Sasari Uchiwa

Chapitre 334 : Histoire du passé : À une autre époque

6091 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus de 3 ans

Konoha – 32 ans en arrière

 

[En une magnifique journée d’été, en pleine forêt, un petit lièvre au pelage blanc gambadait lentement d’herbe en herbe pour se nourrir et fouiner. Il n’avançait pas vite. À quoi bon de toute manière, puisqu’il était complètement seul dans les environs, isolé des prédateurs possibles. La nourriture était abondante d’ailleurs, était-ce normal qu’il y en ait autant? L’animal n’était pas assez futé pour le savoir… Ses sens n’étaient pas non plus assez développés pour sentir la présence de ninjas dans les environs.

 

À plusieurs mètres de là, dissimulé dans l’ombre, une petite équipe observait attentivement le petit lièvre arctique. Quand l’animal se déplaçait, il le suivait silencieusement. Ce n’était pas particulièrement difficile de lire les mouvements de la bête, spécialement avec un Sharingan.]

 

Kyûsaku : Il est seul… Mikoto. Tu ne crois qu’on devrait se regrouper pour mieux l’attraper?

 

Mikoto : On a déjà eu des missions pires que celle-là. On doit seulement rester discret et attendre le bon moment. C’est pas le temps de douter.

 

Kyûsaku : C’est seulement que ce n’est pas dans nos tactiques habituelles. Elle…

 

Mikoto : Je sais, j’aurais préféré qu’on l’ait groupé à trois aussi, mais… Faisons lui confiance pour ce coup.

 

[Une jeune Mikoto et un jeune Kyûsaku, âgés de onze ans, étaient en train de faire équipe pour une mission toute particulière. L’animal n’était pas si seul, finalement, dans sa petite clairière. Le lièvre trouva enfin un grand espace ouvert, mais il n’avait pas peur. Il restait convaincu que rien ne lui arriverait. Mikoto et Kyûsaku n’avaient d’yeux que pour lui. C’est à peine si les deux jeunes osaient décrocher leur regard de leur cible.]

 

Kyûsaku : C’est un piège trop évident, ça ne marchera pas aussi simplement.

 

Mikoto : …Il arrive. Je crois que tu sous-estimes l’efficacité de la chose.

 

[Le soleil était si brillant qu’il arrivait presque à faire rayonner l’herbe au sol, mais c’était loin d’être aussi étincelant et aveuglant que le pelage du lièvre blanc… Ça s’atténua grandement lorsqu’un premier nuage passa au-dessus de la clairière. L’ombre fut apporté par un ninja de Kiri. Un homme adulte, vint à la rencontre du petit lièvre. L’animal n’avait même pas fuit, il était resté au pied de l’homme soudainement apparut. Ce dernier scrutait les alentours, maintenant arrivé en plein centre de l’endroit… Un brouillard commençait, lentement, à se lever… mais pour une personne possédant le Sharingan, ce n’était pas une gêne.

 

Les regardes de Mikoto et Kyûsaku devinrent encore plus attentif lorsque le ninja de Kiri arriva. L’homme ne les avait pas vue ou pas encore… Il continuait à faire balader ses yeux de gauche à droite.]

 

Mikoto : Kyûsaku.

 

Kyûsaku : Je sais…

 

[L’inspection était finie pour le ninja de Kiri. À son avis, au vue de sa réaction, les parages semblaient être sans prédateur. Il commença à se pencher pour prendre le lièvre qui était toujours à ses pieds. Lorsqu’il initia ses premiers mouvements, alors qu’il avait le regard entièrement porté sur l’animal au sol, il entendit un vif bruit!]

 

Mikoto : Merde, qu’est-ce qu’elle fait?! On y va!

 

Le ninja de Kiri regarda dans l’instant dans la direction d’où le bruit provenait, mais il vit un kunai passer à toute allure! Il n’était pas la cible, l’arme de jet passa tout proche pour finalement toucher un arbre à l’opposé. Le but du couteau n’avait jamais été d’atteindre le ninja, mais bien de le distraire et ça fonctionna. Bêtement, le ninja de Kiri suivi le kunai du regard, le détournant de la réelle menace qui venait à lui!

