Sasari Uchiwa

Chapitre 296 : Pitié

7658 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus de 4 ans

Konoha – 7 octobre


[Sur une parcelle de pont en ruine, criblée d’épées et enduite de sang, gisait le corps de Tomoo inerte et le corps de Seisui, la murène, convulsant et luttant contre le poison qui l’achevait à petit feu. Takumi, accroupit sur le corps de Tomoo, se releva enfin… Les quatre filles l’entouraient lui. Junko s’occupait du mieux que possible à soigner une Itomi très affaiblie et blessée. Elle-même avait de moins en moins de force en elle, couvertes de lésions diverses et d’ecchymoses majeures.


La murène de sang et Tomoo avait été les derniers adversaires sur le champ de bataille. La vipère qu’avait affrontée Itomi, la panthère qu’avait abattue Junko, ainsi que la tortue de pierre, le dragon de flammes vaincu par Fusazô, le requin combattu par Teruki et Gikan… il ne restait plus aucun monstre dans les parages. Tomoo et Ruito étaient au sol, inconscient. À vrai dire, il ne restait maintenant plus que Tori, la femme oiseau, qui avait fui face aux garçons et qui n’était réapparut nulle part.]


Akino : J’ai été complètement stupide dans ce combat. Tomoo est peut-être à nos pieds, mais il a fait le travail que Reïtarô attendait de lui!


Junko : On en a quand même terminé avec tous les ennemis ici, non?! C’est pas suffisant à ton goût?


Akino : C’est loin d’être le cas. Tout ça ne servait que de diversion. C’est à ce demandé si Reïtarô tient vraiment à leur vie.


Takumi : Non. C’est certain que non. Il me l’a dit de vive voix… je n’ai été qu’un instrument pour lui durant tout ce temps. Je croyais qu’il était un peu de ma famille, qu’il y avait un réel intérêt derrière la Canopée, mais tout ça il l’a fait dans le seul but d’arriver à ses fins. On n’a jamais compté à ses yeux. Il ne considère même Reon comme son propre fils… On a encore le temps de faire quelque chose contre lui! C’est Takeru qui porte l’œil et les informations! On doit l’éliminer lui! Akino!


Akino : Si tu sais où il se trouve, je te suis!


Junko : Elles sont de la même famille… Elles le savent au moins? On va vous rejoindre plus tard, je ne peux pas laisser… * Soupire * je ne peux pas laisser Itomi comme ça… Elle est trop affaiblie.


Akino : Je te la confie, alors, Junko. Je te fais confiance.


Takumi : Akino, on y va maintenant!


[Tout deux ayant une épée en main, elles s’écartèrent du pont pour se diriger maintenant vers la forêt où Kyûsaku avait fui. Leur périple fut écourté rapidement alors que Reon était déjà de retour de cette forêt, arrivant tout près du début du pont. Étonnée d’une soudaine apparition, Takumi s’arrêta sur le champ, comme Akino.]


Reon : Arrêtes-toi Takumi! Ne va pas là-bas! Ça ne sert à rien d’aller à la rencontre de Reïtarô, c’est trop risqué!


Takumi : Quoi? Mais qu’est-ce que tu insinues, Reon?


Reon : Je ne suis pas bête, Takumi! Tu sais très bien de quoi je parle! Contrairement aux autres, je ne suis pas aveugle, moi. Je sais que c’est toi qui as trahis Reïtarô!


* Étonnement de Takumi *


Reon : Depuis le début je le sais. Depuis que tu as… changé.


Takumi : Et… et si c’était vrai, dans ce cas?…


Reon : Je te l’ai déjà dit, Takumi. Même si tu étais une traitresse, je resterais toujours de ton côté! J’ai fait mon choix maintenant et… je ne veux pas te perdre.


Akino : Reïtarô doit être arrêté, Reon! Takumi a décidé d’être de notre côté et combattre ce fou. Si tu es réellement de son côté, n’essaie pas de nous empêcher!


Reon : Je ne le fais pas pour le protéger lui, je n’en ai plus rien à faire des projets de Reïtarô. J’en étais indifférent au début, mais voir son combat contre Shizu, je me rends compte qu’il est plus qu’important de l’arrêter! Il est seulement trop dangereux de l’affronter maintenant.


Akino : Shizu l’a combattu?! Qu’est-ce qui s’est passé?!? Il faut aller là-bas!


Reon : Vous n’y survivrez pas! Tu ne comprends pas!? Vous ne réussirez pas aujourd’hui à l’atteindre… mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’autres occasions pour tenter de l’arrêter si possible. Toi et moi, Takumi.


Takumi : ... Ils découvriront notre stratagème et nous éliminerons… C’est Inuji qui est entré en lien avec moi pour que je trahisse Reïtarô, et Takeru a dû lui sonder la mémoire. On n’arrivera pas très longtemps à les berner. C’est risqué de laisser passer la chance qu’on a en ce moment.


Reon : Il ne s’agit plus de chance, Takumi. Shizu a perdu son combat et Mitsumi-san est allée à son secours. Si elles n’ont pas été capables, vous ne le serrez pas plus et vous ne trouverez que la mort, certainement. Je ne peux pas me résoudre à ce que tu meurs de cette manière, Takumi. Ni toi, Akino.


Akino : Impossible que Shizu soit morte… Pas Mitsumi non plus…


Reon : Il va arriver bientôt, qu’est-ce que tu choisis, Takumi?


