Sasari Uchiwa
Chapitre 310 : Une histoire de sentiments
7588 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 4 ans
Oto – 9 octobre
[Elle était dans un sommeil profond, bien recroquevillée sur elle-même. Soudain, une alarme, qu’elle aurait pu interpréter comme un cri strident, vint perturber ce long sommeil. Complètement blasée et effarouchée, Kumiko ouvrit les yeux dans son lit. Elle maudissait du regard son cadran qui ne cessait de gindre, et qui n’allait certainement pas cesser si elle n’intervenait pas. La jeune fille ne paraissait que peu motivée, par contre. Elle l’éteignit après quelques minutes et se décida enfin à éjecter un premier pied de son lit jusqu’à ce lever complètement.
Les rideaux étaient peut-être fermés, mais Kumiko savait qu’à l’extérieur, il pleuvait gravement. Des brins de lumière auraient déjà percés, en temps normal, mais il faisait encore sombre dans sa chambre. De plus, elle entendait les gouttes se fracasser contre les vitres… Ça n’aidait pas au moral de la jeune fille qui était décidément aussi morne que cette température. Du bout de ses doigts, tout de même, elle entrouvrit ses rideaux pour voir à l’extérieur. Dans la rue piétonne, au rez-de-chaussée, elle vit un garçon posté devant chez-elle. Kumiko ne prit pas plus de temps à analyser de qui il pouvait s’agir, ce qu’il faisait, de qui il était entouré, etc. Las, elle se prépara pour elle aussi sortir. Changement de vêtements, soins personnels, hormis qu’elle ne prit même pas le temps d’attacher ses longs cheveux… Préparation vite fait de quelque chose à manger en chemin, parapluie pris en main et elle sortit enfin.
Son humeur ne s’était pas améliorée depuis son réveil, Kumiko montrait toujours être froide et peu enthousiaste envers cette journée. Elle devint presque irritée, même. Là-haut, dans sa chambre, elle aurait mieux fait d’ouvrir ses rideaux complètement pour voir qui était présent aux côtés de Sasari. Il y avait évidemment Mifuyi, mais aussi la jeune Konan. C’était sa présence qui envenimait l’état d’esprit de la jeune fille. Il ne se passait rien de particulier entre eux pourtant, les trois étaient devant là où elle habitait, à l’attendre, simplement.]
Mifuyi : Tu… tu vas bien Kumiko? Tu sembles… différente de la normale...
Kumiko : On y va. J’ai rien à dire de plus.
Konan : Je peux comprendre d’avoir le moral à plat avec cette pluie, elle est si lourde. Comme annonciatrice de mauvais présages.
Kumiko (Irritée) : J’ai dit ; on y va!
[Il eut un moment où personne ne dit rien avant de partir. Si Kumiko était de mauvaise humeur, il était peut-être mieux de la laisser à elle seule pour le moment, jusqu’à ce qu’elle veuille parler. Ils prirent enfin la route vers l’Académie, tous ensembles. Le meneur fut Sasari, suivit des filles qui marchaient de manière séparée, sans s’approcher réellement les uns des autres. Kumiko marchait en dernière position, dans leur groupe, et s’occupait à manger son pain tout en étant complètement obnubilée par ses pensées. Elle ne portait attention à pratiquement rien autour d’elle. Si un passant croisait sa route, ce n’était certainement pas à elle de s’écarter pour céder le passage. Lorsque ses amis ralentissaient pour voir quelque chose proche, elle ne les attendait même pas. Si une flaque d’eau se présentait sur son chemin, elle y marcha sans gêne. Tout du comportement de Kumiko était inquiétant et difficilement compréhensible. Qu’est-ce qui mettait la jeune fille dans cet état? Une coïncidence, seulement?
Lors de leur trajet, Konan s’approcha de Sasari en trottant légèrement pour accélérer son pas le temps du rapprochement. Une discussion avait commencé entre eux deux et avec la pluie, Kumiko arrivait à rien entendre. L’irritation qu’elle ressentait était encore plus grande. Chaque fois que Sasari acquiesçait de la tête, Kumiko en devenait presque malade. Sa cadence de marche diminua.
Elle remarqua, lors de leur conversation, que Konan jetait parfois des coups d’œil derrière, entièrement dirigés vers l’Uzumaki. Que signifiaient-ils? Peu importe le sens que cela pouvait avoir, Kumiko l’interprétait de la manière négative. Konan complotait quelque chose, elle devait certainement parler d’elle à Sasari ou encore ce n’était que des regards furtifs pour discerner à quel point elle était jalouse.
À un moment, Kumiko fut si distraite et prise dans ses pensées qu’elle bouscula quelqu’un, au point de lui faire perdre les choses que cette personne avait dans ses mains. Elle n’aida jamais ladite personne, ni-même s’excusa, Kumiko préféra contenir ses émotions et retourner sur son trajet, même si on l’insultait derrière d’avoir été malpolie. C’est à cet instant que Mifuyi s’approcha particulièrement de Kumiko.]
Mifuyi : J’ai pas envie d’attendre, Kumiko. Dit-moi pourquoi tu es comme ça ce matin. Qu’est-ce qui ne va pas?
Kumiko : C’est une mauvaise journée, c’est tout.
Mifuyi : À ce point, j’en doute. Il y a quelque chose qui te tracasse et t’agace. Je peux savoir ce que c’est?
Kumiko : * Soupire * J’ai pas envie de parler maintenant. Je veux seulement que cette journée se termine et qu’on passe à la prochaine. Demain, ça ira mieux.