 

En un instant, trois jeunes ninjas l’entourèrent, tous s’attaquant à un point précis de son corps. Un premier glissa au sol pour frapper dans ses jambes et le faire chavirer, un autre avait sauté s’en prenant à sa tête, puis le dernier bondit aussi se ruant sur son torse. Le ninja de Kiri ne put rien faire. Tout s’enchaina parfaitement bien. Coup à la tête, fracture du bras gauche, entailles rapide à plusieurs endroits, plaquage au sol sur le dos, kunai à la gorge… Le lièvre avait bien fuit cette fois.

 

La partenaire de Mikoto et Kyûsaku, qui avait initié l’attaque à l’opposé d’où ils étaient, s’en prit tout de suite à la veste du ninja pour la lui retirer. À l’intérieur, il y avait apparemment une chose plutôt importante puisque la jeune fille retira la dite chose… mais ce n’était pas tout ce qu’il y avait à l’intérieur de la veste. Aussi rapidement qu’elle l’avait retiré, la jeune fille retourna sur elle-même pour catapulter la veste dans une autre direction… une bien choisis. Un second ninja, de Kiri également, arrivait à toute vitesse sur eux, mais ce fut lui le plus surprit!

 

Mikoto : Katon – Gôkakyû no jutsu!

 

Ce n’était pas d’intention offensive, mais défensive que Mikoto souffla un feu d’importance en direction du ninja qui leur arrivait dessus. La veste que venait de lancer sa partenaire explosa d’un feu gigantesque, surélevant les arbres des alentours! Le second ninja de Kiri ne put rien faire d’autre que de gouter à la veste piégé, quand à la petite équipe, le feu de Mikoto arrivait à défier les flammes de l’explosion, les protégeant. Après un moment, tout s’arrêta.

 

Kyûsaku : Qu’est-ce qui t’as pris, Sumire?!

 

Mikoto : Les deux, ils sont morts? Si c’est le cas, on fiche le camp d’ici au plus vite! L’explosion va en ramener d’autres, c’est certain!

 

Sumire : Ils sont morts, j’ai récupéré ce qu’on nous a demandé, pas besoin de rester plus longtemps! Mission terminée.

 

[Aussi vite qu’ils étaient arrivées, l’équipe de Mikoto, Kyûsaku et Sumire déguerpir de l’endroit à toute allure, avec la note qu’il avait récolté à l’intérieur de la veste du ninja de Kiri. En quelques secondes déjà, ils étaient loin du lieu de l’incident, ayant même rattrapé le pauvre lièvre qui avait fui le plus loin qu’il le pouvait. La direction qu’ils prenaient, maintenant, était celle de leur village ; Konoha.]

 

Kyûsaku : Tu as risqué de tout faire foirer, Sumire. C’était évident qu’il jouait le jeu, il nous avait peut-être réellement vus.

 

Sumire : J’en doute, non. Il m’a peut-être entendu au dernier moment, mais c’était déjà trop tard pour lui. Tout son centre d’attention était ailleurs. Il n’y a qu’à voir comment il a été distrait par mon kunai, il était beaucoup trop nerveux. Ces ninjas de Kiri sont d’un pathétisme.

 

Mikoto : Qu’est-ce que la note dit? On dirait qu’elle n’était pas scellée.

 

Sumire : Et avec raison… ça n’a rien de très révélateur, à mon avis. Ce n’est pas à quoi on s’attendait.

 

Mikoto : On aurait peut-être dû prendre plus de précaution, Kyûsaku n’avait pas complètement tort… Il y avait peut-être un autre message plus important.

 

Sumire : Ce type correspondait parfaitement au dessin qu’on nous a remis et c’est le seul document qu’il y avait à l’intérieur de sa veste, hormis les notes explosives. Vous doutez de ma vue ou quoi? Je sais ce que j’ai vu.

 

Kyûsaku : Ce qu’on a… il arrivera certainement à mieux à déchiffrer ce que ça veut dire. Il y a peut-être un message caché qu’on ne comprend pas.

 

Sumire : Arrêtez de me prendre pour une incompétente! Ce n’est pas parce que cette fois j’ai pris les devants sur cette mission que forcément tout est à l’eau! Je suis pas moins douée que vous l’êtes!

 

Kyûsaku : …

 

Mikoto : On devrait accélérer le pas.