Takumi : Je devrais… je devrais être encore dans cette enfer? Je vais devoir encore supporter Reïtarô, Takeru et les autres? Je vais devoir assister encore à de sordides scènes, comme celle de la création de ces nouveau Kokage? Je ne sais pas si je vais être encore capable de supporter tout ça, Reon. Ça été un mois particulièrement difficile.


Reon : Je serai avec toi, Takumi! Pleinement cette fois. Tu peux compter sur moi pour te soutenir du mieux que possible. Je ne souhaite pas que tu vives une expérience similaire à celle que tu as vécu ces derniers temps, mais… je ne veux pas être seul non plus.


[Toute la hargne de Takumi s’envola dans ce face à face. Le corps de la jeune fille était détendue, beaucoup plus, et la pluie arrivait maintenant à rafraichir sa chaleur bouillante qu’elle avait au cœur. Elle doutait fortement ; Akino aussi. Qu’était-ce le plus raisonnable à choisir? Si Takumi acceptait, une chance d’arrêter Kyûsaku maintenant leur échappait des mains, mais aussi ils éviteraient certainement la mort.]


Akino : Je ne peux pas me faire à l’idée d’envoyer Takumi encore là-bas à faire face à tout ça. Si vous vous joignez à nous maintenant, la prochaine fois, on sera une meilleure équipe et on pourra…


Reon : Sans nous dans l’équipe de Reïtarô, vous ne le retrouverez certainement pas aussi facilement. Si on quitte son équipe, on perd une opportunité d’avoir un œil sur lui en permanence.


Akino : Mais…


Takumi : Ça ne te ressemble pas, Akino, d’être aussi inquiète et dépitée que tu l’es en ce moment. Si je n’ai pas flanchée et si je ne suis pas morte depuis le début, c’est certainement en grande partie grâce à Reon qui prenait ma défense sans que je prenne conscient qu’il s’agissait de ses intentions. Je lui fais confiance. Je dois continuer à suivre Reïtarô…


Akino : Kssh! Et qu’est-ce qui me prouve que t’es pas un sale traitre, toi aussi, Reon! Je n’ai aucun doute sur la franchise de Takumi en ce moment, elle a amplement prouvé qu’elle était contre Reïtarô, mais toi!... Reïtarô t’as peut être demandé de tester Takumi en ce moment.


Reon : Je ne peux pas te le prouver, ce serait beaucoup trop long et peut-être que ça ne suffirait pas à te convaincre. Tu peux seulement te fier au jugement de Takumi. Elle n’est pas aussi naïve que tu le crois.


Takumi : J’ai confiance en lui, Akino. J’ai fait mon choix et je tâcherai de faire mon possible pour arrêter Reïtarô, même s’il réussit à faire un vœu.


[Instinctivement, presque de manière prémonitoire, Takumi s’écarta d’Akino et lança un fumigène à ses pieds! La fumée couvrit les trois personnes entièrement, mais pas pour longtemps. Akino recula d’un bond vers l’arrière, en direction du pont, tant dit que Takumi et Reon reculèrent dans l’autre direction.


Après que la fumée se soit dissipée, Akino put voir l’Uchiwa qui était apparu d’un coup en compagnie de Takeru, accroché à lui. Les ninjas jouèrent le jeu d’être exténué d’un supposé affrontement qu’ils venaient d’avoir.]


Takeru (Affaiblit) : Il ne reste donc plus que toi, Akino?


[Takeru fut enveloppé promptement d’un voile complet de limailles de fer, comme le momifiant sur place. Kyûsaku avait forcé la chose au vue des armes de jets qu’avaient lancés dans l’instant Akino. Évidemment, face à cette technique, les kunai ne purent rien. Kyûsaku laissait Takeru dans sa protection. Derrière, Takumi et Reon ne pouvaient rien faire non plus contre lui.]


Kyûsaku : Je te croyais plus doué, Takumi. Je ne pensais pas que tu aurais besoin de renfort de la part de Reon pour t’occuper d’Akino. J’ai toujours eu un doute à savoir laquelle de vous deux était la plus douée.


Akino : Qu’est-ce que t’as fait de Shizu et de Mitsumi?!


Kyûsaku : …


Takumi : Ils ont été plus forts que nous… Tomoo est probablement mort avec la murène, sur le pont et Ruito est dans un état tout aussi inquiétant. Aucun des Kokage n’a survécu…


Kyûsaku : Je m’en fiche. J’ai ce dont je voulais en venant ici.


* Étonnement des autres *


Kyûsaku : Pour Tomoo, Ruito et Seisui… prépares-toi Takumi, tu auras du pain sur la planche. Ce n’est pas fini pour eux.


Takumi : Mais…


Akino : Tu ne fileras pas comme ça!


Kyûsaku : Akino… Les seules raisons pourquoi je ne vous tue pas tous est Mitsumi et que je suis particulièrement enjoué d’avoir atteint un nouveau cap dans ma mission. Ne tente pas ta chance plus qu’il ne le faut.


Akino : Et tu crois que je vais tout simplement te laisser passer comme ça, sans rien faire?


Kyûsaku : Que tu le veuilles ou non, c’est ce qui arrivera.


[Il la fixa de haut, avec son mangekyô sharingan qu’il avait dû se servir pour apparaitre aussi rapidement entre elle et Takumi. Elle maudissait ce dojutsu. Akino voulu se redresser, mais étrangement, dès qu’elle atteignit sa pleine hauteur, un phénomène surnaturel la forçait à regagner la posture qu’elle avait. Elle s’essaya à plusieurs reprises de se déloger d’où elle se trouvait, mais à chaque fois, elle revenait dans cette posture… Plus elle tentait, plus le temps des tentatives suivantes se réduisait jusqu’à forcer l’immobilisation total. Akino avait déjà ressenti cette sensation.