Mifuyi : Tu admets qu’il y a quelque chose au moins, oui? Ça ne me plait pas de te voir comme ça.
Kumiko : …
[Kumiko jeta un regard à Mifuyi. Elle prit un temps pour réfléchir et déjà, l’animosité en elle diminua. Kumiko redevint plus sensée qu’elle ne l’était, mais pas plus bavarde pour autant, pour le moment. Les deux reprirent leur route enfin, mais quelque chose vint teinter de nouveau les émotions de la jeune Uzumaki. Devant, elle ne vit déjà plus Sasari et Konan, elle était maintenant seule avec Mifuyi. D’ailleurs, l’endroit au complet avait changé. Les deux filles n’étaient plus dans les rues de Konoha, mais bien dans une forêt tout près d’un ruisseau calme. Il ne pleuvait même plus, malgré la présence des nuages toujours dans le ciel. Elles étaient assises sur un arbre tombé au sol. Cette fois, les sentiments de Kumiko changèrent du tout au tout. La panique s’empara d’elle.]
Kumiko (Affolée) : Où sont Sasari et Konan?! Mifuyi! Où est-ce qu’ils sont allés?!
Mifuyi : Ils ne sont pas ici, oui… Après, pour savoir où ils sont, je n’en sais pas plus. Ils peuvent être n’importe où à l’heure qu’il est, à faire ce que bon leur semble.
Kumiko : Mais!?...
Mifuyi : On est bien ici, non? C’est reposant. J’ai pensé que ce serait une bonne idée pour que l’on parle.
Kumiko : Non, ça va pas, on doit les retrouver! Je ne veux pas être ici! Je veux être… Je…
Mifuyi : Tu étais franchement de mauvaise humeur tout à l’heure et maintenant… Qu’est-ce qui t’arrive Kumiko? Tu vas me dire ce qu’il ne va pas aujourd’hui?
[Kumiko prit peur encore plus, la situation était de pire en pire. Elle ne se contrôlait pas, mais étrangement, même si Kumiko voulait être ailleurs, la jeune fille resta assise où elle était, en compagnie de Mifuyi. Tout ce qu’elle pouvait faire était de retrouver son calme et de comprendre la situation. C’était difficile, particulièrement lorsqu’elle commença à s’imaginer ce que pouvait faire Sasari et Konan seules ensemble. Toutes les idées étaient imaginées… Ça ne l’aidait nullement à la calmer, à vrai dire.]
Mifuyi : Kumiko! Calmes-toi! C’est inhabituelle de te voir dans cet état! Qu’est-ce qui t’arrive aujourd’hui?
Kumiko : Ça ne va pas du tout! Je ne me sens pas bien, Mifuyi! Je ne supporte pas tout ça!
Mifuyi : Dis le moi. Fais-moi confiance Kumiko. On est amie, non?
Kumiko (Émotive) : Sasari et Konan! Lorsque je les vois ensemble, ça me… ça me… * Soupire, sanglote * J’ai si mal au cœur… Je n’arrive pas à me retenir.
Mifuyi : Sasari et Konan… Je commence à mieux comprendre maintenant.
* Kumiko commence à larmoyer *
Mifuyi : Tu sais… ça fait longtemps que j’ai saisis ce qui se passait entre Sasari et toi, Kumiko. Chaque jour, les signes sont claires, aussi limpides que la lumière du jour. Kumiko… tu l’aimes n’est-ce pas?
[Kumiko flancha émotionnellement à ce moment, enfouissant son regard mouillé dans sa main, pour cacher sa peine. Elle éclata en plusieurs sanglots malgré tout, c’était en vain de le cacher à son amie. Cette réponse voulait tout dire pour Mifuyi, bien plus significative qu’une affirmation.
C’était très difficile pour la jeune Uzumaki de se reprendre. Toute cette pression avait été trop difficile à supporter. Elle n’osait plus rien dire. Elle voulait être complètement seule.]
Mifuyi : Qu’est-ce qui t’effraie autant? Tu crois que Sasari pourrait ne pas s’intéresser à toi?
Kumiko, en larme : J’ai si peur de le perdre… Chaque fois que je les vois ensemble, j’ai l’impression qu’il s’éloigne toujours plus de moi, jusqu’à le perdre complètement. Je ne sais pas quoi faire dans ces situations. Je perds le contrôle, je ne sais plus où je vais, ce que je veux… mon cœur ce sert si fort… Je ne veux pas qu’il parte. Je veux que l’on puisse rester ensemble, que ce soit avec moi qu’il discute ainsi et que ce soit à moi qu’il sourit. * Sanglote * Tss… je suis qu’une hypocrite.
Mifuyi : Tu deviens jalouse de la relation qu’il a avec Konan… Tu es certaine de ce qu’il se passe entre eux? Je ne crois pas que tu sois si indifférente à Sasari, Kumiko.
Kumiko : J’en sais rien… Je ne sais plus rien sur rien… Tout ce que je sais c’est que je me sens terriblement mal.
Mifuyi : Et tu as essayé de lui avouer?
[Ces paroles étonnèrent Kumiko, sans savoir pourquoi. Elles résonnèrent en boucle dans sa tête, encore et encore. Elles devinrent un écho sans que Mifuyi ne dise quoique ce soit de plus. La vision de Kumiko s’embrouillait, elle se prenait d’un vertige dû à l’effet de cette phrase. «Avouer son amour pour lui», à chaque fois qu’elle se mettait à y faire allusion dans son esprit, les effets du vertige s’empiraient et ces mots résonnaient bruyamment. Sans comprendre pourquoi, ça la faisait pleurer à chaude larmes, plus encore. Ses émotions s’amplifièrent de manière insensée. Toujours plus fort, sans arrêt.]