 

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Konoha

 

[Konoha se présentait telle qu’elle l’était autrefois. Le vaste village, pouvant aisément être nommé ville, brillait à son tour sous les rayons du soleil. La vie battait son plein à l’intérieur des rues, malgré la seconde guerre ninja qui faisait toujours rage, là-dehors. Tout continuait de fonctionner du mieux qu’il le pouvait. Les étales étaient bondées de personnes, les boutiques en tout genre remplissaient leurs commandes sans embrouille, les petites familles se visitaient entre elle sans soucis, les clans prospéraient à l’intérieur de leur quartier respectif, etc. Par contre, pour les commerces qui avaient l’habitude d’avoir une clientèle peu fréquente, leur nombre client n’avait pas particulièrement bondit depuis la guerre… et c’était tant mieux pour certains.

 

Il y avait une petite librairie rustique, dans une ruelle peu emprunté, qui était justement l’un de ces endroits peu prisé par la populace. L’intérieur était peu spacieux, sans compter le nombre livre empilés partout dans la pièce faisant croire à vrai chantier. Le propriétaire, au comptoir, lisait silencieusement l’une des revues de son commerce, avachi sur sa chaise. Rien d’autre ne semblait avoir d’importance à ses yeux. Il n’y avait personne à l’avant de la librairie, mais à l’arrière…

 

Derrière une porte, dans une salle sombre et brumeuse, Mikoto, Kyûsaku et Sumire s’étaient rejoints suite à leur mission. Ils n’étaient pas seuls, trois autres personnes s’y trouvaient. Au centre de la pièce, assit sur une chaise tirant vers le trône, un homme, plutôt corpulent, semblait s’imposer comme étant le meneur de cette petite bande. À ses côtés ce tenait d’autres ninjas adultes. Une femme, aux allures peu recommandable et un homme qui avait vécu beaucoup de chose au vue de son visage sévèrement cicatrisé et déformé par les combats qu’ils avaient pu mener. Les trois Uchiwa se tenaient au centre de cette petite pièce, remettant la note qu’ils avaient réussit à dénicher.]

 

Sumire : Qu’est-ce que t’en dis alors… Reïtarô?

 

Reïtarô (Sourit) : Hmpf, c’est pas mal. Encore une fois, vous ne me décevez pas les mômes, vous savez y faire… bien que…

 

Kyûsaku : On a pu lire ce qui était écrit sur cette note et ça ne révèle pas grand-chose. T’en comprends réellement de quoi, le vieux?

 

Reïtarô : Dans les grandes lignes… J’avais un doute sur ce que Konoha tramais dernièrement… Ils ont réussi à mettre la main sur des sujets intéressants en provenance de Kiri. Ils vont les faire parler. Ces types étaient venus en savoir un peu plus sur ce que comptait faire Konoha… Malheureusement pour eux, c’est pas si facile.

 

Sumire : T’en sait quelque chose toi, Mikoto?

 

Mikoto : J’ai peut-être entendu mon père en parler à un moment, mais il dit tellement de choses… j’ai pas que ça à faire.

 

Reïtarô : Dans votre intérêt, gamine, je te le recommande. Ton père est à la tête du clan Uchiwa, il sait beaucoup de choses sur ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur du village. À ce sujet, il ne se doute toujours de rien pour vous et pour moi?

 

Mikoto : On sait ce qu’on fait…

 

Reïtarô : Peu importe, dans ce cas, j’ai une autre tâche pour vous et elle concerne justement cette affaire… * pointe la note trouvée * Des ninjas de Kiri ont été capturés par Konoha et je veux savoir qui sait. Même, que je préférerais les savoir tous mort. Obtenez le plus d’informations possibles et éliminer, si vous en êtes capable, ses vermines.

 

Kyûsaku : Qu’est-ce que tu cherches cette fois, Reïtarô, avec toute cette histoire? Même chose qu’à l’habitude?

 

Reïtarô : Évidemment… Les guerres, ce sont des mines d’or. N’importe qui cherche à acheter la moindre information et à un prix non-négligeable… hors de question d’en finir maintenant. Par ailleurs, si Konoha venait qu’à récupérer des informations importantes à l’aide des prisonniers qu’ils ont, ça pourrait leur donner l’avantage contre Kiri et ça, ce n’est pas bon pour mes affaires. J’ai besoin que la guerre continue, tu comprends?

 

Kyûsaku : …

 

Sumire : Fait ce que tu veux, Reïtarô, on s’occupe de cette mission. T’es d’accord, Mikoto?

 

Mikoto : Qui d’autre est sur le coup? Toi, Kazuto?