De manière nonchalante, Kyûsaku dépassa Akino par sa gauche et alla en direction du pont, suivit de Takeru dans son œuf en fer et des deux autres ninjas qui jouèrent leurs jeux. Ce fut difficile pour Takumi de laisser son amie ainsi, de cette manière, ne pouvant pas dire d’adieux convenable.


Kyûsaku constat des dégâts qu’il y avait sur le pont, des nombreuses épées plantées partout, du sang qui se diluait petit à petit dans la grande étendue d’eau, des trous béants créés par la murène d’un simple coup de tête… Il s’approcha d’elle, justement. Junko avait arrêté de soigner Itomi et ce n’était pas volontaire, les deux filles étaient immobile. Le Yasakani de Kyûsaku les empêchait de continuer de manière normale, comme Akino derrière.]


Junko : C’est la même chose que la dernière fois! En Ame, avec Sasari! C’est la fin, il va en finir avec nous!


[Le chef de la Canopée examinait Tomoo qui était pratiquement sans vie et Seisui qui avait blêmit et qui respirait de moins en moins rapidement. Le cas de Junko et d’Itomi ne sembla même pas l’intéresser plus qu’il n’en faut.


À ce moment, Kyûsaku libéra Takeru de son emprise.]


Kyûsaku : Tu es une cible trop précieuse, Takeru. Je devais le faire.


Takeru (Essoufflé) : C’est l’idée la plus probable qui m’ait passé à l’esprit. Merci de m’avoir protégé. * Étonnement * La murène et… Tomoo.


Kyûsaku : On ne pourra pas les sauver les deux, mais j’ai une idée.


Takeru : Tuons-les et occupons-nous des blessés au plus vite.


[Kyûsaku observa dans les alentours, légèrement pensif et revint sur le corps de Tomoo.]


Kyûsaku : On va procéder d’une autre manière. Laissons-les savourer leur défaite.


[Ce fut aussi étonnant que cette paralysie totale! Comme des mirages disparaissant d’un clignement d’œil, Kyûsaku disparût de devant Itomi et Junko, puis Tomoo au sol, puis la murène et enfin tous les autres. On ne sait où, ils s’étaient volatilisés de l’endroit laissant les ninjas Furûtsu seuls à eux-mêmes! Dès que les filles purent reprendre contrôle de leur mouvement, d’horribles frissons les traversèrent. Itomi en perdit conscience, trop épuisée de sa performance en cette journée.


La pluie s’intensifia de plus belle. Le vacarme des clapotis sur l’eau du marais était la seule chose que l’on pouvait entendre dans les environs. Tranquillement, Teruki et Gikan s’approchaient enfin à leur tour du pont massacré. Ils virent Akino, furieuse, les genoux au sol, taper de son poing dans une flaque de boue à répétition. Eux aussi purent voir le dégât causé par ce combat, mais il manquait clairement des éléments… Lesdits éléments n’étaient plus là, comme disparût.


Sans presque un seul bruit, ils s’approchèrent au même moment que Junko avec Itomi sur ses épaules.]


Junko : S’était perdu d’avance, non?


Akino : Argh! Ferme-là!!! Fermez-là tous! Que cette maudite pluie cesse! * Sanglote * Elle est si humiliante!


Junko : …


Gikan : Ils sont… Ils sont partie? C’est terminé? On a… échoué?


[Il n’eut aucune réponse. Un éventail d’émotion traversait les ninjas, comme de la haine, du mépris, du regret, de la tristesse, de l’impuissance, de l’inquiétude, de l’incertitude, de la honte… beaucoup de honte… Il ne se dit rien pendant un bon moment et les ninjas décidèrent de marcher en direction de la forêt, enfin.


En chemin, ils rencontrèrent Hatsu, une guêpe géante qui n’était ni Machi, ni Betty. L’insecte transportait calment le garçon, inconscient lui aussi, et le remit entre les bras de ses amis avant de disparaître. L’état de chacun révéla que tous les combats n’avaient été faciles, même voir l’un des plus dur jamais accomplie pour certains. Ils s’enfoncèrent ensuite dans la forêt où Kyûsaku s’était réfugié pour entrer à l’intérieur du tonneau, là où Shizu était allée pour le combattre et là où Mitsumi était allée la rejoindre plus tard.


Ils cherchèrent, à cadence lente. Même le feuillage des arbres n’arrivaient pas à couvrir les gouttes de pluie qui tombaient sans cesse et toujours plus intensément. L’ambiance maussade ne disparaissait pas, ils étaient dans un profond mal-être de cet échec. Après un long moment, épuisé, ils virent enfin des indices de l’endroit où se trouvaient leurs amies. Ils virent d’abord le pilier de pierre de Kyûsaku renversé et la flaque de fer en fusion qui avait figée. Le tonneau était aussi présent, renversé et loin des deux personnes qu’ils cherchaient. Shizu était allongée au sol et Mitsumi agenouillée devant elle, la fixant et l’aidant du mieux qu’elle le pouvait.


Ce fût très discret, mais à la vue des respirations régulières qu’avait Shizu au sol, fit un grand soulagement pour Akino qui en soupira. Elle refusait de comprendre pourquoi, mais cette vue apaisa beaucoup des tensions qu’elle avait dans son corps. Fusazô et Itomi furent allongés près de Shizu, les autres s’assirent dans les parages silencieusement. Ils ne savaient pas trop ce qu’ils attendaient, mais il patientait sous cette pluie, dans cette clairière.]