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Konoha – 9 octobre
[Un silence régnait dans le petit village où s’était réfugié le reste de l’équipe de Furûtsu. Rien, ni personne, ne s’était manifesté dans les parages et cela imposait donc un silence bien lourd. Le moral des troupes n’étaient pas tout à fait remonté depuis leur combat, une nouvelle fois. Fusazô avait pu informer Dote de leur situation, en espérant que l’autre équipe puisse apprendre de ces informations… Il fallait espérer une réponse bientôt. Ils devaient être patients, à attendre. La plus part d’entre eux, de toute manière, restaient encore affaiblit de leur affrontement et n’avait rien de mieux à faire que de laisser passer le temps.
Durant cette journée, quitte à ne rien faire et continuer à s’abattre sur lui-même, Gikan s’entrainait en courant autour du village. La douleur du poison n’était plus aussi importante dans son corps. Peu à peu, il retrouvait pleinement sa mobilité et la fatigue musculaire se dissipait aussi. Il s’était arrêté un moment pour reprendre son souffle avant de recommencer et il surprit Mitsumi faire pratiquement la même chose que lui de son côté. La jeune femme avait passé le plus claire de son temps au bon rétablissement de chacun, mais maintenant que tous étaient dans un état sans crainte, elle avait pleinement le temps d’améliorer sa condition physique aussi. Durant leur passage dans le tonneau d’Inuji, Gikan avait déjà pu surprendre ou entendre le fait que Mitsumi s’était mise à courir et à s’entrainer physiquement ainsi. C'était une nouvelle pratique que personne ne semblait avoir remarqué par le passé.
Ça fascinait Gikan d’une certaine manière et, intéressé, il décida de s’asseoir à un endroit pour contempler le tout lorsqu’il récupérait.]
Gikan : C’est pas difficile à voir, Mitsumi-san ne fait pas ça depuis longtemps. Elle ne court pas spécialement rapidement et elle s’essouffle déjà plus vite que n’importe qui d’entre nous… Mais je crois qu’elle s’est améliorée depuis notre course dans les montagnes, avec Azuko. Durant cette course, elle n’a jamais protesté. Son corps n’est peut-être pas habitué à être autant actif, mais elle avait tenu le coup jusqu’au bout et aujourd’hui, elle ne s’est pas encore arrêtée. Mitsumi-san se dépasse clairement. * Soupire * Je ne peux pas abandonner non-plus. Je n’ai aucune leçon à donner à qui que ce soit ici, je ne suis qu’un débutant parmi eux… * Sourit * Qu’est-ce qui m’arrive aujourd’hui? À une époque, j’aurais profité de l’occasion certainement pour m’approcher d’une femme dans son genre pour l’intimider et lui prendre tout ce que j’aurais pu tirer d’elle, mais aujourd’hui… j’aurais envie de la défendre face à tout danger.
[Il la voyait courir dans une nouvelle direction maintenant et l’observait dans sa démarche pour tenter de discerner les performances qu’elle était en train de créer ainsi que ses progrès à elle. Après un moment, cependant, Mitsumi trébucha pratiquement sur une racine qui ressortait de terre. Elle allait tomber, ça frappa Gikan, mais tout de même adroite, la jeune femme se reprit au bon moment. Ça l’arrêta dans sa course et ce décida elle-même de reprendre son souffle avant de potentiellement repartir.]
Gikan : Elle s’est arrêtée… * Rougie * C’est ma chance, je dois lui parler.
[L’ex-prisonnier prit son courage à deux mains, se leva, et s’avança vers Mitsumi tout près de lui. Dès qu’il s’était mis à aller dans sa direction, elle le nota immédiatement. Il ne pouvait plus revenir en arrière, ses intentions étaient claires. Ça lui mit la pression d’entrée, comme si l’enjeu était plus grand qu’à l’habitude.]
Gikan (Nerveux) : Je dois me calmer et vite… Il n’y a pas de raison d’être aussi nerveux, j’ai déjà pu discuter avec elle auparavant. Qu’est-ce que je vais pouvoir lui dire cette fois? Pourquoi je vais la voir? Elle était en plein entrainement, je vais la déranger ou pire faire une gaffe. Ces situations, j’ai rarement été aussi intimidé par une situation aussi peu… dangereuse. Je ne peux plus m’arrêter maintenant, c’est terminer. Je dois trouver quelque chose à dire et qui ne lui donnera pas une opinion négative de moi.
[À son approche, Mitsumi semblait déjà quelque peu distante par son attitude. Elle ne le regardait pas droit dans son regard, ce fut à peine si elle l’avait dans le coin de l’œil, même que parfois, elle ne le regardait pas du tout. Il était difficile de savoir précisément ce qu’elle ressentait à l’approche de l’homme, mais Gikan le voyait d’un mauvais œil pour lui… Ça s’annonçait déjà difficile.]
Gikan : Vous êtes guérit… heu, non… enfin, je voulais dire ; vous n’êtes-pas trop endolorit? Ou plutôt blessée, je devrais dire…
Mitsumi : … * Sourit * J’ai été distraite. Je n’avais pas vue la racine sortie du sol, mais je vais bien, oui.
Gikan : Distraite? Encore à propos de nos combats contre Kyûsaku?
Mitsumi (Embarrassée) : Eh bien… pas cette fois, non.
Gikan : Ah bon?! Quoi donc?!