 

Kazuto : Non, je ne m’aventurerai pas sur ce coup… Si j’y vais, y’aura certainement plus de morts que prévu et plus y’en a, plus c’est difficile de se cacher. Y’aura certainement d’autres opportunités pour moi, de toute manière.

 

Reïtarô : J’ai besoin de mon meilleur élément pour d’autres trucs que vous ne pourrez pas faire, les mômes. Vous êtes doués, mais si vous croyez pouvoir tout faire encore… Pour le moment, vous êtes seuls sur ce coup, mais c’est pas impossible que je passe le mot à d’autres personnes.

 

Sumire : On va le faire. C’est tout ce qui a à savoir?

 

Reïtarô : Je répète ce que je veux que vous fassiez ; trouvez ces ninjas, apprenez quelques trucs de leur part et tuez-les. Je te conseil de commencer par ton père, Mikoto. J’ai rien à dire de plus.

 

Sumire : Et pour la mission qu’on vient de faire, tu comptes nous payer?

 

Reïtarô : Bien sûr. Junna, sort ce qu’il faut.

 

[Junna, la femme aux côtés de Reïtarô, obéit à l’ordre sans protestation. À l’intérieur de la petite pièce, elle se dirigea vers un lieu isolé pour y prendre une somme de Ryo importante. Elle compta rapidement les billets, divisa le tout en trois, et mit la somme sur la table devant Reïtarô pour que lui-même la remette.]

 

Sumire (Contrariée) : Y’a que ça? On a déjà eu plus pour moins.

 

Reïtarô (Sourit) : Hmpf, jamais satisfaite la petite Sumire. T’as raison, je vais revoir ce que je vous dois.

 

[Contrairement à ce qu’espérait Sumire, Reïtarô n’ajouta pas au montant sur la table, mais enleva quelques billets du lot qu’ils avaient.]

 

Reïtarô : Ça me semble plus convenable comme ça.

 

Sumire : Tu te fous de moi, gros lard!? On a fait la mission comme il se devait! On t’a ramené l’information que tu voulais! On mérite plus!

 

Kazuto : Je te déconseille de parler à Reïtarô-sama sur ce ton si tu tiens à ce que ta pauvre mère te reconnaisse en rentrant.

 

Sumire : Je t’emmerde Kazuto!

 

Kazuto : Tu l’auras voulu, la gamine…

 

Reïtarô : Cessez! Kssh!... Ce n’est pas ce que j’espérais de ce message, il contient bien moins d’information que ce que je souhaitais. C’est à peine si c’est compréhensible, il n’est utile car j’ai eu d’autres informations pour la compléter. J’aurais pu en savoir bien plus avec ce que j’espérais.

 

Sumire : Comment on était censé le savoir? La tâche aurait été la même pour nous! Ne nous prend pas pour des idiots car on n’a que onze ans! Je surpasse déjà la plus part des Genin sortant de l’Académie! Je suis certaine qu’il y a moyen qu’on soit Chuunin si les ninjas de ce village savaient reconnaitre ce qu’on arrive à faire… Tu sais très bien tout ça! On n’est pas responsable du contenu de cette note.

 

Reïtarô : Je m’en fiche. Comptez-vous chanceux seulement que accepte de vous donner des tâches à faire. En ce moment, pour ce genre mission, le village vous aurait donné bien moins que ça. Vous prenez ce que je vous donne ou vous fichez le camp les poches vide.

 

Kyûsaku : On fera avec ça. Sumire, on s’en va.

 

Sumire : Pff!

 

[À contrecœur, Sumire pris la somme qu’on lui donna pour cette mission et, irritée, elle suivi ses amis jusqu’à l’extérieur. Devant la boutique, un jeune garçon, avec quelques années de plus que le groupe qui sortait, attendait, comme supervisant les allées et venues dans l’endroit. Sa tâche n’était pas très complexe, l’allée où ils se trouvaient n’était pas très emprunté. Tout de même, le garçon prenait sa tâche au sérieux. Dès qu’il vit les trois jeunes Uchiwa sortir de la librairie, son regard s’illumina.]

 

Yanato : Sumire, enfin! Je me demandais ce qu’il vous arrivait à l’intérieur, parce que ç’a pris plus de temps que la dernière fois.

 

Sumire : * Soupire * Ça n’a pas pris plus de temps que plein d’autres fois qu’on y est allé. Je t’ai dit que ce n’était pas nécessaire de venir cette fois, pourquoi t’es venu quand même?