Mitsumi : Croyez-moi… Que vous soyez toutes et tous en vie est loin d’être un échec. Pour rien au monde j’aurais échangé une réussite de cette mission contre l’une de vos vies.


Akino : Reïtarô… avant de se volatilisé devant nous, il m’a dit qu’il y avait deux raisons pour laquelle il nous épargnait. La seconde était due à sa bonne humeur de l’avoir remporté, mais la première… il disait que c’était à cause de vous, Mitsumi-san. Vous êtes quelqu’un d’encore plus particulier pour lui qu’on ne le croyait et c’est intriguant.


Mitsumi : …


Akino : Merci beaucoup, Mitsumi-san. Sans vous, on serait peut-être tous mort ou dans un état encore pire que celui où on se trouve.


Mitsumi : C’est vous qui m’avez sauvé, il y a trois mois de ça. Je rampais vers Reïtarô de manière pathétique, vous m’avez forcé à ne pas le suivre et vous m’avez ouvert un peu mieux les yeux sur ce qui contait réellement pour moi. Si ma volonté a pu influencer Reïtarô à vous épargner, je recommencerai avec joie… même si l’on pourrait qualifier ça de manipulation. * Sourit *


Teruki : Reïtarô… ce vieux bouc vous aime peut-être Mitsumi-san. Vous savez être charmante et avez de bons atouts pour vous.


Gikan (Embarrassé) : Ferme-là avec ça, Teruki! C’est pas du tout le moment pour ça!


Teruki (Sourit) : Eh! Mais je suis honnête dans ce que je dis! Ce sont des compliments, rien de plus. C’est peut-être grâce aux charmes de Mitsumi-san qu’on est encore en vie, il n’y a rien de mal à l’admettre!


Gikan : Pas si fort alors!


Junko : Il pleut beaucoup en Kiri, mais je n’ai jamais été aussi détrempée. Je commence à être frigorifiée.


Akino : Il n’y a que la pluie pour te donner un coup de froid ou est-ce que la peur te fait greloter aussi?


Junko : …


[Akino se leva de là où elle était assise et se déplaça pour aller s’asseoir aux côtés de Junko, presque blotti à la ninja de Kiri. Un simple coup d’œil suffisait pour comprendre les émotions et les idées qui passaient dans la tête de l’épéiste, ç’avait été un combat éprouvant pour elle aussi. Junko ne disait rien, mais il était certain que la chaleur d’Akino l’apaisait.]


Junko : Si j’avais su un jour que je me retrouver dans cette histoire… * Soupire * que j’aurais si froid…


[À son tour, Junko se leva d’où elle était assise, mais se fut surtout pour sortir quelque chose à elle. Toujours bien plié, elle sortit le manteau que Sanshô Nakajima lui avait offert… le même que Takumi n’avait pas voulu prendre. Elle le déplia tout du long. Toutes les personnes éveillées dans la clairière reconnu dans l’immédiat le vêtement qu’elle tendait dans les mains.


Avec hésitation, en regardant le symbole au dos quelques brèves secondes, Junko retourna le vêtement pour enfin le mettre. Elle se rassit au même endroit, blotti encore plus contre Akino.]


Junko : Ça devrait mieux me protéger maintenant… Tss, et dire que la taille est parfaite. Cette grand-mère le savais que ça arriverait.


Akino (Confuse) : Attend un peu?! Où t’as eu ce vêtement?! Nos manteaux! Tu ne l’as pas volé de quelqu’un au moins?


Junko : Je l’ai obtenu de la même manière que toi, idiote.


* Étonnement d’Akino *


[Après un temps, Mitsumi termina les soins qu’elle pouvait prodiguer à toutes les personnes autour, s’assurant qu’aucun ne succombe de ses blessures. Elle resta près des trois personnes inconscientes au sol pour veiller sur elles.


Tout juste après, depuis le tonneau, Taizô réapparut à l’extérieur. À force, ceux étant arrivés plus tard que Mitsumi et Shizu, avaient presque oublié sa présence. L’homme revenait de l’intérieur du tonneau d’un air dépité.]


Taizô : Vous êtes tous là? Et vivant en plus?!


* Silence *


Taizô : Vous savez déjà, certainement…


* Silence *


Taizô : Inuji-sama m’a transmis un message à ceux qui auraient survécu à la confrontation… mais j’ai honte de le faire. J’apprécie Inuji-sama, mais cette histoire à fait révéler un côté inhumain de sa personne et je ne souhaite pas vous affliger plus de mauvaises nouvelles que maintenant. Il n’y a qu’à voir vos états pour comprendre qu’aucun reproche ne peut vous être fait. Je sais ce qu’on a dû affronter...


Mitsumi : Est-il blessé?


Taizô : Rien de grave. Une nuit de sommeil suffira. Hane, l’une de ses chiennes, s’est fait étrangler… c’est elle qui a le plus souffert, et l’intérieur du tonneau aussi. Inuji-sama ne souhaite pas de votre aide… vivant ou mort, il ne veut plus vous voir… plus jamais.


Teruki : Mais, et le parchemin alors?!


Taizô : Kyûsaku a agi de manière maligne. Inuji-sama ne sait pratiquement plus rien du parchemin que l’Uchiwa cherche. Il connait son existence et… il sait qu’il vous a mentit.


Akino : Qu’est-ce que vous venez de dire?!