Mitsumi : …
Gikan : Ahem!... Je ne devrais pas insister! C’est quelque chose qui vous regarde, après tout, Mitsumi-san. Vous avez été distraite et c’est tout. Oui, ça fait sens. * Tousse, tousse * Il n’y a rien de plus à savoir.
Mitsumi : Eh bien… j’ai été distraite par toi… J’ai surpris ton regard me fixer alors que je courrais et…
Gikan (En panique) : Ah! Non, non, non! Je vous ai peut-être regardé un peu, mais, ahem… je vous regardais pour voir comment vous progressiez dans votre entraînement! Oui, voilà! Je ne voulais surtout pas paraitre discret… euh, non! Indiscret, je voulais dire!
Mitsumi : C’est bien ce qui m’inquiétait. J’ai tenté de m’entraîner physiquement, ces derniers temps, mais ce n’est pas du tout ma force. J’ai encore beaucoup de lacune à rattraper. Je sais bien ce que tu te dis…
Gikan (Surpris) : Que?... Et qu’est-ce que je me dis?
Mitsumi : Que je ne suis pas douée et que c’est une perte de temps. Que je devrais m’investir dans ce que je suis déjà douée, tel que le soin ninja ou mon talent pour le Hyôton…
Gikan, cri : Alors là!!!
* Étonnement de Mitsumi *
Gikan : …C’est tout le contraire! De toute manière, je suis encore loin de pouvoir juger qui que ce soit ici! Si ça se trouve, vous pourriez être plus forte que je ne le suis en moins de temps. Vous progressez bien, mais surtout, vous êtes endurante! Je vous ai croisé à plusieurs reprises, vous voyant respirer aussi fort que le vent, mais je ne vous ai pas vue vous arrêter encore! Vous n’abandonnez pas! C’est encore moins digne de reproche!
Mitsumi (Ébahie) : … * Sourit *
Gikan : J’aimerais savoir, Mitsumi-san, pourquoi vouloir vous entraîner comme ça?
Mitsumi : Lorsque j’étais à la Canopée… eh bien, je n’avais pas beaucoup d’occasion de sortir à l’extérieur. J’étais souvent la tête dans mes livres, à étudier ce que m’ordonnait Reïtarô. J’étais très souvent dans cette grande tour et puis, pendant très longtemps, je n’avais jamais quitté la région, jusqu’à ce qu’on m’envoie en mission avec les autres. Puis ensuite, lorsque Reïtarô nous a tous trahis à sa manière, avec Furûtsu, on a commencé à voyager dans beaucoup d’endroits. Je crois que j’ai pris goût au voyage. Certes, les temps sont tristes, avec cette guerre contre Reïtarô, mais je me sens un peu plus vivante. Et il y a eu cette fois, dans les montagnes, avec Azuko-san et toi.
Gikan : Oui! Je m’en doutais! Je sais ce que vous allez dire, ne croyez pas être un fardeau, Mitsumi-san! La course que j’ai proposée était peut-être effectivement insensée et ça n’a mené à rien, de toute manière.
Mitsumi : * Décline de la tête * J’étais d’accord aussi avec Azuko-san, que c’était peut-être trop difficile pour moi de courir dans ces conditions, mais j’ai voulu voir de quoi j’étais capable. J’ai voulu me pousser à bout. C’est ce que je veux encore aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais j’ai envie d’aller plus loin maintenant. Je veux voir où cet entrainement me mènera.
Gikan (Enjoué) : Haha!!! Alors, vous n’abandonnerez pas dans ce cas!?
Mitsumi (Sourit) : Non! Bien sûr que non!
Gikan : Parfait dans ce cas! N’ayez pas de souci Mitsumi-san, moi, je ne peux que vous encourager à aller plus loin! Et si vous avez besoin d’…
Mitsumi : Je t’interromps maintenant, Gikan. Je souhaite d’abord explorer tout ça par moi-même. Je souhaite aller au bout de cette expérience d’abord seule. Certainement qu’une aide pourrait m’être utile… mais je n’en ai pas le besoin maintenant.
Gikan : Ah!... Oui… Je comprends tout à fait. Il n’y a pas de mal à vouloir explorer tout ça par soi-même.
Mitsumi : Je crois m’être assez entrainée pour aujourd’hui. Je te laisse, Gikan. Une dernière chose, par contre… Tu voulais me prévenir que je n’étais pas un fardeau dans la condition que j’étais… * Sourit * Je te renvoie la prévention. Ne pense pas être un élément faible parmi nous, Gikan.
Gikan : Ouais, ben ça… J’essaierai de m’en souvenir…
[Si à l’extérieur l’atmosphère était tranquille, à l’intérieur de la petite maison, l’ambiance n’était pas tout à fait la même. Mitsumi put s’en rendre compte lorsqu’elle revint, il y avait de vives discussions qui avaient déjà commencé. Fusazô appelait déjà tout le monde à devoir se regrouper pour parler. La jeune infirmière ninja était arrivée au bon moment, apparemment. Ils proposèrent même de discuter à l’extérieur, cette fois, pour aérer les esprits de certains et changer les décors de ceux qui étaient restés à l’intérieur depuis trop longtemps. De plus que Shizu était toujours inconsciente depuis et un calme allait peut-être lui être bénéfique. Ils trouvèrent un parc adéquat, parfait pour discuter et entendre.]
Teruki : Tu ne parais pas du tout réjouit, Fusazô. S’il faut ajouter tout ça à la mauvaise humeur d’Akino et Junko, et à l’ambiance terne toute récente, je sens que je vais faire une dépression.
Akino : Ferme-là! Si je suis de mauvaise humeur, c’est seulement à cause d’elle! Si elle n’était pas aussi casse-pieds, tout irait à merveille!
