé vers sa rotule. Mais il dut faire une volte-face brutale pour intercepter un coup de poing ultra-rapide de Gai-sensei, revenu à la charge. Bien que le coup ne percutât pas la mâchoire comme désiré, il frappa si durement l’avant-bras tendu du ninja qu’un craquement sec leur apprit qu’il ne pourrait maintenant plus utiliser pleinement le membre.

Avec un soubresaut de carnage, le Gai coinça le chef dans une série de frappes rapides et imparables. Lorsque le ninja tituba et signa péniblement, avec son membre brisé, Tenten lança un shuriken vers sa gorge non protégée.

L’arme s’enfonça avec un bruit étouffé et le ninja ouvrit des yeux grands et ahuris vers elle. Après tout, elle n’avait eu qu’une très petite fenêtre pour viser et, de l’avis général, c’était absurde pour un shinobi de niveau Genin de pouvoir même penser réussir un tel coup.

Mais Tenten ne comptait que sur les armes pour exercer son métier. Alors elle avait repoussé, jour après jour, toutes les limites de l’absurde en matière de visée pour exceller.

Le chef s’effondra dans un gargouillis et, en voyant cela, l’autre shinobi essaya une feinte paniquée pour s’échapper. Il savait qu’il ne rivaliserait pas avec eux quatre en même temps, surtout si son chef, plus fort, avait échoué.

Neji profita de cet instant d’inattention nerveuse de la part de l’adversaire pour claquer durement sa paume, infusée de chakra, dans le tenketsu du cœur de l’homme.

Il leur avait expliqué, il y a quelques mois, après avoir ainsi opéré ainsi sur un autre opposant, les symptômes qu’occasionnait son Hakke lorsqu’il refermait le tenketsu du cœur.

Le sujet était pris de ce qui ressemblait à une crise cardiaque. Ce n’était pas mortel, sur le coup, mais cela le deviendrait si l’adversaire ne bénéficiait pas d’une aide médicale immédiate.

Sachant ce fait, Lee claqua un coup de pied brutal, mais précis, sur la nuque de l’homme, s’assurant de l’achever le plus rapidement possible pour qu’il souffre moins. L’équipe Gai se regarda ensuite longuement, s’assurant que chaque membre allait bien avant de parler ou de même bouger.

- Trouvons un endroit où camper. Nous y soignerons nos blessures ensuite. Grogna le Jonin et tous purent déceler dans son ton qu’il était lui-même fatigué.

C’était une conséquence, lorsqu’il ouvrait les Porte Célestes. Son corps en subissait un violent contrecoup et ses élèves en étaient vaguement au fait.

- Sensei, que fait-on d’eux ? Demanda placidement Neji, n’effleurant qu’une seconde, de ses yeux nacrés, les deux cadavres à leur pied.

Les sourcils du Jonin se froncèrent profondément, puisqu’il aurait voulu pouvoir savoir qui, exactement, les avaient envoyés. Mais ramener des cadavres en mission était un risque. Il ne voulait pas le prendre, surtout, si c’était pour des ennemis.

- Je peux les mettre dans un parchemin. Offrit soudainement Tenten, les prenant tous par surprise.

- Tu peux faire cela, Tenten ? Demanda Lee, mi-impressionné mi-troublé.

- Je peux parce qu’ils sont… morts. Balbutia la jeune fille. C’est comme de la viande maintenant. Termina-t-elle avec un certain malaise, sachant que la phrase sonnerait glauque.

En effet, Lee et Taroda Miro grimacèrent.

- Mais Sensei, ils seront dans un état un peu… endommagé. Soupira Tenten.

- Fais ce que tu peux, Tenten. C’est déjà mieux que tout ce que je peux faire moi-même. Assura le Jonin en s’avançant pour lui ébouriffer affectueusement les cheveux.

Voyant que l’homme chancela un peu, Lee accouru et plaça rapidement un bras autour de son sensei, qui se contenta de sourire en réponse à son regard inquiet.

- Trouvons un endroit pour dormir, mes précieux élèves. Encouragea le Jonin, tout en se dirigeant vers la forêt, soutenue inconditionnellement par Lee.

Neji resta à sa position et Taroda Miro, voyant que le garçon n’avait visiblement pas l’intention de partir, s’empressa de suivre le duo dans la forêt, fuyant le regard appuyé que lui lançait le jeune Hyûga.

Tenten s’était déjà mis à la tâche et s’activait sur un parchemin, pinceau et encre à la main. Elle se fit un point d’honneur de rester concentrée sur sa tâche et de ne pas regarder vers son coéquipier, malgré sa grande curiosité.

Elle était intriguée de savoir la raison pour laquelle il restait, puisqu’il était clairement blessé et avait besoin de soins.

Après quelques minutes de silence lourd, où Tenten pouvait sentir le regard tout aussi lourd de Neji sur son dos, un soupir lui échappa finalement.

- Quelque chose te tracasse, Neji ? Demanda-t-elle, avec toute la courtoisie qu’elle put rassembler.