Taizô : Inuji-sama voulait seulement que je transmette le message aux survivants et rien de plus. Il m’a dit de n’aucunement vous aider à vous remettre de ce combat, mais encore là, il va trop loin. Je ne me permettrai pas de vous accompagner pour la suite des choses, je dois rester auprès de mon maitre pour continuer à le protéger, cependant, tant que vous resterez dans les parages, je vous apporterai toute l’aide nécessaire. Je ferais tout mon possible pour vous fournir ce qu’il faut pour vous remettre sur pied. Ma maison dans le petit village où nous étions est à vous, je vous la donne.


Akino : Ne changez pas de sujet trop vite! Vous avez dit qu’il nous a mentit! À quel sujet?!


Taizô : …Sur la localisation du parchemin et sur le moyen de l’obtenir. Il ne sait plus où il se trouve, mais il sait qu’il vous a envoyé sur de mauvaises pistes. Il se souvient aussi que le moyen de le trouver n’est pas le bon… Vos amis ne retrouveront pas le parchemin.


* Silence *


Akino : Je voudrais bien que vous lui transmettiez un message aussi, de notre part, mais j’ai peur que vous réalisiez que vous êtes au service d’un… d’un… Pff, vous le savez-vous-même ce qu’il est. Je n’ai même plus la force de crier et d’insulter. Je n’ai pas assez d’imagination en ce moment pour exprimer la haine que j’ai.


Taizô : …


Akino : C’est terminé… On est condamné.


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Ame – 7 octobre


[Deux jours s’étaient écoulés depuis que l’équipe de Sasari, Mifuyi et Kumiko avait commencé leur recherche du parchemin du panda Daiki, sur les terres d’Ame. Deux jours, qu’après maintes tentatives, ils avaient fait tout de leur possible pour atteindre ce qu’ils cherchaient… en vain. Les ruines que Furûtsu explorait était vide et il était difficile pour le moral de se convaincre qu’il y avait quelque chose à en trouver, hormis de la poussière et de la terre.


Ame, la capitale même du pays, était leur seconde destination dans leur itinéraire. Depuis leur arrivée dans cette région, Sasari, et même Mifuyi et Kumiko, le village d’Ame n’avait pas quitté leurs pensées, cette destination était restée dans leur esprit tout du long de leur recherche. C’était l’endroit où ils avaient affronté l’Akatsuki la dernière fois, c’était la récente rencontre avec les senseis de Sasari, qui c’était produit avant les derniers évènements en Konoha. Cette attente ne pouvait plus durée pour le garçon Uchiwa. Il devait savoir ce qu’il en retournait.


Leur première destination avait été abandonnée très tôt le matin et maintenant, plus que quelques kilomètres de course les séparaient de leur retour en Ame.]


Mifuyi : Cette fois, pas de mystère, Sasari. On a accepté que l’on puisse aller en Ame, surtout car on doit rejoindre les autres là-bas pour les recherches. Mais on sait très bien que ce n’est pas ta priorité.


Sasari : Je n’abandonne pas notre mission que nous avons, elle reste tout aussi importante pour moi. Mais je dois connaitre le fond de cette histoire. Je ne sais pas exactement comment l’expliquer, mais tout ça va m’aider, j’en suis presque certain. Je veux savoir s’ils ont changé d’avis, et si oui, pourquoi.


Kumiko : Ils t’inspirent à ce point?


Sasari : J’ai suivi leur exemple pendant longtemps. Je ne suis pas dépendant de ce qu’ils sont, mais si des personnes comme elles sont devenues ce qu’elles sont sans espoir de retour, qu’est-ce qu’une personne comme moi peut devenir? Le Yasakani, c’est un pouvoir qui vient qu’à me faire douter de moi, de plus en plus. Plus j’en apprends sur les Uchiwa, plus j’ai peur que Reïtarô ait raison et que notre clan soit à anéantir pour le bien des autres ; qu’il ne s’agisse que d’une famille animée par la haine et la vengeance. Comme Sasuke l’est en ce moment… Plusieurs personnes m’ont partagé leurs points de vue, comme Itachi en me décrivant ma mère, comme Chiyuki en m’expliquant qu’elle était fière de sa petite sœur, Akino, qui n’est pas devenue comme son père… J’ai besoin d’un avis de plus…


Kumiko : Le Yasakani, tu as peur qu’il prenne le dessus sur toi. Qu’avec, tu provoques une erreur irréparable et catastrophique. Moi, j’ai confiance en toi. C’est louable d’avoir des avis extérieurs pour mieux se comprendre soi-même et ajuster nos comportements, mais je crois qu’il est important de ne pas trop se brimer en faisant ça. À force de vouloir plaire à tout le monde, on vient qu’à perdre le contrôle sur qui nous somme et faire encore plus de torts à ceux qui nous entourent. Soit toi-même, Sasari, n’ait pas autant peur de qui tu es ou de ce que tu peux devenir. Ait confiance en toi. De toute manière, il faut se rendre à l’évidence que peu importe ce que nous ferons, il y en aura toujours pour qui tu agis de la mauvaise manière.


Mifuyi : Le Yasakani n’est pas qu’une machine à désastre. Je suis la mieux placée pour savoir que dans les bonnes situations, tu peux faire des miracles.


Kumiko : Si Konan et Pain sont toujours en vie et n’ont pas changé depuis notre dernière rencontre, ça ne changera rien pour nous, Sasari. Impossible que l’on puisse devenir ce qu’ils sont devenus.