Junko : Et si moi je savais où tu as foutu mes épées, je ne serais pas aussi casse-pieds! C’est impossible qu’elles aient disparût comme ça! Je les avais en main hier matin et dans l’après-midi… Tss, rend-les moi, Akino!
Akino : Pour la dernière fois, c’est pas moi qui les aie! Personne ici n’a touché tes épées! Pourquoi on aurait eu un quelconque intérêt à les prendre ou les cacher? Tu crois que ça nous amuse tes crises de nerfs comme ça?
Junko : Tu es la plus susceptible à les avoir. Tu pourrais les avoir prises pour te les approprier, tout simplement. * Soupire * Peu importe ce que vous me dites, je vais les retrouver de toute manière.
Akino : Si ça peut te faire plaisir, je chercherai avec toi! Pour le moment, on écoute ce qu’il a à nous dire.
Itomi : C’est à propos de Dote, c’est ça?
Fusazô : C’est ça… Je ne m’attendais pas une réponse aussi tôt, mais apparemment, l’autre groupe a eu la même idée que nous de s’informer auprès de lui. Premièrement, il a bien transmit notre message au groupe et, évidemment, ça été une mauvaise nouvelle pour eux aussi.
Akino : Et alors? Ils ont dit quelque chose en retour?
Fusazô : Dote m’a dit qu’ils étaient sur une autre piste, sans plus de détail… Je le connais bien à force, je savais qu’il y avait plus cette fois. Il n’a pas mis longtemps avant de céder. L’équipe des Uchiwa et celle d’Azuko-san se sont rencontrées en Ame, la capitale. Vous vous souvenez qui se trouvait là-bas, n’est-ce pas?
Itomi : Oui. Ce sont les membres de l’Akatsuki, ceux qui étaient à la tête du groupe, jusqu’à tout récemment. Konan était la sensei de Sasari.
Akino : Ils ont trouvé la mort en Konoha, non? Il ne devrait plus y avoir personne là-bas.
Fusazô : Je connais moins les détails que vous, mais apparemment que l’équipe de Sasari, Mifuyi et Kumiko a trouvé le corps mort de cette Konan, justement. En allant vers Ame, ils l’ont croisé et… Sasari a décidé de la ramener en vie.
* Étonnement des autres *
Gikan : Qu’est-ce que ça veut dire?! Il aurait utilisé son œil pour la sauver de la mort?! C’est possible qu’il puisse aller jusque-là?
Akino : Oui, c’est possible… Lors de leur face à face contre Orochimaru, lorsqu’on les a trouvés en Kusa, la première fois, Sasari m’a dit qu’il avait ramené à la vie Mifuyi qui s’était fait tuée par Orochimaru. Il a récidivé et pour… un membre de l’Akatsuki.
Teruki : Pourquoi il a fait ça?! C’est insensé! Ce pourrait être risqué! Pourquoi ramener un membre de l’Akatsuki en vie?
Fusazô : Dote n’en connaissait pas tous les détails, mais apparemment que maintenant, c’est elle qui les aide. Ils ont parlé de ce que l’on cherchait et cette Konan aurait fait la mention d’un autre objet similaire et qui devrait être trouvé de la même manière. Elle aurait dit qu’Orochimaru projetait de trouver cet autre objet à l’aide d’une technique bien particulière.
Itomi : Probablement celle qu’Inuji n’a pas voulu vous apprendre.
Fusazô : Sasari, Mifuyi et Kumiko sont avec elle, en direction d’Oto, pour trouver ladite technique, pendant que les autres s’efforcent de trouver l’endroit susceptible d’être le bon, en Ame. Ils arrivent à communiquer entre eux pour se donner les détails, apparemment.
Junko : Attendez… Sasari, il savait pour Konan? Il avait prévu qu’elle saurait pour ce que l’on cherche? Sans vouloir les traiter d’idiots, ça ressemble plus à un piège qu’à autre chose. En plus, ils vont droit en Oto, probablement au repaire de ce serpent. Si vous voulez mon avis, ils vont vers un endroit dangereux accompagné d’une personne dangereuse. Je crois pas qu’ils aient le temps d’être naïf alors que Kyûsaku est à deux doigts d’avoir ce qu’il veut.
Gikan : C’est effectivement pas une très bonne nouvelle…
Fusazô : Cette Konan a transmis d’autres informations qui expliqueraient pourquoi le village où on se trouve est vide. Madara, de l’Akatsuki, aurait déclaré la guerre au cinq grandes nations.
Junko : Quoi?!
Fusazô : La guerre est probablement en cours maintenant…
Junko : Au diable tout ça, dans ce cas! Je dois y aller aussi! Mei aura besoin de moi!
Fusazô : L’autre équipe nous a demandé de se rejoindre en Ame…
Junko : S’il y a la guerre, c’est plus important que le reste! Je ne peux pas rester plus longtemps ici, je dois partir combattre!
Akino : Tu vas aller où comme ça? Tu sais au moins où est le champ de bataille dans tout ça… et même si tu trouves, comment saura-tu quoi faire?
Junko : Pff, j’ai rien à t’en dire de toute manière. Rendu là-bas, je combattrai l’ennemi et c’est tout!
Mitsumi : Vous voulez vraiment toujours combattre dans cet état, Junko-san?
Junko : Vous croyez que ceux de ma nation et des autres nations se permettent un aussi long moment de répit après un combat? J’ai pas le temps de me reposer plus longtemps, ça va aller pour moi, je reprends rapidement.