Le résultat sonna un peu rauque, même à ses oreilles, mais au moins, sa voix ne craqua pas et la jeune fille s’en félicita.

Bien sûr, puisqu’elle lui tournait le dos, Tenten ne put remarquer le froncement de sourcils léger et la lueur troublée qui clignota dans les orbes de nacre du jeune homme.

La vérité était que Neji se sentait coupable. Pour les rares fois dans sa vie, sa bouche avait dépassé son esprit et il ne savait pas comment en réparer les conséquences.

Le fait que Tenten lui parle avec ce ton, qu’elle réservait ordinairement à leur mission diplomatique, et non plus avec cette chaleur et cette gentillesse habituelle nouait son estomac douloureusement.

- Je voulais… Commença le garçon, irrité contre son manque de mot dans un moment aussi critique. Je voulais m’excuser.

Putain, il se sentait pathétique.

Pas seulement parce qu’un Hyûga ne s’excusait jamais, mais parce qu’il ne se sentait même pas le courage pour seulement avouer de quoi, exactement, il s’excusait.

Il vit Tenten tressaillir de sa position accroupie et il se demanda si c’était aussi profitable qu’il l’avait initialement pensé qu’elle ne puisse voir son visage.

Parce que l’inverse était aussi de mise...

L’avantage de Neji, qui était en quelque sorte la faiblesse de Tenten, était que les yeux noisette de celle-ci gardaient difficilement ses émotions cachées, si vous saviez comment regarder.

Et Neji s’était surpris à souvent regarder… à son grand dam.

- Je voulais m’excuser aussi. Finit-elle par lâcher dans un souffle.

Si Neji n’avait pas une ouïe aussi fine, il l’aurait peut-être manqué. Mais il s’attendait à beaucoup de choses, comme des insultes, de l’indifférence, des reproches... mais pas à des excuses.

Tenten avait le don de le prendre au dépourvu…

- Je ne comprends pas pourquoi tu t’excuses. Avoua finalement Neji, n’arrivant pas à une conclusion logique, même avec son cerveau de génie.

Tenten se tourna vers lui lorsqu’elle décela une pointe d’irritation dans son ton. Elle comprit que ce n’était pas dirigé vers elle, mais plutôt dû au fait que Neji n’aimait pas dire qu’il ne comprenait pas quelque chose… Elle lui sourit avec une certaine douceur, sachant son trouble.

- Je m’excuse parce que j’avais pris la décision de prendre mes distances avec toi. Parce que tu réussis trop bien à me blesser, justement parce que je te laisse trop près. Avoua-t-elle tristement, retournant son regard sur son parchemin, trop honteuse pour faire face à ses yeux, qu’elle trouvait si beaux.

Il eut un silence lourd et elle prit une grande inspiration avant de continuer :

- Mais je ne peux pas. Tu es mon ami, aussi précieux que Lee l’est pour moi. Te repousser va à l’encontre de mon nindo, celui de protéger ceux qui me sont chers. Sa voix se brisa et elle sentit ses yeux picoter.

Se maudissant silencieusement, elle cligna farouchement des paupières pour en chasser l’humidité. Lorsqu’elle fut presque certaine qu’elle ne serait pas incriminée comme pleurnicheuse, Tenten reporta son regard sur Neji et planta directement ses orbes noisette dans la blancheur aux teintes lavande des siens.

- Alors je deviendrais assez forte pour résister à ton opinion de ma personne. Assez forte pour que tu puisses compter sur moi en mission comme je compte sur toi. Je promets Neji, je vais travailler plus fort. Termina-t-elle avec une détermination farouche.

Voyant qu’un flou de liquide embuait maintenant sa vision et que l’expression de Neji ne devenait qu’une estompe de peau d’albâtre, elle brisa le contact visuel et reprit son travail.

Neji, pour sa part, était complètement sous le choc.

Lorsqu’elle avait cherché son regard, les minuscules perles de larme qui humidifiaient ses yeux noisette l’avaient transpercé comme un kunai dans le ventre. Il en avait perdu momentanément son souffle.

Tenten ne pleurait quasiment jamais, surtout devant l’équipe Gai. Même lorsqu’elle s’était brisé une épaule, pendant un entraînement avec Lee, elle avait farouchement refoulé ses larmes de douleur derrière un sourire étouffé.

Neji avait donc compris, depuis ce moment, que Tenten ne pleurerait qu’en situation où, intérieurement, elle était déchirée.

Et là, maintenant, c’était en quelque sorte son œuvre.

Cette réalisation glissa un goût horrible dans sa bouche. Malgré sa maîtrise de soi exceptionnelle, il sentit son masque facial se fissurer et laisser apparaître toute l’étendue de sa confusion douloureuse.

Mais lorsque Tenten brisa le contact visuel, ses yeux chargés d’eau, il devina que sa vision devait être trop floue et qu’elle n’avait rien pu discerner.