Sasari : Qu’est-ce que l’on devrait faire si le monde venait qu’à se liguer contre Furûtsu? Que notre vision des choses serait remise en doute pour tous et que ces mêmes personnes tentent de nous combattre pour que nous n’arrivions jamais à nos fins? Dans cette situation, les événements nous pousserait à devoir combattre jusqu’à la mort des adversaires que l’on croyait être inoffensif. L’Akatsuki chasse les Jinchuriki, des personnes détestées d’une majeure partie de ce monde, tout ça pour arriver à des fins que peu connaisse vraiment. Ils auraient pu avoir la tâche facile, puisque personne ne se souciait réellement du sort des hôtes de démons, mais contre toute vraisemblance, la tendance s’est renversée et pas au point qu’ils l’auraient souhaités.


Mifuyi : Ce sont des meurtriers, Sasari! On a rencontré la plus part de ces types et aucun n’inspirait la confiance, comme pour Reïtarô. Ne dit quand même pas qu’on a une réputation semblable à la leur?


Sasari : Qui sait ce qui s’en vient pour nous, Mifuyi? Ça fait deux jours que l’on cherche un parchemin et ce sans résultat. En ce moment, nos amis affrontent la Canopée pour empêcher Reïtarô de mettre la main sur ce qu’il cherche, mais imagine s’il parvenait qu’à invoquer Daiki. Imagine, qu’après son vœu, les cinq nations en soient admiratif et décident de s’allier à notre ennemi. Que ferions-nous? Est-ce qu’il nous faudrait se joindre à l’avis populaire ou rester dans nos idées et être considéré comme de la vermine nuisible?


Mifuyi : Impossible! Le monde est plus sensé que ça! Le plan de Reïtarô est forcément aussi dément que celui qui le met en œuvre. Reïtarô est un égoïste, un menteur, un manipulateur, quelqu’un de cruel… Qui oserait se lier à une personne comme lui? Il est hors de question que je vienne qu’à m’allier à nouveau à un type comme lui, un type qui a voulu nous tuer.


Kumiko : … Pourtant, des fous comme lui, il en existe, et ils seraient prêts à l’entendre si Reïtarô fait valoir ses arguments de la bonne manière…. Je comprends ce que tu veux dire, Sasari. La réponse est difficile à trouver. Choisir entre rester soi-même au détriment de ce que pensent les autres ou changer pour plaire, même s’il faut s’abandonne un peu soi-même…


Sasari : Itachi s’est fait détester de tous, mais c’était d’abord un rôle qu’il menait… Pas Konan-sensei. Je veux en savoir plus sur eux, sur cette expérience qu’ils ont traversé et, s’ils ont changé d’avis, pourquoi ils l’ont fait.


Kumiko : Je te mets en garde, par contre, Sasari. Peu importe ce qu’ils sont devenus maintenant, je ne peux pas oublier ce qu’ils ont fait à tous ces gens. Ils s’en sont pris à de nombreuses personnes, certaines que je connaissais bien, comme Hide-sama, Juri et Jiraya, et rien ne dit qu’ils sont redevenus ceux qu’ils étaient. Même s’ils ont changé, on doit rester méfiant et au aguet. Ne soyons pas naïf.


Mifuyi : Si les émotions t’emportent, on est là pour t’aider, si tu as un doute. On est un équipe, pas vrai? On est ensemble depuis si longtemps, on se comprend bien les uns les autres.


Sasari : Je vais certainement avoir besoin de votre aide.


[Ame était petite. Elle était facile à traverser et les distances étaient courtes. À bonne vitesse, la capitale étant au centre, Furûtsu pouvait arriver relativement rapidement tout près des lieux. L’étendue d’eau qui entourait normalement le village d’Ame se manifesta enfin devant les ninjas. Mais quelque chose intrigua fortement Sasari, dès qu’ils furent sur la plage.]


Sasari (Impressionné) : Ce n’est pas la norme… À ma connaissance, jamais il n’a cessé de pleuvoir en Ame… Cette fois, le soleil arrive à percer les nuages. Il y a même un arc-en-ciel. On pourrait croire à un genjutsu, mais…


Mifuyi : Ce n’est pas ça, c’est certain. * Sourit * Voyons le comme un bon présage, pour une fois qu’on peut contempler un si beau paysage. C’est apaisant.


Kumiko : Un village si froid et si terne, pourtant, il faut peut-être prendre tous ces petits instants avant qu’il n’y en ait plus. Moi, ça ne me présage rien de bon.


Mifuyi : On n’a pas trop le choix. En dehors de cette histoire avec l’Akatsuki, on droit retrouver les autres pour les recherches et savoir s’ils ont trouvé quelque chose.


[Ils y allèrent avec précaution tout de même. Le paysage atypique n’était peut-être qu’une façade ou un coup de chance, sans plus. Contrairement à la dernière fois, tout était calme. Pas du bruit de clapotis interminables, pas de houlements de vagues, qu’une légère brise… vraiment toute légère. Alors qu’ils marchaient tranquillement vers les premières grandes tours au loin, ce léger vent faisait voler doucement une feuille, teinte en rouge, à quelques mètres devant eux. Ils étaient d’abord sur leur garde, mais en voyant les mouvements de la feuille, il ne pouvait s’agir que d’une feuille banale.


Au bon moment, en vol, alors que le bout de papier allait remontée en altitude, Sasari l’attrapa du bout des doigts. Il ne la laissa pas s’échapper. Il remarqua immédiatement qu’il ne s’agissait pas d’une teinture normale, elle était encore humide et fraiche. Ses doigts étaient tâchés de ce rouge. Ce morceau de papier était aussi étrange que la température en Ame.]