Akino : Fait ce que tu veux, Junko, moi je compte bien aller en Ame. S’il y a une possibilité pour devancer Reïtarô, on doit prendre cette opportunité. Notre mission est de s’assurer qu’il ne sera plus une menace et il s’avère que ça continue à s’empirer d’heure en heure. Tu as le choix entre les problématiques, Junko. Cette guerre ou Reïtarô.
Teruki : Dans tous les cas, moi j’y vais!
Mitsumi : Que fait-on de Shizu-san? Elle est toujours inconsciente, je dois veiller sur elle, même si elle ne risque plus beaucoup maintenant. Peut-on vraiment se permettre de se séparer encore davantage? Je suis bien consciente qu’il s’agisse d’une situation d’urgence, mais si l’on venait qu’à rencontrer de nos adversaires là-bas ou que nous tombions en plein dans cette guerre, qu’allons-nous pouvoir faire dans nos états? Ce serait risqué. Il faut se rendre à l’évidence que si l’on veut arrêter Reïtarô la prochaine fois, il faudra être mieux préparé qu’en ce moment.
Teruki : Mais ça veut dire qu’on le laisse nous distancer encore une fois!
Mitsumi : Pas si nous faisons confiance en Sasari-san et les autres. C’est difficile d’accepter qu’ils aient fait alliance avec un membre de l’Akatsuki, mais peut-être bien que ça pourrait faire la différence tout compte fait… Et n’oubliez pas ; Takumi et Reon sont toujours des nôtres, vous vous souvenez?
Fusazô : Donc… vous proposez que l’on reste ici à reprendre nos forces avant de repartir les aider?
Mitsumi : C’est ce qui me semble le plus sage, oui.
Akino : Je suis désolée, mais je ne peux pas attendre plus longtemps non plus. Je dois aller à la rencontre d’Hirosuke, de Kisa et d’Azuko. Si je dois partir seule là-bas, eh bien je partirai seule alors.
Itomi : Junko, tu pars vraiment faire cette guerre? Tu crois que ta présence là-bas sera plus importante qu’avec nous?
Junko : Bien sûr que si! Je suis la meilleure, il est évident que je vais faire la différence pour ma nation! Je dois la protéger!
Itomi : Mais rattraper les autres pourraient nous être utile contre Reïtarô et ça aussi ça pourrait faire la différence pour Kiri.
Junko : … Kssh cesse d’essayer de me convaincre, Itomi! L’urgence est plus grande là-bas et… Et… Et c’est tout!
Itomi : …
Mitsumi : Vous ne changez pas d’avis, Akino-san?
Akino : Non. Le temps que je me prépare et je partirai ensuite. J’ai pris ma décision.
Mitsumi : …Je comprends.
Fusazô : Je n’ai rien retransmit à Dote… Le prochain message de notre part, ils l’auront en Ame, en personne. En espérant que ce soit le plus tôt pour tout le monde.
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Konoha – 9 octobre
[Une petite clairière, pourvut d’un petit étang, avait été trouvée par l’équipe de la Canopée, celle composée de Tomoo, Ruito, Reon et Takumi. Depuis leur départ, ils avaient bien progressé en direction d’Ame. Toujours encore, ils n’avaient pas pu rattraper leur maitre, accompagné de Takeru, dans sa progression, mais ils purent se réjouirent d’avoir trouvé un feu de camp dans cette dite clairière. Au vue du peu de signes de vie qu’ils avaient croisés jusqu’à maintenant, pour eux, ils étaient évident que ce feu avait été fait par Kyûsaku et Takeru. Les braises semblaient encore chaudes et pour rassurer tout le monde, Ruito trouva des indices déposés à droite et à gauche comme preuves de leur passage récent. Il s’agissait de petites branches taillées et plantées discrètement, que l’équipe avait déjà pu trouver en court de route également pour se guider encore mieux. Sur ces branches, une entaille était faite comme indicatif. Ils arrivaient, par comparaison entre les branches récoltées, à comprendre l’intervalle de temps pris entre chaque moment où une branche avait été déposée. La seule utilité de ces indications étaient de savoir si eux même avait une cadence similaire à la leur et ce fut le cas, voire mieux. Ils comprirent qu’ils étaient en train de rattraper Kyûsaku et Takeru puisque ces derniers avaient passés beaucoup de temps à cet endroit avant de repartir. Cette avance, au déplaisir de Takumi et Reon, força l’équipe à prendre également une pause dans la clairière.
Même si Takumi avait fait un travail remarquable pour remettre tout le monde sur pied, les soins qu’elle avait apportés n’étaient pas miraculeux. Ruito était courbaturé en plusieurs endroits, encore endolorit de son dernier combat. Tomoo restait confus par moment et dissipé dans ses pensées… son corps devait encore se faire à ses nouveaux changements. Quelques de ces changements étaient biens acceptés par son organisme, mais d’autres donnaient du fil à retorde au garçon. La fatigue le gagnait rapidement à tout moment. Près du feu, d’ailleurs, il s’était endormit pendant que Ruito se cuisinait le bon repas qu’il souhaitait manger depuis longtemps.
Takumi et Reon ne pouvaient pas s’évader de leur groupe ainsi. Malheureusement, ils ne savaient toujours pas où ils se dirigeaient puisque Tomoo était le seul à savoir la destination finale. Ils avaient peur que les indices laissés par Takeru ne soient pas suffisants pour les rattraper. Ils ne pouvaient se permettre de s’en prendre aux deux garçons pour cette raison. Pour le moment, ils étaient dans l’impasse de devoir attendre dans cet endroit jusqu’à ce que Tomoo décide qu’ils pourraient continuer.