 

Yanato : C’est dans mes habitudes maintenant, c’est mon devoir de te protéger, sœurette alors, je suis venu. Puis, je me suis acheter un nouveau livre.

 

Sumire : Tu sais lire, toi?

 

Yanato: Si je sais lire! Puis, dans celui-ci, y’a plein d’images!


Kyûsaku : Prends la moitié de ce que j’ai reçu, Sumire. J’ai douté de ton initiative durant la mission, mais finalement, tout s’est déroulé comme prévu, sans danger. Désolé d’avoir douté, tout à l’heure.

 

Sumire : Je m’en fiche des Ryo, Kyûsaku! Ce qui m’énerve dans tout ça, c’est qu’il nous prend encore de haut! Il croit qu’on est faible, il sous-évalue notre niveau, comme tous les instituteurs à l’Académie. On mérite mieux que ça! Notre travail était impeccable. Sans nous, il ne serait pas grand-chose, par ailleurs. Il prétend que c’est nous qui avons besoin de lui, mais en vérité, c’est plutôt le contraire. Y’a pas meilleur équipe que la nôtre… * Soupire * Merci quand même, Kyûsaku. Ça me touche que tu aies reconnu que j’ai pu bien mener la mission.

 

Mikoto : Je dois rentrer maintenant… Je n’étais pas censé m’absenter aussi longtemps et je n’ai pas envie que mon père ne me le reproche. On se revoit demain pour le retour en classe?

 

Kyûsaku : Et pour la mission?

 

Mikoto : Demain.

 

Kyûsaku : Dans ce cas...

 

Sumire : On rentre, Yanato. Suis-moi.

 

[Ce fut ainsi que l’équipe de Mikoto, Kyûsaku et Sumire se sépara pour cette journée. Le calme était revenu et les tracas étaient de nouveau très loin. Tous prirent une route différente pour retourner dans leur chez-soi, même s’ils étaient tous Uchiwa.

 

Dans sa marche, seule, Mikoto était silencieuse et bien pensive. Tout autour d’elle semblait presque l’indifférer, elle avait une démarche nonchalante et ne craignait personne qu’elle croisait, alors que le soir s’approchait bientôt. Tout ce qu’elle avait maintenant à l'esprit était sa prochaine mission, celle de retrouver des prisonniers de guerre pour en gagner des informations à revendre à Reïtarô. Mikoto calculait déjà comment elle allait devoir s’y prendre, les démarches à entreprendre, ce qu’elle allait pouvoir dire à son père. C’était forcément lui qui allait pouvoir lui en dire le plus que possible à ce sujet… comme pour plusieurs autres missions auparavant. Mikoto et son équipe n’en était pas à leur premier coup avec l’agitateur qu’était Reïtarô et sa place à l’intérieur du clan en était une de prédilection pour avoir accès à plusieurs informations difficilement atteignable autrement. Ils étaient tous les trois plus que doués, exécutant des missions non-officielles plus périlleuses encore que celles que pouvaient faire de simples Genins avec leur responsable, alors qu’ils n’étaient toujours pas promus.

 

À son retour chez-elle, devant l’entrée principale de leur demeure, elle vit justement son père, Mugetsu Uchiwa, chef du clan, face à un autre homme plus âgé. Les deux semblaient être sur une fin de conversation. D’après les insignes sur ses habits, l’homme venait du clan des Sarutobi… à vrai dire, ce n’était pas la première fois qu’elle voyait cet homme venir voir son père.

 

Elle ne refusa pas d’approcher… même qu’elle était curieuse d’en savoir plus sur cette fin de conversation. Cependant, lorsque les deux hommes remarquèrent l’approche de la jeune fille, leurs sujets de conversation se dirigèrent dans l’instant sur son cas.]

 

Mugetsu : Ah, te voilà, Mikoto! Approche.

 

Mikoto, à l’autre homme : Vous êtes?

 

Mugetsu : Je me doutais que tu ne te souvenais pas de cet homme. Je te présente Sasuke Sarutobi, Mikoto. C’est le père du sandaime Hokage, un remarquable ninja, qui plus est, voire meilleur que je ne le suis.

 

Sasuke (Sourit) : Mon âge te contredit, Mugetsu-san.

 

Mugetsu : Sasuke-san revient d’une mission particulièrement importante pour le village de Konoha, il était le commandant d’un régiment qui a mené sa mission avec grand succès. Ils sont tous de retour depuis quelques jours maintenant.