Mifuyi : On dirait… du sang? Finalement, cette hypothèse sur un genjutsu n’est peut-être pas à écarter.


Kumiko : Ou il s’agit d’un rêve. Oh non… * Soupire * Dites-moi que c’est le contraire!


Sasari : Je le sens mal…


[Sans prévenir, Sasari changea de direction, fortement interpelé et presque inquiet. Il alla contre le vent, vers la provenance de ce morceau de papier. Ça inquiéta également les deux filles, mais sans rien dire, elles le suivirent, curieuse de savoir s’ils allaient trouver une piste quelconque.


Il ne franchit pas une grande distance, Sasari regardait aux alentours une source de provenance, mais à l’horizon… rien. Le soleil se reflétait sur l’eau calme et l’éclat en était éblouissant par moment. Rien de visible hormis l’eau. Sasari hésitait à détourner le regard, espérant réellement à y voir quelque chose… Toujours rien. Il regarde une autre fois la feuille de papier rouge, pensif sur son origine et aux potentiels messages qu’elle était censée apporter… Rien non plus.


Le garçon regarda une dernière fois devant, mais détourna enfin le regard. En se retournant, ayant dirigé son regard droit dans les yeux de Kumiko, il fût choqué, d’un coup! Elle n’en était pas la cause, elle-même s’étonna de la réaction de son ami. Sasari changea à nouveau son regard dans le coin de son œil, puis rectifia en tournant la tête vers ce qu’il avait vue.


Au loin, un corps flottant, inanimé sur la surface de l’eau. Ils y allèrent dans l’instant.]


Kumiko : Elle est… Elle est morte.


Sasari : …


[À leurs pieds, Konan gisait à la surface de l’eau, sans vie. Sasari avait son regard en direction de son ancienne sensei, mais son regard était perdu on ne sait où, probablement visualisant ses milliards de pensées qui défilaient dans son esprit. Il eut un long silence où les trois ninjas regardaient, perplexe, le corps de Konan qui flottait.]


Mifuyi : Je suis désolée pour toi, Sasari. Je sais à quel point elle était importante pour toi… malgré tout ce qu’elle ait pu devenir.


Sasari : Si je respire encore aujourd’hui, c’est en partie grâce à elle, qui est venue me sauver. Elle m’a soutenu dans la perte que je venais d’avoir et qui aurait pu avoir des répercussions néfastes sur qui je suis. Elle m’a enseigné ses techniques et son talent de ninja, mais aussi la vie… Tout ce que je n’avais pas pu apprendre avec Shibaa. Elle n’avait aucune obligation, elle aurait pu me laisser tout juste après m’avoir sorti des flammes du village, mais elle a tout de même tenue à rester jusqu’à la fin, se sacrifiant elle-même et ses obligations du temps. J’aurais aimé lui parler une dernière fois… sans affrontement, sans rivalité, seulement discuter comme à l’époque.


* Silence *


Kumiko : Elle n’est pas morte depuis très longtemps. Difficile à dire avec l’eau qui refroidit son corps plus rapidement qu’à la surface, mais il y a encore beaucoup de sang qui sort d’elle. Une seule blessure, étonnamment. J’ai du mal à croire que cette blessure qui l’ait tuée. Les membres de l’Akatsuki sont résistants, elle nous l’a prouvé la dernière fois.


Mifuyi : Qui a pu l’affronter, surtout? Ce Pain est peut-être toujours dans les parages… Il y a aussi ce fameux Madara qui était dans leur groupe, à la tête de l’organisation.


Kumiko : L’eau ne laisse que peu de traces. C’est un endroit idéal pour un affrontement, contre un adversaire choisis.


* Silence *


Sasari : Mifuyi, Kumiko, plus tôt tout à l’heure, nous parlions des émotions et du fait que je devais peut-être les manifester davantage…


Mifuyi : On est là pour t’écouter, Sasari. Kumiko et moi, on va faire de notre mieux pour t’écouter et t’aider.


Sasari : Vous m’avez parlé que le Yasakani pouvait être un pouvoir terrifiant, mais aussi miraculeux. Je dois être maitre de ce pouvoir et ne pas me laisse submerger par lui.


Kumiko : Tu veux remonter le temps sur cette femme? Je suis rarement contre tes idées, Sasari, mais celle-là ne me plait pas du tout, et pour plusieurs raisons…


Mifuyi : C’est vraiment ce que tu veux faire?


Sasari : Elle m’a sauvé une fois la vie et maintenant, j’ai l’opportunité de pouvoir sauver la sienne. Je ne sais pas comment l’exprimer, mais j’ai le sentiment que le faire nous sera bénéfique pour la suite. Konan-sensei peut changer la donne. Elle sera une aide certaine.


Kumiko : Lorsque tu as remonté le temps sur Mifuyi, la dernière fois, il n’a fallu que tu remontres le temps de quelques secondes seulement. Certes tu étais affaiblit déjà du combat contre Sasuke, mais après avoir utilisé le Yasakani, il s’était fallu de peu pour que tu en meurs. Il se peut que Konan soit morte depuis des heures! C’est suicidaire! Et s’il n’y avait que ça… Des gens comptent sur nous pour que Reïtarô ne l’emporte pas.