Comme souvent, ils s’étaient distancés quelque peu des deux autres pour s’isoler sans s’éloigner entièrement. Takumi était pensive et Reon l’était tout autant.]
Reon : J’ai été idiot de provoquer autant Takeru ainsi. Si je n’avais pas autant attiré l’attention sur moi, c’est peut-être à moi que Reïtarô aurait confié la localisation de où il va. On se laisse distancer et je ne sais pas quoi faire pour régler ce souci. Si au moins on pouvait savoir si Reïtarô est encore loin ou non de son objectif. Tu crois qu’il est tout près?
Takumi : Je ne sais pas… Je n’espère pas.
Reon : C’est étrange… Depuis longtemps je n’avais presque aucun intérêt pour ce que projetait de faire Reïtarô, je ne faisais que m’assurer qu’il ne soit pas gêné, car je croyais que c’est ce qu’il fallait que je fasse pour lui… Maintenant, d’un coup, je prends enfin conscience de ce que ça représente et j’ai envie de m’intéresser plus à devoir l’arrêter.
Takumi : Tu ne devrais pas parler si fort, Reon.
Reon : Mais, tu me comprends, n’est-ce pas? Tout ça était futile pour moi jusqu’au moment où je décide de… de te rejoindre.
Takumi : De me rejoindre? Il y a tout Furûtsu aussi dans cette histoire, c’est notre combat.
Reon : Je sais, mais…
Takumi : Pourquoi affrontes-tu les idéaux de Reïtarô, maintenant, Reon?
Reon : Parce que c’est allé trop loin cette fois. Je ne veux plus voir ce que j’ai vu l’autre fois. Shizu m’a convaincu… mais pas que. Tu m’as convaincu aussi lorsque j’ai pris conscience que tu n’étais plus avec la Canopée.
Takumi : Si j’étais toujours fidèle à Reïtarô, Reon… que ferais-tu? Je veux dire… parfois je me mets à penser si tous les autres étaient restés à nos côtés… qu’ils n’avaient pas été nos ennemis et que Reïtarô aurait trouvé le parchemin à l’aide de nous tous. Est-ce que j’aurais fait le même choix de ne pas le suivre? J’ai vue des injustices être provoquées par Reïtarô pour trouver le tonneau d’Inuji, des injustices que j’avais déjà pu voir auparavant, avant que la Canopée n’explose. Je me demande si j’aurais osé me dresser contre Reïtarô complètement seule… ou si je serais restée aveugle comme à l’époque. Tout ça… c’est une histoire de sentiments. Ça me donne froid dans le dos que d’y penser. L’amour rend-t-il aveugle?
* Étonnement de Reon *
[Il fut difficile de cerner l’origine de l’étonnement de Reon puisque Takumi s’étonna elle aussi de quelque chose en provenance des profondeurs de la forêt environnante! Ce n’était pas la première fois que ces ninjas notaient un tel événement, ils avaient déjà pu constater de quelques semblants de présence derrière eux sans vraiment être certain qu’il s’agisse vraiment d’une présence. Mais maintenant qu’ils étaient à l’arrêt, il était peut-être bien temps de clarifier ces soupçons.]
Reon, chuchote : Allons-y avec prudence, Takumi. Si quelqu’un nous suit depuis le début, j’ai le sentiment que cette personne nous n’est pas hostile totalement. Agissons délicatement.
Takumi, chuchote : Tu as raison. Déposons les armes et avançons tranquillement.
[Ils procédèrent et avancèrent enfin vers le phénomène qu’ils avaient observé du coin de l’œil. Pour paraitre inoffensif encore plus, ils prirent une démarche tout à fait ordinaire, sans prendre garde à être attaqué en retour. Ils étaient certains que si quelqu’un était dans les parages, qu’ils ne s’agissaient pas de quelqu’un leur voulant du mal, étrangement.
Un plus gros arbre fut davantage ciblé par les deux jeunes ninjas. Ils le fixèrent avec intérêt, leurs regards fixes étaient peut-être la seule chose aussi visiblement alerte dans leur comportement. Ils n’étaient chaussé que d’un bas léger, avec une semelle très souple, ils vinrent qu’à ne faire que très peu de bruit, voire aucun, en marchant.
À mi-distance, ils virent enfin du mouvement de derrière l’arbre qu’ils fixaient. À cet instant, Takumi et Reon se déplacèrent instantanément de devant à derrière l’arbre. Ils prirent en tenaille leur opposant, sans lui donner l’opportunité de pouvoir s’échapper de cette position. Ils s’étonnèrent en voyant qui ils avaient trouvé.]
Reon : L’une des Kokage…
[À prime abord, l’être devant pouvait difficilement trouver un genre puisqu’il était complètement chauve et vêtu de vêtements banaux, mais après un bref coup d’œil, il s’agissait bien d’une femme. Reon la reconnu plus rapidement que Takumi. La femme avait certes perdu son apparence particulière, mais il s’agissait toujours de Tori, la dernière des Kokage n’ayant toujours pas trouvé la mort.
La pauvre était recroquevillée sur elle-même, terrifiée, face à ceux qui l’avait trouvé, et dépourvut de ses moyens. La seule défense qu’elle avait était ses avant-bras qu’elle mettait devant son visage et son corps. Tori ne dit rien. Elle n’avait que les yeux fermés implorant intérieurement qu’on l’épargne.]
Reon : Je la reconnais, malgré qu’elle n’ait pas la même apparence d’il y a deux jours. Étonnant que tu nous aies retrouvés… Reïtarô t’aurais téléporté avec nous?