 

Sasuke : J’ai eu la chance de travailler avec plusieurs membres du clan Uchiwa, ils ont su faire la différence durant cette mission, je vous l’assure.

 

Mikoto : Et pourquoi cette mission était plus importante que d’autres?

 

Sasuke : Notre souhait, en tant que nation, est de comprendre les intentions de nos adversaires pour mettre un terme au conflit le plus rapidement que possible. Cette mission a frappé un grand coup contre nos opposants du moment et selon ce qui en résultera, ç’a moyen d’accélérer le processus. Certes Konoha se bat pour protéger ses revendications et ses citoyens, mais idéalement, il faut que cette guerre cesse le plus tôt possible.

 

Mikoto : …

 

Sasuke (Sourit, embarrassé) : C’est peut-être un peu trop complexe pour une petite fille de ton âge.

 

Mikoto : Au contraire, je comprends très bien. Les opposants du moment, il s’agit du pays de l’Eau, n’est-ce pas?

 

Sasuke : Il est vrai qu’avec ton père, tu en sais plus qu’une enfant normale. De plus que le succès de cette mission revient aussi en grande partie grâce à ton père. Sans une information importante qu’il nous a transmise, nous aurions eu beaucoup plus de difficulté que prévu… on ne serait certainement pas encore de retour, d’ailleurs. Quoiqu’il en soit, c’est bien le cas… notre mission visait particulièrement la nation de l’Eau. Je dois avouer que Gengetsu Hozuki et sa nation sont des adversaires redoutables.

 

Mikoto : Votre fils, le sandaime Hokage, il est toujours à l’extérieur, n’est-ce pas? Ça vous inquiète?

 

Sasuke : Il n’a plus l’âge pour que je m’inquiète de lui. Il a été choisi directement par le nidaime Hokage il y a plusieurs années, le conseil des jonins a approuvé cette décision avec quasi-unanimité, il n’en est pas allé autrement avec le Daimyô. Hiruzen arrivera à mener sa mission à bien, j’en suis persuadé. Biwako, sa femme, se débrouille d’ailleurs très bien pour le remplacer.

 

Mugetsu : C’est tout de même gentil de ta part de t’inquiéter pour lui, Mikoto. Sasuke-san, nous ne vous retenons pas plus longtemps. Nous nous reparlerons bientôt.

 

[Ensemble, Mikoto et son père regardèrent Sasuke s’éloigner pour lui-même regagner son chez-soi, pour ensuite regagner le leur.

 

La maison était bien grande, mais bien vide. Le père et la fille n’étaient qu’eux deux à l’intérieur de l’endroit.]

 

Mugetsu : J’espère que tu as bien profité de cette dernière journée avant le retour à l’Académie, Mikoto. Qu’est-ce que tu as fait de ta journée d’ailleurs, je ne t’ai pas du tout vue. Tu étais au village?

 

Mikoto : Dans les alentours. Comme toujours, je trainais avec Kyûsaku et Sumire. T’inquiète pas, rien de dangereux…

 

Mugetsu : Allez! Tu n’as rien à m’en dire de plus? Ça fait un moment qu’on ne sait pas parler toi et moi. Tu peux tout dire à ton vieux père, tu sais? Dernièrement, moi non plus je n’ai pas eu beaucoup de temps libre à t’accorder et avec le retour à l’Académie, nous aurons encore moins d’opportunité.

 

Mikoto : Eh bien…

 

Mugetsu : Il n’est peut-être pas trop tard pour aller discuter autour d’une bonne glace comme tu les aimais autrefois!

 

Mikoto : Tu es drôlement de bonne humeur aujourd’hui…

 

Mugetsu : Il le faut bien! Avec mes ninjas, je dois être rude et ferme, mais ça n’a pas lieux d’être lorsqu’il s’agit de ma fille. * Sourit * Alors, qu’est-ce que t’en dit de ma proposition? Où veux-tu qu’on passe un dernier moment ensemble avant cette nouvelle étape?

 

Mikoto : Si on peut appeler ça une nouvelle étape… * Sourit * J’aimerais bien une glace, oui, mais j’aimerais aussi voir maman.

 

Mugetsu : Voilà une idée parfaite! À cette heure, les visites devraient encore être possibles, même avec une glace en main. Puis, s’ils ne veulent pas, on ira quand même! On y va?!