C’était, en quelque sorte, une satisfaction aigre-douce.

Il se contenta donc de la suivre du regard pendant qu’elle scella les deux cadavres dans son parchemin. Les mots précédemment prononcés par les des deux hommes se glissèrent en quelque sorte dans son esprit, pendant ce calme maintenant retrouvé. Une vague de fureur se glissa dans son trouble lorsqu’il en prit complètement leur sens.

Hyûga Neji était un gâchis émotionnel en ce moment, équilibrant une colère sourde et une culpabilité douloureuse envers la seule personne au monde qu’il n’avait jamais appelé son amie.

Le fait que tout se désastre ce résumait en la personne de Tenten et que celle-ci attendait maintenant, patiemment, qu’il daigne bouger pour rejoindre leurs coéquipiers rendait l’épreuve encore plus difficile.

Parce qu’il savait, de façon intrinsèque, qu’il ne pouvait plus la repousser comme il l’avait fait.

Cela avait été intolérable, du moment où les mots avaient quitté sa bouche jusqu’à l’attente déchirante et incertaine que Tenten acceptent de lui sourire encore une fois.

Neji avait peur, parce que jamais personne, depuis la mort de son père, ne s’était glissée entre ses murs de pierres, qu’il avait si soigneusement érigés. Il ne savait pas comment traiter une personne aussi enfoncée dans ses défenses, ne savait pas comment interpréter que cette même personne pouvait le rende lui-même vulnérable sans avoir besoin de l’attaquer.

Mais ce qui le confondait le plus, c’était qu’il ne voulait pas l’expulser.

Retrouver le calme glacial de la solitude, qu’il croyait avoir apprivoisée, le rendit mal à l’aise. Il se retrouva à vouloir s’approcher encore plus de cette flamme indomptable que représentait Tenten.

Car dans son monde intérieur figé, il réalisa, douloureusement, qu’il avait péniblement froid…

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Anecdote humoristique de la semaine :

**Cette anecdote pourrait heurter la sensibilité de certain, donc lire avec cette perspective à l’esprit **

Pour des raisons médicales et psychiatriques, je me suis rendu à l’hôpital (je vous l’avais dit que j’étais dingue !) Mais cela ne me gêne pas trop d’en faire des blagues, car que serait la vie sans humour et une bonne dose d’autodérision ?

Dans ma petite crise existentielle, le psychiatre me demande quelles sont les choses que j’aime faire et qui me garde à flot.

Je lui réponds : J’aime écrire.

Il me dit : C’est bien ! Blablabla (C’est ma compréhension de la suite, littéralement XD) et me demande ensuite si j’aimais aussi faire autre chose.

Je lui réponds : En ce moment, j’aime beaucoup écrire.

Il me regarde, je le regarde. Finalement, il passe à un autre sujet rapidement.

Cela me convient, parce que ça évite la question qui tue (ce jeu de mots m’est hilarant en ce moment) : Tu écris quoi ?

Si je me mettais à expliquer pourquoi je choisis le magnifique terrain de la fanfiction pour écrire, ce dieu psychiatre pourrait écrire ses commandements dans mon dossier médical et me faire réchauffer le derrière en psychiatrie.

Pas que cela soit désagréable, la psychiatrie, pour y être allé en vacances récemment. Tu manges bien, tu peux dormir n’importe quand, tu vois des jaquettes bleues fendues, pour faire respirer les fesses (je veux croire que c’est pour l’aération, pas pour l’aspect pratique…) Tout cela gratuitement !

Mais je ne pourrais pas continuer à vous écrire… Mon fil, pour recharger mon portable, y est considéré comme un potentiel allié vers l’au-delà…

Dommage, voire de jolies fesses (de tous âges et au niveau d’entretien corporel différent) auraient été amusant !

Mais tout fini bien, j’ai une fanfic à terminer !

1) ** Pour ceux que cela aurait bouleversés, n’hésitez pas à en parler à des professionnels de premières lignes. Il y a aussi beaucoup d’étapes entre l’appel à l’aide et la psychiatrie. C’est même très difficile d’y aller, même pour les gens qui le veulent… Je suis aussi disponible à vous aider et parler des ressources habituellement mises en place (faire des recherches avec vous, même si un continent nous sépare) ou simplement de rire de la société avec vous, sur sa manière d’aider les gens en souffrance. hadryelle95@gmail.com est mon adresse d’auteure, merci de ne pas me troller si vous ne vous sentez pas concerné. **

2) J’utilise cette plateforme pour parler un peu de santé mentale et j’ai balisé pour les plus allergiques. Si vous avez des reproches à m’adresser, j’écouterai vous propositions. Mais j’aimerais que vous réfléchissiez à vos sentiments de colère, qui sont probablement une sorte de stigmatisation sur le sujet.

Dans une ère où l’humain à besoin de rappels sur son humanité, j’accepte d’être blâmé et de paraître extraterrestre dans ma façon d’être en vie .

Bonne semaine et prenez soin de vous !