* Tori décline de la tête vivement *
Reon : Tu te souviens de nous, n’est-ce pas?
Tori : Tu es… Reon et elle… tu es Takumi… celle à avoir trahis.
Reon : Il s’avère que je le suis aussi, un traitre… Tout dépend des points de vue. Je ne pensais pas que l’un d’entre vous était toujours en vie. Takumi, on ne peut pas la laisser ainsi alors qu’elle sait pour nous. Elle pourrait nous dénoncer aux autres.
Tori : Non!
Reon : Qu’est-ce que tu entends par «non»? Takeru a fait en sorte que vous deviez obéir à Reïtarô ou… Kyûsaku, si tu préfères ce nom. On ne peut pas prendre de chance.
Tori : Je… je ne veux pas me battre! Je ne veux pas me battre! Je veux seulement… je veux seulement observer!
Reon : Et pour faire quoi de ses observations? Comment on pourrait te croire que tu n’es pas contre nous?
Tori : Je… je ne sais pas. Je n’ai pas encore suffisamment les connaissances pour ça. Je veux seulement comprendre les choses. Je… je ne désire rien de plus.
Reon : * Soupire * C’est plus compliqué que ça…
Tori : J’aimerais comprendre pourquoi vous avez trahis vos équipiers. Pourquoi, alors que vous les combattiez, vous avez rejoint ces autres personnes? Lorsque j’étais là-bas, j’ai dû faire face à l’un de nos adversaires, une fille aux longs cheveux foncés. Je ne voulais pas la combattre, elle non plus. Je l’ai laissé passer. Contrairement au garçon nommé Tomoo, cette fille me semblait plus… plus… je n’ai pas le mot pour décrire ce que je ressentais. Je voulais comprendre ce que ça faisait de ne pas faire ce qu’on m’avait dit de faire… comme toi, Takumi.
Takumi : C’était Akino.
Tori : Et ensuite, je suis allée vers d’autres personnes. Un garçon de notre équipe, dont je ne connais pas le nom. Il était en compagnie de quelqu’un… quelqu’un comme moi. Je crois… je crois qu’ils affrontaient de nos adversaires, mais à un moment, les deux partenaires ont commencé à s’affronter l’un contre l’autre. Ils attaquaient sans… sans…
Reon : Distinction?
Tori : Qu’est-ce que ce mot veut dire?
Reon : Que tout le monde devient un ennemi pour soit.
Tori : Oui, voilà! Ils attaquaient sans distinction! Ils se sont trahis l’un l’autre. J’ai voulu comprendre un tel comportement. Je voulais comprendre pourquoi une semblable avait décidé de trahir.
Reon : C’est plus complexe que ça… et définitivement trop long à expliquer.
Takumi : Tori-san… je crois que l’on trahit par loyauté envers autre chose. On trahit pour une autre personne qui nous est plus chère, on trahit pour une idée qui nous semble plus juste, on trahit pour soi-même… On trahit des principes qui vont à l’encontre des nôtres.
Tori : Mais… pourquoi avoir choisis les premiers principes dans ce cas? Pourquoi ne pas rester loyal envers ces personnes qui nous sont chères éternellement? Pourquoi ne nous sommes pas juste en permanence? Comment peut-on se trahir soi-même dès le départ?
Takumi : Tu es née il y a quelques jours seulement et tu dis qu’il te reste beaucoup de choses à apprendre. Malheureusement, même pour moi il y a encore une infinité de chose que je ne sais pas. Tout ça, c’est difficile. Il faut du temps pour comprendre les choses et sans aide, c’est possible qu’on n’y arrive jamais… * Sourit *
Tori : … Je comprends qu’il… qu’il sera difficile de tout comprendre.
Takumi : Tori-san. Que pensez-vous de nous maintenant? Que sommes-nous par rapport à celui que vous êtes censé protéger?
Tori : Pour les réponses que vous m’apportez, comparativement à l’important vide de mon esprit qu’il a créé en me mettant au monde… * Réfléchit * Vous m’êtes bien plus sympathique.
Takumi : Tori-san, comment nous avez-vous trouvé?
Tori : J’arrive à être haut dans les airs, grâce à mes bras de plumes. Avec mes yeux, aussi, j’ai pu vous voir et vous… et vous…
Reon : Traquer?
Tori : Je crois que c’est le bon mot… J’ai pu vous traquer grâce à mes sens.
Takumi : Tori-san, nous ne vous ferons rien, vous êtes libre maintenant, mais j’aimerais que vous nous apportiez votre aide.
Tori : Une aide… Une aide n’est pas comme un ordre… c’est une suggestion. Vous êtes dans le besoin…
Takumi : J’ai le besoin d’aider mes amis, Tori-san. Pour ça, je dois trouver Kyûsaku pour l’arrêter dans ce qu’il tente de faire. Je dois le traquer aussi, mais on ne peut pas le faire dans ces conditions. Tomoo et Ruito nous aurait à l’œil, ils ne savent pas que nous sommes contre eux.
Tori : Vous n’avez pas besoin de m’expliquer cela… Takumi…-san. Je crois que… j’ai beaucoup envie de vous aider.
Takumi : C’est vrai?!
Reon : Tu veux lui faire confiance?
Takumi : Il faut prendre une chance. Tori-san doit nous faire confiance.
Tori : J’avais décidé de savoir ce qu’était la trahison, maintenant j’ai envie de comprendre ce qu’est la loyauté. Vous êtes les bonnes personnes pour ceci, je crois. Expliquez-moi l’aide que je peux vous apporter, Takumi-san.
Fin du chapitre 310