 

Mikoto (Heureuse) : Je te suis, oui.

 

[Dans un autre coin de ce quartier, Sumire et son frère, Yanato, étaient aussi revenu dans leur maison. C’était une demeure beaucoup plus modeste, mais tout aussi calme que celle de Mikoto. Cependant, ce calme ne venait pas de l’absence de présence qu’il y avait à l’intérieur. Sa mère était en pleine séance d’exercice de danse dans l’une des pièces de la maison. Ce n’était pas anodin puisqu’il s’agissait même de son métier. Hanae Uchiwa, récente veuve depuis cette guerre, offrait des séances en tout genre pour quelques clients réguliers, qu’il s’agisse de danse, de yoga ou de méditation simple, ce qui n’était pas négligé par quelques ninjas qui voulaient libérer leur esprit des nombreux conflits du moment.

 

Les exercices d’Hanae s’interrompirent d’eux-mêmes lors que ses deux enfants revinrent à la maison.]

 

Hanae : Sumire, nous étions censés travailler tes exercices d’assouplissement, cette après-midi et…

 

Sumire : J’avais mieux à faire.

 

Hanae : Tu ne devrais pas négliger ce que je t’enseigne. Demain, c’est le retour à l’Académie et tu ne dois pas montrer à tes instituteurs que tu as régressé depuis la dernière fois.

 

Sumire : Je n’ai pas régressé et puis de toute manière, cette idiote d’Irina ne sait pas faire son boulot comme il se doit.

 

Hanae : Tu ne devrais pas parler d’un membre du clan ainsi, Sumire. Nous sommes tous une grande famille. Je suis certaine qu’Irina-san sait ce qu’elle fait avec ses étudiants.

 

Sumire : J’ai pas envie d’en discuter plus longtemps.

 

Hanae : Je n’ai pas fini avec toi, Sumire. Il nous reste encore du temps pour quelques exercices et pour me montrer que tu es bien prête pour demain.

 

Sumire : Et Yanato alors!? Pourquoi lui ne fait jamais tes stupides exercices! Il est aussi souple qu’un tronc d’arbre! J’arrive pas à croire qu’il ait réussit à devenir Genin alors qu’il est!... Tss. Et puis, il n’y pas que la danse et la souplesse, je me débrouille déjà suffisamment bien dans ce domaine, je veux me concentrer sur autre chose!

 

Hanae : Vous êtes différent, ton frère à ses forces et toi les tiennes. Comme je te l’ai dit à plusieurs reprises; lorsqu’on est bien à l’intérieur de son corps, qu’on s’y sent bien et en pleine possession, nous sommes capable du meilleur. Tu dois apprendre à te détendre, à libérer ton esprit de tous tes tracas, à prendre du recul sur ce qui t’entour pour mieux te préparer à les affronter de nouveau demain. C’est important pour un ninja et une kunoichi comme toi.

 

Sumire : Je sais…

 

Hanae : Ne discute plus Sumire et vient me montrer tes pas de danse.

 

[Finalement, seul comme Mikoto, Kyûsaku rentra chez-lui, enfin. Sa maison, contrairement à ses amies, n’était pas à l’intérieur du quartier Uchiwa, mais bien ailleurs. La raison en était que sa mère, Shibaa Nakajima, avait un métier qui lui demandait d’être près de son milieu de travail puisque les heures étaient assez aléatoires, spécialement depuis le début de la guerre. Kyûsaku était habitué maintenant et ne s’étonna pas de l’absence de cette dernière lorsqu’il entra chez-lui.

 

À l’arrière-cour, Ushio Uchiwa, le père de Kyûsaku, s’entrainait ardument en testant sa résistance. Successivement, il frappait sur un massif tronc d’arbre qu’il y avait. Ça devait faire un moment qu’il était là puisque les poings de l’homme étaient bien rouge et qu’il suait de partout. À son tour, il s’arrêta lorsqu’il vit venir Kyûsaku à lui.]

 

Kyûsaku : Je suis rentré.

 

Ushio (Essoufflé) : Ah! Bon retour, Kyûsaku. Tu tombes bien, j’ai eu le temps de m’entraîner un peu aujourd’hui et j’ai réussi à finaliser quelque chose que je pourrais te montrer pour ton début d’avant dernière année à l’Académie. Ça t’intéresse?

 

Kyûsaku : Et c’est quoi?