Sasari : Les conditions ne sont pas les mêmes qu’avec Mifuyi. Avec votre aide cette fois…


Kumiko : Tu tiens peut-être à elle, mais tu ne sais pas ce qu’elle est vraiment maintenant. Tu pourrais le regretter. Comme je le disais, il faut rester méfiant. Pain ou Madara sont peut-être toujours dans les parages. Tu ne dis rien, Mifuyi?


Mifuyi : Je suis partagée…


Kumiko (Étonnée) : Vraiment?! Toi?


Mifuyi : J’arrive à comprendre le ressentiment de Sasari. Indirectement, moi aussi je n’en serais peut-être pas où j’en suis, en votre compagnie. Sasari a pu me montrer ce qu’il avait appris d’elle. S’il s’agit d’un membre de l’Akatsuki qui soit à l’origine de sa mort, c’est qu’elle a dû changer comme on l’espérait, un minimum. J’aurais été d’avis contraire aussi, surtout pour le bien de notre mission, mais avec cet arc-en-ciel, j’ai envie de croire à ce bon présage… Comme une intuition…


Sasari : À trois pour la ramener, on y arrivera.


Kumiko : Je ne doute pas qu’on y arrive, mais… * Soupire * C’est difficile pour moi d’accepter une telle idée.


Sasari : Kumiko, si on le fait, tu seras certainement celle qui restera consciente à la fin de tout ceci. Tu devras probablement nous transporter tous les trois.


Kumiko : Tu me mets en garde alors que le oui n’est pas encore unanime! Ne soit pas si confiant… ç’en est limite vexant.


Sasari : Tu as le dernier mot, Kumiko. Que fait-on?


Kumiko : Ne joue pas avec mes émotions ainsi, Sasari! Tu sais ce que je ressens aussi! Mettez-vous à ma place et comprenez mon point de vue.


Mifuyi : Je ne peux pas départagée. Je vous comprends tous les deux.


* Silence *


Kumiko : J’accepte, Sasari. Mais, si de tout cela il en découle que du malheur, j’espère au moins que tu en tireras une bonne leçon. J’espère au plus profond de moi que personne ne mourra contre Reïtarô, aujourd’hui, car, si tout cela s’avèrent à être une nuisance pour notre mission et que Reïtarô vient qu’à mettre la main sur le parchemin avant nous, il te faudra être prêt à prendre les foudres des autres membres de Furûtsu qui comptent sur nous. À ce moment, je ne sais pas si j’aurais la force et l’envie d’être de ton côté.


[Sasari était pensif un moment, mais n’ajouta rien à ce que venait de lui dire son amie. Chacun se préparait, sans pour autant le faire à contrecœur. Kumiko était plus inquiète du résultat que furieuse. Sasari se pencha au-dessus du corps de sa sensei, agenouillé, et la fixait de tout son long. Le sang s’écoulait toujours. Les Uchiwa transformèrent leurs yeux pour faire apparaitre leur dojutsu nécessaire. Tous étaient prêts, il ne suffisait plus qu’à se lancer.]


Sasari : Yasakani.


[Lentement, de manière contre nature, l’ondulation des vagues, créées par l’impact de l’eau sur Konan, faisait marche arrière. Toutes les petites gouttelettes tombées près émergèrent de l’eau pour s’en retourner au ciel. Le corps de Konan, qui dérivait d’abord très lentement dans une direction, changea de direction pour flotter à contre-sens. D’un coup, rapide, tout s’accéléra! Les gouttes de pluie filèrent vers le ciel à toute allure, les ondes aqueuses revenaient par dizaine sur Konan, le vent qui avait fait pousser les mèches de cheveux dans un sens, les poussaient maintenant dans l’autre sens, comme les plis de son manteau qu’elle portait toujours. Même la peau, les vêtements et l’état da la jeune femme changeait à vue d’œil. Son teint prenait des couleurs, ses cheveux étaient de moins en moins imbibés d’eau, comme ses vêtements, et son corps revenait, petit à petit, à la surface…]


Mifuyi : Aramitama!


[Sasari faiblissait déjà, tout ça lui demandait une quantité de chakra importante et ça l’épuisait beaucoup. Maintenant, plus que jamais, Mifuyi comprenait ce que demandait le dojutsu de son frère, elle en flancha d’épuisement dans l’instant. Ce fut à peine si Sasari le ressentit. À deux, ils continuaient à donner tout ce qu’ils avaient pour arriver au bout de cette œuvre.]


Kumiko : N’hésite pas à me partager votre douleur, Mifuyi.


[Ce fut nécessaire à un moment. Mifuyi transféra de son état à Kumiko. C’était rude pour elle aussi, mais combattive, l’Uzumaki restait stable et debout. La fin du tout ne semblait pas venir. Depuis combien de temps Konan était-elle morte?


Les yeux des Uchiwa commençaient à leur être douloureux, grandement. Les larmes de sang coulaient, spécialement pour l’œil de Sasari. Ils avaient de plus en plus de difficulté à se maintenir sur l’eau, à l’aide de leur chakra, et à rester éveillé… mais il le fallait. D’un coup, le corps de Konan se suréleva par rapport à l’eau, flottant toujours inerte, comme si quelque chose la tenait par la tête et qu’elle n’avait plus de force dans son corps.


C’était la limite… Sasari arriva à une limite particulière. Sasari connaissait cette limite… ce passage entre la mort et la vie. Comme une barrière difficilement franchissable.


Le corps de Konan tomba mollement dans l’eau, comme lâché par cette prise sur sa tête. L’œil de Sasari se remplit de sang et il s’évanouit.]


Fin du chapitre 296

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