 

Ushio : Une technique, toute particulière pour le clan Uchiwa. Elle est symbolique pour nous autre et je crois que ce pourrait être bien que tu la connaisses.

 

Kyûsaku (Intéressé) : Tu veux dire que tu sais enfin utiliser le Sharingan?!

 

Ushio : Ah, non! Je ne faisais pas mention de notre Dojutsu… Ça… ça sera peut-être pour une prochaine fois, lorsque tu seras d’un autre niveau. Tu sais, même si le clan Uchiwa est reconnu pour son Sharingan, ça reste une technique que peu de personne à l’intérieur du clan savent utiliser, et encore ce n’est pas à son plein potentiel.

 

Kyûsaku : Ça ne veut que dire que tu n’y es encore jamais arrivé, papa. Des fois, je me demande vraiment comment on peut être parent… J’aurais aimé savoir qui étaient mes grands-parents et tous mes prédécesseurs, pour savoir de quoi ils étaient réellement capables. Si ce n’est pas le Sharingan, qu’est-ce que c’est alors?

 

Ushio : Recule bien et observe… Il y a suffisamment d’espace ici pour que je te le montre.

 

[À sa demande, les deux se mirent dans un coin de l’arrière-cour pour avoir un angle suffisant pour laisser un maximum d’espace à la technique. En temps normal, Kyûsaku ce serait inquiété d’un si petit espace. Il savait pertinemment ce que son père allait probablement lui montrer et s’il s’agissait de quelqu’un d’autre, plusieurs feuilles des arbres environnants prendraient feu rapidement, mais puisqu’il s’agissait d’Ushio…]

 

Ushio : Katon – Gôkakyû no jutsu! (Boule de feu suprême)

 

[Comme le voulait la technique, une boule de feu fut soufflée par Ushio vers l’avant… mais elle était loin d’être suprême. Mikoto, qui avait pu utiliser la même technique, plus tôt dans cette journée, avait un quadruple en taille par rapport à celle de son père. Si celle-ci avait été utilisée contre les feux de l’explosion, comme l’avait fait Mikoto, il y aurait certainement eut plus de complication à s’écarter et se protéger du souffle de l’explosion.

 

Tout de même, lorsqu’Ushio finit sa technique, il paraissait fier. Kyûsaku le remarqua pour une première fois. Son père s’était pratiqué durant un bon moment pour en arriver à ce niveau, au vue des marques d’usure sur les joues de celui-ci.]

 

Kyûsaku : Wouha…

 

Ushio : Bon, elle n’est pas aussi impressionnante que d’autres que j’ai pu faire, et puis je ne voulais pas abimer les choses autour, mais dans l’idée, voilà ce que je voulais te montrer, fiston. Je suis persuadé que toi, tu l’apprendras en un rien de temps.

 

Kyûsaku : Eh bien, pour tout te dire, maman a déjà pu m’expliquer un peu ce que c’était. Irina-san en a déjà fait mention aux Uchiwa de l’Académie aussi, alors…

 

Ushio : * Soupire * Ah, c’est bon, j’ai compris. * Sourit * Si ta mère n’était pas là, je ne sais pas ce qu’on ferait, Kyûsaku. Je ne sais pas comment elle a pu marier un type aussi… * Regarde Kyûsaku * J’espère un jour, que j’arriverai à te faire voir plus clair sur certain sujet, tu comprends?

 

Kyûsaku : Comment tu as fait pour devenir Chuunin?

 

Ushio : Eh, tu prétends que je ne devrais pas l’être?! * Rit * Je rigole. Si je peux te donner mon avis à ce sujet, beaucoup crois que le nombre de techniques, qu’une force colossale et un chakra des plus raffinés est ce qu’il faut pour devenir un bon ninja, et plus encore. Mais tout ça ne sert à rien si on n’a rien dans la tête et qu’on ne sait pas comment se servir de nos outils. Beaucoup d’Uchiwa ne pense pas comme moi, malheureusement… Ne te fie pas qu’à eux, Kyûsaku, d’accord? Je ne suis peut-être pas le meilleur ninja, mais je crois que mes conseils sont tout de mêmes bons, non?

 

Kyûsaku (Sourit) : Ouais, ils sont pas mal. Je garderai ça à l’esprit, papa. Moi aussi, un jour, je t’aiderai à voir plus loin, quand je deviendrai un bon ninja. * Active son sharingan *

 

* Étonnement d’Ushio *

 

Fin du chapitre 334

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